Etes-vous Expo ou J.O?

Ken roi du mondeJ.O ou Expo ? Faites votre choix ! Car il est grand temps de penser à la candidature de la France pour la prochaine exposition en 2025, ou pour les prochains Jeux Olympiques de 2024! Et puis, en ces temps de désespoir, quoi de mieux que de construire des projets? Nous le verrons, ces deux thèmes peuvent devenir des priorités du futur pour le tourisme et la culture. Commençons cette semaine par les Expositions Universelles, et la semaine prochaine nous irons aux J.O, promis!

Lors de la dernière exposition universelle française qui s’est tenue en France en 1900, à Paris, des Concours Internationaux d’Exercices physiques et de Sports avaient été organisés pour toute la durée de l’événement. De très nombreuses compétitions sportives, avec 71 230 athlètes- dont des femmes, pour la première fois- ainsi qu’un baron de Coubertin dépité, car il tenta sans succès de les faire admettre ces jeux comme Jeux olympiques, ce qui n’arriva que plus tard. Aujourd’hui, les temps ont changé, et, quel luxe, on peut même se permettre d’hésiter entre une candidature aux J.O (2024) et une autre à une exposition universelle (2025). La France n’a pas eu d’exposition universelle depuis cette date ( 1900), et, si elle a organisé les Jeux Olympiques sur son territoire à cinq reprises (1900 à Paris ; 1924 à Chamonix puis Paris , 1968 J.O d’hiver à Grenoble puis à Alberville en 1992), elle a aussi perdu 7 fois l’attribution des J.O au profit d’autres villes. Lyon a perdu les JO d’été de 1920, attribués à Anvers, puis ceux de 1968, qui eurent lieu à Mexico.. Lyon et Lille ont été recalées pour 2004. Paris a perdu face à Pékin et face à Londres pour les JO d’été de 2008 et de 2012. Annecy, pour les Jeux d’hiver de 2018 a perdu, et de loin, derrière Pyongyang (Corée du Sud) choisie par le CIO.

Alors, une petite revanche, enfin? Et un goût d’avenir, de liesse à venir? Les français, mais aussi les étrangers qui adorent notre pays en auraient bien besoin. C’est bien de commémorer sans cesse, comme le souhaite notre Bon Président, mais c’est sans doute beaucoup mieux, pour nos jeunes, d’imaginer l’avenir !

I- Exposition universelle de 1851 à londresNAISSANCE ET VIE DES EXPOSITIONS UNIVERSELLES Aujourd’hui, les Expositions universelles représentent toujours un événement mondial majeur où la communauté internationale partage ses innovations et échange pour faire progresser des questions d’importance globale telles que l’économie mondiale, le développement durable ou la qualité de vie des populations du monde entier.  La « Great Exhibition » qui se déroula à Londres en 1851, fut la première Exposition universelle et témoignait déjà d’un monde aspirant à renforcer ses connexions, à célébrer sa diversité culturelle et à s’émerveiller de ses prouesses technologiques en à invitant toute la planète pour les admirer. « The Great Exhibition of the Works of Industry of All Nations » se proposait d’ accueillir les exposants de tous pays, et la commission royale lança un grand concours international d’architecture en commandant un bâtiment qui devait être à la pointe de la modernité. Joseph Paxton, chef jardinier à Chasseworth, proposa de réaliser une serre géante,  immense édifice de fonte et de verre, baptisé Crystal Palace et  réalisé par l’architecte Owen Jones (notre photo c-contre). Du jamais vu ! Le succès fut total, la serre immense mesurait 560 mètres de long, 100 m de haut et les objets exposés étaient partagés en quatre expositions : les matières premières, les machines, les produits manufacturés et les objets d’art.

 

220px-Vue_panoramique_de_l'exposition_universelle_de_1900LA FRANCE SUIVIT l’Angleterre avec la première Exposition universelle des produits de l’industrie sur les Champs Elysées en 1855, puis vinrent les Expos de 1867, de 1978 et enfin l’apothéose avec l’Expo de 1900 ( notre photo ci-contre)  qui cumula les « scoops » : premier métro, construction du Petit et du Grand Palais, des gares d’Orsay et de Lyon, du pont Alexandre III et…d’un bâtiment « provisoire » heureusement conservé : notre tour Eiffel ! Le bilan de cette Expo de 1900 (15 avril – 12 novembre 1900, durée 212 jours) fut bluffant : 51 millions de visiteurs (pour 41 millions d’habitants en France…) et 83 047 exposants dont 38 253 français. A partir de cette époque il exista officiellement deux types d’expositions : les grandes Expositions Universelles , ayant lieu tous les cinq ans, d’une durée 6 mois maximum, au thème général;  et les Expositions Internationales (ou spécialisées), plus petites, ayant lieu dans l’intervalle de deux Expositions Universelles, d’une durée de 3 mois• maximum, au thème spécialisé. En 2025, il s‘agira d’une exposition grand format !

POURQUOI ORGANISER UNE EXPOSITION UNIVERSELLE EN 2025 ? La portée universelle, l’échelle internationale et ce qui perdure après la fin d’une exposition pour le bien-être les habitants fondent les projets de candidatures, dit le BIE, Bureau international des expositions. Mais les moteurs des énormes investissements qu’il faut consentir, avec les risques (saturation de la ville ; sécurité…) sont surtout que les Expositions permettent à un pays de communiquer, qu’elles nécessitent une intense coopération avec et entre une centaine de pays, pour leur préparation qui dure plusieurs années ; et surtout que les expositions sont d’excellents catalyseurs économiques, financiers et politiques. Les expositions rapportent donc plus qu’elles ne coûtent, comme les J.O, au moins pour la notoriété de la ville et du pays organisateurs : en ces temps de concurrence acharnée, se faire connaître et donner envie sont donc devenus le nec plus ultra. Et pour que les rêves de voyage vers une Expo se transforment en réalité, faisons confiance à l’industrie touristique, qui « sait faire » ! – 

Expo France 2025II- LE PROJET FRANÇAIS /EXPO 2025  : en décembre 2012, l’association Expofrance 2025 a commencé à porter la candidature de la France avec un choix de parrains célèbres et un Comité de soutien d’élus et de VIP mobilisés, façon drapeaux du projet. Puis la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale a décidé de créer une mission d’information sur l’opportunité et l’intérêt pour la France d’être candidate à l’accueil de l’exposition de 2025″qui commencera ses travaux en janvier 2014. Cette mission permettra de “mesurer l’intérêt culturel, économique, social et diplomatique de l’évènement et d’analyser son impact en termes de croissance et de développement“. Actuellement, le projet a fait un petit tour à l’automne au Sénat2013 (En photo à gauche, la Rencontre d’Expofrance2025 le 15 octobre 2013 ) et fut adopté par quelques classes des grandes écoles et université  avec, passage obligé, une adresse Facebook où l’on fait de l’auto-promotion de tous ces partenaires institutionnels et VIP, “So Chic”! Pour l’instant, le projet a seulement 3000 amis sur la page Facebook , et, ne serait-ce que pour l’hexagone (65 585 857 habitants), cela fait peu. Concevoir et proposer des idées pour appuyer un projet est toujours très exaltant, surtout en ce Première réunion ExppoFrance 2025 au Sénat_ sochic _moment, donc nous souhaitons, pour notre part, que le format « lancement » s’ouvre vite à des forces jeunes et créatives et à l’ensemble des citoyens !

