La Valorisation du Patrimoine

Ken Le Touriste Parfait à Hambourg, en 2012! (Voir notre légende en fin de billet!)

Un Rapport sur la restauration et la valorisation du Patrimoine, en France, a été remis, le 1 mars au ministre de la culture

Introduction : rédigé par des  économistes, ce Rapport propose en particulier  que le Tourisme  paye pour le patrimoine,  d’augmenter  les tarifs d’entrées des musées et des monuments pour les touristes étrangers, d’ augmenter les taxes de séjour pour les touristes dans les hôtels.

Nous en décryptons ici  les sept principales propositions qui concernent le Tourisme Culturel. Nous verrons que les propositions  reprennent celles de nombreux autres rapports mais qui ont été  abandonnées car elles tenaient pas la route, pour des raisons bien précises, d’ordre technique, administratif, financier ou éthique.

Plus grave, ces propositions, vu les très grandes difficultés actuelles de certains monuments ou musées, sont loin d’être sont loin d’être prioritaires, à notre avis. A partir de  l’état des lieux du patrimoine en France, il faudrait aujourd’hui réfléchir au système de conservation, au système dans son ensemble et à de nouveaux modèles économiques qui soient pérennes.

– Ce que fait en ce moment, nous le verrons,  la Ville de Lyon, pragmatique et qui a la « passion d’avancer », en transformant  son patrimoine classé en hôtellerie pour lui donner une nouvelle vie. Lyon, une ville de gauche, en plus : croyez-vous que les rues soient pleines de manifestants enbanderolés : « Le patrimoine aux français ! Que l’Etranger paye !!! » ? Que nenni. A Lyon, comme Nantes ou Liverpool, Chicago, Détroit ou Bilbao, on préfère agir en douceur, prendre les sous là où ils sont, où ils peuvent l’être, tranquillement, sagement, de façon pragmatique. Ses habitants font confiance à ces projets, très créatifs : la ville ne cesse de s’améliorer et la culture d’y prospérer.

– Enfin, le patrimoine et les musées manquent de finances, certes, mais  quid pour le Théâtre ou les arts plastiques, l’enseignement musical ou la profession d’architecte, le financement du cinéma ou celui  des arts du Cirque? Tous les domaines de la culture vont vouloir leur « taxe », aussi, pour développer l’Evènementiel, raviver des festivals en péril ou consolider les grandes expositions régionales…On ouvre donc, avec cette proposition, la boite de Pandore des Taxes culturelles.

– Trois « Compléments » de ce Rapport méritent toutefois d’être lus très attentivement, dont surtout le texte de Xavier Greffe :  Artisans et métiers d’art : Les enjeux du patrimoine culturel Immatériel(page 81). Avec deux autres textes,   sur La Gastronomie, mode, design, métiers d’art… : Un patrimoine français à Valoriser et un autre sur les Districts Culturels et Culturel (P.115).Ces “compléments” répondent à  de vraies  questions actuelles, point de départ aujourd’hui de « Comment re-penser les politiques du  patrimoine? ». Mias ils ne sont pas intégrés dans le rapport comme ils devraient l’être, à sa source, dommage!La partie « Culture comme source de profits et pas seulement source de dépenses (Mieux valoriser nos marques) est aussi sacrifiée. Re-Dommage ! La recommandations n°11 : « Sortir d’une logique de valorisation autistique, travailler avec le reste de l’economie, industrie de la mode, design, mais aussi toutes les industries reconnaissant la creativité » reste ainsi lettre morte dans la presse qui évoque la sortie du rapport.Red-re dommage !

A – Un nouveau rapport, un!  Décryptage des principales propositions

I – Faire payer le Tourisme

Le tourisme est “le premier bénéficiaire de notre patrimoine“, soulignent les auteurs du rapport qui proposent “de faire participer davantage” ce secteur à l’entretien et à la valorisation des sites, monuments et musées.

–        Une affirmation bizarre,ce “premier bénéficiaire”  car les habitants et ceux de la proximité sont les premiers bénéficiaires du patrimoine, en France.   Seuls  50 block busters , type « Mont-Saint-Michel » ou Tour Eiffel, et quelques autres  situés dans de grandes villes ont une très forte majorité de touristes, comme le souligne ailleurs le Rapport : «  Cinq monuments nationaux attirent 56% des visites, 50% de la fréquentation muséale se concentre sur 1% des musées de France”. Une cinquantaine, donc, sont concernés,  sur  43 180 monuments ( inscrits ou  classés) et  1212 musées labellisés Musées de France, dont les touristes ne bénéficient pas en priorité, bien évidemment. Et les “retombées” économiques des touristes profitent aux habitants, aussi.

