Au Louvre avec Will.i.am

La Joconde après restauration_ Laboratoires du LouvreLe 12 avril dernier a eu lieu l’événement le plus intéressant et le plus spectaculaire qui soit pour « communiquer une offre culturelle » ! Le Louvre, premier musée du monde, d’Europe et de France, a diffusé sur son site officiel une vidéo qui rend hommage au musée, tournée par une star, le célèbre chanteur et producteur américain, Will.i.am. Depuis trois ans, le chanteur travaillait avec les équipes du Louvre à ce tournage, « MONA LISA SMILE », et à ce jour cette vidéo  a déjà été vue par plus d’1,5 million de visiteurs sur Dailymotion.
La voici, avec une présentation de cette aventure. Disons simplement, pour introduire notre sélection, qu’elle correspond exactement à la définition de notre « nouveau tourisme culturel », avec :
De la culture en ligne, pour ce public qui ne viendra jamais, sans doute, mais qui, grâce aux établissements culturels, peut voir, apprendre, prendre du plaisir, à l’autre bout du monde! Et, pour les professionnels, ces oeuvres en ligne représentnet un gros travail, mais elles garantissent des contenus  auxquels les visiteurs touristiques auront accès « avant la visite », soit  avant ce tout petit moment très important où les futurs touristes prennent la décision de venir « chez vous »…ou d’aller ailleurs. Car la concurrence est forte!
– La force du Soft Power : quand des américains font la promotion du Louvre, avec des millions de vues sur le web, pour ce clip, croyez-vous que les jeunes auront envie de visiter le Louvre, un jour? Mais bien sûr!
Mieux adapter l’offre, depuis sa conception jusqu’à sa réalisation, aux visiteurs actuels : ici un jeune chanteur/producteur/pro du numérique renouvelle le discours traditionnel sur les musées, sur ses œuvres. Mais ce clip nous parle aussi des les visiteurs de la France « classique », de la France un peu arrogante, où les minorités restent invisibles, et dont l’accueil, en général mal noté par les visiteurs étrangers, fut cette fois-ci parfait. Bravo au Louvre qui, avec ce clip, propose un nouveau modèle de communication, un modèle de travail et un exemple pour tous les domaines culturels.
I- MONA LISA SMILE, vidéo Will.i.am et Nicole Scherzinger
Durée : 3minutes 35 secondes

Will.i.am – Mona Lisa Smile ft. Nicole Scherzinger par louvre

  • Will.i.am – Mona Lisa Smile Featuring Nicole Scherzinger
    Track available on his album #willpower po.st/WillPoweriTunes
    Based on a concept by will.i.am -Directed by Michael Jurkovac -Edited by Igor Kovalik – Painting brought to life by Pasha Shapiro – Add’l post effects by Ernst Weber – Executive produced by will.i.am – Line produced by Bill Boyd
    Lien Dailymotion : http://www.dailymotion.com/video/x43159u
    • Date de publication : 11/04/2016

-Will.i.am_in_2012II- QUI EST WILL.I.AM ?
« Il y a cinq ans, j’ai écrit une chanson qui s’appelle Smile Mona Lisa. Puis j’ai eu envie d’en faire une vidéo. En collaboration avec le Louvre, nous avons réalisé un clip où des œuvres, dont « la Joconde », étaient animées […] »On a fait ouvrir le musée spécialement, à 2 heures du matin. C’était un privilège. On a installé un mini-studio pour enregistrer les parties de guitare. Si j’écrivais une chanson sur Mona Lisa, je voulais l’enregistrer à côté d’elle.« , a dit Will.i.am au journal Le Parisien du 13.04.2016 .
– C’est au collège, à l’âge de 13 ans, que le jeune William James Adams Jr, né en 1975 et qui a commencé sa carrière en 1987, découvrit la Joconde et le Peintre. Depuis, seul ou avec son groupe les Black Eyed Peas, le jeune homme a déjà vendu 46 millions d’albums et reçu plus de sept Grammy. Mais ce n’est pas tout. Il est devenu designer après ses études dans une Ecole de Design, puis auteur, producteur, compositeur, de musique et récemment Coach pour The Voice en Australie et au Royaume –Uni.

