COMMUNICATION : deux pépites!

K1A – LES DEUX PÉPITES
– L’une des difficultés du tourisme culturel est bien celle de sa communication. Comment par exemple, être original, se différencier du pays voisin, de la région ou de la ville voisine, lorsque l’on a une église semblable à 1000 autres, ou lorsque le monument de Viollet le Duc fait aussi un peu tarte à la crème sur les dépliants touristiques? ( Pardon, Viollet, mais hélas, c’est vrai !). Comment, en particulier, plaire aux plus jeunes, qui, à partir de 7 ans, n’ont plus trop envie de retrouver leur programme scolaire en vacances? Comment faire enfin pour satisfaire ce nouveau désir de « faire » des visiteurs, de participer, de donner leurs avis ?
Voilà un sujet bien difficile, et nous avons trouvé cette semaine deux pépites qui ont en commun de prendre les choses à l’envers. C’est çà dire de ne pas communiquer directement les œuvres ou monuments, mais plutôt de partir des goûts et des désirs du visiteur d’aujourd’hui, auxquels l’oeuvre -ou le monument, où  l’art de vivre aujourd’hui… –  apporteront  toute leur  richesse. Et cela change tout !
1- Au Rijksmuseum d’Amsterdam, on propose à chacun de « faire sienne » chaque œuvre des 150 000 œuvres qui sont proposées en HD , libres de droit, pour les utiliser à des fins créatives ou commerciales. Pas de « droit d’auteur » (comme en impose encore aujourd’hui la RMN pour ses photos…). Nous avons déjà présenté ce Rijksstudio, qui propose de « découper » ce qui vous plait dans un tableau, et d’en faire une nouvelle utilisation (le fond de votre chambre ou le décor de votre scooter…). La Newsletter, cette semaine, proposait tout simplement, à l’issue d’un concours, une palette de maquillages créés à partir des couleurs de plusieurs tableaux!
2- Au Royaume-Uni, la campagne “…IS Great Britain” continue, proposant 64 vidéos comme autant de petits messages inattendus sur la Grande Bretagne.
Pour la stratégie, nous retrouvons dans ces vidéos une thématique classique : Paysages, Business, Sport, Tourisme Urbain, (York, Manchester, Londres, Bath, Edinburgh), ou Shopping, toutes présentées par des ambassadeurs de choc ! Par exemple Richard Branson pour le Business, loin de l’image que l’on a habituellement du « Faire des affaires » : en pleine créativité et tout souriant…. Et une autre thématique vient chambouler la communication traditionnelle et lui apporter l’énergie du présent : les Sons de la Grande Bretagne , avec le son du thé que l’on verse, du vélo qui dérape ou celui des matchs de tennis. La mode ( hommes, femmes, grunge, pop…) est filme en direct et les créateurs tous interviewés ! Le Design, les tournages de cinéma, la nourriture, tout fait feu selon un mode très ludique et surtout inattendu.
Enfin le très court format et la diffusion ultra facile font de ces petites vidéos des supports à emporter partout, à diffuser et retwitter comme il vous plaira.

Certes, je vois d’ici les doutes  des pros du Tourisme  : ces “expériences” s’adressent à des publics haut de gamme, qui aiment le “décalé”, donc il s’agit d’un “public de niche”. Certes, pour les monuments célèbres ou Le Louvre, pas besoin de ces efforts. Mais pour les sites plus traditionnels, ou pour les musées un peu “raides” car ils intimident,ce type de communication serait plus  intéressant que les longs discours, non?  Et  on peut aussi ajouter que ces communications s’adressent à des ” visiteurs leaders”, aux “visiteurs qui aiment la création” , aux experts qui ont le sens de l’humour ou aux visiteurs de la jeune classe,  qui vont en aimer l’aspect ludique et up to date de ces nouveaux modes de communication, très collaboratifs. Et les jeunes peuvent partager ou parler de ces campagnes! Et vous,  connaissez-vous de bons exemples de communication, pouvez-vous les partager dans les commentaires?Merci à tous les amis du blog de bien vouloir partagez leurs  expériences! 