–       Les sites les plus visités. Dans Tous les rapports précédents, que nous avons cités d’ailleurs ici en maintes occasions, les petits sites du patrimoine, les plus nombreux, et les petits et moyens musées ont bien moins de 50% de touristes. Certains départements ou  certaines villes n’ont  tout simplement pas de grand flux touristique. L’immense majorité du patrimoine ouvert au public est donc visitée actuellement et de façon occasionnelle par des habitants de proximité, et ce sont précisément ceux-là qui auraient besoin d’aide financière. Faute de billetterie, et évidemment d’amélioration de leur accueil, ils sont en mauvais état et les petites communes ne peuvent payer leur restauration, leur entretien et, à fortiori, leur développement. Concrètement, un maire ou un président de conseil général ne peuvent compter sur 2000 visiteurs annuels d’un monument ou d’un musée pour les entretenir.

–        Faire une péréquation entre les gros et les petits ? Si Le Louvre augmente  ses tarifs et ses revenus, reversera-t-il une part au petit musée d’archéologie de Saint Raphael? Ou à un petit musée parisien, si vous préférez ? On peut en douter. La péréquation, on le voit pour le CMN, a ses limites. La nouvelle autonomie (années 92-98) des gros musées nationaux, avec leur  statut  d’établissement public, a été décidée, avec l’assurance, au contraire, que leurs propres efforts seraient récompensés et ne serviraient plus obligatoirement à la péréquation.

–        Le Tourisme fait la promotion des sites culturels, et lui seul, de façon exhaustive . Par comparaison  : les directions régionales de la Culture ont-elles un site dédié à la promotion des sites culturels, ou de l’évènementiel ? Un échelon dédié, avec marketing et formations conjointes ?  Non, elles renvoient systématiquement les visiteurs vers le Tourisme. Leur priorité est le public de proximité, et « à commencer par les français », comme disait Malraux en fondant le ministère de la culture…(Voir notre conclusion)

–        En effet,  95% des politiques de la culture sont orientées vers les habitants de la proximité ! Nous pouvons en communiquer les chiffres, les constats : Procédures, Personnels, décrets, Formation et financements :  la culture ne fait qu’epsilon, pour les touristes, depuis les années 60.

II – Augmenter la taxe de séjour des hôtels

Concrètement, les auteurs du Rapport proposent d’augmenter la taxe de séjour, prélevée sur la consommation hôtelière. Elle pourrait passer progressivement de 1% du tarif d’une nuitée à 6% et être affectée au patrimoine. La rentrée fiscale serait de près d’un milliard d’euros par an.

Pourquoi avoir choisi la taxe hôtelière alors que seulement 5,8% des touristes français  séjournent à l’Hôtel?

L’hôtellerie se porte-elle si bien, en France, qu’elle doive, et elle seule, être le seul secteur ciblé pour payer la restauration du patrimoine? Le Comité pour la Modernisation de l’Hôtellerie alerte et conseille  les professionnels, avec des évaluations, des chiffres et des  conseils forts intéressants. La petite hôtellerie française, d’en moyenne moins de 25 chambres, selon notre étude, vit des moments difficiles. Si elle n’est pas obligatoirement déficitaire sur un plan économique, elle n’en demeure pas moins très fragilisée, voire dans une situation très précaire, où l’on constate tout de même que près d’un hôtel sur deux est en bilans négatifs ou en petit équilibre économique. Bref, ce parc hôtelier est quantitativement sinistré ou en passe de l’être, et ses hôtels ferment chaque année, cette année d’après crise étant extrêmement forte, d’après le Quotidien du tourisme ou l’Echo touristique de mars 2011.

– Pourquoi pas une taxe sur les locations saisonnières (15,5% des nuitées en 2009), les campings (8,5% des nuitées en 2009) , qui portent mieux que les hôtels, du point de leur économie, et dont les séjours ne sont pas « réservés aux classes populaires et aux petits budgets  », comme on le croit souvent? Ou sur les chambres d’hôtes de luxe ? Ou encore sur les plus nombreux des touristes, qui séjournent  chez des amis, chez leurs familles, dan des résidences secondaires via des échanges d’appartements ou de villas (67% de l’hébergement touristique était « non marchand » en 2009, toujours pour les seuls touristes français)?