  • Will.i.am est un militant qui a aussi activement participé à la campagne d’Obama et en 2008 (album : Change is Now: Renewing America’s Promise, et single Yes we can !) .
  • Enfin il a, comme de nombreux musiciens aux USA, une liste de coproductions musicales impressionnante : avec Michael Jackson , Justin Bieber , Britney Spears , Miley Cyrus , David Guetta , U2 , Rihanna , Lady Gaga , Usher , Justin Timberlake ,etc… Fort de ces succès, il a monté et  dirige Angel, son association caritative, dédiée à l’éducation des jeunes les plus défavorisés de son pays.
  • Aujourd’hui, Will.i.am mixe ses différents talents avec ceux d’un pro du numérique qu’il est devenu après avoir été directeur de l’Innovation créative chez Intel Corp en janvier 2011, lancé, avec la NASA, la première chanson sur Mars, « Atteindre les étoiles » en (2012 NASA/Jet Propulsion Laboratory (JPL) in Pasadena, Calif.USA). Il est aussi Chief Creative Officer of 3D Systems. Les Télécom allemandes l’ont recruté dans leur équipe comme assistant au design des Smart Watches d’une compagnie allemande, Dial, fin 2015.( voir ici) 

 

III- LE PROJET
Rien de mieux que cette vidéo pour comprendre comment la vidéo et le clip « Mona Lisa » sont nés! On y voit La curiosité de Will.i.am, qui visite le musée avec le Chef du département des Arts Décoratifs, Frédéric Dassas, puis avec David Rowan, Editeur de Wired UK.Puis,  vous pouvez aller directement à la minute 10’.36 minutes pour voir comment il a géré le projet de Mona Lisa.
Pour les débutants : vous pouvez sous-titrer en cliquant « cc » sur la barre inférieure.
• Date de publication : 11/04/2016
• Durée : 13:43

will.i.am au Louvre (will.i.am at the Louvre) par Off

 

la Liberté guidant le peuple Eugène Delacroix c commons Wikimedia PerseIV- CONCLUSION Espérons que ce clip sera suivi pas de très nombreux transferts sur des supports du monde entier pour faire une belle promotion du Louvre et de notre pays. Espérons aussi beaucoup de petites phrases, dans les bureaux, du type  « Mais, Monsieur, puisque Le Louvre l’a fait, pourquoi pas nous ? », et que d’autres projets audacieux verront le jour! Au fond, on ne peut qu’apprécier l’excellente qualité de la vidéo, l’imagination du projet et, au passage, apprécié la présence des personnages qui nous rappellent que le monde des musées n’a conservé, et très largement, que les objets et œuvres d’exception, ceux qui représentent la « classe dominante », les princes ou les héros du passé, mais que très peu d’objets représentent la population, les pauvres, et encore moins de Diversité dans nos collections nationales de Beaux-Arts!

POUR EN SAVOIR PLUS
1- DéMUSEElé : Une très bonne adresse pour faire le point sur Culture, Communication et vidéo : Le Teaser d’exposition, ou comment les musées inventent la promotion de leur exposition

2- Adresse de la vidéo Mona Lisa : ICI  
3- LIEN COURT de la Visite commentée du Louvre 
4- Adresses de Will.i.am sur les réseaux sociaux
Facebook : https://www.facebook.com/william
Twitter : https://twitter.com/iamwill
Instagram : https://www.instagram.com/iamwill/
5- Interviews sur le Parisien Ici !

 

Boys_&_Girls_will.i.amPHOTOS :
—La Joconde de Léonard de Vinci -Entre 1503 et 1506- Commanditaire : Francesco del Giocondo – Huile sur panneau de bois de peuplier- Lieu de création : Florence — Dimensions (H × L) 77 × 53 cm – Photo : Laboratoire de restauration du Musée du Louvre-
– La liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix licence Creative Commons BY-SA 3.0 Eugène Delacroix (1798–1863)- Huile sur toile- 1830- 260X325 cm- Musée du Louvre  Link back to Creator infobox template wikidata:Q33477 s:fr:AuteurTitle Liberty Leading the People wikidata:Q29530

– Photo de Will.i.am : cc article Wikipedia
– Couverture Boys and Girls (ci-contre)  : By Source, Fair use, This cover art for Boys & Girls by the artist will.i.am featuring Pia Mia. The cover art copyright is believed to belong to the label, Interscope Records, or the graphic artist(s).

—————————————————————–

Le Touriste, Ken et son PolarKEN LE TOURISTE PARFAIT était hyper inquiet en lisant son journal  dans son vol-retour: les français allaient moins partir en vacances cette année, à Pâques! Lui qui prenait un jour de vacances par an, pour fêter le Nouvel An, avait beaucoup d’admiration pour ce peuple vaillant qui savait se reposer. Et se reposer souvent.Revenant de l’une de ses semaines habituelles, avec 12 palaces aux 4 coins du monde, 7 avions et tout autant de taxis, avec vingt trois réunions de travail pour ses Affaires, il appela François en vitesse « Mais, que se passe-t-il?« , lui demanda-t-il, « Vous ne dormez plus la nuit, restez debout sur les places publiques, et maintenant j’apprends que vous séchez les vacances? Il faut que tu décrètes l’état d’urgence, cher François!« .   

