Le Patrimoine UNESCO en questions

Commençons par une devinette : qu’ont en commun l’Art de la plaisanterie en Ouzbékistan, le Langage sifflé de l’île de la Gomera aux Canaries et le Rituel pour amadouer les chamelles en Mongolie? Réponse : ces coutumes sont toutes inscrites sur la liste du Patrimoine Immatériel de l’UNESCO !

Nous profitons aujourd’hui de la toute dernière réunion UNESCO en Croatie, avec de nouveaux sites inscrits la semaine dernière,  pour faire un petit tour d’horizon du Label, qui se porte bien. Quels sont les sites éligibles ? Que rapporte ce classement, grand ami du Tourisme aujourd’hui? Quels sont, enfin, les dangers de toute ville ou zone naturelle qui veulent inscrire un site sur la liste de l’ UNESCO?( Nos photos sont des sites en péril! Voir les 5  légendes en bas  du billet, et relire notre billet sur tous les autres Labels, ICI)

I- LES 21 NOUVEAUX SITES INSCRITS le 12 JUILLET 2017 !
La grande majorité de ces 21 sites ne sont pas Europe mais en Chine, Inde, Iran, Inde, Japon, Amérique Latine. Dans les années 80, l’Europe avait encore prééminence, et en 1981 ce sont, par exemple, 5 sites qui avaient été inscrits pour la France. Pour l’Europe, notons d’ailleurs, cette année, deux extensions du périmètre pour des biens déjà inscrits (Le Bauhaus et ses sites à Weimar, Dessau et Bernau)  et  qu’un groupe de trois pays a été incrit pour le même ensemble : les Ouvrages de défense vénitiens du XVIIème siècle. Ces trois pays sont la Croatie,l’Italie et le Monténégro.
Pour la France :  deux nouveaux sites ont été inscrits le 12 juillet: Strasbourg : de la Grande-Ile à la Neustadt, une scène urbaine européenne, qui est  extension de « Strasbourg –Grande Ile », partie du centre-ville déjà inscrite en 1988. La Neustadt est la ville nouvelle réalisée sous administration allemande (1871-1918) avec un style haussmannien pour l’urbanisme mais l’architecture est allemande. Et Taputapuātea sur l’île de Raiatea, dans l’océan pacifique, qui est un espace « politique, cérémoniel et funéraire » témoignant de mille ans de civilisation ma’ohi.
– La France est aujourd’hui l’un des pays qui compte le plus de Biens naturels et/ou culturels de la Liste avec 44 biens depuis qu’elle a ratifié la Convention UNESCO en 1975. Rappelons la diversification progressive de cette liste, souhaitée par l’UNESCO, qui a consisté, progressivement,  à  ne plus donner la prééminence à l’Europe ; à créer trois listes (Culture, nature, et « mixtes ») ; puis, en 2003, à  valoriser le patrimoine immatériel pour protéger et assurer la transmission des traditions et savoir-faire : « Dans les pays asiatiques, latino-américains ou africains, la culture ne s’exprime pas en laissant une trace matérielle. Il fallait rétablir le déséquilibre », dit Tim Curtis, chef de la section du patrimoine immatériel (Cf. article des Echos dans notre PESP). Sur quelque 50 dossiers « immatériels » présentés chaque année, 80% sont inscrits… Résultat, 365 pratiques figurent dans cet inventaire!
– VOIR La liste complète des 21 nouveaux sites ICI , inscrits, donc, en juillet 2017 lors de sa 41e session du Comité depuis la création de la Liste en 1972.

II- LES CRITÈRES DE SÉLECTION DE L’UNESCO
Pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial, les sites culturels doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle et satisfaire à au moins un des six critères de sélection :
1- représenter un chef-d’œuvre du génie créateur humain ;

2- témoigner d’un échange d’influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l’architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages ;
3- apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ;
4- offrir un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l’histoire humaine ;
5- être un exemple éminent d’établissement humain traditionnel, de l’utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer, qui soit représentatif d’une culture (ou de cultures), ou de l’interaction humaine avec l’environnement, spécialement quand celui-ci est devenu vulnérable sous l’impact d’une mutation irréversible ;
6- être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle (Le Comité considère que ce critère doit préférablement être utilisé en conjonction avec d’autres critères)
Enfin rappelons la définition officielle du patrimoine mondial de l’UNESCO : un ensemble de biens culturels et naturels présentant un intérêt exceptionnel pour l’héritage commun de l’humanité, actualisé chaque année depuis 1978 par le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science. Le Comité établit, depuis 1979, une liste du Patrimoine mondial.
Pour en savoir plus sur l’histoire et les évolutions du Label, voir sur le  site Internet du patrimoine mondial , ICI. 

III- À QUOI VOUS ENGAGEZ-VOUS?
1- Si vous posez votre candidature
– Huit ans de travail ! Le chemin pour décrocher le Label est long – en moyenne huit ans- et l’obtention éventuelle du Label est très coûteuse car, sans une personnalité reconnue à la tête de la candidature, sans une équipe très qualifiée et de nombreux voyages pour travailler puis faire connaître votre projet, sans l’ accueil d’innombrables experts internationaux, dont ceux de l’UNESCO, sans dossiers coûteux et artistiquement présentés (multimédia) et des équipes de Relations Presse et Comminication dédiées,  vous n’avez aucune chance d’être inscrits. Et encore je passe sous silence les actions « politiques » et diplomatiques » évoquées ci-dessus, moins « chiffrables ».
2- Si vous êtes inscrits :
– Vous jouez dans la Cour des Grands: «  Obtenir l’inscription sur la liste indicative dressée par l’État était simple il y a encore quinze ans, mais cette tâche s’est considérablement alourdie. La dimension politique, au niveau français, est devenue importante« ,  dit la journaliste Nathalie Silbert dans son très bon article des Echos de la semaine dernière. – Puis les jeux diplomatiques, comme pour les J.O ou l’Expo Universelle, entrent en jeu pour les étapes suivantes,qui visent essentiellement à séduire tous les experts pour obtenir une  Reconnaissance internationale
– Vous devrez protéger  l’ensemble de votre patrimoine, et pas seulement un monument ou un paysage remarquable.  En signant la Convention, vous devrez promettre que  vous disposerez  de moyens humains, scientifiques et financiers. Enfin il vous faudra établir que les habitants adhèrent  à vos projets et que le site inscrit a bien une   « fonction  dans la vie quotidienne » des habitants de proximité. Ce dernier critère a été ajouté suite à des dérives, lorsque les habitants n’étaient pas consultés, faisaient de la figuration ou encore  ne bénéficiaient pas des retombées du classement. Le Programme et les critères UNESCO ont pu être, dans le passé,  « imposés » par des dirigeants politiques à leur population, ou imposés à des centres historiques de villes dégradés par le tourisme de masse comme nous le verrrons ci-dessous.Ces critères d’adhésion de la population locale et  d’appropriation du Label et des actions à conduire pour le conserver sont en effet très importants aujourd’hui.

