Dormir avec Rembrandt!

Pour la Première fois depuis la création du musée le 31 mai 1800, un visiteur a dormi au Rijksmuseum d’Amsterdam, face au Chef d’œuvre de Rembrandt, la Ronde de Nuit ! Pour la première fois, aussi, cette visite s’est transformée en une expérience inoubliable : le visiteur y fut reçu comme une star, avec dîner et vin fins pour accompagner sa folle nuit.
« Le 10 millionième visiteur du Rijksmuseum depuis sa rénovation en 2013 a gagné l’unique chance de passer la nuit, pour la première fois de l’histoire, au milieu des trésors néerlandais », a résumé Taco Dibbits, le Directeur du Rijksmuseum d’Amsterdam, en prenant soin d’ajouter «  Je ne peux pas croire tant de personnes ont visité le Rijksmuseum en quatre ans et il est assez grand pour que l’on s’y promène tranquillement« .
Remarquons aussi, en passant, que les vidéos, photos, articles de presse et comptes sur les réseaux sociaux de cette véritable expérience étaient TOUS traduits en langue chinoise. Le musée a donc saisi l’opportunité d’un événement pour atteindre d’autres visiteurs, et cette expérience était t une occasion rêvée pour « communiquer différemment », ce que fait déjà très bien le Riksmuseum depuis la création de son extraordinaire Rijkstudio.
Voici la vidéo de cette Folle Nuit avec Rembrandt (2,32minutes)- Vidéo Publiée le 2 juin 2017- License- Standard YouTube License

I- ANALYSE RAPIDE DE L’ÉVÉNEMENT, car il s’agit bien d’un événement, le premier du genre, même s’il est reproductible, ou « copiable » par d’autres musées et établissements culturels en France et dans le monde.
Cet événement sert à communiquer de façon nouvelle, plus sensible, plus émotive, de façon « exceptionnelle ». C’est un peu ce que l’on attendait avec les premières expositions temporaires qui furent organisées car les visiteurs des musées ne venaient plus les visiter pour leurs seules collections permanentes (Il y a trente ans…). Il fallait donc bluffer les visiteurs, les attirer, les re-fidéliser avec quelque chose d’exceptionnel. Pourtant, aujourd’hui, les expositions coûtent si cher qu’il faut trouver d’autres moyens pour re-capter l’attention et la faveur des visiteurs, locaux ou internationaux.
Ce type d’événement pourrait non pas se substituer aux expositions, mais faire partie des nouveaux événements qui permettent de s’adresser aux visiteurs et aux visiteurs en ligne : coulisses des établissements, nouveau mécénat (Ah ! la Girafe du Museum de Toulouse !), nouvelles pratiques (Cours de danse ou de Yoga au musée), ou encore Concours et leurs Prix, Jeux, Cours en ligne, MOOC, etc… L’avenir nous le dira !
Voici, en attendant, une brève analyse des ressorts touristiques de cette communication :

1-UN VISITEUR EST d’abord un VIP, a Very Important Person!
Voilà le message du Directeur : nos visiteurs sont précieux, nous pouvons les traiter – au moins l’un d’entre eux », comme des rois! Le choix du visiteur a d’abord fait l’objet d’une longue préparation (Notre photo : serez-vous celui qui sera choisi?, la mini-campagne sur les réseaux sociaux numériques) puis une vraie cérémonie a été organisée, avec tous les codes de l’accueil réservé à une star ou au gagnant d’une compétition sportive de haut niveau. On y voit le héros du jour acclamé par une haie d’honneur formée de la double rangée des visiteurs et des équipes du musée. Les journaux et photographes convoqués immortalisent la remise du Prix, le Ticket d’Or, par le directeur du musée en personne. La musique renforce ce sentiment d’assister à un événement historique, à la fois majestueux et unique.

