Quelle histoire raconter ?

Ken à La Réunion, la semaine dernière

Ken à La Réunion, la semaine dernière

Amis du Tourisme,

avec votre  région, votre ville, votre pays ou le monument dont vous avez la charge,  vous avez souvent dû penser « Mais c’est quoi, au juste, son histoire ? ». Et puis vous avez laissé choir, vous avez laissé tomber. Car au fond, les historiens et  la Culture  étaient là pour ça, pensiez-vous, qui raconteraient bien tout cela, c’etait  leur job, après tout! Et Zou! Partage des tâches : vous avez délégué!
De l’inconvénient de déléguer, hé hé…
 Oui mais voilà, quand on raconte une histoire approximativement, celle, en particulier, ou personne, pas même vous, ne peut recoller les morceaux, eh bien, les touristes, ces Autres, ces  hôtes de passage, n’y comprennent rien et, bizarrement, s’accrochent à leur planche de surf ou à leur rando de l’après-midi ! Car si les visiteurs comprenaient, à mon avis, ils en redemanderaient, ils seraient enthousiastes : comprendre est tellement agréable.
EXPLICATIONS
Reprenons ces généralités, mais  avec vous  au centre du paysage et « in situ » :  il vous est donc arrivé, au moins une fois,  de vouloir comprendre l’histoire, qui pouvait expliquer un lieu ou un pays, aujourd’hui. Et , quand on vous l’a racontée, neuf fois sur dix, cela a donné :
– L’ennemi arriva à l’aube du 28 juin 1124, avec une armée de plus de cent hommes, ce qui était beaucoup pour l’époque,  et rasa le château !
– Oui …oui, avez-vous dit ! (Comment ne pas être d’accord ?) Et vous avez même ajouté : c’est super de savoir TOUT ça, merci pour TOUT ! 
Mais, au fond, tous ces faits précis ne vous renseignaient pas vraiment.
–  Vous, c’est plutôt « Qui était l’ennemi ? », ou bien « Mais pourquoi ils ont  rasé le château ? » qui vous auraient intéressé, mais voilà, l’historien vous a, pour ainsi dire, cloué le bec avec sa précision…Ce fait a eu lieu tel jour à telle heure, dans telles et telles conditions, relatées dans tel et tel ouvrage, de l’époque, dans les archives les plus récentes, bref, comment poser une autre question, cela devait probablement suffire…
Françoise Vergès et Nicole Pot
Aujourd’hui, dans un article du journal Le Monde, deux femmes superbes et merveilleuses, Françoise Vergès,  directrice scientifique de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise.
 et Nicole Pot, directrice générale de l’INRAP –institut national d’archéologie préventive- ont tenté de dire que, dans les DOM, « Personne n’y comprenait rien ou pas grand chose », et que, si c’était possible, avoir un petit peu plus d’histoire et d’explications, ce serait super pour que les habitants soient les premiers informés. Moi, je pense que le regard de l’Autre, le touriste, peut aussi compter dans cette demande d’histoire, vu qu’il représente plus de 50% des visiteurs et donc aussi des habitants, même temporaires, nomades, de l’Ile de La Réunion.
Nicole Pot  et Françoise Vergès sont chacune un sommet de la réflexion et de l’intelligence, elles sont aussi patientes et calmes. Leur article DOIT être une de vos lectures de l’été, quoi que l’on vous conseille d’autre, j’insiste. A lire absolument, même en sandwich entre un Gala et un bon petit Arlequin, je connais votre tentation de lire « du bien bête » en vacances. (Toute l’info dans notre « Pour en savoir plus, ci-dessous).  
Françoise et Nicole à la loupe
