TOURISME RELIGIEUX, ça bouge!

ken et ThérèseIl faisait bon ce matin à Saint-Ouen-Le-Pin, en Normandie. Une lampe, en suspension, tournait doucement accrochée dans un arbre…Tiens, j’entends une mobylette qui passe devant le musée ! Comment je sais tout ça ? Parce que ce matin j’ai vu « en direct », via une web cam, l’intérieur du petit musée de Saint Ouen-Le –Pin ainsi que son jardin ravissant, en commençant mon « pèlerinage virtuel sur le web.

Comment se fait-il que tant de musées, en France, soit plus de 3000 musées, ne pensent pas davantage à réaliser ce type de vues permanentes sur leurs salles, sur leurs domaines ou leurs quartiers s’ils sont en ville, et que “La Petite Thérèse”, à Saint-Ouen– le Pin, village de 267 habitants habitants, y ait pensé?  Mystère…Car cette maison de vacances de la Sainte ne se visite qu’avec Internet, est-il précisé. Je pense alors à d’autres applications de ces caméras permanentes pour des sites patrimoniaux : les réserves, les lieux intéressants mais interdits au public, pour leur faible capacité de charge ou autres questions de sécurité ou de coûts, bref, à toute sortes de sites qui pourraient bénéficier de ce type d’explications contextuelles, avant la  visite, ou encore aux horaires où les lieux  sont  fermés! Je pense enfin à ce « troisième public », celui qui ne vient pas et ne viendra jamais, habitants du monde entier qui ne peuvent voyager mais ont un accès Internet. Mettre à disposition, sur un site, mais aussi partager les informations, comme le fait La petite Thérèse sur Facebook et les autres réseaux sociaux, voilà la bonne attitude aujourd’hui :  collaborative, participative et intelligente car elle nécessite des choix!

I- UNE RELIQUE VÉGÉTALE et PLEINE DE SENS !
le rosier GPMais je n’étais pas au bout de mes surprises : on me proposa, sur le site du musée, un magnifique rosier, un « Rosier ancien grimpant, livré racines nues, prêt à être planté. ». Et pas n’importe quel rosier, mes amis: le rosier d’enfance de St Thérèse de Lisieux, qui avait été greffé! « Une relique végétale ô combien chargée de sens. Autant dire, une rose unique au monde », était-il écrit sur le site pour emporter mon adhésion. Enfin, si j’avais encore un doute, la notice me l’enleva tout net avec un chef-d’œuvre de storytelling que je n’avais jamais non plus trouvé sur un site de musée en France. Jugez vous-même :
«Agé de plus de 130 ans, disait la notice, « ce rosier délicat est le témoin vivant de ce lieu où Thérèse vécut les jours heureux de son enfance. Ce rosier n’est pas à acheter pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il représente, bien que sa fleur soit magnifique (voir sa photo).
La chaîne d’amour !
« Chaque rosier acheté sera identifié sur une carte du monde dans le jardin ou il sera planté, les 500 premiers rosiers de la petite Thérèse seront les témoins d’une longue chaîne d’Amour qui ne fait que commencer. Cette carte sera mise sur le site dès les premières livraisons d’octobre 2013. Cette chaîne d’amour commencera par le rosier n°1 donné au pape et planté dans le jardin du Vatican. »
Bon, servir le Pape en premier est sans doute obligatoire, mais pour finir de convaincre les pèlerins,  un dernier exposé du « programme des Points d’Amour, programme de solidarité”, emporta ma totale  adhésion.
Le principe en était simple : les rosiers sont crédités d’un montant fixe de Points d’Amour. Chacun de vos achats contribue automatiquement à notre programme de soutien. Par exemple : 1 Rosier en racine-nues = 3000 points d’amour, était-il écrit.
Samedi, j’achèterai mon rosier sur “la Petite Thérèse”! En ligne!

Site Petite Thérèse

Image de Ste ThérèseII- SUR LES PAS DE SAINTE THÉRÈSE…
On me proposa aussi de me balader dans les environs, à pied, sur les pas de Thérèse, avec un circuit de 4,8 KM sur les lieux de balades préférées de Thérèse avec ses quatre sœurs, ses cousines et son père, grand amateur de pêche à la ligne. Suit le descriptif de mes futures balades : Ouilly-le-Vicomte (5 km de Lisieux) : Louis Martin( le grand-père) y emmenait pêcher Thérèse sur les bords de la Pâquine. Pont-l’Evêque (18 km de Lisieux) : ce village constituait un autre site de pêche pour Monsieur Martin..Saint-Martin-de-la-Lieue (4 km de Lisieux) : Monsieur Martin y pêcha une carpe de 2,170 kg en septembre 1879.Rocques (3,5 km de Lisieux) : autre lieu de promenade et de parties de pêche pour le père et sa fille. Ils aimaient également en visiter la petite église.
Réalisation du circuit : la Pastorale des Réalités du Tourisme et des Loisirs, le service des pèlerinages de Lisieux ont réalisé un guide de 11 circuits dans le Calvados conçus autour de l’histoire de la famille Martin.
III- L’EVEQUE et INTERNET en entrant, toujours par ma fenêtre virtuelle, dans les « événements » de la maison, j’assistai aussi à sa bénédiction, le jeudi 23 février 2012, Mgr Jean-Claude Boulanger, évêque du diocèse de Bayeux-Lisieux. La cérémonie est intime, en présence des responsables du musée et l’Evêque pense à moi, à vous, à tous les internautes du monde entier« Nous prions pour vous, qui avez réalisé ce travail, ainsi qu’à celles et ceux qui auront l’occasion d’y venir ou de la visionner sur Internet, pour recevoir les grâces de sainte Thérèse. » dit l’Evêque!