Les arguments de la France pour organiser cette expo 2025 sont évidemment classiques : Paris, déjà première destination touristique mondiale ; les impacts économiques et en termes d’aménagements urbains et de stratégie touristique pour cet évènement hors du commun. L’attractivité de notre pays brillera de mille facettes dans cet argumentaire, de notre capacité logistique financière à notre culture , de nos savoir-faire à notre capacité à accueillir les visiteurs. Le calendrier : après l’aval de la mission parlementaire, l’Etat présentera une candidature officielle en 2016. La campagne pour la candidature durera 2 ans, puis le Bureau international des expositions (BIE) selectionnera le pays organisateur en 2018 par un vote des états membres, selon le principe « un pays/une voix ». La France aurait alors six ans pour préparer l’événement.

BIE– LE BIE, bureau international des expositions  est chargé du choix des expositions et de leur calendrier. Les pays émergents y jouent un rôle croissant depuis 2007, avec depuis cette date plus de 150 nouveaux pays membres (Plus d’une quinzaine de pays d’Asie-Pacifique (dont 8 micro-états du Pacifique ) et d’une vingtaine de pays africains). Rappelons que le BIE a été créé en 1928 par la Convention internationale signée à Paris, qui établit les droits et les responsabilités des organisateurs des Expos et des participants. Et que l’institution est située à Paris. « Son objectif est de réglementer la fréquence des expositions qui relèvent de sa compétence et de veiller à leur qualité ». Mais, là encore, sur Internet, ne comptez pas sur une transparence, sur  un suivi, et oubliez les voies participatives ( mettre vos petites idées de façon démocratique). Le BIE est une institution peu causante, dont ne sort que ce qui a été validé, sans que l’on ne sache trop bien et précisément comment, pourquoi et dans quelles conditions. Treize « likes » pour les derniers messages sur sa page Facebook , alors que nous sommes à 5 jours des résultats du choix de la ville 2020, c’est tout dire de son attractivité.

th (1)– III- MILAN 2015 : VOTRE PROCHAIN VOYAGE EN ITALIE ? Après Aichi,(2005) et Shanghai(2010) Milan sera l’expo universelle en 2015. Le thème proposé pour l’Exposition de Milan est : « Nourrir la planète, énergie pour la Vie », soit tout ce qui a trait à l’alimentation, au problème de la sous-alimentation dans certaines parties du monde, à celui de la nutrition et de la gastronomie. Actuellement 138 pays ont décidé de participer. Milan affiche aussi la « fin du gigantisme des expositions » qu’avait promu Shanghai en 2010 : « seulement » 20 millions de visiteurs sont attendus en Italie contre 70 millions reçus à Shanghai. Le budget de l’événement s’élèvera à plus de 20 milliards d’euros d’investissements en infrastructures : dans cette somme, 4,2 milliards d’euros seront employés directement pour l’exposition. Durant les six mois de l’exposition, 7 000 manifestations seront organisées pour lesquelles une enveloppe de 892 millions d’euros est prévue. Au cours de la période 2010-2015,  70 000 emplois seront créés. Enfin  29 millions de touristes sont attendus pendant ces six mois, avec une moyenne quotidienne de 160 000 visiteurs . La participation sera d’environ 175 pays (135 ont signé à ce jour). Impact : le chiffre d’affaires des entreprises milanaises augmentera de 44 milliards d’euros, soit une augmentation de 10 % .  De nombreux aménagement sont évidement prévus à Milan pour installer Evènement et accueillir les visiteurs, dont la création de 11 km2 d’espaces verts ainsi que la réhabilitation du réseau fluvial des « navigli », canaux construits depuis 1100 pour permettre relier la ville aux régions voisines. Le Pavillon français de Milan (un bâtiment 3.592 mètres carrés, avec une « ossature de bois, amovible et réutilisable », façon Baltard) a retenu quatre thèmes : comment la science et la technologie contribuent-elles à rendre le monde autosuffisant sur le plan alimentaire ? Comment ;trouver des réponses efficaces à la nécessité d’accroître la production tout en préservant les ressources naturelles de la planète ? Promouvoir des politiques de coopération visant à réduire le déséquilibre dans l’accès aux produits agricoles entre le Nord et le Sud du monde et enfin Renforcer la dimension de « plaisir » liée à la nutrition, en présentant des plats traditionnels et la production alimentaire des régions de France. Le pavillon français, a expliqué le Commissaire Berger, sera un espace vivant, animé, où les 5 sens, la vue, l’odorat, le goût, le toucher et l’ouïe seront mobilisés. – LES PROCHAINES EXPOSITIONS UNIVERSELLES : après Milan en 2015 (sur le thème de l’alimentation), ce seront Astana (Kazakhstan) en 2017, sur le thème de l’énergie, puis en 2020 Dubaï ou Ekaterinbourg, Izmir et Sao Paulo. Le choix sera  arrêté dans 5 jours.