B- NOTRE VISITE COMMENTÉE DE CES DEUX PÉPITES

I – GREAT BRITAIN IS…
1- La seule vidéo « généraliste » disponible, avec des images flash qui réjouiront même vos bébés :
 

2) Les Sons de a Grande Bretagne

3) La petite dernière-née sur la mode, publiée le 13 mars 2014
Les années 60 , 70 et 80 jusqu’à aujourd’hui ! Une mode qui a l’air d’être née dans la rue  et qui fait le tour du monde .

Voir aussi l’interview de Christopher Bailey  et toutes les autres vidéos.

II- LE RIJKSMUSEUM ET SES SURPRISES ! 

 SUR LE SITE CRÉATIF DU RIJKSSTUDIO….

1) Toute la dynastie des « Orange », 3000 portraits, vous attend avec des gravures, des dessins, des photos, des cartes postales, mais aussi un bel arbre généalogique : ICI!

Choisissez votre portrait

2) Concours de design: faites votre propre chef-d’œuvre !
Un concours de design de Masterpiece a été créé le 1er Novembre 2013 pour célébrer le premier anniversaire du Rijksstudio. Les gens ont été invités à participer avec le choix libre (design, art autonome, arts appliqués, photographie, vidéo), du moment que leur création était inspirée par une œuvre de la collection des 150 000 œuvres du Rijksmuseum.
And the winner is…
– Une ligne de maquillage, baptisée « Rijks Muse » inspiré par les palettes de couleurs dans cinq portraits de femmes de la collection du Rijksmuseum, dont la Femme en bleu lisant une lettre (1633) deVermeer et Portrait de Alida Christina Assink (1833) par Adam Kruseman. La gamme de produits est basée sur trois techniques artistiques : sculpture, dessin (crayons de maquillage) et peinture (boîte de fard à paupières). Le dessin gagnant sera exposé au Rijksmuseum du 17 Avril to 22 Juillet 2014, avec les travaux des neuf autres finalistes.
NOTRE PHOTO :  la palette de fards et le tableau  qui a inspiré  les lauréats de “Rijks Mus”e , d’Asnate Bockis (1984) et deRogier Arents (1987), de Lettonie et Eindhoven

le Portrait et la palettela palette

VOIR LES OEUVRES DES AUTRES FINALISTES DU CONCOURS : ICI Vaisselle néerlandaise (porcelaine) des Graphistes Coen Mulder (1964) et Monique Willemse (1966) de Haarlem et Delft Blue chapeau (knitware)de Josh Moll (1962) de Maastricht

3) Choisissez votre portrait préféré ! A la Rijksshop, mais aussi en ligne sur la Newsletter, vous pouvez acheter une carte postale, une reproduction en grand format Un portrait bien en chair, de Bicker, ou un Buveur Ou encore cette Jeune fille habillée en bleu? Choisissez votre favori parmi la sélection de reproductions sur la base du célèbre Rijksmuseum.

Rijkstudio 1

unnamed (5)4) 150 000 ŒUVRES EN LIBRE ACCÈS  AU Rijksstudio
Au Rijksstudio , 150 000 oeuvres sont proposées aux internautes en haute définition. Ils peuvent les utiliser, zoomer dessus et les réinterpréter par une nouvelle création. Et ensuite les rassembler dans leur espace privé, les partager avec leurs amis, les télécharger gratuitement.
Les images du Rijksstudio sont entièrement libres de droit: vous pouvez les utiliser à des fins privées ou commerciales.
Conception et réalisation du Rijksstudio : Fabrique et Q42, en collaboration avec le Bureau de Boom Irma

Partenariat : BankGiro Loterij
Contact pour ces informations du Rijkstudio : Pressoffice +31 (0)20 6747 195- pressoffice@rijksmuseum.nl

 

 

K2KEN LE TOURISTE PARFAIT

Ken lisait d’un œil distrait « La bataille des couchettes est dans l’air », qui opposait la compagnie Etihad et Air France. Etihad l’avait invité à tester la nouvelle suite , façon vrai palace,  de ses avions long courrier! Dans son A380, il avait donc rejoint sa “Résidence” Etihad (notre photo) qui comprenait un salon avec un Love seat (fauteuil) pour travailler et une chambre à coucher avec des toilettes privées et un grand lit où il venait de jeter sa housse de portable. Pour son vol Abu Dhabi-Londres, il avait donc déboursé 18 000 € et il était tout content. Fatigué par ses réunions d’affaires autour du monde, trente deux hôtels en deux mois et cinq continents visités, notre Touriste parfait s’endormit tout net, tout habillé. (Le pôvre !!!).