Mais il y a mieux, sans doute : pourquoi pas une taxe sur les secteurs économiques florissants, comme les traders, les  banques, le Luxe ? Ou une taxe sur les restaurants qui n’ont pas joué le jeu, malgré 3 milliards de  “cadeau fiscal”, celui de la baisse, en leur faveur de la TVA, en 2010.Cela rapporterait trois fois plus!

III – Doubler le tarif d’entrée pour les  les étrangers

Françoise Benhamou et David Thesmar, professeur à HEC, préconisent également un “tarif différencié entre visiteurs français et visiteurs étrangers (hors UE), comme cela se pratique dans de nombreux pays”. Si on doublait le prix du billet d’entrée de ces visiteurs pour le Louvre (de 9,5 euros à 18 euros), le musée récupèrerait 25 millions d’euros de recettes supplémentaires, soit l’équivalent d’une année de mécénat, soulignent-ils.

Pourquoi pas? Et que dira-t-on aux visiteurs, à l’entrée ? « Attendez, vous, vous êtes étrangers, c’est le double ! ». Bonjour l’accueil ! Vive la discrimination et  xénophobie ! L’argument “d’autres pays, émergents, le font!” n’est pas tenable. Et pour  les « étrangers » pauvres ou très pauvres, que faire ? Comment les repérer ? « Ah bon, vous êtes pauvre, alors pour vous ce sera le tarif français ! ».  Et que faire en cas de double nationalité ? Ou  en cas de multi milliardaire français, en visite ? « Vous êtes venu en limousine avec vos gardes du corps et vos femmes embijoutées, mais, pour vous, ce sera moitié prix, cher visiteur ! Car vous êtes français,  ah mais ! ». La gratuité décrétée pour les seuls pour les français, énorme bourde des services du ministère, avait dû lâché prise pour les européens car elle était illégale. Celle-là serait d’un ridicule achevé, en France, “Pays des droits de l’Homme”, qui prône un idéal d’égalité entre ses citoyens aux frontons de toutes ses mairies.Il faut évoluer, mais pas en créant de la ségrégation entre les français et les étrangers.

Plus sérieusement,  si le Louvre devient  trop cher pour les touristes qui ne sont pas «  haut de gamme, et culture à tout prix », n’iront-ils pas ailleurs? La concurrence, disparait  comme par enchantement. Pourtant elle est très forte, y compris pour les fréquenteurs assidus  (Shopping ; tourisme urbain, randonnée, ballades, sports,  tourisme du littoral). Mais si nos économistes minimisent  la concurrence, les T.O veillent au grain et sont passés maitre de l’astuce « gratuit » ou du « pas cher » pour plein les yeux : une balade sur la Seine en bateau fait découvrir le patrimoine de la plus merveilleuse des façons, pour  14€/personne (7 € enfant de moins de 16 ans et gratuité possible pour un enfant  le mercredi ou dimanche) pour toute la journée, avec 8 escales pour découvrir le Musée du Louvre, Saint Germain des Près, le Jardin des Plantes, le Musée du Louvre, l’Hôtel de ville, la Tour Eiffel et les Champs Elysées !Un petit tour dans les collections des musées gratuits de la Ville de Paris est encore une assurance d’un un moment fort, en famille.

IV – Les auteurs ne sont pas favorables à une “gratuité généralisée” dans les musées très fréquentés dans la mesure où elle constitue un “effet d’aubaine” pour ceux qui ont les moyens de payer. Ils sont favorables à une tarification variable en fonction de l’heure d’entrée dans le musée et de la période de l’année, afin d’étaler davantage la fréquentation.

–        Entièrement d’accord pour ces deux propositions, voire le billet de la semaine passée sur la gratuité des musées. Generaliser l’adoption d’une tarification variable en fonction de l’heure d’entrée dans le monument ou musée, et de la période de l’annee, serait une mesure  efficace et juste, qui aiderait aussi à “déssaisonnaliser ” le tourisme et éviterait de doubler le tarif pour les étrangers.

