Un monument, un musée, un hôtel…

UN MONUMENT, UN MUSÉE, UN HÔTEL
Voici trois excellents exemples de Tourisme Culturel anti-Tour Eiffel, c’est-à-dire qu’aucun d’entre eux n’est un phare dans son environnement, n’a attractivité ou encore des moyens financiers extraordinaires. Non, ces lieux – leurs dirigeants et leurs équipes – sont tout simplement courageux, osent proposer des offres nouvelles, et…Ça marche! Après une courte description de ces offres, nous verrons les avantages de ce pari sur l’innovation dans un petit « décryptage ».. Après, à vous de les copier!

I- DES GRAFFITI DANS UN PALAIS ? Oui, en France, à Reims et au Palais du Tau ! Sans provocation, avec simplement le plaisir d’accueillir un artiste « classique » du graffiti et l’objectif de renouveler/actualiser/rajeunir sa fréquentation. Même si certains gardiens du Patrimoine toussent un peu, il faut avouer que l’accrochage est bien maîtrisé et que, surtout, il n’a aucune bonne raison de recopier des vitraux ou des tapisseries classiques aujourd’hui.
1) – LE PALAIS DU TAU, à Reims existe depuis l’antiquité  mais le bâtiment actuel est celui du palais construit entre 1671 et 1710 par Jules Hardouin-Mansart, premier architecte du roi Louis XIV.La tradition des sacres des rois de France dat’e quant à elle du baptême de Clovis par saint Remi à Reims vers 496
Le Palais du Tau fait déjà tout très bien, avec une grande maitrise pour assurer ses missions prioritaires (Sécurité, gestion des personnels et du bâtiment…) et assurer la qualité des visites, de la médiation culturelle à la communication de différents événements (Ce dimanche c’est Chasse aux oeufs! )
– Pour aider les monuments dans leur stratégie touristique, le CMN a aussi ouvert un site web dédié en ,améliorer la qualité de l’accueil ou la fréquentation via les relais des touristes (Agences, Tour-Opérateurs étrangers, etc…). . Les informations sont y disponibles en trois langues Et le top, c’est une entrée par solutions qui seront choisies selon votre profil, Vous êtes ? , et /ou selon vos envies  Des idées pour vous inspirer? .

2)- SPEEDY GRAPHITO 
L’exposition ( 27 janvier 2018 > 8 avril 2018) est une grande exposition – rétrospective du Street artiste, considéré comme l’un des pionniers du Street art français dont il fut une petite vedette dans les années 80. Ses œuvres sont accrochées dans la salle basse, celle du Festin et du couronnement.A suivre sur Facebook 
3) – DECRYPTAGE : en fait, ce qui est important, à mon avis, en plus de cette superbe exposition et de la présence d’un  artiste du Street art, c’est un constat de l’autonomie de décision de chaque  monument du CMN. Sur les réseaux, bon thermomètre de  la liberté d’activité des sites culturels, je remarque régulièrement des dialogues entre
des équipes « CMN » vers d’autres publics adultes, dont nos chers touristes français ou étrangers. Cette expo montre aussi que chaque monument peut proposer des activités, ce que que nous avions déjà repéré dans notre billet sur les Babyfoot de l’Hôtel de Sully, dans un précédent billet l’an dernier. Voir Speedy graphito sur Facebook , ICI :
En conclusion : si les monuments et tout le patrimoine doivent sans cesse être valorisés, encore faut-il que les élus locaux, maires ou présidents des conseils de région, métropoles ou Départements, laissent à leurs professionnels une grande liberté de choix pour cette valorisation.En tant que « tutelle » de 100 monuments, le CMN le fait!