 – IV-LE MEILLEUR ARTICLE SUR LES EXPOSITIONS UNIVERSELLES! « Pour remporter la décision, Expo France 2025 et l’Etat devront maîtriser à la perfection les stratégies d’influence et le décryptage de règles non écrites, sous peine de subir le même sort que Wroclaw et Liège… et de voir l’Europe peu à peu s’effacer du paysage des Expositions Universelles et Internationales. » Thibault Renard, Responsable Intelligence Economique à CCI France- Département Industrie, Innovation, Intelligence, parle d’or dans son article L’Europe à la croisée des chemins, les Expositions Universelles et internationales nouveaux champs de bataille du « Soft Power. Comme dit dans l’introduction de Veille Magazine, Thibault Renard nous invite à une rétrospective sur presque 150 ans de rapports de force sublimés par en spectacle planétaire ! Premier constat : l’esprit des expositions a changé : « Il s’agit moins de célébrer le progrès que de s’interroger sur son orientation, moins de proclamer une quelconque maîtrise de l’univers que de prendre conscience avec humilité de l’immensité des problèmes à résoudre » «  (Veille magazine • Mars/avril 2013) .Et  un dernier conseil de Thomas Renard : « Le fait est que l’organisation d’Expositions Universelles et Internationales est devenue une priorité pour le soft power et la démonstration de puissance des pays émergents, qui ont décidé, à la suite de la Chine, d’entrer dans l’arène.[…] Bref, « Pour remporter la décision, Expo France 2025 et l’Etat devront maîtriser à la perfection les stratégies d’influence et le décryptage de règles non écrites, sous peine de subir le même sort que Wroclaw et Liège… et de voir l’Europe peu à peu s’effacer du paysage des Expositions Universelles et Internationales ». – Laissons aussi la conclusion à la revue Veille Magazine  : Filles de la Révolution Industrielle, les expositions Universelles et Internationales aiguisent leurs charmes et affûtent leurs armes sur tous les terrains de l’influence et de la puissance. Le monde est leur théâtre. Diplomatie culturelle, image et valeurs de civilisation, démonstration de force, parade gigantesque : ces enjeux majeurs sont présents dès l’origine. Après la gifle essuyée lors de la candidature aux JO de Londres, Paris relance la roue et vise l’Expo France 2025. Quel serait le coût d’un nouvel échec ?Thibaut Renard esquisse de belles réponses à cette question. A vous d’inventer la suite!

Bandeau Veille

Ken en son jardinKEN LE TOURISTE PARFAIT,  PRÉPARE NOEL!

Bon , dimanche Barbie Chérie préparera le jardin et la piscine pour Noël. Enfin, « fera préparer », avec forces dioramas géants de boules et de faux cristaux, de la neige artificielle sur tout le gazon, théâtre du grand chariot tiré par des rennes et conduit par le plus connu des Barbus. Ken, entre trois voyages à venir, six hôtels à retenir avec les indispensables loueurs de voitures et vols en avion, était juste perplexe. Si Barack ne venait pas cette année au réveillon, QUI devait-il inviter? A vous, mes amis, de l’aider : QUI est important, charmant, inouï, aujourd’hui, dans notre univers? Proposez-lui des noms !

on-craque-pour-leurs-bois-de-renne

NOS PHOTOS : Ci-dessus une joyeuse photo d’ Ashley Benson et Lucy Hale, leur photo shoot de fêtes en 2012 ! – Le shooting de Ken a eu lieu sur le Journal des Femmes, section « illuminations de Noël ». Voir la vidéo ici.

A LA SEMAINE PROCHAINE, POUR LES JEUX OLYMPIQUES !

Assises du Tourisme et Culture à l’étranger!

Ken à l'Institut français de Tokyo!

Ken à l’Institut français de Tokyo!

Deux événements à signaler pour l’actualité du tourisme culturel : un rapport sur l’état du Réseau culturel de la France à l’étranger détaillait, en octobre dernier, l’ensemble des défaillances du secteur, pardon, les “marges d’amélioration” comme on dit poliment. Et mardi 5 novembre à 11 heures, le Premier Ministre lançait des Assises du Tourisme pour mobiliser l’ensemble des acteurs du tourisme. Il est vrai que François Hollande, le 27 août dernier, déclarait déjà devant tous « ses » ambassadeurs que le Tourisme devait devenir une grande cause nationale et rattraper un retard certain.
Rapprocher ces deux informations, voilà qui nous a intéressée, d’autant que la Cour des comptes, dans ses pistes pour sortir l’action culturelle extérieure de sa torpeur, suggère aux pros de ce Réseau culturel de l’étranger de s’intéresser au Tourisme. Voyons cela de plus près…
NB : notre billet est volontairement copieux,  à déguster sur deux semaines car je fais un petit saut professionnel à Grenoble la semaine prochaine!

