DESTINATION IMPRESSIONNISME!

Ken, hommage à la super-production de Normandie Impressionnisme!

I – DESTINATION IMPRESSIONNISME

Ce festival Normandie Impressionniste est réellement très intéressant : un seul grand événement pour une région, bien visible et qui prend donc des allures de « destination », tant il y a à voir, à faire, avec une très grande qualité pour toutes les propositions. Les avantages du projet sont aussi exceptionnels : il fédère les acteurs territoires – sans cela il ne pourrait avoir lieu –,  il procure à la Région une nouvelle « marque », plus festive, plus artistique, et il révèle une richesse essentielle de la région : avoir été le « berceau de l’impressionnisme », ce qui, aux yeux du monde entier, n’est pas rien…Et comme tout événement, ce Festival offre à la Région une bonne occasion de communiquer avec le monde entier. Enfin au lieu de se lamenter sur l’éphémère, de l’opposer à ce qui est permanent, les acteurs culturels semblent avoir bien compris que plus ils se donnent du mal pour réussir le Festival, plus ils ont de chance de revivifier leur travail quotidien,qui,  il est vrai, a pour horizon le très long terme ( entretenir les collections ou gérer patiemment un centre d’art, une bibliothèque ou un Opéra) . – De nouveaux visiteurs – un million de visiteurs pour la dernière édition en 2010…- ,touristes ou voisins de la proximité, sont attendus pour l’édition 2013.

L’EDITION 2013 : 27 avril au 29 septembre 2013 : cette deuxième édition du Festival Normandie Impressionniste est placée cette année sous le signe de l’Eau, hommage sans doute à Claude Monet qui peignit en 1872, le célèbre Impression, soleil levant qui donnera son nom à ce courant artistique. Et bien sûr aux fleuves, rivières, étangs et océan du paysage normand. Plus de 600 événements culturels sont programmés sur l’ensemble du territoire de la Normandie : peinture, mais aussi art contemporain, musique, cinéma, théâtre, danse, photographie, vidéo, littérature, sons et lumière, déjeuners sur l’herbe, guinguettes… Bref, l’événement se veut aussi festif que culturel. Avec cinq expositions-phares: «Eblouissants reflets », proposée par le Musée des Beaux-Arts de Rouen, réunira les plus grands peintres (Monet, Pissarro,Caillebotte, Renoir, Sisley). Le Musée des Beaux-Arts de Caen présentera « Un été au bord de l’eau – Loisirs et Impressionnisme ». « Pissarro dans les ports » sera présenté au Musée d’art moderne André Malraux du Havre. A Giverny, le Musée des Impressionnismes proposera deux expositions « Signac, les couleurs de l’eau » puis un hommage aux célèbres Nymphéas de Monet par le peintre japonais contemporain Hiramatsu Reiji.(Photo : Monet, Impression Soleil levant, le tableau qui donna son nom au courant des Impressionnistes).

II- PETIT RAPPEL HISTORIQUE : Le Festival Normandie Impressionniste a été créé en 2009. Devenu un Groupement d’Intérêt Public, au début de l’année 2013, il compte dix membres fondateurs et associe de nombreux partenaires : plus de vingt collectivités adhérentes, de nombreux partenaires privés et sponsors. Les principaux organisateurs-vedettes sont Laurent Fabius pour la région, Pierre Bergé, Jérôme Clément et Erik Orsenna ou Xavier Greffe pour la programmation et le développement.

III – QUI FAIT QUOI ? Une COMMISSION Culture/Tourisme!

1)L’équipe-projet que dirige Françoise Gaudin comprend un énorme comité scientifique ( tous les conservateurs ou presque, experts de l’impressionnisme) et nous y avons aussi repéré cette Commission Culture/Tourisme/Education,  présidée par un membre du Conseil scientifique, Jean-Louis Laville, est chargée de « mobiliser les acteurs du territoire et d’aider à la réalisation des projets. ».

2) Le rôle prépondérant du Comité régional du Tourisme : le CRT a développé depuis des années la plus belle offre touristique et culturelle en France, pour découvrir l’impressionnisme, bien avant que le Festival ne soit créé. En amont du séjour, on y trouvera  par exemple des rubriques d’information : Qu’est-ce que l’Impressionnisme ? Quels sont les lieux emblématiques ? , ainsi que des visites à 360° : les lieux phares de l’impressionnisme -Giverny, le Musée Malraux du Havre, Honfleur, Rouen et Caen. Les musées et collections impressionnistes ont aussi leur place ou encore des escapades spéciales Impressionnisme très bien conçues.

Claude Monet, Nymphéas.1908

a) 12 itinéraires normands sur les pas des impressionnistes au travers d’extraits du Guide du routard La Normandie des impressionnistes.  Soit Giverny et le Vexin Normand, fief de Monet pendant plus de 40 ans ; Honfleur avec Eugène Boudin et ses amis Jongkind qui recoivent Baudelaire Courbet, Daubigny, Bazille et Monet Dieppe, Eu et Le Tréport qui lancèrent aussi la mode des bains de mer, importée d’Angleterre.Etretat, Fécamp et la Côte d’Albâtre.  Rouen avec  Pissarro. Le Havre et l’estuaire de la Seine pour les peintres romantiques : Turner et Bonington Géricault, etc…

b) Un Guide « La Normandie des Impressionnistes » proposant des itinéraires parmi les plus belles villes et villages normands, complété par le programme du festival.

c) La promotion, comme ce film « Ici est né l’impressionnisme »,  ou l’affichage de l’évènement dans la gare Saint-Lazare en avril 2013, promotion avec l’excellent   Guide du Routard de l’Impressionnisme et ses applications numériques. Bilan : « De nombreux médias, nationaux et internationaux (des télévisions russes et chinoises ont couvert l’événement) se sont intéressés à notre région. Calculé en euros, l’ensemble de ces retombées médiatiques – en s’appuyant sur des grilles standard d’achat d’espace publicitaire – est évalué à environ 60 millions d’euros », précisent les organisateurs. (Un bon ratio puisque le budget total du festival est d’environ 5 millions d’euros)