Miam!

2 Appel à candidaturreCe lundi 30 avril, le restaurant danois “Noma” à Copenhague a été sacré meilleur restaurant du monde du World’ 50 Best Restaurants , distinction que son chef, René Redzepi , reçoit pour la quatrième fois. “Noma” -contraction de “Ny Nordiska”, qui signifie “Nouvelle Nourriture Nordique »- réinterroge la « gastronomie aujourd’hui » et, n’en déplaise aux amateurs de cuisine française traditionnelle, l’ensemble des restaurants primés lundi ont principalement gagné avec ce critère de « renouvellement de la gastronomie », depuis 2002. Cette année, la France est absente des  10 premiers restaurants classés, alors qu’en 2004 elle comptait trois restaurant dans ce top ten (Joël Robuchon Pierre Gagnaire et Guy Savoy). Alors, comme pour le classement PISA de l’éducation nationale , nous avons tendance à vouloir casser le thermomètre : ce classement serait trop anglo-saxon, trop « cuisine moléculaire; son jury ne serait qu’une « bande d’amis  », et ses objectifs réduits à des ” anti -Guide Michelin”. Pourtant, ce trophée de la gastronomie, qui assure une fréquentation optimale à un restaurant lorsqu’elle  est attribuée, récompense cette année trois restaurants espagnols et un italien ( dans les 10 premiers) et plus du tiers des 50 récompensés sont  restaurants européens dans les 50 choisis comme les meilleurs du monde . Par contre, à notre avis,  un vrai déséquilibre existe encore, celui de la faible présence des 27 pays émergents  – une douzaine au classement pour… 4 milliards d’habitants! Absence   sans doute provisoire car les chefs européens ou Nord et Sud-américains essaiment chaque jour leurs savoir-faire dans ces pays émergents, pour l’avenir.

I- QUI ATTRIBUE CE PRIX, ET COMMENT ?
Le jury est composé de 900 experts, chefs, journalistes culinaires et personnalités de la gastronomie, venant de tous les continents. Pour que les votes s’effectuent, le concours est divisé en 26 régions, qui ont de 36 jurés chacune , avec un président et qui renouvellent chaque année dix des 36 experts. Chaque juré vote pour 7 restaurants dans lesquels il a mangé dans les 18 derniers mois, dont 3 restaurants hors de sa propre région. Soit au total plus de 6550 votes confidentiels, dit le Manifeste de l’organisation du prix.

50best_cara_2014– 1- Les critères des 50 Best?  Il n’y en a pas, l’Académie Diners Club ® World ayant décidé que le «meilleur» serait laissé à l’appréciation de chaque juré car les goûts varient d’un continent à l’autre et dans le temps. Pas de critères , donc,  comme l’ancienneté du restaurant, d’autres prix attribués ou un service 5 étoiles. Un tout petit restaurant a aussi ses chances. Cependant les critères d’exception, d’innovation, d’expérience nouvelle dans la gastronomie figuraient bien, dès la création du prix, dans son projet.

-2-  Le palmarès 2014

1. Noma – Copenhague, Danemark

2. El Celler de Can Roca – Gérone, Espagne

3. Osteria Francescana – Modène, Italie

4. Eleven Madison Park – New York, Etats-Unis

5. Dinner by Heston Blumenthal – Londres, Royaume-Uni

6. Mugaritz – Saint-Sébastien, Espagne

7. D.O.M. – Sao Paulo, Brésil

8. Arzak – Saint-Sébastien, Espagne

9. Alinea – Chicago, Etats-Unis

10. The Ledbury – Londres, Royaume-Uni

11. Mirazur – Menton, France

12. Vendôme – Bergisch Gladbach, Allemagne

13. Nahm – Bangkok, Thaïlande

14. Narisawa – Tokyo, Japon

15. Central – Lima, Pérou

16. Steirereck – Vienne, Autriche

17. Gaggan – Bangkok, Thaïlande

18. Astrid y Gaston – Lima, Pérou

19. Fäviken – Järpen, Suède

20. Pujol – Mexico City, Mexique

21. Le Bernardin – New York, Etats-Unis

22. Vila Joya – Albufeira, Portugal

23. Restaurant Frantzén – Stockholm, Suède

24. Amber – Hongkong, Chine

25. L’Arpège – Paris, France

 