I- LE RÉSEAU CULTUREL DE LA FRANCE A L’ÉTRANGER (Instituts du Ministère des Affaires étrangères et Alliances françaises ).
La promotion du modèle culturel français est considérée, dans l’introduction du Rapport, comme l’atout maître de la diplomatie d’influence que nous devons savoir exercer.
1) LE PLUS GRAND RÉSEAU DU MONDE !
Dans son acception la plus large le réseau culturel totalise près de 1 500 implantations permanentes, ce qui en fait le premier au monde par la taille alors même que le réseau diplomatique français n’occupe que le troisième rang mondial . L’action culturelle de la France à l’étranger est portée principalement par le ministère des affaires étrangères (MAE), en relation avec le ministère de la culture et de la communication (MCC), le ministère de l’éducation nationale (MEN) et le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR).
Le réseau s’organise autour des deux principaux acteurs de terrain : les 145 Instituts du Ministère des Affaires étrangères et 812 Alliances françaises, dont 486 bénéficient d’un soutien direct du MAE.Ces Alliances concourent à la mission d’influence de la France à l’étranger sous l’égide de la Fondation Alliance française. Enfin il faut ajouter 198 espaces de Campus France – intégrés dans les Instituts français ou les Alliances – et 10 services scientifiques et technologiques (SST).
Les missions du réseau sont la coopération et la diffusion culturelles, avec la promotion de la langue française, le développement de partenariats et d’échanges scientifiques, la mobilité étudiante vers la France et la coopération éducative. Le « nombre réel des agents du réseau est difficile à estimer », d’après le ministère, qui l’évalue à 6 210 personnes en 2012.
Le budget : 1, 3 milliard d’euros en 2013, dont 60% viennent du ministère des affaires étrangères. Cette somme est à comparer avec la totalité du budget d’action extérieure de l’Etat, dont elle ne représente qu’un peu moins du cinquième ; ou encore avec le budget du ministère de la culture, soit 3,5Md hors audiovisuel.
2) UN RAPPORT TRÈS SÉVÈRE : La Cour des comptes décrit en fait un système tellement délabré que l’on en vient à penser que c’est un pur miracle que ce réseau existe encore. Pire, le Rapport
vous conduit doucement, au fil des pages, vers des mesures qui semblent impossibles à mettre en œuvre pour remédier à de graves  difficultés, pour la simple raison que le Réseau n’a pas, dans la majorité des cas, les compétences nécessaires en interne pour rétablir la situation. Même la formation des agents ne peut remédier à ses problèmes de compétences introuvables : « La « professionnalisation » du réseau, recherchée depuis plusieurs années, demeure un objectif imprécis » .« Les formateurs sont plus souvent des animateurs de groupes que de véritables experts du domaine »et « L’Institut Français, qui devrait être un véritable pool d’expertise au service du réseau, a recruté des agents issus du réseau culturel, dans les mêmes conditions que le MAE recrute ses contractuels expatriés, c’est-à-dire des agents qui ne sont pas des professionnels du marketing, du lobbying, et des insuffisances subsistent dans certains domaines (gestion d’équipes, marketing culturel, gestion des publics et des bénéficiaires).
– « La culture française rayonne encore, mais pour combien de temps ? » titrait de l’article du Monde faisant état du Rapport.
– Bien sur que la « culture française à l’étranger » ne repose pas que sur ce seul Réseau institutionnel, pourrait-on répondre au Journal Le Monde, et on peut donc croire et espérer que tout va bien mieux, en particulier pour l’action extérieure des grands établissements culturels qui développent de nombreuses actions à l’étranger mais en coopèrant directement avec leurs
partenaires étrangers, sans passer par le Réseau.(Musée du Louvre et du quai Branly, Centre Georges-Pompidou, Bibliothèque nationale de France, Réunion des musées nationaux, etc.). Ajoutons aussi l’ensemble des institutions qui irriguent les régions, soit 3000 musées et plus de 20 000 monuments publics et privés à visiter, des milliers d’évènements, de festivals et de concerts ; les industries culturelles ; la création numérique et le patrimoine immatériel, qui ne connaissent pas non plus les frontières et sont en ordre de marche.
Cour des Comptes3) Le Réseau du ministère des affaires étrangères est-il dans un état grave ? Le rapport relève de quoi s’inquiéter, comme :
a. Un pilotage insuffisant et une absence de stratégie et d’évaluation « Le pilotage du réseau et des opérateurs n’est en outre pas exempt d’insuffisances. Le ministère des affaires étrangères n’associe pas suffisamment les ministères concernés. Il ne fonde pas son action sur une démarche stratégique ou d’évaluation »
b. Des priorités géographiques insuffisantes : le Président de la République avait demandé au ministre des affaires étrangères, en 2007,d’« être plus efficace et plus présent dans les nouveaux centres de foisonnement culturel, en particulier en Asie et en Amérique … Malgré ces directives, les autorités actuelles éprouvent des difficultés persistantes à définir des priorités géographiques générales pour le réseau culturel, conséquence d’une approche dont le caractère universaliste et centralisateur est relevé par tous. »(p.122).
« Bien que le ministère des affaires étrangères ait fait preuve d’un souci constant d’adaptation, le réseau ne dispose pas encore, à l’été 2013, d’une stratégie suffisamment claire, tant sectorielle que géographique, qui soit étayée sur des analyses pertinentes des situations régionales et locales ou qui ait défini les objectifs et les impacts recherchés ».
c. Une gouvernance et une gestion qui ne permettent pas d’évaluation sérieuse : « Les indicateurs prévus par le contrat d’objectifs et de moyens (COM) de l’Institut Français manquent de solidité et parfois d’intérêt» .(p.123)
– « Malgré leur nombre, les priorités de l’action culturelle sont souvent secondes dans les plans d’action des ambassades. Les outils de suivi et d’analyse n’existent pas, ou sont développés de façon trop artisanale dans les postes, lesquels, pour la plupart, ne sont pas encore suffisamment intéressés par la mesure de l’impact de leurs actions. »,
– « Pour significatifs qu’ils soient, les progrès du réseau ne peuvent toutefois masquer la persistance d’un ensemble de problèmes cruciaux qui affecte la performance du réseau, voire sa viabilité, et qui demeurent aujourd’hui sans réponse satisfaisante. »
d. Un faible rayonnement scientifique « Malgré la récente tentative de conceptualisation de la diplomatie scientifique, la dispersion des moyens et le foisonnement des acteurs ne permettent pas au réseau d’apporter une contribution significative au rayonnement scientifique de la France. »
e. Une méconnaissance de ses publics: « Le recensement des participants aux manifestations culturelles (visiteurs d’exposition, spectateurs, auditeurs d’événements musicaux, participants à des forums et colloques) n’est pas analysé, ni même seulement centralisé par la direction générale de la modernisation (DGM). La fiabilité des recensements des publics effectués chaque année par les postes dans les fiches budget-pays et par les Alliances est d’autant plus incertaine que les manifestations auxquelles ces publics assistent sont gratuites ou que les billetteries sont contrôlées par des partenaires.(p. 119)
– « à l’Institut français, les responsables d’IFCinéma ne connaissent pas le nombre des spectateurs qui visionnent les films de sa plateforme. Il est dès lors impossible d’évaluer le retour qualitatif de cet investissement. Les participants aux 80 débats d’idées qui ont été soutenus par l’Institut
français en 2012 ne sont pas non plus connus. »- En conclusion, ces modes de fonctionnement du réseau « restent encore éloignées de la mesure de l’indice de satisfaction que le British Council utilise comme indicateur de performance », écrit la Cour dans son Rapport, en indiquant les bons modèles dont devrait s’inspirer la France en : Allemagne et en Angleterre : le British Council et Goethe Institut :

th (1)f- Le British Council « choisit » ses publics : faisant de la notion de public (« people we will be working with ») un axe majeur de sa stratégie mondiale, l’organisme britannique définit quatre catégories : 1- le public en situation de contact direct (face to face), c’est-à-dire les étudiants, les enseignants, les visiteurs; 2- le public des manifestations culturelles ; 3- le public du réseau Internet et des réseaux sociaux et 4- le public indirect, qui entend parler du British Council par les médias ou les publications (notamment à travers les programmes du BBC World Service). Ces quatre types de publics sont suivis par des sondages, des études spécialisées ou des logiciels spécifiques.
-Le British Council et du Goethe institut ciblent aussi des groupes prioritaires :
Le British Council, distingue trois groupes prioritaires vers lesquels il développe des actions spécifiques dans le but de modifier leur perception ou leur comportement :
– les leaders (décideurs sur le plan national ou régional) ;
– les influencers (futurs décideurs et relais d’opinion) ;
– les aspirants (jeunes cherchant de l’information et des opportunités).
Le Goethe Institut de son côté cible ses bourses linguistiques aux « vecteurs d’influence » (Multiplikatoren) issus de tous les milieux socioculturels.

