Le Louvre d’Abu Dhabi

Ken et son double : l'Orient (Voir légende en fin de billet).

Le dimanche 21 avril dernier fut un grand jour à Abu Dhabi, capitale des Emirats Arabes Unis, avec l’inauguration de « Naissance d’un musée », l’exposition inaugurale du futur Louvre, soit 130 œuvres magistrales exposées dans le Centre de Manarat sur l’île culturelle de Saadiyat. Choisie pour donner une première idée de la collection universelle constituée par l’Emirat pour son musée, l’exposition est aussi un premier pas vers cette ville-monde qu’ambitionne devenir Abu Dhabi. Que veulent les dirigeants de l’émirat ? Où placent-ils  la culture dans leurs stratégies ? Voici un premier décryptage.

I- QUE DIT L’EXPOSITION du LOUVRE ? Qu‘« Il n’y a eu ni censure ni limite » pour les acquisitions et pour l’exposition, d’après son excellence Mubarak Hamad Al Muhairi. Rapprocher les cultures, les civilisations, les religions de l’Orient de celles de l’Occident et de l’Asie, tel est le propos de l’exposition, dont les oeuvres proviennent de trois continents et couvrent une période allant du VIe siècle avant notre ère jusqu’au XXe siècle. Le parti-pris  est donc de créer passerelles entre passé et présent, entre grande peinture et arts décoratifs, manuscrits ou enluminures. – La confrontation et les rapprochements sont  permanents dans l’exposition :  un Coran mamelouk jouxte une Torah yéménite ou une “Vénus et nymphes au bain” ; le « Jeune Emir à l’étude », (Osman Hamdi Bey) dialogue avec les toiles de Manet, de Gauguin, de Magritte et de Picasso; un tableau de Paul Klee inspiré d’un voyage en Tunisie, qui a été choisi comme affiche, est proche de Cy Twombly ; « Anthropometry » de Yves Klein, voisine avec « La princesse Bactiane » et une  une idole d’Asie centrale du IIIe siècle avant Jésus Christ. Les œuvres les plus rares, comme ce Mondrian de 1922 (adjugé à l’Emirat par Christie’s pour 21,5 millions d’euros), témoignent enfin des moments-clefs des différentes cultures, tels ces deux vases de Christofle exposés en 1889 à l’exposition universelle de Paris, ville-phare à l’époque, avec Londres, de la révolution industrielle.

Le Louvre de Jean Nouvel (Maquette)

II- L’INGÉNIERIE FRANÇAISE : l’architecte retenu pour les 24.000 mètres carrés du projet est Jean Nouvel (Voir le projet ici). Le projet culturel et scientifique a été réalisé par les équipes de l’Agence France Museum, qui accompagneront la naissance et le développement du musée les prochaines années (Fonctionnement ; Recherche, Formation supérieure aux métiers culturels et à la gestion des œuvres…)  ont été mis en place par l’Ecole du Louvre et la Sorbonne Abu Dhabi. Enfin le chantier des acquisitions , ouvert en 2009, est aussi accompagné par l’agence France-Muséums, filiale du Louvre, qui fédère les établissements nationaux suivants : Louvre, Centre Pompidou, Orsay, RMN-Grand Palais, BNF, Quai Branly, Guimet, Rodin, Versailles, Chambord et l’Ecole du Louvre. Ce partenariat n’est évidemment pas “exclusif” et n’empêche nullement d’autres musées ou sites culturels français de participer au développement muséal d’Abu Dhabi.

1 – Un Accord intergouvernemental de trente ans entre la France et les Emirates  En 2007, les Emirats arabes unis et le ministre de la culture Renaud Donnedieu de Vabres ont signé un accord portant sur un échange de compétences et de services évalué à 990 M€ qui seront payés par Abu Dhabi à l’Agence France Museum et sont répartis sur trente ans comme suit :

165 millions d’euros sur vingt ans pour l’expertise de France-Museums sur le programme scientifique et culturel, l’architecture, la muséographie, l’accueil du public, la Formation professionnelle, etc…

190 millions sur dix ans pour les musées français prêtant des œuvres au Louvre Abu Dhabi. Le Louvre d’Abu Dhabi bénéficiera de 300 prêts d’œuvres françaises à son ouverture, puis ce chiffre diminuera progressivement sur dix ans, le temps que le jeune musée étoffe sa propre offre ;

195 millions sur quinze ans pour l’organisation des expositions temporaires (4 par an au Louvre d’Abu Dhabi) ;

400 millions sur trente ans pour l’utilisation du nom Louvre.

40 millions par an pour constituer la collection.