V – “Dans les musées et sites saturés, l’impact négatif de la congestion sur la qualité des visites doit être pris en compte, par exemple en réglementant l’entrée et la circulation dans les centres villes par des péages”, relève le rapport. Les cars de touristes sont visés par cette mesure.

Aux maires de quelques villes d’en décider, car ne sont concernées qu’une une douzaine de site dans une douzaine de villes, guère plus sur les 37000 communes françaises.

VI – Les auteurs estiment que les collections “, inaliénables, ne respirent pas assez” et que les musées manquent de moyens pour acheter des œuvres. Ils suggèrent de les autoriser à céder certaines œuvres “selon une procédure très encadrée et limitée”. Seraient concernées par exemple des œuvres qui n’ont “pas été exposées depuis plus de 20 ans”. Ou bien “des œuvres acquises depuis, disons, 1980”.Le revenu de la vente devrait servir uniquement à acquérir de nouvelles œuvres.

Avec davantage d’œuvres, mais le même accueil incertain, ou la même présentation ennuyeuse ou « datée », des inventaires qui ne sont que rarement à jour, des réserves rarement visitables, quel avantage pour la ville d’acquérir davantage ? Y aura-t-il plus de visiteurs ? Même le Livre blanc  des musées, en 2010, en convenait: des progrès sont à faire, pour une plus grande mobilité des collections exposées, pour accueillir par voie d’échange et d’expositions temporaires de vrais chefs d’oeuvre. Par exemple, par le biais d’ échanges avec d’autres musées. Un meilleur accueil des visiteurs  est aussi, fondamentalement, le levier d’une meilleure fréquentation. Renforcer une offre n’est prioritaire que si celle-ci est déjà bien adaptée à la « demande », non ? mais en créeer aussi de nouvelles : il y a une demande forte d’art  contemporain, d’évènements.

VII – L’étude souligne la logique de “star system” qui prévaut dans l’Hexagone.

Effectivement, là est le cœur du problème. Mais pas seulement en France : la grande muraille de Chine, la statue de la Liberté à NYC,  la Tour de Pise,  l’Opéra de Sydney font partie du star système, qui est mondial (Voir l’afflux de visiteurs grâce au Label UNESCO « Patrimoine mondial de l’humanité ».) A Paris, qui veut voir plutôt une petite fontaine du XVIIIéme siècle plutôt que la Joconde? Des historiens d’art! Des professionnels! 1/1000 de la population et des voyageurs étrangers.

Ce qui est vrai, par contre, c’est que très peu est fait pour aider les petits lieux et évènements culturels à avoir davantage de publics et de retombées touristiques ; a contrario, d’autres pays travaillent  mieux que nous sur le sujet, préférant les solutions d’un marketing culturel aux descriptifs de la sociologie. Le Patrimoine n’y est pas « isolé » de l’évènementiel ou  du spectacle vivant et  de la création contemporaine, administrativement et financièrement. On y « réseaute » aussi entre partenaires de la culture et du tourisme, localement, a lors qu’en France l’obsession est de créer des réseaux “entre soi”, des réseaux culturels, au niveau national et  régional. Pour la direction politique et administrative, c’est pire, car là où les pays étrangers ont des modèles de fonctionnement différents du nôtre, ou moins de patrimoine à conserver, l’appareil d’Etat est mois imposant. En France, environ  27 000 fonctionnaires pour le seul ministère de la culture, et pas même un “bureau “, plus petit échelon administratif, du Tourisme culturel pour traiter le thème!  Enfin, dans  la  formation  des conservateurs du Patrimoine,  la mission “conservation” se taille la part du lion. Pas d’ingénierie touristique ou de marketing pour répondre aux  questions “Pourquoi, pour qui conserver?” ,  « Pourquoi ce patrimoine est-il ouvert aux publics ? “.

VIII – Donner plus au patrimoine, sans revoir l’organisation actuelle ?

L’effort public en faveur du patrimoine, qui se monte à 1,5 milliard d’euros en 2010, est “important et légitime sur un plan économique et culturel”, déclare à l’AFP Françoise Benhamou, spécialiste de l’économie de la culture. “Mais il faut compléter cet effort en lui trouvant d’autres ressources”, ajoute-t-elle.

