Miam!

2 Appel à candidaturreCe lundi 30 avril, le restaurant danois “Noma” à Copenhague a été sacré meilleur restaurant du monde du World’ 50 Best Restaurants , distinction que son chef, René Redzepi , reçoit pour la quatrième fois. “Noma” -contraction de “Ny Nordiska”, qui signifie “Nouvelle Nourriture Nordique »- réinterroge la « gastronomie aujourd’hui » et, n’en déplaise aux amateurs de cuisine française traditionnelle, l’ensemble des restaurants primés lundi ont principalement gagné avec ce critère de « renouvellement de la gastronomie », depuis 2002. Cette année, la France est absente des  10 premiers restaurants classés, alors qu’en 2004 elle comptait trois restaurant dans ce top ten (Joël Robuchon Pierre Gagnaire et Guy Savoy). Alors, comme pour le classement PISA de l’éducation nationale , nous avons tendance à vouloir casser le thermomètre : ce classement serait trop anglo-saxon, trop « cuisine moléculaire; son jury ne serait qu’une « bande d’amis  », et ses objectifs réduits à des ” anti -Guide Michelin”. Pourtant, ce trophée de la gastronomie, qui assure une fréquentation optimale à un restaurant lorsqu’elle  est attribuée, récompense cette année trois restaurants espagnols et un italien ( dans les 10 premiers) et plus du tiers des 50 récompensés sont  restaurants européens dans les 50 choisis comme les meilleurs du monde . Par contre, à notre avis,  un vrai déséquilibre existe encore, celui de la faible présence des 27 pays émergents  – une douzaine au classement pour… 4 milliards d’habitants! Absence   sans doute provisoire car les chefs européens ou Nord et Sud-américains essaiment chaque jour leurs savoir-faire dans ces pays émergents, pour l’avenir.

I- QUI ATTRIBUE CE PRIX, ET COMMENT ?
Le jury est composé de 900 experts, chefs, journalistes culinaires et personnalités de la gastronomie, venant de tous les continents. Pour que les votes s’effectuent, le concours est divisé en 26 régions, qui ont de 36 jurés chacune , avec un président et qui renouvellent chaque année dix des 36 experts. Chaque juré vote pour 7 restaurants dans lesquels il a mangé dans les 18 derniers mois, dont 3 restaurants hors de sa propre région. Soit au total plus de 6550 votes confidentiels, dit le Manifeste de l’organisation du prix.

50best_cara_2014– 1- Les critères des 50 Best?  Il n’y en a pas, l’Académie Diners Club ® World ayant décidé que le «meilleur» serait laissé à l’appréciation de chaque juré car les goûts varient d’un continent à l’autre et dans le temps. Pas de critères , donc,  comme l’ancienneté du restaurant, d’autres prix attribués ou un service 5 étoiles. Un tout petit restaurant a aussi ses chances. Cependant les critères d’exception, d’innovation, d’expérience nouvelle dans la gastronomie figuraient bien, dès la création du prix, dans son projet.

-2-  Le palmarès 2014

1. Noma – Copenhague, Danemark

2. El Celler de Can Roca – Gérone, Espagne

3. Osteria Francescana – Modène, Italie

4. Eleven Madison Park – New York, Etats-Unis

5. Dinner by Heston Blumenthal – Londres, Royaume-Uni

6. Mugaritz – Saint-Sébastien, Espagne

7. D.O.M. – Sao Paulo, Brésil

8. Arzak – Saint-Sébastien, Espagne

9. Alinea – Chicago, Etats-Unis

10. The Ledbury – Londres, Royaume-Uni

11. Mirazur – Menton, France

12. Vendôme – Bergisch Gladbach, Allemagne

13. Nahm – Bangkok, Thaïlande

14. Narisawa – Tokyo, Japon

15. Central – Lima, Pérou

16. Steirereck – Vienne, Autriche

17. Gaggan – Bangkok, Thaïlande

18. Astrid y Gaston – Lima, Pérou

19. Fäviken – Järpen, Suède

20. Pujol – Mexico City, Mexique

21. Le Bernardin – New York, Etats-Unis

22. Vila Joya – Albufeira, Portugal

23. Restaurant Frantzén – Stockholm, Suède

24. Amber – Hongkong, Chine

25. L’Arpège – Paris, France

 

