L’évaluation de la culture, selon Jean-Michel LUCAS

musee quatar mais gp flouVoici, déjà bien diffusé ( Revue Territorial en ligne, site de Philippe Gimet sur LinKedin, l’excellence sur la réflexion et l’action culturelle), la position de Jean-Michel Lucas sur l’évalution actuelle des politiques culturelles, où il sera donc question des indicateurs,  des méthodes et des enjeux.Jean-Michel est, de plus, le meilleur des hommes,

Ken , hier au Qatar, posant

 pour vous devant le MIA,

musée d’art islamique de Doha.

Architecte Ieoh Ming Pei Pei

patient et généreux, avec de l’humour et une fertile imagination, impressionnant d’intelligence. Et  il y a si peu de vraie réflexion sur l’évaluation, tant de réticences, aussi, de la part des acteurs comme des intellectuels – avec la naissance, il y a quelques mois, d’une sorte d’Ecole anti-évaluation..cf.Yves Charles Zarka, dans la Revue Cités N° 37 – 2009, que nous ne résistons pas à participer à la diffusion du texte de Jean-Michel Lucas, un professionnel hors pair de la Culture.

D’autant qu’un débat doit être ouvert sur la place de la Culture et de ses institutions dans la société.

Pour notre part, nous ne partageons pas toutes les idées du Texte de J.M Lucas, et pas du tout celles des anti-évaluation d’aujourd’hui, pour plusieurs raisons :

– Pourquoi les professionnels de la culture échapperaient-ils à l’évaluation?

Les objectifs de programmes ou d’actions sont-ils assez précis pour qu’en soit faite une évaluation? Qui, aujourd’hui, décide que telle ou telle action est faite dans  l’Intérêt Général?  Qui décide, décrète, baptise, la bellise en quelque sorte, des programmes, des projets qui seraient faits non pas dans l’intérêt commun, ce qui peu être vérifié, des groupes auxquels elle est destinée, mais dans Intérêt général? La culture est-elle si vaste, son périmètre si diffus qu’elle ne serait que cette démarche toute pleine de qualité, mais non quantifiable, avec des résultats eux-même impensables pour une évaluation?

J’avoue que je comprends mal. Ces appréciations, qui coupent tout de même les actions culturelles de leur contexte, en les chapeautant de super stratosphères et  d’ideaux me semblent d’un romantisme fou! Et, mais cela n’est pas du tout ce que dit Jean-Michel, la résistance à être quantifié,mesuré, m’inquiète. Tout comme les amalgames et quasi-insultes qui fusent si vous voulez passer par les coûts, l’argent, les subventions . Vous entendez illico,  alors un  « La-culture-n’est-pas-un-système-marchand-comme-les-autres » , généralement suivi par un « T’es de droite et ultra libérale ou quoi? »… Ah bon, mais le marché de l’art? La vente des CD? Les abonnements aux Revues, aux journaux, les billets du ciné et des musées???    Réponse : « Oui, mais c’est pas pareil…Il ne faut pas tout confondre… ». C’est cela, je dois confondre. Parce que je pensais que le seul objectif était d’aider les plus démunis, ceux pour qui la culture étaient plus difficile à connaître qu’elle ne l’est pour les classes aisées..Celles-ci  sortent encore grandes gagnantes des cinquante ans du ministère et, la semaine dernière, de l’Enquête sur les Pratiques Culturelles des  Français. « Patience, il faut encore poursuivre, me dira-t-on aussi, nous n’avons pas atteint notre but mais nous allons y arriver! ».

Mais voilà, si on ne change pas les méthodes, je ne vois pas comment on arriverait à en changer les résultats. Les plus riches, chez nous, sont bien plus gâtés par l’offre culturelle que les pauvres et les malheureux. Je n’ai donc plus envie d’attendre encore, et le dis, sauf à ce que l’on m’annonce  que l’on va changer les objectifs, les stratégies, et les méthodes, donc.

Et vous, vous reprendrez bien encore un peu dévaluation?