La première, Françoise, a élaboré le plus magnifique projet de musée qui soit. C’est la MCUR, Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise , projet qui, tout simplement, émet l’idée que La Réunion n’était pas une terre vierge de passé  lors des différentes arrivées des populations des continents qui ont peuplé l’Ile, (Dire que les Terres étaient Vierges arrange tout le monde, en général, car  arriver en terre vierge ne dérange personne et suppose qu’il n’y a eu aucun fait particulier ou notable. Ils sont arrivés, ont posé leur bagage, et voilà tout !).Mais convenez  qu’il faut raconter toute l’histoire comme elle s’est réellement passée, et chercher des indices, des preuves pour construire tout cela. 
Hélas, trois fois hélas, la République a beaucoup gommé,  et souvent l’histoire de La Réunion est résumée à l’histoire de la départementalisation française, quasiment effacé des siècles d’un trait debleu/blanc/rouge. Le souhait de Françoise V est donc que l’on cherche, puis trouve, enfin, tous ces matériaux si fragiles que sont les récits des héritiers des premiers habitants ; que des hypothèses et des réponses soient faites à partir de questions essentielles à la compréhension de toute lecture d’un homme, aujourd’hui, du paysage de l’Ile et sur les terres magnifiques de La Réunion. Et  que les fouilles archéologiques y prennent place, plus vite qu’en métropole, car un grand retard a été pris.
Nicole P, dans un tout autre genre, a toujours été très forte, la meilleure d’entre nous, dirait-on, à la Culture. Aujourd’hui, à la direction de l’INRAP, elle s’applique à démontrer que l’archéologie ne sert pas qu’aux archéologues, et peut découvrir la merveille des merveilles, le sens du monde, ce que l’on y voit. Et qu’il faut donc fouiller, analyser, expliquer, avant de  mettre à jour.
« Sa » centaine d’archéologues est prête à tout révéler. Même des histoires soigneusement cachées parce qu’elles n’étaient pas assez fédératrices pour unir les différentes vagues d’arrivants.
En quelque sorte, ces deux femmes sont des militantes, car cela réclame du courage- pour que l’histoire, les histoires des régions, des pays, soient un peu moins fantasques qu’elles ne le sont aujourd’hui ! Voilà aussi un magnifique défi pour les médiateurs de la culture, souvent en panne de missions majeures, et qui transmettent aussi très souvent ce qu’on leur a dit de transmettre, à partir de ce qu’on leur a donné, sans remise en question. 
Certes, ce qu’il faut dire au Tourisme, c’est que refaire l’histoire est difficile. Cela bouscule un ordre établi. Cela bouscule parfois des équilibres politiques, des pactes de non-agression, une paix idéologique. Par exemple, si vous avez le malheur d’aller, même une demi seconde,  contre l’un des rôles de la République,  qui-a-tout-unifié-et-heureusement,  ou bien si vous critiquez le Mallet –Isaac, bible de l’histoire française bien normée, votre parcours sera difficile,  comme l’est d’ailleurs toute velléité de décentralisation, de prise en main par chaque territoire de sa destinée. L’histoire récente des régions à forte identité (Corse, Catalogne, Pays-Basque…) ne raconte que cela, cette difficulté.  
C’EST UNE AFFAIRE QUI MARCHE !
Et pourtant, les choses sont en train de changer. Vous vous souvenez de mon billet sur Nantes, la valeureuse ? Qui, l’une des premières, a fait son « coming out » du côté de l’origine de la richesse des bourgeois nantais qui devait tellement à la traite négrière? Avec une somptueuse exposition, les Anneaux de la Mémoire ? La Vendée reprit aussi l’histoire « officielle », qui ne tenait pas la route. Eh bien, d’autres régions, d’autres villes devraient sans doute  faire ces mises à jour, dirait-on en informatique. Car on meurt, non pas du non-dit, mais surtout des retards, des paresses intellectuelles, des formes multiples  d’auto-satisfaction. Pour être vivant, un territoire doit se présenter comme une histoire, des  résultats, un atelier de possibles, un futur. Et tout cela ne peut être figé, doit être en mouvement (Nouvelles générations, géographies ; nouvelles hypothèses, etc..), sous peine d’arrêt, de rigidification.   
