Le Pape accueille des touristes culturels!

papefrancois2Pour la première fois la Chapelle Sixtine, plus belle chapelle du monde, chef d’oeuvre absolu avec les fresques de  Michel Ange,  a été louée par le  Pape François à une entreprise de voyages d’une firme automobile allemande, Porsche. Sommes-nous subitement entrés dans l’anecdotique,  très loin du tourisme culturel? Assurément non, car, comme nous allons le voir, cette décision est aussi une volonté, celle que l’art et la Culture ne soient pas « sanctuarisés », comme nous l’avons vu la semaine dernière en France,  et que les portes et les fenêtres s’ouvrent vers le vrai monde et ses réalités.

 

chapelle-sixtine-1I- I TESORI DEL VATINACO DEVONO ESSERE UTILIZZATI PER FARE DEL BENE, dit le pape François. (Les trésors du Vatican doivent être utilisés pour faire du bien).
Le Pape avait du mal à financer tous les organismes de bienfaisance qui soutiennent les pauvres et les sans-abri? Alors que le Vatican possède une chapelle sublime, où 6 millions de visiteurs viennent admirer le travail de Michel-Ange chaque année?Louons la chapelle, a dû penser François, pour financer les projets caritatifs en aidant les plus malheureux d’entre-nous. Et puis si une petite quarantaine de membres d’une entreprise, en l’occurrence Porsche Travel Club, préfère écouter un concert de musique classique dans notre Chapelle plutôt qu’ailleurs, grand bien leur fasse et allons-y! Le concert, c’était la “Petite messe solennelle” di Gioacchino Rossini parl’Accademia di Santa Cecilia, dirigée par Ciro Visco.Première fois, aussi, car si des concerts furent donnés par le passé dans la Chapelle Sixtine, ils étaient destinés aux seuls membres de l’Église.
Evidemment, comme nous sommes en Europe, les critiques ont fusé « La Sixtine n’est pas à vendre! Préservons nos chefs d’oeuvres culturels de toute opération commerciale! » . Mais le pape a défendu son projet avec autorité, stigmatisant la misère plutôt que les entreprises et il a réussi. »Les trésors du Vatican doivent être utilisés pour faire le bien » , et il les a mis à contribution.
Enfin nous espérons que son acte et sa posture serviront de « modèles », et que,quand il faudra financer de beaux projets, la modernité du pape en octobre dernier l’emportera sur les craintes éternelles de ceux qui sanctuarisent la culture en dressant leurs boucliers contre les partenariats avec les entreprises.

téléchargementII- LA LOCATION DE LA CHAPELLE SIXTINE
Le Directeur général du Musée du Vatican Mgr Nicolini a simplement déclaré aux journalistes que l’événement ‘ faisait partie d’une visite de l’Italie organisée par le Club Porsche Travel (Coproduit par le voyagiste Wige Event basé à Cologne, en Allemagne et la société Dr. Ing. h.c. F. Porsche) AG dont les participants ont assisté, point culminant du séjour, à un magnifique concert dans la chapelle Sixtine, »suivi d’un « dîner de gala » dans les Musées du Vatican. Et que les sommes payées par de grandes entreprises pouvait contribuer aux activités de charité. Avec 40 places disponibles, et € 5000 ($ 6,400) par personne, le voyage s’est donc transformé aussi en mécénat caritatif d’un coût de € 200,000 ($ 256,000)
Sandro_Botticelli_034III- RIEN QUE POUR VOUS, voici quelques classiques de LA CHAPELLE SIXTINE (1477-1483)

Les travaux de l’ancienne chapelle papale, la « Capella magna », décorée par Giottino, Giovanni da Milano et Fra Angelico furent décidés par le pape Sixte IV en 1477 et achevés vers la fin 1483.Penant la papaut d’Avignon, la ville de Rome avait subit de graves troubles civils et la chapelle fut complètement délabrée. Les sujets choisis pour les fresques ont un but politique précis : démontrer la primauté de la papauté et son indépendance face aux monarques de la chrétienté. Les fresques sont réalisées, entre 1481 et 1482, par les meilleurs peintres florentins, ombriens et toscans de l’époque (Domenico Ghirlandaio, Sandro Botticelli (Notre photo, détail).  Cosimo Rosselli, Pinturicchio, Luca Signorelli et le Pérugin)

La salle fait un peu plus de 40 mètres de long sur 13 mètres de large et culmine à 20 mètres.