– A tout financer !
Vous n’aurez pas de subvention, car le Fonds du patrimoine mondial ne dispose que de 5 ou 6 millions de dollars/an pour organiser toutes les interventions d’experts dans le monde et fournir une aide d’urgence aux sites en péril : les pays en guerre sont donc prioritaires car de nombreux sites peuvent disparaître (Nos photos montrent toutes des sites en péril de l’UNESCO, maginfiques! ). La puissance de l’UNESCO pour lever de fonds en solidarité avec les pays dévastés par des guerres ou catastrophes naturelles est aussi reconnue et son  efficacité est bien réelle (Le Mali et la Syrie récemment).
– A participer à de futures campagnes pour la protection du patrimoine mondial : l’événement qui a suscité une prise de conscience internationale particulière sont  les campagnes internationales de sauvegarde qui ont commencé en Egypte, avec le projet de construction du barrage d’d’Assouan en 1959. Il fallait sauver les temples d’Abou Simbel de l’inondation du site du barrage et les gouvernements égyptien et soudanais lancèrent un appel. Une cinquantaine de pays participeront, au final, au financement des travaux! D’autres campagnes suivirent,  pour sauver Venise et sa lagune (Italie), les Ruines archéologiques de Mohenjo Daro (Pakistan), et pour restaurer l’Ensemble de Borobudur (Indonésie) ou de Palmyre en Syrie l’an dernier.

3- Enfin, pour garder votre titre, préparez-vous à rendre des comptes régulièrement …sur l’état de vos biens, même si seulement deux déclassements furent prononcés depuis 1975.Rappelons qu’après un premier avertissement en 2014 à la Ville de Venise, un second fut décidé en juillet 2016, lors de sa 40e session à Istanbul, et le maire devait proposer une nouvelle planification touristique en février dernier. Ces menaces sont donc le moyen de pression sur les élus car elles sont publiques et nuisent à la réputation du lieu, surtout au niveau national et international. Des évaluations auront lieu si votre site est en danger, et elles seront faites à partir des 5C des stratégies et objectifs de l’UNESCO : Crédibilité ; Conservation ; Développement des Capacités ;Communication et  Communautés.

IV- LES AVANTAGES DU LABEL UNESCO
1- Il apporte  NOTORIÉTE, PRESTIGE et  VISIBILITÉ à votre site culturel et/ou naturel. C’est, de très loin, le plus connu des Labels culturels, qui assurera à votre ville ou site rural une communication vers le monde entier ! La majorité des habitants est d’ailleurs très fière de ce Label car, au delà de la notoriété, le label apporte  une forme de reconnaissance, une évaluation positive de la valeur de leur patrimoine, et donc de leur histoire, et de leurs choix dans le passé ou de leur identité.
Pour les élus, ce sont aussi de nombreuses années de travail collectif récompensées et s’ils espèrent une reconnaissance de leurs électeurs, ils souhaitent aussi pouvoir « rentrer dans leurs frais » de candidature.
2- Il légitime un CHOIX DE QUALITÉ : tout site ou patrimoine immatériel qui a passé une convention avec l’UNESCO vaut « recommandation internationale » et donc, pour les acteurs du Tourisme, un certificat de « qualité et d’authenticité » du bien culturel. Le Tourisme peut donc le recommander les yeux fermés, si j’ose dire, à ses clients. Voilà pourquoi le Label est souvent utilisé comme flagship d’une destination.
– Ajoutons que ce gage de qualité est aussi précieux au niveau « local » car, nous le savons en France, la concurrence entre sites culturels est rude sur un même territoire, et le Tourisme se sent rarement autorisé à « choisir en lieu et place du milieu culturel ». Ce choix de la valeur historique et esthétique d’un site culturel (Monument, château, église, ensemble ou parcours historique, thématique …) ne relève pas des compétences du Tourisme, et le classement UNESCO règle le problème!
Remarque importante  : alors que la Conservation, la sauvegarde et la restauration du Patrimoine étaient à l’origine du projet UNESCO, le Tourisme et le développement local sont donc, peu à peu, devenus des avantages premiers du Label. Lorsqu’un site est inscrit, une convention signée, c’est l’assurance, pour l’Industrie touristique, d’une grande qualité de séjour, de visite et de plaisir pour les visiteurs.
3-La Création de  DESTINATIONS Le Tourisme International a aussi créé, depuis 45 ans, de nombreux voyages , parcours, iténéraires à partir des 1052 sites labellisés UNESCO dans le monde entier. Si chaque site n’est pas toujours le moteur d’une destination touristique, chaque site contribue fortement à l’attractivité d’une destination, d’autant que nombreux sont les sites mixtes « culture et nature ».
4- Des RETOMBÉES ECONOMIQUES Le  »label » Unesco apporterait, d’après les propriétaires de sites labellisés, 20 % de visiteurs supplémentaires et le nombre de visiteurs étrangers serait multiplié par trois. Tous les responsables du Tourisme affirmaient déjà, en 2007, dans cet article du Figaro que la fréquentation était en forte hausse dès l’inscription du site à l’UNESCO. A  Carcassonne (Inscrite en 2000) ; à Provins, inscrit en 2002  (« Dès la première saison touristique, nous avons constaté une hausse de 20 % »)ou à Lyon, qui avait lui aussi constaté un « effet Unesco » après son inscription sur la liste, en 1998:  « Avant, les gens traversaient Lyon sans s’arrêter ».
Pourtant, les experts sont parfois partagés car certains insistent, au contraire,  sur  les coûts supplémentaires qu’occasionne un  label et sur les inconvénients comme la sur-fréquentation, les désordres liés au tourisme de masse et à la spéculation immobilière, qui risquent de dévaloriser une ville, un site rural ou une station balnéaire.