2- UN MIRACLE EST TOUJOURS POSSIBLE dans votre vie! Le jeune Professeur et artiste, Stefan Kasper, vit cette expérience comme un rêve : il était venu au musée pour encadrer une sortie avec ses élèves du collège Montessori d’Aerdenhout, près d’Amsterdam et il y est invité à y passer la nuit avec Rembrandt, juste un rêve….. Il aura, immense privilège, le musée pour « lui tout seul », lui explique-t-on, puisqu’il en sera l’unique visiteur.
« J’ai dormi dans un lit installé à deux mètres de ‘La Ronde de nuit’ de Rembrandt, c’est magique, je n’en reviens toujours pas », disait Stefan Kasper, après sa nuit dans le musée d’Amsterdam.
3- VIVRE UNE EXPÉRIENCE dans un musée où l’on peut admirer, mais aussi s’amuser, courir, boire et manger. La plupart de ces comportements sont en général interdits dans les salles, où la sécurité des œuvres et des visiteurs a toujours de dernier mot (Conservation préventive, éclairage, température, hygrométrie… ).
– ‘ »Il n’y avait pas de gardiens, ou alors ils étaient très bien cachés! », a aussi déclaré notre visiteur d’un soir, voilà pourquoi il a pris ses aises, comme on le voit sur la vidéo : glissades en caleçon et chaussettes, ou selfie avec la question-qui-tue : « Devine où je suis, là? » Tout lui est permis, dans un milieu plus connu pour ses interdits que pour cette permissivité, y compris se brosser les dents !
– Quand arrive le jour J, son lit est fait dans la salle du chef d’œuvre, la Ronde de nuit de Rembrandt, et le Chef du Restaurant su Musée, Joris Bijdendijk, lui a préparé un dîner.RIJKS®.(Ce chef était celui, charmant, q qui fut éliminé en demi-finale de « Top Chef » 2013 sur M 6…).
Diner, vin fin, possibilité de se rapprocher de la toile de Rembrandt pour voir des détails ( il franchit allégrement le cordon de sécurité…) avant de conclure « J’ai découvert des personnages que je n’avais jamais vu avant, ils prenaient vie devant moi. C’est une expérience gravée à jamais dans ma mémoire ».

4- DORMIR SOUS UNE BALEINE BLEUE
La Nuit des Musées ne suffit plus ! Aujourd’hui on chamboule les horaires et surtout les habitudes. Passer de la visite « sociale » pour tout le monde à la visite VIP pour un quidam, s’annonce comme un défi difficile à avaler pour les directions de nombreux sites culturels français, très attachés à la visite traditionnelle. Pourtant, la part de poésie de ces nouvelles formes de visites ne doit pas échapper à ce type de projets : Dormir sous une baleine bleue au musée d’histoire naturelle de New-York en apportant son oreiller, un sac de couchage et une brosse à dent, ou dormir dans la Chambre de van Gogh reconstituée, au peids de la Ronde de Nuit, toutes ces visites sont  de même une promesse, surréaliste,  de bonheur!
CONCLUSION Nous retrouvons ici les trois tendances fortes du renouveau du Tourisme culturel
Valoriser ce qui est hors du commun, unique, inaccessible, exceptionnel (Tourisme du Luxe, de l’Insolite..)
Valoriser tout ce qui rapprochera les touristes de la «vraie vie locale », d’une proximité avec des habitants. Inciter les habitants à partager des traditions, des comportements, un vécu mais aussi des projets !
Choisir, pour ces valorisations, les moyens qui favorisent l’action, l’engagement, la participation, plutôt que la visite subie, passive, venue d’en haut d’un territoire, d’un site ou d’un événement culturel.
Ces trois tendances étaient encore appelées « tourisme de niche » il y a dix ans*, mais aujourd’hui concernent aujourd’hui la majorité des touristes européens, soit des personnes âgées lassées par l’offre traditionnelle, soit des jeunes troupes pleines d’idées (les Millenials européens).
Il y aura encore, spécialement destinées aux touristes potentiels des Pays émergents, dont la Chine, des communications et évènements très classiques. Les primo-visiteurs de nos vieux pays demandent encore ces visites sages où l’on visite les « Tour Eiffel » nationales ou locales.