Et là, nous ne sommes pas trop en avance, en France. Rappelons que les USA ont commencé leur lifting dans les années 70. Les Canadiens un tout petit peu plus tard,  très surpris par les fausses légendes que leur racontaient (en riant beaucoup, après coup…) « leurs » indiens ; ils  en avaient fini par croire qu’ils avaient hérité de « mauvais indiens », ceux dont les américains ne voulaient pas… Oui, car la bêtise est sans limite, sauf celle que lui oppose les  connaissances.
D’autres pays travaillent à  présenter leur histoire, aujourd’hui. La Tunisie, par exemple, n’est pas QUE Carthage et Rome, culturellement. Ce n’est pas parce que des archéologues européens ont a-do-ré y fouiller énormément et y trouver les restes de Carthage et de Rome  que ces époques seraient les plus importantes de la Tunisie. De notre point de vue, nous pensons que l’histoire de la Tunisie, sur plusieurs siècles, et hors présence romaine, est d’ailleurs mille fois plus passionnante. 
L’histoire est tout de même une enseigne, une carte de visite touristique, une marque. C’est elle que l’on affiche très souvent sur les dépliants touristiques, à travers un paysage ou un monument. Elle doit donner envie, attirer, donc être comprise. On ne peut donc la réduire, la malmener, si l’on peut faire autrement.   
LECTURES DE VACANCES    
Voilà pourquoi j’ose vous tirer de votre sieste et  de votre insouciance  permanente, en ce moment. Ou bien pourquoi je n’hésite pas à faire diversion à vos angoisses ordinaires (la crise économique , l’avenir de petits, le boulot de la grande ou la réforme territoriale à venir…).
 Soyez disponibles pour revoir, même un peu, collectivement, l’histoire locale.
et POUR EN SAVOIR PLUS …
– L’article formidable et novateur de Françoise Vergès et de Nicole Pot : L’esclavage oublié, Françoise Vergès et Nicole Pot, Le Monde daté du 20.07.09
D’autres articles sur le sujet de l’actualité de  l’histoire, dans le Monde:
Il faut renouveler la pensée critique, par Michèle Riot-Sarcey , du 21 juillet 2009
Transformations silencieuses, par François Jullien
– Le meilleur projet Culturel et Scientifique de France, depuis au moins dix ans!
http://www.mi-aime-a-ou.com/maison_des_civilisations.htm
http://www.regionreunion.com/fr/spip/spip.php?page=rubrique&id_rubrique=90
– Avec deux ouvrages formidables pour vous sortir, même un petit peu,  du Mallet Isaac : Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Françoise Vergès, La République coloniale, Hachette Littérature, Albin-Michel, 2003-, ou la Fracture coloniale, de Nicolas Bancel et Pascal Blanchard. Pour développer, reprendre les bibliographies de ces ouvrages en format poche, en plus, autour de 6 ou 7 euros, soit une ou deux glaces à deux boules la vanille…
Ajoutons enfin Le livre de Jean Teulé, « Mangez-le si vous voulez ! » sorti récemment, assez horrible. Il raconte  comment un petit groupe d’hommes  et de femmes peuvent accuser, torturer, tuer l’innocent de passage, parce qu’il avait..Il avait quoi, déjà ? Réponse, e gros : « Ben, on ne sait plus…On ne sait pas ce qui s’est passé, ce qui nous a pris .Mais si on l’a fait, c’est parce nous étions  inquiets, pour notre avenir, notre survie…Il  faut pas nous en vouloir…On n’a pas été terribles sur ce coup-là, c’est vrai… » dirent, en résumé, les tortionnaires à leur procès.  Des culpabilités, normales, des imbécilités, humaines, rien de tout cela n’est indicible. Ed.Julliard, 7 mai 2009 144 p ISBN : 9782260017721.

