L’Art qui guérit!

L’ ARTOURISME devrait exister, et ce serait un séjour pour admirer, mais aussi vous soigner et vous faire du bien! Une alternative à nos « Accros du Peignoirs », dont nous parlions récemment ici ? Oui ! L’art peut, comme les séjours du thermalisme ou des séances Zen, vous libérer du stress. Contemplez une œuvre d’art que vous aimez, et vous retrouverez un calme olympien! Ce pouvoir de l’art-thérapie existait déjà à la Renaissance : le peintre Giovanni Battista Armenini affirmait dans son livre que la gaieté des peintures de Raphaël, avec leurs animaux exotiques ou des anges sur une balançoire , pouvait guérir de la mélancolie (Voir  photo ci-contre) tous ceux qui les regardait.
Qu’est-ce qui est beau ? Botticelli et sa naissance de Vénus, une oeuvre de 1485, ci-dessus? ? À chacun son avis, ses choix de ce qui lui semble beau. L’esthétique, « science du beau » ou « critique du goût », c’est aussi l’émotion provoquée en particulier par une œuvre d’art. Ces émotions, lorsqu’elles sont positives, comme le plaisir, l’étonnement, l’admiration, peuvent aussi «guérir» et apporter du bien-être, et pas du tout par magie !
Aujourd’hui, tout un programme sur le Beau : le nouveau livre qui vient de paraître, « L’Art qui guérit », de Pierre Lemarquis, fait le point sur ce qu’il se passe dans notre cerveau quand nous écoutons de la musique ou regardons une œuvre d’art qui nous plait. Nous finirons par un petit tour à Montréal, au Musée des Beaux Arts, qui a mis en place il y a trois ans des relations entre médecins, musées et patients voulant retrouve rune forme de sérénité.

I- Quand la science prouve que l’art fait du bien
Ce qui est certain, c’est que la vision d’une œuvre stimule les deux facultés de notre cerveau : le plaisir et la connaissance, explique Pierre Lemarquis, neurologue et auteur de « L’Art qui guérit », ouvrage qui vient de sortir. L’art, selon lui, parlerait donc à le monde, ferait disparaitre le stress et aiderait à échanger avec empathie.
QUE SE PASSE –T-IL DANS NOTRE CERVEAU ?
« Le cerveau a deux fonctions. Il nous permet de rester en vie et nous donne l’envie de vivre”. L’une des expériences menées pour démontrer les guérisons a consisté à quantifier et à mesurer les réactions d’un visiteur de musée – son rythme cardiaque, sa sudation –, face à une œuvre qu’il observe.
Pour résumer : dès qu’une œuvre plait à un visiteur et qu’il la regarde quelques secondes ou minutes, son stress diminue, car sa production de cortisol baisse (le cortisol est l’hormone du réveil!). Le cœur bat moins vite, le corps se détend, tandis que le cerveau (du plaisir et de la récompense) sécrète de la dopamine (l’hormone neurotransmetteur de la joie de vivre et de la motivation), dans les zones profondes du cerveau.
Plus encore, la sérotonine, qui régule les humeurs, et les endorphines (qui procurent l’impression de bien-être) , l’ocytocine (hormone de l’attachement et de l’amour) – à propos de laquelle il a été démontré qu’elle peut être produite lors d’une écoute musicale – pourraient, par extension, faire partie de l’arsenal chimique qui se déploie en nous face à une œuvre d’art.
♦Enfin de mystérieux « neurones-miroirs” nous permettent de l’empathie, celle qui nous permet de nous « retrouver » dans un personnage de roman ; ou d’être du côté des indiens dans le western ; ou encore de « nous prendre pour » Napoléon sur les célèbres tableaux historiques de son règne.