octobre 1, 2009 • 5:19
La production d’indicateurs : source de sens pour les politiques culturelles territoriales ?
 Un de nos membres fut récemment surpris par une question posée lors d’une présentation dans une commune de la Seine Saint-Denis. « Pensez-vous qu’il soit éthique et moral d’évaluer une politique culturelle ? » lui a-t-on demandé. La présente communication de Jean-Michel Lucas vient porter un éclairage tout particulier sur cette question qui ne laissera personne indifférent. En effet, il nous fait à nouveau l’amitié de nous autoriser à diffuser une de ses récentes contributions. Cette fois-ci, il s’agit du texte de son intervention du 24 septembre dernier lors de la table ronde « La production d’indicateurs : source de sens pour les politiques culturelles territoriales ? » où CEG était présent et qui s’est tenue à Annecy dans le cadre du colloque organisé par l’Observatoire des Politiques Culturelles sur le thème « Quelle évaluation dans les politiques culturelles ? ».
Les indicateurs sont  évidemment “sources” de sens pour les politiques culturelles, mais à bien y regarder,  il n’est pas certain que ce soit de “bonnes” sources. Je suis maintenant convaincu que le point d’interrogation devrait être encore plus gros qu’il ne l’est car les indicateurs des politiques culturelles (territoriales ou pas) produisent un sens “contraire” à ce qu’exigerait une approche sérieuse de l’évaluation. Autrement dit, s’il y a interrogation, c’est, à mon avis, parce que les indicateurs culturels jouent à faux avec les nécessités de l’évaluation. Ils sont le plus souvent la manifestation de stratégies  “d’évitement” de la part des acteurs de la politique culturelle. Pour illustrer ce propos, je partirais d’un exemple sanctuarisé par le journal Le Monde, donc connu de tous : la fréquentation comme indicateur de la bonne santé de la culture. L’article du 11 janvier 2009  nous dit que ” la culture ne connaît  pas la crise”.  Je cite pour pointer l’ambiance  : “A tous les rendez-vous : les salles de cinéma ou de théâtre sont pleines, des concerts refusent du monde, les festivals ne désemplissent pas, des musées affichent des chiffres record. L’année 2008 est excellente, voire exceptionnelle, avec une fréquentation à la hausse dans la plupart des secteurs. …  les chiffres sont là. “
Que retenir de cet exemple ? Non pas les chiffres, plutôt l’évidence : si les indicateurs chiffrés ont un sens pour le rédacteur et le lecteur de l’article, c’est parce qu’ils disent ce qui est. Leur fonction est d’apporter de la connaissance à la société, de donner une réponse aux questions qu’on se pose : “la culture se porte bien malgré la crise”,  tel est le vrai. Pris ainsi, les indicateurs sont fils de la Vérité.  On pourrait dire que le bon indicateur doit être “probant” et que le meilleur d’entre eux devra avoir pour qualité d’être “indiscutable”, pour que les acteurs puissent de débarrasser de la question pour mieux revenir à l’action. Et je crois que l’article de Luca di Pozzolo confirme mieux que je ne saurais le faire la demande pragmatique de savoir, ignorante de la complexité du réel [1]. Disons que la vocation de l’indicateur est de faire trancher les litiges par le “fait” ou  si l’on préfère de “clore” le débat sur le sens de la vie culturelle et artistique.
On retrouve cette fonction de l’indicateur culturel à tous les coins de rue. Même des spécialistes de l’évaluation lui donnent ce sens. Ainsi une grande ville de l’ouest présente sa politique d’évaluation de la politique culturelle en énonçant le principe suivant : “il s’agit de mettre en place des indicateurs d’évaluation des structures recevant des fonds publics, afin de vérifier si les objectifs fixés par les élus sont atteints”. L’indicateur “vérifie”, comme l’huissier, la réalité des faits. L’indicateur “fait preuve” tel est son sens pour la politique culturelle [2].
Bien que cette approche du sens de l’indicateur comme réponse clôturant le débat soit fort consensuelle dans le milieu des acteurs de la politique culturelle, il faut redire qu’elle n’est pas compatible avec une politique d’évaluation méritant ce nom. Le point d’interrogation s’impose. Pour ma part, je comprends le doute ainsi : l’évaluation des politiques publiques est un exercice complexe  car elle concerne la capacité de la démocratie à évaluer l’action publique c’est dire, par définition, à porter des jugements de valeur sur la “bonne” politique à conduire. Si elle ne veut pas devenir un audit ou un contrôle, l’évaluation doit être une  mise en discussion de ces valeurs et l’indicateur n’a de sens que s’il permet de nourrir ces débats de valeurs, de les interroger, de les argumenter pour alimenter les arbitrages et construire les compromis : “nos valeurs sont-elles les  bonnes ? ” “Peut-on  faire “mieux ?” On peut illustrer cette nécessité, souvent mise de coté, à partir d’un indicateur aussi basique que la fréquentation : 702 905 visiteurs  à l’exposition “Kandinsky” au Centre Pompidou, “troisième position des rétrospectives les plus courues depuis l’ouverture de Beaubourg en 1977″. Ce chiffre traduit-il la réussite de la démocratisation de la culture ou à l’inverse l’adaptation de l’offre culturelle publique aux demandes des “consommateurs” de Kandinsky ? Laquelle de ces valeurs se cache derrière l’indicateur de fréquentation ? Faute de mise en débat du sens de cette politique culturelle, l’indicateur de fréquentation n’est qu’un leurre évaluatif, (d’autant qu’il ne dit rien des contextes sociaux,  économiques, historiques qui ont pu peser sur les comportements des fréquentants).
Pour être sérieusement menée, l’évaluation ne peut pas se contenter des chiffres de ses indicateurs en énonçant une vague relation entre indicateurs et valeurs. Il lui faut prendre le temps de définir le référentiel d’évaluation, le registre d’évaluation, l’instance d’évaluation et de faire partager aux protagonistes de la politique publique un minimum de confiance dans le choix des critères, normes et indicateurs de cette politique publique. Temps délicat de confrontations des regards sur le monde, d’autant que les autres politiques publiques ont, elles aussi, des chiffres à offrir au débat public et ne manquent jamais d’arguments de sens. L’évaluation ne peut donc pas s’endormir sur “ses” réalités, plutôt “ses” convictions ; elle doit toujours être sur la brèche, en négociation permanente sur la manière de construire la société “bonne”.  Evaluer est donc une “lutte de valorisation”, disons plus pacifiquement, une confrontation de sens et de valeurs avec les autres. Si l’on suit cette conclusion, ce n’est pas la production d’indicateurs qui sera source de sens de la politique culturelle territoriale, ce sera le compromis obtenu sur les valeurs d’intérêt général accordées par les autres politiques publiques aux activités artistiques et culturelles.
