Big Data et tourisme culturel

Ce mois d’octobre s’est terminé en beauté pour le tourisme culturel et son ingénierie, avec un magnifique et très précieux article de Philippe Fabry sur la meilleure façon de connaître et de mieux comprendre les visiteurs. Comment faire aujourd’hui ? Bien évidemment, la meilleure solution est d’aller là où ils s’expriment, c’est-à-dire sur Internet, aujourd’hui. Nous partirons donc à leur recherche sur les traces qu’ils ont laissées. Car si seuls les pros du numérique expliquent très bien, chaque jour,  que sans travail sur les données nous avons perdu d’avance, autant s’y mettre tout de suite, pour celles et ceux qui n’auraient pas commencé !
– Enfin, cette semaine aussi, trois sites « en ligne » m’ont régalée car ils sont remplis de données qui aident à travailler ou à mieux profiter des loisirs .Toutes ces données culturelles à partager sont en Open Data, données ouvertes, libres et gratuites.
I- L’ARTICLE DE PHILIPPE FABRY sur les BIG DATA

Le big data au service de la connaissance des touristes- 30 octobre 2017 sur le Blog etourisme.info
Ce petit article de Philippe Fabry – si vous ne téléchargez qu’un seul article sur le tourisme, mes amis, cette année, ce devrait être celui-là ! – vous apprendra à chercher ce que les visiteurs pensent de vous, de votre site ou événement culturel, des autres sites de visite ; par exemple comment ils les vivent (Horaires ; autres activités…) et quel est profil ; vous saurez aussi  s’ils en conseillent la visite à des amis ou de la famille.
Comment faire pour observer et mieux connaître les visiteurs ? « En analysant le contenu généré par les utilisateurs sur Internet (user generated content – UGC) pour disposer d’une vision du territoire : photos partagées, commentaires sur les forums, avis sur la destination ; mais il faut aussi regarder plus globalement comment on parle de la destination sur les sites Internet (presse en ligne, sites des voyagistes, etc.). L’analyse des conversations en ligne permet également d’optimiser sa communication : identifier des sujets de conversation des internautes, adopter les mêmes registres de langage, répondre à des remarques, etc. » Vous voilà donc Espion en chef, capable de mieux connaître les avis et réactions de vos visiteurs, grâce à l’aide technique d’entreprises qui figurent aussi dans l’article.  Plus sérieusement, l’article de Philippe Fabry répond avec clarté aux questions-clés pour affronter toutes les « traces laissées sur la toile par les visiteurs que constituent les Big Data:
Qu’est-ce que le social media intelligence, quel est son intérêt et comment l’utiliser? Quelles sont apports, les limites et les principales solutions techniques du monitoring web ? Vous trouverez tout cela sur l’article, avec les outils nécessaires, ICI .

II- OPEN DATA CULTUREL, la suite !
Voici trois nouveaux sites admirables et généreux : l’un est celui d’une Université qui numérise régulièrement ses chefs d’oeuvres et les met en ligne.Le second est le site « généraliste » de l’Open Data avec son menu mis à jour; le trosième est un cours d’histoire e de l’art vraiment accessible à tous, en vidéo!

1- Le Bestiaire d’Aberdeen vient d’être mis en ligne par l’Université. Ce joyaux de l’Education et de la Science pour tous et de date de 1200 , et fascine depuis le Moyen-Âge. Le Bestaire comprend une centaine de pages, avec des thématiques qui devaient intéresser l’ensemble des chrétiens du monde : la création du monde, les bêtes sauvages,le bétail,les oiseaux, les reptiles, les poissons mais aussi les plantes, êtres humains, pierres et  minéraux… Conservé par l’Université d’Aberdeen pendant 400 ans, il est désormais accessible en ligne dans une résolution optimale qui
C’est un pur chef d’oeuvre car en plus des notices, il est enluminé à la feuille d’or et illustré à la main. Chaque image est complétée par des traductions du texte latin et commentaires d’experts.

2- OPEN CULTURE (http://www.openculture.com)
Ce site rassemble tout ce qui paraît en Open Data, dont voici un échantillon concernant la Culture (Moocs, Films, Livres, Musée, arts graphiques, arts de la rue, etc…). Il vient de s’enrichir alors je vous le présente une nouvelle fois et vous pouvez vous y abonner gratuitement! .
Open Culture est donc un accès direct à des milliers d’oeuvres et d’images, de films. (Allez sur sa page d’accueil pour cliquer chaque rubrique et  avoir accès direct aux images et œuvres). En attendant, voici votre menu principal, et n’hésitez pas à  le partager!