26. Azurmendi – Larrabetzu, Espagne

27. Le Chateaubriand – Paris, France 

28. Aqua – Wolfsburg, Allemagne

29. De Librije – Zwolle, Pays-Bas

30. Per Se – New York, Etats-Unis

31. L’Atelier Saint-Germain – Paris, France

32. Attica – Melbourne, Australie

33. Nihonryori RyuGin – Tokyo, Japon

34. Asador Etxebarri – Atxondo, Espagne

35. Martin Berasategui – Lasarte-Oria, Espagne

36. Maní – Sao Paulo, Brésil

37. Restaurant Andre – Singapour

38. L’Astrance – Paris, France

39. Piazza Duomo – Alba, Italie

40. Daniel – New York, Etats-Unis

41. Quique Dacosta – Denia, Espagne

42. Geranium – Copenhague, Danemark

43. Schloss Schauenstein – Fürstenau, Suisse

44. French Laundry – Yountville, Etats-Unis

45. Hof Van Cleve – Kruishoutem, Belgique

46. Le Calandre – Rubano, Italie

47. The Fat Duck – Bray, Royaume-Uni

48. The Test Kitchen – Cape Town, Afrique du Sud

49. Coi – San Francisco, Etats-Unis

50. Waku Ghin – Singapour

 

abr2014_02-3-  LE MIRAZUR en France ! Premier français primé, le Mirazur est un restaurant de Menton (Alpes-maritimes) .Avec l’abondance de restaurants ou palaces de la Côte d’Azur, il ne suffit pas d’être immensément luxueux ou très riche pour gagner cette distinction! Mauro Colagreco, le chef, prouve que l’on peut aussi contenter tout le monde, car il fut Chef de l’Année Gault et Millau en 2008 et a gagné deux étoiles au Michelin depuis son installation en 2006. Que propose-t-il? Au Mirazur, vous dégusterez des huitres enveloppées dans un carpaccio de poire à la crème d’échalotes ou des langoustines à peine cuites avec des fleurs. Tout un programme!

Mauro Colagreco est est né en Argentine de parents d’origine espagnole et italienne, et a gagné la France pour travailler avec Bernard Loiseau, puis comme second d’Alain Passard. Le site Internet du Mirazur est épatant : vous avez des recettes détaillées, comme celle du Semi fredo de citron de Menton, granité verveine, sorbet yaourt et aloe vera, recettes à voir ICI . Et voici l’adresse! RESTAURANT MIRAZUR | 30, avenue Aristide Briand | 06500 MENTON | Tél : +33 (0)4 92 41 86 86 | Fax : +33 (0)4 92 41 86 87 | Email : info@mirazur.fr

15-e82cec3a30II- ET UN COLLOQUE SUR LA GASTRONOMIE, UN !
Le Forum “Patrimoine culinaire et tourisme de demain” aura lieu le 16 juin 2014 à Paris (XVIIIème), avec un très beau programme !
Attablés devant un verre et une assiette, vous pourrez entendre et échanger avec des experts reconnus sur les trois thématiques suivantes :

Table ronde n°1
Cuisine et gastronomie: l’explosion des pratiques et loisirs culinaires au XXI° siècle
Table ronde n°2
Le patrimoine culinaire et ses nouveaux horizons touristiques
Table ronde n°3
Les produits touristiques du patrimoine culinaire français