Comme pour l’Education nationale, la Santé, la Justice  ou le Logement, il s’agit de revoir en France les bases du système, sa santé, ses résultats, où va l’effort public, peut-on faire mieux ? etc.…avant d’y injecter d’autres ressources supplémentaires, à mon avis. Redéfinir les objectifs de la culture n ’a pas eu lieu depuis 10 ans, alors que le monde a radicalement changé, depuis 10 ans, c’est un truisme de l’affirmer (TIC; Comportemetns des visiteurs; paysé émergents…).

Notre avis est que, sauf exceptions que nous décrivons à “longueur de billets”  dans ce petit blog, les bases-mêmes du système ‘Patrimoine et musées » ne sont  plus  bonnes, en France, ou du moins tellement perfectibles, qualitativement et quantitativement,  que donner plus à la médiocrité du système actuel, ne ferait qu’entériner cette  accroitrait cette médiocrité.

CONCLUSION : MAIS QUE FAIT LE TOURISME  POUR LA CULTURE? Enfin nous terminerons par cette expression amusante,  cri du cœur de la Culture!

1 – « Mais que fait le Tourisme pour la Culture ?», me demandait, il y a quelques années,  une administratrice du patrimoine au ministère de la culture.

–  “Oh, trois fois rien”, lui répondis-je,” Juste transporter, accueillir, loger, nourrir, divertir plus de 150 millions de touristes et d’excursionnistes chaque année,  dont 76,8  millions de touristes étrangers (2009). Et  227 802 entreprises travaillent pour le Tourisme en France (Transport, Hébergement, Activités…) .Sans compter la promotion des sites culturels, qui coûte une petite fortune aux régions, aux départements et aux communes (CRT,CDT,OT) car elles ont toutes cette compétence.”

Sans industrie touristique, le nombre de visiteurs et les retombées cesseraient, et la fréquentation baisserait, le  patrimoine ne pourrait plus en “bénéficier”!

De plus,  « seulement » une cinquantaine de sites à visiter ont  “trop” de visiteurs pour leur capacité de charge . Pourquoi bâtir des mesures générales pour ce qui ne concerne que pour 0,1% des sites du patrimoine ? 50 seulement,  sur sur 43180 monuments protégés inscrits ou classés + 1212 musées de France . Et encore…Prenons le Louvre : la majorité de ses salles et espaces de visite  ne  sont pas surchargés, hors « circuit de la Joconde » et de  quelques autres phares de sa visite.

2 – Le tourisme va croître les prochaines années

Il y a de la marge : sur les 28 millions de touristes parisiens, notons que « seulement » 8,5 millions fréquentent le Louvre, chaque année, car les activités touristiques sont diverses, et la visite du Louvre ne représentent donc pas la moitié des touristes.  Car avec les nouveaux pays émergents, de plus, le Tourisme peut encore croître démesurément. D’autres pays préparent ces nouvelles arrivées. Un nouveau potentiel de plusieurs centaines de millions, cela n’arrive pas souvent, surtout que l’on peut les contacter directement ( via Internet).

– Mieux préparer leur accueil, mieux leur faire comprendre ce que nous voulons montrer, exposer, et leur proposer de nouveaux services : voilà notre marge de progression.

Voici, à notre avis, les sujets à aborder, plutôt que d’écrire de nouveaux Rapports et d’imaginer des “Solutions- Taxes” :

1 – L’innovation dans le tourisme et la culture : nouvelles bases, nouveaux produits, nouveaux développements ; Technologies et distribution, “experiential marketing”, etc…Et élaborer de méthodes de « mise en projet et en tourisme »;

2 – Développement économique et culturel : nouveaux réseaux de travail ; formations conjointes; questions d’éthique ;

3 – Le tourisme culturel en 2020 : projets à retenir, mise en oeuvre ; Qualité. Pour le patrimoine : que conserver? Pour qui? Revoir la Loi de 13, réellement, pas à la marge….

Pour en savoir plus : Rapport du Conseil d’analyse économique (CAE).Le Conseil d’analyse économique est composé principalement d’une trentaine d’économistes. Intitulé “Valoriser le patrimoine culturel français”, ce rapport rédigé par les économistes Françoise Benhamou et David Thesmar, a été remis le 1er mars au ministre de la Culture Frédéric Mitterrand. Commandé par le Premier ministre François Fillon, il propose de nombreuses pistes, dont certaines sont susceptibles de faire tiquer une partie du monde culturel mais aussi certains acteurs économiques.

