Poids économique de la culture – Etude 2018

Bonne nouvelle ! Après plusieurs années de repli, le poids économique de la culture progressait à nouveau en 2016, avec 44,5 milliards d’euros en valeur ajoutée. C’est ce que nous révèle une étude du département des études, de la prospective et des statistiques du Ministère de la culture publiée en janvier 2018 .2016, certes, c’est loin…Mais comme nous savons vous et moi que l’économie culturelle a peu évolué, cette étude est donc précieuse, d’autant qu’il y en a très peu sur le sujet, comme nous le verrons dans notre conclusion.
– Voici un  résumé de l’étude, et si vous voulez ajouter quelque chose, n’hésitez pas surtout pas, chers lecteurs, les commentaires du blog sont faits pour ça !
 Enfin nous en retiendrons trois faits notables, grâce  aux  tableaux explicatifs : la très nette progression de l’audiovisuel et des arts visuels ; une vraie stagnation du Patrimoine dans ce poids économique, mais pas pour les emplois ! Et, côté Emploi, les arts visuels et le patrimoine qui ont le vent en poupe! Alors, pourquoi la France est-elle à la traîne? Des réponses dans notre conclusion!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I- LES SECTEURS EN HAUSSE : audiovisuel, agences de publicités et arts visuels.
Ces branches poursuivent la tendance observée en 2015 :
1- Les arts visuels en pleine croissance malgré la crise de la photographie. Citons l’étude :
– « La branche des arts visuels (Création artistique, design, photographie…) connaît pour la deuxième année consécutive un taux de croissance proche des 4 %. Ce remarquable dynamisme est le fruit d’une très forte croissance des activités de design (+ 9,6 % en un an, graphique 3) et de la croissance solide des arts plastiques (+ 1,9 %). Bien que la crise de 2008 ait eu un fort impact sur ces deux sous-branches, leur taux de croissance annuel moyen sur la période 2008-2016 est solide (respectivement + 1,5 % et + 1,2 %)»
– L’audiovisuel et la publicité en croissance, aussi!
La photographie (Métier, production, vente…) est désormais reléguée à la dernière position. La démocratisation des appareils photo numériques puis la diffusion massive des smartphones équipés de cette fonction constituent une concurrence redoutable pour ce secteur d’activité, qui affiche un taux de croissance annuel moyen négatif de -7,1 % sur la période 2003-2016.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II- LES SECTEURS QUI STAGNENT OU SONT EN BAISSE

Les difficultés du patrimoine et du spectacle vivant
Traditionnellement peu sensibles à la conjoncture économique, les branches du spectacle vivant et du patrimoine ont connu une baisse significative en 2016 (respectivement – 1,8 % et – 1,2 % en un an). Cette chute, selon l’étude, est probablement passagère et due aux suites des attentats de 2015. L’étude prévoit même un rebond en 2017 grâce au tourisme : « Pour autant, l’embellie observée dans les premières données de fréquentation touristique en 2017 devrait, à terme, se traduire par le retour de la croissance pour ces branches. ».
– D’autres indicateurs sur les comportements des français et étrangers expliquent que le Spectacle vivant doit surtout renouveler ses offres et que l’accès au patrimoine doit être aussi adapté aux visiteurs d’aujourd’hui. Ne serait-ce que parce que d’autres types de visites culturelles et de « Loisirs » viennent concurrencer la fréquentation du Spectacle vivant (Théâtre, Danse, Performance, Musique, ..) ou du patrimoine lorsqu’ils sont trop « classiques » (Cf. la baisse de la fréquentation des concerts classiques ou de Jazz et vieillissement de leurs publics depuis quelques années).

III- LA CULTURE et SES EMPLOIS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 2015, 620 000 personnes travaillent dans les secteurs culturels (2,4 % de la population active), principalement dans le livre et la presse (18 %), les arts visuels (16 %) et l’audiovisuel (15 %).
Deux constats contre les idées reçues :
– Un tiers des actifs travaillant dans les secteurs culturels sont indépendants, contre seulement 12 % dans la population active.
– 18% de la production culturelle (contre 12% pour l’ensemble de l’économie) . Quand on demande à des pros d’autres filières à quel pourcentage ils estiment ce secteur non-marchand, ils l’évaluent spontanément à plus de 50% pour la culture. Erreur! 🙂

 

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION : POURQUOI LA CULTURE, en France,  EST-ELLE À LA TRAÎNE ?

Au total, le poids économique de l’ensemble des branches Culturelles progresse de 0,6 % en une année contre 1,3 % pour l’ensemble de l’économie. La comparaison avec les chiffres de 2008 montre que la France n’a pas retouvé sa puissance culturelle d’ «avant la crise». Cr la plupart des branches culturelles n’ont pas été affectées par les attentats de 2015/2016 mais, en fait, elles n’ont pas retrouvé leur niveau de développement d’avant la crise de 2008 . À l’exception de l’audiovisuel, du patrimoine et de l’enseignement, toutes les branches culturelles ont un taux de croissance annuel moyen négatif ou nul. (Voir le tableau, page 5 du document DEPS, ministère de la culture, cité avec son lien dans notre Pour en savoir plus).

ON S’ÉTONNE SOUVENT, A JUSTE TITRE, DE L’ABSENCE DE CE TYPE D’ÉTUDES, pourtant très précieuses pour le développement. Pourquoi investir si l’on n’a pas les chiffres des retombées économiques ? Pourquoi les construire au doigt mouillé, alors que des professionnels pourraient réaliser ce type d’études, comme le faisait dans les temps bénis du FORUM D’AVIGNON? Pourquoi, contrairement à d’autres pays européens, n’avons-nous pas une seul observatoire digne de ce nom pour le tourisme culturel, ni même un simple le lieu-ressource en ligne ?
Enfin n’exagérons pas : l’ami Google est très performant car Google, comme Airbnb, et tous deux ont compris les enjeux stratégiques de la Culture en France (Google Art !) pour son économie et pour le Tourisme.