Dessert du Mirazur1) Présentation du thème du Forum « Gastronomie et tourisme »
La gastronomie a toujours eu la part belle en tourisme : elle enrichissait les séjours et suscitait des circuits de gourmets. Aujourd’hui, cette vieille thématique (pas du tout éculée) du tourisme s’offre une nouvelle jeunesse, avec des productions inédites et formidablement attractives :
– Des maisons de vins et des maisons de champagne de plus en plus sophistiquées
– Des ateliers de spécialités locales à l’accueil professionnalisé
– Des séjours-stages de cuisine avec des rencontres de chefs
– Des destinations qui, par ce biais, renouvèlent leur identité
– Des projets grandioses de “cités” dédiées à la gastronomie : à Tours, à Rungis, à Lyon, à Dijon…
– Un slow food maintenant décliné en slow tourism
Avec le patrimoine culinaire, le tourisme créatif dispose d’un gisement inépuisable d’innovations !
visuel09-eb4a0c61ec2) Le public, et notamment celui des touristes, ne s’y est pas trompé : attiré par la réputation mondiale de la gastronomie française, et par des spécialités culinaires qui changent tous les 70km, il répond avec enthousiasme à toutes ces offres. Autrefois plutôt cantonnés dans une tranche d’âge mature, les touristes qui font aujourd’hui un triomphe à la cuisine, et la mettent au centre de leurs motivations, se recrutent dès l’adolescence : l’expérience gastronomique donne aux séjours des touristes de toutes les nationalités, et à tous les vacanciers français, un supplément inoubliable de saveur.
Le Forum est organisé par l’IEHCA/Institut Européen d’Histoire et des Cultures de l’Alimentation, lAFEST/Association Francophone des Experts et Scientifiques du Tourisme et le Comité Départemental du Tourisme de Seine-Saint-Denis,  avec leurs experts et leurs praticiens de terrain.

3)Forum “Patrimoine culinaire et tourisme de demain” Lundi 16 juin – 18h00 à 22h00- Halle Pajol – Auberge de jeunesse Yves Robert : 20 esplanade Nathalie Sarraute (en face du 43 rue Pajol) – 75018 Paris – Tél : +33(0) 153 269 792 – Téléchargez le programme ici – Inscrivez-vous vite, c’est ici! 

13-c94c23f0beEt notre mot de la fin : Bonne chance au Forum, et si vous en doutiez, chers amis, vous voyez bien qu’il se passe chaque jour quelque chose d’intéressant pour renouveler la gastronomie! A défaut de Cité – au fait, quelqu’un sait-il  où nous en sommes ? – l’incroyable CDT de Seine –Saint-Denis a organisé une excellente idée de dégustation convivial !
III- A DÉGUSTER AUSSI : des sites de laboratoires de la future gastronomie,  et des associations de jeunes chefs, comme MAD ! Ou encore des recettes de cuisine moléculaire Molecular Gastronomy sur Facebook. Enfin   la page Facebook  de Food4Inspiration a des photos somptueuses de belles assiettes très colorées  pour vous inspirer  !(Photo : terrasse du restaurant Mirazur, Menton (06).)

 

3 Art Urbain LilleKEN LE TOURISTE PARFAIT refusait net de manger des fourmis vivantes. Son ex, Barbie Chérie, pourtant folle de hot dogs ou des délicieux hamburgers de chez « Venez comme vous êtes ! » ne partageait pas sa philosophie. Donc elle l’avait emmené dans un resto style 50Best of the World et lui avait noué – très rigolo ! – un bandeau sur les yeux en lui susurrant d’ ouvrir-la-bouche-et-d’avaler-sans regarder. Mais là, après ses douze aller-retour dans la quinzaine passée en jet+hôtels 5*****, ses 87 rendez-vous d’affaire sur trois continents, notre Touriste Parfait se sentait un peu las pour manger des fourmis vivantes. Il fit donc la fine bouche et n’en dégusta qu’une seule, en commençant par les pattes qui lui chatouillèrent gentiment les lèvres au passage…Délicieuse!

NOS PHOTOS : L’équipe du Noma Photo AFP, et , dans le texte, les photos de plat proposés par  Mauro Colagreco, Chef  du Mirazur (Menton, 06)-Ken en haut : mais non, ce n’est pas de la crème, c’est de la peinture! Avec l’Appel à candidature de  Paliss’Art, performance picturale d’art contemporain. Organisation du concours le 1er juin à Guéroulde, La Source, avec Gérard Garouste (Conseil général de l’Eure)www.palissart@cg27- et Ken en bas : Art Urbain Lille Collection Nicolas laugero Lasserre Expo LaSécu Lille en 2014

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Art , Entreprises et Tourisme!