II- QUAND LES DIEUX PORTENT DES LUNETTES !
1) Au Musée d’Art classique de Mougins, comme au Musée Saint Raymond de Toulouse, les sculptures classiques de l’antiquité se permettent toutes les fantaisies : lunettes et accessoires ont été imaginés par l’artiste Leo Caillard, qui fait donc entrer le présent dans ce musée d’art ancien : Pas is Present est le nom de sa performance/exposition  dans le musée. Il a revisité, avec humour, le sérieux de ces scuptures, quitte à enlever un peu du respect des visiteurs pour ces chefs d’oeuvre antiques.Car le respect est parfois si pesant qu’il empêche d’inventer, penseront peut-être les plus jeunes. Et cet exemple n’est pas isolé, une exception dans ce petit musée aux collections privées : chaque fois que possible, le Musée, qui a les yeux bien ouverts, innove si cela correspond à ses valeurs et aux attentes des visiteurs!
2) MUSEE RÉEL, MUSÉE VIRTUEL : le second va-t-il faire disparaitre les visiteurs ? Pas du tout, pense à juste titre le MACM de Mougins, car, dans les faits, c’est tout le contraire qui se produit : les oeuvres virtuelles font venir du public plutôt qu’elles n’en chassent (1).Le MACM propose donc une application, le LE MACM 4D,  pour préparer une visite, mieux connaitre l’Antiquité ou simplement pour découvrir les collections du musée.
Le musée vient à vous est une application  qui propose, en cinq langues, le  musée virtuel interactif; elle permet d’explorer le musée, en visite guidée ou libre, en se déplaçant librement dans le musée virtuel.. Le visiteur peut admirer les tableaux de près, manipuler les oeuvres, les observer sous tous les angles dans les moindres détails et vivre l’expérience originale du MACM.
Un catalogue détaillé de toute la collection, subdivisé en catégories thématiques, offre un mode de recherche facile ainsi qu’une fonction interactive qui permet de voir l’objet in situ dans le musée.
3) CHOYER LES VISITEURS EN LIGNE Le MACM de Mougins, dès son ouverture, avait déjà un accueil absolument parfait, comme seule la grosse entreprise de Culture Espaces en propose, et je me souviens que ce musée avait reçu un Ken d’Or, cette distinction annuelle que le blog décerne aux meilleures réalisations culturelles et touristiques. Dans l’Accueil, nous incluons cette période « avant la visite », et donc la façon dont on fait connaître le site culturel. Dès son ouverture, un très bon site web présentait déjà les photos des œuvres en HD.
Choyer ses visiteurs en ligne est donc très important, pour leur donner envie de venir donner envie, ou encore, s’ils habitent en Chine et ne viendront peut-être jamais, pour qu’ils butinent de la beauté, échangent avec vous et entre eux et participent à la vie de votre site culturel.

A voir sur : https://www.mouginsmusee.com/fr/2017/01/macm-4d-le-musee-vient-a-vous

(1)N’oublions jamais les résultats de la mise en ligne des œuvres ! La première expérience importante, celle des 250 000 œuvres du Rijksmuseum en 2012 sur un site web dédié a attiré en deux ans environ 15 millions de visiteurs uniques et 200 000 « comptes » ont été ouverts pour utiliser le RijksStudio qui permet aux visiteurs de travailler les œuvres et de les utiliser en toute liberté (artisanat, artistes, vente de produits décorés avec les œuvres, etc…etc…).
1) DÉCRYPTAGE : Ce musée fait, tout comme le ¨Palais du Tau, un excellent travail de fond : visites pour les scolaires, Conférences sur l’antiquité des Mercredis@MACM ou grande expo d’art actuel dans les rues de Mougins. Le musée est réellement « inscrit » sur son territoire. Mais sa directrice, Leisa Paoli et son équipe vont toujours plus loin et, tout en ne cédant ni aux modes ni à la pure communication, enrichissent réellement une région toujours prête à s’endormir sur ses lauriers car elle est très gâtée, ne serait-ce que par …la météo et la beauté des paysages! Ce grand professionnalisme a donc aussi une vertu de « modèle » régional, à mon avis.
  Site Internet : https://www.mouginsmusee.com MACM Musée d’Art Classique de Mougins 32 rue Commandeur, 06250 Mougins – Sur Facebook : Communication des évènements Mercredi 11 avril à 18.30h-20h : Mercredis@MACM avec artiste Léo Caillard Organisé par MACM Musée d’Art Classique de Mougins

 

 

 

III- REGARDER DES VIDÉOS DANS UN HÔTEL ? C’est possible avec non pas quelques vidéos mais un vrai Festival professionnel de Vidéos programmé dans l’Hôtel Windsor de Nice, déjà célèbre pour ses 31 chambres réalisées par des artistes français et étrangers, à voir ou revoir ICI. .
OVNi, Objectif Vidéo Nice Le Festival se tiendra du 16 au 25 novembre 2018 dans l’hôtel et hors les murs (plus d’une trentaine de lieux dans la ville pendant OVNi  2016 !) . Un Festival né en 2015, avec un salon d’art contemporain (2017) et, depuis quelques jours, une vraie notoriété à Taipei où Haily Grenet, Commissaire d’exposition, a présenté une sélection de 7 vidéos  issues d’OVNi  et qui seront diffusées pendant deux mois (Du 3 Février au 1er Avril).l’organisation.