Affiche_Edition 2013 du Festival

d) L’accès numérique : site Internet, sites dédiés ou encore jeux en ligne (en préparation).

e) La communication : Dossier de presse pour les événements, affichage,partenariats, multi-média, multicanal, etc…

f) La COMMERCIALISATION DES OFFRES / DE NOMBREUX FORFAITS SONT PROPOSES ; sur le nouveau site Impressionnez-vous!” , avec une possibilité de voir aussi l’Armada de la Liberté début juin ; par exemple depuis  un voilier!

g) Le lien avec les projets Impressionnistes du CRT de l’Ile-de-France : l’équipe du CRT Normandie espère créer de nouveaux produits et suggestions de visites, afin d’irriguer un vaste territoire, depuis Paris jusqu’à Giverny, en passant par Chatou, Auvers sur Oise ou encore Barbizon. Cette offre entre les deux régions  mutualiserait les moyens pour la promotion vers les clientèles lointaines.

Eugène Boudin, Coucher de Soleil à marée basse, huile sur toile, 1884, Musée de Saint-Lô

IV- RESULTATS DE LA FREQUENTATION 2010, selon l’ Enquête du CRT que nous citons dans le texte : “Le festival Normandie Impressionniste a généré un important flux touristique : 15% des visiteurs d’expositions sur l’ensemble du territoire ont déclaré visiter la Normandie pour la première fois. 24% sont venus spécialement pour découvrir le festival. Les études touristiques de cabinets indépendants (Deloitte, MKG), ont montré que, toutes catégories d’hôtels confondues, le ratio chiffre d’affaires/capacité d’hébergement a augmenté durant la période du Festival de +12% en Haute-Normandie (et de +10% en Basse-Normandie), ce qui a placé la Normandie place dans le Top3 avec l’Ile de France (+12,8%) et l’Aquitaine (+17,2%) des hausses de fréquentation . Toutes les autres régions présentaient une évolution de ce ratio inférieure à +8%. Le festival a aussi touché un public touristique diversifié : anglophones, belges, germaniques, espagnols, italiens. Un public neuf, en provenance de pays tels que la Tchéquie, s’est également manifesté. La plupart des musées normands participant au festival ont battu des records de fréquentation : Musée des Beaux Arts de Rouen (238 000 visiteurs), Giverny (187 000), Le Havre (32 410), Dieppe (30 500), Vernon (13 600), Bernay (5900), Louviers (5400)…. Des publics nouveaux, peu habitués à fréquenter les expositions, ont découvert une nouvelle pratique culturelle grâce à Normandie Impressionniste. Pour certains musées et lieux culturels, le festival fut l’occasion de rappeler leur importance sur le territoire et de bénéficier de moyens de communication dont ils ne disposent pas habituellement. A l’issue d’une enquête, 81% des visiteurs d’expositions ont déclaré avoir entendu parler de Normandie Impressionniste avant de venir. Les retombées médias ont permis à la Normandie de rayonner au-delà des frontières nationales. L’ensemble des retombées média a été estimé à environ 60 millions d’Euros, pour un investissement initial de l’ordre de 800 kE pour le budget communication”.

Gustave Courbet, La Vague, 1869, huile sur toile (Le Havre, musée d'Art Moderne André Malraux -MuMa) © Charles Maslard

V- UNE TRES GRANDE REUSSITE …et deux faiblesses : comme nous l’avons dit en introduction, les qualités de cet événement sont majeures, et une réelle mise en commun de toutes les compétences de la Région est le vrai secret de cette réussite. Relevons cependant quelques faiblesses, qui toutes ont des remèdes donc ce n’est pas trop grave ! 1)Le Festival de Normandie version Internet n’est vraiment pas au point. Un grand désordre lié à la multiplicité des sites Internet rend le choix de la décision de s’y rendre très difficile. Par exemple, le site officiel n’a qu’une version en langue anglaise quand celui du le CRT propose 9 autres langues. Les requêtes de type « Que cherchez-vous? »sur ce site Officiel supposent de connaître déjà le programme par cœur. Enfin si vous voulez  construire un  séjour, le site officiel vous renvoie sur234 sites du Tourisme !. Ca ne fait pas un peu trop ? ( Le mille-feuille institutionnel est tout de même incroyable! : les 234 sites Internet comprennent celui du CRT+ ceux des 200 offices de tourisme et syndicats d’initiative + les 5 sites départementaux CDT, + le CRT, + les sites 23 Pays de la F.R.P.A.T. Fédération Régionale des Pays d’Accueil Touristiques sur le territoire de la Normandie) . Nous avons déploré aussi l’absence de contenus – images (Albums, photos, vidéos…).

2) Sur le fond, par rapport aux autres grands événements réussis en France et à l’étranger, on pourrait aussi souhaiter davantage de participation des visiteurs, un tourisme plus créatif, ou une rencontre favorisée avec les habitants, comme à Lille ou à Dunkerque, à Nantes ou à Lyon pour leurs différents événements (Le Voyage à Nantes, la Fête des lumières à Lyon, Lille Fantastic et ses ambassadeurs ou Dunkerque 2013 capitale régionale de la Culture.  La Seine – Saint-Denis , autre très bon exemple est en train de donner à son département  et au futur Grand Paris  cette touche créative, ludique, avec Le Festival de l’Oh! sur la Marne, L’été du Canal sur l’Ourcq, les Balades en Seine entre Paris et Rueil-Malmaison, et Paris Plage au cœur de la capitale et sur le Bassin de la Villette. Bref, on rêve de voir annoncer , en Normandie, beaucoup plus d’ “expériences” à partager pour les amateurs de proximité et pour tous les visiteurs venus de loin (Peintres-amateurs ; photographes; ) et un dialogue organisé entre les organisateurs et les jeunes internautes, artistes, qui pourraient proposer, échanger, donner des avis, faire des projets entre-eux à partir du Festival. Mais ces quelques faiblesses n’enlèvent rien aux qualités de Festival Normandie, qui devrait impérativement devenir, à notre avis, LE modèle pour les 24 autres régions françaises. Car pendant la saison estivale, il est hélas évident que les régions ont bien du mal à fédérer l’activité culturelle, à éviter un éparpillement nuisible à leur image et à leur attractivité!