LE PÈLERINAGE VIRTUEL PANORAMIQUE Le pèlerinage virtuel et en 360°, enfin,e st présenté par un texte revigorant : “Prenez ici de la hauteur et embrassez la vie de sainte Thérèse de Lisieux d’un seul regard. A la verticale du pays d’Auge, la magie du panorama 360° à partir du ciel est appel à l’élévation, balisant les horizons et sites qui façonnèrent le parcours de la sainte. Une innovation autorisant une vision synoptique sans précédent. Puisse cette expérience d’une « vision céleste » inédite de son destin inspirer votre pèlerinage ».

maison des Buissonnets à Lisieux

IV- De la  MAISON NATALE de la Sainte,  à  ALENÇON, à 100 km au sud de Lisieux, où Thérèse naquit en 1873  et passa ses jeunes années. Cette maison  peut être visitée « en vrai », contrairement à sa maison de vacances. La Maison du Buissonnet, dans la périphérie de Lisieux, est aussi conseillée car la Sainte y passa onze ans avant son entrée au Carmel…Á LA BASILIQUE DE LISIEUX, où laSainte est morte , à l’âge de 24 ans, en 1897 :  ! La basilique de Lisieux est le deuxième plus grand lieu de pèlerinage de France, hors Paris et après celui de Lourdes (Voir les fréquentations des pèlerinages  en fin de billet). La dévotion à la nouvelle sainte attira rapidement des foules de plus en plus importantes.La basilique est une construction très longue ( 1929 1954, date de sa consécration). Le style « romano-byzantin » emprunté au Sacré Cœur de Paris n’est pas très apprécié aujourd’hui, mais son ampleur plait ( Dôme de 95m, 104 m et 4000m2 au solet 4000 places pour les fidèles).

Basilique de LisieuxV- LISIEUX N’AIME PLUS THÉRÈSE ? LA CCI EST INQUIÈTE…
A Lisieux mon pèlerinage virtuel se termine. Les sites, réels ou virtuels, semblent délaissés : « On a l’impression que Lisieux veut se débarrasser de cette image de ville de pèlerinage » , dit l’étude de la CCI du Pays d’Auge qui s’est penchée sur la question . « Ce sont des mots très durs, mais c’est le ressenti des guides du pèlerinage, dont certaines parcourent la ville depuis près de 25 ans avec leurs visiteurs », dit encore l’étude, qui relève dans son état des lieux un inventaire inquiétant :
1- Il existe peu de lien entre le Pèlerinage et les commerçants, hôteliers, restaurateurs alors qu’il y a un service d’accueil tenu par des hôtesses en pastorale ouvertes au dialogue.
2- 750 000 pèlerins viennent chaque année au sanctuaire, mais seulement 20 % (soit 150 000) d’entre eux font profiter la ville (37 000 habitants) et le Pays d’Auge de leur présence.
3 – Pourquoi la ville refuse-t-elle d’assumer cette image de ville de pèlerinage et cherche des  excuses, qu’à Lourdes ou au Mont-Saint-Michel on brandit comme un atout ?
4- Pourquoi rougir d’avoir été la ville où vécu l’une des plus grandes saintes des temps
modernes ? Peu d’élus, en près d’un siècle, ont vraiment saisi l’importance économique de Sainte Thérèse pour la ville mais aussi pour la région. Pourtant, sans engager de coûteuse campagne de communication ou de publicité, elle continue de faire rayonner le nom de Lisieux partout où elle passe et dans le monde entier.
Et l’étude fait donc des préconisations :
• Evaluer en terme de répercussion financière l’effet « Sainte Thérèse » au niveau de l’économie Lexovienne.
• Quel plan d’actions mettre en place pour travailler plus et mieux avec les 750 000 pèlerins qui viennent chaque année à Lisieux ? À court terme, avec des actions commerciales et des aménagements faciles à mettre en place et à plus long terme, en réfléchissant à un développement économique programmé et concerté, si l’on souhaitait à l’avenir recevoir un plus grand nombre de pèlerins.

En conclusion, il est vrai que la Route de Saint Jacques, en France, ou encore des « fleurons » du pèlerinage comme Lisieux ou Lourdes,ville  qui cette année a beaucoup souffert d’intempéries, ont sans doute besoin d’être réétudiés, ont besoin de nouveaux investissements, de nouvelles stratégies pour mieux satisfaire les pèlerins du monde entier. Cette année le Tourisme institutionnel préfère encourager le « tourisme de mémoire », autour des deux dernières guerres mondiales, avec le puissant ministère de la défense. Mais les régions ? Les Villes, et leurs Groupements ? L’Europe des itinéraires préfère des équipes locales déjà fortement engagées, comme nous l’avons vu à Barcelone ou pour la Route de Saint -Jacques ; l’UNESCO souhaite boucler des projets anciens, comme la Route de l’esclave, projet de 1985. Dans cette situation difficile, l’initiative de « tout mettre sur Internet » et de créer de ressources pour l’entretien du site de Saint-Ouen-Le-Pin nous parait très aboutie, très courageuse, et donc… à suivre ! Encore une preuve que les plus petits sites culturels et ici cultuels, avec des compétences et de l’énergie,  font souvent, beaucoup mieux que les plus riches, plus gros.
POUR EN SAVOIR PLUS :
1) Fréquentation des lieux de Pèlerinage en France : 

– Notre Dame de Paris : 12 millions de visiteurs par an ! ( nombre de pèlerins réels ? )
– Sacré-Coeur de Paris : 8 millions de visiteurs dont 30% de pèlerins par an.
– Lourdes : 6 millions de pélerins par an
– Mont Saint Michel : 3 millions de visiteurs dont 8% sont des pèlerins.
– Chapelle de la médaille miraculeuse à Paris : 2 millions de pèlerins.
– Saint Anne d’Auray : 650 000 visiteurs.
– Ars : 500 000 pélerins par an.
– Chartres : 250 000 pélerins et 1.1 millions de touristes.
– Pèlerinage Notre Dame de La Salette : 200 000 pélerins par an. Peu de touristes.
– Pontmain : 200 000 pèlerins par an .
– Paray le Monial : 90000 pèlerins ( sessions et renouveau charismatique).
ST JACQUES :

graphique_statisqtiques-compostelle_2013

2) Carte des pèlerinages en France, ici

3) Le site de “la petite Thérèse“, (à Saint-Ouen-Le-Pin en Normandie) que nous avons beaucoup admiré, ici . Leur Facebook,.Et pour contacter ses différents services :

La boutique : boutique@la-petite-therese.com; Presse : presse@la-petite-therese.com; Contact : contact@la-petite-therese.com

Ken et son ami Vincent BolloréKEN LE TOURISTE PARFAIT Ken pensait parfois que toutes les femmes étaient des saintes. Entre deux voyages, il était – pour une fois ! – chez lui et il venait d’avoir confirmation des 12 étapes du mois de novembre, pour ses Affaires : 4 continents, 17 vols, plus de 25 locations de voitures et une douzaines d’hôtels. Parfait, pensait-il ravi,  lorsque son ex, Barbie, entra avec un grand sourire. Elle revenait de son association pour « libérer les droits des femmes du monde entier ». You know what ? lui dit-elle, I found some very desperate country, you see that my dear! Dit-elle en lui tendant une feuille…

Oh my God! dit Ken dans un souffle. Il avait aperçu le nom de son ami, Vincent Bolloré (Notre photo). En voilà un qui n’avait pas encore gagné son paradis, pensa Ken….