Pour terminer, la proposition d’aujourd’hui, tout comme celle d’Airbnb du 1er avril dernier (réserver une nuit au Métropolitain Museum de New-York) montre que même les populations chinoises sont visées par l’expérience du Rijksmuseum. Si la Direction du Rijksmuseum a décidé de tout traduire en langue chinoise (Cf. §3 de notre introduction) c’est qu’elle pense que cette offre est bonne pour certaines clientèles de ce pays qui, avec plus d’un milliard de visiteurs, sont courtisées par l’industrie touristique car elles seules peuvent prendre le relais de nos clientèles vieillissantes (Europe).
Voilà comment on passe d’un tourisme culturel « de niche » d’il y a dix ans à des propositions qui, aujourd’hui, sont acceptables pour tous les visiteurs et qu’adorent les habitants. Et d’un évènement à court terme à une vision à plus long terme des clientèles du tourisme culturel.

POUR EN SAVOIR PLUS
– Revoir la campagne de préparation de l’événement sur Twitter, et suivre l’expérience avec # Rijks10mio
– Nouvel obs et Le Vif. Be   « Une nuit dans un musée, seul, avec un chef d’oeuvre de Rembrandt »et l’Exponaute.
Le Rijksmuseum Amsterdam sur Wikipedia : « traduit en français par « musée d’État d’Amsterdam »), plus couramment abrégé en Rijksmuseum, est un musée national néerlandais, situé dans la capitale du royaume, et consacré aux beaux-arts, à l’artisanat et à l’histoire du pays. C’est le musée le plus important des Pays-Bas en termes de fréquentation et d’œuvres d’art avec plus de 2 450 000 visiteurs en 2014 pour un fonds d’environ un million d’œuvres » Voir  l’article  ici.
Liens de la Vidéo et autre vidéo où est interviewé le jeune homme.
– Sur facebook , les collections du Musée .

BILLETS DU BLOG SUR LE MÊME SUJET :
Le tourisme culturel insolite, sur notre petit blog en avril dernier;cet expérience nouvelle complètera les nombreux exemples. Le lien ICI.
Ouvrir les musées la nuit, en 2015, à propos des modulations horaires et ouvertures nocturnes. Le Lien ICI.

« Les Chefs d’oeuvre ne dorment jamais », pour voir les avancées récentes du Rijksmuseum et du Rijkstudio 

PHOTOS
– La Ronde de Nuit : Rembrandt, 1642.Huile sur toile 363 × 437 cm
– « Are You the one? » Rijksmuseum?Compte certifié @rijksmuseum
– La Laitière de Johannes Vermeer, peinte en 1660, est revenue au Rijksmuseum, après son exposition-phare à Paris. Si vous voulez retrourner  la voir, c’est à Amsterdam, Pays-Bas! (Huile sur toile , h 45.5cm × w 41cm.)

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KEN LE TOURISTE PARFAIT venait de demander une faveur au musée de New-York, le MET : une réception où Donald Trump pourrait dormir au musée, avec sa Melania…Pourquoi ? Parce que, selon son ex, Barbie Chérie, c’est seulement grâce à ce genre de situation que Donald pourrait commencer sa culture muséale. Un choc, une surprise, du plaisir… Voilà qui était séduisant et le Musée accepta de suite. D’ailleurs, lui et sa Barbie pourraient peut-être dormir un soir là-bas, pour qu’il se change ses idées de Touriste Parfait (Voyages incessants, hôtels et palaces , Restaurants et Affaires…).Et vous, mes amis du Tourisme Culturel, aimeriez-vous dormir dans un musée, et lequel?

Mieux accueillir les jeunes touristes!