KEN LE TOURISTE PARFAIT Alerte! pensa Ken en reposant son smartphone…Son père (eh oui, Ken a un père 🙂 voulait encore emmener Le Petit visiter les “lieux de mémoire” de Normandie, en France, cet été…Le problème c’est que son père avait besoin d’un alibi, pour raconter sa guerre, pour enjoliver aussi ses souvenirs, et comme Ken avait déjà beaucoup donné dans son enfance, son père alpagait maintenant le Petit. Qui se rasait mais n’osait pas contrarier son Papy, qui avait l’air si heureux… C’est décidé, pensa Ken, ils couperaient la poire en deux, avec  Barbie Chérie : une visite homéopathique des lieux de mémoire en famille  et un grand bain de guinguettes à la française à Normandie Impressionnisme cet été! Entre deux jets et trois hôtels de luxe, ses Affaires et les retombées à laisser sur son passage, il trouverait bien le temps de faire  FILS, ex-ÉPOUX et PÈRE PARFAIT…

– Nos Photos : – Claude Monet, Impression au Soleil levant, 1872, huile sur toile (Paris, musée Marmottan-Monet) © Bridgeman Giraudon – Etiquette Escapades CRT Normandie – Claude Monet, Nymphéas, 1908, huile sur toile (Vernon, musée municipal A.G. Poulain) – Logo Festival CRT Normandie – Eugène Boudin, Coucher de Soleil à marée basse, huile sur toile, 1884, Musée de Saint-Lô – Gustave Courbet, La Vague, 1869, huile sur toile (Le Havre, musée d’Art Moderne André Malraux -MuMa) © Charles Maslard PHOTOS Claude Monet, La Cathédrale de Rouen, le portail et la tour d’Albane, temps gris (Rouen, musée des Beaux-Arts) © C. Lancien – C. Loisel / Musées de la Ville de Rouen – Abonnez –vous ! Newsletter de Tourisme93, CRT Seine-Saint-Denis .

Bonnes pratiques (5):quelle gouvernance pour le tourisme culturel ?

Comment gouverner avec des stratégies et des objectifs aussi différents que, par exemple, ceux du Numérique, du Tourisme et la Culture ? Comment tenir compte des centaines de métiers, de formations différentes et spécifiques? La très bonne nouvelle est que des modèles de gouvernance du Tourisme culturel ont vu le jour ces dernières années, et nous en présenterons trois qui résument les incursions régulières que nous faisons dans ce petit blog, au Pays des bons exemples : Bilbao, Nantes et le Grand Lyon. Nous y ajouterons les nouvelles directions que prennent une bonne dizaine de pays, de  régions et de villes. Londres et le Royaume Uni, l’Espagne ou la Suisse et les pays du nord de l’Europe, dont l’Allemagne et l’Autriche ou encore les Pays du Golfe au Moyen-Orient. Plus lointaine, La Corée du sud a aussi revu sa copie!

I – LE PÉRIMETRE DE LA GOUVERNANCE du tourisme culturel. Au niveau micro-local, ce périmètre est celui des actions, des projets, des stratégies, le « travail ensemble » est simple à définir. C’est ce moment où se croisent les tâches communes et où il faut donc associer des compétences de l’un de l’autre des deux domaines, Culture et Tourisme(Cf. Définition , Bonnes pratiques-1)

II- PAS D AUTONOMIE, mais une MOBILISATION DES COMPÉTENCES LOCALES Ces actions prennent place dans toute une série politiques : développement local ; développement économique ; relations internationales ; choix des stratégies pour 5 ou 6 ans par les villes, leurs groupements, ou les départements et les régions. Le Tourisme culturel n’a donc aucune autonomie mais prend place dans ces politiques générales. Il peut aider à créer de la transversalité (Culture publique/Tourisme privé ou liens pour Culture/monde de l’ entreprise et de l’économie locale; habitants ET touristes, etc…).

Un peu d’histoire? Avec leur pragmatisme habituel, les anglais et les américains ont défini dans les années 1995-2000 de nouvelles orientations pour lesquelles ils ont fait appel à la créativité culturelle. D’où les les appellations de Creatives Cities,  régions créatives et autres concepts que l’on peut résumer comme suit : faire appel aux compétences locales et définir avec ces compétences le développement de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire dans toutes leurs composantes.

– Toutes ces “Creative” métropoles ou pays ont réussi à gagner une image culturelle et à abandonner les corporatismes ancestraux pour mieux développer et mieux faire comprendre leur « identité », soit ce qui est plus particulièrement remarquable ici-et pas ailleurs- identité qui était l’objectif prioritaire de leurs démarches.  Car ne faisons  pas d’angélisme : les Creative Cities  sont aussi un réel combat, mené par exemple contre la ville d’à côté ou pour se positionner par rapport à tout territoire concurrent. Cette « différenciation » oblige, en quelque sorte,  chacun de trouver sa place, mais cela demande une réflexion permanente et courageuse comme nous l’avons vu à Lille ou à Dunkerque.

III-UNE NOUVELLE GOUVERNANCE / POURQUOI ? Au cours des résumés précédents, nous avons repéré trois grandes mutations qui ont bouleversé la gestion des projets et celle des compétences nécessaires aujourd’hui. Citons les nouvelles villes (60% d’urbains aujourd’hui) qui repensent leur urbanisme (Plus vert et durable ; plus « humain », pour créer des liens ; avec des industries ou déplacements moins polluants) ; citons aussi  la révolution numérique et le travail collaboratif, avec ce « lien » souhaité entre habitants et touristes et le désir de participation de chacun. C’est dans ce nouveau terreau qu’ont pu naître les Greeters, les Ambassadeurs, Museomix ou AirBnB et l’échange généralisé (CouchSurfing ou BedyCasa pour l’Hébergement; mais le covoiturage ou le partage des parkings est aussi  en train de gagner du terrain) .