26. Azurmendi – Larrabetzu, Espagne

27. Le Chateaubriand – Paris, France 

28. Aqua – Wolfsburg, Allemagne

29. De Librije – Zwolle, Pays-Bas

30. Per Se – New York, Etats-Unis

31. L’Atelier Saint-Germain – Paris, France

32. Attica – Melbourne, Australie

33. Nihonryori RyuGin – Tokyo, Japon

34. Asador Etxebarri – Atxondo, Espagne

35. Martin Berasategui – Lasarte-Oria, Espagne

36. Maní – Sao Paulo, Brésil

37. Restaurant Andre – Singapour

38. L’Astrance – Paris, France

39. Piazza Duomo – Alba, Italie

40. Daniel – New York, Etats-Unis

41. Quique Dacosta – Denia, Espagne

42. Geranium – Copenhague, Danemark

43. Schloss Schauenstein – Fürstenau, Suisse

44. French Laundry – Yountville, Etats-Unis

45. Hof Van Cleve – Kruishoutem, Belgique

46. Le Calandre – Rubano, Italie

47. The Fat Duck – Bray, Royaume-Uni

48. The Test Kitchen – Cape Town, Afrique du Sud

49. Coi – San Francisco, Etats-Unis

50. Waku Ghin – Singapour

 

abr2014_02-3-  LE MIRAZUR en France ! Premier français primé, le Mirazur est un restaurant de Menton (Alpes-maritimes) .Avec l’abondance de restaurants ou palaces de la Côte d’Azur, il ne suffit pas d’être immensément luxueux ou très riche pour gagner cette distinction! Mauro Colagreco, le chef, prouve que l’on peut aussi contenter tout le monde, car il fut Chef de l’Année Gault et Millau en 2008 et a gagné deux étoiles au Michelin depuis son installation en 2006. Que propose-t-il? Au Mirazur, vous dégusterez des huitres enveloppées dans un carpaccio de poire à la crème d’échalotes ou des langoustines à peine cuites avec des fleurs. Tout un programme!

Mauro Colagreco est est né en Argentine de parents d’origine espagnole et italienne, et a gagné la France pour travailler avec Bernard Loiseau, puis comme second d’Alain Passard. Le site Internet du Mirazur est épatant : vous avez des recettes détaillées, comme celle du Semi fredo de citron de Menton, granité verveine, sorbet yaourt et aloe vera, recettes à voir ICI . Et voici l’adresse! RESTAURANT MIRAZUR | 30, avenue Aristide Briand | 06500 MENTON | Tél : +33 (0)4 92 41 86 86 | Fax : +33 (0)4 92 41 86 87 | Email : info@mirazur.fr

15-e82cec3a30II- ET UN COLLOQUE SUR LA GASTRONOMIE, UN !
Le Forum “Patrimoine culinaire et tourisme de demain” aura lieu le 16 juin 2014 à Paris (XVIIIème), avec un très beau programme !
Attablés devant un verre et une assiette, vous pourrez entendre et échanger avec des experts reconnus sur les trois thématiques suivantes :

Table ronde n°1
Cuisine et gastronomie: l’explosion des pratiques et loisirs culinaires au XXI° siècle
Table ronde n°2
Le patrimoine culinaire et ses nouveaux horizons touristiques
Table ronde n°3
Les produits touristiques du patrimoine culinaire français

Dessert du Mirazur1) Présentation du thème du Forum « Gastronomie et tourisme »
La gastronomie a toujours eu la part belle en tourisme : elle enrichissait les séjours et suscitait des circuits de gourmets. Aujourd’hui, cette vieille thématique (pas du tout éculée) du tourisme s’offre une nouvelle jeunesse, avec des productions inédites et formidablement attractives :
– Des maisons de vins et des maisons de champagne de plus en plus sophistiquées
– Des ateliers de spécialités locales à l’accueil professionnalisé
– Des séjours-stages de cuisine avec des rencontres de chefs
– Des destinations qui, par ce biais, renouvèlent leur identité
– Des projets grandioses de “cités” dédiées à la gastronomie : à Tours, à Rungis, à Lyon, à Dijon…
– Un slow food maintenant décliné en slow tourism
Avec le patrimoine culinaire, le tourisme créatif dispose d’un gisement inépuisable d’innovations !
visuel09-eb4a0c61ec2) Le public, et notamment celui des touristes, ne s’y est pas trompé : attiré par la réputation mondiale de la gastronomie française, et par des spécialités culinaires qui changent tous les 70km, il répond avec enthousiasme à toutes ces offres. Autrefois plutôt cantonnés dans une tranche d’âge mature, les touristes qui font aujourd’hui un triomphe à la cuisine, et la mettent au centre de leurs motivations, se recrutent dès l’adolescence : l’expérience gastronomique donne aux séjours des touristes de toutes les nationalités, et à tous les vacanciers français, un supplément inoubliable de saveur.
Le Forum est organisé par l’IEHCA/Institut Européen d’Histoire et des Cultures de l’Alimentation, lAFEST/Association Francophone des Experts et Scientifiques du Tourisme et le Comité Départemental du Tourisme de Seine-Saint-Denis,  avec leurs experts et leurs praticiens de terrain.

3)Forum “Patrimoine culinaire et tourisme de demain” Lundi 16 juin – 18h00 à 22h00- Halle Pajol – Auberge de jeunesse Yves Robert : 20 esplanade Nathalie Sarraute (en face du 43 rue Pajol) – 75018 Paris – Tél : +33(0) 153 269 792 – Téléchargez le programme ici – Inscrivez-vous vite, c’est ici! 