• Plus de 1000 MOOC (Massive Open Online Courses) des meilleures universités du monde!
• 1 150 films gratuits
• 700 livres-audio gratuits
• 800 livres électroniques gratuits
• 200 manuels gratuits
• 300 cours de langue gratuits

LES OEUVRES DES MUSÉES, avec des photos des collections, « libres de droit »: 
• Le Met Metropolitan Museum de New York (400 000 œuvres HD)
• Le Getty Museum, USA (77 000 images d’œuvres)
• Le Rijksmuseum d’Amsterdam  (210 000 œuvres)
• Smithsonian Insoittute (USA) (40 000 œuvres)
• Le Guggenheim Museum New York -USA (1600 œuvres de 575 artistes)
• La Tate , Royaume-Uni (70 000 œuvres)
• La National Gallery Royaume-Uni, London (35 000 œuvres)
• Le Whitney Museum, USA, New-York  (21 000 œuvres)
• Musée du comté de Los Angeles (20 000 œuvres)
• Université de Stanford (45 000 œuvres)
• British Library (Un million d’images !)
• Google Art Project (57000 œuvres)
• Révolution française (14 000 œuvres)
• Musée de Nouvelle-Zélande
• Arts de la rue (10000 œuvres)
• Rembrandt (300 gravures )
• Pour vous amuser ! Livres à colorier provenant de bibliothèques d’écoles
etc…(Adresse RSN : @openculture)

3- UN PETIT COURS D’HISTOIRE DE L’ART? Aujourd’hui, c’est Louvre-Ravioli, LE nouveau site de l’art à la portée de tous ! Et un grand merci à mon ami Laurent Kilani pour son beau partage!
– Pour terminer, voici l’analyse très sympa d’un tableau que vous connaissez sans doute, « Le Prêteur et sa femme » de  Quentin Metsys. Il s’agit d’un tableau datant de 1514, peint à l’huile (sur toile) et de dimension moyenne (71X68cm) . Il est conservé au Musée du Louvre et en voici une présentation, mais vous n’êtes pas obligés d’aller dans les musées pour préparer la visite! Car cette semaine, une dame s’est fait vertement remettre à sa place à Versailles car elle osait « commenter oralement  »  des œuvres  pour aider ses amis américains à les comprendre et à mieux les apprécier. Et voilà la dame usant d’un droit de parole interdit aux visiteurs (ce droit est, parait-il, réservé à une petite élite de guides, conférencers, conservateurs, etc...). Comme les directeurs des gros musées ont l’air de se moquer éperdument des visiteurs et du partage des connaissances, il semble urgent de ne plus les visiter!  Car, en plus, vous devez encore faire la queue  2 ou 3 heures au Centre Pompidou, à Orsay ou au Louvre et  aux grandes expos du Grand Palais : n’hésitez pas à les bouder  tant que le visiteur y est mal accueilli, car il y a tant de musées sympas à Paris que vous pouvez trouver votre bonheur ailleurs.Et en particulier dans nos régions et à l’étranger.


La Parole est au Réalisateur et Prof’ : François Bénard, un excellent jeune bloggeur passionné d’histoire de l’art qui nous racontait les oeuvres et passe maintenant à la vidéo, chic ! Voilà sa « 1ère vidéo sur la peinture de Metsys « Le Prêteur et sa femme » exposée au Musée du Louvre (pour changer). L’intérêt de cette vidéo n’étant pas de présenter mon nombril à la face du monde (ça franchement, ça pique un peu) mais de toucher + de personnes. Alors si la chose vous plait, n’hésitez pas à la partager ! J’en serais ravi. J’en profite pour dire un gigantesque « merci » à :Sylvain pour le son, les images et la patience ; Baptiste Sharp & Justine Haye pour le coaching de feu et la patience (bis).Sébastien Bellon / Angel Fall pour la musique.Camille Allard pour les costumes/déguisements/pierres très très précieuses ! On vous prépare d’autres épisodes pour les semaines à venir avec notamment du Fragonard et du Delacroix dans les tuyaux. Une bise à tous et « bon dimanche » comme dirait l’autre. »
Liens (au cas où…) : vidéo:  https://goo.gl/a66NqH et  https://www.facebook.com/Louvre-Ravioli-191298634307530/ ou encore  https://www.facebook.com/191298634307530/videos/1277678952336154/