Coachella, un Festival innovant aux USA

Burning Man 2007 Pete SlinglandPour améliorer l’offre culturelle, rien de mieux que d’observer ce qui émerge dans le monde, comme de nouvelles tendances et de nouveaux comportements. Aujourd’hui, nous vous proposons de faire un petit tour aux USA. Car de « nouveaux formats d’événements », comme celui du Festival de Coachella, en Californie, ou celui de Burning Man , au Nevada,   revisitent le « cloisonnement » des offres tel que nous le connaissons en Europe.
En effet, si Coachella, Festival de musiques actuelles, est régulièrement désigné comme le meilleur au monde depuis 10 ans par le magazine Rolling Stone, c’est qu’il se réinvente à chaque édition. Pour la musique, tout d’abord, car  il est très vite devenu  l’un des meilleurs événements des musiques électroniques. On y trouve aussi du rock alternatif, hip-hop et autres musiques du monde (Tomorrowland, l’Ultra ou l’EDC3). Les artistes s’y produisent sur huit scènes différentes : Coachella Stage, Outdoor Theatre, Gobi Tent, Mojave Tent, Sahara Tent et Yuma Tent.

  • Pourtant, cette année, les conférences de Presse sur le programme ont surtout porté sur….l’apport de l’art contemporain lors de Coachella 2016, qui ouvre aujourd’hui.
    PROFESSIONNALISER : Coachella a toujours eu une ambition de croiser la musique avec l’art, mais jusqu’à cette année, l’art était plutôt « art amateur » ou « art-entertainement », avec ces grosses formes gonflables que l’on voit aussi dans nos carnavals ou fêtes organisées par les offices de tourisme.
    En 2016 Coachella fait mieux, en professionnalisant ses propositions d’installation d’art contemporain. Le groupe de sa production, Goldenvoice, a recruté un directeur-commissaire spécialisé en art afin de nous présenter ce qu’il y a de meilleur en terme d’art « monumental » dans le monde.
    Par ailleurs, toujours aux Etats-Unis, nous observons que cette « mixité » des arts contaminent les formats habituels. A Miami, la dernière Biennale d’art a invité des cinéastes, des écrivains ou des acteurs de cinéma, des artistes de BD ou de dessins animés, d’art numérique, etc…L’ « entre-soi du milieu de l’art contemporain » s’est élargi à d’autres horizons.
  • DÉCLOISONNER! En France, le « cloisonnement culturel » continue. Pour les grands événements de ce printemps et de l’été prochain, nous avons un choix par thématiques  : Cinéma à Cannes, Théâtre à Avignon, Chanson à Bourges, Jazz à Vienne, Antibes ou Marsiac, etc… Avec des spectateurs « fans » et des journalistes spécialisés par thématique.Soit une offre « sur mesure » pour les baby-boomers qui lisent Télérama, mais qui ne rend pas compte de la pluralité des arts et qui, à force d‘excellence, d’exigence, de prises de risque,  comme disent les artistes, ne parlent pas à tout le monde, loin s’en faut. Une offre hiérarchisée, presque « académique », qui ne reflète en rien les pratiques actuelles (Co-création; participation;choix libres…).
    LES ÉVÉNEMENTS à la fois mixtes,  de qualité et « grand public »  sont-ils réservés à certaines villes (Nantes, Lille, Lyon)? Oui! Et de façon très volontaire, car ces trois villes ont carrément « théorisé » le fait qu’une culture ouverte, polymorphe, décloisonnée, correspondait aux demandes plus transversales des plus jeunes. Cessons d’ « enfermer » la culture, nous disent ces villes. Ce sont apr exemple la Fête des Lumières à Lyon, le Voyage à Nantes ou Lille 3000, dont les programmes multi-facettes sont vraiment très séduisants. Ce sont aussi ces « parcours » de la Seine-Saint-Denis, qui jonglent avec la grande diversité de l’offre locale et la mettent en valeur.
  • Ces villes-événements produisent cet étonnement dont les plus jeunes ont besoin et qui disparait de nos grands évènements culturels tant ils sont « convenus », au sens où il se renouvellent peu. Mais faisons attention à cette absence de renouvellement : la dernière étude parue sur les comportements des moins de trente ans nous apprend que ces « Millenium » préfèrent leur Instagram à une visite dans les musées... Et l’âge moyen des spectateurs de Jazz à Juan-les-Pins était celui d’une maison de retraite géante.