II- DES ORDONNANCES DE MÉDECINS POUR …VISITER UN MUSÉE !
La prescription de visites au musée à des patients: certains médecins de l’Institut de cardiologie de la Pitié-Salpêtrière, à Paris peuvent prescrire une ordonnance muséale, une visite au château de Compiègne, dans l’Oise .L’association L’Invitation à la beauté, fondée par la psychologue Laure Mayoud et présidée par Pierre Lemarquis, regroupant scientifiques, soignants et artistes, s’est vu accorder le patronage de l’Unesco pour ses recherches à l’échelle cellulaire, neurologique, psychologique et sociale.
Au service de médecine interne de l’hôpital Lyon-Sud, les malades peuvent choisir une œuvre à accrocher dans leur chambre. « De la même manière qu’un livre peut faire autant de bien qu’un antidépresseur, une œuvre à laquelle on peut se raccrocher en période de souffrance apporte l’équilibre nécessaire à une guérison. A leur sortie de l’hôpital, les patients ont changé de rapport à l’art », insiste Pierre Lemarquis.
Pierre Lemarquis, partage, enfin,  la conviction que « chacun devient l’œuvre qu’il observe »  en précisant: ” Si l’on contemple La Joconde on devient un peu Mona Lisa. Car l’art parle à tous, la science l’a démontré. Que sa perception soit sensible, chimique ou cognitive, il se ressent et se vit. Croire qu’il serait réservé à une élite tiendrait du contresens.”

III- L’EXPERIENCE CANADIENNE ! Petit hommage au Canada, où les prescriptions de médecins se généralisèrent, suite à un gros travail entre le Musée des beaux-Arts de Montréal, sous l’égide de sa directrice, Nahtalie Bondil.
« L’art fait du bien ! Il peut changer, améliorer, voire transformer la vie d’une personne. »
En novembre 2016, le mécène québécois Michel de la Chenelière a inauguré un nouveau pavillon du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), comprenant un atelier international d’éducation et d’art-thérapie. Doté d’une salle de consultation médicale et d’espaces pour des activités artistiques, il s’appuie sur des programmes de recherche uniques au monde, menés avec des universitaires, médecins et thérapeutes, qui étudient les effets bénéfiques de l’art sur la santé : Art-thérapie, danse-thérapie, musicothérapie…
Nathalie Bondil, directrice du musée des beaux-arts de Montréal a voulu développer ce dont parle Pierre Lemarquis : l’impact « de l’émotion esthétique sur l’état physique » , impact qui était, pour elle, évident. Des visites d’exposition interactives ont été organisées où les œuvres ont été choisies pour leur rapport au corps ou aux émotions.
Le Musée des Beaux-Arts a mis en place en 2017 un comité scientifique art-thérapie et santé, puis un programme de résidence médicale, proposant des consultations in situ, pour offrir des « prescriptions artistiques » aux patients visiteurs du musée.

Je vous souhaite de rencontrer ces expériences, ou de les tentez si vous avez des œuvres d’art ou des lieux recevant des visiteurs, grâce à un partenariat avec des équipes médicales. Loin d’être de simples « médecines douces », elles en apprennent sans doute beaucoup sur nos comportements, sur ce dont nous avons vraiment besoin, un besoin vital d’échanges entre le monde et nous et entre nous! Si voir de belles choses est la seconde motivation des visiteurs, ils seront aussi gâtés!(2019, Ministère de la Culture).

POUR EN SAVOIR PLUS
1- « L’Art qui guérit » , de Pierre Lemarquis, paru le mois dernier aux éditions Hazan (192 p., 25 €.).« L’Empathie esthétique. Entre Mozart et Michel-Ange », Pierre Lemarquis, Odile Jacob, 2015.
2- L’article qui m’a inspiré ce billet, de Christophe Averty, dans le Journal Le Monde : https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/10/22/quand-la-science-prouve-que-l-art-fait-du-bien_6056952_3246.html