Ministère des droits des femmes

Comment créer de bonnes visites culturelles?

MasqueDans une région rurale, mais sans doute encore plus dans les villes, l’offre de culture est toujours abondante. Lieux de mémoire, maisons d’écrivains, anciennes usines ou centres d’art contemporain : la diversité des sites, en Europe, est telle que les « itinéraires » ont pu être construits à partir d’une seule thématique : itinéraires cultuels des pèlerinages, Route Napoléon ou Routes gastronomiques Parcours d’ Artisanats. Alors la tâche est rude, non tant pour valoriser les lieux de visites – ils le sont à peu près tous lorsqu’ils sont ouverts au visites – mais pour choisir, pour les futurs visiteurs, ce qui sera le mieux, le plus agréable, le plus cohérent, en un temps imparti, de quelques heures à plusieurs jours. Comment créer de bonnes visites culturelles, dans ce contexte ? Voici nos propositions.
Nous avons pris un exemple aujourd’hui qui illustre bien le parcours et la meilleure méthode pour proposer, à des publics aussi variés que possible, une découverte culturelle du territoire. Cet exemple, même s’il est en milieu très urbanisé, est celui de la Seine-Saint-Denis, un département qui n’est pas, et de loin, l’un de ces « joyaux » de notre richesse culturelle au sens classique, comme le sont les Châteaux de la Loire ou tous ceux, fort nombreux, du Moyen-âge.  Pas de centre historique, non plus, à l’architecture civile remarquable par un régionalisme de son architecture ou le poids et la patine des ans sur son patrimoine bâti. Quant au « paysage », laminé aux siècles derniers par la révolution industrielle puis par l’urbanisation, il n’a pas non plus le « cachet » de la Bourgogne ou l’identité forte du pays Basque, de l’Alsace ou de la Corse. Bien sûr il y a les grands témoins de l’histoire, comme la basilique, dans la ville de Saint-Denis, et le Stade de France
Et pourtant…Les acteurs du tourisme du département ont fait avec ce « peu » des merveilles. On peut même dire « les meilleurs visites qui soient » en France, car, à chaque visite, ce sont les gens que l’on va rencontrer, leur art de vivre, leur diversité, leurs passions d’aujourd’hui. Comment vit-on en France ? A quoi pensent les habitants ? Peu de régions touristiques partent du principe que cette question intéresse grandement une bonne moitié des touristes, et sans doute beaucoup plus lorsqu’il s’agit d’une « seconde » visite en France.
Les visites culturelles sont hélas très formatées, en France 1– la plupart des visites culturelles sont conçues sur le modèle très “passif ” du tourisme de masse « J’arrive, je contemple et je repars »,  et rarement adaptées à des groupes affinitaires, qui  partagent des goûts , des opinions ou des projets. 2- Le continuum d’un séjour (visiter/manger/dormir) ou encore les contraintes horaires (Ai-je le droit d’être pressé ?), le désir de visiter « hors heures de travail (On fait quoi à 19 h ?) sont également peu prises en compte. Il s’agit aussi très largement de « visites passives », où l’on prend l’offre comme elle se présente, où presque rien n’est fait pour donner un avis et partager une discussion.
Aujourd’hui toutes les études évoquent pourtant la fin de ces visites passives et, répétons-le, dont l’envie de rencontrer les habitants témoigne, comme l’ont très bien compris les Greeters du monde entier. Et ne vous inquiétez pas non plus : vous ne risquez pas de perdre vos afficionados de la culture, car d’une part eux-aussi évoluent, ont soif de « tourisme créatif », d’autre part ils savent préparer sans vous et au mieux des visites de type académiques. La culture étant leur passion, le premier motif de leur destination, ils iront de toute façon visiter vos sites culturels !

I- COMMENT LE TOURISME, EN SEINE SAINT-DENIS EST-IL ARRIVÉ A CRÉER CE PETIT MIRACLE?

Les infrastructures étaient là, certes, et elles sont tout de même un incontournable du Tourisme…Bien sûr la proximité de Paris est redoutable, car le Département est à la fois en « concurrence » avec la capitale, mais aussi avec les départements voisins, qui ont d’autres atouts (Disneyland en Seine-et-Marne; les paysages du Val d’Oise ; l’Impressionnisme à Chatou, etc…).Reste que le fort maillage du réseau des transports publics, des hôtels et de la restauration ont été nécessaires pour créer leur programme de visites culturelles.
Un travail intense et très novateur a fait le reste, que nous résumerons comme suit en cinq points :
1 -BIEN ANALYSER L’ OFFRE CULTURELLE 1- Il y a bien sûr les incontournables, dont il faudra sans doute améliorer les conditions de visites en permanence. Pour le 9-3, la Basilique, le Stade de France ou les Puces de Saint Ouen font partie de ces incontournables et proposés à la visite. 2- Pour le reste de leur offre (plus de 500 visites, balades, itinéraires, croisières sont proposées), les acteurs sont partis des usages et des envies des visiteurs pour les « classer ».3- Après, ils ont sans aucun doute choisi de bons sites à visiter, dont les propriétaires étaient prêts et ouverts au dialogue avec eux. Sans ce dialogue, impossible de mettre au point des visites intéressantes (cf.2). 4- Ensuite tout un travail de hiérarchisation et de veille de l’offre est sous-jacent à leur programme. Le meilleur exemple est la présence, dans leur catalogue, de la visite de la Galerie Gagosian, nouvellement ouverte et sans doute « phare « de la prochaine FIAC à Paris. La Galerie Gagosian présente actuellement une exposition d’oeuvres d’Alexandre Calder et de Jean Prouvé jusqu’au 2 novembre 2013. Le lieu-1 650 m2 entièrement rénovés par Jean Nouvel – appartient aux Aéroports de Paris, qui le louent à Larry Gagosian. – Encore fallait-il, avant de rencontrer les propriétaires de cette galerie , être au courant de son inauguration sur le territoire et de l’ importance d’un nouveau lieu de ce type! 5- Enfin, sous-jacente aussi, les questions plus techniques de l’accompagnement des visiteurs, des tarifs, des « retours d’expériences » pour évaluer les visites par rapport aux objectifs de chacune, font partie de l’analyse. Tout comme l’animation des réseaux sociaux, la formation des intervenants dans le montage des visites et leur évaluation. Vaste chantier !