V- LES RISQUES du Label UNESCO
La course au Label peut remplacer une vraie politique culturelle, celle qui est au plus près des habitants, inventive, de grande qualité, faite d’échanges et de liberté. L’inscription, parce que j’ai souvent vécu cette situation, est souvent un projet électoraliste, qui fera plaisir à la CCI locale, aux commerçants , aux acteurs du Tourisme local,bref, à ceux à qui ont pourra vendre des retombées économiques sans trop  évoquer les nuisances. Le choix des élus pour  promouvoir une ville, un site, une région est encore bien trop souvent celui du Tourisme qui pollue le plus, ce Tourisme de masse qui a beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages.

– Comme nous l’avons vu, instruire une candidature revient très cher, ne serait-ce que par la durée (Huit ans, en moyenne, et on sait que le mécénat ne peut remplacer les collectivités publiques car il aime la visibilité immédiate). Bref, une ville ne peut pas assumer simultanément les coûts d’une excellente politique culturelle et ceux d’un Label. De plus, et surtout : avec Nantes ou Lyon ou Arles, par exemple, on sait aujourd’hui que les politiques culturelles  sont bien plus efficaces pour attirer les visiteurs, les jeunes professionnels et de nouveaux habitants, et pour fidéliser les travailleurs comme les habitants. Si vous êtes élu.e.s et que vous  voulez que vos Jeunes restent chez vous, peut-être vaut-il mieux construire une politque culturelle forte  et renoncer au Label?
Un afflux de visiteurs et des nuisances diverses, bien connues : bruit et chahuts nocturnes (Cf Barcelone)  ; ou Circulation, Parkings et Hébergement congestionnés; hausse du coût de la vie, de l’immobilier, des loyers,  etc…Au final : détérioration progressive de la ville ou du quartier, impression des habitatnts de ne « plus être chez eux », et de ne plus pouvoir y vivre, en particulier pour les jeunes (plus assez de logements pour les jeunes ou les petits salaires) ou y travailler (Coût des loyers).La dernière ville à se révolter est la magnifque Barcelone!
Une forme de disneylandisation, qui guette de nombreux sites touristiques, pas toujours inscrits sur la liste UNESCO , du Mont-Saint-Michel à Saint-Paul-de-Vence…Car, ayant peur de perdre les touristes, on ne change plus « un modèle qui gagne », on le renforce, on le conforte,on le rend « plus vrai que vrai ». L’objectif est de ne surtout pas décevoir les visiteurs par rapport à l’image promise.
Les grandes difficultés ou l’impossibilité de développement, pour les mêmes raisons : gare aux nouvelles constructions, aux nouvelles infrastructures (routes, ponts…) ou à la modernisation du bâti ou du paysage. Voir comment la Vallée de l’Elbe, en Allemagne, a perdu, son classement pour cause de « nouveau pont » ou comment  l’UNESCO a émis un avis défavorable sur les tours à Paris, dont la Tour Triangle de Jacques Herzog et Pierre de Meuron.

A vous de vous faire un avis, Chers Lecteurs, mais il ne faut pas sous-estimer ces risques, dont celui du tourisme de masse, qui sont aussi graves, à mon avis, que les catastrophes naturelles, le réchauffement climatique dans les pays du Sud ou le braconnage et les trafics qui, selon l’ONG WWF, mettent en danger 30% des sites classés au patrimoine mondial.Par contre, on ne parle pas beaucoup des difficultés liées aux Labels, voilà pourquoi j’ai pensé que faire un petit point était important.

Et vous, Cher Lecteurs, que pensez-vous de ce Label UNESCO? Et des Labels, en général? Merci de partager vos avis, cela nous fait tous avancer! 

EN SAVOIR PLUS

Liste du patrimoine mondial en Péril 

Organisation des Villes du Patrimoine Mondial (OVPM)
– Les Echos Patrimoine mondial de l’humanité : un label convoité Nathalie Silbert / Journaliste | Le 30/062017.
– L’association des bien français du patrimoine mondial (ABFPM).

– DOSSIER LABEL de la Gazette des Communes  :les classements et labels touristiques,comment ne pas les subir ou sont-ils à tous les coups gagnants pour le dévelopement économique / Les labels sont-ils vraiment des leviers de croissance ?, etc…
NOS PHOTOS

1-  HATTRA 1988 IRAK CCB Auteur :  VICTRAW — Travail personnel, Copyrighted free use, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=239514
2- Ville de Sanaa Yemen Par Ferdinand Reus from Arnhem, Holland — cropped version of Yemen, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5962270
3- Tadrart_Acacus_Libye Girafe Roberto D’Angelo (roberdan) — This image was originally posted to Flickr as DSCN3912