th (2)3) L’INFLUENCE , LE SOFT POWER, LE SOUTIEN DES INTÉRÊTS ECONOMIQUES NATIONAUX
Interrogés par la Cour, les membres du réseau culturel confirment quasi-unanimement le levier potentiel de l’action culturelle, mais plus d’un tiers d’entre eux estiment que les échanges économiques sont leur objectif le moins prioritaire. De fait, les retombées économiques de l’action culturelle sont rarement appréhendées, un cloisonnement important persistant entre le monde de la culture et celui de l’économie. 81 % des postes interrogés par la Cour déclarent ne pas être informés des échanges bilatéraux de biens et services dans leur domaine
4) DE NOUVEAUX CHAMPS A DÉFRICHER ? (p.138) La Cour des comptes a toutes les audaces et ajoute, après ses recommandations, une nouvelle mission au Réseau, en toute dernière page de son rapport, en prenant appui sur la fréquentation du Louvre par les visiteurs étrangers : se rapprocher du Tourisme :
« L’action économique ne se résume pas au soutien des industries culturelles. L’impact de son action sur la consommation des biens et services à fort contenu culturel* et sur le tourisme vers la France est tout aussi important bien qu’encore plus mal mesuré. Il ne fait pas l’objet d’une approche commune au sein des acteurs français locaux.
Le tourisme étranger en France représentait en effet 81,4 millions de nuitées en 2011, dont plus des deux tiers effectuées par des Européens. Les pays émergents représentent une part très faible de ce total : 1,1 % pour la Chine, 1,0 % pour le Brésil et 0,3 % pour l’Inde » .Toutefois, souligne le Rapport « Les visiteurs étrangers du Musée du Louvre ont été plus de 7,1 millions en 2012, soit 89 % du total des visiteurs. Parmi eux, certains contingents paraissent avoir été sensibilisés par l’image culturelle générale de la France : 909 000 Américains, 442 000 Chinois, 370 000 Brésiliens, 290 000 Russes.
Le réseau culturel ne peut donc se désintéresser de cette activité.’

*Le Comité Colbert, qui rassemble 75 entreprises françaises spécialisées dans le luxe, avance en 2012 un chiffre d’affaires de 31 Md€ dont 64 % est exporté.

II- LE TOURISME : MOBILISATION GÉNÉRALE !
200902131498Le gouvernement a décrété mardi 5 novembre une mobilisation générale pour améliorer le tourisme en France et annoncé des Assises du tourisme dont l’objectif est donc de retrouver la compétitivité perdue du tourisme français, passé du 3éme rang en 2011 au 7éme rang en 2013 selon le Rapport de mars dernier du le Forum économique mondial (WEF) à Genève). Pas très fair play pour nos chers voisins, le Premier Ministre a aussi renouvelé le souhait de François Hollande  lors de la XXIéme Conférence des ambassadeurs le 27 août dernier : que notre pays dégage le premier solde touristique de tous les pays européens et repasse devant l’Espagne en termes de recettes touristiques.
Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, a donc mobilisé une quinzaine de ministres directement concernés * pour qu’ils s’associent à l’évènement et a désigné Sylvia Pinel, ministre du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme pour organiser les Assises, vaste chantier de tous les acteurs publics et privés sur notre territoire dans ce cadre interministériel.
– Dates des Assises : “les Assises seront lancées courant novembre et s’achèveront au printemps 2014”.
– Objectif : “‘Arrêter un programme d’actions précis et ambitieux pour dynamiser le tourisme et renforcer l’attractivité de la France”.
*Manuel Valls (Intérieur); Laurent Fabius (Affaires Etrangères); Sylvia Pinel (Commerce, Artisanat, Tourisme); Frédéric Cuvillier (Transports); Fleur Pellerin (PME et Numérique); Aurélie Filipetti (Culture); Michel Sapin (Travail, Emploi); Nicole Bricq (Commerce Extérieur); Michèle Delaunay (Personnes agées, Autonomie); Valérie Fourneyron (Sport, Jeunesse); Marylise Lebranchu (Réforme de l’Etat, Décentralisation); Marisol Touraine (Affaires Sociales); Stéphane Le Foll (Agriculture); Victorin Lurel (Outre-Mer).
9782207260449III-CONCLUSION « Que reste-t-il de la culture française ? », titrait en 2007 l’hebdomadaire américain Time Magazine sur sa couverture de décembre, au grand effroi de nos “Téléramas” qui s’insurgèrent, offusqués. L’auteur décrivait la France comme « une puissance vacillante sur le marché mondial de la culture ». Puis vint mon livre de chevet, le passionnant ouvrage de Frédéric Martel, , Mainstream, Enquête sur la guerre globale de la culture et des médias (éditions Flammarion, mars 2010 ; rééd. Champs/Flammarion, 2012). ‎Frédéric Martel  compare dans ce livre  les méthodes américaines du « soft power » et celles de l’Europe, après une longue et passionnante enquête sur le terrain. Le Rapport de la Cour des Comptes décrit donc une situation relativement connue, celle de notre perte d’influence mais chut, il ne faut jamais en parler si l’on veut éviter le pilori. l’intérêt du rapport, pourtant, est la grande précision  de ses informations. Si on décline, ce n’est pas faute d’offre, et même d’ offres excellentes, c’est plutôt  parce que cette offre est portée, promue, expliquée avec tant d’insuffisance, de légèreté, d’arrogance, en quelque sorte (Pourquoi se donner le mal de bien gérer, de connaître ses publics, d’élaborer des stratégies, de mesurer ses actions, d’établir des partenariats importants pour diminuer les coûts publics, etc… ? ), que ce portage échoue, faute de qualité et d’amélioration des process.
Pour le Tourisme, l’état des lieux et les solutions à apporter à la forte chute de sa compétitivité font aussi régulièrement l’objet de nombreux Colloques, Journées et Rencontres ; ces débats s’appuient sur de très bons rapports (voir notre Pour en savoir+), sur des études expertes . Et, il faut le constater, ces Rapports proposent toujours les mêmes analyses d’un “état des lieux”, listent les mêmes freins à l’amélioration de l’industrie touristique, et proposent des solutions similaires , lesquelles ne sont par la suite jamais   mises en œuvre (Ah! Les taxis parisiens!). D’où l’arrivée permanente d’autres rapports, chaque année ou presque, dès que notre classement international rebat de l’aile.
Un exemple : l’un des principaux freins relevé dans la plupart des expertises et Rapports, reste l’éparpillement et l’enchevêtrement des décisions, dû  à notre coûteux  mille-feuille territorial avec ses   de compétences doublonnées (Offices de tourisme, comités départementaux, comités régionaux, Etat, Agences diverses et variées, etc…). Les nouvelles Assises devronnt d’ailleurs  ajouter à ce mille-feuille l’échelon des intercommunalités, qui ont aujourd’hui le vent en poupe, et celui des nouvelles métropoles ou du grand Paris

–  On peut douter pourtant que, en pleine période pré-élections municipales, le Gouvernement se décidera à clarifier les compétences réellement et rapidement, alors qu’il a rétabli la clause générale des compétences dès son arrivée. Nous aurons donc, comme d’habitude, un nouveau « souhait d’échelon le plus apte à….», avec mini-guerre entre régionalistes et départementalistes, en lieu et place d’une réelle clarification et répartition des compétences, en lieu  et place de nouvelles dévolution de compétences de l’Etat vers les collectivités territoriales.