Cela revient à dire que l’évaluation n’est pas une affaire technique réservée à des spécialistes du remplissage de tableaux Excel ; elle n’apparaît pas à la fin de l’action pour la vérifier ; elle est au cœur du projet politique, c’est à dire au cœur des négociations, dès le stade du débat sur la légitimité de telle ou telle action publique. On doit insister encore en rappelant que l’évaluation est une nécessité car, sans elle, une politique publique se trouve vite dépassée par d’autres politiques publiques plus soucieuses de faire partager leurs finalités à la démocratie. L’évaluation est donc un temps d’ouverture, un temps de risque pour convaincre du bien fondé des valeurs, des finalités, des objectifs, des programmes d’actions, face à d’autre valeurs, d’autres finalités, d’autres programmes d’actions. C’est un cadre de négociations, non un catalogue de certitudes dogmatiques sur les bienfaits de la politique culturelle.
Malheureusement, on est bien contraint de constater que la politique culturelle ne s’engage que rarement dans cette voie évaluative.
Pour évidentes qu’elles soient, toutes ces observations paraissent souvent abstraites aux acteurs de la politique culturelle et je voudrais les confronter à une situation pratique. Je ne redonne pas l’exemple de l’Etat à travers le PAP qui permet de bien observer la stratégie d’évitement du ministère de la culture [3]. Je prendrais plutôt ici l’exemple d’une municipalité qui s’est engagée dans un dispositif qui n’a d’évaluation que le nom. L’exemple choisi est très banal et sans doute représentatif de bien d’autres collectivités. Dans le document présentant le travail du service d’évaluation, la ville en question annonce les valeurs de sa politique culturelle à travers les trois objectifs suivants :
• garantir le pluralisme artistique et culturel,
• favoriser l’accès de tous à la  culture,
• participer au rayonnement de la ville.
Sur cette base politique, chaque structure culturelle subventionnée dispose d’une “fiche d’évaluation” qui donne la liste des indicateurs servant à vérifier si les objectifs sont atteints. Le référentiel de l’évaluation demande de chiffrer “l’offre proposée par la structure”, “la fréquentation /public,” la “médiation réalisée”, “l’impact”, “le rayonnement”, “les  moyens”.
Regardons, pour les structures de musiques actuelles,  la liste des “indicateurs” correspondant au référentiel “offre” : il est demandé de donner le nombre de concerts organisés. Ensuite, il faut préciser les concerts qui relèvent de la catégorie “pop/rock” ou ” hip hop”, “reggae”, “musiques électroniques”, “musiques du monde”, “chanson”, “jazz”, “comédies musicales”. Avant d’interroger la pertinence d’une telle liste, précisons que sous l’item rock, la structure doit indiquer si les spectacles étaient “rock”, “pop”, “punk”, “folk”, “metal et hardcore”, “post rock”, et dans la catégorie “musiques électroniques”, il faut différencier ” echnohouse” de “hard teck”, de “jungle drum and bases”,”ambiant électronica” qui n’a pas le même sens que “indus”, “dub”, “ragga”, “dancehall”, “turn tablism”. Par contre pour la chanson, il n’y a pas de sous catégories ayant sens, et pour le jazz, la maison évaluative ne connaît comme indicateurs que les trois sous catégories “blues” (mais pas “blues rural”, ni “blues urbain” de Chicago ou du Delta !!), “funk/soul” et “musiques improvisées” (comme s’il y avait quelque part du jazz qui ne relèverait pas de la musique improvisée !!)
J’ai pris le soin de donner ces précisions car l’accumulation de ces indicateurs de réalité fait comprendre l’absurdité du dispositif d’évaluation. Quelle est la pertinence  de ces indicateurs au regard de la politique publique ? Elle est nulle puisque ces indicateurs ne sont associés à aucune valeur d’intérêt général. Le fait qu’il y ait un concert de “funk” ou un concert de “dub” ne porte aucun enjeu politique, sauf si la police avait détecté que ce genre de spectacles s’accompagnait de conduites à risque pour la jeunesse ou que le syndicat d’initiative avait observé que de nombreux touristes venaient assister à ces concerts. Pour que ces indicateurs aient du sens, il aurait fallu que l’instance d’évaluation leur en donne un, explicitement, et que les acteurs eux mêmes partagent ce sens. Mais nulle trace dans le service d’évaluation de cette assignation d’une valeur d’intérêt général à ces catégories musicales.
En pratique, les réalités désignées sont nommées par les musiciens eux mêmes. Ils peuvent modifier les noms comme ils l’entendent et c’est d’ailleurs ce qu’ils ont fait depuis des années sans que la politique publique ait eu quoi que ce soit à dire. Ainsi, l’indicateur du nombre de spectacles  “rock”, “pop”, “pip” ou “pap”, dit seulement comment les acteurs du spectacle veulent se présenter. Ceci ressort de leur sphère privée, c’est à dire de leur liberté d’expression, de leur droit culturel élémentaire. Ce que désigne l’indicateur, ce sont des personnes qui donnent sens et valeurs culturels aux musiques qu’ils pratiquent. Or, ces personnes n’apparaissent nulle part dans le dispositif d’évaluation. Elles sont les “invisibles” du service chargé de l’évaluation qui se contente de les “réifier” en les désignant à travers des catégories si arbitrairement déterminées de spectacles !
On peut aller jusqu’à affirmer que l’évaluation de cette politique culturelle va s’empêtrer dans le non sens, pour deux raisons : d’abord, on ne pourra jamais apprécier si l’objectif de garantir le pluralisme artistique et culturel est atteint en regardant les chiffres de cette liste. L’information demandée est sans intérêt pour l’objectif de politique culturelle annoncé. Comment oser dire qu’il y a “plus” de pluralisme parce que les bretons auront dix concerts de leur musique et les jazzeux vingt, les électro trente…. Et si les résultats sont inversés : dix pour les électro, trente  pour les  jazzeux, vingt pour les bretons , le pluralisme est-il “mieux” atteint ? Et si le breton est aussi un amateur d’électro et de jazz, et que son identité culturelle rend artificielle les différences entre ces musiques, la politique du pluralisme artistique a t-elle encore un sens ?
On se demande bien comment le service de l’évaluation va construire l’échelle des valeurs plus grandes ou plus petites du pluralisme artistique ?  Le dispositif donne une liste d’indicateurs mais il fait silence sur le sens qu’il leur attribue. Bel exemple d’évitement. Autrement dit, de manière plus générale, la liste des chiffres ne pourra jamais dire si le pluralisme est satisfait puisqu’aucun protocole négocié et explicite ne précise l’échelle des valeurs associées aux chiffres ; aucun protocole d’évaluation partagé avec les acteurs, et encore moins avec les citoyens, ne définit la relation entre les chiffres et l’objectif de pluralisme artistique. Ce sont donc les services de l’évaluation qui, au doigt mouillé, c’est à dire sans mettre en débat public leur propre échelle qui vont faire parler les chiffres ! Une évaluation de cartomancienne, pourrait-on dire, aussi sympathique qu’arbitraire !
