Innovation culturelle et transformation des villes

L’interaction de l’art et de la technologie dans l’espace public peut nous engager de différentes façons, et voici aujourd’hui trois expériences à vivre, partager et raconter : des murs animés, des balançoires musicales et les escaliers en forme de piano magique!

– Rapprocher les habitants et les touristes est l’un des paris du Tourisme durable, et la Culture y répond souvent de façon positive : partager une création artistique, jouer, expérimenter le monde « autrement » est toujours une surprise et un plaisir à goûter seul, entre amis ou en famille mais aussi plus collectivement, entre voyageurs, pour faire connaissance.
– Les artistes, vous pourrez le constater sur ces très courtes vidéos, nous proposent une nouvelle relation avec l’espace public, une nouvelle utilisation d’un mobilier urbain car eux-mêmes ont déjà trouvé quelques réponses de transformation de l’espace urbain.
Merci à Hugh McElveen et bravo pour son très bel article « Transformation : numérique et art dans un environnement urbain ». Merci à Fabrice Thuriot, Biljana Mickov et Jean-Michel Tobelem pour leur bel ouvrage (276 pages) : Innovation culturelle et transformation des villes, dont je reprends le titre pour ce billet. (Ouvrage paru en mars 2019 aux éditions de l’Harmattan , édité aussi en ligne).

1- REGARDER SWEATSHOPPE: Faites-vous même votre œuvre d’art sur les murs ! Des graffitis de lumière, donc éphémères, ou comment l’ordi et la lumière ont remplacé les pinceaux ou les bombes, et les couleurs !

SWEATSHOPPE Kollage Kiosk from SWEATSHOPPE on Vimeo.

Sweatshoppe (Blake Shaw et Bruno Levy)Lien de la vidéo au cas où…
Analyse de d’ Hugh McElveen (extrait) : « Le duo multimédia utilise des performances vidéo interactives pour projeter des images en évolution rapide « peintes » sur les murs et les unes sur les autres en temps réel. Leur travail, axé sur la technologie, est une relation symbiotique entre l’art et la technologie. Ils font valoir que les façades architecturales augmentées deviennent une plateforme sociale interactive. »Chacun pourra s’exprimer et répondre à un message…
2- INTERAGIR : « 21 BALANÇOIRES est une installation de balançoires dans l’espace public, et plus il y a du monde sur les balançoires , plus le son devient fort, prenant, , et, parait-il, plus les personnes qui participent passe du rôle d’observateur passif à celui de un collaborateur actif. « Un sentiment de communauté et de propriété de l’espace » voit le jour (cf le journal « Tous Les Jours »,
Durée : 0 :37mn-Lien de la vidéo ICI sur Youtube.

– Vivez une expérience de collaboration musicale : le balancement produit une note et la participation de tous fait naître une mélodie !” Les 21 Balançoires ont été conçues sur mesure pour la promenade des Artistes du Quartier des spectacles. Cette œuvre a été créée par Daily  en collaboration avec Luc-Alain Giraldeau, professeur de l’UQAM, spécialiste du comportement animal, et Radwan Ghazi Moumneh pour la mise en musique de cette installation ludique.
Les oscillations sont reliées aux capteurs et, lorsque la balançoire déplace chaque capteur, une note musicale unique est jouée. Pour faire des mélodies, les participants doivent coopérer avec leurs mouvements. Les collaborations se produisent à travers les âges et les cultures, créant des interactions sociales qui ne se produiraient pas normalement. Plus les gens se balancent, plus les mélodies deviennent complexes et plus la coopération devient l’un des objectifs de l’espace public. »

3- UN  ESCALIER -PIANO ! « Piano Stairs » de Fun Factory, le public devient le compositeur.(1 :47 mn)

L’objectif était d’encourager l’utilisation des escaliers: pari réussi, d’après la vidéo (Lien YouTube au cas où).  ! L’escalier à côté de l’escalator de la station de métro d’Odenplan, à Stockholm, fut transformé en un clavier géant avec pour chaque marche, un capteur placé sous un revêtement noir ou blanc qui ressemble à un piano. On peut donc influencer les passants et surtout les « faire jouer » sans risques et les arts audiovisuels contribuent à transformer l’utilisation de l’espace public. Se pose la question, comme le dit Hugh McElveen,  de transformations qui deviendraient durables et créeraient du lien. Politiquement, « en créant des communautés plus fortes et de nouvelles relations entre les citoyens, quels sont les problèmes sociaux qui pourraient en résulter ? ». De quoi réfléchir pour l’été! Lien  pour The Fun Theory sur Facebook.