3) Y aura-t- il des moyens nouveaux? On peut en douter aussi, en période disette pour l’Etat et du refus des citoyens de payer des taxes et impôts supplémentaires ( cf. l’épisode breton de cette semaine). Pourtant l’investissement massif resterait la seule façon de rénover nos hôtels dont le parc a vieilli, par exemple, de même que tous les autres équipements et infrastructures souvent « dépassés », comme dit Jean-marc Ayrault, alors qu’ils sont flambant neufs dans les pays émergents. La fin de la couverture du territoire par les réseaux numériques semble aussi à une éternelle. Arlésienne. Nos concurrents grignotent donc chaque jour nos avantages, avec férocité !
4) Du côté des offres de l’activité touristique, autre exemple, elles souvent tellement foisonnantes qu’elle se font concurrence dans chaque région : y-aura-t-il enfin de bonnes décisions prises pour éviter la cacophonie des initiatives locales, où “chacun joue sa propre partition”, comme l’expliquait le 23 octobre dernier Christian Orofino dans Tourmag ? Pas vraiment, si l’on en croit les conclusions du Rapport du Vice Président du groupe socialiste du Sénat, rapport qui a déclenché ces Assises et dont les propositions serviront vraisemblablement de trame aux centaines de réunions prévues.(Cf. Ci-dessous).
Mais, au fond, est-ce si contrariant, ces Assises et cette mobilisation, qui vont re-conclure, grosso-modo,  aux mêmes causes, qui existent encore et ont donc les mêmes effets et  qui vont donc proposer  les mêmes solutions ? Pas forcément, à notre avis, pour deux raisons :
a) Après tout, nous avons encore la meilleure fréquentation touristique du monde, l’une des offres majeure en matière culturelle. Nous avons des Greeters très malins ; nous avons d’excellentes équipes et compétences dans certaines villes pour orienter et associer les jeunes élus et professionnels en mettant tout cela en numérique ; nous avons aussi des observatoires régionaux impeccables et des projets innovants à foison! En plus, pour le tourisme culturel, plus de cent bonnes pratiques sont à votre disposition, grâce à tous les amis de ce petit blog!Voir les cent bonnes pratiques en cliquant  ici!

grandSalon1b) Ensuite, les grand messes institutionnelles sont aussi un beau et, cette fois-ci, un long spectacle, dont nous avons le secret (Haut Conseil ; Comité de pilotage, Commissions, Groupes de travail, avec conférences, restitutions et séances de synthèse, projets de Formation…Les lieux de travail et de réunions sont en général très jolis (Palais de la République ; préfectures nickel..) avec un accueil sympa (Badge-souvenir ; boissons ; café-croissants au petit déjeuner, etc…).
– La Culture, qui est très « consensuelle », y est toujours extrêmement bien représentée, avec de très nombreux exemples et de bien beaux PPT, Keynotes et discours en vrai français classique. Avec la collaboration du Tourisme Durable, qui plait tant lui aussi, ces deux secteurs étant bien « pratiques » pour mettre tout le monde d’accord et calmer les assemblées par le consensus. Même les hôteliers écoutent, malgré leur paralysie” anti-OTA”, c’est peu dire !
Au rayon des nouveautés, car il y en aura certainement, on parierait aussi volontiers sur les nouvelles tendances, au moins langagières : la co-construction de…, le « partage », l’intelligence collaborative, la personnalisation de l’offre, la Qualité-sinon-rien, le visiteur interconnecté en permanence, le « e-commerce c’est l’avenir », l’incontournable montée en gamme, etc… Tous ces mot-valise seront, l’espace d’un instant, revigorants!
– Dégustons enfin, dès aujourd’hui, le suspens habituel : quelqu’un va-t-il dire la vérité? Mark Watkins sera-t-il invité aux plénières sur la modernisation de l’Hôtellerie?Est-ce qu’Hennequin participera ? De combien sera augmenté le budget d’ATOUT France**? Quel traiteur fera le buffet final? Est-ce que les 45 filières auront trouvé leur place sans se chamailler ? Le Directeur So Chic était–il habillé en Dior ou en Armani?(Ah booon, Hermès ? J’en étais sure qu’il allait prendre du Hermès un jour!). Bref, les mille questions coquines et les mille pias-pias habituels, puisque les résultats sont déjà écrits et qu’il n’y aura donc pas trop d’autres enjeux d’Intérêt Général pour rabattre les caquets.
Alors, ne boudons pas notre plaisir et délectons-nous à l’avance!

POUR EN SAVOIR PLUS! : pour connaître les questions qui seront débattues pendant plusieurs mois, lisez déjà les principales observations et préconisations des rapporteurs du Rapport de Luc Carvounas! – RAPPORT D’INFORMATION de MM. Luc CARVOUNAS, Louis NÈGRE et Jean-Jacques LASSERRE, fait au nom de la commission des affaires économiques et de la commission pour le contrôle de l’application des lois n° 45 (2013-2014) – 8 octobre 2013, à lire ICI.. **On peut lire page 107 du Rapport, le dernier souhait de M. Luc Carvounas, juste avant l’autorisation de publication du texte à l’unanimité : « Je tenais pour conclure à remercier à nouveau les présidents Assouline et Raoul, et à rappeler que l’actuel gouvernement est le premier à disposer d’une ministre de plein exercice en charge du tourisme, en la personne de Mme Sylvia Pinel, même s’il est vrai qu’elle a d’autres secteurs dans son portefeuille. Il nous faut en effet une meilleure gouvernance, structurée autour d’Atout France pour ce qui est de sa dimension nationale, ainsi qu’une consolidation du budget consacré au tourisme, dont il n’est pas acceptable qu’il soit orienté à la baisse. »
RAPPORT D’INFORMATION au Sénat 2011-N° 684, par André FERRAND et Michel BÉCOT Sénateurs, à lire ICI..  “Le tourisme, un atout formidable pour la France” Enregistré à la Présidence du Sénat le 29 juin 2011. Fait au nom de la commission des finances (1) et de la commission de l’économie, du développement durable et de l’aménagement du territoire (2), sur l’action de l’agence de développement touristique Atout France et la promotion de la « destination France » à l’étranger.
RAPPORT AU PREMIER MINISTRE de J.M Couve, Juillet 2008, à lire ICI .”Rapport sur l’organisation territoriale, l’observation statistique et les accords bilatéraux de la France dans le domaine du tourisme “.
-Pour le  Le réseau culturel de la France à l’étranger publié , le 17 octobre 2013 Communication au Président de l’Assemblée Nationale pour le Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (article l 132-5 du code des juridictions financières), voir le Rapport ICI.
– Adrien Gouteyron – Rapport d´information sur L’action culturelle de la France à l’étranger – Sénat (juin 2008).
– Yves Dauge « Les centres culturels français à l’étranger » Assemblée nationale (février 2001), ou Louis Duvernois « La stratégie d’action culturelle à l’étranger » Sénat (décembre 2004).
– Julia Kristeva-Joyaux « Le message culturel de la France et la vocation interculturelle de la francophonie » –
.
Article Le Monde Florence Evin : la Culture française rayonne encore mais pour combien de temps? , à lire ICI.