– Avec ce Festival d’art vidéo, Odile Redolfi –Payen, Directrice de l’Hôtel et du Festival OVNi,  continue donc ces rencontres entre artistes et simples visiteurs , rencontres que Pauline  Payen, cofondatrice du Festival, définit ainsi : «On n’entre pas seulement dans une chambre d’hôtel avec un lit, une salle de bain et une commode, on entre aussi dans un univers spécifique, dans un esprit, une œuvre d’art. »
Résumons la présentation, que vous pouvez retrouver au complet ici  : le Festival OVNi est un projet d’hospitalités artistiques qui  invite des artistes à exposer des œuvres d’art vidéo dans des hôtels ou des lieux de culture ou des lieux insolites. Expositions, Salon, concert, performances, table ronde, workshop ponctueront le festival l’an prochain, avec comme chaque année des rencontres et échanges entre institutionnels, galeristes, collectionneurs, artistes et amateurs d’art vidéo et d’art. On y retrouvera aussi Camera Camera salon international d’art video et d’art contemporain organisé par l’association OVNi.

DÉCRYPTAGE :
Les métiers de l’Hôtellerie ont peu à voir avec ceux de l’art, et il est assez rare qu’une seule personne, comme Odile Redolfi-Payen, ait toutes les qualités nécessaires à l’organisation de Rencontres du plus haut niveau dans le domaine artistique.Un Festival, ce sont des contacts, des professionnels, des artistes rencontrés et qui tous participent à la notoriété de l’Hôtel mais aussi de la ville et de la Côte d’Azur.
Même si l’art contemporain est plus compliqué à connaître et à aimer que l’art classique, il s’agit d’un travail de grande qualité, entre choix esthétiques, puissance d’une organisation, magie de lieux à valoriser, de rencontres à provoquer : voilà pourquoi j’ai choisi cet exemple du Windsor comme tout à fait exemplaire de l’excellence des relations entre Tourisme et Culture.

Et vous, mes amis, connaissez-vous de très bons exemples d’expériences de Tourisme Culturel ? Racontez-nous, envoyez vos coups de cœurs et nous les publierons !
En attendant, Je vous souhaite de très Joyeuses Pâques, fidèles lecteurs, et rendez-vous sur ce petit blog la semaine prochaine!

—————————————-Mes photos : trouvées sur les sites Internet des trois exemples mais pas de noms de photogtraphes, merci de me les préciser si vous le pouvez! 

KEN LE TOURISTE PARFAIT  était tout joyeux! De retour d’une semaine chargée, avec des nuits courtes dans ses 8 palaces, une douzaine de trajets en avion et le triple en taxis, sans oublier une vraie douzaine de réunions d’affaires, il avait battu son ancien record de « touriste parfait », à la grande joie de son ex, Barbie Chérie : « Bravo! Dis-moi, Ken, as-tu calculé les retombées économiques de chacun de tes séjours, ce mois-ci? « . Ken, estomaqué par une telle question,  constata simplement que Barbie faisait des progrès chaque jour et que bientôt, hum..hum…les filles allaient rattrapper les garçons…

 