KEN AU ZENITH !
Ken et sa Belle de Renoir

 

 
Très franchement, toutes ces histoires de l’histoire en marche ne passionnent pas, mais alors pas du tout KEN

. Du moment que son jet privé est prêt, qu’il va bien s’amuser, entre deux contrats d’affaire  mirobolants, Ken est et demeure le Touriste parfait, docile, qui croit dur comme fer aux dépliants touristiques. Les remises en question, très peu pour lui. Le monde est ce qu’il est. Ken « beauf » ? Que nenni. L’archéologie le   « gonfle, voilà tout », dirait-on assez vulgairement aujourd’hui, et il leur préfère les musées d’art. Plus simple de comprendre, d’y aimer ce que l’on voit. Quelques squelettes et des alignements de petits os ou morceaux de poteries?Ca lui rapelle les visites obligatoires à l’école. Notez qu’il les aimait bien, ces sorties éducatives, parce qu’on sortait de l’école, l’instit était plus cool – elle, elle adorait les musées – Et aussi il avait arrêté ado, car ses parents, trouvaient ce type de sortie “enrichissante”, “Comme ça tu feras au moins quelque chose d’intelligent”, ne manquuaient-ils pas d’ajouter. Avec leurs millions de petits chinois qui en révaient, de musées, mais ne pouvaient y aller, etc…etc…Dég, en quelque sorte’, l’amour des parents pour les musées, rien que ça et il avait envie de sécher….Il ne comprend d’ailleurs jamais pourquoi on lui montre, aujourd’hui encore, dans les musées d’archéologie, 120 petites flèches alignées par ordre de taille..Une seule aurait suffirait, à son avis,  mais bon, ce n’est vraiment pas son problème et il n’en a parlé à personne, de cette question d’alignements et d’accumulation.
  A sa petite collection de femmes, il ajoute, aujourd’hui, un Renoir. Là au moins il est en terrain connu, il y en a plein dans ses chambres d’hôtel, souvent au dessus de son lit, d’ailleurs. Ou dans ses revues d’aéroport. Et, que voulez-vous, c’est cumulatif, plus il les voit, il apprend, plus il les aime, les femmes de Renoir.

La subvention à Johnny !

turner-for-ever1Le spectacle de Johnny pour le 14 juillet a Paris a donc été financé par le ministère de la culture, directo ! A quel titre ? Monument en péril ? Jeune artiste ? Aide à la diffusion d’un artiste peu connu ?  Nouvelle compagnie à encourager ?Mais non , dit le Président, c’est  pour que l’Etat encourage Un grand spectacle populaire gratuit avec un chanteur populaire! Eh bien  je n’y crois pas. Aucun spectacle n’est gratuit. Il faut bien que quelqu’un paye l’artiste, les musiciens, la location du matériel, les techniciens, la sécurité et le décor…Et pour les chanteurs  populaires, on n’a jamais vu que le prix du billet ait empêché leurs fans d’aller voir leurs idoles. Ja-mais ! 
Ne pas associer le Maire de Paris était aussi un peu cavalier, car l’évènement avait lieu sur ses terres, et l’Etat, sauf cas de force majeure, ne doit rien faire qui puisse chagriner les élus sur leurs territoires.

Ken et Turner…

1 – Deux millions d’euros pour Johnny ? Que vont penser, en ces temps difficiles de crise, les  participants du Festival d’Avignon, les artistes, techniciens du spectacle, intermittents, jeunes troupes qui crient misère et hurlent au désengagement de l’Etat ?

Un million neuf cent mille euros prélevés sur nos impôts pour aider Johhny ? Plus ? Moins ? Combien, exactement ? Sur quelles actions, précisément ? Avec ou sans le décompte du travail des agents du service public qui  ont été affectés à cette tâche ? Et pourquoi n’est-ce  pas la Com du Président qui a financé cet évènement,  si le Président voulait à tout prix être le co-auteur du projet, avec Johnny? Et en plus, Johnny ne paie même pas ses impôts en France…Les questions et appréciations fusent sur les blogs ce matin… Sauf une : mais comment ont-ils fait pour ce spectacle – et les précédents- pour mobiliser les crédits publics de l’Etat ? Affaire sensible …Dossier réservé…Signalé ? Affaire d’Etat? Domaine perso du Prince? Certes, mais qu’ont-ils inventé, dans les Cabinets des ministères, pour  pouvoir verser tant d’argent ? Ou , plutôt qu’ « inventé », qu’ont –ils « mobilisé » comme procédure et comme crédits, déjà largement dépensés et affectés en ces graves périodes de pénurie et de disette budgétaires, pour affecter cette somme à un grand show populaire  ? 