CONCLUSION
Pour résumer, les Data sont omni-présentes : d’une part sous forme d’une offre aux visiteurs culturels, en ligne, libre et gratuite, qu’ils peuvent voir avant et après la visite du lieu, à n’importe quel moment de la journée (et même de la nuit, merci Internet !)
– D’autre part sous forme de traces laissées par les visiteurs sur le Web, comme une infinité de petites cartes de visite qui seraient illustrées de photos de leurs comportement et usages au quotidien ! Bref, vous trouverez en ligne ces big data constituées par ces « traces » de chaque visiteur, avec son comportement, ses goûts et ses avis sur la visite de votre région ou leur visite culturelle.
La bonne connaissance des visiteurs n’est pas limitée à la durée de leur visite culturelle. Avant et après la visite, les visiteurs sont en ligne, donnent leurs avis, regardent des sites , s’instruisent, apprennent…Et puis il y a aussi tous ces visiteurs potentiels, qui sont peut-être à deux pas de votre site et qui ne le visitent pas. Pourquoi?
EN BREF, mon petit conseil : vous ne pouvez pas vous passer des data et de leurs analyses : il sera de plus en plus difficile de proposer une offre à l’aveuglette, une « offre pour tout le monde ». Les visiteurs sont devenus experts, car ils ont le choix et ne s’en privent pas! Et les professionnels doivent aussi faire des Data leur sujet de fond, à explorer en permanence, ou presque!

POUR EN SAVOIR PLUS
SUIVRE LES BIG DATA ET LE TOURISME CULTUREL sur nos anciens billets sur le sujet :
1- 2016 Data, Tendances 2016 2- 2015 : Les Data, la création et la personnalisation et 3- 2014 : C’est quoi les Big data? La Datafication du monde (en clair, expliquer les Big data).

– Les avis des visiteurs sur les musées de la région région Provence Alpes Côte d’Azur , sur le site comparatif  Trip Advisor, et les avis sur le château à Hendaye!

  • Voir le Bestiaire d’Aberdeen ici!
  • Référence photo de l’oeuvre de Quentin Metsys : — The Yorck Project: 10.000 Meisterwerke der Malerei. DVD-ROM, 2002. ISBN 3936122202. Distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH., Domaine public, ICI , et wikipedia, Là.
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KEN LE TOURISTE PARFAIT regardait en s’amusant les nouvelles statistiques de Barbie Chérie! Les petites Barbies Dodues ou un peu petites avaient fait remonter le chiffre d’affaire de Mattel, leur maison-mère. Mais était-ce durable? Peu importe, ils avaient, Barbie et Lui,  leur vie en ligne et l’éternité devant eux. Barbie avait même eu une expo géante l’an dernier aux Arts déco, comme si elle était déjà, de son vivant ( si j’ose dire…)  un « objet de musée ».Et le petit Père Ken le Touriste Parfait  était depuis longtemps sur le site A HISTORY OF THE WORLD, comme l’un des Objets les Plus Importants depuis la création du Monde, un site qu’avait lancé la BBC il y a des années!

 

Cité du Vin à Bordeaux : premier bilan!

UN AN ET UN BILAN !
La Cité du Vin a fêté cet été son premier anniversaire, et un très intéressant bilan a été présenté à cette occasion. Comme ces évaluations sont assez rares, en France, nous en présenterons un résumé dans ce petit blog, avec un focus sur Bordeaux, devenue une très innovante « Smart-City »: car cet été, Bordeaux était aussi la ville la plus attractive – et de loin ! – pour des parisiens ou franciliens qui souhaitent partir en région, selon un sondage. Par contre, la Ville reculait dans le classement « Work&Live », qui concerne le coût des logement. Bordeaux est devenue très attractive, et doit faire face à cette fameuse gentrification commune à toutes les villes, en France comme à l’étranger, qui ont réalisé de grands projets d’urbanisme et investi massivement dans la Culture au sens large. La plupart des villes ont trouvé des solutions aux inconvénients de la« montée en gamme », et Bordeaux a certainement déjà pensé à ces questions.