Les USA peuvent contimuer à siphonner nos images, nos comportements culturels, nos talents. Et à imaginer l’avenir de notre tourisme culturel. Nos images culturelles sont valorisées par ces grandes plateformes, et j’y trouve aussi  beaucoup d’études à jour et passionnantes, qui, sauf exception, n’existent pas en version française.

Google Art et Google Trips , Airbnb et ses “expériences” de Tourisme créatif conçu au plus près des habitants mais aussi TripAdvisor et ses “avis des voyageurs”, ses “classements” : voilà aussi le poids économique majeur de la Culture, avec les entreprises qui comptent dans toute la chaine du tourisme culturel, de sa production à sa valorisation.

Plutôt que de laisser les entreprises des USA  prendre le leadership de notre tourisme culturel, nous ferions mieux aujourd’hui de prendre les devants, de faire quelque chose pour ne pas voir toutes nos images et propositions de tourisme culturel  “avalées” par les grandes plateformes de l’économie américaine. En ce sens,  les centaines de photos culturelles de notre agence nationale du tourisme sont pathétiques,comparées aux  millions (milliards?) de photos traitées chaque jour, avec leurs données, par les plateformes américaines. Ces entreprises peuvent enfin croiser leurs données culturelles avec celles des comportements touristiques pour simuler et améliorer l’avenir de notre tourisme culturel.
Pourquoi, en France, laisser penser que la Culture serait une forte dépense, qu’elle n’est pas facilement « accessible », qu’elle est toujours réservée à une élite, alors que 5000 monuments historiques et musées sont ouverts à la visite ; alors que 10 000 centres historiques vous attendent dans tout notre pays, et que leur visite est « gratuite » ? Alors que plus de 10 000 événements culturels (Expos, Festivals, Concerts, événements insolites…) ont lieu sur notre territoire chaque année ?
Mystère, mais ne désespérons pas, tout va bien pour notre image culturelle à l’étranger. Même si les plateformes américaines dominent nos propositions de tourisme culturel, la culture reste toujours et encore le premier critère de notre destination et un fabuleux « déclencheur de voyage en France pour plus de 80 millions d’étrangers qui viennent chaque année se régaler de visites et de participation culturelle!

POUR EN SAVOIR PLUS:
TÉLÉCHARGER  l’étude : Le poids économique direct de la culture en 2016 , de Tristan Picard- Janvier 2018 *PDF – 1646 Ko
Ou en ligne  (lien “visible”, au cas où:  http://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Etudes-et-statistiques/Publications/Collections-de-synthese/Culture-chiffres-2007-2018/Le-poids-economique-direct-de-la-culture-en-2016-CC-2018-1)
et lire la synthèse PDF – 130Ko

Consulter les publications du DEPS consacrées à l’économie de la culture 
( http://www.culture.gouv.fr/Actualites/Le-poids-economique-de-la-culture-etat-des-lieux)
• Découvrir l’illustration en images de quelques chiffres
Deux autres ouvrages payants : Chiffres clés, statistiques de la culture et de la communication 2017 Combien d’équipements culturels en France ? Combien d’emplois culturels ? Quel est le poids économique de la culture ? Qui finance l’effort culturel et dans quelle mesure ? Quelles sont les pratiques cinématographiques des Français ? Qui visite les musées et les monuments et comment évolue leur fréquentation ? Dans quelle mesure Internet modifie-t-il les activités culturelles des Français ? Autant de questions auxquelles vous trouverez réponse dans cet ouvrage. . Diffusion : La Documentation française

  • Atlas régional de la culture 2017 L’Atlas régional de la culture a pour objectif de réunir dans un même ouvrage un vaste ensemble dedonnées relatives à la culture disponibles au niveau national et permettant une exploitation territorialisée. Les données réunies, qui croisent de nombreuses sources statistiques, sont illustrées sous forme de cartes et graphiques. Diffusion : La Documentation française 272 pages, 12 €, ISBN 978-2-11-151518-5
  • Et un souhait : multiplier les études et les développer ! Comme nous le disons dans notre conclusion, les limites de ce type d’étude sont tout de même assez importantes : « Cette estimation du poids de la culture ne prend pas en compte les retombées économiques indirectes, en particulier le tourisme, ni celui de l’économie numérique car leurs entreprises ne sont pas référencées comme « secteurs culturels » des secteurs non culturels. », est-il précisé dans la présentation de l’étude. 
    Alors demandons, ensemble davantage d’états des lieux, davantage d’études de retombées économiques, davantage d’études prospectives, autrement notre retard ne pourra que grandir.

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KEN LE TOURISTE PARFAIT  se disait que, pour une fois, il allait, peut-être, lire ce billet, juste au dessus de sa tête! Comme tout “pro du tourisme”, mais avec en plus une perfection rare, Ken passait sa vie, vous le savez très bien, à voyager, à visiter et dormir dans des Palaces, et surtout à faire des affaires, pour gâter son ex, Barbie Chérie…Faire des Affaires et  gagner beaucoup d’argent – que savait-il faire d’autre, en plus? – pour payer l’astronomique loyer de Los Angeles et la transparence de leurs piscines. Il sirota son jus d’orange et commença a lire, d’un oeil amusé,le “Poids économique de la Culture”….

 

 

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L’INFOGRAPHIE COMPLÈTE, POUR TERMINER ?

(Que vous avez aussi sur les liens du Pour en Savoir Plus…).

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