– Le défi est donc d’adapter aujourd’hui des schémas d’organisation qui prennent en compte ces  nouvelles donnes –  compétences locales / globalisation mondiale – Avec une gouvernance plus ouverte, moins hiérarchique que celle du passé, une gouvernance plus AGILE : voilà qui serait souhaitable.

IV – COMMENT? Des exemples parfaits

A – NANTES – « Dans un contexte de concurrence entre les grandes métropoles européennes, il nous faut franchir une nouvelle étape, a déclaré le maire de Nantes et président de la métropole. La multiplication des structures a rendu notre discours illisible ; il nous faut réorganiser et adapter les outils en notre possession à cette ambition. » disait  Jean-Marc Ayrault, Maire de Nantes en mars 2010 pour présenter la  Fusion des services Culture et Tourisme de la Ville.

– Faisant fi des oppositions « Service Public/Secteur Privé », le Maire de Nantes décida donc de  fusionner les deux services de la ville en s’appuyant sur les réflexions des forces vives de la cité. Et le résultat fut brillant, en janvier 2010, avec ce VAN, Voyage à Nantes, qui a juste éberlué d’autres collectivités locales.Il est bien dommage, par parenthèse, que son imagination fulgurante n’ait pas eu d’influence sur le gouvernement de la Culture et du Tourisme en France …

– L’important  est sans doute d’analyser les démarches, ce que nous avons fait dans cinq billets : l’annonce de la fusion; “Placer la Culture au coeur des projets touristiques; la Culture c’est l’avenir; Trois questions à Jean Blaise et Nantes, Star du Tourisme Culturel . Et, au delà des mutualisations, il faut aussi  comprendre que l’histoire de Nantes avait aussi été revisitée, et que cette dynamique continue (avec en particulier les Greeters et le Panier magique, copié depuis quelques moi à Lyon. Notons simplement le peu d’implication sur ces sujets d’institutions qui ronronnent paisiblement, comme la FNCC, association d’élus, ou de l’Observatoire des politiques culturelles qui confortent les habitudes du passé en ne formant pas assez, à mon avis, les jeunes élus ou professionnels aux  grands et récents changements du monde.

B) LYON ET LE GRAND LYON / L’avenir du tourisme culturel prend  place dans un projet, celui de la répartition des compétences pour les années à venir (Décentralisation pour réduire notre  millefeuille territorial). Il faut du souffle!  Lyon et Le Grand Lyon, avec Gérard Collomb, opèrent  une nouvelle répartition et une mutualisation des moyens au niveau des territoires. La Région Rhône-Alpes est d’ailleurs l’une des meilleures en ingénierie touristique et culturelle.Tout comme l’Alsace, Région qui va très rapidement  fusionner ses deux Départements, Lyon a donc commencé avant les futures lois de décentralisation une clarification et une nouvelle répartition des compétences. La communauté d’agglomération de Lyon absorbera une partie des compétences “urbaines”  du département du Rhône dans une « métropole d’intérêt européen ».  Voir, et suivre par la suite, les projets ici. Lyon a aussi un grand talent pour communiquer les évènements de la culture.Nous attendons avec impatience cette  année la com’ de la Biennale du MAC! Personnellement nous aimons aussi l’idée que les plus grands professionnels, savants mais aussi inventifs, dirigent ses établissements (Musées des Beaux –Arts, Musées d’art contemporain ; les deux Biennales ; Musée Gadagne, etc...).  Dommage que les experts du futur Centre de la Gastronomie aient raté Lyon, son offre touristique et la reconnaissance de ce talent de ses habitants  auraient alors explosé. Heureusement l’Association des Départements  pour la culture, avec François Deschamps, veille et trace de nouvelles routes avec patience et intelligence!

Lille Fantastic la maison à l envers de J.C Fourtou

C) LILLE EST FANTASTIQUE AUSSI , et a pris exactement ce parti-pris de revoir à la fois son organisation administrative, le renouvellement de la culture et du tourisme depuis Lille 2004, événement établi dans la durée,  avec chaque année de nouvelles fêtes inventées à partir de mythes indiens (Bombaysers) ou Lille XXL. Sa vraie compétence est celle de savoir créer un grand événement qui fédère toute l’année les lillois, comme en 2012 Lille Fantastic.

D)DUNKERQUE PRÉPARE L AVENIR, pendant que d’autres villes sont déjà bien lancées. Les projets d’équipements de la ville, très nombreux et aux magnifiques architectures, en témoignent. A voir ici.

E) BILBAO, SAN SEBASTIAN/DONOSTIA, le  LONDRES DES JO, VIENNE (AUTRICHE) ou enfin  ABU DHABI bien que si différente  des villes européennes –  culture différente, mais aussi peu d’habitants;  ville-champignon toute jeune,etc…- des villes européennes, a aussi fait une fusion Culture/ Tourisme en février 2012. La COREE du Sud a quant  à elle un parcours très intéressant sur la  fusion organisationnelle “Tourisme/Culture . Partie d’un schéma très classique, elle a fusionné les deux thématiques en quelques années, de façon progressive jusqu’à 2011. Si intéressant qu’elle a mis en ligne l’évolution de ses organigrammes! Si cela vous disait d’y faire un tour, c’est ICI ! Le résumé : Abu Dhabi Tourism Authority est devenue  Abu Dhabi Authority for Tourism and Culture le 12 février 2011, le président des EAU, Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan ayant fusionné   l’ADACH (Abu Dhabi Authority for Culture and Heritage) et l’ADTA (Tourisme). La nouvelle entité aura pour but de “préserver, protéger et gérer le patrimoine culturel de l’émirat, tout en promouvant le développement touristique de celui-ci. Elle organisera des conférences, des expositions et festivals, élaborera des normes, régulations et programmes pour la préservation de la culture qui intégrera la création de musées”. N’oublions pas l’ALLEMAGNE ( pour l’émergence d’une offre actuelle très exemplaire) ou la SUISSE, dont l’offre est toujours excellente, grâce en particulier à un dispositif de formation étonnant (ICOM et les musées de la Suisse).Et ces villes continuent leur route inventive, comme nous l’avons vu à Bilbao.