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La décoration de la chapelle Sixtine , « mur par mur » : 
Les fresques des murs latéraux : elles ont été réalisées par les ateliers du Pérugin, de Botticelli, de Rosselli et de Ghirlandaio. Les fresques du côté Sud illustrent la vie de Moïse et celles du côté Nord celle du Christ à travers une série de panneaux, mais certaines de ces fresques – le Jugement dernier- ont recouvert les précédentes. Les fresques situées au-dessus de la galerie des Papes, représentent les ancêtres du Christ.

Le plafond de Michel-Ange : simple ciel étoilé à l’origine, il accueille aujourd’hui l’un des chef-d’œuvres de Michel-Ange ».La décoration du plafond de la chapelle Sixtine fut commandée par le pape Jules II, au début de son pontificat (1503-1513), pour remédier aux désordres causés par la construction de la basilique Saint-Pierre et de la tour Borgia, qui avaient déstabilisé la chapelle. En 1504, une longue fissure provoqua des dégâts si importants que le pape chargea Michel-Ange de refaire la décoration de l’édifice » .(Wikipedia). Il réalisa ainsi neuf panneaux au centre de la voûte sur le thème de la création, Adam et Eve et Moïse.

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– La Chapelle avant l’intervention de Michel Ange Photo :  Web Gallery of Art:   Image  Info about artwork. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons –

 

 

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La fresque du jugement dernier : située sur le mur derrière l’autel, il s’agit de l’autre chef d’œuvre de Michel-Ange. Réalisée entre 1536 et 1541, cette très grande fresque représente le Jugement Dernier. Au centre, le Christ nimbé de lumière est entouré de la Vierge et de nombreux saints (Saint Pierre avec les clefs, Saint Laurent avec son gril …) qui ont l’air effrayé, étonné ou curieux dans l’attente du Jugement Dernier. Au-dessus, des anges portent les instruments de la Passion (la croix, la couronne d’épines, la colonne de la flagellation…)

Sous le Christ, les anges de l’Apocalypse sonnent de leur trompette pour réveiller les morts.
A droite les damnés sont précipités aux enfers, accueillis par Charon, le passeur, qui les frappe à coup de rame. A gauche, les élus montent vers le ciel.

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– À l’époque, l’œuvre fait scandale, car ses quelque quatre-cents personnages sont entièrement nus, y compris le Christ. Paul IV envisagera même de détruire la composition et fera  voiler certains personnages par Daniele da Volterra. Au XVIIe siècle, Clément XII fera ajouter d’autres voiles. Cette entreprise se poursuivra encore en plein XXe siècle, sous le pontificat de Pie XI.
 La restauration effectuée de 1981 à 1992.Une restauration générale de la chapelle Sixtine a eu lieu, qui fit polémique : des ombres auraient été supprimées, celles ajoutées par Michel-Ange au noir de charbon, en surface des peintures et non dans leurs pigments.

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LE PERUGIN  :  » Le Christ remet à saint Pierre les clefs du Paradis. »

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(Photo : This digital version and has been slightly cropped and colour adjusted by User:Zeimusu.. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons –
POUR EN SAVOIR PLUS  sur la Chapelle Sixtine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Sixtine et la bibliographie conseillée; ou sur Rome-Passion, un bon site pour amateurs de sites culturels. (http://www.rome-passion.com/chapelle-sixtine.html).

 

–  VISITEZ ROME! ACCÈS AUX MUSEES DU VATICAN ET A LA CHAPELLE SIXTINE qui en fait partie.
Accès : Station de Métro Ottaviano – San Pietro ou en bus lignes 23, 34, 60, 62, …
Tarifs : 16€, audioguide 7€
Adresse : Viale Vaticano, 100
Vous avez la possibilité d’acheter directement sur le site officiel des billets qui vous permettront de couper la file à 35€.