2 – Avec le théâtre, même difficile, toujours penser à un  feu d’artifice! 
Enfin  je vous conseillerais bien, aussi,  de faire un feu d’artifice à chacun de vos spectacles programmés ( Evènementiel, pour les pros du Tourisme).Car ce matin, je me suis régalée de statistiques de fréquentation  en écoutant la radio:  600 000 personnes pour Johnny, disait une radio ! Un million disait la seconde…En ajoutant toujours, cependant  «  Pour Johnny et pour le feu d’artifice de la Tour Eiffel »…Ah bon ???? C’est l’histoire du moine qui prie en fumant et qui mange en priant ? Combien pour Johnny et combien pour la Tour Eiffel ? C’est in-comp-table, évidemment…Puisque c’était gratuit, pas de billets! Qui et comment a-t-on compté, d’ailleurs, hier soir, à Paris?  
Conclusion : il faut vraiment revoir toutes les procédures et toutes les commissions de la Culture, de son ministère:

– Plutôt que les mille et une  commissions pour que tout artiste puisse avoir  sa chance lors d’achat d’œuvres d’art; plutôt que  les circulaires, règlements,  formulaires conditions à remplir pour… avoir trois francs six sous ou davantage de l’Etat, pour  être « éligible », comme on dit dans l’administration, et pour garantir un égal accès pour chacun aux subsides du secteur public,  ne perdons plus de temps!Soyons pragmatiques, envoyons nos demandes au Président, directement, pour avoir notre réponse directement, et si possible notre subvention, directement  elle aussi !

Ajoutons aussi à la RGPP, révision générale des politiques publiques,  une forte critique des processus de choix actuels, trop contraignants, vieillots, qui ne garantissent que peu l’impartialité de l’Etat, son rôle de régulateur et de contrôle, garde-fou des abus en tous genres, bref, tout ce qui fait, en France, que grâce à son administration chaque sou du contribuable est bien placé,  là où il faut !
3 – Le feu d’artifice pour les 120 ans de la Tour Eiffel
Ce feu d’artifice est aussi exemplaire, et dommage que l’on n’en parle pas davantage, car l’affaire Johnny fait écran

Voilà : tous les élus de France veulent leur feu d’artifice, car, c’est vrai, nous adorons – nos enfants adorent aussi – la lumière, la fête, même à date fixe, car c’est magique ! Mais voilà, en France, en particulier, nous avons des choses assez vieillotes, des feux type « Ruggieri », avec la belle rose  et plock ! La rouge et flack !  et les petites fusées vertes et  pchouissss… ! Je passe sur l’Adagio d’Albinoni. Comme on se croit toujours les meilleurs,  on ne sait pas qu’un feu d’artifice, aujourd’hui, ça peut être tout à fait autre chose…Comme celui d’hier sur la Tour Eiffel :  une écriture de lumière dans le ciel, des pluies  blanches, une cohérence, une poésie, un truc à vous tirer des larmes sans les godillots du bing bang, tradi des Pam ! et des Flock

B.Delanoë, et d’ailleurs J.J Aillagon, à Versailles, ont  fait la même chose : savoir utiliser, aujourd’hui, les meilleurs talents, ceux de ces feux d’artifices réinventés, magnifiques d’innovation et tout aussi spectaculaires que les précédents !
Et que l’on ne me dise pas «  Oh, t’es jamais contente…Tu râles tout le temps ! »  ou bien « Mais les gens aiment les feux tradis ! Eh bien non, quand il y a mieux, on fait mieux, voilà ! Les espagnols ( Ah ! le Festival des feux d’artifice de San Sebastian!), les monégasques, pas tout à fait français, d’autres pays savent utiliser ces nouvelles formes de feux d’artifices et sont passés de la marine à voile à autre chose. Et « les gens », comme on  les appelle, aiment aussi ce qui est mieux, si on leur permet de le connaître. C’est sûr, ils ne vont rien demander, et ne bouderont pas leur plaisir à un feu tradi, mais pourquoi les priver de nouveauté, réelle,  et de plaisir? Pourquoi les maintenir au moyen-âge des feux d’artifice quand ceux-ci ont complètement changé, chargés de sens, de rythme, d’images complètement et incroyablement nouvelles pour nous étonner et fabriquer des souvenirs aux enfants ? 
4 – KEN, le Roi de l’Evènementiel ! A Love Parcours ECA2!
Ken, toujours parfait en tout, en tourisme et en culture, en Affaires et en Love, continue de consommer en vacances…Des Suites d’hôtel  à 5000 euros/nuit, un panier moyen à deux fois plus…Pour se cultiver,  il  FAIT les expos, les festivals, avec ou sans Barbie. Ca fait partie de son standing,  et, vous l’avez vu dans nos derniers billets, Ken commence à se prendre au jeu. C’est simple, il a compris, enfin, qu’il avait le droit de  ne pas tout aimer dans une exposition, qu’il devait trouver tout seul les objectifs d’un musée (9 fois sur dix, à l’entrée, on ne vous les donne pas, ça fait partie du code, vous ne savez déjà pas très bien ce que vous allez voir, mais pourquoi au juste vous êtes là, quels sont les buts de ce lieu, de ce que l’on va vous montrer)! Bref, Ken commence à bien se débrouiller et va vous épater! Découvrez son circuit Jet Set de l’été !