2-SÉLECTIONNER CE QUI MARCHE! On le voit, avec ces critères, tout ne sera pas retenu. Contrairement à 90% des organismes touristiques, le département a fait des choix, dont celui de vraiment représenter les habitus et modes de vie des habitants ou des commerçants, artisans, entreprises du département : les arts de la rue et l’évènementiel d’une classe jeune plaira sans doute à leurs pairs du monde entier! Ce choix, par exemple, contribuera à améliorer l’image d’un département plutôt peu gâté pour son « image jeunesse »qui ne retient, comme à Marseille, que les aspects négatifs sans jamais souligner son énergie et sa créativité.
3-REGROUPER DES OFFRES:  Dans les propositions (voir notre galerie en fin de billet) on passe « du coq à l’âne », de la fabrication de chouquettes à la visite d’une basilique…Eh oui, les humains sont ainsi faits qu’ils aiment plusieurs choses en même temps, et seule une infime partie de la population est monomaniaque et ne voudra visiter QUE des monuments historiques ou des musées. La visite des « coulisses » d’un monument, d’un événement, d’un théâtre ou de l’Ecole nationale de danse est devenue un classique du département 93. Et à notre avis c’est très bien, car les visiteurs, en entrant dans les coulisses, sont certains de rentrer au cœur des secrets du lieu, là où se fait le travail invisible, là ou la liberté de parole prendra le pas sur un discours officiel ». Les coulisses garantissent authenticité et rencontre des acteurs du lieu, sans « intermédiaire ».
4-FACILITER LA PRISE DE DÉCISION de visite, avec au moins quatre fondamentaux : 1- La description de ce qui attend les visiteurs , exactement (fin de l’idée que l’on souhaite être surpris), assurance de la qualité 2-Une phrase ou deux, pas plus, et en langage « normal » pour préciser « Pourquoi ce lieu est important ».3- Tous les renseignements pratiques.4- Des avis d’internautes et des photos, vidéos sur les réseaux sociaux, pour jauger, comparer.5-Un clic pour « réserver votre visite et payer la en ligne ».Un autre clic pour avoir réponse à toute question particulière ou annuler sa réservation.
5-PENSER A LA FIDELISATION ! 1- Organiser les partenariats avec chacun des sites de visite tout en imaginant les suites à donner : 1- L’évaluation – ce qui fonctionne bien ou les freins rencontrés avant, pendant et après à la visite… ou ce qu’il ; faut changer, améliorer -2- La possibilité de créer, sur la base du volontariat de ceux-ci, un « fichier -client » pour les tenir informés, leur proposer de nouvelles visites. 3- La conception de nouvelles formes de visites pour mieux fidéliser les visiteurs satisfaits ou leurs amis et familles.
II- CONCLUSION  : cette démarche de création de visites culturelles est à notre avis l’une des meilleures que nous ayons rencontrée, qui s’appuie sur de fines connaissances de ce qu’est, aujourd’hui, la pratique de visite, le sentiment des visiteurs, leurs attentes et leurs comportements .
La démarche a cependant un inconvénient majeur : elle ne rentre pas dans les clous des visites traditionnelles. De ce fait, elles ne feront pas « école » avant longtemps, hélas ! Pourquoi ? 1- Les visites culturelles du département rompent avec la médiation culturelle traditionnelle, qui veut qu’un intermédiaire cultivé explique ce qui est difficile à ceux qui ne « savent pas » ou ne peuvent pas comprendre tous seuls, à cause, le plus souvent, d’une muséographie ou d’explications du site culturel trop difficiles pour les non initiés. Du coup, avec ces médiateurs, l’offre a très peu évolué, notons-le au passage. 2- Elles rompent aussi, nous l’avons vu, avec la non hiérarchisation de l’offre des organismes du tourisme, qui « mettent toute l’offre culturelle du territoire au menu », avec des entrées « classiques » (Patrimoine/Musées/Art/Sciences …) et non des entrées par usages et comportements des visiteurs.3-Par contre la hiérarchisation des fonctions disparaît : les personnels engagés dans l’aventure n’ont plus l’organigramme classique, par exemple, où les guides ne s’occupent pas , ou très peu, de la gestion et de la commercialisation et ne sont pas passionnés par les retours d’expérience ou a la gestion du site Internet. Pour concevoir de telles visites, cela suppose un vrai coworking, des méthodes collaboratives, multitâches, et donc la fin des cloisons habituelles entre les tâches à accomplir.
Ces visites, enfin, sont instables par nature car pour fonctionner elles ont besoin d’un renouvellement des partenariats, d’évaluation, de nouvelles propositions. Cette instabilité est, à notre avis, une agilité, la seule chance de bien adapter les visites aux visiteurs : rien n’est gravé dans le marbre, et on est prêt à tout entendre, à accueillir de nouvelles clientèles, à toujours remettre le travail, très conséquent, en question. Voilà qui et nouveau, pour une administration, et nous aimons cette agilité. Entre visites touristiques pour les étrangers et tourisme participatif, il n’y a qu’un pas, franchi par la démarche globale de la Seine-Saint-Denis. ( Voir l’article de Muse.D Territoire, Concilier harmonie sociale et développement, ici,  et l’article  “Et si le participatif était l’avenir du  Tourisme? ( dont et extrait le schéma ci-dessous) :

tourismeparticipatif

P1080666III- KEN LE TOURISTE PARFAIT 
Ken était juste sidéré : avec le shutdown, les sites culturels de son pays venaient d’être étiquetés comme « non vitaux » pour la vie des citoyens américains. Comme vous le connaissez bien, vous avez deviné qu’il s’en fichait totalement, tout obsédé par le Tourisme Parfait, celui qui rapporte ( des retombées ; des flux financiers ; des investissements à réaliser…).L’appel de Barbie- Chérie le tira de sa torpeur « Tu connais la nouveeeeeelle ? ». Ken s’apprêtait à lui répondre avec un ton des plus compatissants, car, contrairement à lui, Barbie Chérie était folle de Culture… Elle ne lui en laissa même pas le temps et enchaîna « Ken, c’est trop bien ! Les habitants de Détroit viennent de renoncer à la vente d’un Rembrandt* qui devait payer la retraite des pompiers ! ». Voilà qui le rassura…
*Le Detroit Institute of Arts, l’un des plus importants musées des Etats-Unis,  était supposé aider à résorber la quai-faillite de la ville ces derniers mois. Que vendre ? Les Van Gogh ?Des donations, ils n’ont rien coûté à la ville… Le Tintoret ? Il a bien été acheté par la Ville, mais à la condition, posée par le gouvernement italien, qu’il ne quitte jamais les murs du musée de Detroit.Faut-il vendre un Rembrandt pour sauver la retraite de modestes pompiers ? La réponse est venue des habitants de Detroit eux-mêmes. Dans un sondage paru la semaine dernière dans le Detroit Free Press, ils se disaient hostiles à 75 % à une baisse des pensions et à 78 % à l’idée de vendre une seule pièce du musée.” (Voir tout l’article sur Detroit sur  Le Monde Magazine.)