The Jazz LifeKEN LE TOURISTE PARFAIT était chez lui, en Californie! Il prenait un Coca au Rose, à Venice, hôttel racheté récemment par le photographe Glen Luchford qui avait voulu rétablir l’ambiance arty des débuts de l’établissement, en …1908! Charlie Chaplin, Jim Morrison ou Dennis Hopper étaient des habitués, et comme tous les hôtels aujourd’hui en Californie, celui-là se démarquait en abandonnant les formules toutes faites du design..Années 50 bienvenues! Ken préparait un nouveau tour du monde, de nouveaux sauts en jet privé, quinze jours d’affilée pour ses Affaires,  en bon « touriste parfait » – A moins que Manuel ne lui prête, pour aller plus vite, un Falcone? Who Knows?, pensait-i en attendant ses amis et son ex, Barbie Chérie, pour refaire le monde….

 

 

PHOTOS accompagnant le texte  : 
Vue générale de la chapelle  : « Sistina-interno » par Original uploader was Snowdog at it.wikipedia — Transferred from it.wikipedia; transferred to Commons by User:Pierpao using CommonsHelper.. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons – http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sistina-interno.jpg#/media/File:Sistina-interno.jpg – Plafond : « Lightmatter Sistine Chapel ceiling » par [1]. Sous licence CC BY 2.5 via Wikimedia Commons  — The Yorck Project: 10.000 Meisterwerke der Malerei. DVD-ROM, 2002. ISBN 3936122202. Distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH.. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons — Le Jugement dernier , détail : Le Christ et la Vierge.« Michelangelo – Cristo Juiz2 » par Michel-Ange — File:Lastjudgement.jpg. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons – Le Pérugin Le Christ remet à saint Pierre les clefs du Paradis.(Photo : « Pietro Perugino 034 » par Le Pérugin — The Yorck Project: 10.000 Meisterwerke der Malerei. DVD-ROM, 2002. ISBN 3936122202. Distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH.. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons).

 

Les chiffres clés de la Culture en France

Chiffres-cles-2015_couv_mediumPrésenter la fréquentation des sites et événements culturels français, avec des chiffres-clés, permet de prendre la mesure de la richesse de l’offre artistique et culturelle en France. L’édition 2015 des Chiffres clés de la culture est sortie, mais comme cette année il n’y a pas d’édition de « Mini Chiffres-clés », je vous résume ce  livre. J’ai choisi de n’en retenir que ce qui est pertinent pour le tourisme culturel.Enfin ces chiffres « nationaux » sont utiles car ils donnent une « moyenne » à laquelle on peut, par exemple, se comparer.  Pour travailler, cependant,ces chiffres nationaux sont inopérants. Votre « mise en Tourisme de la Culture  » passera donc par les statistiques locales, celles des Offices, Comités régionaux, départementaux et municipaux, dont les stratégies tracent un chemin pour les acteurs de la culture et dont les observatoires rendent compte des flux touristiques et des profils des visiteurs ainsi que de leurs évolutions.
I- UNE OFFRE CULTURELLE EXCEPTIONNELLE ! Et les résultats de cette offre pléthorique sont là : 80% des visiteurs étrangers sont attirés par l’image « Culture et art de vivre » de notre pays et le secteur du Tourisme Culturel se porte bien! D’autant que les chiffres suivants sont ceux des sites « reconnus » par l’Etat ; ils ne prennent pas en compte le grand nombre de tous les sites ou événements qui relèvent du secteur privé ou tous ceux qui n’ont pas obtenu une forme de reconnaissance du ministère de la culture (Label, subvention…).

P1090724Redisons, une fois de plus et avec joie  dans ce petit blog,  que l’offre est considérable, avec, pour le Patrimoine matériel :

Près de 8000 musées publics et privés (dont  1 200 sont labellisés « musées de France ») .