I – LA CITÉ DU VIN et son BILAN 2016-2017
La Cité mondiale du Vin a rendu public un bilan officiel le 6 juin dernier, soit un an après son inauguration le 31 mai 2016. Nous avons déjà consacré un billet sur ce petit blog à ce nouvel équipement culturel à son ouverture, alors il est très intéressant de comparer, aujourd’hui, les objectifs avec ces premiers résultats. D’autant que, globalement, le pari de Bordeaux est réussi !
1- LES CHIFFRES-CLÉS 
– Fréquentation : La Cité du Vin a accueilli, 425 000 visiteurs payants, qui représentaient 150 pays et le nouvel équipement a atteint l’équilibre financier dès la première année. Fréquentation de La Cité du Vin en ligne fin mai 2017 : plus de 3,5 millions de pages vues et 650 000 visiteurs uniques sur son site.Avec 40 143 abonnés Facebook, 7 773 abonnés Twitter, et 11 130 abonnés Instagram . La Cité du Vin se trouvait à cette date en 24ème position du classement Instagram « TOP 40 des musées et monuments français ».
Provenance des visiteurs :
Touristes étrangers: Royaume-Uni (14%), Etats-Unis (11%), Suisse (9%), Espagne (8%), Belgique (6%), Allemagne (6%), Italie (6%), Canada (4%), Brésil (4%), Chine (4%).
Touristes et excursionnistes français : 73% des touristes/excursionnistes sont français, dont 38 % de ses visiteurs payants venaient de la métropole bordelaise, 29% résident en région Nouvelle Aquitaine (hors Bordeaux Métropole) et dans le département de la Haute-Garonne;
Motivation de la venue à Bordeaux : la visite de La Cité du Vin est citée pour près de 25% des visiteurs non-résidents
Profil des visiteurs :
– Autant de femmes que d’hommes;
– 93% sont des adultes, 7% des jeunes
– Les 24-60 ans représentent près de 60% des visiteurs ;
– 24% sont des jeunes de moins de 24 ans ;
– 63% sont des actifs, dont 11,5% sont des professionnels du vin ;
– Une majorité des visiteurs évalue son degré d’expertise en vin de « novice » (43,7%) à moyen (37,1%) ;
– Modalité des visites : 91% des visiteurs ont visité le parcours permanent ; 83% de la clientèle est individuelle ; 17% a visité en groupe, dont 5000 sont des scolaires ;

– Accès et moyens de transports pour rejoindre la cité du Vin : 50% des visiteurs utilisent le tram pour venir à La Cité du Vin, 32% viennent en voiture ;
Niveau de satisfaction des visiteurs Des visiteurs très satisfaits révèle un taux de satisfaction particulièrement élevé : 99% des visiteurs interrogés sont satisfaits de leur visite du parcours permanent et de la dégustation de vin du monde au belvédère ; • 90% recommanderaient La Cité du Vin à leurs proches. (Résultats du baromètre trimestriel mené en février 2017 par Kedge Business School, partenaire officiel de La Cité du Vin, auprès d’un échantillon de 152 visiteurs à la sortie de La Cité du Vin);
Fidélisation : 12% des visiteurs sont déjà venus à La Cité du Vin plus d’une fois. 5400 pass (abonnements) annuels ont été commercialisés ;
– 2- RESTAURATION : Près de 80 000 couverts ont été servis au restaurant panoramique « Le 7 », et plus de 50 000 à la brasserie – bar à vins Latitude 20 au rez-de-chaussée ;
3- ÉVÉNEMENTIEL ET PARTENARIAT : les chiffres suivants, mais ils témoignent, en tous cas, du succès de chaque événement :
• 70 événements culturels ont été organisés par la Fondation CCV au sein de La Cité du Vin (+ de 10 000 participants au total ;
• Plus de 14 000 personnes ont participé aux ateliers oenoculturels ;
• 400 événements privés ont été organisés dans divers espaces de La Cité du Vin pour l’organisation d’événements d’entreprises ou d’institutionnels, accueillant 31 000 participants ;
Partenariat La Fondation CCV compte 5 partenaires officiels, 6 partenaires médias (ponctuels et permanents), 47 partenaires viticoles (dont deux nouveaux partenariats : avec le gouvernement d’Australie du Sud qui sera signé le 15 juin prochain, et avec Washington Wines, premier état américain à devenir partenaire), ainsi que d’autres partenaires privés ; • Depuis l’ouverture, 18 entreprises mécènes et 59 donateurs particuliers français et américains ont soutenu la programmation culturelle de La Cité du Vin.
– 4- GESTION de l’équipement culturel  : équilibre financier dès la première année Grâce aux recettes propres de La Cité du Vin, générées par la billetterie, la boutique et la privatisation de ses espaces, et aux dons privés issus du mécénat, la Fondation CCV a réussi à atteindre l’équilibre financier dès la première année. Les recettes de l’année 2016 avec 7 mois d’ouverture s’élèvent à 7,5 M€ dont 90 % de recettes propres et 10 % issus du mécénat, est-il écrit dans ce bilan. Le budget d’exploitation de la Fondation CCV s’appuie uniquement sur les recettes propres de La Cite du Vin et les dons privés issus du mécénat, qui jouent ainsi un rôle central dans son modèle économique. Pour mémo, les chiffres de l’investissement initial : budget de 81 millions d’euros, dont plus de 55 millions ont été consacrés à la construction de l’édifice au bord de la Garonne, un peu plus de 10 millions ont été dévolus à la scénographie du parcours permanent ainsi qu’aux équipements technologiques..(Voir aussi  le Bilan détaillé pour le Mécénat, la Fidélisation et la Programmation 2017. Avec tous les renseignements pratiques! ).