Cet été, vous allez accueillir des jeunes, ou des familles avec des enfants dans les sites culturels. Comment vous  assurer qu’ils passeront  un bon moment et qu’ils reviendront? Comment, en particulier, satisfaire les jeunes Makers et leur désir de « Faire »? Comment favoriser la « créativité » des enfants?
En d’autres termes, quel accueil allez-vous réserver aux jeunes enfants et aux adolescents? Quelles activités culturelles ont été prévues pour eux ?
Voici notre petite collecte, où vous pourrez puiser des ressources ! Nous avons fait un petit tour aux Etats–Unis, qui, comme habituellement, ont à peu près dix ans d’avance sur nos propres pratiques, avec, en particulier, trois démarches pour lesquelles nous vous présenterons des exemples.
1 –Le Testing : on peut tester, aux USA,  les expositions avant de les présenter aux publics (Le Testing est aussi appelé « Evaluation formative » ; il est né dans les années 75-80 à l’Université du Wisconsin, USA).
 2- Les Ressources en ligne sont inépuisables et la pédagogie et les Jeunes disposent  de modèles d’ activités, tous transposables dans nos sites culturels européens.
-3- La Recherche, enfin,  est organisée à aprtir des sites culturels, qui  en bénéficieront. Les professionnels et les universitaires communiquent bien.
Voilà peut-être, grâce à cette mutualisation des connaissances sur l’Enfant, grâce aux évolutions de la Pédagogie formelle et informelle ou à  l ’Evaluation systématique des actions,  pourquoi les USA ont tant d’avance.(Photo : Musée Saint-Raymond de Toulouse, l’un des plus actifs et des plus remarquables pour ses actions de médiation culturelle en France).

I– TESTER ! 

Le tourisme a l’habitude des « visites mystères », ces évaluations des activités, ou encore de la qualité des  hébergement ou des transports. Il existe aussi le fameux Label Qualité Tourisme pour les sites culturels. Vous vous pouvez aussi testez quelques sites culturels, avec quelques jeunes sur la base du volontariat, pour voir simplement s’ils y prennent du plaisir. Donner des avis motivés plaira aux jeunes, et vous pourrez aussi les récompenser! L’objectif est de tester pour voir les sites sont bien adaptés à l’âge, aux comportements et aux souhaits des plus jeunes.On peut aussi évaluer, par rapport aux objectifs fixés : les aides à la visites, les parcours et, dans les parcours, si les messages que l’on trouve importants passent bien.
Notre exemple : Musée des Sciences de Boston, avec le programme Créer et Evaluer les projets dédiés aux jeunes enfants.  Au musée des Sciences, les créateurs d’expositions conçoivent, testent et améliorent les expositions qu’ils font. Ils testent même à chaque étape,  depuis leurs premières idées aux conceptions finaleset à la réalistion de l’exposition.  Behind the Scenes  est un espace  d’évaluation des espositions. Il se trouve au sein du musée et est ouvert en permanence pour  tester les comportements des visiteurs sur les expositions à venir.(Notre photo)

II-  PROPOSER, EN LIGNE, des activités qui stimulent la créativité
Sur ce site, entièrement dédié à des activités développant la Créativité, vous trouverez des activités classées par niveau de difficulté, par âge,par nombre de participants, par critères des compétences mobilisées et, évidemment par thématiques.
Difficulté : Faible difficulté ; Difficulté modérée ; Difficulté élevée
– Age : 6 à 9 ans 10 – 14 ans 14 ans et plus – Tous âges
Compétences mobilisées : Imagination et originalité ; Motivation ; La flexibilité ; La prise de décision ; Collaboration ; – Communication et auto-expression ; Action et mouvement
Nombre de Participants : 1 participant ; 2-4 Participants ; 5 participants ou plus
Thématiques : jeux sportifs ; Storytelling ; La technologie ; arts visuels ; Science ;Arts et performance ;Jeux de langue et de mots ; Making, Building & Tinkering et enfin, La nature et la Cuisine
– On rêverait, en France, d’un Guide par région où seraient référencées ces offres, pour que, quand on y séjourne en famille ou pour les jeunes en groupe d’amis, un menu nous soit proposé où nous puissions choisir selon nos  envies !