4-Complexe du Temple de Bel à l’arrière et l’agora en avant au centre à Par Bernard Gagnon — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12153794 droite sur le site de Palmyre en Syrie
5- – Les tombeaux des rois du Buganda à Kasubi, dans le district de Kampala, en Ouganda. •
CC BY-SA 2.• File:Kampala Kasubi Tombs.jpg  Création : 13 juillet 2007 https://www.flickr.com/photos/8517358@N08/2064306230/David Berliner et Manon Istasse


KEN LE TOURISTE PARFAIT  réfléchissait : « Touriste Parfait il était, avec ses voyages à fortes retombées pour l’économie locale, ses Palaces et Avions par dizaines chaque mois, sur au moins trois continents du monde, et Touriste Parfait il resterait », pensait-il en sirotant son Americano au bord de sa piscine à L.A… Quand son portable sonna et le mot « Donald » s’afficha sur son écran. « Je te demande de démissionner!!!« , lui dit Donald avec ce petit ton insupportable d’enfant gâté. « Oh, pardon, Ken, continua Donald, j’ai crû que j’avais Emmanuel au téléphone« .. Ken appela Barbie Chérie, elle savait calmer son ami Donald, elle-même étant une excellente copine de la si jolie Melania.

 

Notre Photo : Ken, hier, devant sa villa de L.A (Photo volée, comme d’ab…)

Le Tourisme International pour les Nuls

Deux bonnes nouvelles, cette semaine : le Tourisme français a enfin un ministre, Jean-Yves Le Drian, et notre tourisme international connait une belle reprise après sa baisse en 2015 et 2016.Je vous propose donc une petite balade au pays du Tourisme mondial en six étapes, avec les principaux chiffres-clés expliqués. Pour résumer, c’est le tourisme international qui sera en forte croissance les années à venir (cf.2) et comme c’est aussi celui qui rapporte le plus à l’économie (Transports, Hôtels, Activités, CSP+..), les investisseurs en font leur priorité. Rappelons que le tourisme représente près de 8% du PIB et deux millions d’emplois directs et indirects. La Culture, qui a besoin de nouveaux moyens et de renouveler et fidéliser sa fréquentation, devrait peut-être choyer davantage ces visiteurs étrangers, à commencer par traduire en langues étrangère la préparation de la visite des sites et évènements culturels et, sur place, des aides à la visite. (Graphique  OMT, Organisation mondiae du Tourisme :  Le tourisme à l’horizon 2030 : 1,8 milliard  de touristes!).

1- CROISSANCE DU TOURISME INTERNATIONAL
L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a publié mardi son dernier « baromètre » annuel. Il fait état d’un total de 1,235 milliard d’arrivées de touristes internationaux – visiteurs ayant passé au moins une nuit dans un autre pays – en 2016, soit une croissance annuelle de 3,9%, contre 4,6% en 2015 -, ou une hausse de 46 millions du nombre de visiteurs. C’est la septième année consécutive de croissance depuis la crise de 2009. Selon l’OMT, il faut même remonter aux années 1960 pour trouver un tel cycle. En savoir plus et nos références, ICI et dans notre Pour en savoir plus. Voici 4 chiffres-clés: 
1 , 235 milliard / nombre d’arrivées des touristes internationaux
46 millions ! +4% de touristes par rapport à l’année 2015
4% par an de croissance depuis les sept dernières années
300 millions de touristes en plus entre 2008 et 2016

2- QUELLES SONT LES RÉGIONS du monde QUI EN PROFITENT LE PLUS ?)
Si le nombre de touristes européens est stable, les habitants des pays émergents se mettent tous au tourisme, dont la Chine et l’Inde qui, ensemble, comptent plus de 3 milliards d’habitants.
L’Asie-Pacifique a enregistré la meilleure croissance avec + 8,4%. L’Afrique a également connu une forte croissance avec +8,1%, et la croissance pour l’Amérique est de +4,43%. Par contre les pays du Moyen-Orient est en repli de 4,1% et l’Europe a connu une croissance limitée à +2%.
-Pour l’Europe, le rythme de croissance du tourisme international tombe à 2%. L’OMT, Organisation mondiale du tourisme, évoque une stagnation pour les pays de l’Europe de l’Ouest, tandis l’Europe du Nord et Centrale connaissent de bonnes progressions (+6% et +4%). En savoir plus sur Les Echos.(Notre Graphique : OMT).

3- LES DÉPENSES DES TOURISTES INTERNATIONAUX (Schéma UNTWO, World Tourism Organisation, 2017)
Selon les chiffres publiés par l’OMT, les dépenses du tourisme international sont en hausse de 4% en 2016. La Chine continue d’être le leader mondial du tourisme international, suivie par les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France.
« La croissance économique, la création d’emplois opportunités de développement», voilà les apports du tourisme, disait Taleb Rifai, secrétaire général de l’OMT, lors de la publication du baromètre des dépenses des pays émetteurs dans le monde en 2016.
La Chine en tête Avec 135 millions de voyageurs, le nombre de Chinois voyageant en dehors de leur pays a augmenté de 6% en 2016. Les dépenses touristiques internationales des chinois était de 261 milliards de dollars, soit +12%..L’Asie et le Pacifique, avec le Japon, la République de Corée et la Thaïlande, ont aussi connu de fortes croissances (27 milliards de dollars pour la Corée).

– Les États-Unis et l’Australie (8% de plus en 2016) et Hong Kong (Chine) est entré dans le top 10 après une croissance de 5% des dépenses (24 milliards de dollars).
– Les pays européens : L’Allemagne (3e) a enregistré une croissance de 5% des dépenses touristiques internationales l’année dernière, atteignant 81 milliards de dollars américains. Le Royaume-Uni (4e) a fait front malgré la forte dépréciation importante de la livre sterling en 2016. Les voyages de ses ressortissants à l’étranger ont augmenté de 5 millions (70 millions, + 7%) en 2016, avec des dépenses proches de 64 milliards de dollars.
EN RÉSUMÉ : NOTRE PLUS GROS DÉFAUT POUR LE TOURISME INTERNATIONALest que La France, premier pays du monde en nombre de touristes accueillis (82,6millions en 2016) n’est que 5éme pour leurs dépenses sur place ; même si ce chiffre représente une croissance de 7% des dépenses touristiques en 2016 et 41 milliards de dollars US.