Poids économique de la culture – Etude 2018

Bonne nouvelle ! Après plusieurs années de repli, le poids économique de la culture progressait à nouveau en 2016, avec 44,5 milliards d’euros en valeur ajoutée. C’est ce que nous révèle une étude du département des études, de la prospective et des statistiques du Ministère de la culture publiée en janvier 2018 .2016, certes, c’est loin…Mais comme nous savons vous et moi que l’économie culturelle a peu évolué, cette étude est donc précieuse, d’autant qu’il y en a très peu sur le sujet, comme nous le verrons dans notre conclusion.
– Voici un  résumé de l’étude, et si vous voulez ajouter quelque chose, n’hésitez pas surtout pas, chers lecteurs, les commentaires du blog sont faits pour ça !
 Enfin nous en retiendrons trois faits notables, grâce  aux  tableaux explicatifs : la très nette progression de l’audiovisuel et des arts visuels ; une vraie stagnation du Patrimoine dans ce poids économique, mais pas pour les emplois ! Et, côté Emploi, les arts visuels et le patrimoine qui ont le vent en poupe! Alors, pourquoi la France est-elle à la traîne? Des réponses dans notre conclusion!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I- LES SECTEURS EN HAUSSE : audiovisuel, agences de publicités et arts visuels.
Ces branches poursuivent la tendance observée en 2015 :
1- Les arts visuels en pleine croissance malgré la crise de la photographie. Citons l’étude :
– « La branche des arts visuels (Création artistique, design, photographie…) connaît pour la deuxième année consécutive un taux de croissance proche des 4 %. Ce remarquable dynamisme est le fruit d’une très forte croissance des activités de design (+ 9,6 % en un an, graphique 3) et de la croissance solide des arts plastiques (+ 1,9 %). Bien que la crise de 2008 ait eu un fort impact sur ces deux sous-branches, leur taux de croissance annuel moyen sur la période 2008-2016 est solide (respectivement + 1,5 % et + 1,2 %)»
– L’audiovisuel et la publicité en croissance, aussi!
La photographie (Métier, production, vente…) est désormais reléguée à la dernière position. La démocratisation des appareils photo numériques puis la diffusion massive des smartphones équipés de cette fonction constituent une concurrence redoutable pour ce secteur d’activité, qui affiche un taux de croissance annuel moyen négatif de -7,1 % sur la période 2003-2016.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II- LES SECTEURS QUI STAGNENT OU SONT EN BAISSE

Les difficultés du patrimoine et du spectacle vivant
Traditionnellement peu sensibles à la conjoncture économique, les branches du spectacle vivant et du patrimoine ont connu une baisse significative en 2016 (respectivement – 1,8 % et – 1,2 % en un an). Cette chute, selon l’étude, est probablement passagère et due aux suites des attentats de 2015. L’étude prévoit même un rebond en 2017 grâce au tourisme : « Pour autant, l’embellie observée dans les premières données de fréquentation touristique en 2017 devrait, à terme, se traduire par le retour de la croissance pour ces branches. ».
– D’autres indicateurs sur les comportements des français et étrangers expliquent que le Spectacle vivant doit surtout renouveler ses offres et que l’accès au patrimoine doit être aussi adapté aux visiteurs d’aujourd’hui. Ne serait-ce que parce que d’autres types de visites culturelles et de « Loisirs » viennent concurrencer la fréquentation du Spectacle vivant (Théâtre, Danse, Performance, Musique, ..) ou du patrimoine lorsqu’ils sont trop « classiques » (Cf. la baisse de la fréquentation des concerts classiques ou de Jazz et vieillissement de leurs publics depuis quelques années).

III- LA CULTURE et SES EMPLOIS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 2015, 620 000 personnes travaillent dans les secteurs culturels (2,4 % de la population active), principalement dans le livre et la presse (18 %), les arts visuels (16 %) et l’audiovisuel (15 %).
Deux constats contre les idées reçues :
– Un tiers des actifs travaillant dans les secteurs culturels sont indépendants, contre seulement 12 % dans la population active.
– 18% de la production culturelle (contre 12% pour l’ensemble de l’économie) . Quand on demande à des pros d’autres filières à quel pourcentage ils estiment ce secteur non-marchand, ils l’évaluent spontanément à plus de 50% pour la culture. Erreur! 🙂

 

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION : POURQUOI LA CULTURE, en France,  EST-ELLE À LA TRAÎNE ?

Au total, le poids économique de l’ensemble des branches Culturelles progresse de 0,6 % en une année contre 1,3 % pour l’ensemble de l’économie. La comparaison avec les chiffres de 2008 montre que la France n’a pas retouvé sa puissance culturelle d’ «avant la crise». Cr la plupart des branches culturelles n’ont pas été affectées par les attentats de 2015/2016 mais, en fait, elles n’ont pas retrouvé leur niveau de développement d’avant la crise de 2008 . À l’exception de l’audiovisuel, du patrimoine et de l’enseignement, toutes les branches culturelles ont un taux de croissance annuel moyen négatif ou nul. (Voir le tableau, page 5 du document DEPS, ministère de la culture, cité avec son lien dans notre Pour en savoir plus).

ON S’ÉTONNE SOUVENT, A JUSTE TITRE, DE L’ABSENCE DE CE TYPE D’ÉTUDES, pourtant très précieuses pour le développement. Pourquoi investir si l’on n’a pas les chiffres des retombées économiques ? Pourquoi les construire au doigt mouillé, alors que des professionnels pourraient réaliser ce type d’études, comme le faisait dans les temps bénis du FORUM D’AVIGNON? Pourquoi, contrairement à d’autres pays européens, n’avons-nous pas une seul observatoire digne de ce nom pour le tourisme culturel, ni même un simple le lieu-ressource en ligne ?
Enfin n’exagérons pas : l’ami Google est très performant car Google, comme Airbnb, et tous deux ont compris les enjeux stratégiques de la Culture en France (Google Art !) pour son économie et pour le Tourisme.