III- – LA RECHERCHE : fédérer toutes les recherches locales et les évaluations sur les pratiques culturelles des enfants, avec un « Living Laboratory », Laboratoire vivant des comportements des enfants dans leurs rapports à la culture et aux musées
Ce Living Laboratory® des musées a été créé il y a une dizaine d’années aux USA, pour sensibiliser le public au développement de l’enfant en immergant les visiteurs des musées dans le processus de découverte scientifique. Depuis 2005, le Laboratoire vivant du Musée des sciences de Boston a associé le public à cette recherche sur le développement de l’enfant.

1-LIVING LABORATORY  le modèle Living Laboratory® avec ses trois objectifs :
A) Briser les obstacles entre les scientifiques et le public
Objectifs pour les publics:
• Les visiteurs contribuent au processus de découverte scientifique en participant à des études actives
• Les visiteurs se livrent à des interactions pédagogiques avec les scientifiques qui mènent la recherche
• L’éducation aux visiteurs se concentre sur le processus de la science, l’intérêt croissant et la compréhension des «questions et méthodes» de la recherche ainsi que les «résultats»
• Des études se déroulent en public, dans l’exposition
• Les visiteurs non-participants peuvent s’entretenir avec les chercheurs et connaître les études en cours
• La recherche « in situ » est intégrée comme une partie attendue et prévisible de l’expérience du visiteur
B) Développement professionnel mutuel pour les scientifiques et les éducateurs
Objectifs pour les professionnels:
• Les chercheurs reçoivent une formation du personnel du musée sur les processus d’éducation au musée, améliorant les compétences de communication des chercheurs avec le public
• Les éducateurs en musées ont un accès direct à la science actuelle qui est pertinent pour leur travail auprès du public, ce qui améliore la compréhension de la science par les éducateurs et leur application potentielle à leur pratique
• Les éducateurs et les chercheurs de musées communiquent régulièrement, en surveillant de façon collaborative le programme afin de s’assurer du suivi des objectifs scientifiques et éducatifs.

C) Enfin des listes des sites culturels qui participent sont établies et diffusées sur Internet. Voir la liste des musées et sites qui  participent  à l’expérience .
2- LE CCC, Centre pour la créativité des Enfants (Center For Childhood Creativity) de Californie est à la fois un Centre de Recherche et une Ressource pour les professionnels de la culture : il fournit des services de conseil aux écoles, aux musées, aux bibliothèques, aux organismes à but non lucratif et aux entreprises qui influent directement sur le développement des enfants.