4- OÙ PARTENT LES TOURISTES FRANÇAIS, VERS QUELS PAYS ?
Voici une infographie de l’évolution des destinations préférées des Français lorsqu’ils partent à l’étranger depuis 2006 . les Canaries et les Iles grecques ont fait un bond de géant, le Maroc a perdu des touristes français et la Tunisie a plongé. Et L’Italie reprend du poil de la bête, si j’ose dire, après avoir perdu trois places. Pas étonnant, puisque depuis trois ans c’est la culture qui sert d’étendard au tourisme italien qui  perfectionne son accueil (voir notre billet de la semaine dernière sur la nouvelle Stratégie du tourisme en Italie 2017-2022) !  POUR VOIR Les destinations préférées des français,  CLIQUER ICI .

5- OÙ TROUVER DES STATISTIQUES pour connaître le Tourisme International de MA RÉGION, MA VILLE ?
Dans chaque région, ville ou département des statistiques existent et des stratégies sont conduites. En principe les Offices de Tourisme, Comité régionaux et départementaux ET Offices de tourisme ont des données sur les visiteurs internationaux qu’ils accueillent sur leurs territoires. Certains organismes ont d’excellentes Newsletters, organisent des Formations des ou des rencontres informelles sur les profils, les comportements des visiteurs pour sensibiliser tous les acteurs de leur ville ou région à l’accueil de ces visiteurs. Les sites Internet locaux du Tourisme sont donc régulièrement enrichis pour environ la moitié des régions et des grandes villes. En fait, le vrai problème en France est que tous les échelons territoriaux ont la « compétence Tourisme », comme celle de la culture, d’ailleurs. Si les Régions exercent une sorte de chef-de-filât, en charge des stratégies globales et de la Promotion, certaines collectivités ne créent pas de data et ne communiquent pas bien leurs données. Au niveau national, c’est aussi la vraie galère pour avoir des données très récentes : deux ou trois ministères impliqués, et des données et formations payantes du 4éme organisme national, national pourtant subventionné, ATOUT France.
Encore une « exception française », cet éparpillement des responsabilités et ces coûteux doublons, éparpillement que je ne  rencontre pas dans tous les autres pays européens ou hors-Europe avec lesquels je travaille. Comment faire des progrès sans baromètre? Im-pos-sible !

6- ET CETTE ANNÉE? Les experts sont optimistes pour 2017
– Au niveau mondial : la dernière enquête du Groupe d’experts de l’OMT sur l’avenir du tourisme fait état d’une confiance soutenue en 2017 et d’une croissance égale ou supérieure (63% des quelque 300 répondants à son enquête prévoit des résultats « meilleurs » ou « bien meilleurs » qu’en 2016). « Compte tenu des tendances actuelles, de la vision du Groupe d’experts de l’OMT et des perspectives économiques, l’OMT prévoit une augmentation de 3 à 4% des arrivées de touristes internationaux dans le monde en 2017 » . Cette expansion devrait se situer entre 2 et 3% pour l’Europe, 5 et 6% pour l’Asie et le Pacifique et pour l’Afrique, 4 et 5% pour les Amériques, et 2 à 5% pour le Moyen-Orient où la volatilité est plus élevée mais qui, selon les experts, » connaîtrait une reprise des flux touristiques de 2 à 5% ». Le temps « conditionnel » est employé car le tourisme, comme toute activité économique, communique beaucoup sur les faits posiitifs, style « Tout va très bien, Madame la Marquise. »:-)
LA France ET LES TOURISTES ÉTRANGERS EN 2017
« France: record attendu de touristes étrangers en 2017 », titrait l’AFP hier, le 10 juillet. « Selon nos prévisions, la France pourrait atteindre 88 à 89 millions de touristes en 2017, soit une hausse de 5 à 6% par rapport à 2016 », a annoncé lundi le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian..Le ministre a évoqué à nouveau les 100 millions de touristes étrangers à l’horizon 2020, et espéré 50 mds€ de recettes touristiques internationales en 2020, avec 300.000 nouveaux emplois en France. Enfin J.Y Le Drian a  reconduit l’ancienne politique de « destinations » conduite par ATOUT France et  annoncé une nouvelle politique de « grands projets régionaux » (un projet structurant par région), qui bénéficieraient du soutien financier du gouvernement. Il a notamment cité « la réhabilitation et la création d’hébergements en montagne et sur le littoral« .

CONCLUSION : ET LE TOURISME CULTUREL, dans tout cela ? Le tourisme est un moyen important d’accéder à la culture, comme on le sait depuis longtemps, sans doute depuis la nuit des temps avec les pèlerinages. Rencontrer l’autre, sa façon de vivre et de penser est devenu aujourd’hui Pourtant, ce sont les Américains, aujourd’hui, qui valorisent le mieux et à grande échelle notre tourisme culturel auprès des clientèles étrangères, avec un outils surpuissant, celui d’Airbnb. Nous avons déjà dit comment, dans notre billet, et Airbnb a encore fait des progrès!
Rappelons qu’en France, notre Tourisme culturel n’a même pas de lieu-ressource, même pas un département dans l’un de ses deux ou trois ministères compétents. Aucune étude, aucun Observatoire, y compris des retombées économiques sur les territoires. Aucune expertise du Tourisme n’y est présente, d’ailleurs (Expertise en Economie du Tourisme : Numérique, Transport, Hébergement et Investissements.). Voir ou revoir notre billet sur Airbnb et le Tourisme Créatif en décembre 2016
Par contre, pour les touristes français et leurs pratiques culturelles,  mais ce n’est pas notre sujet aujourd’hui, vous aurez quelques renseignements grâce à de tout dernier « 4 Pages »  de la DGE du Minsistère de l’Economie.
Ce 4 pages a encore confirmé que l’on visite et pratique la culture surtout quand on est en situation de « touriste », ce qu’avait déjà affirmé l’article de Michèle Planel en 2005 (Revue Espaces). Le tourisme fait beaucoup pour la démocratisation culturelle, car si les français n’osent pas toujours pas visiter un musée ou un monument près de chez eux, la visite culturelle fait au contraire partie des loisirs lors d’un de voyage ou pendant les vacances. Et ils visitent rarement seuls, mais en famille et/ou avec des amis.Pour rappel, ci-dessous, le petit schéma du Tourisme créatif (Région IdF- Institut d’Aménagement et d’Urbanisme, organisme très en pointe et qui prépare le Grand Paris).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

