Le Street art à la campagne ?

Street-art des villes, street-art des champs !
Aujourd’hui nous partons en Vendée découvrir le travail d’artistes du Street Art qui se sont emparés des murs d’un hôtel fermé avant sa complète démolition.
Street Art, Graffiti Art et Muralisme (voir leurs différences en conclusion) font aujourd’hui partie du marché de l’art – plus d’un millions d’euros ou de dollar pour des artistes reconnus, comme Banksi -, mais heureusement de nombreux collectifs d’artistes, en France et dans le monde, ont choisi de continuer un travail moins lucratif : s’exprimer avec l’art. Ces arts de la rue servent à recréer du lien avec la société, comme ce petit village de Mexique que je vous présentais en 2015 avec des fresques murales sur 20 000 mètres carrés de 209 maisons d’un village (Notre deuxième photo sous celle de l’affiche) . ! En Italie, un concours vient d’être lancé par le MIBACT, ministère du tourisme et de la culture, qui permettra même de défrayer les jeunes qui réaliseront leurs projets (600 000 euros) !
L’ART CHANGE LA VILLE , mais aussi notre regard sur les artistes dont certains deviennent des stars, comme JR, que nous avions présenté dans ce petit blog, en 2014, ou El Seed, que nous avions aussi suivi jusqu’au Caire en 2016! Et pourquoi pas la campagne?

I- L’HÔTEL “FORMULE 1” DE MOUILLERON-LE-CAPTIF EN VENDÉE :
Les 32 chambres, couloirs et façades ont été investis par une soixantaine d’artistes.  
– L’Hôtel est situé près de la Roche-sur-Yon. Fermé depuis la fin de l’année dernière, l’hôtel “Formule 1” de Mouilleron-le-Captif en Vendée est donc promis à la démolition. Mais en attendant, le groupe AGP Hôtels, propriétaire de l’établissement, a confié l’hôtel à une soixantaine de street artistes invités par le collectif vendéen Ars Muralis. Déjà 9000 visiteurs se sont pressés dans l’hôtel pour y voir les œuvres !
.- Le communiqué et la petite vidéo précisent que le groupe AGP hôtels a voulu imaginer une « fin de carrière colorée » pour son établissement. Seuls, peut-être, de jeunes artistes pouvaient avoir le courage et  l’énergie nécessaires à ranimer, pour quelques mois, les 32 chambres exigües et en fin de vie de l’enseigne. La  soixantaine d’artistes de street art seraint plutôt des « habitués à se colleter avec les plus moches des réalités urbaines », précise les reportages officiels. (Voir ici notre doc de référence)
“Il n’y avait aucun cahier des charges, juste celui de faire quelque chose d’inédit, en donnant une deuxième vie à l’hôtel avant qu’il ne disparaisse” explique Mathieu Parent, directeur de l’hôtel, “il y a du graff, du collage, de la peinture, le tout d’une grande qualité”.
Les artistes, invités par le collectif d’artistes vendéens Ars Muralis, ont rapidement investi les lieux, qu’ils ont donc transformé une exposition éphémère d’art urbain, devenue un véritable pôle d’attraction dans la région puisque plus de 9000 personnes l’ont déjà visité. Le week-end, il a même fallu élargir les horaires d’ouverture pour faire face à l’affluence de visiteurs.

II- ET VOILÀ LE TRAVAIL !
Reportage France 3 Pays de la Loire : E. Soulard / D. Raveleau / M.

Lien de la vidéo au cas où elle disparaitrait : https://culturebox.francetvinfo.fr/arts/street-art/street-art-un-hotel-transforme-en-galerie-ephemere-avant-sa-demolition-270395