Le vol des Abeilles Guerlain Gérard CholotI- Entreprises et Tourisme, un petit résumé !
La finance, l’industrie et le commerce se sont depuis longtemps associés aux artistes, et de façon claire. En Europe, le pionnier est sans doute Mècène ( Gaius ) notre richissime romain de l’Antiquité (Gaius Cilnius Maecenas, né en 70 avant JC et mort en 8 après JC), qui protégea les poètes Virgile et Horace. Et pour la période moderne, la Renaissance italienne est la grande période des commandes artistiques, celles des banquiers Medicis de Florence, des Sforza du duché de Milan, des Ferrare à Modène, des Doria à Gênes, des Montefeltro à Urbino ou des Borgia à Rome. Les villes, en, Italie étaient alors organisées en une multitude d’Etats, aux mains de riches familles qui témoignaient, avec des commandes aux artistes, de leur puissance et de leur raffinement.
– Aujourd’hui les artistes profitent aussi du mécénat, et les mécènes de leurs talents, mais on notera trois grands changements, depuis la Renaissance. 1- Les grands de ce monde préfèrent prendre des talents avérés, des artistes déjà repérés ou très connus, plutôt que les « meilleurs » élèves de l’école d’art de la ville, comme le faisaient les Médicis. 2- L’art devient une « valeur ajoutée » à leur produit, le désir de notoriété du mécène l’emportant, la plupart du temps, sur le « raffinement » souhaité par nos anciens. 3- Les intermédiaires (Galeries ; curateurs, conservateurs, Agences de Conseil privées …) sont les nouveaux assistants des choix du mécène qui se livrent souvent, entre eux, une guerre sans merci pour « placer » leurs artistes ou tout simplement,  entre eux, pour devenir ou demeurer des as du « Conseil » aux entreprises. Eviter ces écueils est pourtant simple, comme nous allons le voir.
II- L’Artketing
croisement  entre art et marketing, l’artketing semble aujourd’hui un très bon moyen de communication pour emporter l’adhésion de nos contemporains, de plus en plus sensibles à l’air du temps, qui fuient aussi la banalité, détestent le vieillot ou l’approximatif et veulent vivre une « expérience » tout au long du voyage, à commencer par leur lieu de séjour.
Comment s’y prendre et par où commencer?  ? Voici une petite typologie de ce que recouvre « Art et Marketing » et un mode d’emploi en trois temps pour ceux qui auraient envie de s’y mettre. Et ne prenez pas peur : même les petites entreprises peuvent procéder comme celles du Luxe, en s’associant avec des artistes pour des projets. 
Dom Perignon Coffret BalloonIII- L’art, un monde à marier avec le Tourisme?
1) Quand l’art « décore » l’hôtel, le Siège social, la bouteille de champagne ou les assiettes!
– C’est le premier degré, le plus facile, en quelque sorte, car l’art « magnifie » sans déranger et on n’a plus qu’à regarder. Mais cette facilité  n’est pas du tout un défaut! Cette étape est un très bon début, pour marier l’art et les entreprises, car  la présence de l’art change l’âme des lieux, et les expositions sont en général très réussies. Des exemples : la Société Emerige (Immobilier) et ses œuvres artistes accrochés dans les bureaux ou la Société foncière Lyonnaise avec Felice Varini (Photo ci-dessous,l’ellipse blanche sur fond  bleu de l’artiste Felice varini ) ; le coffret de bouteille Dom Pérignon de Jeff Koons en 2003 (650 ex. à 18000 € le coffret…)Photo ci-contre ; les étiquettes de la bouteille de rhum Clément (30 000 exemplaires )réalisées par le graffeur JonOne pour les 125 ans de la marque (Photo en bas du billet) ;  les assiettes de David Lynch, JR et Sophie Calle pour l’entreprise Bernabaud ; les abeilles de Gérard Cholot dans les magasins de Guerlain (Notre photo du haut, avec Ken). Les « décorateurs » des grands hôtels, qui ne remettent pas en cause les comportements des visiteurs et les codes hôteliers, travaillent dans l’aménagement des lieux plutôt que dans leur réinterprétation. D’autres hôtels, d’autres  entreprises créent des Trophées (Hôtel Meurice entreprise Pernod -Ricard), pour mieux se frotter et s’allier aux artistes et au milieu de l’art , celui des galeristes ou des responsables des grands sites culturels.
Emerige Siège Marais Felice Varini– Dans la même catégorie on placera les Expositions des grands entreprises- mécènes : les espaces “Art” au sein des Galeries Lafayette ou l’aéroport de Roissy ; les Fondations des entreprises du secteur du Luxe,  comme celles de F.Pinault et B.Arnault à Venise et bientôt à Paris ;  on citera aussi, pour la réalisation d’expositions,  l’entreprise  Cartier, le mécène Bernard Magrez (Bordeaux) ou  la très dynamique fondation Hoffmann (Arles; Suisse) ainsi que les entreprises Prada, Roger Vivier , etc…
– Enfin les expositions temporaires sur leurs propres marques  assurent aussi une grande notoriété au secteur Luxe ( Dior, Van Cleef and Arpels, Bulgari, Dior, Chanel, Yves Saint Laurent) d’autant que de grands sites culturels les accueillent à Paris : Musée d’Orsay, Musée des Arts décoratifs, Grand Palais, Palais de Tokyo. Bref, tous ces lieux magnifiques où l’on peut admirer les collections des mécènes. De plus, certaines expositions aident financièrement le fonctionnement des lieux (Palais de Tokyo) ce qui soulage le budget du secteur public.Et l’architecture fait aussi partie de la commande, avec de grands noms (Franck Gehry à Arles (Fondation Luma/Hoffmann) et bientôt à Paris pour la Fondation Vuitton/LVMH). 
2) Quand l’art passe par le dialogue avec l’entreprise ! Plus  étonnante et risquée est l’attitude des entreprises qui confient leurs marques à des projets d’artistes, dont on sait bien qu’ils vont demander l’impossible, au moins techniquement : Vuitton avec Murakami ou Prince, Hermès avec Buren : « Tous [les artistes]mettent un point d’honneur à concevoir un objet « irréalisable » et obligent les artisans d’Hermès à repousser leurs limites », dit Thierry Consigny, de l’Agence Saltimbanques, agence  spécialisée dans cette démarche art/ entreprises. Citons aussi le financier Edouard Carmignac , qui expose dans ses bureaux « Fallen Angel » de Jean-Michel Basquiat. Est-ce un message de l’œuvre, vers les salariés, à l’humour un peu noir : la prise de risque peut-être fatale ?