Plus de 2000 monuments  ouverts à la visite, sur un total de 43 000 monuments classés ou inscrits au titre de « Monuments historiques » par le ministère de la culture et de la communication

Près de 3400 parcs et jardins protégés, mais sans doute dix fois plus « ouverts au public » sans label et pourtant remarquables.

 

39 biens  français inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco (Liste iciet 11 pratiques culturelles inscrites au patrimoine immatériel mondial de l’UNESCO.
P1090723 – Ajoutons enfin un bon millier  d’espaces  » protégés » :   villes, villages ou paysages, avec  102 secteurs sauvegardés, 630 zones de protection du patrimoine architectural,urbain et paysager ainsi que 181  villes et pays d’art et d’histoire labellisés. Enfin  des dizaines de  Routes de…Chemins de... ont té créés dans chaque région. Comme ce petit dernier, un nouveau circuit accompagné pour les Chemins de Saint Jacques de Compostelle, « Osez Compostelle », à voir ICI 

VOIR TOUTES LES STATISTIQUES du Patrimoine,  ICI .

II- L’ÉVÉNEMENTIEL : Plus de 350 festivals de cirque et d’arts de la rue (5 millions de spectateurs), sans doute dix fois plus si l’on compte  les Festivals qui ne sont pas « reconnus  » par le ministère et des services décentralisés.

-23 millions d’entrées pour les spectacles de variétés et musiques actuelles dont près de 5 millions dans les différents festivals qui se déroulent partout en France.
Les Opéras, ballets et concerts de théâtre lyrique ont dix fois moins de spectateurs  : 2,3 millions d’entrées .
Les Expositions : une vingtaine de  grandes expositions, en 2013 et 2014, ont attiré chacune plus de 300 000 visiteurs, essentiellement  à Paris. Universciences (Cité des sciences et de l’industrie +Palais de la découverte) avec  3,2 millions d’entrées par an,  compte plus de la moitié de ces entrées pour les expositions temporaires ( 1,7 million). Mais chaque lieu culturel fait aujourd’hui des expositions : les musées mais aussi les centres d’art, les bibliothèques, voir les services publics comme les mairies, centres culturels municipaux ou encore les librairies ou théâtres privés.
Le Théâtre : près de 7 millions d’entrées pour les théâtres publics et privés. Plus de 1 000 théâtres pour le seul
secteur public , dont 5 théâtres nationaux, avec plus de 70 lieux labellisés « scènes nationales », 115 scènes
« conventionnées, » près de 40 « centres dramatiques », etc… Le Théâtre, cependant, ne compte que 19% d’amateurs en France, ce qui est peu par rapport aux spectateurs des lieux « ouverts » ( Spectacles de rue, villes culturelles comme Nantes…).Rappelons que ces 19% de spectateurs fidèles sont ceux qui y vont au moins une fois par an (Voir notre tableau des pratiques culturelles, en IV) .

P1090728– Les Structures d’art contemporain (centres d’art, Frac, Jeu de Paume et Palais de Tokyo) : 2,2 millions d’entrées. Seulement six Français sont dans le top 100 international des artistes contemporains et aucun n’est classé dans le Top Ten. Les américains, allemands ou anglais se taillent la part du lion, mais les artistes chinois  ou d’autres pays émergents commencent à les concurrencer fortement (La Chine est seconde du classement des ventes d’art).
– 3,5 millions de visiteurs pour les Frac et les centres d’art et 3,7 millions d’entrées pour le Centre Pompidou.
– 2200 galeries d’art contemporain ont été recensées en France. Les  ventes aux enchères d’art et objets de collection ont représenté près de 1,3 milliard d’euros en 2013.
-Même s’il concerne moins les visiteurs touristiques que le patrimoine, rappelons aussi que  Le Cinéma est de loin la première « sortie culturelle » pour les français, qui disposent de 2 025 salles dont près de la moitié sont labellisées  « Art et Essai » (208 millions d’entrées au cinéma en 2014).Pour les très jeunes, le cinéma est une sortie culturelle qui attire, par exemple,  » 64% des Français âgés de 6 ans ». Cependant, si le cinéma a reçu plus de 30 millions de spectateurs, ce public vieillit et la fréquentation des films de long-métrage recule de 5% – En 2013, la fréquentation des films français avait perdu un spectateur sur cinq.Il est vrai que le choix infini des écrans, aujourd’hui, permet de voir un film en mobilité et ailleurs que dans une salle classique!