  • Ce Centre, dédié aux jeunes, a aussi établi un lien entre la Recherche et un site culturel puisqu’il a été créé en 2011 par le Museum de découverte de la région de la baie (BADM). Situé à Sausalito, en Californie, le CCC a pour objectif de  combler le fossé entre la Recherche académique (dans les domaines des neurosciences, de l’éducation, de la psychologie) et la Créativité.
    Concrètement, le CCC fournit le cadre de recherche ou le Musée (BADM) inscrira sa programmation. Le CCC peut aussi accéder aux auditoires et aux programmes de BADM pour renseigner et poursuivre ou évaluer ses recherches.
    CCC travaille également à l’échelle nationale pour faire progresser la recherche dans le domaine du développement de la créativité et mettre en pratique cette recherche au profit des enfants, des gardiens et des éducateurs, par le biais de partenariats nationaux avec des bibliothèques, des centres scientifiques, d’autres organismes sans but lucratif et des entreprises.
    CONCLUSION
    Cet accueil des jeunes, l’été, est souvent inexistant dans nombreux sites et événements culturels car les médiateurs prennent des vacances et leur tempo est calqué sur l’année scolaire plutôt que sur la présence d’enfants hors milieu scolaire.
  • Les sites culturels français privilégient les stratégies et les moyens pour les publics de proximité, à commencer par les scolaires proches. Très peu est fait, l’été, pour accueillir avec un grand soin les jeunes touristes étrangers dans nos institutions culturelles, à l’exception des lieux qui leurs sont dédiés (Futuroscope ou Musée en Herbe de Paris). Ces jeunes visiteurs touristiques y trouveront rarement, par exemple, une traduction dans leur langue pour les accompagner (Etiquettes des musées ou textes d’accompagnement de la visite, e-visite audioguidée ou application, etc…) , des ateliers in vivo ou des applications numériques adaptées à leurs âges. Bref, la médiation culturelle prend ses vacances.
    3-Recenser dans chaque région les activités de l’été ?
    Pour faire un pas en avant, il faudrait que, pour l’été les sites culturels et touristiques :
    s’adressent aux enfants avec autant de soin que le font les sites américains, en considérant l’enfant, et non plus le « scolaire ».
    proposent des bases de données (activités ; créativité », déjà évaluées, où les professionnels de la culture ou du Tourisme pourraient faire une collecte ; des guides complets des sites et des événements culturels la Culture dédiés aux enfants seraient aussi les bienvenus!
    Ce travail pourrait être l’expression « pratique » de recherches conjointes (responsables universitaires, de sites culturels, d’autres activités pédagogiques et d’évaluation .
  • POUR EN SAVOIR PLUS
    1- MUSÉE DES SCIENCES, BOSTON
    1 Science Park Boston, MA 02114 – Tél : 617-723-2500 et infos : Information@mos.org
    2- Le National Living Laboratory
    – Le modèle Living Laboratory a été développé au Museum of Science à Boston, avec le soutien de la National Science Foundation. Le but de l’initiative National Living Laboratory est d’aider les chercheurs et les éducateurs informels qui favorisent la sensibilisation du public, l’engagement et la compréhension de l’étude scientifique de l’apprentissage et du développement des enfants.
    – Les professionnels intéressés peuvent créer un compte et se connecter pour se connecter au chef de hub dans leur région et accéder à une variété de ressources pour développer un programme dans le modèle Living Laboratory®.
    – Le processus du modèle pédagogique du Laboratoire vivant : les scientifiques (dans toutes les disciplines de la pédagogie,  y compris la psychologie du développement, la science cognitive, la psychologie de l’éducation, les neurosciences cognitives, la psychologie sociale et les domaines connexes) recrutent les participants et mènent leurs études dans des expositions en cours plutôt que portes closes. Les familles qui visitent le musée sont par exemple invitées à participer à des projets de recherche en cours (sur des sujets tels que la connaissance des mathématiques et du langage, l’apprentissage causal, la reconnaissance de l’émotion et le raisonnement social) et peuvent engager un vrai dialogue avec les scientifiques ou initier avec eux de nouveaux projets
    3- Le CCC : info@centerforchildhoodcreativity.org .Site Internet : http://centerforchildhoodcreativity.org/4- LE MUSÉE DE LA DÉCOUVERTE DE LA BAIE
    Le musée de la découverte de la région de la baie (BADM) est un espace situé au pied du Golden Gate Bridge sur 7,5 acres de parc national à Sausalito. Le BADM compte sept espaces d’ exposition et plus de six programmes quotidiens d’ accueil pour les enfants de 6 mois à 10 ans. Il développe des expériences d’apprentissage précoce pour développer les compétences créatives fondamentales en matière de résolution de problèmes chez les enfants, transformant leur façon d’apprendre et leur contribution au monde.
    Fab lab : ce musée dit avoir créé le premier laboratoire du monde dédié à la petite enfance. Les enfants y construisent des compétences en science, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM) grâce à un apprentissage pratique, avec des Programmes de laboratoire Fab, et un :Laboratoire de conception, le  » Design Lab. »
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  • KEN LE TOURISTE PARFAIT  était tout fier : après tout il restait un petit endroit, au monde, où l’on « jouait encore à Ken et Barbie », où il avait de vraies aventures, où les jeux sur les portables n’existaient plus : ce petit blog où il  racontait ses voyages incessants, ses Palaces et ses tours du monde de Touriste (presque) Parfait. Il n’osait, en tous cas, fréquenter l’un de ces Fab Lab où tout était permis.Il avait une peur bleue, celle d’y perdre son âme….

