La Culture pour tous, quoi de neuf?

S’il vous semble que l’on a déjà tout dit sur la démocratisation culturelle, vous allez être surpris ! Car, depuis quelques années, de nouvelles figures apparaissent, en France, qui proposent des solutions aux  inégalités culturelles et  comportements des publics. Nous partirons tout d’abord au Canada, pour y voir de l’art dans l’espace public, accessible à tous.  Puis, avec  l’exemple d’Arty Farty, à Lyon, nous vous présenterons un vrai laboratoire d’idées et d’inventions pour l’accueil des visiteurs, l’organisation d’offres nouvelles ou des modèles de gestion agile . De nouvelles compétences, mais aussi de nouveaux métiers sont en train d’émerger grâce à ces multiples hybridations : partez à leur rencontre avec nos pistes en conclusion! Notre Cadeau-Bonus : une idée de cadeau pour la Fête des mères, idée soufflée par Ken le Touriste Parfait!
I- PING PONG ENTRE CONTINENTS 19-20-21 mai 2017!
Les bonnes réputations se font à toute vitesse, et nous voyons qu’aujourd’hui les Géants de Nantes (Royal de Luxe) ont été invités à faire un petit tour à Montréal, qui fête son 375 éme anniversaire ! Après l’Europe, l’Islande, la France et la Chine, les Géants de la compagnie Royal de Luxe débarquent à Montréal avec une création spécialement conçue pour cet anniversaire dans sa programmation . Les amis du Québec vont certainement aimer leur poésie et leur grande ingéniosité!
Bien sûr les échanges culturels sont un grand classique des relations entre pays qui échangent les spectacles et accueillent des artistes en permanence, mais rarement lors de célébrations comme un « anniversaire » où l’on célèbre plus volontiers les gloires locales, dont Montréal est aussi riche ! Notons aussi que cette invitation permettra d’allonger la longue liste des modèles que nous exportons, du Puy-du-Fou ( en Chine, aussi !) aux  architectures des musées (Jean Nouvel, notre star-architecte, qui en construit dans le monde entier). Enfin ce bel exemmple pour redire, une fois encore,  avec Jean Blaise et Jean Viard, que la Culture dans l’espace public est tout de même beaucoup plus accessible que celle proposée dans des lieux fermés.
VIDEO (Durée : 01 :41):  Bande –annonce de l’arrivée des Géants de Royal de Luxe à Montréal les 19-20-21 mai prochain! Plus de détails sur le spectacle, .

II- NOUVEAUX MODÈLES DE GOUVERNANCE DES ÉVÉNEMENTS CULTURELS
Nous prendrons pour nous guider sur ce sujet le travail de l’Association Arty Farty, à Lyon, lorsqu’elle s’empare de l’ espace urbain. « Bien sûr, Arty Farty a pu déranger les institutions bien établies,dit Georges Kepenekian, premier adjoint de Gérard Collomb, ex-à la mairie de Lyon, chargé notamment de la culture. Mais l’équipe a su agréger des énergies et se faire accepter. »
1- INVENTER, FÊTER, PENSER : en quête de systèmes d’autofinancements originaux, Vincent Carry multiplie les initiatives pour rallier les jeunes, favoriser le lien social et faire vivre les friches.(Voir l’article de Télérama Publié le 10/11/2016 auquel nous avons emprunté nos infos,  ici.)