CONCLUSION Tous ces résultats sont intéressants pour revoir ou modifier les stratégies ou les modes de fonctionnement de la Cité du Vin, , car ils constituent des aides à la décision : veut-on renforcer la présence des visiteurs étrangers ? Où sont les améliorations par ordre de priorité ? Comment faire participer les bordelais au développement?Quelles formations les agents salariés cette année demanderont–ils? (En moyenne depuis l’ouverture, la Fondation CCV a employé 103 équivalents temps plein. Au 31 mai 2017, 73 % des salariés étaient des femmes et la moyenne d’âge s’élevait à 34 ans.).

II- BORDEAUX, VILLE ATTRACTIVE ?

1- L’EFFET TGV Depuis juillet dernier, le TGV relie Paris à Bordeaux en 2h04 au lieu de 3h04. Une de différence, ce qui fait beaucoup et peut donner la priorité à la destination Aquitaine. Une heure de moins que l’on retrouve évidemment dans tous les trajets Paris/Province ou de l’étranger : « Avec une hausse de 25% de voyageurs supplémentaires sur la ligne, la SNCF s’est félicitée, en septembre, d’une «très bonne fréquentation pendant l’été»
2- TOUS A BORDEAUX! Cet été Bordeaux était, et de loin, la ville la plus attractive pour les cadres franciliens souhaitant partir en région. La ville arrivait en tête (58%, avec 6 cadres sur 10 choisissant Bordeaux, ), suivie de Nantes (43%), Lyon (40%), Toulouse (32%) et Montpellier (27%). (Graphique du classement pour les autres villes, à voir ici.). 

III- BORDEAUX INNOVE ! L’une des dernières récompenses de Bordeaux et de la Cité du Vin est l’attribution du très convoité Prix de l’Innovation Le Monde -Smart Cities, pour le parcours de la Cité du Vin. Bordeaux entre dans la cour des grands, ces smart cities qui , bien au-delà d’être des villes intelligentes, car elles savent repérer et utiliser les compétences, sont surtout des villes d’avenir.(Lire, ICI, l’article consacré à Bordeaux, de, de Françoise Marmouyet- avril 2017 : « A la Cité du vin, une immersion high-tech sur mesure : la muséographie permet une visite interactive, ludique et personnalisée grâce à un boîtier de pointe. Le dispositif remporte le Prix de l’action culturelle « Le Monde » – Smart Cities ».

IV- MAIS…BORDEAUX DEVIENT CHÈRE « Work & Live » est un classement d’attractivité des villes françaises grâce à trois critères : le logement, l’emploi et le salaire. Le 17 octobre 2017, Bordeaux était placée 11éme place! Voici, dans l’ordre, les villes qui étaient les mieux placées pour trouver un job et un logement : Lille, Grenoble et Dijon Lyon, Nantes, Toulouse et Rennes. Paris ne figure qu’en 15e position, à cause les prix de l’immobilier et les 4 grandes villes du pourtour méditerranéen sont mal classées avec Montpellier 14e, Nice 16e, Toulon 18e et Marseille 20e. (Article d’Anne-Julie Le Serviget, à voir ICI)

CONCLUSION L’explication de cette 11éme place est, évidemment, liée au coût de l’immobilier « Cependant, Bordeaux doit fait face à une forte augmentation de la demande en terme de logement qui fait bondir les prix au m² et fait mal au pouvoir d’achat immobilier », qui monte depuis que la ville a effectué une « montée en gamme »spectaculaire. ravalement des façades, l’aménagement des quais en bord de Garonne, la mise en service du tramway alimenté par le sol, la requalification des espaces urbains, la protection et la mise en valeur du patrimoine bordelais, etc.. Bordeaux a donc mis en valeur ses 350 édifices classés ou inscrits aux Monuments Historiques, dont 3 édifices religieux inscrits sur la liste du patrimoine mondial depuis 1998 au titre des chemins de Saint Jacques de Compostelle. Mais pas seulement : de nouveaux quartiers branchés et des activités pour les plus jeunes devenijnenet aussi trsè attratifs. Et ce n’est pas fini ! De nouveaux quartiers, activités sont en projets à la Métropole, dont on peut voir pour les prochaines années ! Voir tous les projets, ICI.