Le jour de l'inauguration avec Aurélie Filipetti

En conclusion, le Louvre et l’exposition forment bien, comme dit lors de l’inauguration par les officiels « un grand projet de diplomatie culturelle, exemplaire pour l’image de la France et révélateur de la volonté des autorités locales de faire évoluer leur pays ». Car le projet culturel de la ville prend place dans un immense chantier d’urbanisme, qui va multiplier la population actuelle par cinq d’ici 2030.Une nouvelle organisation administrative a été mise en place, par souci d’efficacité et de compétitivité face aux « concurrents » du monde qui prennent aussi la Culture comme langage des relations diplomatiques et du développement économique. En particulier la concurrence des voisins régionaux (Dubai ou le  Qatar…) et celle des autres continents ou pays émergents (Chine, Corée ou Amérique latine).

III- ADTCA/ FUSION TOURISME ET CULTURE : Abu Dhabi Tourism Authority devient Abu Dhabi Authority for Tourism and Culture : un pas de plus vers le tourisme culturel, certes, mais aussi vers le Tourisme d’Affaire

1)La fusion : le 12 février 2012, le président des EAU Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan a annoncé la création de l’Abu Dhabi Authority for Tourism and Culture, fusion de l’ADTA (Tourisme) et de l’ADACH (Abu Dhabi Authority for Culture and Heritage). L’ADTCA a tout fusionné : les projets et les équipes du Tourisme et de la Culture.Et au passage elle a redéfini ses missions culturelles : 1– préserver, protéger et gérer le patrimoine culturel de l’émirat et le promouvoir auprès des visiteurs du monde entier. Organiser en conséquence le travail juridique et réglementaire pour cette préservation, conservation /diffusion  du patrimoine ; 2– Suivre les chantiers de création de musées : Louvre, Guggenheim, etc.. ; 3– Créer des événements en organisant des conférences, des expositions et des festivals ; 4 – Accompagner la gouvernance juridique et financière de ces actions par des recrutements et la création de services : formation ; actions de sensibilisation à long terme auprès des publics, dont les scolaires et des étudiants.

Guggenheim Abu Dahbi_Courtesy of Gehry Partners

2) LES PROJETS DES MUSEES SUR L’ ILE DE SAADIYAT : l‘île de Saadiyat (en arabe : جزيرة سعديات soit “île du bonheur”) est une île de 2700 hectares située 500 au mètres au large de l’île-ville d’Abou Dhabi.Saadiyat fait l’objet d’un grand programme d’aménagement visant à en faire un gigantesque complexe touristico-culturel. L’île comprendra ainsi des résidences, hôtels de luxe, marina et terrains de golf mais également tout un quartier culturel, l’émirat souhaitant faire de l’île un centre culturel de renommée mondiale.Parmi les projets culturels annoncés ou en cours : en  plus du musée du Louvre Abou Dabi, en coopération avec le musée du Louvre de Paris et construit par Jean Nouvel,  sont également en chantier :• Un musée d’art moderne ou musée Guggenheim Abou Dabi, dont le bâtiment sera construit par Frank Gehry et dont l’achèvement pour un coût de 400 millions d’euros est prévu pour 2015 • le Musée national Sheikh Zayed consacré à l’histoire des Émirats et confié à Norman Foster• Une cité des arts (Performing Art Center)construite par Zaha Hadid• Un musée maritime, construit par Tadao Ando• un grand hall de concert• Un campus de la New York University.
3) LE TOURISME fer de lance : l’ADTCA a considérablement développé son tourisme d’affaires avec un nouveau Bureau des conventions en mars 20013. L’Emirat crée des liens avec l’industrie, lui propose son soutien financier ou autre et rêve d’un classement (Association des congrès internationaux) dans le top 50 mondial des destinations « affaires » d’ici 5 ans.  Le développement accéléré de la capacité d’hébergement (Accor a ouvert cinq nouveaux hôtels à Abu Dhabi en 2012) et  des infrastructures (Nouvel aéroport ou pont de Zaha Hadid).Bref, les retombées directes du MICE devraient progresser de +7% annuellement au cours des huit prochaines années, selon des données de l’ADTCA (Abu Dhabi Tourisme & Culture Authority). Elles pourraient atteindre 5,1 milliards d’AED (1 milliards €) d’ici 2020.L’autorité L’Autorité dispose de dix bureaux de représentation à l’étranger, en Australie, Chine, France, Allemagne, Inde, Italie, Russie, Arabie saoudite, Royaume-Uni & Irlande et aux USA.

Projet d'Abu Dhabi (Plan 3030) : presqu'île, gratte-ciels, "districts" et "blocks"...Cela ne vous rappelle rien?