Les USA peuvent contimuer à siphonner nos images, nos comportements culturels, nos talents. Et à imaginer l’avenir de notre tourisme culturel. Nos images culturelles sont valorisées par ces grandes plateformes, et j’y trouve aussi  beaucoup d’études à jour et passionnantes, qui, sauf exception, n’existent pas en version française.

Google Art et Google Trips , Airbnb et ses « expériences » de Tourisme créatif conçu au plus près des habitants mais aussi TripAdvisor et ses « avis des voyageurs », ses « classements » : voilà aussi le poids économique majeur de la Culture, avec les entreprises qui comptent dans toute la chaine du tourisme culturel, de sa production à sa valorisation.

Plutôt que de laisser les entreprises des USA  prendre le leadership de notre tourisme culturel, nous ferions mieux aujourd’hui de prendre les devants, de faire quelque chose pour ne pas voir toutes nos images et propositions de tourisme culturel  « avalées » par les grandes plateformes de l’économie américaine. En ce sens,  les centaines de photos culturelles de notre agence nationale du tourisme sont pathétiques,comparées aux  millions (milliards?) de photos traitées chaque jour, avec leurs données, par les plateformes américaines. Ces entreprises peuvent enfin croiser leurs données culturelles avec celles des comportements touristiques pour simuler et améliorer l’avenir de notre tourisme culturel.
Pourquoi, en France, laisser penser que la Culture serait une forte dépense, qu’elle n’est pas facilement « accessible », qu’elle est toujours réservée à une élite, alors que 5000 monuments historiques et musées sont ouverts à la visite ; alors que 10 000 centres historiques vous attendent dans tout notre pays, et que leur visite est « gratuite » ? Alors que plus de 10 000 événements culturels (Expos, Festivals, Concerts, événements insolites…) ont lieu sur notre territoire chaque année ?
Mystère, mais ne désespérons pas, tout va bien pour notre image culturelle à l’étranger. Même si les plateformes américaines dominent nos propositions de tourisme culturel, la culture reste toujours et encore le premier critère de notre destination et un fabuleux « déclencheur de voyage en France pour plus de 80 millions d’étrangers qui viennent chaque année se régaler de visites et de participation culturelle!

POUR EN SAVOIR PLUS:
TÉLÉCHARGER  l’étude : Le poids économique direct de la culture en 2016 , de Tristan Picard- Janvier 2018 *PDF – 1646 Ko
Ou en ligne  (lien « visible », au cas où:  http://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Etudes-et-statistiques/Publications/Collections-de-synthese/Culture-chiffres-2007-2018/Le-poids-economique-direct-de-la-culture-en-2016-CC-2018-1)
et lire la synthèse PDF – 130Ko

Consulter les publications du DEPS consacrées à l’économie de la culture 
( http://www.culture.gouv.fr/Actualites/Le-poids-economique-de-la-culture-etat-des-lieux)
• Découvrir l’illustration en images de quelques chiffres
Deux autres ouvrages payants : Chiffres clés, statistiques de la culture et de la communication 2017 Combien d’équipements culturels en France ? Combien d’emplois culturels ? Quel est le poids économique de la culture ? Qui finance l’effort culturel et dans quelle mesure ? Quelles sont les pratiques cinématographiques des Français ? Qui visite les musées et les monuments et comment évolue leur fréquentation ? Dans quelle mesure Internet modifie-t-il les activités culturelles des Français ? Autant de questions auxquelles vous trouverez réponse dans cet ouvrage. . Diffusion : La Documentation française

  • Atlas régional de la culture 2017 L’Atlas régional de la culture a pour objectif de réunir dans un même ouvrage un vaste ensemble dedonnées relatives à la culture disponibles au niveau national et permettant une exploitation territorialisée. Les données réunies, qui croisent de nombreuses sources statistiques, sont illustrées sous forme de cartes et graphiques. Diffusion : La Documentation française 272 pages, 12 €, ISBN 978-2-11-151518-5
  • Et un souhait : multiplier les études et les développer ! Comme nous le disons dans notre conclusion, les limites de ce type d’étude sont tout de même assez importantes : « Cette estimation du poids de la culture ne prend pas en compte les retombées économiques indirectes, en particulier le tourisme, ni celui de l’économie numérique car leurs entreprises ne sont pas référencées comme « secteurs culturels » des secteurs non culturels. », est-il précisé dans la présentation de l’étude. 
    Alors demandons, ensemble davantage d’états des lieux, davantage d’études de retombées économiques, davantage d’études prospectives, autrement notre retard ne pourra que grandir.