Les photos de Ken : en Haut il a rencontré son ami Théo Mercier (Tragique Afrique) et en bas il a fait un tour par Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, nouvel eldorado du Caucase grâce à son pétrole, et qui se rêve en nouvelle place émergente du marché de l’art.

NOTRE GALERIE DE PHOTOS SUR LES VISITES DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE-SAINT-DENIS

Tourisme 93 FacebookSeine-Saint-Denis Tourisme sur Facebook : des habitants, encore et toujours des habitants!

Doc 11- Les Visites, à voir in extenso sur le site du CDT93, ici . Quelques exemples : un  voyage chez les Croates de Paris; chez  les Fratellini , famille du Cirque; visite technique : maîtriser les inondations (Centre de gestion de Rosny/s/Bois). Pour les visites d’entreprises 100 entreprises ont été sélectionnées : les Manufactures de Pleyel (Mais comment fabrique- t-on un piano à queue ? Conduisez un RER ( cabine virtuelle de l’entreprise). ou la saga Orangina ! Les coulisses du théâtre de la Commune . Pour les Coulisses :les Réserves du musée des arts et métiers  ou le conservatoire de la marque Citroen pour visiter des voitures anciennes….

DOC 4Un choix éclectique : visiter le musée de l’air “Art déco”, Faire des chouquettes ou visiter un lieu de mémoire? Sont aussi proposées 37 balades urbaines mais aussi le long de la Seine, dans des Parcs ou  à Paris (la culture indienne à Paris) .

croisiere-impressionnistes-et-cinema

 Croisière “peinture et cinéma, la Seine en lumière” (9 euros/personne )
Sur les traces de Van Gogh, Caillebotte ou encore Sisley, pour revivre le passé impressionniste des bords de Seine. Le parcours longe les rives où furent peintes la  Baignade à Asnières de Seurat, la Sirène de Van Gogh, L’Ile Saint Denis de Sisley, ou La Berge du Petit Gennevilliers de Caillebotte. La croisière longe ensuite les studios d’Epinay, où ont été tournés des scènes de films , (« Le Père Noël est une ordure », « Le Grand Bleu », « Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre »)… L’ouverture récente de la Cité Européenne du Cinéma à Saint Denis illustre également l’importance de l’implantation du septième art dans cette boucle de la Seine.

LA COMMERCIALISATION  DES VISITES 

Panier

 

 

 

 

Les clients qui ont aimé ont aussi aimé...

 

 

RÉSERVER EN LIGNE!…Et être inspiré par des “propositions similaires” à celles de vos choix : “Si vous avez aimé…vous aimerez aussi”

balade-l-art-du-graff-dans-le-19e-arrondissement-de-paris

Balade “arts urbains” das le XIXéme arrondissement de Paris, entre le canal de l’Ourcq et le parc de la Villette .

– “Suivez l’artiste dAcRuZ au cœur du 19e arrondissement de Paris pour découvrir l’art du graff à travers ses nombreuses fresques. Vous partagerez son parcours, ses motivations et son style coloré au cœur d’un quartier en plein renouvellement. C’est une balade au cœur de la ville en plein changement, venir découvrir le pouvoir de la couleur et les motivations des artistes dans la rue, acteurs aux avant-postes d’un renouvellement urbain trop souvent déshumanisé”La visite des nombreuses fresques  sera ponctuée d’anecdotes sur les 8 années écoulées et de l’incroyable préservation de ce musée à ciel ouvert grâce aux soutien des habitants de ces quartiers.
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Marseille Provence 2013, et après?

DynamoLa période qui vient « après l’investissement » d’une capitale culturelle de la Culture est généralement observée de très près. Ce qui ressort des bilans des 45 capitales précédentes (1) c’est surtout qu’investir est relativement plus facile que d’assurer, par la suite, le fonctionnement des nouveaux équipements et tout simplement la vie culturelle et touristique d’une région. L’effet « Capitale européenne «, qui amène une forte notoriété, peut aussi se transformer en « effet gueule de bois », dirons-nous, car la dynamique qui avait porté l’événement disparaît (Par exemple le désir de “bien faire”,  avant et pendant l’événement, ou encore la Communication vers l’étranger, qui  diminuent fortement).
– Les conséquences de cette nouvelle vie « après » l’opération  sont surtout d’ordre financier : de nouveaux fonds privés, en particulier – mécénat, sponsoring, supports de toutes sortes…- deviennent introuvables après l’événement, car les entreprises n’ont plus l’opportunité de communiquer grâce à la manifestation  lorsque celle –ci est terminée.
– La vie reprend donc son cours ordinaire, avec de nouvelles forces – notoriété ; investissements ; nouvelles équipes… mais aussi son lot d’angoisses : qui va payer ces nouvelles dépenses, si ce n’est l’Etat ou les collectivités territoriales? Pour l’Etat, la ministre de la culture a déjà prévenu en août dernier: ” Et pour l’après 2013, le privé devra prendre le relais, ” en ajoutant que  l’Etat fera tout son possible pour  encourager les mécènes et  les entreprise à développer et  à continuer leurs efforts.
Les questions les plus importantes, pour les habitants et les milieux touristiques et culturels, sont, au delà de ces constats : quelles nouvelles directions, quels nouveaux projets pour continuer à alimenter les bénéfices réalisés lors de cette année capitale?
LA NOTORIÉTÉ AU RENDEZ VOUS
Si l’image de Marseille a peu changé, car la ville semble surtout fasciner les journalistes pour sa criminalité, sa notoriété a fait des pas de géants, avec une fierté de ses habitants d’avoir été si « visitée » en mettant la Culture comme priorité de ces visites. Le bilan de la fréquentation est bon-6,3 millions de visiteurs à Marseille, 8 millions pour le département- , à l’image d’une campagne de communication qui, au moins au niveau national, fut exceptionnelle pour l’ensemble du territoire concerné, même si la métropole de« Marseille a très largement tiré la couverture à elle. » “Nous sommes restés un peu à l’écart de la publicité et de la médiatisation. Lors de l’émission Des Racines et des Ailes sur MP2013, nous avons été un peu surpris et meurtris qu’il n’y ait pas eu une seule référence sur Istres ».”
43% des manifestations ont eu lieu hors Marseille sur le territoire de Marseille-Provence-2013 (Notre photo) Les 18 Maires des communes membres de Marseille Provence Métropole (MPM), Pays de Martigues (CAPM), Arles Crau Camargue Montagnette, Pays d’Aubagne et de l’Etoile, Pays d’Aix (CPA). Les communes associées étaient les villes de Marseille, d’Aix-en-Provence, d’Arles, de Salon-de-Provence, d’Istres et de Gardanne.