 Coachella, ses 150 000 visiteurs sur deux week-ends, et ses petites folies! Même si nos goûts, en Europe, sont assez différents de ceux des Etats-Unis, adeptes du « mainstream », il n’en reste pas moins que cet « effort » de décloisonner Coachella, d’y installer des Lab, des oeuvres d’art, des espaces de réflexion pour développer une réelle transversalité « art et numérique » n’a pas d’équivalent de cette envergure en Europe et en France. « Entreprendre dans la culture » est encore à l’état de projet et le véritable déploiement inter-culturel et numérique bénéficie de trop maigres récompenses (20 000 euros pour l’IFCIC, une misère….). De plus,  il faut aujourd’hui   « candidater » à l’un de ces concours à répétition qui sont aussi épuisants que la course à l’échalotte.
coachella-pharrell-1024x684EN CONCLUSION :

1- Dépasser les petites cases des organigrammes: « Patrimoine/musées/arts vivants/musique/danse/théâtre/cinéma/ numérique/industries culturelles«  ,  serait, à notre avis, à la fois urgent et salutaire, en France, pour permettre une nouvelle fuidité ( des compétences; des formes culturelles; des pratiques culturelles des plus jeunes).
Cette nécessaire et nouvelle « agilité » permettrait aux événements mais aussi au patrimoine plus durable (monuments ou  musées),  de reprendre du souffle, grâce aux échanges ou  partages avec la fin des frontières.(Notre photo : Coachella, Colin Pharrell)

2- Réconcilier « qualité » et « tourisme » serait le deuxième progrès, tant les organismes de tourisme sont pauvres en professionnels et conseillers culturels et nous offrent régulièrement des trucs soit-disant populaires mais souvent très médiocres et de faible qualité (merci pour le peuple!). Nos événements culturels, l’été, sont souvent « coupés » en deux groupes : ceux de la culture, à l’accès difficile, et ceux du tourisme, pas assez professionnels.

3- Les Data : Etats-Unis ouvrent enfin le chemin, que nous taisons, je ne sais pourquoi, du lien entre les Datas et les événements culturels (Voir ci-dessous la mise en perspective des datas dans le sponsoring).
Situation de CoachellaI- COACHELLA
fondé en 1999 par Paul Tollett , dans le désert, le Coachella Valley Music and Arts Festival commence le 5 avril et aura lieu ce week end et le suivant. Comme d’habitude, le programme de musiques est épatant, avec… la française Christine and the Queens!

Paul Clemente, le Directeur, a déclaré qu’ aujourd’hui, les visiteurs attendaient quelque chose de plus grand, plus ambitieux, en matière d’art, et il parti en repérage pour trouver des oeuvres fortes à la Biennale de Venise ( Katrina Neiburga et Andris Eglitis), à celle de la Havane (Alexandre Arrechea) et à Art Basel Miami,  explique-t-il dans ses interviews.

II- COACHELLA VALLEY MUSIC § ARTS FESTIVAL?  petite vidéo d’ambiance  (2 minutes) :

Photo Wikimedia CommonsIII – COACHELLA DEUX OU TROIS CHOSES INTÉRESSANTES:

– 1- Aux Etats-Unis, les journaux ne font pas seulement la promotion des spectacles présentés, mais renseignent sur les coûts, la fréquentation ou et les retombées économiques et sociales des événements culturels. Ces informations sont  beaucoup plus discrètes en Europe et en France, où les questions d’argent, pourtant vitales, ne sont que rarement évoquées. Par exemple, quand un événement ferme ou quand une subvention baisse – ce qui est souvent le cas, hélas, en ce moment, dans notre pays…- il est toujours difficile de savoir comment l’événement vivait, si cette baisse met en danger et comment, le festival. On signe donc les pétitions les yeux fermés, en toute ignorance des causes et conséquences.
-2-  Le Festival comme remède « anti-krach immobilier »? Oui, car Coachella a porté secours, ces dernières années, aux graves problèmes financiers d’Indio, sa ville hôte. Indio a un budget annuel de 49 M $, le festival lui en a rapporté 500 000 $ par an  grâce à un poucentage sur chaque billet vendu, et cela par contrat conclu jusqu’en… 2030!
– Une nouvelle édition de Coachella aura lieu à New-York cet été, dès juillet prochain (Du 22 au 24 Juillet au Randall’s Island Park). Au programme : Musiques, Installations artistiques, Innovation numérique et Gastronomie.
-3- Fréquentation et retombées économiques locales :Festival le plus rentable des Etats-Unis, d’après le Huffignton PostCoachella a aujourd’hui des retombées d’environ 50M$ pour les deux week-ends (17M$ en 2007). L’affluence est forte ( 579 000 personnes dont 150 000 pour les concerts en 2014) et les tickets rapportent : $224 to $269 par personne pour un week-end. Des « forfaits VIP comprennant des parking et les meilleures places se vendent 1449.50$ pour deux personnes. Le Billboard Boxscore, qui estime aux Etas-Unis les événements,  juge du succès au temps écoulé pour vendre les billets (158,000 tickets in 20 minutes pour Coacella en 2013) et communique ces chiffres  aux investissseurs pour qu’ils ré-investissent au plus vite, si les scores sont bons,  pour l’année suivante.

