La musique en France

Les musiciens sont surtout des parisiens...

Cette semaine fut marquée par de nouvelles orientations possibles des industries culturelles, avec les 80 propositions du Rapport Lescure. Il est grand temps en effet d’adapter notre législation ainsi que les aides nécessaires aux industries créatives qui sont, comme celle du Tourisme, en pleine e-mutation. La production et l’accès aux œuvres, la rémunération des créateurs ou encore les pratiques liées à l’offre culturelle numérique : tout doit être revu et corrigé, selon Pierre Lescure et son équipe.

– Où en est la musique en France, et tout particulièrement sa diffusion, ses publics? Le Rapport de 2012 de la SACEM que nous avons reçu est édifiant et vous remontera le moral : tout va bien!

 

La SACEM (1) , qui souhaite surtout dans son rapport justifier son rôle de collecteur puis répartiteur des sommes issues du droit d’auteur, décrit cependant au passage la situation 2012 de la musique en France. Et ce très bon résumé est recevable, à notre avis,  car elle représente 40 millions d’oeuvres et compte 173000 sociétaires. Même si la musique libre gagne chaque jour du terrain.(Bilan présenté au Festival de Bourges le 25 avril 2013).

I-                LA DIFFUSION MUSICALE EN FRANCE EN 2012 La SACEM retient, et cela nous convient pour le Tourisme comme pour la Culture,   des typologies des lieux et formats de diffusion plutôt que des styles de musique: des concerts de variétés ( salles de musiques actuelles (Smac), centres culturels, autres salles ); des festivals ; des tournées (diffuseurs et producteurs de spectacles titulaires d’une licence d’entrepreneurs de spectacle ) ; des ballets, cafés-concerts, spectacles de cabaret  et enfin des concerts de musique symphonique .

1) LES CONCERTS DE VARIÉTÉS ET LES FESTIVALS / Voici leur répartition géographique ( Paris et l’Ile-de-France très largement en tête, comme pour les musées et les monuments…) :

– Et voici la part de chaque format  (Concerts de variétés et festivals :  56% ; tournées : 30%; musique symphonique: 8% )

2)     LES TOURNÉES / C’est le seul secteur en baisse (-9% en 2012)  mais aussi le plus lucratif pour la SACEM. Les concerts symphoniques ont augment de 48% en 2012, et les “concerts de variété et les festivals” on augmenté de 2% en 2012. Les tournées représentent un secteur très concentré: 44% pour Paris et l’ Ile-de-France et « seulement »  56% en régions. L’ Ile-de-France a gagné 5 point par rapport à 2011 et cette augmentation est  liée au Stade de France qui représente 13% des droits collectés dans le secteur tournées.

3)     LES CONCERTS DE MUSIQUE SYMPHONIQUE


4)    NUMERIQUE ET DIFFUSION

5)     PORTRAIT DU CRÉATEUR ET DE LA CRÉATRICE

II- Bilan global de la SACEM pour ses revenus : 61,3 M€ ont été répartis (+2% par rapport à la répartition de 2011) ; 1 million d’oeuvres ont été jouées et ont donné lieu à un traitement pour la répartition. Ainsi, plus de 234 000 titres différents ont été répartis: 215 700 titres en Variété et 18 300 titres en Symphonique. A noter pour Arnault de Montebourg J : les œuvres françaises résistent bien dans les concerts de variétés : plus de 66% des œuvres jouées. La tendance est stable depuis 3 ans.

III-            TOUT CE QUE NOUS N’AVONS PAS DIT dans ce billet :

1)     Le secteur est quasiment illisible pour son économie, car il faut consulter une douzaine de sites Internet et sans doute une cinquantaine de revues pour se tenir au courant des évolutions du secteur . Chaque style de musique constitue un secteur particulier, même si tout le monde s’accorde à célébrer la transversalité entre les arts (Théâtre, musique, danse, image, etc…), elle n’existe pas. C’est ainsi que vous trouverez des nouvelles du jazz, des concerts classiques, des musique actuelles , de l’Opéra ou de l’Opéra comique à tel ou tel endroit, mais peu de réflexion sur « la musique » en général.