Dommage pour le sérieux de l’évaluation dont la finalité est pourtant de mieux débattre des valeurs d’intérêt  général dans une démocratie qui réclame la transparence.
Le non sens est encore plus présent au niveau du principe même de construction de l’indicateur : il oblige les artistes à s’inscrire dans une catégorie. Au fond, le service de l’évaluation présuppose la valeur de conformité de l’artiste avec l’une des catégories. C’est presque comique de revendiquer le pluralisme artistique et de vouloir traduire cette réalité mouvante et incertaine dans des catégories de genre et sous genre fixées à l’avance. De surcroît, cette conception des indicateurs est porteuse de doutes politiques.
Supposons que des musiciens revendiquent de contrôler “l’authenticité” de telle catégorie et refusent violemment à d’autres musiciens de s’inscrire dans leur catégorie, sous prétexte  de “pureté culturelle” excluant toute “récupération” ? Ce débat sur l’authenticité des cultures a laissé des lourdes traces dans l’histoire de l’Humanité. Il a été tranché par l’Unesco dans la Convention  sur le patrimoine culturel immatériel mais notre service d’évaluation semble l’ignorer. En tout cas, la liste des indicateurs ne porte pas la marque de tels débats.
Le service d’évaluation pourrait éventuellement s’en sortir en disant que les indicateurs ne sont là que pour “informer sur la vie de la structure”. Le service réduirait alors sa mission à la collecte d’informations pour permettre à la ville de mieux communiquer sur ce qui s’y passe ou donner des éléments à l’administration municipale pour contrôler l’application des différents articles des conventions passées avec les structures. Mais, cette position ne peut absolument pas relever de l’évaluation puisqu’elle laisse confidentielle sinon secrète la relation entre la valeur de la politique publique de la culture (le pluralisme artistique) et les informations recueillies. Les indicateurs n’indiquent rien et n’indiqueront jamais rien tant que le service n’aura pas mis en place une véritable instance d’évaluation.
Le plus surprenant dans le dispositif de cette ville est sans doute le traitement de l’objectif de “démocratiser l’accès de tous à la culture”. L’indicateur est le chiffre de fréquentation et la répartition par catégories sociales du public. Le  dispositif ne prévoit aucune autre interrogation. En particulier, il refuse d’apprécier ce que “vaut” l’accès des personnes à la culture. Que le spectateur se soit “ennuyé”, “épanoui”, “passionné”, “émancipé” ou autre, cela n’a aucune importance pour la dépense culturelle publique ! Tous les modes de fréquentation sont  équivalents par rapport à l’enjeu politique et l’évaluation est totalement indifférente à la valeur et au sens que le spectateur accorde à l’offre culturelle subventionnée. Pire encore, si l’on a bien compris, le service revendique cette exclusion du sens et de la valeur culturels donnés par les personnes ! On connaît l’argument : il ne revient pas à l’autorité publique de sonder les âmes et les désirs des spectateurs car la république exige une séparation stricte entre la sphère publique et la sphère privée. Le dispositif postule ainsi qu’il ne peut pas apprécier les effets de sa politique de démocratisation culturelle !
L’exemple de cette ville vaut pour bien d’autres et révèle que l’absence d’indicateurs est aussi lourd de significations : la finalité ” accès de tous à la culture” est un principe qui n’a pas à s’évaluer car sa valeur est au dessus de tout autre considération [4]. La finalité est inévaluable au sens ou aucune donnée ne  pourrait modifier le jugement de valeur qui la légitime. L’énoncé est donc un “dogme” indifférent à l’évaluation. Ainsi, par cet évitement, les acteurs de la politique culturelle pensent préserver leurs acquis et leurs secrets. Mais à l’heure où la question de l’évaluation devient une nécessité politique de survie de l’action publique, cette stratégie défensive est sans doute dangereuse. Une politique d’accès de tous à la culture est inévitablement une politique d’accès à la “bonne “culture et les jugements de valeur qui accompagnent les choix de cette politique culturelle ne peuvent plus reposer sur des dispositifs arbitraires.
Pourtant, la valeur de la culture dans la société démocratique a fait l’objet d’une autre approche qui place au centre de l’action publique la personne dans ses rapports au Vivre ensemble. L’évaluation est alors au point de départ de la politique culturelle puisqu’il s’agit de déterminer collectivement comment la diversité des cultures peut, par les inter-actions entre les identités culturelles, construire ou détruire la marche de la société vers “l’harmonie” et le “progrès”. Le débat politique sur les valeurs culturelles devient est alors permanent et impératif pour légitimer les interventions publiques de toute  nature vis à vis des différentes cultures. C’est dans cette voie que la France s’est engagée en ratifiant les conventions Unesco sur la diversité culturelle (en particulier celle sur le patrimoine culturel immatériel). Mais pour l’heure, le dogme de l’accès de tous à la “bonne” culture continue de l’emporter et avec lui l’évaluation est, au contraire, interdite et ses indicateurs ne sont que des sources taries de sens pour les politiques culturelles, nationales ou territoriales.
Jean Michel Lucas et doc Kasimir Bisou
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[1] Luca Dal Pozzolo  :”Réseaux, systèmes, milieux : les défis de l’analyse et de l’évaluation”. Osservatorio culturale del Piemonte.
[2] Un bon exemple se lit aussi dans “l’agenda culturel européen” où la preuve de l’importance de la culture est donnée par un chiffre d’emplois (5 millions de personnes travaillent pour le secteur culturel en 2004) et par un indicateur de ventes de marchandises (le secteur culturel a contribué pour environ 2,6 % du PIB de l’Union). Le débat est clos  : les chiffres ne mentent pas et il faut tirer la conséquence en terme de politique publique : les faits montrent l’importance de la culture  et c’est pour cela,  nous dit l’agenda européen, qu‘il convient de favoriser la contribution de la culture à la promotion de la créativité  et de l’innovation”. L’indicateur chiffré devrait ici comme ailleurs imposer sa belle mécanique à la décision, (au point  même que le Syndeac a repris ces chiffres alors que la conception de la culture qui les sous tend  n’a rien à voir avec celle des acteurs  adhérents de ce syndicat !).
[3] Voir sur le site de l’irma les deux textes  : “Politique culturelle et évaluation : la question des finalités” et “Hétérogénéité, complexité et évaluation en politique artistique et culturelle”, http://www.irma.asso.fr/Jean-Michel-Lucas
[4] On renvoie ici à  François Dubet dans “Le déclin de l’institution” .