safari_2012_011– 4- LE SPONSORING des événements culturels : voilà ma dernière nouvelle, lue dans un Rapport (IEG) qui annonçait dès 2014 de fortes mutations de l’Evénementiel aux Etats-Unis avec l’utilisation des big data.
D’après le Rapport, 1.34 milliard de dollars ont  été injectés dans l’ensemble des festivals de musique en 2014 aux USA, mais les Big Data vont consolidier ou déplacer certaines actions du Sponsoring. (The Economics of Music Festivals- Jun 13, 2015).L’agence FRUKT, dédiée au sponsoring culturel, confirme aussi l’apport de 447 marques qui ont aidé 300 festivals en 2013, Coca-Cola arrivant en tête avec 27% des marques sous son sponsoring.
Le rôle croissant des big Data dans le parrainage :
« Les détenteurs de droits capables d’organiser et de relier les données peuvent aller bien au- delà du simple fait de vous dire qu’ ils ont en moyenne 20 millions d’ adeptes de Twitter, trois millions de visiteurs unique sur leur site Internet  par mois ou 19.000 membres inscrits. Ils peuvent vous dire qui sont ces personnes :  ce qu’ils font, où ils vivent, ce qu’ils achètent, et plus encore. » Donc le tri et l’analyse des « données-visiteurs » ont aujourd’hui une immense valeur car ils permettent aux sponsors de joinde des clients potentiels. Voilà ce qui interessera de plus en plus les sponsors et conditionnera leur choix, qu’on le déplore, ou non.(Voir l’article complet, ICI).

Burning Man

Burning Man

POUR EN SAVOIR PLUS
– Artnet, cette semaine, dans sa Newsletter Annonce des nouveaux projets de Coachella en 2016.
– Retombées économiques de Coachella, ICI.
Sept clés du succès numérique pour les détenteurs de droits liés à des événements culturels 

LES CONCURRENTS DE COACHELLA et quelques chiffres:  Burning Man, le Festival « Anti-Capitaliste » génère 25M$ de recettes (Voir les dix prinicpes du Festival ci-dessous). Celui de Bonnaroo (Manchester, Tennessee) vend aussi ses places à toute vitesse et à peu près au même prix que Coachella ( 269$ par personne et un package VIP à 1449.5 $).En 2015, de nouveaux Festivals ont fait leur appartion (Rock in Rio USA à Las Vegas; Kaaboo in San Diego et Eaux Claires Music & Arts Festivaldans le Wisconsin), qui s’ajouteront à la centaine de Festivals américains dont les plus « connus » sont : Chicago’s Lollapalooza,Hopscotch Festival in Raleigh, N.C Electric Zoo, Electric Daisy Carnival, Hangout Fest, Firefly, Electric Forest, Tomorrowland, Governor’s Ball, Austin City Limits, Riotfest.

ET, pour finir en beauté,  LES DIX COMMANDEMENTS DE BURNING MAN, FESTIVAL « ALTERNATIF »!

Principes de Burning Man

PHOTOS Coachella : Photo Robot Poetics Kinetics, Escape Velocity (2015).Courtesy of Coachella.PHOTOS Burning Man – Le dragon de camion Photo Credit Pete Slingland, 2007- Big Rig Jig by Mike Ross and crew- The Giant Roving Head, an art car by Dale Huntsman Credit Ron Lussier

Affiche de Coachella

—————————————

Voiture BugattiKEN LE TOURISTE PARFAIT « Alors, es-tu prête, Barbie Chérie?« , demanda Ken, du haut du balcon de la chambre, à son ex qui nageait dans leur piscine de L.A. Après une dure semaine de rendez-vous d’Affaires, de jets privés et de Palaces, de taxis chinois  ou de  Bugatti à Milano,  notre « Touriste parfait » fut refroidi par la réponse « Mais Ken, tu sais bien que je déteste Coachella ou Burning Man! Ces trucs dans les déserts, ça met du sable dans toutes mes articulations pendant des semaines et après, bonjour pour m’en débarasser!« . Photo : Ken et sa dernière Bugatti milanaise.