2- NUITS SONORES 23 au 28 mai 2017 Nuits sonores,qui reçoit plus de cent trente mille spectateurs à chaque édition, est un  festival de musique électronique né en 1999, qui depuis 2002 ,s’installe dans des friches . Ce qui nous intéresse, c’est que Vincent Cary, qui dirige Arty Farty, est arrivé à autofinancer son Festival à hauteur de 61% et à bouleverser, grâce à des partenariats,   tout ce que peut apporter un Festival.
Quelques faits :
a) – Nuits sonores s’autofinance aujourd’hui à 61 %.”
Arty Farty est chargée des travaux pour mettre les Friches en conformité afin d’accueillir les publics — la Métropole se charge d’évacuer les vestiges industriels. « Nuits sonores s’autofinance aujourd’hui à 61 %, grâce à la billetterie et aux recettes annexes comme le bar,” dit  Vincent Carry, mais aussi d’autres activités. “Sponsors et mécènes privés apportent 22 % du budget. Les subventions de la Ville, de la Région et de l’Europe n’en représentent plus que 17 %. Quant à celle de l’Etat, via la Drac [Direction régionale de l’action culturelle], elle s’élève à 0,25 %… » .Certains des lieux qui ont abrité le festival se sont reconvertis en espaces culturels pérennes (La Sucrière dans le nouveau quartier Confluence en bords de Saône).

b) Ressources propres et Partenariats « En fondant son développement sur des ressources propres et sur des partenariats solides, Arty Farty s’est donc affranchi de l’aide publique. Nuits sonores s’est exporté à Tanger, au Maroc, avant de s’inviter, l’an prochain, à Bruxelles et en Colombie. Depuis 2011, le festival s’enrichit de l’European Lab, forum d’échanges sur les pratiques culturelles organisé en marge des concerts. Aux côtés de sept autres organisateurs de festivals européens ¬Sónar à Barcelone, Reworks en Grèce ou Elevate en Autriche…- , Arty Farty a créé la plate-forme We are Europe, avec le même objectif de partage d’expériences. », dit Juliette Bénabent dans son très bon article de Télérama.

III- De NOUVEAUX MODÈLES DE DIFFUSION et de  PRODUCTION
Il ne s’agit pas de « brader la culture » mais, comme le dit V.Carry, de retrouver de l’autonomie pour, en particulier, moins « arroser là où il pleut » et participer à la lutte contre l’inégalité de l’accès à la culture.
Car V.Carry a  réfléchi à ces  inégalités culturelles et fait ce constat assez tragique que les financements publics n’allaient pas forcément à ceux qui en avaient besoin:

En décembre 2015, V.Carry  disait dans   Libération, les « politiques et stratégies culturelles [sont] majoritairement bâties au service […] des populations les plus protégées, âgées, des centre-ville ». Il dénonçait ainsi une forme d’ « entre-soi » de  cette « l’aristocratie culturelle » qui monopolise le gros des budgets de l’offre culturelle. Comme d’autres acteurs du monde social, Vincent Carry demande  une redistribution des financements vers « la jeunesse, les milieux populaires, les zones de rupture » afin de réduire les fractures entre générations ou entre les territoires. « Les jeunes générations sont héritières d’une crise globale avec laquelle elles doivent composer. Nées avec cette crise, avec l’Europe, avec le numérique, exclues de facto d’institutions culturelles en plein désarroi, elles sont contraintes d’inventer d’autres approches. »(Notre Photo : Vincent Carry -Tweeter).

  • Voilà un vrai sujet pour les politiques culturelles, dont s’est emparé récemment le CESE, à Paris, et qui fait aussi l’objet des très bons articles de Michel Guerrin dans le Journal Le Monde (Voir les références dans notre Pour en Savoir plus! ci-dessous)

CONCLUSION Tous ces changements sont à l’œuvre et on ne compte plus les désirs de jeunes « entrepreneurs culturels » de redéfinir les modes de financements mais surtout leur propre place, le rôle de la puissance publique ou l’évolution de leurs métiers. Hybridation semble le bon mot pour résumer tous ces changements, et les acteurs du tourisme culturel pourront y trouver du sens en développant leurs habituelles complémentarités!!
Je crois enfin que toutes ces évolutions vont aussi voir se croiser les objectifs et missions des « métiers », comme le montre cet exemple : une petite  mission d’ « aménagement touristique » qui fut confiée à Arty Farty : « Quand la mairie a lancé un appel à candidatures pour ouvrir un restaurant gastronomique à La Piscine, bassin municipal découvert en bord de Rhône, Arty Farty a remporté le concours, en partenariat avec un bistrot local, le Café Cousu. Le restaurant, qui ouvrira au printemps 2017 et accueillera en résidence des chefs étrangers, recrutera neuf salariés (serveurs, chef, communication…). « Arty Farty fait donc la démonstration que culture et entrepreneuriat ne sont pas à opposer, Georges Kepenekian. L’équipe développe une nouvelle vision de l’économie de la culture.»
– Alors adaptons-nous aussi ! « La génération Easyjet et Airbnb ne va plus visiter l’Europe pour ses cathédrales mais pour ses clubs”. Le mot de la fin ? En tous cas un constat. (Voir l’interview de V.Carry dans dans Traxmag)