KEN, notre Touriste Parfait

Ken à Séoul, quartier d'affaires de COEX
Ken à Séoul, quartier d’affaires de COEX

! Un petit tour à Séoul, le « Manhattan de l’Asie », disent les Tour oéprateur jamais à court d’idées…Ken a entendu cete seman quelques radios françaises et il est subjugué..Le Grand Paris, de nouvelles métropoles…Tout cela l’air bel et bon et il faut qu’il fasse un saut. Pour le bizz et les nouvelles Girlies de la Réforme territoriale. Incor-ri-gible, Ken.

Quoi de neuf? La Cellule!

 

 

KEN ET LES OVNI DE LA CELLULE!

KEN ET LES OVNI DE LA CELLULE!

I – La Cellule : Arts de la rue, Organisation de spectacles et Projets culturels et touristiques

Créer l’évènement dans l’espace public est l’une des obsessions des élus, pour le plus grand délice des habitants et la seule vraie exigence des touristes que l’on pourrait résumer ainsi : » Je ne veux pas m’ennuyer, je veux comprendre le monde,  un petit peu plus après mon voyage qu’avant ». Une chose est certaine : la culture, dans des lieux de mobilité, souvent mobiles eux-mêmes, lieux de trajets urbains, lieux de transhumance estivale ou hivernale, peut tout changer!
Mais les professionnels du Tourisme, dont ce n’est pas le cœur de métier, les élus ou directeurs de la culture, préfèrent répéter des modèles classiques et, on les comprend, ne pas  prendre trop de risques. La commande publique pour les tram et les métros, un évènementiel de « bon aloi » pour les TGV. Parfois, hélas, on  reconduit aussi des formats de fêtes  un peu surannés – voyez les fêtes du 14 juillet, celles de la musique, ou les fêtes calendaires (traditionnelles)-. Tous ces modèles et leurs varintes  ne correspondent pas toujours à des envies actuelles :  on peut encore y emmener des tout petits, qui s’y amuseront bien, mais franchement, y aller en tribus de 15/30 ans, pour s’y amuser,  c’est de moins en moins vrai…Tout le problème est là : comment proposer quelque chose qui plaise et qui, en même temps, soit au top de ce que l’on peut faire, artistiquement?
Nous avons eu la chance de trouver l’oiseau rare. Plutôt que de jouer au pot de terre contre le pot de fer, les pros de cette jeune institution savent faire  jouer à plein les complémentarités entre organisation de spectacles  et qualité de l’offre culturelle . Le grand écart entre « publics » et culture est abordé différemment, voilà tout!
Leur secret ? Une réelle écoute de leurs partenaires et la création de mille inventions pour parvenir à ce divin résultat. Nous n’en donnons dans ce billet  que trois ou quatre exemples car  vous pourrez poursuivre votre chemin sur le site de la cellule ou sur son blog, si vous voulez! en savoir plus ou les contacter.La Cellule est un réseau de professionnels de l’organisation de spectacles qui dirige et accompagne des projets culturels en France et en Europe. Passionnée des Arts de la rue La Cellule s’intéresse à tout ce qui se veut différent… pas pareil. 20 professionnels composent ce réseau, fort de 15 ans d’expérience dans l’investissement spectaculaire de l’espace public.
En 2009, La Cellule s’est  transformée en Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC).
 