3- Giovanni Battista Armenini! (1530-1609)Il était un historien d’art italien, et publia en 1587 un traité sur la pratique de la peinture, «De veri precetti della pittura ».
4- A Montréal, l’art prescrit pour un mieux-être – La cité canadienne propose plusieurs initiatives innovantes liant expression artistique Par Anne Pélouas (Montréal, correspondance) Publié le 18 janvier 2017 à 09h56 – Mis à jour le 18 janvier 2017
https://www.lemonde.fr/arts/article/2017/01/18/a-montreal-l-art-prescrit-pour-un-mieux-etre_5064496_1655012.html
5– Comment le beau nous aide-t-il à mieux vivre ? Ça m’intéresse https://www.caminteresse.fr/economie-societe/comment-le-beau-nous-aide-t-il-a-mieux-vivre-11122870/

5– – Anne Brun, « Historique de la médiation artistique dans la psychothérapie psychanalytique, Abstract, Resumen », Psychologie clinique et projective, no 11,‎ 2005, p. 323–344 (ISSN 1265-5449, DOI 10.3917/pcp.011.0323, lire en ligne [archive], consulté le 11 avril 2018)
Wikipedia est un trésor pour définir l’esthétique .Et l’arthérapie,
– « Que sais-je » L’art-thérapie, Jean Pierre Klein, 2010
PHOTOS
Raphaël – décoration pour les Loges du Vatican (« grotesqques ») Domaine public
• File:Ottaviani, Giovanni — Loggie di Rafaele nel Vaticano — Putti, Hermen, Pferd etc., rechts Früchtegirlande.jpg Téléversé : 19 septembre 201
– Péricles Périclès, copie romaine en marbre d’un original grec réalisé vers 430, Rome, musée Pio-Clementino. Domaine public Dossier Pericles Pio-Clementino Inv269 n2.jpg -Octobre 2006
La seconde moitié du ve siècle av. J.-C., dit aussi le siècle de Périclès, est dominée par deux sculpteurs de renom, Polyclète et Phidias

– La Naissance de  Venus  de Botticelli – Wikimedia Par Sandro Botticelli – Référence Google Art Project. Compression Photoshop Domaine public. La Naissance de Vénus est un tableau peint par Sandro Botticelli vers 1485. C’est une peinture a tempera1 sur toile. Il est conservé à la Galerie des Offices, un musée de Florence, en Italie. C’est une des premières œuvres peintes sur une toile de grande dimension https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22507491

– Et le détail (tête de Venus ) : http://ghistoria.files.wordpress.com/2010/05/venus-botticelli.jpg, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8064500

Trève de Noël ! Je vous souhaite de vous reposer et de la joie ! Retour des billets du blog début janvier, avec les Ken d’Or 2020 !

 

KEN LE TOURISTE PARFAIT se demandait ce qui ferait plaisir à Barbie Chérie pour Noël . Elle écumait tous les magasins de leur ville, Los Angeles, chaque jour, donc il ne pouvait rivaliser, il devait trouver autre chose…Soudain, il eut une idée brillante! Lui offrir une maison de campagne  très chic, genre le Parthénon! Il appela les Studios d’Hollywood, qui lui proposèrent un catalogue! Son choix se porta sur le Parthénon de Nashville, qu’il acheta avec son immense fortune d’industriel du Tourisme. 

 

Légende : la future résidence de Barbie Chérie et Ken, si belle!  Le Parthénon de Nashville (Nashville, Tennessee, États-Unis) est une réplique grandeur nature du Parthénon d’Athènes. .  Il fut construit en 1897 pour l’Exposition internationale du centenaire du Tennessee (en). Le choix de ce temple correspondait au surnom de Nashville, Athènes du Sud. Construit en briques, en plâtre et en lattes de bois, il abritait une exposition de 1 172 œuvres d’art.

PHOTO CC BY-SA 2.0- File:Nashvhille Parthenon.jpg, Photo le 12 mai 2007Cette image, qui provient de Flickr, a été importée sur Commons à l’aide du Flickr upload bot le 10 juillet 2008, 22:50 par Kaldari

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