IV- QUELLE STRATÉGIE ? ABU DHABI EN 2030, UNE NOUVELLE NEW-YORK ? La ville devrait passer de 1 million à 5 millions d’habitants en 2030. Le plan stratégique d’Abu Dhabi 2030 est un  Plan-cadre de l’avenir de la structure urbaine qui a été publié en Septembre 2007 . Présidée par Son Altesse Cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan , prince héritier d’Abou Dhabi et président du Conseil exécutif d’Abu Dhabi ( Voir sa photo ci-dessous) , le Dhabi Urban Conseil Abu Planning y a défini, avant la crise, l’avenir éco-urbain de l’Emirat, avec une priorité au développement durable. Infrastructures,  constructions de nouveaux districts, quartiers (blocks ) logements, planification communautaire et qualité de vie : le Conseil urbain de  Planification a donc adopté les meilleures pratiques dans le monde (Cf. les « Creative Cities ») et dévoile à chaque page du Plan une ambition inouie.

– La Culture et l’Education (1) sont à la fois peu visibles, dans ce projet d’ensemble, et ne font l’objet ni d’un chapitre, ni d’un focus particulier. La culture et l’Education tiennent, dans le plan, une place de « sine qua non  incontournables », comme si toute planification, aujourd’hui, ne pouvait se passer de culture et de l’Education pour « penser la ville de demain ».Le Louvre s’insère dans ce schéma non pas comme un « objet isolé », mais comme un élément structurant d’un  parcours général pour définir la ville, aujourd’hui. Pas de culture, pas de subvention!, disait la Bretagne hier (cf . notre billet de la semaine dernière). Pas de culture, pas de ville et pas de visiteurs, semble affirmer Abu Dhabi en prenant le chemin de devenir une vedette mondiale de l’urbanisme, de la culture et du tourisme  pour gagner la compétition.  (1)Education : les programmes de partenariat et de formation sont aussi très riches de promesses, voir ICI . Avec des créations d’antennes internationales : Université d’Al-Ain ; Université de New York ; Higher Colleges of Technology ; New York Film Academy ; Université Paris-Sorbonne Abu ;Indian School Abu Dhabi ; Programme scolaire avec le Brésil, etc …

A LIRE POUR EN SAVOIR PLUS : Le Louvre d’Abu Dhabi : les collections présentées. La  Stratégie de la ville d’ici  2030.Les Echos 24/04/2013, Martine Robert . Saadiyat, le district culturel.Le Louvre sur le site officiel d’Abu Dhabi . Saadiyat sur Facebook; Twitter@TCA_AbuDhabi et #LouvreAbuDhabi et #Manara. Voir aussi, pour la  Fusion Tourisme et Culture, le Quotidien du Tourisme en ligne du 14 février 2012 et le site d’Abu Dhabi. Contact Presse TCA Abu Dhabi: Mitra Birgani , Media Coordinator. Je remercie ici tout particulièrement l’équipe de la presse, aussi charmante que dévouée et professionnelle!Mes contacts : vhubert@tcaabudhabi.ae et ines.detrogoff@interfacetourism.com.

 

KEN LE TOURISTE PARFAIT

Ken n’avait plus sa tête de Touriste parfait, ce jour-là : les présidents de la France et de la Chine  l’avaient invité à se joindre à eux, mais il ne savait pas pour quel rôle : potiche US pour faire bien dans le tableau? Faire-valoir? Peu importe…Il devait s’appliquer, comme à son habitude, pour illustrer de façon positive sa propre épopée : le meilleur voyageur du monde, le meilleur travailleur qui soit, pour fabriquer ces retombées charmantes, celles de l’économie, sur son passage. Voyant que Barbie Chérie causait avec Valérie, il quitta ses deux mentor pour les  inviter à prendre un apéro.De ce “monde d’hommes”, que pensaient-elles?, leur demanda Ken  avant de passer la commande…

Légende des photos: Ken et son double, l’Orient ( en haut) . Ce portrait est une gouache, miniature du XIXéme siècle (Iran). Rompant avec l’interdit religieux de représenter l’homme, des écoles de miniatures sont nées de l’Inde à la Perse. (In : Beaux- Arts Magazine, sept. 2012, page 105).

et LES HOMMES DE LA SITUATION A ABU DHABI!

Mubarak Hamad Al Muhairi

Mubarak Hamad Al Muhairi est le directeur général d’Abu Dhabi Tourism & Autorité de la culture et directeur général de Tourism Development & Investment Company, devenue ADACT par la fusion des deux organismes. Al Muhairi siège au conseil d’Abu Dhabi National Exhibitions Company et Etihad Airways. Il a complété ses études en génie civil à l’Université Emirats Arabes Unis et est titulaire d’une maîtrise en gestion de l’ingénierie de Portland State University, USA.