A Love Parcours ECA2! Ken est un fou d’évènementiel, et a inventé une nouvelle forme de tourisme culturel : assister à tous les spectacles de l’Agence de Monsieur Pépin, ECA2. Comme il n’y en n’a pratiquement pas en France ( qui préfère les feux d’artifices tradis, on l’a vu…), parce que ECA2, faute de demandes dans notre pays, travaille surtout à l’étranger,  Ken fait un super circuit touristique et culturel, cet été,  à la pousuite des spectacles hallucinants de ECA2.Il va des Emirates, aux J.O s’il y en a,   au mariage de la dernière Princesse du Monde ou  aux soirées branchées de la côte ouest des States.  Ou encore au Japon,   pour se régaler  d’ECA2! Je vous donne le lien, pour que vous partagiez son plaisir : www.eca2.fr et garde pour moi les “photos volées ” de Ken à ces soirées. Hé…Hé…

Vacances et culture, comment  choisir ce que l’on va voir?

Ken a  ainsi résolu le problème du choix, en faisant un Love Parcours ECA2.  Le choix à la question, très simple :  je fais quoi, en culture, cet été , si j’ai du temps?

Il lit la presse : 200 trucs à faire par département, en France! Plus de 600 trucs à faire ou à voir, à écouter, en Région! Ken ne fait pas comme vous et moi , il ne cherche pas les infos pendant des plombes. Il envoie son attaché de presse dans un Office de Tourisme : 45 offres par ville ou campagne, pas moins, non plus, à ajouter aux 27 dépliants et papiers divers remis gracieusement sur le sujet! 
Car « hiérarchiser » est une chose difficile. Un des rares points communs entre la Culture et le Tourisme, c’est l’absence de hiérarchie de l’offre lorsque vous posez une question à un Institutionnel (Office ou Comité du Tourisme). On ne vous dit jamais, ou très très rarement « Que voulez-vous comme hôtel, du calme ? De l’innovation ? Des surprises ? Une jolie vue ? Près de l’eau ?” On vous donne toute la liste des 3 étoiles, par prix ou par situation, à vous de vous débrouiller…

Pour la culture, c’est pareilTout est bien, tout est “à voir”! On vous donnera, si on en dispose,  toute l’info sur  les églises romanes, sans vous signaler celle qui est en meilleur état de conservation, a un très joli cimetière et un jardin ravissant autour…Et on ne vous dira rien des inconvénients de  celle qui n’est pas terrible terrible, pour que vous l’évitiez! Et  que vous choisissiez  plutôt la première, car vous n’avez pas toute la vie pour faire le parcours .  
L’offre est à égalité. C’est navrant. Car tout ne se vaut pas, hé non…Même si les OT ne veulent blesser personne ( les élus des communes, les intercommunalités…)  il vaudrait peut-être mieux qu’ils  hiérarchisent leur offre selon votre caractère et vos envies ( en gros…) plutôt que de vous donner cent adresses, qui aboutiront inéluctablement à cette paralysie qu’est l’embarras du choix.
Grâce aux blogs, à Internet et aux « retours»  d’expérience des voyageurs, ça évolue, heureusement… Parce que lire tous les guides en papier qui « choisissent », eux, – merci au passage au  pionnier du choix, le Routard! – c’est cher et c’est trop long ! 
Entrer dans une librairie pour  choisir son livre de vacances!
Voici, pour illustrer ce principe de non-hiérarchisation de l’offre, de non-choix, de la part de ceux qui en savent un peu plus que vous, en principe. Allez voir   le dessin des Indégivrables, sur  www.indegivrable.com, site auquel vous devez vous abonner pour rire tous les matins, si ce n’est déjà fait. Cette semaine  un dessin sur votre accueil, dans les librairies, quand vous cherchez Quoi lire en vacances ? On vous montre cent ouvrages sur des présentoirs: “Tout est là, voyez vous-même! Nous avons un beau choix cet été 2009!”
 