13-c94c23f0beEt notre mot de la fin : Bonne chance au Forum, et si vous en doutiez, chers amis, vous voyez bien qu’il se passe chaque jour quelque chose d’intéressant pour renouveler la gastronomie! A défaut de Cité – au fait, quelqu’un sait-il  où nous en sommes ? – l’incroyable CDT de Seine –Saint-Denis a organisé une excellente idée de dégustation convivial !
III- A DÉGUSTER AUSSI : des sites de laboratoires de la future gastronomie,  et des associations de jeunes chefs, comme MAD ! Ou encore des recettes de cuisine moléculaire Molecular Gastronomy sur Facebook. Enfin   la page Facebook  de Food4Inspiration a des photos somptueuses de belles assiettes très colorées  pour vous inspirer  !(Photo : terrasse du restaurant Mirazur, Menton (06).)

 

3 Art Urbain LilleKEN LE TOURISTE PARFAIT refusait net de manger des fourmis vivantes. Son ex, Barbie Chérie, pourtant folle de hot dogs ou des délicieux hamburgers de chez « Venez comme vous êtes ! » ne partageait pas sa philosophie. Donc elle l’avait emmené dans un resto style 50Best of the World et lui avait noué – très rigolo ! – un bandeau sur les yeux en lui susurrant d’ ouvrir-la-bouche-et-d’avaler-sans regarder. Mais là, après ses douze aller-retour dans la quinzaine passée en jet+hôtels 5*****, ses 87 rendez-vous d’affaire sur trois continents, notre Touriste Parfait se sentait un peu las pour manger des fourmis vivantes. Il fit donc la fine bouche et n’en dégusta qu’une seule, en commençant par les pattes qui lui chatouillèrent gentiment les lèvres au passage…Délicieuse!

NOS PHOTOS : L’équipe du Noma Photo AFP, et , dans le texte, les photos de plat proposés par  Mauro Colagreco, Chef  du Mirazur (Menton, 06)-Ken en haut : mais non, ce n’est pas de la crème, c’est de la peinture! Avec l’Appel à candidature de  Paliss’Art, performance picturale d’art contemporain. Organisation du concours le 1er juin à Guéroulde, La Source, avec Gérard Garouste (Conseil général de l’Eure)www.palissart@cg27- et Ken en bas : Art Urbain Lille Collection Nicolas laugero Lasserre Expo LaSécu Lille en 2014

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Art , Entreprises et Tourisme!