III- LES AVANTAGES DE LA DÉMARCHE
Faire appel à des Jeunes, leur faire confiance, les mettre au défi et les accueillir. Ce qui veut dire que des visiteurs jeunes vont venir, ce qui n’est pas toujours le cas pour la culture « classique ».
S’échapper des conventions Attrape-touristes, que ces derniers voient venir de loin comme des semi-arnaques où on attend d’eux une seule chose : qu’ils « dépensent »: marchés ou foires artisanales ;restaurant éphémères, caves éphémères…
– Pour fréquenter un lieu authentique, mélanger public local et touristes, créer une surprise (les contenus !) , faire se rencontrer des artistes et des visiteurs…
Fuir, de temps en temps, les lieux officiels de la culture, qui, comme Jean Blaise l’explique très bien, on un gros handicap d’être des lieux fermés, non ouverts sur leur environnement direct, et où l’on expose des choses « sages », voir érudites, qui permettent peu d’interaction, sauf pour les savants (ou ceux qui ont fait l’expo !). . Un peu de folie ne nuit jamais et ces lieux pleins d’imaginations sont des mines de bonne humeur.

POUR EN SAVOIR PLUS
CETTE EXPÉRIENCE de Vendée : source CultureBox, ici.

  • STREET ART EN AUVERGNE : Mais quand et comment le mouvement graffiti est-il arrivé en Auvergne ? Qui le revendique ? Des entrepôts à l’abandon de la banlieue de Clermont-Ferrand au skatepark d’Aurillac en passant par un lieu en pleine reconversion au cœur de la campagne bourbonnaise, visite de cette galerie d’art à ciel ouvert
    – HOTEL ET ART DÉCORATIFS : ÉVOLUTION DES CHAMBRES D’HÔTEL DE 1900 À AUJOURDHUI en 9 dates (une minute d’attention, pas plus, en 9 dates , y compris 2030, la moins bonne, a mon avis, car on a l’impression que la Designer Matali Crasset (Hotels HI) n’a jamais existé, la pauvre…. et https://www.accorhotels.com/content/timeline/index.en.shtml
    – LE GRAFFITI, UN ART QUI S’EMBOURGEOISEFranceinfo25 mars 2016 – Les galeries exposent des fresques, les graffeurs sont reconnus, et les villes laissent des espaces aux artistes.
    PANTIN, CATHEDRALE DU GRAFF
    Après leur fermeture début 2000, les Magasins généraux deviennent un terrain de jeu pour des graffeurs du monde entier. Pendant plus de 10 ans, des milliers d’œuvres y ont été réalisées faisant du bâtiment un temple du graffiti et un lieu iconique du street art. Ses milliers de graffitis font alors l’identité des Magasins généraux. Enlarge your Paris et les Magasins généraux viennet de créer le Guide des Grands Parisiens, le premier guide culturel du Grand Paris : espérons que les Streetartists y seront à l’honneur! (Photo : l’hotel de Mouilleron- Le-Captif- en Vendée).
    DU STREET ART OUI, MAIS PAS QUE ! L’offre pour les cultures urbaines concerne aussi la musique, les façons de vivre, les loisirs. Par exemple voici ce que propose l’Aérool, temple parisien de Street art, pour vous donner une petite idée : « Musée, Dj sets & Lives, magasin Maquis Art, Espace chill, Tattoo, Skate, Roller dance, Food, Buvette, Bdthèque et Murs d’expression libre Food trucks, terrain de pétanque,» Cet ancien hangar de la SNCF à été complètement repensé par des artiste urbain et vous offre la possibilité de kiffer entre amis, en famille ou encore en solo. Bienvenue à l’Aerosol https://www.maquis-art.com/), lequel ouvrira le 31 août pour une période minimale de 4 mois. Il regroupera des œuvres des plus grands noms du street art tels que Banksy, Invader, Shepard Fairey, JonOne, ou encore Dondi White. (Yasmina et Mathias Vicherat, directeur général adjoint du groupe SNCF, en charge du projet d’entreprise de la communication et porte-parole) Lien AEROSOL .
    – UN PEU D’HISTOIRE ET DE VOCABULAIRE, pour terminer, car depuis quelques années il ne se passe pas une semaine sans que les médias ne relatent un événement lié aux arts urbains : expositions en galerie de Street art, ventes aux enchères de graffitis, « musées à ciel ouvert » ou répression du vandalisme. La reconnaissance des arts urbains par le public et les médias atteint des sommets et on mélange les mots.
    Graffiti, street art, muralisme… Et si on arrêtait de tout mélanger ? Un excellent article de l’Obs que je vous résume si vous voulez tenter ul’aventure avec un ou plusieurs artistes. De quoi parle-t-on ?