POUR EN SAVOIR PLUS
D’AUTRES ARTICLES AUTOUR DES ÉVOLUTIONS DU FINANCEMENT ET DE L’ORGANISATION DE LA CULTURE
1- DÉMOCRATISATION CULTURELLE, avec notre petite Bible, La Culture pour tous ( enfin les bons chifffres!) de Jean-Michel Tobelem, mais aussi des acteurs sincères, experts, à qui “on ne la fait plus” et , surtout, qui ouvrent des horizons inédits! Les voici, et surtout, amis lecteurs, n’hésitez pas à donner de vos nouvelles si vous voulez rejoindre les réflexions du petit blog (Rubrique “Commentaires”, ci-dessous).
– Le CESE , Conseil économique, social et environnemental, travaille sur ces questions ! Je reviens du CESE à Paris où j’ai pu m’exprimer devant  Marie-Claire Martel et son équipe qui organisent cette réflexion “Vers la démocratie culturelle” Formation de travail : Section de l’éducation, de la culture et de la communication – Saisines « vers la démocratie culturelle »- (Notre photo, Marie-Claire Martel,CESE).
Deux articles exceptionnels dans le Journal Le Monde de Michel Guerrin : « Ministre de la culture, c’est tout un programme » (12.05.2017) .Et aussi , du même auteur : La Culture, privilège de riches ?(18.12.2015)
En fait, de très nombreux auteurs ont écrit sur le sujet, mais peu osent dire les choses en face, sans langue de bois.Michel Guerrin, excellent connaisseur de notre système de pérénisation des moyens et de l’offre par les plus riches, ose!
-Auteur du Carnet de veille et de réflexion d’un juriste et bibliothécaire, Callimaq aka Lionel Maurel vous propose sa sa mine d’or, le  blog S.I.lex . Vous y croiserez ses partenaires de  la Quadrature du Net, qui proposent eux aussi des voies royales

 

pour créer  des  Communs, entrée principale de la démocratisation culturelle et numérique  d’ aujourd’hui, à partir des Data.
Cultureveille, le blog d’ Aurélien Guillois (Notre photo, à gauche) qui  vous oriente vers tout ce qui est important.(Photo 3)

 

 

– Le Blog de Sylvère Mercier, Bibliobsession, ci-dessus. 
2- PROJETS CULTURELS : Les modèles économiques hybrides des entrepreneurs culturels-Les Echos du 11/11/2016 , à voir  là.
Le secteur public en alerte face aux ambitions des opérateurs privés du spectacle vivan03/05/2017 • Par Hélène Girard
– Émouvoir et le tao de la crème glacée: le spectacle vivant dans la décennie à venir


KEN LE TOURISTE PARFAIT  était  tout content car il venait enfin  de trouver LE cadeau de la Fête des Mères pour son ex, Barbie Chérie! Il avait arpenté – avantage de son job de Touriste Parfait! –  tous les magasins et halls de Luxe de Hong Kong et de New-York, d’Abu Dhabi et de Tokyo, mais rien n’était original et surtout rien n’était assez  “culturel” pour Barbie ! Et là,  avec  ce cadeau in-croy-able, le Petit et lui étaient assurés de faire sourire Barbie qui adorerait sa surprise. Découvrez-vite cette merveille, mes amis du Blog! Vous aussi offrez ce cadeau d’amour, c’est par ici! 

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