EN SAVOIR PLUS
– UN EXCELLENT ARTICLE DES ÉCHOS (17 janvier 2017) Le tourisme mondial a poursuivi sa marche en avant l’an dernier
– ORGANISATION MONDIALE DU TOURISME, définition : organisme mondial qui présente les évolutions, de études et des statistiques. Rappelons que l’OM, L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) est l’institution spécialisée des Nations Unies chargée de promouvoir un tourisme qui soit responsable, durable et accessible à tous.
– OMT : Faits saillants du tourisme, Édition 2016 Pour plus de renseignements: Section Faits et chiffres: mkt.unwto.org
LE RAPPORT DU TOURISME 2016 ( la Culture et le tourisme culturel et durable sont page 33) . Voir aussi, au cas où, la page pour télécharger le Rapport
– -Article « Demande continue de tourisme international malgré les difficultés »17 Jan 2017
– Pagtour, « 2017, année record pour le tourisme en France ? »10 juillet 2017
– MINISTÈRE DE L’ECONOMIE (Dont dépend le tourisme, que l’on retrouve aussi au Ministère des Affaires étrangères) Etudes et Statistiques : Le 4 pages de la DGE, Direction générale des Entreprises  : N° 71, juin 1017)
– Article de l’Echo Touristique Tourisme international : des dépenses en hausse de 4%,   24 avril 2017 à 12h 49 par Clément Peltier
-Article Economie Matin : Tourisme étranger, Année record en France – 2017 ? par PAOLO GAROSCIO le 11/07/2017

DES PETITES INFOS AMUSANTES, sur cette infographie : où sont les pays les MOINS touristiques ? Et donc où partir pour ne pas rencontrer de touristes ? Où sont-ils les plus nombreux ? Quels sont les nouveaux pays touristiques ? Les motifs de voyage, etc…
– Culture et tourisme:lire  dernier article de la DGE du ministère des Finances, il y a deux ans.

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KEN LE TOURISTE PARFAIT : « Barbie, 315, ça te fait trop? » –Que faire un 14 juillet? Célébrer, danser, s’amuser! Ken avait un programme d’enfer, avec son amis Diego (Notre photo) mais avant tout il devait…s’acheter une voiture, Yeah!  Il voulait épater son ex, Barbie, et profiter des vacances pour conduire un peu. Les avions, de continent en continent, avec treize hôtels et douze taxis cette semaine, avaient un petit peu fatigué Ken qui SE fit un petit cadeau : la McLaren 570S Spider,  à ce jour la décapotable biplace la plus abordable de la marque, vendue à partir de 210 725€. Sportive, dynamique et performante, sa carrosserie en fibre de carbone et son moteur central arrière vous promettent dès le départ des virées inoubliables. En effet, avec ses 580ch, son moteur peut atteindre le 0 à 100km/h en seulement 3,2secondes et monter jusqu’à 200km/h en seulement 9,6 secondes…gare à votre brushing ! Elle atteint également une vitesse de pointe de 328km/h en toit fermé et de 315km/h avec toit ouvert.« Barbie, 315, ça te fait trop? – Mais non mon Kenou,répondit Barbie Chérie,  et ne t’inquiète pas, j’emporte un foulard au cas où….

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Italie, Plan stratégique du Tourisme 2017-2022

Le Tourisme Culturel en Italie
L’Italie a un seul ministère pour la Culture et le Tourisme. C’était une volonté de de Matteo Renzi et l’aventure continue après son départ, conduite par Dario Franceschini, Ministre de la Culture et du Tourisme depuis trois ans et aujourd’hui dans le nouveau gouvernement de Palolo Gentiloni.(Revoir en détail  toute cette belle histoire dans notre billet du blog, ICI!, « Italie, une révolution culturelle » en 2014)
 Une réelle volonté politique s’est donc focalisée sur l’offre culturelle, avec la conviction que la force de l’Italie, c’est sa culture. Ce que disait déjà le ministre en 2014, « Nous sommes assis sur un tas d’or », promettant un développement culturel pour développer le Tourisme ( et non le contraire). Depuis 2013, nous avons ainsi vu ce développement qui a touché les domaines et pratiques culturelles : nominations de directeurs et rénovation des musées ; achèvement du Grand Pompéi archéologique avec l’Europe ; petit budget des jeunes « 500 euros » – que nous « copions » en France, mais sans plan stratégique…Puis rappelons-nous aussi des subventions pour le « patrimoine diffus » des régions rurales, ou du slogan de Matteo Renzi :  « Un milliard pour la Sécurité et un milliard pour la Culture », qui  témoigna aussi de la hausse du budget de la culture et de son rôle de lutte contre les barbaries dans le monde.