POUR en savoir plus sur tous les secteurs culturels  Les  chiffres-clés du Ministère de la Culture concernent les thèmes suivants : Emploi, Travail, Formation, Professions culturelles. Financement de la culture, Industries culturelles, Numérique, Innovation, Politiques culturelles, Pratiques,Consommations et usages culturels, Théâtre, Spectacles.
– Les statistiques disponibles , ICI .

Livre les deux JeanIII – DES INÉGALITÉS QUI PERSISTENT  : entre PARIS et  L’ÎLE DE FRANCE + INÉGALITÉS sociales de la fréquentation culturelle
On notera que l’inégalité Paris/Province perdure, avec une grande majorité de l’offre et des visiteurs en Île-de-
France qui concentre près de 60% de la fréquentation (Avec, en particulier,30 millions de visiteurs annuels
selon le CRT).Voir notre Billet « Fréquentation culturelle et des expositions temporaires à Paris » , en juillet
dernier. Voir aussi le Rapport d’information n° 574 (2013-2014) de M. Yann GAILLARD, fait au nom de la commission des finances,4 juin 2014 : Les dépenses de l’Etat et des autres collectivités. Pourtant, le plus grave est que la « démocratisation » culturelle, en oeuvre depuis plus de 40 ans,  ne donne pas ses fruits pour les sites culturels publics, comme nous l’avons vu la semaine dernière dans notre billet « Pour une autre politique culturelle« . Le renouveau  passera sans aucun doute par le numérique ( accès  aux savoirs; choix des visiteurs plus facile; numérisation des collections; apprentissage sous forme ludique et non livresque, etc…) et par de nouvelles politiques culturelles (Cf. Jean Blaise et Jean Viard).Le chiffre de » 30% de visiteurs ayant fréquenté un musée dans l’année » n’a , par exemple, que très peu varié depuis les années 1980. Et ce,  malgré les politiques avec l’Education nationale, la Justice, la Santé, Jeunesse et Sports, la Politique de la ville, etc… Une analyse des choix budgétaires est aussi très précieuse : 100 millions d’euros annuels  pour l’Opéra Garnier, à Paris, au public restreint et so chic, mais combien l’Etat verse-t-il, pour répondre aux demandes des pratiques culturelles de  millions de jeunes qui vivent dans les banlieues des villes de France, qui ont un vrai désir de bouger, avec et via des pratiques culturelles? Réponses navrantes sur le Bondy Blog, ICI!  « J’ai des moyens précaires pour des publics précaires« , dit la jeune directrice du théâtre sur la vidéo.

IV – PRATIQUES CULTURELLES DES FRANÇAIS (en 2011, 12, 13 …et les chiffres n’ont guère varié depuis les années 90). 

 Sur 100 français ou plus

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

V- PART DES VISITEURS ÉTRANGERS  dans les grands musées et monuments en France (2013)
TOURISME CULTUREL :

1- Le tourisme est le premier pourvoyeur de visiteurs pour les muséesVoilà ce que l’on sait depuis fort longtemps, après de nombreuses études, comme celle du CREDOC (1), par exemple, qui concluait en 2005 :  « Près de la moitié des visites culturelles s’effectuent en dehors de la région d’habitation.   On estime que les visiteurs étrangers et les touristes français représentent respectivement 34 % et 26 % de la fréquentation(1), soit au total 60 % des quelque 50 millions de visites qu’accueillent chaque année les musées français, y compris les musées privés et les lieux d’exposition ». Depuis cette date, le Tourisme a augmenté de +3% à +5% dans le monde. Aucune chance, donc,  que ce chiffre ait baissé. 