Le vol des Abeilles Guerlain Gérard CholotI- Entreprises et Tourisme, un petit résumé !
La finance, l’industrie et le commerce se sont depuis longtemps associés aux artistes, et de façon claire. En Europe, le pionnier est sans doute Mècène ( Gaius ) notre richissime romain de l’Antiquité (Gaius Cilnius Maecenas, né en 70 avant JC et mort en 8 après JC), qui protégea les poètes Virgile et Horace. Et pour la période moderne, la Renaissance italienne est la grande période des commandes artistiques, celles des banquiers Medicis de Florence, des Sforza du duché de Milan, des Ferrare à Modène, des Doria à Gênes, des Montefeltro à Urbino ou des Borgia à Rome. Les villes, en, Italie étaient alors organisées en une multitude d’Etats, aux mains de riches familles qui témoignaient, avec des commandes aux artistes, de leur puissance et de leur raffinement.
– Aujourd’hui les artistes profitent aussi du mécénat, et les mécènes de leurs talents, mais on notera trois grands changements, depuis la Renaissance. 1- Les grands de ce monde préfèrent prendre des talents avérés, des artistes déjà repérés ou très connus, plutôt que les « meilleurs » élèves de l’école d’art de la ville, comme le faisaient les Médicis. 2- L’art devient une « valeur ajoutée » à leur produit, le désir de notoriété du mécène l’emportant, la plupart du temps, sur le « raffinement » souhaité par nos anciens. 3- Les intermédiaires (Galeries ; curateurs, conservateurs, Agences de Conseil privées …) sont les nouveaux assistants des choix du mécène qui se livrent souvent, entre eux, une guerre sans merci pour « placer » leurs artistes ou tout simplement,  entre eux, pour devenir ou demeurer des as du « Conseil » aux entreprises. Eviter ces écueils est pourtant simple, comme nous allons le voir.
II- L’Artketing
croisement  entre art et marketing, l’artketing semble aujourd’hui un très bon moyen de communication pour emporter l’adhésion de nos contemporains, de plus en plus sensibles à l’air du temps, qui fuient aussi la banalité, détestent le vieillot ou l’approximatif et veulent vivre une « expérience » tout au long du voyage, à commencer par leur lieu de séjour.
Comment s’y prendre et par où commencer?  ? Voici une petite typologie de ce que recouvre « Art et Marketing » et un mode d’emploi en trois temps pour ceux qui auraient envie de s’y mettre. Et ne prenez pas peur : même les petites entreprises peuvent procéder comme celles du Luxe, en s’associant avec des artistes pour des projets. 
Dom Perignon Coffret BalloonIII- L’art, un monde à marier avec le Tourisme?
1) Quand l’art « décore » l’hôtel, le Siège social, la bouteille de champagne ou les assiettes!
– C’est le premier degré, le plus facile, en quelque sorte, car l’art « magnifie » sans déranger et on n’a plus qu’à regarder. Mais cette facilité  n’est pas du tout un défaut! Cette étape est un très bon début, pour marier l’art et les entreprises, car  la présence de l’art change l’âme des lieux, et les expositions sont en général très réussies. Des exemples : la Société Emerige (Immobilier) et ses œuvres artistes accrochés dans les bureaux ou la Société foncière Lyonnaise avec Felice Varini (Photo ci-dessous,l’ellipse blanche sur fond  bleu de l’artiste Felice varini ) ; le coffret de bouteille Dom Pérignon de Jeff Koons en 2003 (650 ex. à 18000 € le coffret…)Photo ci-contre ; les étiquettes de la bouteille de rhum Clément (30 000 exemplaires )réalisées par le graffeur JonOne pour les 125 ans de la marque (Photo en bas du billet) ;  les assiettes de David Lynch, JR et Sophie Calle pour l’entreprise Bernabaud ; les abeilles de Gérard Cholot dans les magasins de Guerlain (Notre photo du haut, avec Ken). Les « décorateurs » des grands hôtels, qui ne remettent pas en cause les comportements des visiteurs et les codes hôteliers, travaillent dans l’aménagement des lieux plutôt que dans leur réinterprétation. D’autres hôtels, d’autres  entreprises créent des Trophées (Hôtel Meurice entreprise Pernod -Ricard), pour mieux se frotter et s’allier aux artistes et au milieu de l’art , celui des galeristes ou des responsables des grands sites culturels.
Emerige Siège Marais Felice Varini– Dans la même catégorie on placera les Expositions des grands entreprises- mécènes : les espaces “Art” au sein des Galeries Lafayette ou l’aéroport de Roissy ; les Fondations des entreprises du secteur du Luxe,  comme celles de F.Pinault et B.Arnault à Venise et bientôt à Paris ;  on citera aussi, pour la réalisation d’expositions,  l’entreprise  Cartier, le mécène Bernard Magrez (Bordeaux) ou  la très dynamique fondation Hoffmann (Arles; Suisse) ainsi que les entreprises Prada, Roger Vivier , etc…
– Enfin les expositions temporaires sur leurs propres marques  assurent aussi une grande notoriété au secteur Luxe ( Dior, Van Cleef and Arpels, Bulgari, Dior, Chanel, Yves Saint Laurent) d’autant que de grands sites culturels les accueillent à Paris : Musée d’Orsay, Musée des Arts décoratifs, Grand Palais, Palais de Tokyo. Bref, tous ces lieux magnifiques où l’on peut admirer les collections des mécènes. De plus, certaines expositions aident financièrement le fonctionnement des lieux (Palais de Tokyo) ce qui soulage le budget du secteur public.Et l’architecture fait aussi partie de la commande, avec de grands noms (Franck Gehry à Arles (Fondation Luma/Hoffmann) et bientôt à Paris pour la Fondation Vuitton/LVMH). 
2) Quand l’art passe par le dialogue avec l’entreprise ! Plus  étonnante et risquée est l’attitude des entreprises qui confient leurs marques à des projets d’artistes, dont on sait bien qu’ils vont demander l’impossible, au moins techniquement : Vuitton avec Murakami ou Prince, Hermès avec Buren : « Tous [les artistes]mettent un point d’honneur à concevoir un objet « irréalisable » et obligent les artisans d’Hermès à repousser leurs limites », dit Thierry Consigny, de l’Agence Saltimbanques, agence  spécialisée dans cette démarche art/ entreprises. Citons aussi le financier Edouard Carmignac , qui expose dans ses bureaux « Fallen Angel » de Jean-Michel Basquiat. Est-ce un message de l’œuvre, vers les salariés, à l’humour un peu noir : la prise de risque peut-être fatale ?

Epicenter Prada à New-York (Architecte Rem Kholas).

Epicenter Prada à New-York (Architecte Rem Koolhaas).