Jean Blaise au Havre! Interview

I – JEAN BLAISE invité d’Ali Baddou sur France Inter ce matin, c’est par ici! Le Havre célèbre son 500ème anniversaire cette année. Le port va se métamorphoser grâce à des artistes venus du monde entier, et le directeur artistique d’Un été au Havre, qui commence aujourd’hui, était l’invité, ce matin, du journaliste Ali Baddou sur France Inter . Nous vous avions déjà raconté, dans un précédent billet en août dernier, le projet de cet  Eté au Havre,  et comment la municipalité, connaissant bien la magnifique aventure culturelle de Nantes, avait envie d’inviter Jean Blaise comme Directeur artistique de la grande manifestation (Juin-novembre) de cet été au Havre.Voici la suite!

LA VIDÉO : date de publication : 26/05/2017 et durée : 07:56.

Jean Blaise invité d’Ali Baddou par franceinter

Lien : http://www.dailymotion.com/video/x5nwb1o_jean-blaise-invite-d-ali-baddou_news

 

II – ET VOILÀ CET INTERVIEW  résumé pour vous, mes amis et lecteurs du blog. Surtout si vous n’avez pas envie ou pas le temps de voir toute la vidéo. 

  • Premières secondes : avec humour, le journaliste fait remarquer à Jean Blaise que quand il travaille dans une ville, son maire devient Premier Ministre (Jean-Marc Ayrault à Nantes et Edouard Philippe au Havre)…
    Jean Blaise définit ensuite son travail comme celui d’un « metteur en scène de ville », plutôt que réanchanteur, mot qui avait été choisi pour son portrait tracé par le journaliste Philippe Dossal (l’ouvrage « Réenchanteur de ville, Jean Blaise »-2015- Edition Ateliers Henry Dougier).
    1:10 à 2:40mn Objectifs de la Ville : Un été au Havre est en quelque sorte le prétexte d’un nouveau regard sur la ville, sur son passé, son ambiance, son identité. Ce regard, à la demande de la municipalité, sera porté par des artistes, comme ce fut le cas pour Nantes. Le rôle des artistes est en effet de révéler la ville sous un autre jour à ses habitants.
    2 : 40 à 3.10 mn : les questions de Sécurité auront encore cette année, une très grande importance. La ville sera surveillée, des parties entières seront fermées à la circulation; les fans zones ont été créées et seront encadrées en permanence.
    3.10mn Qu’est-ce qu’animer une ville? Pour Jean Blaise, c’est « Révéler sa substance, son ambiance, la comprendre, puis chercher les artistes qui pourraient témoigner, intrepréter
    3:40 : le programme d’Un été au Havre : des installations artistiques, sur l’eau, dans la ville et de la musique,des exemples, comme, dans l’église Saint-Joseph, cette Accumulation of Power, de l’artiste Chiharu Shiota
    4 :20 : l’échelle de la Ville pour penser l’action culturelle, est-ce la bonne échelle? Oui, dit Jean Blise, car toutes les villes sont à la recherche de leur identité, d’une attractivité qui serait la leur, avec la culture. Et l’économie est aussi préente, avec l’accueil d’entreprises ou d’étudiants quand une ville est capable des les attirer .
    – 5:20 : et le rôle du ministère de la Culture? Jean Blaise, qui s’exprime rarement sur le sujet, dit être un peu nostalgique d’un ministère vraiment étonnant et efficace dans les anées 80-90 et aujourd’hui ce ministère a beaucoup changé, il manque une vision, un discours, sans projets : « il manque tout »à ce ministère, dit Jean Blaise.