MP2013 territoire

_designCRÉATION ET ACCÉLÉRATION DE TOUS LES PROJETS
Une dizaine d’équipements culturels ont vu le jour dans une région qui vivotait, pour la Culture, par rapport à d’autres régions : le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, le MuCEM (investissement de plus de 160 millions € de l’État) est la vedette de l’année-Capitale.
Mais le label “Marseille 2013, capitale européenne de la culture » a surtout « permis d’accélérer tous les grands projets de travaux dans la ville“, selon le maire et ses adjoints , avec un montant des investissements consentis par le public et le privé de 700 millions d’euros consacrés aux infrastructures ou gros travaux indispensables mais qui, jusque là, étaient en attente : le Parc des Expositions(50 millions € en 10 ans par la SAFIM, acteur privé) ; la rénovation de la cathédrale de la Major (28 millions € investis par un acteur privé) ; la construction des Terrasses du Port (en cours, avec 290 millions d’euros investis par des acteurs privés) ou encore la rénovation du quai du port et du Palais du Pharo (investissement de la municipalité).
Pour l’heure, notons la fraicheur et l’intelligence du Off (notre photo) qui a permis l’émergence de talents et d’idées.  Car pour les prévisions officielles, le calendrier fut improbable : tous les équipements culturels créés ou rénovés pour l’événement Capitale européenne de la Culture,  ont ouvert relativement tardivement (second semestre). Ce retard est selon nous la cause principale du bilan en demi-teinte pour les retombées économiques- 600 millions de retombées avaient été prévus par les officiels.Où en sommes-nous aujourd’hui ? Car on se demande bien pourquoi, avec un programme arrêté quatre ans avant le lancement, la plupart des sites ont eu six mois de retard par rapport à janvier 2013. A cette date, les grands travaux n’étaient pas, et de loin, terminés. Comment en parler, dès lors, lors des grands salons touristiques, 12 à 18 mois avant l’événement? Même si le parc hôtelier est relativement décevant – en nombre, en qualité, en volumes d’accueil – comment « faire le plein » dans ces conditions? Bref, si le triomphalisme des premières évaluations est de mise, si la crise aura bon dos comme cause principale du moindre petit échec, reste que l’essentiel est préservé : les nouvelles constructions sont bel et bien . Restent, selon nous,   trois défis pour l’avenir des territoires de MP2013: pérenniser les ressources; mieux faire participer les habitants; regrouper les territoires.

Marseille Nouveaux sites culturels ou sites rénovés

_ruo1569I- PÉRENNISER LE FONCTIONNEMENT DES EQUIPEMENTS CRÉÉS. Et ce n’est pas gagné ! Malgré l’arrivée d’une nouvelle gouvernance (Laurent Théry, et son « dernier poste » pour bâtir la métropole avec le directeur du projet métropolitain Vincent Fouchier), les élus du tourisme et les puissantes vedettes de la CCI, dont l’omnipotent Monsieur Pfister, ont eu ce qu’ils souhaitaient : une image forte et redynamisée autour de Marseille pour doper le commerce et les flux financiers. Ces élus ont su utiliser parfaitement l’image de la culture à ces fins. Leur objectif était bien la croissance du business en général et l’optimisation financière en particulier ; il ne faut donc pas s’étonner, avec naïveté, qu’un grand silence soit fait sur la suite culturelle de l’opération. On ne reconduit pas, comme cela fut fait pour Lille, l’équipe de l’événement afin d’assurer la durabilité des projets dans le temps. On se dirige plutôt vers les incontournables du tourisme en France : Jean-Claude Gaudin s’appuie, pour ses projets post-Capitale, sur le triptyque boîte de nuit, casino et shopping de luxe, avec des centres commerciaux clairement positionnés sur un segment haut de gamme et situés sur la bande littorale vouée à devenir le complexe touristico-culturel. “Le shopping compte aussi beaucoup dans le choix de la destination”, a relevé Dominique Vlasto, l’Adjointe au Tourisme de la Ville de Marseille. Un téléphérique est aussi proposé pour monter à Notre-Dame de la Garde.
II- FAIRE PARTICIPER LES HABITANTS
a) les frustrations de la population, des artistes, des plus jeunes ? Pour MP2013, on connait déjà les reproches « de fond » , alimentés par une population qui certes a « assisté » aux spectacles, mais y a-t-elle pu y participer, y parler « identité »,partager ses rêves, de façon active? « les compagnies indépendantes, les lieux qui existaient avant ont tous vu leurs financements diminuer, ou revenir au mieux au niveau de 2012. Tous ont été poussés à des investissements importants durant l’année capitale, pour «en être». » A Marseille, le BCD (Bureau des Compétences et des Désirs) et l’association Atelier de Visu Même ont fermé leurs portes, faute de trésorerie.,. Et que vont devenir les expériences alternatives, portées par le bénévolat, le sens de la débrouille et vivotant dans l’intermittence ?.