I – Le LABEL GITE CULTUREL est un concept qui propose d’associer, autour d’un contrat, des équipes artistiques, certains gîtes ruraux, et des communes en milieu rural.
Basé sur des échanges bénéfiques pour les trois parties, ce dispositif a été initié  par la Cellule en 2002, au gîte de l’Accoudoir. Une étude des pratiques existantes est en cours sur la région Midi-Pyrénées (pour la création d’un label.)
Le principe du gîte culturel est de permettre aux acteurs culturels de s’appuyer sur le secteur touristique et sa structuration. Les professionnels du tourisme développent ainsi dans le même temps une économie complémentaire et impulsent une dynamique culturelle en milieu rural en cohérence avec le projet de territoire.
Ce projet est parti de plusieurs constatations : les équipes artistiques, en période de création en hiver, sont souvent en recherche de lieux pour préparer leurs spectacles. Les gîtes ruraux quant à eux affrontent une saison morne ou morte en hiver, hors des vacances scolaires. Ils peuvent donc profiter de cette période pour accueillir des équipes artistiques en début de création.  Ce procédé, qui associe des entreprises ou des collectivités, des hébergeurs et des artistes créé ainsi une économie décalée et apporte un vrai soutien à  la création en milieu rural, en attenant la création de gîtes urbains.
L’étude des pratiques existantes dans la région Midi-Pyrénées, où est implanté le Siège de  la Cellule,  a permis d’établir un état des lieu sur les fonctionnements actuels, de déceler leurs failles, et de proposer des ouvertures. Les préconisations présentées par La Cellule à la suite de cette étude ont pour objectif de définir un nouveau modèle, qui donnera naissance à un « Label Gîte Culturel ».
 Ce Label pour les Gîtes culturels a été inscrit à l’Agenda 21 de la région Midi Pyrénées.
II – Redonner vie aux Parcs et jardins  : les parcs naturels, les jardins publics, les parcs ou domaines des châteaux, les jardins privés, tout cela coûte cher à entretenir, à réhabiliter ou à recréer, et les propriétaires, malgré l’engouement pour le vert, le durable et les »plantes », manquent souvent de visiteurs et de visibilité…
Par exemple, les Villes, les départements ou les régions sont souvent propriétaires de parcs ou de jardins publics où personne ne va plus guère, sauf quelques petites familles de la proximité…Comment les redynamiser ? Comment faire que l’on y retourne parce que, un soir ou une nuit, on les aura « vu » autrement, et, du coup, on aura envie d’y retourner ?
Une très bonne question, à  notre avis, à laquelle La Cellule a répondu avec intelligence, par un programme qui s’appelle « Les Jardins des Délices », en plus. Les arts de la rue, les arts à déguster, les installations contemporaines, plastiques, musicales, sont convoquées pour vous faire des surprises. Des constructions éphémères vous attendent, parfois la nuit. Spectaculaires ou poétiques, les jardins des délices, c’est une relecture, par des artistes, du lieu, de son identité.
Les programmes peuvent associer aussi les habitants, les écoles, les associations, les entreprises, pour ne pas imposer ou parachuter un projet. Mais là je suis un peu en décalage avec La Cellule, car je trouve que, parfois, à avoir tout « préparé avec, ou « répété avant »,  on a quelque fois l’impression d’avoir « déjà vu le film », et qu’une bonne surprise de temps à autre, comme une ondée en plein mois d’août, cela devrait aussi être possible, inattendu et rafraîchissant.
Le réseau de diffusion s’étend maintenant des Pays Bas au Royaume Uni ou à l’Espagne, En voyageant d’un pays à l’autre, d’un jardin à l’autre, les créations prennent de la graine !
 III – Un nouveau modèle économique !
Liberté d’approche, écoute des partenaires, désir d’apprendre : la direction et l’équipe de La Cellule ont tout cela, qui a débouché aussi sur des nouvelles formes d’économie « mixte ». c’est évidemment vrai pour le montage des gîtes culturels, et pour le PARI. De façon générale,  on sort du « public le plus large possible », qui ne l’est jamais, et du postulat « Mais ce que je fais est fait dans l’Intérêt Général et je dois donc être subventionné à 100% par le service public, sans que l’on me demande trop de comptes car je suis un artiste ». Donc toute la production est réalisée, réellement, et sans distinction,  pour intéresser d’autres partenaires, et pourquoi pas le secteur privé ? 

Le PARI, grande rencontre pour lancer un projet de Promotion des arts de la rue à l’international, n’aura pas lieu à Angers, dommage…Les équipes de La Cellule et de la Papeterie n’abandonnent pas pour autant le développement de cet évènement  formidable, à notre avis.