I- L’Italie, PREMIER PAYS CULTUREL DU MONDE !
En jouant sur les mots, ce nouveau slogan va faire mal…car il est vrai. L’offre culturelle de l’Italie est sans doute la plus riche du monde, car elle est en ordre de marche dans les villes, villages, musées,  monuments ; etc…Le Plan stratégique  cite d’ailleurs les preuves de cette première place :
L’Italie a le plus grand nombre de sites classés au Patrimoine Mondial par l’UNESCO, ce qui est vrai…
Dans différents classements mondiaux, l’Italie arrive en première position, par exemple pour Country le Brand Index qui annonce cette place pour l’Italie (2014-2015- FutureBrand), et pour le classement Travel & Tourism Competitiveness Index (TTCI) qui lui assure, aussi, un bel avenir touristique grâce à la Culture.
– Le Ministère des Biens et des Activités culturelles et du Tourisme (Ministero dei Beni e delle Attività Culturali e del Turismo) a donc fait paraitre, le 19 juin, le dernier  Plan Stratégique pour le Tourisme.
– Conséquence de ce mariage entre Culture et Tourisme dans un seul ministère,  ce plan est, de facto, un plan stratégique qui donne aussi la priorité au tourisme culturel, voilà pourquoi nous allons vous le présenter aujourd’hui.

LES OBJECTIFS DU PLAN
Grâce à un travail très collaboratif, comme nous allons le voir, le Plan a pour objectif de  » revoir la programmation de l’économie touristique en la replaçant au centre des politiques nationales et en lui apportant  une vision homogène pour le tourisme et la culture d’ici 2022. »
Evidemment le Plan suit un schéma classique, mettant en avant ce qui va faire levier les prochaines années, comme la forte place du numérique et de l’innovation dans la future gouvernance ou dans les actions marketing. Il souligne aussi les faiblesses du tourisme italien et plus largement européen face à la concurrence internationale (Nouveaux pays émergents, nouvelles destinations, etc…).
– Plus surprenante, pour nous, est cette présentation fortement évolutive du Plan stratégique, car tous les acteurs peuvent  le faire vivre et le modifier au jour le jour, avec  «Un processo di elaborazione aperto e collaborativo: incontri, tavoli di lavoro e strumenti on line » (Un process d’élaboration ouvert et collaboratif : des rencontres, des ateliers et des outils en ligne).Nous,en France,  cela commence toujours comme ça « Ce sera Col-la-bo-ra-tif!« , puis, très vite, les instantces dirigeantes reprennent la main et hop! On n’a plus la parole 🙂
– Enfin trois objectifs « transversaux » cimentent ce programme : l’innovation, le développement durable des ressources et des paysages, et enfin l’accessibilité, définie comme la perméabilité physique et culturelle des offres.

III- UNE MÉTHODE COLLABORATIVE
Le Plan stratégique pour le Tourisme a été élaboré grâce à une organisation très horizontale, où toutes les régions mais aussi les multiples secteurs et métiers ont été représentés. L’ensemble du processus a été coordonné par la Direction générale du tourisme du MIBACT (Ministère Tourisme et Culture) et le Comité permanent de la promotion du Tourisme.
– Bilan : tout un corpus d’analyses et de réflexions a donc été constitué, débattu entre ministères, administrations, collectivités territoriales et acteurs des politiques du tourisme en Italie, avec deux grandes restitutions en octobre 2015 et avril 2016 sur quelques   thèmes :

– TERRITOIRES ET PATRIMOINES : améliorer une gestion et des résultats durables, toute l’année et sur le long terme, ainsi que la capacité d’innovation des territoires;
– TOURISME ET COMPÉTITIVITÉ améliorer la compétitivité du tourisme au niveau national, la qualité de l’accueil et une meilleure fréquentation touristique;
– LE TOURISTE AU CENTRE l’expérience du voyage en Italie est pleinement liée aux attentes et aux demandes des touristes;
– INTÉGRATION ET INTEROPÉRABILITE des différents acteurs des secteurs public et privé du Tourisme,  qui en partagent la responsabilité.
Notons enfin que L’INNOVATION est partout : destinations touristiques, modèles de gestion, marketing, communication, pricing, qualité des services et des produits. On trouve aussi l’innovation dans les procédés organisationnels ou lorsque la distribution des informations devient virale. Les nouveaux outils de la connaissance, l’abondance des data et les choix du parcours décisionnel d’un touriste permettent de comprendre et d’anticiper les orientations des marchés et d’affiner le marketing.

IV – PASSER AUX ACTES,
avec une liste hiérarchisée d’actions concrètes à conduire, dont voici quelques exemples pour le tourisme culturel :
Requalifier les grandes marques connues du tourisme balnéaire et des Villes d’art, qui devraient devenir des portes d’entrée de nouveaux territoires émergents
Créer des parcours alternatifs aux parcours classiques (Rues, chemins…). Ces nouveaux chemins irrigueraient des lieux moins connus, comme ceux du   « patrimoine diffus »
Mieux valoriser les sites UNESCO pour renforcer et accroître notre attractivité de « Pays Leader des sites UNESCO », dit enfin le texte.
– Les destinations seront remodelées :
Pour les destinations matures , c’est-à-dire les plus connues et les mieux fréquentées, le Plan Stratégique du Tourisme travaillera sur l’amélioration de la gouvernance et des coopérations entre institutions,  afin d’innover et de diversifier l’offre en consolidant son développement durable.
Des destinations émergentes apporteront une nouvelle « expérience aux nouveaux flux  de voyageurs ». Des destinations nouvelles et de nouveaux produits seront aussi créés. Par exemple des itinéraires inter-régionaux, sur des thématiques sensorielles (Oeno-gastronomie ; Made in Italy…).
– Dans ce cadre des « nouvelles destinations », les musées auraient un rôle à jouer, un rôle de connexion. Ils apporteraient de la perméabilité culturelle, en étant à la fois les  gardiens de la tradition et des outils de prospective, d’espaces de production de nouvelles formes culturelles.
– Une nouvelle forme de tourisme, générateur de Culture, et pas seulement « acte de consommation », permettrait de montrer, comprendre et partager la vitalité de notre patrimoine culturel.
– Enfin le Plan a aussi l’ambition d’intégrer des produits et services des ’Industries culturelles et créatives qui pourraient aussi apporter un renouveau des offres touristiques.