b) Evènement très « formaté », une Capitale européenne de la culture conforte davantage les institutions et les artistes extérieurs qu’elle n’ouvre des voies collaboratives, avec les artistes locaux, avec la participation des habitants ; le label Capitale européenne ne prend pas en compte, dans ses obligations, les aspirations de ces habitants. Pour la poursuite de la dynamique créée, Comment interroger les habitants? Comment tenir compte de leurs avis? Comment « récupérer » les talents et compétences locaux, un peu désabusés ?
etopIII- LA MÉTROPOLE INTROUVABLE. Boris Grésillon (2) décrit régulièrement l’ambiance politico -affairiste de ce territoire :  « Au-delà de la façade unie présentée pour l’emporter, les vieilles rivalités et concurrences locales sont plus que jamais présentes, entre Aix-la-bourgeoise et Marseille-la-populaire, entre Arles tournée vers le Rhône et surtout Toulon, préfecture du Var ». Le projet du gouvernement actuel de créer une métropole, de façon relativement autoritaire, suscite donc de très fortes résistances, d’autant que les élections municipales approchent…Pour assez bien connaître ce territoire, (où j’ai vécu 20 ans), j’imagine que la « priorité culture » sera utilisée comme une grosse ficelle – ça a déjà commencé, d’ailleurs, avec l’invitation des nantais! – sans pour autant tenir compte de l’avis des habitants, étape essentielle d’une poursuite de MP2013. Que fait-on maintenant ? Que continuer, modifier ou arrêter ? Avec quels moyens, quels partenaires ?
Notons enfin que, ne serait-ce que du point de vue financier, l’Europe aux abonnés absents pour ses « Après-Capitales ». Si le programme des Capitales est très attractif et que la lutte est féroce pour obtenir le Label ; même si l’Europe n’affecte qu’une somme dérisoire pour la manifestation (1,5 million d’euros par ville et par année), l’Europe n’assure pas le suivi des projets et l’ »après ». Gilles Defacque, directeur du Prato (pôle national des arts du cirque, Lille), dénonçait récemment les politiques du Label Capitales européennes, qui créent une «paupérisation de l’émergence artistique», en préférant aider les structures plus institutionnelles, les événements les plus spectaculaires ; Hugo de Greef, directeur de Bruges 2002, déplorait aussi que «Les financements européens favorisent-ils une culture déjà établie, mais que cela n’était pas le plus importants, car l’Europe, «Avec 55 millions d’euros par an pour le programme culture, ne peut clairement pas être la solution : une capitale européenne de la culture peut permettre de déclencher des envies qui n’existaient pas avant. Mais la culture reste une compétence nationale».

PORTRAIT DE LA MÉTROPOLE selon L’INSEE:   un portrait assez catastrophique  des inégalités entre les différents territoires de la future Métropole vient d’être réalisé par l’organisme producteur de des statistiques.  Inscrite au mois d’août dans la loi de décentralisation, la future métropole devra dès janvier 2016 regrouper les six intercommunalités existantes  , mais il s’agit un “territoire fragmenté” présentant de fortes disparités sociales, selon l’organisme. Avec deux millions d’habitants en 2040,  la future entité, qui représente un territoire de 3.149 km2 et compte aujourd’hui 1,83 millions d’habitants (2010) et  atteindra les deux millions d’habitants à l’horizon 2040. Les fortes disparités constatées par l’INSEE sont le taux d’emploi (59% (nombre d’emplois rapporté à la population des 15-64 ans), estimant qu’il y a un déficit de 62.000 emplois par rapport à des zones métropolitaines comparables (Lille, Strasbourg, Toulouse, Bordeaux). Les « Poches de pauvreté » avec de  fortes  difficultés sociales  liées au chômage des jeunes ou  installées dans  certains quartiers ». Cette pauvreté  contraste avec la richesse de communes résidentielles notamment dans l’intercommunalité du Pays d’Aix.« Les 735.500 emplois de la métropole sont surtout concentrés sur les cinq pôles principaux, Marseille, Aix-en-Provence, Aubagne, Vitrolles, Marignane » générant « de nombreux déplacements domicile-travail ». Enfin le “tout automobile”, avec pas moins de  13.000 véhicules/jour sur l’axe, le plus fréquenté,  entre Marseille et Aix-en-Provence. ( la Gazette des Communes du vendredi 11 octobre, ici!). On voit d’ici les clivages politiques à venir,  les communes riches  se désolidarisant de cette pauvreté voisine  en ne souhaitant pas partager leur richesse pour résorber ces failles d’injustice et de pauvreté, historiques.

GAM-340700px-460x340IV-LES AUTRES CAPITALES, Que sont-elles devenues ?
Depuis Athènes en 1985, les 42 cités désignées par le titre ont vécu, une année durant, une aventure culturelle particulièrement bénéfique, qui a fait gagner à leur territoire quelques 10 ans de notoriété
– «Nous existons sur la carte des destinations depuis 2011, expliquait Urmas Pansip, délégué au tourisme estonien. L’autre point positif aura été pour nos artistes qui sont désormais beaucoup plus programmés partout en Europe. Et font la promotion du pays.»
Porto, capitale en 2001, avait aussi ce projet de pérennisation. La crise est passée par là depuis. «Depuis deux ans, de nombreux lieux ouverts en 2001 et laissés à l’abandon par les pouvoirs publics ont été magnifiquement repris en main par des associations ou des collectifs d’artistes», explique Pedro Daloso en citant l’exemple de… la Friche de la Belle de Mai à Marseille. Ce lieu de résidences, de créations et d’exposition au centre de Marseille existe depuis une quinzaine d’années, mais Marseille 2013 lui a donné les moyens de nouvelles ambitions, affirme son président Marc Bollet: «On a reçu un soutien financier. Enfin… Espérons que ça dure.» Sinon, de Marseille 2013 ne resteront que de beaux souvenirs « .
– DEUX VRAIES RÉUSSITES : Liverpool, qui avait attiré 15 millions de visiteurs en 2008, soit plus du double que ceux de MP2013, et surtout Lille 2004. L’équipe politique et technique de Lille 2004 a très vite envisagé de « donner une suite » à son année « Capitale », au vu des énergies qui voulaient poursuivre l’aventure. Le seul fait que l’équipe qui avait réalisé l’événement soit resté en place à Lille est éloquent. Par contre l’équipe de MP2013 fait ses valises, comme si elle avait « rempli son contrat », ponctuel, et deux mois avant la clôture on ne sait pas ce encore qu’il adviendra pour l’avenir culturel à partir de en janvier prochain, pour 2014 et après. A chaque nouvel événement, pour Lille, on observe que l’ingénierie culturelle se développe, le dialogue sur les réseaux sociaux bat son plein et j’imagine que le tourisme doit croître de la même façon. Voir Ici les suites de Lille 2004. Car Lille 3000, programme culturel promu par la ville de Lille et par le comité d’organisation de Lille 2004, a voulu assurer la continuité avec Lille 2004, Capitale européenne de la culture. Voir les programmes ici  (Bombayser de Lille ; Europe XXL ; Fantastic ; French Renaissance).
EN CONCLUSION de cet article sur l’après 2013, , reprenons cette belle phrase d’ Hugo de Greef, directeur de Bruges, Capitale européenne de la Culture en 2002 «C’est surtout la capacité des équipes en place à donner à l’événement annuel un impact durable qui fait le succès de l’entreprise. Car c’est sur le long terme que les retombées de cette aventure fascinante se mesurent ».