Un mécénat bien étudié :  après avoir analysé ce qu’est un mécénat, un partenariat avec les entreprises, l’équipe de la Cellule a concocté des contreparties qui correspondent exactement à ce que souhaitent des entreprises. Expliquons : ne pas proposer aux entreprises des choses un peu traditionnelles, comme des entrées gratuites pour un spectacle, mais plutôt des rencontres avec les acteurs, les réalisateurs… La Culture a de l’imagination à « revendre » et sait qu’un entrepreneur peine à exprimer des souhaits ou des désirs, ou n’ose pas. La  Cellule a proposé, à notre avis, une forme rare de contreparties,  que l’on pourrait appeler un « Etre Bien Traité Par les Acteurs de la Culture! », soit un menu très neuf à déguster avec plaisir.
Deuxième innovation : les conférences/Ateliers et autres symposium des salons rasent tout le monde, au fond… Donc on les supprime, au PARI, au profit de la vrie rencontre active entre futurs partenaires. Et on fera l nécessaire  pour que les gens se parlent , à ce PARI! Il fallait y penser, et nous ne connaissons aucun autre exemple de ce désir de bouger un peu les lignes sur les formats un peu barbants, il est vrai, des rencontres institutionnelles.
Et voici la dernière née : la Synapse, newsletter mensuelle (ou presque) pour tout savoir des activités de La Cellule :
La Synapse fait suite à un blog très ouvert, sur le site de la Cellule, www.lacellule.fr, où les spectateurs peuvent donner leur avis sur tous les spectacles.
V -INGENIERIE Une bonne occasion pour faire appel à eux : les professionnels de La Cellule sont référencés consultant DLA, et travaillent sur mesure en fonction de la problématique de l’opérateur, de son budget, de ses publics, réels et souhaités, et de ses contraintes. Ils se déplacent dans toute la France et à l’étranger.
En conclusion : pendant que le spectacle vivant connaît, en ce moment de grandes difficultés lorsqu’il relève du service public; alors  que les améliorations du statut des artistes sont de plus en plus difficiles à réaliser;  au moment où penser un renouvellement des pratiques, de l’action artistique, de son sens,  semble si difficile,  cette sympathique Cellule apporte tous les espoirs : si l’imagination et le pragmatisme se marient, c’est une affaire qui marche!

Contacts :
www.lacellule.fr
Directeur : Laurent Kilani
E-mail : contact@lacellule.fr

KEN ET JUDITH                 KEN2Ken a trouvé des surprises, lui aussi. L’expo de mega-photos dansParis de JR, 26 ans, lui a bien plu. Il avait rencontré JR à sa première expo aux Bosquets ( Montfermeil), et en 2008, quand il a commencé le projet « Women »…Vous connaissez Ken, LE Touriste Parfait, qui non seulement dépense  à lui tout seul quinze « paniers moyens », mais aussi aime buller le nez au vent dans toutes les capitales du monde.Vous savez quoi? Cette fois-ci, pas de dépense compulsive, pas d’achat, même à l’hôtel! Il n’est pas malade, il commence à aimer l’art….

Légende de la photo :  Judith Anyago, en photo à côté de Ken, habite le bidonville de Kibera «  Je veux que ma photo soit sur ce train pour que tous, dans le monde ou dans ce village, se demandent qui je suis » . Vous aussi vous êtes demandés « Mais c’est qui? », non?

A chacun sa Biennale, à chacun sa visite

KEN japonaiseLa Biennale à votre guise !
Tels sont les premiers mots de la newsletter de la Biennale de Lyon, notre plus importante Biennale d’art contemporain française  – quoique, Estuaire-Nantes, après tout, pourrait bien lui voler la place……- La plus importante et la plus intéressante, grâce à son chef, Thierry Raspail, un garçon hors du commun qui la porte, la soutient, la développe depuis  1991. Quelquefois des professionnels hors pairs, comme Th. Raspail,  arrivent ainsi à se faufiler à travers les changements incessants pour garder une ligne en or : changements de ministres, de maires,  hauts et bas des fonctionnaires, des procédures et des budgets qui accompagnent ces changements. Dixième édition, donc, pour cette Biennale qui se déroulera du 16 septembre au 3 janvier 2010 et présente une soixantaine d’artistes.
Son commissaire, Hou Hanru, parle d’or, aussi : L’exposition n’est pas le but ; c’est la plate-forme dans laquelle beaucoup d’idées, beaucoup de débats doivent être présentés au public. En cela elle se doit d’être ouverte à d’autres propositions, d’autres discussions, pour amener à une autre étape. Aussi, personnellement, mon travail consiste à prendre en compte la politique culturelle, l’urbanisme et l’éducation et non pas se limiter à la production de l’exposition ou à la critique d’art. D’ailleurs je pense qu’il en va de même pour le rôle de l’artiste.