Ken chez Pinel § Pinel, le super magasin de la rue Royale à Paris!  (Photo volée, hier soir....)

Ken chez Pinel § Pinel, le super magasin de la rue Royale à Paris! (Photo volée, hier soir….)

KEN LE TOURISTE PARFAIT
Venir les mains vides ????Impossible ! Se dit Ken. Mais qu’offrir à une ministre? Il appela le Cabinet de Sylvia mais les petits français lui dirent qu’ils avaient autre chose à faire…Arrogance habituelle. Ils se prenaient tous pour Dieu, les conseillers, pendant les quelques mois de leur job, pensa Ken. Bon, il prit son avion à Los Angeles et combina un de ces voyages complexes où il pouvait, en trois jours,  signer quelques contrats d’affaires, tester trois nouveaux palaces, rentabiliser son forfait d’avions privés ET faire du shopping pour son ex, Barbie Chérie, avant d’aller voir Sylvia Pinel. La vie d’un Touriste Parfait était à ce prix, et il savait que Mattel, sa boite de Com’, pistait à longueur de temps les retombées qu’il laissait sur son passage, suivant leur contrat, qui rapportait gros à Ken. Un taxi l’amena directement chez Alfred Pinel, le malletier et maroquinier contemporain . Avoir un sac à son nom, cela lui ferait un bon souvenir, pour plus tard….avait très gentiment pensé Ken…
PROCHAIN RENDEZ-VOUS DU BLOG LE 22 NOVEMBRE , pour une question d’avenir très simple : ETES VOUS EXPO OU J.O? Car il nous faut penser à faire notre choix au moins dix ans à l’avance pour des raisons techniques : la France doit–elle candidater aux J.O de 2024 ou candidater pour accueillir l’Exposition universelle en 2025! Enfin vous ne serez pas consultés pour ce choix éminemment passionnant, comme d’habitude, mais ce petit blog est là pour vous éclairer et vous permettre de donner un avis personnel, « malgré tout» !

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Cédric Néau : Le patrimoine immatériel est encore négligé par les pouvoirs publics

Attendez vous a l inattenduL’économie touristique va-t-elle bien? Le paysage culturel est-il en pleine forme? Non, me direz-vous, et pourtant le tourisme culturel attire toujours et encore nos habitants et les touristes étrangers. Mais la concurrence est bien là, et au niveau mondial nous déclinons un peu plus chaque jour, faute d’agilité. Hier, divine surprise, Cédric Néau a écrit dans la Gazette des Communes un article très étonnant sur la place du patrimoine immatériel dans les politiques publiques : “Le patrimoine immatériel est encore négligé par les pouvoirs publics”. Étonnant car au lieu de souhaiter un développement de ce qui existe, au lieu d’en appeler à la création d’ un nouveau et coûteux pansement – Comité, Assises Nationales, Haut Conseil… ou toute autre usine à gaz d’une inefficacité parfaite dont nous avons le secret – Cédric Néau fait une analyse revigorante, à partir d’un état des lieux qu’il connait remarquablement. Nous partageons ses avis : oui, l’UNESCO a changé son fusil d’épaule, et encouragerait bien tout ce qui bouge à la seule condition qu’un dialogue entre Touristes et Habitants fasse partie de tout projet! Oui, le tourisme “”prédateur” arrive en fin de course, droit dans le mur.Oui, les Greeeters, si souvent attaqués, inventent un discours non-institutionnel qui parle librement aux visiteurs ! Oui les “villes participatives” ne sont pas un simple effet de mode, mais une réalité à Nantes ou à Lyon, à Lille et surtout ailleurs que dans notre pays!Et sont bien des recours tangibles à la baisse de la fréquentation du patrimoine classique repérée par Cédric Néau, aux surcapacités de charge d’un petit nombre de sites culturels et donc à l’absence concrète de mobilisation des élus sur ces sujets.
Nos politiques actuelles, pour le tourisme culturel, méritent sans doute un carton rouge, tant elles ignorent les nouveaux comportements des visiteurs. Abandonnant les incantations ordinaires et des condamnations faciles des modèles étrangers, Cédric Néau a trouvé un bon moyen de nous sortir des chemins d’impuissance : réfléchir aux enjeux réels du patrimoine immatériel dans l’économie touristique et, pourquoi pas, passer sérieusement à des décisions politiques : je lui laisse la parole, avec un grand MERCI à lui pour ce beau texte!

 LE PATRIMOINE IMMATÉRIEL EST ENCORE NÉGLIGE PAR LES POUVOIRS PUBLICS

Un article de C. Néau, publié le 31/10/2013 dans La Gazette des Communes (Ed. Territorial, Groupe Le Moniteur

visuel_patrimoine_immateriel_small Le tourisme présenté comme un opportunité de développement peut être aussi un prédateur économique et vécu comme une activité parasite pour les habitants d’un territoire. Peu à peu, les acteurs institutionnels et privés changent de paradigme pour développer des projets plus participatifs, durables et tournés vers l’expérience. Au centre de ces nouvelles préoccupations : la patrimoine immatériel, qu’il reste encore à valoriser.
En France, onze éléments ont déjà été inscrits au patrimoine immatériel de l’Unesco dont le repas gastronomique, le chant corse, la dentelle d’Alençon, le Fest-Noz, le compagnonnage ou l’équitation de tradition française. L’Hexagone a également déposé à l’Unesco deux autres dossiers, celui des ostensions limousines (exposition de reliques de saints locaux escortées tous les sept ans par des dizaines de milliers de personnes) et celui du gwoka (ou gwo ka, percussions guadeloupéennes). « Malheureusement ce patrimoine immatériel est très peu mis en valeur », regrette sur son blog Evelyne Lehalle, directrice de NTC (Nouveau tourisme culturel). « C’est pourtant notre art de vivre qui attire 80 % des visiteurs », poursuit-elle.

festival livre culinaireL’avènement de la prosumption – Les tendances de consommation actuelles pourraient encore accroître cette proportion. « Aujourd’hui, grâce au web 2.0, les touristes pratiquent de plus en plus la prosumption, c’est-à-dire qu’ils créent eux-mêmes les produits touristiques qu’ils consomment par l’agrégation de conseils, de packaging personnels, de bons plans glanés sur la toile, etc. » analyse Sébastien Jacquot, maître de conférence à l’IREST à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne.