lecoEN SAVOIR PLUS : 1- Bilan de la fréquentation touristique réalisé par Bouches-du-Rhône Tourisme faisait t état d’une nette augmentation de la fréquentation touristique  et en particulier hôtelière : “77 000 chambres occupées en plus par rapport à 2012. De mai à juillet, l’hôtellerie départementale enregistre une hausse de 7% par rapport à l’an passé.• 12 000 chambres en plus vendues pour les grands événements. Les 5 grands événements (Flammes et flots, Transhumance, Fête de la musique de Marseille, Feu d’artifices de Marseille, et l’Europride) qui ont rythmé le trimestre génèrent à eux seuls plus de 12 000 chambres occupées supplémentaires (+19%).• 1,9 million de nuitées entre mai et juillet 2013 : +10% par rapport à 2012. De mai à juillet, cela représente une hausse de 10% par rapport à l’an passé. Les hausses les plus marquées ont été enregistrées_dans le pays d’Aix (+26%), à Arles (+16%), dans la Provence salonaise (+13% ), à Marseille (+12%).• Une hausse plus marquée des nuitées étrangères. Les nuitées françaises sont en hausse de 9% (2/3 des nuitées), les nuitées étrangères de 13% (1/3 des nuitées)”.Le MuCEM, selon cette étude, aurait franchi le cap du million de visites en septembre à Marseille et le succès de la capitale se serait propagé sur tout le territoire.

2) Bilans des études d’impact : (dont l’Emploi) à voir ici : 12345 .

3) Sites Internet les plus intéressants pour ses commentaires sur MP2013 du point de vue des professionnels de la culture : Marsactu.
et le site du Off, ici.
4) Marseille et après, par les connaisseurs : Marseille, capitale de la culture 2013 – et après ? par Éric Verdeil,sur Métropolitiques (le 08/02/2013)

5) Les évaluations des autres capitales européennes de la culture 
Il existe une bonne étude (Cabinet Palmer et associés) qui analyse tant les aspects organisationnel et financier que les retombées culturelles, économiques et sociales, est organisée en 2 parties qui peuvent être téléchargées.
Le volet I contient une synthèse concernant de nombreux aspects de l’évènement “Capitale Européenne de la Culture” et ses conséquences.
Le volet II contient, pour les 29 villes enquêtées, une analyse ville par ville

6 –  Robert Palmer Evaluation 1995-2004

  
NOS PHOTOS DANS LE TEXTE… 

Ken du haut : Ken pose devant une oeuvre de Julio Le Parc, “Surface couleur 14-2E”, hypnotique! (Vue à l’exposition Dynamo, qui a enchanté les nouvelles générations l’an dernier à Paris: Un siècle de lumière et de mouvement dans l’art”, 1913-2013, 10 avril 2013, au  Grand-Palais-Galeries Nationales à Paris).- La Culture ça donne mal à la tête : l’un des slogans de Marseille 2013  OFF, décliné en Tshirts et autres supports. Egalement un  “Marseille Capitale de la Merguez”  very chic, décliné façon “toile de Jouy ” pour la chambre de votre résidence secondaire. Passez un bon moment sur le site du Off, une valeur sure de l’inventivité des marseillais qui annonce, enfin, la fin des pagnolades un peu rassies du siècle dernier. Enfin, préparé par ce premier OFFF d’une capitaleeuropéenne depuis leur création en 1985,un programme ébouriffant vous attend  aussi pour clore les trois derniers mois de la Capitale, avec la fin du Camping Yeswecamp!  Avec aussi le Trocadanse (Tu troques et tu danses);ou les shows de 6 designers +DJ au Mucem, (le musée qui va s’encanailler grâce au OFF! ).Enfin, suite à “Poubelle la vie“, une installation sera exposée sur le cours d’Estienne d’Orves – Poubelle moderne- conçue et réalisée par  du collectif A comme Raoul. Tout le programme du OFF, pour terminer en beauté l’année capitale européenne de la Culture, avec tous les liens utiles: c’est ICI  !
-Le Corbusier  au J1. Le Corbusier et la question du brutalisme
Du 11 octobre au 22 décembre au J1 : 250 œuvres originales de 1935 à 1965 Le Corbusier a construit à Marseille, la Cité radieuse (1945 et 1952) mais il était aussi urbaniste, dessinateur, peintre et sculpteur.
Expo  ETOPIE A AIX-EN-PROVENCE, du 10 octobre au 10 novembre, avec les arts numériques en expositions, concerts, spectacles audiovisuels, projections, installations multimédia qui dessinent un parcours

PEINTURE / Nocturnes exceptionnelles  les 10, 11 et 12 octobre jusqu’à 23h. au musée Granet d’Aix-en-Provence et au musée des Beaux-Arts au Palais Longchamp de Marseille à l’occasion des derniers jours de l’exposition Le Grand Atelier du Midi.- Ken , ci-dessous, pose devant une peinture de Caspar David Friedrich (1774-1840), prince du paysage romantique façon “premiers voyageurs du Tourisme”. Ici, le sommet du Wazmann- 1824-1825, huile sur toile, 135X170cm.
MontagneKEN LE TOURISTE PARFAIT
Quoiqu’il arrive, mon Chéri, nous serons aux commandes un jour ! avait dit Barbie à Ken. Quoi ? Un couple Thénardier ? Ceaucescu ? Ken ne voulait pas y croire à l’époque, mais il avait 20 ans, l’âge de tous les possibles…
K : Et s’ils s’en rendaient compte, y as-tu pensé, ma Chérie ?
B : Mais c’est qui « Ils » ?
K : Ben…le Peuple !
B : Mais c’est toi qui me l’a appris, Kenou Chéri :  en affaires, pas de Peuple qui vaille, et donc pas de démocratie.
Songeur, Ken se dit que l’élève avait dépassé le maître…Il reposa son Singapore Sling, le meilleur cocktail du Long Bar au 1er étage de l’hôtel Raffles et signa leur résa, revigoré…
Ken et Barbie, en bons touristes parfaits, sont descendus à l’Hotel Raffle de Singapour, moins bling bling que le très surfait Marina Sand avec son bateau sur les toits…Pff!!! Ken signa pour deux jours  supplémentaires dans leur Grand Hôtel Suite, grâce à une proposition épatante de Raffles « Affaires et Plaisir » à 7730.00 SGD la nuit.

QUELQUES CHIFFRES CLÉS POUR MP2013

Chiffres clés

Résultats capitales

 MP2013 les fréquentations