Moralité : On ne peut « isoler » le tourisme culturel des autres activités. Mais n’oublions pas qu’à côté de cette pensée globale en matière de gouvernance, rien n’interdit cependant à un petit site culturel ou à un hôtel de faire du cousu-main, de se passer des services intermédiaires et de proposer une destination aux touristes du monde entier sur le web en gérant au plus près les « avis des visiteurs » ! C’est ce que fait l’hôtel HI en Tunisie, dans son magnifique Dar HI à Nefta.

Nos artciles plus généraux sur la gouvernance : Le Tourisme culturel de demain ; Bâtissons une planète plus intelligente; Création et Tourisme en France; Villes et Campagnes créatives; Culture, tourisme et Développement.

La Ville Créative_ Elsa Vivant

POUR EN SAVOIR PLUS : DES RESSOURCES POUR LES CREATIVE CITIES /  le meilleur résumé en langue française est contenu dans quatre articles. Merci à la revue en ligne Métropolitiques d’avoir ainsi résumé l’histoire et de présenter de façon simple l’actualité de la démarche politique et créative. 1) Innovation : le rôle de l’art . 2) Innovation et territoires “)3) L’artiste et ses territoires 4) L’air de la Ville rend créatif – Et le  petit livre d’Elsa Vivant en  2009. Qu’est-ce que la ville créative ?-Paris : Presses Universitaires de France, 92 p.

Notre coup de coeur ! Sur le blog de Charles Landry, on trouvera un  exceptionnel questionnaire pour faire émerger une nouvelle gouvernance, utilisé lors d’audit de futures “Creative Cities”:  comment renforcer la démocratie, interroger les habitants, les professionnels sur les blocages qu’ils subissent et leurs souhaits?  Charles Landry ( le “papa” des Creative Cities) insiste sur ce moins de bureaucratie, de normes, de blocages et surtout de hiérarchie qui seraient nécessaires pour forger des outils d’ une bonne gouvernance. Voilà qui suppose que l’on fait confiance et que l’on croit aux capacités de chacun.

KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken avait menti. Un énorme, mais alors vraiment énorme et fabuleux mensonge. « Etes-vous le Ken ami de Barbie, toujours gentil/aimable/serviable et un peu godiche ?», lui avaient demandé les juges – Yes ! Avait-il répondu. Depuis quatre mois il était donc rongé par le remord. Il fallait qu’il se libère, aujourd’hui, car sa conscience n’y survivrait pas. Qu’il « avoue » qu’il s’était enferré dans le mensonge en « omettant » de parler de son nouveau job, celui de Touriste Parfait ! Et depuis quand? avaient poursuivi les juges ?Depuis que Mattel, sa boîte, l’avait viré de façon un peu brutale en 2007, leur avait répondu Ken. Voici ses aveux dans ce blog ce matin, en guise d’excuses à tous ( et toutes 🙂  ses fans : « Eh non, j’ai menti et ne suis plus Ken-le-Falot. Oui, j’adore mon nouveau job de Touriste Parfait, je voyage dans le monde entier, je vais de palace en cinq étoiles, de jets privés en bateaux de course ; je fais des affaires, voilà mon job. Cela me permet de gâter au-delà du raisonnable Barbie Chérie et le Petit, et de laisser, comme une poussière d’étoiles, des milliards de retombées économiques partout où je me promène”.

PHOTO DE KEN DU HAUT: Ken devant le James Turrel Museum, en Argentine à Molinos. Neuf installations lumineuses vous y attendent sur 1700 m2!

PHOTO CI -DESSUS : Ken rencontre l’homme au canotier lors d’une petite visite dans la toile d’Edouard  Manet actuellement à Londres. Exposition Manet-Portraying Life,  Royal Academy of Arts (Picadilly Circus, 26 janvier au 13 avril 2013). La toile “Le Déjeuner” fut peinte en 1868 et mesure 118cm X 154 cm.

Bonnes pratiques (4): Tourisme, Culture et Numérique

Ken et Julio Le Parc***

Avant de conclure la semaine prochaine (Gouvernances…) ce résumé en 5 billets des 220 articles du blog, voici l’épisode Révolution Numérique, celle qui a davantage modifié nos façons de penser, nos comportements et nos pratiques que tout autre évènement depuis l’invention en 1451 de la presse à imprimer par Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg, né vers 1400 à Mayence dans le Saint-Empire romain germanique.

Penser globalement les mutations du numérique est très réjouissant pour les deux domaines du tourisme et de la culture qui représentent à eux-deux de nombreuses filières et des métiers très différents (Transport, Hébergement, Activités, Patrimoine, Arts ou Spectacles, Design ou Artisanat, etc…). Pour organiser la simplicité, nous vous proposons donc de ne retenir que le périmètre ou le Tourisme et la Culture travaillent ensemble (Grosso modo les trois temps de « La visite culturelle », Avant/Pendant/Après; cf.Schéma dans le précédent billet) , avec trois orientations : • Ce que peut le numérique… • …Et ce qu’il ne peut pas Trois mutations majeures à suivre…Avec une rubrique •  TOUS LES LIENS DU BLOG qui complètera cette présentation pour que vous disposier d’exemples concrets (France§Etranger).

I- CE QUE PEUT LE NUMERIQUE…

Pour les opérateurs du Tourisme, le numérique rend possible l’utilisation des données qui sont aujourd’hui à portée de clavier pour toutes les phases et pour chaque filière. On peut prendre pour exemple les différentes tâches comme la connaissance des clientèles et celle de l’offre culturelle ainsi que les données nécessaires pour mettre en œuvre l’information, la promotion, la commercialisation et la réservation de ces offres. – Les visiteurs, grâce au numérique, ont aussi la possibilité de rêver à une destination (films, vidéos, photos, réalité augmentée, musique…), puis de la choisir en comparant les avis de ceux qui la connaissent, ou d’être piloté (Géolocalisation) tout au long du voyage par un petit smartphone, pour ne jamais se perdre.