Ces visiteurs-acteurs cherchent ainsi de plus en plus d’expériences à partager avec les habitants. A New York, certains n’ont pas hésité dans les années 90 à aller à leur rencontre pour jouer les guides personnels le temps d’un séjour. Ils sont devenus ainsi des greeters, un concept repris aujourd’hui en France dans une trentaine de villes.
(sources : France Greeters Federation).

Des habitants-ambassadeurs – Réunis en associations, les greeters sont soutenus par les offices de tourisme locaux qui voient en ces habitants les meilleurs ambassadeurs d’un territoire et d’un art de vivre.
« C’est un bon moyen d’éviter de transformer les habitants en simple relais d’un discours territorial produit par les institutions », se réjouit Sébastien Jacquot. A l’heure où les recettes touristiques manquent à la France, la promotion du tourisme d’expérience, via le patrimoine immatériel et l’implication des habitants dans le marketing territorial, constituent une vraie opportunité de croissance.La carte des Greeters en France : carte-greeters

images (1)Une association à peine émergente – Les pouvoirs publics semblent en avoir pris conscience et veulent donner au patrimoine immatériel une visibilité encore absente aujourd’hui par rapport aux sites classés. Onze lauréats ont ainsi décidé de se regrouper en association, dont le but est de « faire connaître la convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, de valoriser ce patrimoine et d’organiser un réseau d’acteurs », a expliqué sa directrice, Séverine Cachat, embauchée par le ministère de la Culture et directrice depuis 2011 du Centre français du patrimoine immatériel, ex-maison des cultures du monde, basée à Vitré (Ille-et-Vilaine).

Une belle façon de rebondir pour cette structure qui a vu son budget amputé d’un tiers cette année, pour cause de restrictions budgétaires, et qui se bat aujourd’hui pour trouver de nouvelles sources de financement, notamment auprès des collectivités locales.

th (1)L’Unesco se saisit du dossier – L’Unesco a également pris conscience de l’importance de son offre touristique immatérielle. l’organisation internationale craint en effet la surchauffe touristique des sites déjà classés. Aujourd’hui 981 sites figurent au patrimoine mondial, mais un quart d’entre eux a déjà fait l’objet d’un rapport sur l’état de conservation, le signal d’alerte en langage Unesco.

Pris entre le phénomène de sur-fréquentation des sites inscrits et la promotion du classement, l’Unesco préfère donc miser sur l’amélioration de la qualité de l’offre touristique des sites, via notamment le patrimoine immatériel, plutôt qu’à l’allongement sans fin de la liste des inscriptions. Et cette stratégie passe forcément par la participation et l’implication des habitants.

Villes participatives – « Nous devons contrebalancer l’effet des villes-musées pour créer des villes participatives, il faut réévaluer la notion de rencontre avec les habitants par la promotion du patrimoine immatériel », résume Maria Gravari-Barbas, chercheuse à l’IREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, lors du 4e séminaire de la chaire Unesco « Culture, tourisme, développement » (1).

La solution passe d’autant plus par la valorisation de la relation humaine que les habitants vivent plus souvent le tourisme comme une activité parasite que comme une opportunité de développement : « Il faut faire en sorte que le tourisme ne soit pas vécu comme une charge par les habitants des sites visités mais un bénéfice. Si ce n’est pas le cas, alors ce tourisme n’est plus acceptable », reconnait Kishore Rao, directeur du Centre du patrimoine mondial.

images (5)Une prise de conscience qui a un impact sur les modèles économiques des sites – Les sites eux-mêmes veulent désormais intégrer le tourisme dans un projet de développement économique et social local. Mais les obstacles sont nombreux.

En France, les sites menacés de surfréquentation et soucieux de préserver la qualité de vie des habitants se sont regroupés en 2000 dans le réseau des Grands sites de France. Ce regroupement associatif comprend une quarantaine de sites, comme les baies du Mont-Saint-Michel et de la Somme ou le Pont du Gard ; la plupart sont détenteurs d’un label, délivré par le ministère de l’Ecologie et du Développement durable.

Ce label, intégré au code de l’Environnement depuis la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2012, récompense en fait une démarche de préservation du site en intégrant le plus possible les acteurs locaux. Le consensus est parfois difficile à trouver, comme l’a montré la forte opposition des opérateurs touristiques, mais aussi des élus, à l’aménagement du dispositif de délestage du site du Mont-Saint-Michel, mis en service le 28 avril 2012.

Les professionnels redoutaient une baisse de l’activité, qui a bien eu lieu. Selon les Monuments de France, la fréquentation touristique avait ainsi chuté de 16,5 % en journée en juin 2012 et de 9 % en juillet. Un an plus tard, c’est la municipalité qui est montée au créneau pour demander « à l’Etat et aux collectivités de mettre les moyens financiers supplémentaires nécessaires à un accès populaire et efficace» au mont.

—-POUR EN SAVOIR PLUS VOIR L ‘ARTICLE  COMPLET de Cédric Néau ICI, pour mieux profiter des liens et  de la vidéo! Et lire l’ouvrage de Chiara Bortolotto, “Le patrimoine culturel immatériel. Enjeux d’une nouvelle catégorie“, Maison des Sciences de l’Homme, 2011, ISBN : 9782735114177.

Chiara Borletto _

Cité ParadisKEN LE TOURISTE PARFAIT  Ken en ces jours de Toussaint, avait rendez-vous au Paradis! Enfin à la Cité Paradis, à Paris, ou start-up etde bien-nommés  business angels  partageaient de douces aventures numériques. Leurs critères secrets pour investir? “Voir et prendre la vague avant les autres”, disait son ami Jean-David (Chamboredon).Ravi de la formule, il la répéta à Barbie, son ex, qui lui rétorqua que non, elle ne l’accompagnerait pas, que oui, son Job de Touriste Parfait l’agaçait sérieusement, avec toutes ces valises à (faire) préparer, pour des voyages incessants, des avions jamais à l’heure, des hôtels  et pas toujours palaces , des poireautages pendant ses rendez-vous d’affaires. Bref, elle,  Barbie, disait niet! et n’en serait pas. Ken, en  “responsabilité”, comme notre Bon  Président français aimait à le dire, laissa l’orage passer…Mais pourquoi cette petite lassitude, Barbie Chérie? Que ferais-je sans toi, etc…etc…Entre trois sanglots, Barbie expliqua TOUT Je croyais qu’on allait voir mon amie Vanessa, voilà!