3) Quant les artistes ont le droit d’échouer…Dernière attitude des entreprises, plus généreuse, en quelque sorte: celle de l’accueil d’artistes qui, en résidence, sont pris en charge par des entreprises mais là rien ou presque n’est décidé à l’avance : on ne sait pas très bien s’il « en sortira quelque chose », dirons-nous pour faire simple. C’est le cas des artistes hébergés en « résidences » par Bernabaud, Hermès ou la Manufacture de Sévres, et des programmes « Art et entreprises » qui rapprochent les salariés et les artistes depuis les années 60 en France et sont en général très bénéfiques par la qualité des rencontres et de la réflexion entre artistes et salariés. Les «Carte blanche » peuvent aussi être risquées, données à des artistes par des entreprises déjà citées plus haut ou par Electrolux par son habitat perché en haut du palais du Trocadéro. Ces résidences ou commandes “sans obligation de résultat” sont donc plutôt réservées à des entreprises qui ont déjà une bonne expérience de l’art et les artistes.Elles leur font un beau cadeau : la durée!
IV – Conclusion
Toutes ces formes de mariage entre artistes et entreprises sont remplies d’énergie, et quels qu’en soient les objectifs affichés ou les vices cachés, elles ne peuvent que profiter aux artistes, aux visiteurs et aux entreprises.
Car, à notre avis, notre avis l’art et ses professionnels devraient davantage inspirer les entreprises du tourisme, un peu avares, dans leur établissements et leur communication, de véritables talents, en particulier dans le secteur de l’hébergement marchand et celui de la promotion des destinations.
Les campagnes de communication, les affiches ou le graphisme des catalogues, le design des sites numériques, les halls d’accuil des Offices de Tourisme ou les chambres d’hôtels  ne sont pas tous laids, non plus, mais l’art, sous toutes ses formes, n’y est que rarement intégré, avec un projet et des artistes. Or tous eux qui ont essayé cette “intégration” ont gagné ! En témoignent quelques 200 exemples présents dans ce petit blog, ce qui fait peu, certes, mais tous ces exemples sont déclinables, quelque soit le budget et le temps imparti.

palais de Tokyo (paris) Salle des Instructions, Jean-Michel Alberola (salle de repos pour les visiteurs).

Palais de Tokyo (Paris) Salle des Instructions, Jean-Michel Alberola (Salle de repos et d’énergie pour les visiteurs).

La polémique classique de la récupération-de-l’artiste -à-des-fins-commerciales est lassante et hors d’âge, faut-il le préciser en conclusion, car elle représente l’héritage d’un art qui serait  “hors-sol”, “hors-économie”,   alors que tous les artistes qui monnayent aujourd’hui leur travail n’y perdent pas leur âme pour autant. Les entreprises, dans ce partenariat, ont quant à elles une contrainte, celle de prendre l’artiste comme il (ou elle est) est, avec ses exigences, ses difficultés ou ses rêves! Ce qui est certain est que toutes ces aventures donnent du sens, et souvent un sens nouveau aux « produits », et que la qualité est au rendez-vous. Peut-être avons-nous, avec ces expériences bien éprouvées en Europe et tout particulièrement en France, une carte à jouer plus souvent, car nous devons être sans aucun doute le seul pays à avoir près de cinquante écoles d’art à disposition! Si ces écoles ne sont pas “visitables” par les visiteurs touristiques, elles représentent l’art en train de se faire (Art au sens large, du dessin au graphisme jusqu’au design, au graphisme et à la vidéo ou  aux arts numériques…).

Vers de nouveaux publics? Nos concurrents et voisins  l’ont bien compris! Pour actualiser l’offre culturelle, le patrimoine ancien invite déjà des artistes dans les bâtiments anciens (églises,   monuments, châteaux…)  et de nouveaux visiteurs sont au rendez-vous, ceux qui ont du mal à ne visiter un pays que pour son Passé.  Les stratégies touristiques actuelles des anglais, des espagnols et des  allemands ne font que cela : réactualiser leur offre à partir de propositions  plus créatives, avec une communication adaptée à de nouveaux et (plus jeunes) publics!  
Alors, amis du Tourisme, n’hésitez plus ! Pour votre prochain catalogue, pour vos prochaines photos, vos affiches en préparation, votre nouvelle vitrine de l’été, votre logo ou votre salle d’accueil, évitez le travail amateur, passez par des professionnels, faites confiance aux artistes, vous ne le regretterez pas !

Un grand merci à la revue Série Limitée des Echos, Fév. 2014, N°129, à qui nous avons emprunté des exemples et photos de ce billet. Voir l’article de l’excellente journaliste Martine Robert , “L’Art, nouvelle âme du Luxe “, ICI(Photo de Ken, ci-dessous,  devant la couverture…)