Magic Tate Ball, créée par la Tate (Lindres), une merveille!

Pour les opérateurs culturels, qui ont commencé le chantier de numérisation de millions d’œuvres ou de monuments dans les années 80 (en France), l’accès à toutes les données permet aussi de « positionner » leur offre, ses atouts et ses faiblesses, que ce soit un monument ou un festival, un musée ou une visite d’une ville. Le choix de « montrer » et diffuser ces œuvres à des milliards d’individus est devenu simple. Ces opérateurs peuvent aussi mieux cibler les visiteurs, non pas sur leur seul statut social et professionnel (scolaires, étudiants, personnes âgées…) mais par des caractéristiques très fines qui comportent leur goûts, leur situation géographique et donc leur degré de facilité à se déplacer mais aussi à comprendre ce que l’on présentera. Enfin les visiteurs profiteront , avant la visite, d’un maximum d’informations « en ligne » s’ils le désirent, avec une description fiable de ce qu’ils vont voir et découvrir « in situ », et des incontournables renseignements pratiques.

II- …ET CE QU’IL NE PEUT PAS

1) Construire des stratégies, qui demandent des objectifs précis, des projets de partenariats et une appréciation constante de ce qui est possible et de ce qui ne l’est pas. Quels visiteurs vont venir « spontanément »? Quels sont ceux qui devraient ou pourraient venir ? (Selon les Politiques locales ou touristiques). Que présenter à ceux qui ne vendront pas physiquement mais peuvent apprécier une connaissance ou des albums de photos, des jeux en ligne?

2) Décider du degré de médiation que l’on veut fournir pendant la visite (Exposition ; musée, monuments…) ou le spectacle (Musique, danse, arts de la rue, etc…). Grâce aux QR Codes ou à la NFC, à la réalité augmentée, aux films, images, etc…, la médiation peut être aujourd’hui complètement intégrée dans la présentation d’une exposition. Faut-il en ce cas redéfinir les tâches des médiateurs et des guides conférenciers pros? Certainement. Ces professionnels pourraient concevoir, en particulier, ces aides numériques intégrées dans les expositions ou les spectacles, ainsi que tous les dispositifs adaptés à la mobilité (Apps, audioguidage classique; contenus des sites, vidéos; adaptation aux enfants, aux touristes, etc..).

3) Evaluer les résistances au changement et les formations nécessaires aux équipes professionnelles. Quelles nouvelles compétences sont nécessaires, pour les nouvelles tâches, voire pour de nouveaux métiers en gestation? Car nous sommes encore « entre deux eaux », pourrait-on dire, à un moment où les jeunes “Why” (génération Y) ne sont pas des utilisateurs majoritaires, et où les réticences sont encore fortes pour passer au « tout numérique ». Un directeur d’agence de tourisme a fait la « Une » des magazines, la semaine dernière, parce qu’il avait supprimé tous ses catalogues en papier. «J’avais remarqué que les clients n’en avaient pas besoin, arrivaient à l’agence avec une bonne connaissance de ce qu’ils voulaient. On n’allaient pas se remettre devant l’écran ensemble.. », répondit-il en résumé aux journalistes, tout en précisant qu’un plan B existait « au cas où ». Mais, visiblement, la demande d’un catalogue en papier devient rare aujourd’hui. Rappelons en effet que plus de 80% des voyageurs préparent leurs séjour en ligne.

4) Revoir, en conséquence de ces nouveaux métiers/nouvelles tâches, les « organigrammes » des entreprises et des Services publics. La « verticalité » et une forte hiérarchie étouffent trop souvent aujourd’hui le désir d’innover, que ce soit pour le secteur privé ou celui du secteur public. Et, même si peu d’analyses chiffrées existent sur le sujet, il faudrait à mon avis recruter, plus vite et en plus grand nombre, de jeunes professionnels de la génération Y. Les profils de postes, en tous cas pour la Culture, sont d’un conventionnel, aujourd’hui! On se croirait dans les années 80. Mais pour recruter ces jeunes, il faudrait passer à l’évaluation et “faire son deuil” de nombreux dispositifs, de nombreuses “représentations” des métiers.

5) Vous aider à faire votre deuil des pratiques anciennes, des circulaires/directives/programmes d’un autre temps – pas toujours évalués, d’ailleurs-pour passer à des projets mieux adaptés aux nouveaux comportements des visiteurs. Car, si l’entrée du numérique dans tout projet demande une révision des objectifs, et donc des savoir-faire nécessaires, elle demande aussi un abandon de certains usages et pratiques précédents. Ex.: recopier l’ancienne  présentation-papier  d’un musée ou d’un monument sur un site web – pratique encore majoritaire, avec de longues “tartines” souvent jargonneuses… – a-t-il un sens? Ou encore : ne pas profiter des outils qui existent pour traduire ces textes en plusieurs langues a-t-il un sens? Ou enfin : comment jongler avec touts les supports (Sites Internet, mais surtout réseaux sociaux,apps,web TV, newsletters..) pour communiquer en multicanal?