Partons pour Le Caire avec El Seed!

Gros planCette semaine nous vous présentons  le travail d’un artiste, El Seed, qui a transformé un quartier du Caire en prenant soin de dialoguer avec ses habitants. Manshiyat Nasr, le quartier chrétien où son oeuvre a été réalisée sur une cinquantaine d’immeubles est, depuis, cité par tous les réseaux sociaux et magazines européens et américains qui font un éloge enthousiaste de l’oeuvre laissée par l’artiste. Pourtant, il y peu, les cairotes appelaient ces habitants « le peuple des ordures », « Zabaleen », car il abrite la plupart des entreprises de nettoyage du Caire.
– Alors, pour restaurer l’image des habitants de Manshiyat Nasr, l’artiste a décidé de mettre porter un nouvel éclairage sur leur quartier en y concevant une immense fresque qu’il a appelée « Perception », d’immeuble en immeuble, sur plus de 300 mètres!
Chantier 2– La Calligraphie, si vous savez la lire,  livre le message suivant :
‘Qui veut bien voir la lumière du jour doit d’abord se nettoyer les yeux ».
Quand il communique avec la Presse ou sur les sites de vidéos, El Seed n’oublie jamais de dire que « Les habitants de la communauté copte de Zaraeeb qui collectent les détritus de la ville ont développé le système de recyclage le plus efficace à grande échelle ».
Mieux connaître, reconnaître leur travail, enlever les idées reçues : voilà ce qu’aura apporté l’artiste en « mettant le quartier » dans la lumière, grâce à son art.
– La fresque apparait sous son plus beau jour depuis le point le plus haut du Caire : le Mokattam, collines qui surplombent la capitale égyptienne et permettent désormais de voir le message d’El Seed qui propose une vision du monde plus humaine, plus tolérante car elle respecte les différences.

Fabrication de la fresqueLA CULTURE pour tout le monde!
Comme nous l’avions vu dans le billet sur le Mexique, l’« art change la ville », cette nouvelle expérience confirme l’intérêt de sortir un peu des lieux clos – musées, monuments, centres d’art… – ou des visites commentées habituelles, pour s’adresser à tous les habitants, collaborer avec eux, et attirer immanquablement des touristes si l’offre est inédite, excellente, innovante et à la hauteur de leurs attentes.
– El Seed a ce goût d ‘espérer un « partage » de ses oeuvres, dont chacune retrace en calligraphie arabe un proverbe, ou un poème en forme de message universel. Ce n’est pas trop grave, pour lui, si nous ne lisons pas l’arabe, car nous trouverons bien quelqu’un qui nous renseignera ou encore les fresques parleront à notre émotion : « Je souhaite communiquer avec tout le monde, dit-il. Faire avec mes calli-graffies comme la musique étrangère : lorque vous l’écoutez, vous n’avez pas besoin de traduction pour l’aimer  » ( conférence TED, mars 2015 « Quand l’art urbain apporte un message d’espoir et de paix »).

Chantier 3– SON PARCOURS : street artist, il habite Monréal, après avoir étudié et grandi en France, où il est né en 1981 et, depuis quelques années, fort de son succès international, il parcourt le monde entier aujourd’hui.

D’origine tunisienne, il a appris l’arabe à seulement 18 ans,  puis la calligraphie arabe avant d’expérimenter le graffiti à la fin des années 90, en inventant cette« calligraffi »,mélange entre graffiti à la bombe et de calligraphie arabe. L’un de ses principaux inspirateurs est d’ailleurs le grand calligraphe Hassan Massoudy. Diplômé de l’ESSEC en 2006, El Seed a travaillé deux ans comme consultant aux Etats-Unis, puis, un jour, il a tout plaqué pour suivre sa passion, le graff, qui devint son temps-plein en 2010.