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KEN LE TOURISTE PARFAIT  se disait que, pour une fois, il allait, peut-être, lire ce billet, juste au dessus de sa tête! Comme tout « pro du tourisme », mais avec en plus une perfection rare, Ken passait sa vie, vous le savez très bien, à voyager, à visiter et dormir dans des Palaces, et surtout à faire des affaires, pour gâter son ex, Barbie Chérie…Faire des Affaires et  gagner beaucoup d’argent – que savait-il faire d’autre, en plus? – pour payer l’astronomique loyer de Los Angeles et la transparence de leurs piscines. Il sirota son jus d’orange et commença a lire, d’un oeil amusé,le « Poids économique de la Culture »….

 

 

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L’INFOGRAPHIE COMPLÈTE, POUR TERMINER ?

(Que vous avez aussi sur les liens du Pour en Savoir Plus…).

Le Street art à la campagne ?

Street-art des villes, street-art des champs !
Aujourd’hui nous partons en Vendée découvrir le travail d’artistes du Street Art qui se sont emparés des murs d’un hôtel fermé avant sa complète démolition.
Street Art, Graffiti Art et Muralisme (voir leurs différences en conclusion) font aujourd’hui partie du marché de l’art – plus d’un millions d’euros ou de dollar pour des artistes reconnus, comme Banksi -, mais heureusement de nombreux collectifs d’artistes, en France et dans le monde, ont choisi de continuer un travail moins lucratif : s’exprimer avec l’art. Ces arts de la rue servent à recréer du lien avec la société, comme ce petit village de Mexique que je vous présentais en 2015 avec des fresques murales sur 20 000 mètres carrés de 209 maisons d’un village (Notre deuxième photo sous celle de l’affiche) . ! En Italie, un concours vient d’être lancé par le MIBACT, ministère du tourisme et de la culture, qui permettra même de défrayer les jeunes qui réaliseront leurs projets (600 000 euros) !
L’ART CHANGE LA VILLE , mais aussi notre regard sur les artistes dont certains deviennent des stars, comme JR, que nous avions présenté dans ce petit blog, en 2014, ou El Seed, que nous avions aussi suivi jusqu’au Caire en 2016! Et pourquoi pas la campagne?

I- L’HÔTEL « FORMULE 1 » DE MOUILLERON-LE-CAPTIF EN VENDÉE :
Les 32 chambres, couloirs et façades ont été investis par une soixantaine d’artistes.  
– L’Hôtel est situé près de la Roche-sur-Yon. Fermé depuis la fin de l’année dernière, l’hôtel « Formule 1 » de Mouilleron-le-Captif en Vendée est donc promis à la démolition. Mais en attendant, le groupe AGP Hôtels, propriétaire de l’établissement, a confié l’hôtel à une soixantaine de street artistes invités par le collectif vendéen Ars Muralis. Déjà 9000 visiteurs se sont pressés dans l’hôtel pour y voir les œuvres !
.- Le communiqué et la petite vidéo précisent que le groupe AGP hôtels a voulu imaginer une « fin de carrière colorée » pour son établissement. Seuls, peut-être, de jeunes artistes pouvaient avoir le courage et  l’énergie nécessaires à ranimer, pour quelques mois, les 32 chambres exigües et en fin de vie de l’enseigne. La  soixantaine d’artistes de street art seraint plutôt des « habitués à se colleter avec les plus moches des réalités urbaines », précise les reportages officiels. (Voir ici notre doc de référence)
« Il n’y avait aucun cahier des charges, juste celui de faire quelque chose d’inédit, en donnant une deuxième vie à l’hôtel avant qu’il ne disparaisse » explique Mathieu Parent, directeur de l’hôtel, « il y a du graff, du collage, de la peinture, le tout d’une grande qualité ».
Les artistes, invités par le collectif d’artistes vendéens Ars Muralis, ont rapidement investi les lieux, qu’ils ont donc transformé une exposition éphémère d’art urbain, devenue un véritable pôle d’attraction dans la région puisque plus de 9000 personnes l’ont déjà visité. Le week-end, il a même fallu élargir les horaires d’ouverture pour faire face à l’affluence de visiteurs.