L ‘ARTICLE DE HUGH MC ELVEEN Sans doute parce que l’auteur de l’article est lui –même un artiste qui a beaucoup travaillé comme éducateur sur l’exclusion sociale et connait les limites de l’espace « public », j’ai bien aimé ce qu’il a retenu qui fédère plutôt que d’exclure. Non seulement ces dispositifs rassemblent, mais, au-delà des habitants « entre eux », ils peuvent aussi relier des habitants avec et ceux du monde entier, un peu partout, à la ville comme à la campagne.
– Et puis l’article ne se limite pas à des exemples d’intervention de l’ art et de la technologie dans l’espace publiccar il analyse aussi ADVENTURE 1, de La Coney Theatre Company de Londres, qui explore la place du citoyen dans la société contemporaine et les sources de pouvoir et de surveillance ; « Fally Like Ash » (Cartographie- fusion de la lecture virtuelle et physique de l’espace et de la relation en une seule expérience pour explorer le chevauchement entre les deux mondes). 3- Les « Soundcities » de Stanza l (Le public apporte des sons à un site Web de base de données open source). 4- « A Fork In The Road » de Pan Studios, qui demande aux participants d’effectuer des choix en réutilisant le réseau routier urbain existant. 5- « Fallenfruit.org »qui « encourage tout le monde à récolter, cartographier, planter et échantillonner des fruits publics. »

CONCLUSION :  ET DEMAIN ? demande Hugh McElveen, qui répond : « Des artistes comme « Sweatshoppe » sont à l’avant-garde des développements techniques en adaptant les techniques existantes pour créer de nouvelles formes d’expression. Dans d’autres domaines, de nouvelles technologies telles que la réalité augmentée et l’intelligence artificielle ont commencé à transformer notre relation avec l’espace public et avec autrui. » Et il nous met en garde sur un point peu évoqué hors milieu professionnel : quand on conçoit une expérience, un objet ou une application : penser au pire ! « Le jeu Pokemon Go montre que les développeurs n’ont pas envisagé ses utilisations antisociales […] Cependant il semble que ces développements commencent à aller plus rapidement que la société civile ne peut les intégrer. Or les développeurs doivent penser au-delà des paramètres d’utilisation légitime ».
ET VOUS, mes amis, COMMENT VOYEZ VOUS DEMAIN, pour les Transformations du numérique et de art dans leur environnement et leurs interactions sociales? Partageons de nouvelles expériences, de nouvellees analyses, nos espoirs ou nos craintes, ce peit blog est fait pour ça! 

POUR EN SAVOIR PLUS
1- « Transformations : numérique et art dans un environnement urbain »est le titre de l’article d’ Hugh McElveen auquel j’ai emprunté les trois exemples. Cet article est situé pp.203- 216 à la fin de l’ouvrage à la fin de l’ouvrage « Innovation culturelle et transformation des villes »

2- INNOVATION CULTURELLE ET TRANSFORMATION DES VILLES – par Fabrice Thuriot, Biljana Mickov – Collection Gestion de la culture dirigée par Jean-Michel TOBELEM.
Présentation de l’ouvrage par l’éditeur : Chaque ville innove et se transforme selon son cycle de développement. En effet, toute ville possède des capacités et des ressources humaines, matérielles et symboliques qui lui permettent de devenir ou redevenir une ville innovante. Des innovations ne sont pas forcément des nouveautés mais avant tout de nouvelles façons de voir les problèmes et de les traiter. Elles peuvent être favorisées par des visions, des projets, des musées, des festivals, des centres (socio)culturels, des aménagements urbains, l’architecture, le patrimoine… De l’Europe au Québec, cet ouvrage croise les cultures slaves, latines et anglo-saxonnes dans des approches globales ou spécifiques de la créativité de la ville.
3- PRÉSENTATION DES DEUX AUTEURS DE L’OUVRAGE ET DE HUGH MCELVEEN : Biljana Mickov est chercheuse en politiques culturelles. Elle est rédactrice en chef à l’Institut de la culture de la province autonome de Voïvodine, en Serbie. Fabrice Thuriot est chercheur en politiques culturelles au Centre de recherche Droit et Territoire de l’Université de Reims Champagne-Ardenne, en France. Hugh McElveen a été artiste visuel et éducateur pendant 20 ans Il enseigne les études critiques au Moyen-Orient et travaille sur un projet de film documentaire. Ses travaux portent sur les citoyens marginalisés et leur rôle dans leur propre représentation, tandis qu’avant tout Hugh travaille sur la calligraphie et le son asiatique.s
Broché – format : 13,5 x 21,5 cm ISBN : 978-2-343-16797-8 • 18 mars 2019 • 276 pages -EAN13 : 9782343167978 -EAN PDF : 9782140116988 –EAN ePUB : 9782336867755- Licence accordée à Evelyne LEHALLE ip:2.15.212.190
NOTRE PHOTO Illustration de couverture : © Kevin Abosch. Détail de “ManhattanProxy” (2018) de Kevin Abosch Maquette de collection :Rachel Dudouit Editions de L’Harmattan, 2019- ISBN : 978-2-343-16797-8

———————————– 

KEN LE TOURISTE PARFAIT était enchanté de ses vacances : balançoires musicales, escalier-piano, graffitis virtuels : il avait enfin de quoi rêver, penser, s’amuser. Il sirotait son jus de pamplemousse tout en élaborant divers scénarios pour contrer la future crise économique ( Ken est un  touriste Parfait donc il ne doit jamais perdre le nord…) quand son ex, Barbie Chérie, fit une superbe entrée dans son nouveau maillot de bain « Il te plait ? »… S’il répondait seulement OUI !, ça ne suffirait pas….

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.