PadLock_Bridge– En 2012, il part dans la ville où il est né, Gabès, et, comme tous les graffeurs, il y cherche un mur. L’imam, sans rien lui demander en échange, lui propose l’un des murs gris du minaret de la mosquée de Jara. Il y écrira un message tiré d’un verset du Coran , qui prèche la tolérance en définisanst « L’Humanité créée à partir d’un homme et d’une femme et faite de gens et de tribus pour qu’ils se rencontrent » . Accueil chaleureux des habitants, arrivée de journalistes étrangers…L’oeuvre est « adoptée » localement, la Presse en parle et la plupart des habitants de la ville sont tous fiers!
En 2013 vient la célébrité : l’Autorité des musées tour-13-2Qatari lui propose de peindre les murs de quatre tunnels de 200 mètres de long sur Salda Road, grande artère de Doha. El Seed organise alors une communauté d’artistes locaux et ils créent 52 œuvres originales. Puis, à Paris, il réalise une calligraphie pour l’Institut du Monde Arabe qui est une citation de Stendhal : “l’amour est le miracle des civilisations”, correspondant bien, selon lui,  à la vocation de l’IMA ,  » de rapprocher les cultures et être un pont entre l’Orient et l’Occident”, ainsi qu’une fresque provisoire sur le Pont des Arts (Notre Photo) , suite à la suppression de ses cadenas d’Amour par la Ville de Paris ; enfin il participe à la plus grande exposition de street art jamais réalisée, celle de « la Tour 13 », malheureusement démolie.http://www.blog.stripart.com/art-urbain/el-seed-le-calligraffiste/. New-York, Melbourne, le Canada et d’autres pays et villes l’accueillent, dont la Tunisie lors d’un grand voyage et du rassemblement Djerbahood .
Ses projets, artistiques et sociaux, font le bonheur des grande conférences ou musées internationaux (Conférence de TED ou intervention au MOMA de New York, invité par son directeur, GlennD.Lowry).

Livre-les-deux-Jean--221x300CONCLUSION :  Pour une autre politique culturelle? pour un Tourisme créatif? 
Pour le Tourisme, mais aussi pour la Culture, l’une des priorités est sans doute de  renouveler l’offre. Non pas la « rajeunir » en ajoutant une petite application numérique par-ci ou par- là; il faudrait surtout, à notre avis, ré-enchanter l’espace public, permettre la rencontre, permettre l’étonnement, réserver des surprises.
Même s’il y aura toujours un vrai public pour les sites et événements classiques,les pratiques et les accompagnements habituels, il serait vraiment urgent de copier nos voisins européens (anglais, espagnols, néerlandais, suisses, autrichiens ou italiens…) en inventant de nouveaux espaces publics qui répondraient à différents désirs:
– désir de rencontre sans intermédiation avec les artistes et leurs oeuvres;
– désir de comprendre une région, ses habitants, comment ils vivent, ce qu’ils pensent, etc…
– désir d’étonnement, d’inédit, à condition que ce soit de très grande qualité.
Cet espace est , par définition, partagé par tous, comme le disent sans jamais se lasser Jean Blaise depuis 1990 à Nantes, les maires de Lille et de Lyon et Bertrand Delanoé plus récemment. Où comme le disaitaussi  notre très cher Inaki Azkuna, Maire de Bilbao avant sa disparition.

  • Actuellement cette « vieille idée » de « partage de l’espace public  des pionniers est menacée par un nouveau courant,  carrément gigantesque depuis dix ans : celui, largement théorisé et mis en oeuvre, des « Smart et Creative Cities »,mise en oeuvre depuis les années 2000, voir notre « Pour en savoir plus ».   Du coup, les 27 pays émergents, dont l’investissement  culturel et touristique émerge, ne sont pas obligés de passer par la case « développement classique ». En fait ils sont déjà partis, depuis dix ans, dans cette direction, « réinventer l’espace public ». En témoignent leurs réalisations et l’appel aux meilleures compétences, US ou anglaises, comme le font la Chine, Corée, les Pays du Golfe…).
  • En conclusion, donc, nous pensons que les acteurs de la Ville, avec ce beau sujet de « réinvention de l’espace public », pourraient se rencontrer : élus et professionnels de  sa gestion, mais aussi  architectes, urbanistes, économistes… : toutes ces thémes participent à la qualité des espaces publics. Habitants et touristes peuvent donc s’y rencontrer et le Tourisme ou la Culture y participer! Des artistes, Bansky, JR ou El Seed nous montrent le chemin.

POUR EN SAVOIR PLUS 
Interview de l’artiste El Seed à l’IMA, Institut du Monde Arabe :