POUR EN SAVOIR PLUS

  • Notre billet précédent du 2 juin 2016 sur la Cité du Vin, présentée et commentée sur ce blog, à voir ICI!
    – Un lien pour la Cité du Vin ; Le Dossier de Presse de la Cité (été 2017) et des expositions temporaires
    – Un lien pour les photos, très belles et intéressantes – Le lien du  Bilan en pdf :
    – Articles de Journaux sur le Bilan : La Dépêche, « Un premier bilan Gouleyant »
    – Bordeaux Smart City,Prix de l’Innovation-  Rappel sur le Parcours de la visite interactive de la Cité du Vin : « Plus de dix heures de vidéos sont disponibles, pour une visite qui peut durer en moyenne deux heures et demie mais que chacun construit à sa guise. Tout au long de la déambulation, un boîtier déclenche les séquences audiovisuelles et synchronise le son. Baptisé « Compagnon de voyage », il est associé à un casque dont les écouteurs sont maintenus à quelques centimètres des oreilles, pour ne pas couper l’usager de son environnement. Cet équipement permet de personnaliser les parcours, avec un choix de huit langues, dont le chinois, le japonais et le néerlandais, et un circuit « jeune public ».(Le Monde Prix de l’Innovation 2017, la Cité du Vin).

PHOTOS : Dossier de Presse de la Cité, son site Internet et le bilan. Légende de la Photo « Unesco » L’originalité de la démarche bordelaise de l’inscription au patrimoine mondial tient dans l’importance du périmètre classé.

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KEN LE TOURISTE PARFAIT devait rejoindre la Cité du Vin la semaine prochaine. Il révisait donc les noms des crûs, la liste des gens qu’il rencontrerait, selon ses habituels « rites » avant toute visite. Il avait bien mérité ce petit séjour, après deux tours du monde cette dernière quinzaine, dix-sept vols, quinze hôtels dont quatorze palaces, pour ses affaires. Il appela son ex, Barbie Chérie, qui devait le rejoindre et s’affolait au téléphone  « Mais tu m’avais dit que c’était une ville de Vin et je vois qu’il y a plein de Gastronomie! ». « Calme-toi, ma Chérie, c’est normal, en France! Nous allons y arriver, t’inquiète… »

Villages et Tourisme en Italie

Tout a commencé par l’Année des Villages, l’Anno dei Borghi. L’idée du gouvernement italien était de mieux faire connaître, en 2017, les villages historiques, leur richesse patrimoniale et gastronomique. Comme en France ces villages sont souvent situés hors des grands axes routiers ou autoroutiers, dans des zones très rurales et où le Tourisme, ses hébergements et transports locaux ne seraient pas rentables.
– Mon ministre « chouchou », en Europe, Dario Franceschini, a donc décidé de faire coup double : revivifier le tissu rural et culturel et contribuer au désengorgement les capitales régionales sur fréquentées par les touristes, comme Venise, Rome ou Milan. En fait 1000 villages furent volontaires pour cette opération au printemps dernier et, cette semaine, l’annonce d’un mariage entre ces Borghi (Villages) et Airbnb mérite d’être à l’honneur sur ce petit blog.
Car l’Italie démontre qu’il vaut mieux utiliser Airbnb pour une bonne cause (redynamiser les villages historiques) plutôt que d’en fustiger le modèle (Logement chez l’habitant+énorme promotion possible+le tout pour un petit prix).