Ken Art et LuxeKEN LE TOURISTE PARFAIT n’avait juste RIEN compris à ce billet (Oui, Ken lit en douce, au dessus de mon épaule, ce que j’écris…).Parfois, entre trois voyages autour du monde et leurs quatorze réunions de travail pour ses Affaires, Ken voulait se reposer et surtout dépenser son argent de multi-milliardaire, histoire de montrer aux villas voisines de la sienne à L.A qu’il n’était pas un simple plouc, lui. Son ex, Barbie Chérie, l’avait bien traîné dans des salles des ventes, mais il s’y était beaucoup ennuyé tellement elles étaient codées…Son outil à lui, c’était le voyage, qui lui permettrait de parcourir les grandes foires d’art du monde, en mode Touriste Parfait. La prochaine fois,  il y emmènerait le patron de Mattel, car l’entreprise qui l’avait créé commençait à battre de l’aile….
NOS PHOTOS  : Ken, Série Limitée-Les Echos, Fév. 2014, N°129, couverture
– Ken et Le Vol des Abeilles, installation de Gérard Chollot pour Guerlain (En haut du billet) 
– Siège entreprise Quartier du Marais (Paris). Intervention de Felice Varini 
– Epicenter Prada de New-York, architecte Rem Koolhaas
– La salle des Instructions au Palais de Tokyo à Paris, conçue par jean-Michel Alberola comme un espace de repos. JonOne, Rhum pour l’habitation Clément (La Martinique)
– Coffret Balloon Venus de Jeff Koons pour le champagne Dom Pérignon (Galerie la Vitrine à Paris)

Rhum Clément Jon OneA bientôt mes amis! Et passez un bon week-end, avec ou sans cette jolie bouteille de Rhum dessinée par JonOne le Graffeur pour l’entreprise Clément!

JR, un touriste culturel?

Ken hautJR, c’est la photographie et ses pouvoirs – révéler,  étonner, émouvoir- , mais pas seulement.  Car JR est un jeune artiste qui  voyage pour capter des visages dignes ou grimaçants, en colère ou non  face à la pauvreté, la faim, la discrimination, la guerre, bref, face à la misère du monde. Ces milliers de portraits saisis « in situ » dans des  continents différents sont  exposés dans l’espace public où ils ont été photographiés :  déserts ou favellas, rues des villes ou murs d’immeubles, peu importe du moment qu’ils puissent être vus et… partagés/discutés/photographiés/modifiés ou réaccrochés en retour par les habitants. JR a donc souhaité  transformer des images d’individus en œuvres d’art public participatif : plus de 172 000 personnes ont pris part aux créations de JR dans près de 8 600 endroits à travers le monde !
Que JR soit un touriste culturel ne fait pas l’ombre d’un doute, car l’OMT, organisation du Tourisme, ne plaisante pas avec la définition   : que vous soyez artistes, intellectuels ou prof de Fac ; que vous détestiez les touristes ou que vous souhaitiez « vivre comme les habitants », rien n’y fera : si vous êtes dans la situation suivante, soit  ” en dehors de votre domicile habituel pendant au moins une nuitée”, hop ! Vous êtes un touriste ! 🙂 Alors, avec plus de 8000 sites visités dans le monde, même le célèbre JR ne peut échapper à ce statut.

capture_decran_2014-02-25_a_13.49.07I- AU PANTHÉON ! L’exposition de JR sera ouverte au public le 4 juin prochain, après un périple de plus de vingt jours qui associait, 5 au 29 mars, des châteaux, palais, vestiges ou bâtiment labellisés monuments nationaux à Saint-Denis, Carcassonne, Angers, Carnac, La Rochelle, Reims et Poissy .Toutes ces ont villes servi d’étape à JR pour tirer le portrait de photo 500 personnes volontaires dans son camion aménagé en studio pour la prise de vues.
Nous sommes tous des grands hommes ! Même si JR n’a pas retenu ce titre, le résultat, forcément, y fera penser. Terminés les chipotages entre clans des mois derniers pour départager plus « Grands Hommes » ! Terminé aussi le strict paritarisme homme/femme : viendra qui veut, en quelque sorte, pour représenter sa ou ses communautés. Venez comme vous êtes ! Au Panthéon !  titre JR pour son expo,   comme on cria « A la Bastille! » en d’autres temps mais pour les mêmes raisons, car le travail de JR n’a de sens, pour lui, que s’il aide à une (re) conquête de liberté, d’ engagement, d’identité, d’égalité. Avec l’art comme moteur du changement et du progrès social, dans la mesure du possible. C’est difficile,  mais il n’est pas inutile d’essayer!
– Les photos des habitants des villes citées ci-dessus investiront la bâche de chantier recouvrant le tambour du Panthéon qui est en restauration vu son triste état : poussée des grands arcs, oxydation des éléments métalliques et gonflement qui fait éclater la pierre (oxydation dû à un défaut d’étanchéité).