Epicenter Prada à New-York (Architecte Rem Kholas).

Epicenter Prada à New-York (Architecte Rem Koolhaas).

3) Quant les artistes ont le droit d’échouer…Dernière attitude des entreprises, plus généreuse, en quelque sorte: celle de l’accueil d’artistes qui, en résidence, sont pris en charge par des entreprises mais là rien ou presque n’est décidé à l’avance : on ne sait pas très bien s’il « en sortira quelque chose », dirons-nous pour faire simple. C’est le cas des artistes hébergés en « résidences » par Bernabaud, Hermès ou la Manufacture de Sévres, et des programmes « Art et entreprises » qui rapprochent les salariés et les artistes depuis les années 60 en France et sont en général très bénéfiques par la qualité des rencontres et de la réflexion entre artistes et salariés. Les «Carte blanche » peuvent aussi être risquées, données à des artistes par des entreprises déjà citées plus haut ou par Electrolux par son habitat perché en haut du palais du Trocadéro. Ces résidences ou commandes “sans obligation de résultat” sont donc plutôt réservées à des entreprises qui ont déjà une bonne expérience de l’art et les artistes.Elles leur font un beau cadeau : la durée!
IV – Conclusion
Toutes ces formes de mariage entre artistes et entreprises sont remplies d’énergie, et quels qu’en soient les objectifs affichés ou les vices cachés, elles ne peuvent que profiter aux artistes, aux visiteurs et aux entreprises.
Car, à notre avis, notre avis l’art et ses professionnels devraient davantage inspirer les entreprises du tourisme, un peu avares, dans leur établissements et leur communication, de véritables talents, en particulier dans le secteur de l’hébergement marchand et celui de la promotion des destinations.
Les campagnes de communication, les affiches ou le graphisme des catalogues, le design des sites numériques, les halls d’accuil des Offices de Tourisme ou les chambres d’hôtels  ne sont pas tous laids, non plus, mais l’art, sous toutes ses formes, n’y est que rarement intégré, avec un projet et des artistes. Or tous eux qui ont essayé cette “intégration” ont gagné ! En témoignent quelques 200 exemples présents dans ce petit blog, ce qui fait peu, certes, mais tous ces exemples sont déclinables, quelque soit le budget et le temps imparti.

palais de Tokyo (paris) Salle des Instructions, Jean-Michel Alberola (salle de repos pour les visiteurs).