POUR EN SAVOIR PLUS :
– Sur le Caire et ses 17,5 millions d’habitants, officiellement (mais plutôt 25 millions d’habitants, en réalité), capitale de l’Egypte et site le plus fréquenté du pays grâce à ses activités, ses structures d’accueil, son patrimoine urbain et, bien évidemment, de la proximité des grandes pyramides de Gizeh, ICI . Rappelons que la Ville s’appelait Menphis au temps des Pharaons puis Babylone jusqu’u VIIéme siècle.
Portrait ES– Sur l’artiste, (en photo ci-contre) : des vidéos sur son site perso : et sur You Tube où  une  liste classée des oeuvres par sites et années est bien pratique. : ) Harvard University , Londres (Shubbak, )
– Sa galerie, Itinerrance
– Son livre, « Lost Walls », avec les calligraffiti de son voyage en Tunisie : Lost Walls, a calligraphic journey through Tunisia . En anglais – Paru le 1 avril 2014 – 109 €.
– Ses sculptures, rares et intéressantes : ICI
Declaration8 dont on soulignera l’importance pour l’organisation des grandes rencontres du street art : Mehdi Ben Cheikh
http://www.ufunk.net/artistes/el-seed/, son directeur, a organisé – – Djerbahood en Tunisie, avec plus de 150 street artistes venus du monde entier pour investir le petit village d’Erriadh sur l’île de Djerba, puis s’approprier les lieux, et inventer la une rencontre et le dialogue entre ce petit village, ses habitants et les oeuvres des artistes. De  très belles vidéos de cet événement vous attendent sur  You Tube!
– Photos du billet : sur sa page Facebook @eL Seed,  et sa propre photo sur Vimeo

  • SUR LES CREATIVE CITIES
  •  Lire ou Relire les  grands classiques :  
    • Hall, Sir P. (1998). Cities in Civilisation: culture, innovation and urban order. London: Weidenfeld.
    • Landry, C. (2000). The Creative City: A toolkit for urban innovators, London: Earthscan.et, assez pionnier, LANDRY C., BIANCHINI F., The Creative City, Londres, Demos, 1995
    • Howkins, J. (2001). The Creative Economy: How people make money from ideas. London: Penguin.
    • Florida, R. (2002). The rise of the creative class—and how it is transforming work,  leisure, community and everyday life. New York: Basic Books.
    • Carta, M. (2007). Creative City. Dynamics, Innovations, Actions. Barcelona: List.
    • Jean Blaise, Jean Viard : Remettre le Poireau à l’endroit, Pour une autre politique culturelle, paru en mai 2015, environ 9 euros. 
  • 9782863642290-ville-createursEt en France, deux acteurs précieux, experts des Creative Cities! Elsa Vivant et Charles Ambrosino
     Elsa Vivant : Qu’est-ce que la Ville créative?
    Charles Ambrosino, avec entre autres un livre et deux articles :La ville des créateurs – Editeur : Parenthèses, 2012, Collection : La ville en train de se faire- 22 euros.    ET Ces esthétiques qui fabriques la ville, ICI!  ET enfin, paru en 2014 : 2014, « Comment Banksy réinventa-t-il Bristol ? Activisme culturel, pratiques créatives et transformation urbaine », in EspaceTemps.net, Travaux, le 19 mai 2014 (en ligne et gratuit).
  • Portrait de l’artiste en créateur de ville–  En ligne et gratuit : L’exemple du quartier artistique de South Shoreditch à Londres, dans « Territoires en mouvements », Revue de Géographie et d’aménagement. Ouvrage collectif Artistes et territoires créatifs en Europe (volume 1)Dynamique communautaire ou dynamique économique ? – 2013. et  le Volume 2, en 2013, avec plein de très bons exemples, des statistiques  et étudesde cas

 Les récents du  blog en relation avec ce billet sur El Seed :
JR, un artiste Culturel?
Pour une autre politique culturelle, Jean Viard et Jean Blaise

——–

gauche droite lyon la sucriereKEN LE TOURISTE PARFAIT, le Roi du Voyage d’Affaires, l’Empereur des abonnements d’avion, que dis-je, le Prince des Palaces internationaux , s’adonnait à son passe-temps favori : calculer les retombées économiques laissées dans ses 17 voyages, cette semaine, au cours de ses nombreux déplacements. Le coup de fil de son ex, Barbie Chérie, annonça – chic! –  un nouveau voyage : « Ken, ce week-end j’ai réservé pour « La Nuit Debout », à Paris! C’est blindé mais Il parait que c’est formidable! Plein d’artistes, de gens, que l’on rencontrera , en vrai!« …. 

 

Notre photo : Ken pose devant la Sucrière, à Lyon (Xéme Biennale de 2009), devant une oeuvre, « Droite/Gauche » de Rigo23, artiste né  en 1966 à Madère, Portugal qui vit et travaille à San Francisco.Ses oeuvres les plus célèbres sont  des immenses peintures murales  à San Francisco, où il s’est établi il y a vingt ans. Pour autant, l’artiste utilise avec talent n’importe quel medium et support dès lors qu’ils correspondent à son « message » : peintures, sculptures, installations, broderies, fanzines ou encre sur papier se nourrissent de l’engagement de Rigo 23 envers les urgences de la vie quotidienne et de l’histoire.