II- UN ART PARTICIPATIF, celui de sa génération où l’on prépare le travail en ligne, où l’on invite à participer en direct sur la toile et les réseaux Merci du panthéonsociaux, et où l’on encourage la réappropriation à destination des communautés voisines de chacun. Les participants font donc partie de l’œuvre car sans eux l’œuvre ne prendrait ni forme, si sens. Chaque action a un parcours à peu près similaire : projet et choix du lieu /photo/ restitution à la communauté/ formes libres de réappropriation…« Plus mes projets voyageaient vers des lieux dont les musées étaient absents, où l’art n’avait pas de définition, plus c’étaient les communautés locales qui se chargeaient de leur donner un sens. », dit JR dans “28mm”, ouvrage qui rassemble trois de ses projets.
La photographie numérique a cela de particulier : elle prend du sens au cours du partage, « en présentiel », mais aussi quand elle circule à travers les réseaux (Cf. Instagram).
Bref, la participation est constitutive de l’œuvre, tout comme la gratuité proclamée par JR : « No Credits, no Logo,no Sponsoring ! » et la libre réutilisation de ses photos.
« Du 5 au 29 mars, le camion photographique de JR vient gratuitement à votre rencontre dans huit monuments nationaux. “Soumettez votre portrait sur www.au-pantheon.fr ! Participez, et entrez au Panthéon! ». On jouait aussi  sur les mots dès l’invitation!
« Le portrait est vraiment à sa place quand il initie un dialogue, et il suffit parfois de peu », pourrait conclure  JR une fois de plus.  (Cette citation : JR en 2011).
– UN ART CROWDSOURCING , aussi , sur la seule base du volontariat de milliers d’anonymes qui ont participé.Un art dont le terrain de jeu ( prise de vues et restitution) est la planète, mais aussi le web, pour rapprocher, montrer, étonner, provoquer, démontrer et échanger.
– Une partie de la démarche de JR ressemble beaucoup, selon nous, à celle de Christo, avec ses « emballages » qui soulignaient des bouts de notre planète entière ou de ses constructions humaines. Christo se pensait aussi citoyen du monde. Autre ressemblance : Christo ne faisait rien « payer » non plus, et invitait les habitants à venir voir, ensemble, les plis savants et les cordes expertes qui ficelaient les monuments ou les arbres, histoire qu’ils voient différemment leur paysage coutumier.
Enfin après les rencontres , les images de Christo, études et dessins techniques  qui lui avaient servi à préparer ses empaquetages reprenaient leur autonomie d’oeuvres d’art et voyageaient aussi là où on les appelait, de New York à Berlin, d’Amsterdam à Paris, en Chine, Inde, en Corée ou en Afrique. Comme Christo,  JR se rémunérait grâce à des ventes de ces dessins  mais “en parallèle ” à ses créations,  sur un vrai marché, celui de l’art et de ses collectionneurs.
Après avoir été exposées dans les villes-mères de ses projets, les images voyagent ensuite  là où on les appelle, de New York à Berlin, d’Amsterdam à Paris, en Chine, Inde, en Corée ou en Afrique…
220px-JR_portraitIII- QUI EST JR ?
Si JR, 31 ans, se définit comme un artiviste urbain, Wikipedia le présente plus classiquement comme un « artiste français d’origine tunisienne né à Paris le 22 février 1983. Très tôt, jeune adolescent,  il se frotte à l’urgence et à l’illégalité du street art et présente sa première Expo2Rue. Il commence à coller des photocopies de ses photographies sur les murs, en utilisant les rues comme une galerie ouverte à tout le monde.Ses amis sont ceux du Street art ( Shepard Fairey, Blu, Zevs, Blek le Rat, Influenza, The London Police entre autres). L’année 2006 marque un tournant car, suite aux émeutes de novembre 2005 dans les banlieues de France, JR décide , avec l’artiste Ladj Ly, d’associer des habitants de la cité des Bosquets, à Montfermeil , dans  un projet  : réaliser une expo « Portrait d’une génération », qui caricaturerait l’image des jeunes de banlieues véhiculée dans les médias,(grâce aux déformations de leur objectif 28mm). – L’année d’après JR s’installera en plein cœur de ce quartier et de la cité voisine de la Forestière à Clichy-sous-Bois.  En 2008,  JR voyage un peu partout dans le monde pour Women are Heroes, un hommage aux femmes, qui occupent un rôle essentiel dans les sociétés, et sont souvent les premières cibles de conflits, victimes de guerre, de crimes, de viols ou de fanatismes politiques et religieux . Puis ce sera “Les Sillons de la ville” (Collages sur les ponts brisés d’Afrique, dans les favelas au Brésil, à Shanghaï sur des bâtiments voués à la destruction, etc…). En septembre 2010, sur invitation du Festival Images (Vevey – Suisse), JR utilise les photographies  de la grande histoire de la photographie. Pour Inside Out , puis   Artocratie en Tunisie, son pays d’origine, JR  parcourt encore le monde et en Tunisie  c’était avec cinq photographes pour capter la diversité de la société, puis confier aux habitants et photographes amateurs une expo selon leurs choix,  dans l’espace public.
– Le prochain projet de JR, à New-York, aura lieu  au  New York City Ballet ! Trouvé sur son site officiel : “Les tickets sont disponibles dès aujourd’hui en exclusivité pour les followers de JR en utilisant le code 99PRINTS sur nycballet.com/artseries“. Dépêchez-vous, les amis!