– Pourtant, cette année, les  Chiffres-clés  ne proposent  qu’un seul document gratuit datant de 2013 (ci-dessous , avec la suite du classement  ICI ) et qui ne comporte pas le chiffre des visiteurs touristiques français.  Où l’on voit, par parenthèse, que l’on n’a pas l’intention, dans ce ministère, de mieux connaître les 80% de visiteurs étrangers qui ont la Culture comme motivation pour la « Destination France ». Pas de désir, non plus, de mieux connaître les pratiques culturelles et touristiques des français pour améliorer l’offre. Pas d’équipe dédiée , ou même de  mini-de centre de ressources pour le tourisme culturel au niveau national, alors que les visiteurs touristiques forment plus de la moitié de la fréquentation ses sites culturels, en particulier lorsqu’il s’agit d’un événement  (Festivals de l’été; grandes expositions; concerts de musiques actuelles, etc…).

VI – LE TOURISME ET LA DÉMOCRATISATION CULTURELLE, ÇA  MARCHE! Dommage, car de très nombreux français visitent un monument, un musée ou assistent à un spectacle pendant leurs vacances, alors qu’ils ne le font pas durant le reste de l’année, chez eux. Le tourisme peut donc contribuer à la découverte culturelle, surtout pour les personnes qui n’y ont pas accès habituellement , ce que l’on sait depuis très longtemps grâce à des études sur ce sujet : la démocratisation culturelle passe par les touristes français, pas par les habitués et grands amateurs de culture de la proximité des sites culturels .Résumons l’article de Michèle Planel en 2005, dans la Revue Espaces (2):

– Le Tourisme culturel : seulement 10% des clientèles touristiques des musées font partie de l’élite ( Classe sociale; Etudes supérieures et diplômes, richesse…). « Pendant longtemps, on a cru que le tourisme culturel était le fait des élites cultivées, comme c’était le cas pour les premiers voyages du Grand Tour au XIXéme siècle.On sait aujourd’hui que, si ces élites forment le noyau dur des publics de proximité des sites culturels, ils ne représentent que 10 % environ des clientèles touristiques qui visitent la France.Pour les Touristes français,  la moitié des visites du public adulte est effectuée en vacances, en un lieu différent de celui du domicile, autrement dit par des touristes.Qu’il s’agisse de visiteurs étrangers ou français, le tourisme culturel constitue donc un des modes d’accès à la culture ; il participe d’une politique de démocratisation culturelle ».(Art. Revue ESPACES Michèle Planel, cf.2).

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RÉFÉRENCES DE L’ OUVRAGE   CHIFFRES-CLÉS DE LA CULTURE :  DÉPARTEMENT DES ÉTUDES, DE LA PROSPECTIVE ET DES STATISTIQUES- CHIFFRES CLÉS,STATISTIQUES DE LA CULTURE, mars 2015 – S ISBN : 9782111281578- Éditeur : Ministère de la Culture – Articles d’analyses disponibles ( payant, deux ou trois euros par article:  c’est  ICI ).

– POUR EN SAVOIR PLUS / (1) L’ETUDE du CREDOC,  Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie :  FRÉQUENTATION ET IMAGE DES MUSÉES 2005 David ALIBERT Régis BIGOT Georges HATCHUEL- Collection de Rapports N°240- Juin 2005- Département « Conditions de vie et Aspirations des Français »- dirigé par Georges HATCHUEL. (2) Le touriste, premier public du musée – LES VISITEURS DES MUSÉES SONT SURTOUT DES TOURISTES – Novembre 2005 • CAHIER ESPACES 87-MICHÈLE PLANEL Chargée de Mission pour les musées nationaux et les partenariats.Direction des musées de France. Ministère de la Culture et de la communcation.

 

Billet CultureKEN LE TOURISTE PARFAIT  Ken était très admiratif de l’offre…touristique en France! Depuis hier soir il était au Spa 28 à Paris avec son ex, Barbie Chérie, et vraiment c’était la joie : relaxation au  hammam, quelques brasses dans la piscine, » un lieu magique » avait dit Barbie en le qualifiant de  « Très arty ».  Son mot préféré qui voulait dire que les proprios du lieu n’avaient pas fait ce nouveau Spa avec des bouts de ficelles mais avaient su appeler des talents : éclairage, mobilier, couleurs, matérieux… Tout était surprise et « personnalisation », « expérience », comme aimait Ken qui voyait là une excellente illustration de son petit bréviaire de Marketing Man. Il prit quelques photos pour les montrer à ses amis d’Abu Dhabi, de Chine, de Thaïlande et d’Amérique latine, pour leur donner des idées…  

Pour une autre politique culturelle!