II- ET VOILÀ LE TRAVAIL !
Reportage France 3 Pays de la Loire : E. Soulard / D. Raveleau / M.

Lien de la vidéo au cas où elle disparaitrait : https://culturebox.francetvinfo.fr/arts/street-art/street-art-un-hotel-transforme-en-galerie-ephemere-avant-sa-demolition-270395

III- LES AVANTAGES DE LA DÉMARCHE
Faire appel à des Jeunes, leur faire confiance, les mettre au défi et les accueillir. Ce qui veut dire que des visiteurs jeunes vont venir, ce qui n’est pas toujours le cas pour la culture « classique ».
S’échapper des conventions Attrape-touristes, que ces derniers voient venir de loin comme des semi-arnaques où on attend d’eux une seule chose : qu’ils « dépensent »: marchés ou foires artisanales ;restaurant éphémères, caves éphémères…
– Pour fréquenter un lieu authentique, mélanger public local et touristes, créer une surprise (les contenus !) , faire se rencontrer des artistes et des visiteurs…
Fuir, de temps en temps, les lieux officiels de la culture, qui, comme Jean Blaise l’explique très bien, on un gros handicap d’être des lieux fermés, non ouverts sur leur environnement direct, et où l’on expose des choses « sages », voir érudites, qui permettent peu d’interaction, sauf pour les savants (ou ceux qui ont fait l’expo !). . Un peu de folie ne nuit jamais et ces lieux pleins d’imaginations sont des mines de bonne humeur.

POUR EN SAVOIR PLUS
CETTE EXPÉRIENCE de Vendée : source CultureBox, ici.