Légende de la photo de Ken : Ken devant un tableau de Turner, le peintre anglais. Il adore! C’est comme un feu d’artifice!Ici, le tableau “L’incendie des maisons du Parlement” , peint à Londres mais exposé au  Cleveland Museum of Art (USA). Quelques peintre impressionnsites, dont  Pissaro et  Monet, avaient vu le travail de Turner(1775-1851) lorsqu’ils s’étaient  réfugiés à Londres en 1870,  et s’en inspirèrent.

La politique culturelle en France

En vacances, lire...La politique culturelle en France, c’est….
1 – Un ouvrage passionnant, et qui périme tous les autres sur ce sujet, soit plusieurs centaines, écrits avant lui.
Pourquoi ? Parce que, tout en expliquant l’histoire et la genèse de la politique culturelle en France, son organisation actuelle,  il apporte aussi, en 252 pages, des solutions remarquablement argumentées  et chiffrées, à un ensemble de questions comme :
– La démocratisation de la culture (Où en sommes-nous ? Quels sont les résultats ?)
– La mise en patrimoine : état actuel, protection du patrimoine, valorisation, enjeux.
– La contribution de la culture à l’attractivité territoriale
– Le patrimoine immatériel, son périmètre, son avenir
D’autres approches et focus concernent les jeunes et la culture, le cinéma et l’audiovisuel, la médiation culturelle ou encore la question, topurs très mal posée – tu préfères ton papa ou ta maman? – de la culture qui serait, avec notre façon bien de chez nous de présenter le problème,  antinomique aux loisirs, au divertissement, au plaisir.
  2 – Des conclusions qui comportent des solutions !
Mais l’approche « économique » des auteurs, qu’ils présentent dans leur introduction comme un choix, est davantage que cela. En fait les auteurs sont modestes, ils auraient dû écrire qu’ils connaissaient aussi  parfaitement et utilisaient les approches des journalistes, des professionnels de la culture, des politiques, des sociologues, des historiens…Et qu’ils faisaient tout cela avec un prisme sans complaisance, celui des résultats, des bénéfices de la culture pour les citoyens. En relevant les qualités et les défauts de l’organisation, et surtout en proposant des solutions pour l’avenir.
3 – Les nouvelles donnes
Quelle politique culturelle pour aujourd’hui et demain?
Dans le dernier chapitre (8) sont explorées des ouvertures très concrètes, dont voici quelques exemples. Après avoir souligné que la définition du champ de la politique culturelle était de plus en plus déphasée par rapport aux transformations de la société, l’ouvrage en analyse les causes. Entre autres :
Les TIC ne sont pas un gadget ou un truc en plus !
 « La numérisation change radicalement les conditions d’exercice et de réalisation des activités culturelles, dépassant le débat sur les opportunités créés par la vente à distance ou la nécessité de nouveaux modèles d’affaires. L’espace de consommation en est changé et, de public, il devient de plus en plus privé. L’espace de production est, lui aussi, modifié du fait de la présence, voire de la participation des usagers au travail artistique. ». (p.255)
L’Etat et le ministère devraient tout revoir, et, enfin,  devenir modestes
En fait, la difficulté vient de ce que l’Etat sait difficilement agir autrement qu’en dictant sa volonté et en considérant qu’il est un partenaire au dessus de tous les autres.
Reconnaître à l’Etat une fonction normative[…] ne signifie pas qu’il doive bénéficier de prérogatives exorbitantes qui lui permettent, par exemple, d’imposer de très nombreuses conditionnalités et de les gérer comme il l’entend, ce qui débouche sur tout, sauf un partenariat.(p.270)
4 – Le champ des objectifs
[…] ..il reste assez surprenant de constater que la culture soit  toujours considérée comme la consommation possible des ménages, mais jamais comme celle […] des entreprises non-culturelles. Ainsi le ministère de la culture a abandonné a à celui des Finances le soin d’arbitrer les dépenses fiscales, […] et çà celui de l’artisanat et des PME la responsabilité des métiers d’art. Malgré la RGPP qui l’invitait à agir dans ce sens, le ministère de la culture continue de  se crisper sur un organigramme qui cantonne ses responsabilités autour des seuls agents définis à priori comme culturels. Dans ces conditions son action ne peut mobiliser les potentiels de la créativité économique et sociale, et le drapeau de la création qu’il déploie est quelque peu figé » (p.268).
Des propositions réalistes  
  Créer des districts culturels, dans chaque région, et une agence au niveau national, comme le font d’autres secteurs d’activité ; développer les EPCC ; responsabiliser les acteurs…Les solutions proposées sont très réalistes et correspondent à ce renouvellement qui a trop tardé. Du coup, personne n’est content : ni les acteurs, élus, professionnels, ni les usagers, dont la fréquentation, sur le territoire, baisse, hormis quelques pour blockbusters formidables et de rares expériences innovantes. Et, pourrait-on ajouter, mettre plus de moyens au service d’un système d’organisation aussi faible en résultats, en faisant l’économie d’un bonne analyse, de nouvelles propositions, serait assez bête, il est vrai !