Palais de Tokyo (Paris) Salle des Instructions, Jean-Michel Alberola (Salle de repos et d’énergie pour les visiteurs).

La polémique classique de la récupération-de-l’artiste -à-des-fins-commerciales est lassante et hors d’âge, faut-il le préciser en conclusion, car elle représente l’héritage d’un art qui serait  “hors-sol”, “hors-économie”,   alors que tous les artistes qui monnayent aujourd’hui leur travail n’y perdent pas leur âme pour autant. Les entreprises, dans ce partenariat, ont quant à elles une contrainte, celle de prendre l’artiste comme il (ou elle est) est, avec ses exigences, ses difficultés ou ses rêves! Ce qui est certain est que toutes ces aventures donnent du sens, et souvent un sens nouveau aux « produits », et que la qualité est au rendez-vous. Peut-être avons-nous, avec ces expériences bien éprouvées en Europe et tout particulièrement en France, une carte à jouer plus souvent, car nous devons être sans aucun doute le seul pays à avoir près de cinquante écoles d’art à disposition! Si ces écoles ne sont pas “visitables” par les visiteurs touristiques, elles représentent l’art en train de se faire (Art au sens large, du dessin au graphisme jusqu’au design, au graphisme et à la vidéo ou  aux arts numériques…).

Vers de nouveaux publics? Nos concurrents et voisins  l’ont bien compris! Pour actualiser l’offre culturelle, le patrimoine ancien invite déjà des artistes dans les bâtiments anciens (églises,   monuments, châteaux…)  et de nouveaux visiteurs sont au rendez-vous, ceux qui ont du mal à ne visiter un pays que pour son Passé.  Les stratégies touristiques actuelles des anglais, des espagnols et des  allemands ne font que cela : réactualiser leur offre à partir de propositions  plus créatives, avec une communication adaptée à de nouveaux et (plus jeunes) publics!  
Alors, amis du Tourisme, n’hésitez plus ! Pour votre prochain catalogue, pour vos prochaines photos, vos affiches en préparation, votre nouvelle vitrine de l’été, votre logo ou votre salle d’accueil, évitez le travail amateur, passez par des professionnels, faites confiance aux artistes, vous ne le regretterez pas !

Un grand merci à la revue Série Limitée des Echos, Fév. 2014, N°129, à qui nous avons emprunté des exemples et photos de ce billet. Voir l’article de l’excellente journaliste Martine Robert , “L’Art, nouvelle âme du Luxe “, ICI(Photo de Ken, ci-dessous,  devant la couverture…)

Ken Art et LuxeKEN LE TOURISTE PARFAIT n’avait juste RIEN compris à ce billet (Oui, Ken lit en douce, au dessus de mon épaule, ce que j’écris…).Parfois, entre trois voyages autour du monde et leurs quatorze réunions de travail pour ses Affaires, Ken voulait se reposer et surtout dépenser son argent de multi-milliardaire, histoire de montrer aux villas voisines de la sienne à L.A qu’il n’était pas un simple plouc, lui. Son ex, Barbie Chérie, l’avait bien traîné dans des salles des ventes, mais il s’y était beaucoup ennuyé tellement elles étaient codées…Son outil à lui, c’était le voyage, qui lui permettrait de parcourir les grandes foires d’art du monde, en mode Touriste Parfait. La prochaine fois,  il y emmènerait le patron de Mattel, car l’entreprise qui l’avait créé commençait à battre de l’aile….
NOS PHOTOS  : Ken, Série Limitée-Les Echos, Fév. 2014, N°129, couverture
– Ken et Le Vol des Abeilles, installation de Gérard Chollot pour Guerlain (En haut du billet) 
– Siège entreprise Quartier du Marais (Paris). Intervention de Felice Varini 
– Epicenter Prada de New-York, architecte Rem Koolhaas
– La salle des Instructions au Palais de Tokyo à Paris, conçue par jean-Michel Alberola comme un espace de repos. JonOne, Rhum pour l’habitation Clément (La Martinique)
– Coffret Balloon Venus de Jeff Koons pour le champagne Dom Pérignon (Galerie la Vitrine à Paris)

Rhum Clément Jon OneA bientôt mes amis! Et passez un bon week-end, avec ou sans cette jolie bouteille de Rhum dessinée par JonOne le Graffeur pour l’entreprise Clément!