III- TROIS MUTATIONS MAJEURES, à suivre de très près…

1) L’AVANT-visite est devenue prioritaire Pour la visite culturelle et la fréquentation des sites culturels, la période « avant la visite » est à mon avis devenue la période stratégique. Car le numérique permet de choisir sa destination grâce à l’information et aux « comparaison possibles » avec d’autres sites culturels, via aussi les avis des visiteurs précédents. Rappelons que 80% des visiteurs se servent d’Internet et/ou des réseaux sociaux pour choisir et organiser leur voyage. Plus les offres sont présentées et remplies par la créativité, l’humour ou un dialogue possible entre internautes ou entre internautes et directeur du site culturel, plus l’offre sera attractive. Les offres les mieux présentées, riches en images, avec un vocabulaire sans jargon, et accompagnés du maximum d’informations pratiques sont ceux qui seront choisis par les visiteurs en priorité. Et des offres « globales », comme le Voyage à Nantes, quasiment parfaite, permettent en même temps de savoir ce qui vous attend ET de vous réserver des surprises! Même perfection pour Mystère à La Baule, qui réussit à la fois à présenter la ville tout en ne respectant aucun standard (Chronologie ; descriptions fastidieuses, abus de dates…) . D’autres destinations jouent davantage sur le « caché », l’inédit, l’interdit, l’inconnu comme Paris Face Cachée, très bonne initiative qui qui ne propose que les seules coulisses, les surprises, « tout ce que les autres ne verront jamais ». Ce qui est certain, c’est que les aides à la visite numériques doivent être intégrées dans le parcours culturel avant l’arrivée des visiteurs. Et qu’il faut prévoir une forme de stratégie qui permette leur maintenance mais aussi leur mise à jour et leur évolution, régulièrement.

2) LE PARTAGE, LA PARTICIPATION ET LA CO-CREATION DE CONTENUS Un peu d’histoire…« Associer les habitants à la construction de leur musée »,vous vous souvenez ? Ce fut l’obsession des années « Eco-musées », des « Centres d’interprétation » et des « Musées de Société », entre 1960 et 1990 en France! Puis une longue période de glaciation politique tua net toutes les utopies. Les cours et séminaires les plus inventifs (sur les comportements des publics ) disparurent du jour au lendemain de l’école nationale du patrimoine, et les spécialistes de l’hygrométrie et de la conservation des textiles en milieu humide reprirent leurs droits.

Mont-Saint-Michel_MMC_Mécénat déductible impôts...

Aujourd’hui, cette réaction s’est, de facto, affaiblie. Difficile d’empêcher et de confisquer une tendance aussi forte que la demande cocréation et de partage, réelle source de contenus. Donc chaque jour on vous vante les mérites du “partage” :  les opérateurs du  numériques, en particulier,  mènent une véritable guerre pour récupérer et connaitre nos profils, nos adresses et nos comportements. Le “partage” leur assure un gros flux de ces renseignements. Même le mécénat veut vous faire “participer”, individuellement, depuis votre petit canapé, à la rénovation du Panthéon ou du Mont-Saint Michel! Ce crowdfunding connaît de plus en plus de succès (Des aqcuisitons pour les musées  au très hype Chalet Society,  sur My Major Company). Bref, il est un point qui rassemble et qui réconforte , cette idée du partage et surtout du travail collaboratif  qui nous autorise à croire que  si tout le monde n’est pas expert, chacun peut le devenir! Partager ou échanger devient peu à peu la règle : co-voiturage, co-working ou co-habitation Habitants/Touristes (AirBnB, Couch surfing, partage des voitures, de parkings ou d’ aspirateurs). Tout peut se partager, s’échanger, se prêter…Ou presque !

3) LES PUBLICS « EMPÊCHES » ONT BONDI, avec près d’un milliard de touristes annuels dans le monde, chiffre qui croît de 5% par an soit un vivier quasiment inépuisable. Le Tourisme sait faire un choix parmi les nouveaux entrants (primo-visiteurs) et  habitués d’une destination (repeaters). Mais sa grande force est surtout de savoir qui il veut accueillir, pourquoi et comment. La Culture ne suit pas, paralysée par  les circulaires d’emploi de ses crédits , dédiés aux seuls « publics de proximité ». Aujourd’hui, grâce au numérique, les visiteurs du monde entier, ceux qui ne peuvent pas (éloignement ou manque d’envie, de temps ou d’argent…) venir visiter les sites culturels européens, sont à un clic de la culture. Ceux de la proximité aussi.

POUR CEUX QUI NE VIENDRONT PAS :  la plupart des grands sites touristiques européens prennent en compte les visiteurs “en ligne” et leur proposent des œuvres en haute définition, des visites virtuelles ou encore des jeux adaptés aux adultes, adolescents, enfants ou individus partageant les mêmes centres d’intérêt. Certains musées, comme ceux des USA ou de  Londres, ont commencé avant les années 2000. Nous avons d’ailleurs  écrit un article sur Le Rijksmuseum d’Amsterdam ,  qui a souhaité, pendant ses travaux cette année, ne pas rompre pour autant ses relations avec les visiteurs. L’idée? Satisfaire notre créativité, à partir des œuvres de leurs musée. Vous pouviez choisir une œuvre sur votre écran pour transformer votre salon avec un panorama ou pour customiser votre moto! Des pratiques irrespectueuses, dirons certains, mais à mon avis ce choix parmi les œuvres proposées nous oblige à tout regarder avant de nous décider; les utilisateurs, probablement ravis, assurent la bonne réputation du site culturel.

UN PEU D’HISTOIRE :

– Plus avancés que les nôtres, les sites culturels américains et canadiens ont commencés avant les années 2000 à explorer ce que l’on pouvait faire AVEC tous les visiteurs, ceux qui venaient réellement voir le lieu mais aussi ceux qui aimaient apprendre ou découvrir en ligne les collections et des activités.(Cf.Voir “Ressources” ci-dessous). From Virtual to Visceral, disait en 2009 Maxwell Anderson, pionnier des rapports innovants entre le numérique et la culture! Voir sa conférence en vidéo ici. Citons aussi le Musée national des Droits de la Personne de Winnipeg (Canada) qui avait décidé de créer sa collection avec, et seulement avec les internautes du monde entier (Nous ne ferons pas ce musée sans vous!“) ; ou le Victoria and Albert Museum (R.U, Londres) pour ses expos temporaires co-produites avec qui voulait y participer  (Celle sur le Mariage; une autre sur le tatouage, avant les années 2000 ). Aujourd’hui les musées sont innombrables qui opèrent de cette façon, comme ce projet Remembrance pour la mémoire du Japon (Japanese national museum-USA-Notre Photo).