    1- Graffiti : « Si un jour le tag est autorisé, j’arrête »
    Le graffiti a toujours existé.Le mot est un dérivé du mot latin grafium, qui signifie « éraflure ». Ces inscriptions « sauvages » non autorisées et indésirables remontent à l’Antiquité, puisque le Colisée lui-même est marqué de nombreuses traces laissées par des inconnus. Elles représentent un personnage, ou une signature, et son placées dans l’espace urbain. Chaque inscription est aussi un signe de reconnaissance, comme une signature plus ou moins cryptée, d’un individu ou d’un groupe, et même parfois de « guidage » d’un lieu à l’autre. Mais il s’agit surtout d’une expérience artistique, de création, d’esthétique. Les nouveaux « pinceaux » sont les bombes aérosol, depuis les années 60, et la jeunesse des années 70 et 80 voient un défi de bravouvre dans leurs interventions. Leurs performances sont liées à une forme de transgression et de provocation dans l’espace public, et la finesse de leur calligraphie est poussée à l’extrême, jusqu’au cryptage.[…]Leur but est de plaire à leur groupe de référence, et de déplaire au corps social qu’ils entendent provoquer. Une logique tribale les conduit à l’appropriation de l’espace public, sorte de réponse à l’urbanisation galopante, et à une société en mutation rapide dont ils se sentent exclus.
    2- Street art et la génération Internet, avec des artistes maîtres du marketing viral Alors que ceux du graffiti ne recherchaient pas la commercialisation, les street artistes se ruent vers le système commercial, vers les musées et les honneurs les plus divers. Tout en gardant les apparences du graffiti (codes vestimentaires, outils et graphie, prétention de la provocation et risque de l’illégalité soigneusement mis en scène.) (Photo : El Seed au Caire)
    Les acteurs du marché – galeristes, collectionneurs, publicistes et même les médias participent à la promotion : une économie s’est créée, très proche de l’industrie du divertissement et les artistes de la scène graffiti comme du street art d’ailleurs, acceptent les règles du jeu commercial et ornent désormais les salons des bourgeois. La provocation n’est plus que feinte. Le graffiti et le street art sont devenus des métiers comme d’autres, reconnus au point que l’on trouve désormais leur « enseignement » dans certaines écoles d’art.Le graffiti ne cherchait que la reconnaissance de ses pairs, le street art vise à séduire le plus grand nombre de spectateurs. Il flatte le goût du public plus qu’il ne le contrarie. On fait au contraire participer le public en flattant si possible son ego comme dans le projet « Inside Out » de JR. Internet laisse le champ ouvert pour les jeunes artistes, de « l’hypermédiatisation », c’est-à-dire la possibilité de court-circuiter les médiateurs habituels de l’art : journalistes, critiques, curateurs et galeristes.Ils investissent ce nouveau « non-lieu » d’art qu’est Internet. Les jeunes gens du début des années 2000 ont grandi avec la culture graffiti dont ils connaissent parfaitement les codes.Article de l’OBS, à voir ici .
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    KEN LE TOURISTE PARFAIT devait venir en France et il était mort de rire en racontant à son ami Barack ses prochains plans  : ses chers amis français venaient d’inventer la grève perlée, sorte de gréve  des trains qui durerait des mois mais seulement certains jours. Ken riait car les “jours sans”,  il pourrait aller se promener, aller voir des graffiti et, pourquoi pas, faire un petit saut en Vendée pour dormir au milieu des oeuvres de street art! Barbie avait tout entendu et elle arriva près de la piscine avec une bombe…de peinture! “Je viens avec toi!” …

2 Commentaires

  1. Bonjour,
    Merci pour le partage. Il est vrai que le street art est à la fois aujourd’hui une art et un moyen de communication à part entière. En tout cas, ces images sélectionnées dans l’article sont bien

    • manon sur 16 avril 2018 à 13 h 54 min

    excellent article, merci.

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