 

Sheikh Sultan

Cheikh Sultan bin Tahnoon Al Nahyan est président d’ Abu Dhabi Tourism & Culture Authority (TCA Abu Dhabi). Membre du Conseil exécutif de l’émirat d’Abu Dhabi, il est également Président de l’Abu Dhabi National Exhibitions Company, d’Al Ain Wildlife Park and Resort et du Comité de développement de la région de l’Est. Il siège au conseil d’administration de l’Agence Abu Dhabi pour l’environnement et est directeur général de la Fondation des Emirats pour la philanthropie.

 

Son Excellence Khalifa ben Zayed Al Nahyane, né le 25 janvier 1948, est Emir d’Abu Dhabi et Président des E.A.U, les Émirats Arabes Unis. Il a été nommé en 1969 prince héritier d’Abu Dhabi par son père, Zayed ben Sultan Al Nahyane. Il lui a succédé à la tête de l’Émirat et à la présidence de la fédération le 3 novembre 2004. Il partage la gouvernance avec Mohammed ben Rachid Al Maktoum, Premier ministre et émir de Dubaï, et son frère Mohammed ben Zayed Al Nahyane, prince héritier d’Abou Dabi et ministre de la Défense.

DES PHOTOS!

I – Le futur musée  II– Dans l’exposition, quelques oeuvres   III – Abu Dhabi 2030!

I- Le futur musée du Louvre d’Abu Dhabi

Le projet de Jean Nouvel (Ouverture en 2015)

Intérieur du futur musée

Et la future entrée

Le musée aura une superficie d’environ 24 000 mètres carrés, dont 6000 consacrés aux collections permanentes et 2000 aux expositions temporaires.
Le musée comprendra :•
Des réserves suffisantes pour l’organisation des prêts et des expositions temporaires et pour l’accueil de la future collection permanente du musée. Ces réserves répondent aux normes internationales de conservation et bénéficient d’un équipement correspondant à l’évolution technique la plus récente dans ce domaine;• Un auditorium destiné à accueillir une programmation culturelle pluridisciplinaire;• Un centre de ressources pédagogique, scientifique et de recherche à l’usage de la conservation du musée et du public;• Des espaces pédagogiques pour adultes;• Un musée des enfants;• Des équipements de confort et d’accueil au public, notamment un restaurant et un café;• Un atelier de conservation et de restauration.

II- DIX  ŒUVRES,  choisies parmi les 130 présentées dans l’exposition inaugurale (22 avril-20 juillet 2013). Amusons-nous comme le fait l’exposition,  à confronter les artistes, les époques et les les continents (Photos du texte d’appui pour les médiateurs, conférenciers, guides de l’exposition, à voir ici)

Istanbul, 1842–Galatasaray Islet, 1910) A Young Emir Studying- Istanbul, 1878- Oil on canvas

Perhaps Takht-i-Bāhī or Sahrī-Bahlol, Gandhāra region – Present-day Pakistan- Second–third century CE Schist

Paul Gauguin (Paris, 1848–Atuona, Marquesas Islands, 1903)- Children Wrestling- July – 1888- Oil on canvas

Black Figures Amphora – Attributed to the «Antimenes Painter» – 520 BC E Ceramic

Equestrian Portrait of Maharao SheodanSingh of AlwarAlwar, Rajasthan, India . 1863- Opaque watercolour with gold highlights on paper

Manufacture Royale de Beauvais- Tapestry of the Story of the Emperor of China : The Emperor SailingBeauvais, FranceLate seventeenth century–early eighteenth century- Woven in wool and silks

Alexander Calder (Lawnton, 1898–New York, 1976)

Cy Twombly (Lexington, Virginia, 1928–Rome, 2011)- Untitled I–IX- Italy- 2008- Acrylic on canvas© Cy Twombly Foundation

Jacob Jordaens (Antwerp, 1593–1678)- The Good Samaritan- Antwerp, Belgium. 1616

Paul Klee (Münchenbuchsee, 1880–Muralto, 1940)- Oriental Blis Bern, Switzerland 1938- Oil paint and tempera on paper glued to burlap.

Giovanni Bellini (Venice, c. 1430–1516)- Madonna and Child- Venice, Italy, 1480–85  – Oil on panel

III- MAQUETTE DU DÉVELOPPEMENT A VENIR DE SAADIYAT

On reconnait la coupole du Louvre, l’aspect organique du futur musée de Zaha Hadid. Tout au fond, le musée de Franck Gehry ci-dessous:

Et pour terminer, voici Abu Dhabi en 2030! (Photo du passionnant Plan stratégique de développement,  cité dans l’article) 


2 pings

  1. […] « Le Louvre d’Abu Dhabi […]

  2. […] de l’excellence,  comme nous l’avions déjà annoncé dans un billet du blog en 2013 sur ce Louvre d’Abu Dhabi qui était en préparation. D’ailleurs, passer un contrat il y a dix ans, avec Le Louvre, pour l’ingénierie, le choix […]

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