B –  – LYON  : RECONVERSION DE L ‘HOTEL-DIEU EN BUREAUX ET HOTELS / Une promesse de bail à construction de 94 ans portant sur la rénovation de l’Hôtel-Dieu de Lyon, l’un des plus importants édifices du patrimoine historique lyonnais, a été signée le 22 février dernier, entre son propriétaire actuel, les Hospices civils de Lyon et la société Eiffage Construction.  La reconversion de cet édifice à ancienne vocation médicale, classé au titre des monuments historiques, prévoit, sur une surface totalisant 62 000 m2 (hors œuvre nette), un hôtel 5 étoiles, ainsi qu’un ensemble de bureaux et commerces.

Il s’agit d’un contrat complexe représentant quatre années de travaux, suivies de 90 ans d’exploitation du site. Le coût estimatif des travaux s’élève à 160 M€. Eiffage Construction, retenu pour ce projet en octobre dernier, est conseillé par le cabinet Racine Lyon avec Damien Richard et Nicolas Bois, associés, pour l’ensemble des négociations et qui intervient actuellement sur les différentes autorisations administratives nécessaires à la réalisation du projet.

Une nouvelle qui, comme nous le disions en introduction, n’a pas choqué les lyonnais, habitués maintenant à aller de l’avant.

C – LES NEWS : un billet un peu long, aujourd’hui, donc un Spécial NEWS la semaine prochaine sur les prochaines vacances et la prochaine saison! Avec, à notre programme:

Préparez vos vacances d’été : quelques comparatifs de prix en France et à l’étranger

Avez-vous un  un guide des courts – séjours?-

Le calendrier des principales foires d’art contemporain

Une exposition sur l’architecture éphémère à paris

Reprise : Près de 32 millions de Français sont partis en vacances en 2010. Où sont-ils allés ?

L’e-tourisme a le vent en poupe. L’an dernier, 12,1 millions de Français ont réservé leurs séjours sur Internet, soit 38% des vacanciers, indique le dernier baromètre Opodo. Le m-tourisme émerge.

La montée en puissance du commerce en ligne

–        Les prochaines expositions du Grand Palais, et notre choix.

Et tout ce qui est prévu, pour la Culture, à Turin pour fêter l’anniversaire de  l’Unité italienne. Epatant, vous verrez!

KEN LE TOURISTE PARFAIT

Ken avait termniné son  rendez-vous avec son entreprise de naissance, comme il l’appelait, Mattel USA. Il voulait leur faire comprendre qu’il avait repris sa liberté, que, en leur en déplaise,  Barbie n’était pas la reine du monde et qu’il préférait- et de loin!-voguer de continent en villes historiques, faire des affaires à tout casser et bien s’amuser avec ses nouvelles girlies ! Il était devenu un Touriste Parfait, dotés de  moyens surnaturels, comme vous le savez si vous suivez ses aventures . Un voyageur du monde, mais aussi de l’Espace-Temps,  téléporté au Moyen-Age ,  à l’anniversaire du King, Elvis, ou dans un palais florentin de la Renaissance. En sortant,  il avait une pêche d’enfer, et, avant son dîner  avec Anne ( Anne Lauvergeon, pas A. Sinclair, mes amis..), il allait se refaire un nœud de cravate éblouissant, pour plaire à sa Belle !Ils iraient en jet privé à Saint-Tropez. Elle était fatiguée…

Ken au Sezz et au Muse, à Saint Tropez  (Notre Photo volée!)

Ancien hôtel du Levant, le Sezz a été rénové par le décorateur Christophe Pillet en 5 étoiles ( ch. De 450 à 750€) et les 15 suites du  Muse bénéficient d’un Eco-Spa : www.muse-hotels.com et SEZZ , rout des Salins, ( la photo !!!) www.hotelsezz-saintropez.com

LEGENDE PHOTO DU HAUT /  KEN A HAMBOURG

Le grand port de l’Elbe, situé à six heures de navigation de son embouchure,  base avancée des exportations allemandes, est peu connu des français. Tous docks ont été rénovés, et sont devenus des habitations, des bureaux, des sièges sociaux de multinationales, des restaurants…Le plus important  musée de la Marine au monde, la célèbre collection Tamm,et surtout la philarmonique de l’Elbe sont es incontournables. Salle de concert de 2150 places qui ouvrira en 2012!  Hambourg veut en faire son symbole, comme le Guggenheim de Bilbao ou l’opéra de Sydney en Australie. Herzog § de Meuron, architectes, ont ajouté  un immense « glaçon » sur un bâtiment industriel des années 1960. H de M sont les architectes de la Tate de Londres et du stade Allianz Arena de Munich, du Young Museum de San Francisco.