2)     Pire : contrairement aux canadiens qui communiquent beaucoup sur les modèles économiques, les fréquentations et les artistes retenus, tout comme les anglais, nous n’avons, je vous l’assure, aucun élément sérieux « à jour » pour comparer les formats économiques. J’ai donc avec quelques partenaires constitué un fichier à jour, mais qui nous demandent à chacun un travail de veille et d’étude, sans doute réalisé à 10 000 exemplaires par d’autres consultants, ou les administrateurs de collectivités territoriales.  Et aussi : aucune réponse n’est disponible à la question :  comment recruter un très bon artiste ? Il ne faut donc pas s’étonner que les Offices de Tourisme fassent la part belle à  l’ « animation », en ce cas,  que procure (aussi)  la musique. Voici Riri Biagini à l’Accordéon ! – moins cher que David Guetta, sans doute, et Riri porté aux nues par la critique locale).”Les enfants et les vieux  aiment…”, répondra-ton aux grincheux …Mais que dire aux absents pour cause de…mauvaise qualité! L’animation touristique musicale est donc souvent indigente, là où  la Culture pourrait mieux former, diffuser, laisser décider et ne pas imposer, avec générosité. Etablir des partenariats fertiles serait la meilleure solution.

3)     Les musiciens gagnent, pour moitié d’entre eux, moins du salaire minimum. Le dossier est si épais qu’aucun gouvernement, depuis 10 ans, n’ose toucher à leur fragilité : intermittence, permittence, multi-activité, plusieurs employeurs…Seuls les grosses structures (Opéras, organismes labellisés au niveau national ou régional..) s’en sortent, mais depuis plus de vingt ans elle diffusent peu le même spectacle et les coûts de production sont  de plus en plus exorbitants pour le service public par rapport aux services rendus aux populations qui ne peuvent en profiter pleinement.  Le manque de formation continue est aussi criant pour les artistes, et leurs éventuelles reconversions très  difficiles. Bref, la “liberté totale pour la création” a ses inconvénients, pour les plus petits, les plus faibles ou les moins formés des artistes.

4) Le rôle des musiciens et des Festivals pour l’attractivité de leurs pays est incommensurable : depuis les  pèlerinages au Graceland, (Memphis, au Tennessee) d’Elvis en passant par Gangnam Style pour la Corée du sud, qui, selon le World Travel & Tourism Council (WTTC), a accueilli en 2012 plus de 10 millions de touristes qui visitaient le pays pour la première fois…Le  Techno-tourisme à Berlin a si bien essaimé que les musiciens allemands volent de plus en plus la vedette à nos petits  français…Mais que fait Arnaud ? 🙂 . Article complémentaire dans le Réseau de Veille en Tourisme canadien (UQAM, Université du Québec à Montréal – Chaire Transat), à voir ICI.

La visite  de Gangnam, quartier chic du sud de Séoul, en Corée du Sud,  sur les traces QR de Psy.

(1)La Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) est une société de gestion des droits d’auteur .Société civile à capital variable, reconnue et contrôlée par l’État français , elle a une mission d’intérêt général. Créée le 11 février 1850 par Rossini, Feydeau, Labiche et Victor Hugo, elle a pour mission d’assurer la défense de leurs intérêts et la gestion collective de la collecte et de la répartition des droits d’auteur des œuvres musicales faisant l’objet d’une diffusion publique ou de leur reproduction sur différents supports.(Wikipedia).

POUR EN SAVOIR PLUS : voir tout le bilan SACEM Ici ou ICI , dans la Gazette des Communes.Une nouvelle plateforme en ligne permet, par les contributions des acteurs de ce réseau,d’enrichir et d’actualiser la base de données  disponible sur le site internet .Ce site a été conçu comme un outil pratique pour les musiciens  structuré en 5 thématiques : formation, résidence, production, diffusion, financement. Ministère de la culture et de la communication – Musique• Association française des orchestres (Afo) • Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV) • Cité de la musique Réunion des opéras de France Opéra national de ParisOpéra Comique. Suivre l’actualité des musiques actuelles sur le site de lIRMA.

KEN LE TOURISTE PARFAIT vous annonce le prochain billet ! Même si, ce faisant,  il me vole la vedette, car si je m’échine à écrire des merveilles pour vous, mes amis,  je sais bien  que chaque semaine certaines filles passent directement à la case « Ken » sans lire un mot de ce dur labeur…(Bonjour les fiiiilles !). Passons…Ken savait que pour demeurer LE touriste Ultra-Parfait il devait investir dans sa R§D ! D’hôtels en Palaces, de rendez-vous d’affaire en transports coûteux comme ses jets ou bateaux privés, il avait décidé  que parfois la Culture était utile et agréable au tourisme : pas de retombées directes foudroyantes, mais de tels gains en notoriété, en différenciation, en Haut de gamme que cela valait le coup! Même si son ex, Barbie, était raide dingue de Riri Boccini et de son accordéon, il voulait vous présenter l’excellence : les noces extraordinaires d’un hôtel, Le Mas, Candille et d’un musée, Le Musée d’Art Classique de Mougins, cette semaine et sur la Côte d’Azur!


 

 

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