Les référence de cet ouvrage réellement incontournable : La politique culturellle en France Xavier Greffe et Syklvie Pfliegler- La docume,ntation française, 2009 19,50F, soit même pas lez prix d’un repas au resto, , alors que vous êtes au régime, alors…
5 – Bonnes Pratiques en Suisse !
Toujours regarder la concurrence, et s’en inspirer, une vraie bonne idée ! Aujourd’hui, direction la Suisse, pour ses musées :
Parmi les 72 “perles rares” de l’été que Suisse Tourisme a recherchées, six sont des offres muséales. À Bâle, Brienz, Gletterens, Grandson et Poschiavo, les visiteurs peuvent profiter d’animations culturelles hors du commun. Leurs organisateurs profitent de la promotion internationale de Suisse Tourisme.
http://www.myswitzerland.com/fr.cfm/home/sommerferien/offer-Activities_Excursions-Perls-list-1.html
Les Suisses avaient déjà retenu toute notre attention car, pour la Journée internationale des Musées, en mai, leur programmation était tout ce que l’on aime : pas d’érudition, pas l’ »école au musée », mais des réponses à ces deux conditions de la visite : y prendre du plaisir et en sortir plus riche de souvenirs, d’idées, pour interpréter le monde !
http://www.museums.ch/fileadmin/museums/Newsletter/F_3-09_Lettre_ICOM_AMS.pdf
> Programme sur www.journeedesmusees.ch, www.museumstag.ch ou www.giornatadeimusei.ch
5 – KEN, enfin en vacances !Ken à La Réunion, avant Vegas...
Ken, touriste absolument parfait, a réservé pour quelques jours de fun un petit hôtel à Las Vegas, et une chambre de style Barbie ! Nous vous présentons le Spa, la déco de la chambre, les prix, si vous voulez le rejoindre pour faire la causette. Nous remercions les internautes qui nous ont envoyé ce tuyau, sans les citer, ils pourraient avoir des problèmes avec leur hiérarchie. 
Des murs rose bonbon, une chaise faite d’un corset lacé, un miroir confectionné à partir de 65 poupées à la crinière blonde et à la poitrine surdimensionnée…
Bienvenue dans la nouvelle suite Barbie de l’hôtel Palms, à Las Vegas! La suite, gigantesque avec ses 67 mètres carrés, peut accueillir jusqu’à 50 personnes et comprend un immense jacuzzi et un foyer.
Prix pour se propulser dans cet univers de sucre glacé: entre 3000 et 4000 $ la nuit.
Faites vite: la suite ne sera disponible que jusqu’en juin 2010.
http://www.palms.com