IV- ET LA CRITIQUE ? Les critiques d’art et ses galeries sont très admiratifs (Le 1er octobre 2009, dans le journal Le Monde, Martine Valo décrit son travail comme « révélateur d’humanité ». En octobre 2009, Fabrice Bousteau, dans Beaux-Arts Magazine, le présente comme « celui que l’on nomme déjà le Cartier-Bresson du XXIe siècle » ; les critiques US adorent son ambition et sa démesure. Il est aussi reconnu par nombreuses récompenses, dont celles de TED en 2011 ou du film Faces, réalisé par Gérard Maximin sur le projet Face2Face de JR et Marco. Mais l’artiste est aussi dénigré comme dans les Inrocks, en France par Jean-Max Colard :  JR= art démagogique, esthétique facile, ego surdimensionné, etc…Comme sont souvent dénigrés de nombreux des graffeurs lorsqu’ils réussissent à se faire un nom, même avec deux lettres.
Ses livres : Portrait d’une Génération, Éditions Alternatives, 2005 ; 28 Millimètres, Women are Heroes by JR, Éditions Alternatives, 2009 ; Instaphotographers 2014, JR et 49 autres photographes instagrameurs. Jérémy Leclerc, 2014
largerPOUR EN SAVOIR PLUS , cliquez sur son best of  ! Et regardez les photos de ses  projets! JOLI CADEAU POUR VOUS, CHERS LECTEURS DU BLOG!  Hier, le 29 décembre 2014,  nous avons reçu un petit mail de Gabriel Breen, qui travaille pour le site Artsy à une nouvelle page consacrée à l’artiste JR , convaincu que les informations sur les artistes ont une vraie valeur pour l’éducation artistique et la connaissance d’une collection. Gabriel avait donc trouvé ce post  sur JR qu’il dit dans son mail avoir beaucoup aimé. “. Voici donc les liens des nouvelles pages de Gabriel pour Artsy, avec la bio de JR,  plus de 50 oeuvres présentées, une mise à jour de ses expositions et, surprise, un petit tour dans l’atelier de l’artiste . On n’en donne pas l’adresse mais c’est vrai que de voir un artiste en situation est toujours important pour mieux le comprendre ( Photo, et merci au photographe dont je n’ai pas le nom.). Thanks a lot to Gabriel, too, for those new informations about JR  which are an evaluable help!

 

 

 

 

 

Ken-bas-KEN LE TOURISTE PARFAIT
Ken devait faire un saut à Pâques à Paris ! Barbie Chérie, son ex, voulait aller voir Auguste au grand Palais et il ne pouvait lui refuser cela. La seule chose qui perturbait Ken, c’était ces quelques mots de Barbie « Quand nous irons  voir mon ami Auguste… » ou encore « Tu lui diras, à notre Auguste, que… ». Bon, comme toutes les américaines Barbie Chérie avait fait peu d’Histoire, et il avait bien peur qu’elle soit certaine que César était encore…Vivant !
Bof, pensa-t-il en prenant son cent-vingtième avion du mois, avant d’arriver à Singapour dans son douzième avion de la semaine, être touriste Parfait c’est surtout créer de fortes retombées économiques là où l’on va (« Money ! » pour les intimes) et pour ça, je fais confiance à Barbie, elle ira dans son avenue Montaigne et ne sera pas déçue si elle apprend qu’il y a belle lurette qu’Auguste  n’est plus…

NDLR du Blog : Mais oui ! Barbie a raison!Auguste  est encore vivant, regardez la vidéoooooooo !

Et AVGVSTVS a aussi un compte Facebook et un compte Tweeter! Evidemment quelques petits malins lui ont demandé, sur Tweeter,  s’il était fort en numérique…

Auguste Facebook et Tweeter

LES PHOTOS DE KEN  ont été shootées devant un graff de Lek et de Gorey ( en haut) , avant la démolition des anciens Magasins Généraux de Pantin (93) ( Photo du bas) qui ont fait, à l’automne, l’événement : visites bondées et files d’attentes de plusieurs heures.Ça valait le coup! disaient les visiteurs éblouis.Depuis le 17 décembre, tous les graffs ont été “sauvés” par des photos ( numérisées/présentées par WebGL ) avant la destruction du bâtiment.

DES PHOTOS DU PHOTOGRAPHE JR !!!

Face to Face Israel PalestineFace2face, Israël/Palestine

20a3a7ceb58511e3b7430eced5713f0a_6

Face2face, Israël/Palestine

Clichy Montfermeil ten years ago

Clichy/Montfermeil, il y a une dizaine d’années

Women are Heroes Paris

Women are Heroes, (Paris)

affiche-jr

Carnac f_8

Le camion-photographe cette année à Carnac

Carcassonne _8

 A Carcassonne, ce printemps 2014

Carcassonne

Panthéon

Projet Panthéon, mars-été 2014

Pakistan InsideOut

Inside Out au Pakistan- Une photo vue du ciel, à côté d’un hameau. “Si vous tirez, militaires, je suis par  là, n’oubliez pas”, semble dire la petite fille. (Photo Pakistan : photos by@amrez; @insiyasyed; more on twitter @akashgoel)