    – 6 :25 : la notion de fête, l’Homo Festivus, le « tout serait une fête », aujourd’hui? Jean Blaise répond que l' »on a encore des temples : des lieux clos comme les musées, les scènes nationales , des centres culturels, etc… Il faut garder ces temples car c’est là où l’on fait la recherche, mais dès que l’art est dans l’escpace public, et non dans des lieux fermés, on touche tout le monde, on rend accessible la culture. On la rend aussi compréhensible et on produit de l’émotion. »
  • POUR EN SAVOIR PLUS
  • Un été au Havre, site officiel de la manifestation .- Le Billet sur toute la prépartion de cet événement, que j’avais écrit l’été dernier en août, c’est ici :  Un été au Havre, c’est parti!
  • Le Voyage à Nantes, si vous voulez suivre son évolution avec nos  billets, depuis  2009,  sur Nantes
    – https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2009/06/10/nantes-star-du-tourisme-culturel
    – https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2010/04/09/nantes-flash-info/
    – https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2010/11/24/trois-questions-a-jean-blaise
    – www.nouveautourismeculturel.com/blog/2012/05/10/nantes-son-panier-magique-et-limagination-au-pouvoir
    – https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2013/09/06/le-voyage-a-nantes-un-regal/
    – https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2014/11/14/nantes-2014-encore-merveille/
    – https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2014/08/02/carrousel-mondes-marins-nantes/                                   avec deux  autres billets qui rappelent le contexte :Villes et Campagnes créatives (2011) et Economie et Culture (2011)
    PHOTOS : Couleurs sur la Plage de Karel Martens; Pierre et Gilles Clair Obscur, ci-contre- – Vincent Ganivet Catene de Containers . Voir tous les artistes  et le site Internet ( pas terrible, et celui du Tourisme ne met pas l’événemlent en avant – Ambiance….- Permalien de la vidéo de France Inter : http://dai.ly/x5nwb1o
    – Et en conclusion deux citations que j’aime bien, de Fabrice Lextrait en 2010 :
    – « Aujourd’hui, le problème c’est que les politiques culturelles sont faites pour « les professionnels de la profession », y compris pour les publics consommateurs, mais qu’elles ne sont plus assez pensées par rapport aux populations.[…] Les pratiques sont toujours aussi clivées entre les héritiers et ceux qui sont exclus de ces processus là. ».
    – « Je crois que quand on parle de parcours, quand on essaie de dépasser la logique d’équipement, il faut véritablement travailler sur le paysage et sur l’espace. Et c’est vrai qu’ici, en faisant venir par exemple Jean Blaise, on voit bien que l’une des contemporanéités que l’on travaille, c’est la question de l’art dans les espaces publics, mais dans tous les espaces publics »—————————————————————————–

KEN LE TOURISTE PARFAIT était  dans une ville de rêve, où tout était  Luxe, Calme et Volupté. il y avait la mer, des Palaces hallucinants, et toujours de grands événements, dont cette course automobile, ce dimanche , qu’il ne raterait pour rien au monde. Il appela son ex, Barbie Chérie, qui était déjà là-bas : « Tu sais, Kenou, j’aime beaucoup cette ville! Parce qu’ ils pensent aussi aux plus pauvres! Tu sais quoi? Ils ont un magasin Zara, pour les girlies à la mode mais nécessiteuses. Je trouve ça super, très charitable!«                                                                         ALORS MES AMIS,  DITES-MOI COMMENT S’ APPELLE CETTE VILLE, grâce à tous ces indices.   ALLEZ,  JE VOUS AIDE :    M  –  –  – – 0