Notons aussi que c’est à Hambourg que se sont installés notre plus brillante équipe de muséographes et spécialistes de l’enfance et de la culture, le philosophe et la conceptrice/réalisatrice Orna Cohen. Dieu est né en France, disent les allemands, mais constatons qu’il y abandonne souvent ses enfants les plus doués. Pas grave, d’autres pays peuvent faire leur bonheur !

En savoir plus : www.hamburg-turism.de ; Très bon hôtel au centre ville : www.hamburgsteinberger.de. Tél : +49 40 368060 . On peut déjeuner au Café de Paris : www.cafedeparis.net

4 Commentaires

1 ping

Passer au formulaire de commentaire

  1. Une autre analyse du rapport sur le blog de Jean-Michel Tobelem : http://blog.option.culture.marrot.org/?p=3518

  2. Petite réflexion (que je place également sur le blog de Jean-Michel Tobelem).

    Le Louvre, premier musée français en terme de fréquentation, est subventionné, pour son fonctionnement, à hauteur de 60% par l’Etat (rapport du Sénat 2007). Ses ressources propres s’élèvent à 73,9 millions d’euros (même source).
    Doubler le tarif d’entrée pour les étrangers, outre les problèmes que vous soulevez, permettrait au Louvre d’arriver à une part d’autofinancement d’à peine plus de 53 %. Pas de quoi changer la face du monde muséal !
    Reverser une partie des recettes des gros musées aux petits ne changerait pas grand chose non plus au système car il ne s’agit en aucun cas de « bénéfices » (les gros musées doivent toujours être subventionnés).

    Connaissez-vous des musées qui s’autofinancent intégralement ? Personnellement, je n’en connais aucun. Mais même si penser que des musées puissent être rentables sur le plan strictement financier est pure utopie, il n’en demeure pas moins vrai que la part d’autofinancement de nombreuses structures doit pouvoir être augmentée. Par ailleurs, les retombées positives des musées sont nombreuses et doivent également être prises en compte dans un bilan sur la place du musée dans la société (éducation, tourisme, identité culturelle, image d’un territoire, rôle social, promotion de nouveaux talents, développement économique, détente, etc. – cf. travaux de François Mairesse).

    Faut-il que les musées intégrent une double démarche marketing et touristique (pour ceux qui ne s’y sont pas mis) ?
    C’est absolument nécessaire pour leur survie, mais sans pour autant renier leur vocation patrimoniale car :
    « Si les musées attirent les touristes et stimulent les affaires, ce sera toujours moins que les casinos. » Goodman et Elgin, 1990.

    Pour une analyse de la dimension stratégique du processus muséal à partir d’une étude de cas :
    http://www.cerfe.com/media/pdf/Rousseau05PhD.pdf

    • Hermine de saint albin sur 25 mars 2011 à 19 h 36 min

    Votre analyse a vraiment le mérite de “po-si-ti-ver !”, et de montrer la voie vers des solutions plus innovantes, et qui tourneraient le dos à un système qui semble de toutes façons avoir atteint ses limites…
    Une petite précision toutefois, concernant la taxe de séjour : celle-ci n’est pas limitée aux hôtels mais concerne tous les hébergements marchands (cf : http://www.taxedesejour.fr). Mais la limite de cette mesure d’augmentation de la taxe de séjour reste néanmoins réelle : comment obliger les quelque 2000 collectivités locales qui perçoivent cette taxe à la reverser intégralement à l’entretien et à la valorisation du patrimoine ?

    • olivier sur 27 septembre 2012 à 17 h 07 min

    Merci de nous avoir fait découvrir ce rapport très intéressant.

  1. […] TOURISME – CULTURE TOURISME ET DEVELOPPEMENT –  STRATEGIES DES ELUS ET PROFESSIONNELS –  LA VALORISATION DU PATRIMOINE — LE TOURISME DOIT PAYER ! –  UN MILLIARD DE TOURISTES DANS LE MONDE EN 2012 – UNE […]

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.