  • STREET ART EN AUVERGNE : Mais quand et comment le mouvement graffiti est-il arrivé en Auvergne ? Qui le revendique ? Des entrepôts à l’abandon de la banlieue de Clermont-Ferrand au skatepark d’Aurillac en passant par un lieu en pleine reconversion au cœur de la campagne bourbonnaise, visite de cette galerie d’art à ciel ouvert
    – HOTEL ET ART DÉCORATIFS : ÉVOLUTION DES CHAMBRES D’HÔTEL DE 1900 À AUJOURDHUI en 9 dates (une minute d’attention, pas plus, en 9 dates , y compris 2030, la moins bonne, a mon avis, car on a l’impression que la Designer Matali Crasset (Hotels HI) n’a jamais existé, la pauvre…. et https://www.accorhotels.com/content/timeline/index.en.shtml
    – LE GRAFFITI, UN ART QUI S’EMBOURGEOISEFranceinfo25 mars 2016 – Les galeries exposent des fresques, les graffeurs sont reconnus, et les villes laissent des espaces aux artistes.
    PANTIN, CATHEDRALE DU GRAFF
    Après leur fermeture début 2000, les Magasins généraux deviennent un terrain de jeu pour des graffeurs du monde entier. Pendant plus de 10 ans, des milliers d’œuvres y ont été réalisées faisant du bâtiment un temple du graffiti et un lieu iconique du street art. Ses milliers de graffitis font alors l’identité des Magasins généraux. Enlarge your Paris et les Magasins généraux viennet de créer le Guide des Grands Parisiens, le premier guide culturel du Grand Paris : espérons que les Streetartists y seront à l’honneur! (Photo : l’hotel de Mouilleron- Le-Captif- en Vendée).
    DU STREET ART OUI, MAIS PAS QUE ! L’offre pour les cultures urbaines concerne aussi la musique, les façons de vivre, les loisirs. Par exemple voici ce que propose l’Aérool, temple parisien de Street art, pour vous donner une petite idée : « Musée, Dj sets & Lives, magasin Maquis Art, Espace chill, Tattoo, Skate, Roller dance, Food, Buvette, Bdthèque et Murs d’expression libre Food trucks, terrain de pétanque,» Cet ancien hangar de la SNCF à été complètement repensé par des artiste urbain et vous offre la possibilité de kiffer entre amis, en famille ou encore en solo. Bienvenue à l’Aerosol https://www.maquis-art.com/), lequel ouvrira le 31 août pour une période minimale de 4 mois. Il regroupera des œuvres des plus grands noms du street art tels que Banksy, Invader, Shepard Fairey, JonOne, ou encore Dondi White. (Yasmina et Mathias Vicherat, directeur général adjoint du groupe SNCF, en charge du projet d’entreprise de la communication et porte-parole) Lien AEROSOL .
    – UN PEU D’HISTOIRE ET DE VOCABULAIRE, pour terminer, car depuis quelques années il ne se passe pas une semaine sans que les médias ne relatent un événement lié aux arts urbains : expositions en galerie de Street art, ventes aux enchères de graffitis, « musées à ciel ouvert » ou répression du vandalisme. La reconnaissance des arts urbains par le public et les médias atteint des sommets et on mélange les mots.
    Graffiti, street art, muralisme… Et si on arrêtait de tout mélanger ? Un excellent article de l’Obs que je vous résume si vous voulez tenter ul’aventure avec un ou plusieurs artistes. De quoi parle-t-on ?
    1- Graffiti : « Si un jour le tag est autorisé, j’arrête »
    Le graffiti a toujours existé.Le mot est un dérivé du mot latin grafium, qui signifie « éraflure ». Ces inscriptions « sauvages » non autorisées et indésirables remontent à l’Antiquité, puisque le Colisée lui-même est marqué de nombreuses traces laissées par des inconnus. Elles représentent un personnage, ou une signature, et son placées dans l’espace urbain. Chaque inscription est aussi un signe de reconnaissance, comme une signature plus ou moins cryptée, d’un individu ou d’un groupe, et même parfois de « guidage » d’un lieu à l’autre. Mais il s’agit surtout d’une expérience artistique, de création, d’esthétique. Les nouveaux « pinceaux » sont les bombes aérosol, depuis les années 60, et la jeunesse des années 70 et 80 voient un défi de bravouvre dans leurs interventions. Leurs performances sont liées à une forme de transgression et de provocation dans l’espace public, et la finesse de leur calligraphie est poussée à l’extrême, jusqu’au cryptage.[…]Leur but est de plaire à leur groupe de référence, et de déplaire au corps social qu’ils entendent provoquer. Une logique tribale les conduit à l’appropriation de l’espace public, sorte de réponse à l’urbanisation galopante, et à une société en mutation rapide dont ils se sentent exclus.
    2- Street art et la génération Internet, avec des artistes maîtres du marketing viral Alors que ceux du graffiti ne recherchaient pas la commercialisation, les street artistes se ruent vers le système commercial, vers les musées et les honneurs les plus divers. Tout en gardant les apparences du graffiti (codes vestimentaires, outils et graphie, prétention de la provocation et risque de l’illégalité soigneusement mis en scène.) (Photo : El Seed au Caire)
    Les acteurs du marché – galeristes, collectionneurs, publicistes et même les médias participent à la promotion : une économie s’est créée, très proche de l’industrie du divertissement et les artistes de la scène graffiti comme du street art d’ailleurs, acceptent les règles du jeu commercial et ornent désormais les salons des bourgeois. La provocation n’est plus que feinte. Le graffiti et le street art sont devenus des métiers comme d’autres, reconnus au point que l’on trouve désormais leur « enseignement » dans certaines écoles d’art.Le graffiti ne cherchait que la reconnaissance de ses pairs, le street art vise à séduire le plus grand nombre de spectateurs. Il flatte le goût du public plus qu’il ne le contrarie. On fait au contraire participer le public en flattant si possible son ego comme dans le projet « Inside Out » de JR. Internet laisse le champ ouvert pour les jeunes artistes, de « l’hypermédiatisation », c’est-à-dire la possibilité de court-circuiter les médiateurs habituels de l’art : journalistes, critiques, curateurs et galeristes.Ils investissent ce nouveau « non-lieu » d’art qu’est Internet. Les jeunes gens du début des années 2000 ont grandi avec la culture graffiti dont ils connaissent parfaitement les codes.Article de l’OBS, à voir ici .
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    KEN LE TOURISTE PARFAIT devait venir en France et il était mort de rire en racontant à son ami Barack ses prochains plans  : ses chers amis français venaient d’inventer la grève perlée, sorte de gréve  des trains qui durerait des mois mais seulement certains jours. Ken riait car les « jours sans »,  il pourrait aller se promener, aller voir des graffiti et, pourquoi pas, faire un petit saut en Vendée pour dormir au milieu des oeuvres de street art! Barbie avait tout entendu et elle arriva près de la piscine avec une bombe…de peinture! « Je viens avec toi! » …