– Pour le Tourisme Culturel associé au Numérique, il y a tant de bonnes pratiques en France et dans le monde, que nous avons l’embarras du choix. Le pas a été franchi en France avec Visite Culturelle et TIC en France, première publication faisant la part juste au numérique. La Culture avançait de belles  idées, comme  « passer de la conservation à la conversation », que prophétisait, depuis le Museum de Toulouse, Samuel Bausson en octobre 2009,  et qui donna naissance à son génial Musée Légo.

A History of The World-Projet en cours du British Museum et de la BBC : ce sont les internautes qui choisisssent les objets, rédigent leurs notices (Photo) et disent pourquoi cet objet, selon eux, est important.

IV – TOUS LES LIENS DU BLOG!

1) Nos chouchous pour le tourisme culturel : le site et les pages Facebook, Twitter et , newsletters ou videos sur Daylymotion de l’Espagne ; Le Voyage à Nantes, le CDT du département de la Seine-Saint-Denis, Only Lyon, mais aussi une centaine d’autres exemples (à voir ci-dessous), moins “complets” cependant dans leurs approches des usages et pratiques du numérique que ces quatre exemples .

2) Nos chouchous en “Expertise Culture– NINA SIMON, qui a écrit The Particpatory Museum. Abonnez-vous si vous voulez en savoir plus sur le partage à son blog .– SAMUEL BAUSSON pour Culture, mobilité, numérique et Musées  (Voir l’Open Museum, le Musée-Légo, et toutes ses productions sur slideshare qui sont à votre disposition . Enfin, pour l’Evaluation (Observation; bidouillage et travail collaboratif!) retenons MUSEOMIX, qui vient d’engager Grenoble et le Musée Dauphinois , après Lyon en 2012 pour le début de son aventure “Evaluation” que nous avons racontée dans le blog.

3) Pour  le contexte du tourisme culturel de demain, voir ici pour sur notre  blog et suivre au quotidien  ETOURISMEINFO pour le tourisme institutionnel, alternatif et culturel (Photo des super-experts!)

4) LES ETUDES des comportements des touristes : avoir sous la main celles d’  AMADEUS et de  GOOGLE.

5) LES TERRITOIRES, le développement et le NUMERIQUE :  plutôt que de penser trop court en vous demandant quelle sont les bonnes « apps » du moment, il faut penser globalement le musée, le monument ou le festival dans leur contexte (économique, politique, urbain, rural, etc…) et par rapport au  développement local . Des exemples de ces relations incontournables entre le tourisme, la culture et le développement local dans notre article  Batissons une planète intelligente.

6) Les stratégies des pros du numérique GOOGLE à VERSAILLES et Google art project .

7) LE TROISIEME PUBLIC, interconnecté en permanence , voir ICI et lire  La  BIBLE : vous trouverez tout sur l’ouvrage VISITE CULTURELLE ET TIC, coordonné par Philippe Fabry et écrit par Xavier Dalloz et André-Yves Portnoff.

8) HORS BLOG : POUR TROUVER, en plus des renseignements de ce blog, des modèles de stratégies et de très nombreux exemples, voir le fabuleux ouvrage de Nina Simon LE MUSEE PARTICIPATIF, ouvrage consultable gratuitement en ligne depuis peu . Nous vous conseillons le chapitre 5 sur le Comment faire ?  Vous abonner aussi à MUSEUM AND THE WEB, que nous vous avions présenté en 2010  vous pourrez y lire chaque année  le Palmarès des meilleurs musées du monde pour leur développement numérique. Ou allez butiner sur les 6 ( !) sites de la Culture, mais difficile de s’y retrouver avec le blog, le Lab, le Crossmedia ou les entrées sur a Numérisation,  pour suivre facilement l’actualité culturelle et numérique. N’oubliez pas cependant de présenter vos projets au ministère! L’an dernier le tourisme culturel était prioritaire pour l’attribution des subventions! Quand je vous dis que tout bouge… 🙂

BONNE SEMAINE a vous tous et Joyeuses Pâques! La semaine prochaine, cinquième et dernier article du résumé du blog avec la question : Quelle gouvernance pour le tourisme culturel? Et ne vous inquiétez pas, d’une part il y a d’excellents exemples, que nous vous indiquerons, d’autres part cette gouvernance  est facile à mettre en oeuvre!

Ken et ses gélules de voyages...

KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken, Mark et Nathalie s’étaient retrouvés au Café de Flore pour faire le point sur l’actualité des Hôtels les plus « tendance » dans le monde. Leur ami Jean-Philippe NUEL, qui venait d’aménager en Hôtel et le Palais de Justice de Nantes et l’ancien Hôtel Dieu à Marseille, les attendait, avec sa définition de la créativité dans l’hôtellerie: “La créativité, dans l’hôtellerie, doit permettre de proposer au client une expérience sensuelle, culturelle, artistique et proposer un moment unique ou un instant de vie spécifique. C’est la possibilité de vivre une expérience qui prolonge le voyage lui-même, l’hôtel et la destination se fondant dans une même approche holistique”*. Ai-je une approche holistique ? pensa Ken qui, de Palaces en Jets privés autour du monde et chaque semaine, comme tout bon touriste d’affaire, devait surtout maintenir son rang de Touriste Parfait. Celui qui dépense sans compter et crée en permanence des retombées économiques sur son passage. « Je vais demander à Barbie Chérie !». Car dès qu’il entendait le mot « Culture », il se disait que c’était une affaire, certes, mais une affaire de femmes.

*Voir la citation page 18 de l’ouvrage Le Livret de la Décoration Rénovation Hôtelières. Nov.2012, Equip Hotel, Coach Omnium et Comité français pour la modernisation de l’Hôtellerie.

*** Photo du Haut : Ken devant Julio le Parc – Cercles successifs – Exposition au  Palais de Tokyo, Paris, du  10 avril au 20 mai 2013.

Photo du bas : Ken et ses gélules de voyage : Seychelles, Bora Bora ou Bahamas ? Oeuvre de Vaulot et Dyèvre, Bora Bora, 2011, à l’expo Minilux de la Fête des Lumière de Lyon 2011. Des leds sont incorporés dans les gélules.