Une dernière partie liste  les enjeux et actions proposées pour renforcer les Compétences, Formations, Métiers, les Entreprises et autre points-clés du succès. Revoir la démarche de création d’une marque nationale, faciliter le tourisme intérieur et développer une gouvernance efficace pour mettre en cohérence toutes les actions, telles sont les dernières propositions du Plan stratégique du Tourisme pour les prochaines années.

V- CONCLUSION : Tourisme, Culture et Numérique, le trio gagnant !
Pour terminer,  un projet du Plan m’a fait vraiment plaisir : créer et développer un nouvel écosystème digital de la Culture et du Tourisme.
– Car, dans notre pays, on a longtemps « fait semblant » sur ce sujet : les Geeks ne supportaient plus guère les non-geeks, les Culturels ajoutaient le mot « tourisme » « pour faire bien », sans savoir ce qu’était un REV Par.

  • Du coup, ce sont les pros du Tourisme  qui se retrouvaient, et c’est encore souvent le cas,  avec tout le travail, pour faire le tourisme culturel, bien concrètement.

Les offres culturelles restent donc, dans ce contexte, encore très classiques, chez nous, à l’exception de 200 exemples, bien présents dans ce blog. Et, notons-le aussi, aucun de ces  200 très  bons exemples ne figurait dans la pauvre rencontre du minisitère de la culture en décembre dernier. A ma question « Mais pourquoi tant de contresens? Pourquoi les bons exemples n’ont-ils  pas été invités? « , il me fut répondu « Oui, on sait,c’est vrai,  mais on n’a pas pu choisir, c’est en Haut que les choix ont été faits« . Très drôle, le « en haut »! Cette absence dans les ministères n’est d’ailleurs pas du tout grave ou gênante, car les villes, régions, structures culturelles ou touristiques font des merveilles depuis deux ans « sur le terrain »  et le chiffre de 300 très bons exemples sera atteint en décembre prochain! Préparez-vous! On va fêter cela!
– Bref, pour conclure, constatons simplement que cet écosystème « Tourisme , Culture et Numérique » , que développe Airbnb en ce moment avec ses « expériences entre touristes et habitants de proximité », n’existe pas dans notre pays et ne fait l’objet d’aucune demande ou travail réels .(état des lieux ; études, expérimentations, marché…). Dommage ! Mais peu importe, car si les italiens le font, c’est gagné ! Les canadiens, les coréens du sud et de nombreux étants américains se sont emparés du tourisme culturel et l’on renouvelé;  les espagnols (Basques et Catalans) et les anglais, les allemands, les autrichiens, les suisses et les néerlandais  ont fait de même en faisant appel à de nouveaux concepts (« Creative Tourism ») ou, en intégrant une forte présence culturelle et créative  dans l’urbanisme à venir (Bilbao II), donc tout va bien!

  • L’important est bien que plusieurs pays , en Europe, jugent pertinent de travailler sérieusement sur les points de rencontre « Tourisme, Culture et Numérique », car ce sont leurs  data croisées  qui vont faire évoluer l’offre de tourisme culturel. Un jour, Steve Jobs, à la question « Et les Touristes, où iront-ils en voyage, à l’avenir ? »,  Steve avait répondu en souraint que la réalité virtuelle serait une vraie concurrente …Il avait peut-être raison, les touristes  partiront moins  en voyage, mais lui donner tort, pour une fois, en réenchantant le tourisme culturel, serait une bonne réponse . Alors, continuons à anticiper, prévoir, inventer, mes amis!

 

POUR EN SAVOIR PLUS Le lien du Plan Stratégique du Tourisme, 2017-2022 :  et en version anglaise, ICIet le plan , ICI le plan de l’ouvrage
SITE OFFICIEL DU TOURISME Italien
– SITE de L’ENIT, Agence nationale, qui met des photos à disposition.

  • Site Offficle du MIBACT, Ministère de la Culture et du Tourisme, avec les ressources : lieux de la Culture, sites en ligne et vidéos du ministère, Voyages virtuels, etc…C’est ICI – Les Musées en ligne , ICI – Et la  Culture en italie, idées de visites, c’est ICI – Enfin pour  les Plus beaux Villages, c’est!
  • Adresse du  MiBACT – Ministero dei Beni e delle Attività Culturali e del Turismo Direzione Generale Turismo Via del Collegio Romano, 27 – 00186 Roma www.beniculturali.it
    Nos PHOTOS ! 
    – Milan et La Cène de Leonardo da Vinci : ©De Agostini Picture Library Fototeca ENIT
    Fontaine Trevi à Roma et Pont du Rialto (Venise) © Vito Arcomano ©
    – MERCI A LA PHOTOTHEQUE ENIT! Fototeca ENIT et sites de photos Open data 
  • A lire pour résumer ce que l’on entend par TOURISME ET INNOVATION  : 10 FACTEURS CLÉS DE L’INNOVATION, AUDE LENOIR Réseau de veille en tourisme, Chaire de tourisme Transat. A relire, notre billet sur l’oeuvre de Christo au Lac d’Iseo l’an dernier, avec plusieurs millions de visiteurs (et un budget à la dimension de l’oeuvre!).Revoir la passerelle sur le lac!

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KEN LE TOURISTE PARFAIT apprenait petit à petit : « O, Ke Bella! » devait-il dire à son ami quand une jolie fille passait dans la rue…Il en était à sa douzième page du « I Learn Italian« , et ça marchait fort. N’avait-il pas tout de l’Italien américain? Il déplorait l’arrivée, sur le marché, de Ken blondinets qui lui cassaient le travail, mais bon, il avait à nouveau réussi à faire  publier un article sur le Tourisme en Italie, alors…Il passa aux choses sérieuses, planifier  sa semaine à venir, avec douze voyages, dont Abu Dhabi, Chine et Australie….