I- L’ANNÉE DES VILLAGES et AIRBNB
1- Les italiens savent très bien promouvoir leur territoires ruraux, car depuis très longtemps ils communiquent sur les valeurs sûres du monde rural, avec le Slow Tourisme , leur Tourisme Responsable né avec la déclaration de Manille dans 1980, conjugué aussi en Slow Food par Carlo Petrini en 1986 pour éveiller le goût, expliquer l’origine des aliments et  faire découvrir les producteurs aux italiens et aux touristes de passage.
1000 villages au minimum participeront donc à ce projet, choisis dans ces 70% des communes italiennes qui ont moins de 5000 habitants. L’arrivée de touristes via Airbnb devrait contribuer à une forme de développement économique local (Hébergement et commerces de proximité)
– Ces villages, où qu’ils soient, apporteront à toute destination une remarquable qualité du séjour. Ils sont en effet le lieu du « vivere italiano, l’essenza del Made in Italy », dit le ministre de la culture et du tourisme D.Franceschini.
POUR LA CAMPAGNE d’AIRBNB et du Gouvernement italien, via son ministère de la Culture et du Tourisme (MIBACT),  l’offre des villages historiques répond évidemment aux  attentes des visiteurs :
Fuite du stress au quotidien, avec une vie chronométrée, pour revenir à l’essentiel, à une vraie vie;
Demande d’authenticité, de calme, de retour aux sources et à la nature
− Goût pour habiter chez un local, première immersion dans un environnement très différent de celui d’un hôtel impersonnel car situé dans des structures plus petites
Goût pour les modes de transports peu polluants, qui donne du temps pour parcourir et découvrir le patrimoine naturel et culturels (Visites d’artisans ; tourisme à la ferme ; traversée de de parc naturels).
Activités variées, proposées par de nombreux villages : découverte de la localité, randonnées ; art et histoire ; gastronomie ; visite de producteurs, œnologie, astronomie…
Activités pratiquées par des italiens, que l’on aimera partager : cours de cuisine ou pêche en bord de mer, cueillettes de champignons ou de plantes médicinale, petite agriculture saisonnière…Et évidemment loisirs : sport, musique ou…Farniente!
− Pour le fond du décor, réel ou imaginé : moins de consumérisme et davantage de respect pour l’environnement ; ou davantage de temps passé dans des rencontres avec d’autres personnes, ou d’autres générations, savoir-faire, etc…
Comme le Grand Tour organisé par les Suisses, l’Année des Villages historiques peut aussi remotiver des italiens pour passer des vacances en Italie, redécouvrir leur propre pays, être touriste chez soi! (Voir notre grande photo ci-dessous : Si tu ne vas pas le voir, on l’enlève!« ).

II- L’EXPÉRIENCE-ÉVÉNEMENT, «MASSERIE SOTTO LES STELLE » commencée il y a presque dix ans dans la région des Puglie, (Fermes sous les étoiles) , était aussi née d’une réflexion similaire sur l’absence de nouvelle promotion du tourisme rural. Le tourisme rural ne devait pas se réduire à encenser le Passé, à admirer le patrimoine…I l fallait trouver d’autres idées, une nouvelle dynamique! Avec, ici, une solution-clin d’œil aux urbains : comme la « Nuit Blanche » des Villes, on pourrait, tous ensemble et bien que très éloignés les uns des autres dans nos campagnes des Puglie, réaliser une formidable fête commune, une nuit sous les étoiles, avec d’excellents repas, de la musique, des histoires et d’autres surprises ! Les touristes, italiens et étrangers, seraient tous les bienvenus pour découvrir notre région/ Et les Jeunes pourraient y participer avec « leurs » musiques. Le format a si bien fonctionné qu’une édition a encore lieu chaque année.

 

III- PRÉSENTATION DU PROJET :  L’Anno dei Borghi, année des Villages (planning, mise en œuvre...)  a été défini en février 2017, avec 4 parcours, ses 1000 villages et ses 18 régions.Présentation détaillée ici  et, remarquons un mot commun à toutes les opérations de la communication :  « l’Emotion ».

CONCLUSION Tout n’est pas cependant rose en Italie touristique!Tout d’abord, l’Italie est victime d’un tourisme de masse international qui va perdurer encore longtemps car les visiteurs des pays émergents, comme a Chine, seront de plus en plus nombreux à vouloir visiter l’Europe. Ce tourisme est certes une aubaine pour l’économie du pays, mais au lieu d’un tourisme de masse qui abîme, le Gouvernement italien et quelques régions préfèrent, depuis quelques années, un tourisme de haute qualité, comme celui du tourisme culturel, du développement durable, de l’authenticité.
Le gouvernement national et les Régions présentent donc le projet des « villages italiens » comme la chance de l’Italie, pour renouveler son Tourisme, de découvrir ou redécouvrir la vraie richesse de l’Italie, c’est-à-dire ses habitants et leur façons de vivre, leur histoire et leurs paysages et ce Patrimoine diffus (patrimonio culturale diffuso) présent sur tout le territoire.
– Bref, re-réguler les flux passe aussi par de nouvelles propositions et organisation du Tourisme : si, depuis les années 2000-2001, la fréquentation touristique a augmenté de 55%, ces flux n’ont n’a pas été bien régulés, que ce soit pour les sites visités, ou pour découvrir la diversité des villes des régions. « È questo un obiettivo centrale del Piano Strategico per diversificare e destagionalizzare l’offerta e decongestionare le grandi città d’arte come Roma, Venezia e Firenze » disait Dario Franceschini dans le Plan stratégique du tourisme que nous vous avions présenté dans ce petit blog, à relire ICI !
Nous attendons donc, avec les nouvelles de Ravello Lab, l’évaluation qui sera faite de l’Année des Borghi et de la proposition d’ Airbnb dans les villages! Et nous vous tiendrons au courant 🙂