Cela ne vous rappelle rien? Vous n’aviez pas pris de note sur le billet que nous avons consacré à Tabakalera?Toujours pareil, on se donne du mal, et vous… Bon, je résume : la place, le rôle des expositions change, en Espagne comme à Lyon, et les évènements font moins de « hors-sol ». Une très bonne chose! 
Mais l’évènement véritable, selon nous, c’est surtout cette petite Newsletter.
Nous vous la présentons avec une analyse qui montre que, pour la première fois, un évènement culturel sait utiliser les TIC dans ce qu’elles ont de plus sympathique :  créer du lien, défaire les codes traditionnels ( visites commentées à telle heure. Vernissage en présence des VIP et de tous-les-étudiants-de-l’école-d’art-voisine, à tel jour…Conférence à 17 heures –et-veuillez-réserver-svp…). Ces codes  rebutent un public jeune, passionné, aimant ou non l’art contemporain mais bien décidé à ne pas s’ennuyer lors de visites culturelles.
Dès le début de la Newsletter , le ton est donné : vous allez retrouver des amis, vous en faire, car vous partagez les mêmes centres d’intérêts. Et on vous réunira le temps d’un apéro :  
1) Entre amis le temps d’un apéro, en famille pour partager un moment de complicité, lors d’une pause déjeuner pour les plus pressés, et même à l’occasion d’un dîner romantique pour les amoureux… pour cette édition, plusieurs nouvelles formules de visites ludiques et pratiques vous sont proposées.
Première « visite apéro » vendredi 2 octobre.
Toutes les visites
Première soirée « Art Dating » à la Biennale,
le vendredi 2 octobre
Comme notre Homme de l’Année de ce blog,  Maxwell Anderson, on passe ainsi ssi de la conservation à la conversation, voir à des love datings. J’entends d’ici les hurlements des ayatollahs de la Culture, au bord de l’évanouissement…Et les rassure tout de suite : en quoi, – citez –moi une seule bonne raison- pour que la possibilité de rencontrer un amoureux  à cette expo enlève  un iota de la qualité artistique ? Est-ce vulgaire? Déplacé ? Mais par rapport à quelles règles ?  Nous sommes persuadés que de telles propositions ne nuisent en aucun cas à la présentation  des œuvres, mais favorisent, en plus, leur rencontre.
Pourquoi ne pas rencontrer l’âme soeur dans une expo ?
Les soirées art Dating Biennale sont une façon d’allier la rencontre de l’autre à la rencontre de l’art. Une visite de l’expo entre célibataires et amateurs d’art contemporain suivie d’un moment de rencontre… une façon de nouer de nouveaux contacts et de sortir du quotidien !
Pour participer, inscrivez-vous sur Meetic Affinity (
www.MeeticAffinity.fr)
Je m’inscris
Jouez avec la Biennale ! chacun son X Faites votre X et exposez, vous aussi, à la Biennale ! Les dix gagnants de chaque semaine du concours photo Xmania sont exposés dans le silo central de la Sucrière. Tentez votre chance, déposez votre photo.
Tout comme ce jeux rigolo :
Jouer !
Une nuit à la Biennale, ça vous tente ?
Dans le cadre de Veduta, « Habiter l’art contemporain », la Biennale vous propose de passer une nuit entière pour deux personnes au Musée d’art contemporain… Une expérience incomparable.
Enfin on vous donne à voir les coulissses, le caché, comment on a préparé l’’expo :
La Biennale se prépare Dans les coulisses du montage
15 000 heures de travail sont nécessaires au montage de la Biennale. Un challenge entre une course contre la montre et une grande exigence artistique !
Retrouvez l’ambiance du montage avec des reportages photos et vidéos sur le site de la Biennale.
Voir la vidéo
Cerise sur le gâteau, on peut acheter son billet en ligne, et c’est une bonne chose, car, touts contents du programme proposé , on aurait pu, sans cela,  reporter notre décision d’y aller…
Achetez vos places en ligne !
Evitez les files d’attente au guichet
La billetterie de la Biennale est en ligne. Elle vous permet dès à présent d’acheter et d’imprimer vos billets plein tarif directement depuis chez vous.
Les billets sont également en vente à la Sucrière, au Musée d’art contemporain ainsi que dans les magasins Fnac, Carrefour, Géant, 0892 684 694 (0.34€/min),
www.fnac.com.
Vous pouvez également réserver ou télécharger les audioguides via l’interface de la billetterie.
Acheter un billet
D’autres appels à  participer ont aussi été mis en ligne : rejoindre une performance, réaliser un clip vidéo.

Appel à participation !
Rejoignez les performances d’Ha Za Vu Zu pour le vernissage de la Biennale le 15/09 et pour le Forum Veduta le 16/09.
Le collectif Ha Za Vu Zu, invité à la Biennale, vous propose de participer à deux de ses performances:
– « Fotokaraoke », le 15 septembre 2009, à la Sucrière, lors du vernissage de la Biennale.
S’inscrire !
– « Cut the flow », le 16 septembre 2009, rue de la République, lors du Forum Veduta.
S’inscrire
Réalisez le Xe clip de la Biennale !
La Biennale décline 10 clips d’animation mettant en scène les formes de « X » de sa campagne. Neuf ont été réalisés par l’agence Donuts, faites le dixième !
Créez un clip avec l’un des X de la Biennale (le X 3D). Le clip gagnant sera diffusé sur le site web de la Biennale, à la Sucrière, sur Facebook… En prime pour l’auteur du clip gagnant : un week-end pour deux à la Biennale (dîner, hôtel, accueil VIP…) !
Participer !
CONCLUSION  : certes on voit bien, dans la Newsletter,  que le public ciblé est plutôt jeune. Tant mieux d’ailleurs pour les vieux, qui n’aiment pas se retrouver entre –eux ! Certes une version en anglais eût  été un plus, avec des contenus ( œuvres, photos du musée d’art contemporain, des salles, cartes gps  pour s’y rendre, interviews de Thierry Raspail…).
Mais l’évènement, c’est cette  prise de position radicale par rapport aux Newsletter très chics, très « Télérama », que l’on trouve, en général, en France, bardées d’un vocabulaire convenu  et surtout de formes de visites tellement classiques que les bras vous en tombent avant même d’y assister.
Des surprises, de l’humour, un regard amical, un peu de complicité : nous n’en demandons pas plus. Bravo !

KEN LOST IN TRANSLATION

KEN TokyoKen est descendu hier soir à l’Hotel Park Hyatt de Tokyo, celui qui sert de décor au  film culte de Sofia Coppola. Quelquefois, il aperçoit le mont Fuji de son lit,  s’il ne fait pas trop mauvais.Et il adore  le jardin de bambous près du bar, pour s’y reposer. Il ira méditer au temple Asakusa Kannon, que l’on appelle aussi Senso-ji, le plus ancien (VII s.) et le pus vénéré de la ville. Mais aujourd’hui il a un gros problème, Ken. Voilà, il a (bêtement…) acheté un sublime kimono et un éventail magnifiques rue Nakamise Dori pour l’offrir à son amie, qui fait partie de la tribu des Akiba Girls. Il l’avait d’ailleurs rencontrée dans Akihabara, où il achète ses trucs informatiques –  elle habitait Harajuku –  et ils avaient rendez-vous dans le quartier de Shinzuku. Mais il devait décommander : faire un cadeau tradi à une manga girl, que lui était -il donc passé par la tête?