POUR EN SAVOIR PLUS

  • Sur l’opération Villages Historiques et Année des Villages, c’est ICI 
    Le Tourisme en 2017 ! En 2017, les résultats du premier semestre sont aussi excellents ! Notons le succès des villages (Borghi) avec +12% de visiteurs, celui des musées, mais aussi du littoral (+16%). Bref, le tourisme intérieur a progressé de 3,2% et, pour les seuls musées, de +12,5% de visiteurs.
    • RAPPELONS nos trois billets précédents sur 1- Une  révolution culturelle en Italie (2014) et ,2- le plan stratégique du Tourisme en Italie. •Et résumons  les « pas de géant s du Tourisme Culturel ces trois dernières années en Italie, avec toute une série de mesures –phares comme « Un milliard pour la Sécurité/Un milliard pour la Culture ; la nomination de conservateurs étrangers dans les grands musées et de nouveaux horaires (nocturnes) ou jours de gratuité ( premier dimanche du mois) ; un chèque –culture pour les jeunes de 18 ans le jour de leur anniversaire (que nous sommes en train de copier) ; Au niveau International, l’Italie a créé le premier G7 de la Culture à Florence. Une  initiative, en particulier, a été très remarquée cette semaine à l’UNESCO : l’Italie proposait en mars dernier une sorte de brigade de « Casque Bleus du patrimoine » dans les pays en guerre, pour restaurer ce qui a été détruit.
    En janvier 2016 le Ministre Franceschini avait prévu un e rallonge au budget de 300 millions pour 241 nouvelles interventions.
  • NOTRE PHOTO : « Si tu ne vas pas le voir, on l’enlève! » , « En Italie, les plus grands chefs d’eouvre de l’histoire de l’art t’attendent en permanence ».  Une campagne de communication avec des vidéos amusantes et très courtes,  à destination des italiens pour qu’ils visitent leur propre patrimoine, aussi bien et aussi souvent que le font les millions de touristes étrangers en Italie!
    Un autre évènement important aura lieu aujourd’hui, près de Naples, sur la côte amalfitaine, à Ravello. Le Ravello Lab-Colloqui Internazionali est un Forum annuel qui, depuis 2006, regroupe le Federculture et le Centro Universitario Europeo per i Beni Culturali.
    La rencontre, cette année, sera centrée sur les pratiques de la Gouvernance participative en Europe. Rappelons que l’objectif de ce Ravello Lab est de promouvoir le droit des habitants à participer au développement de la création d’expériences culturelles mises en communs, selon les principes de la convention de Faro. Chaque année, Ravello Lab fait donc des recommandations en ce sens. Nous attendons des nouvelles de cette rencontre par notre ami Massimiliano Zane, via son compte Facebook, que vous pouvez rejoindre si le sujet professionnel vous intéresse!Terminons avec un espoir et nos encouragements. L’espoir que les régions italiennes du centre de l’Italie,  qui ont tant souffert l’été 2016, retrouvent peu à peu la vie après le tragique tremblement de terre qui fit, hélas, plusieurs centaines de morts dans le Latium et les Marches. La ville d’Amatrice « avait disparu aux trois quarts »avec 293 bâtiments historiques le 24 août2016.Toute notre sympathie à ceux qui oeuvrent chaque jour à ces reconstructions.
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    KEN LE TOURISTE PARFAIT avait pris un air tragique. C’était quoi ce « Ministre chouchou » évoqué dans ce billet à la ligne 6, billet qu’il venait de lire avant d’y coller sa photo. En bon Touriste Parfait, il supportait mal ma concurrence : qui, mieux que LUI, était le meilleur pour le Tourisme d’Affaire, les tours du monde en une semaine ou les douze palaces en 15 jours? Lui ! Il appela son ex, Barbie Chérie, pour lui demander un avis « Mais non, Ken, cet homme, le Dario-Chouchou , est humain, il fait certainement des bêtises… Toi, tu es le plus fort car tu peux profiter de ta perfection de robot ».Ken pensa que, décidément, Barbie avait un PPT, un « petit pois dans la tête ». Lui, Ken, un robot?