Livre les deux JeanEt voici une nouvelle pépite, avec un tout petit livre et deux grands auteurs : Jean Blaise, le père de la Culture de la ville de Nantes depuis 1989, et Jean Viard, notre expert de la sociologie des « Loisirs et Vacances » en France, deux amis dans la vie qui ont décidé de…parler! Car, et cela ne vous aura pas échappé, la Culture, en France, a beaucoup de visiteurs, d’artistes, de créatifs, mais elle a aussi ses gardiens du Temple  et ses fidèles. Pas du genre aimables, en plus. Au moindre faux pas, ils vous attaquent violemment ou, ce qui est plus sûr, ne disent pas un mot sur les livres, articles ou interviews qui évoquent les changement possibles, souhaitables, indispensables des « politiques culturelles ». Le silence, comme arme pour que tout continue comme avant. Evidemment, ce petit blog, avec ses envies de changement et  d’une bonne adaptation de l’offre culturelle aux comportements d’aujourd’hui, n’a qu’une envie,celle de  vous faire profiter de ce petit « Poireau » magique » qui vient de sortir. En voici la présentation!

REMETTRE LE POIREAU A L’ ENDROIT, Pour une autre politique culturelle est d’abord un « cri du coeur »:
Remettre le Poireau à l’endroit, c’est montrer – et démontrer – que d’autres voies de développement ,existent, qu’elles ont fait leur preuves, et qu’elles sont diamétralement opposées à cette culture officielle dont on « sanctuarise  » le budget pour mieux servir ses fidèles . »Autrement dit : ce qui s’est passé depuis près de cinquante ans doit changer », dit Jean Blaise (10). Le livre dit pourquoi, et comment!
azkunaI – LA CRISE COMME RÉVÉLATEUR de l’inégalité de l’accès à la culture
« Pour nous, avant d’être politique, la terrible crise que nous traversons est d’abord culturelle. La Culture est devenue un ensemble de pratiques et d’équipements, un « ministère », la démocratisation piétine et le vivre-ensemble se délite. » et « Si nous remettions le « poireau à l’endroit », comme disait Engels, que nous remarions la culture et la ville, le plaisir de la foule et l’émotion d’une oeuvre, le débat transversal de l’ouverture à l’autre « annonce l’introduction de l’ouvrage.
– Le premier constat est que les « lieux fermés », théâtres ou musées, par exemple, sont devenues des petites « boites hermétiques », qui accueillent les visiteurs « cultivés » , ceux qui y retournent souvent « :Comme les places ne sont pas très chères, grâce à l’argent public, ces consommateurs vont consommer de plus en plus. Mais est-ce bien le but de l’argent public que vingt pour cent des Français aillent au théâtre plutôt quatre fois par an que deux? » Arriver à faire des prix qui permettent à ces vingt pour cent de consommer plus, tant mieux, mais en quoi cela légitime-t-il de l’argent public, des impôts communs, pour que les populations cultivées augmentent leur consommation culturelle?(J.V, p.25)
images DÉVERSER LA CULTURE BOURGEOISE SUR LE PEUPLE?
Pour Jean Viard, toujours fascinant par son intelligence – relier les statistiques d’une autre façon, sans a-priori, sans copier le voisin…- les trois impératifs pour cesser ce grand gâchis, donner « toujours plus aux mêmes », sont liés au constat que l’on a changé de monde et donc qu’il faut de nouvelles solutions :
– 1- « On ne peut continuer à déverser la culture bourgeoise sur le peuple, car « nous ne sommes plus dans une société collective : nous sommes multi-appartenants, extrêmement autonomes, libres comme jamais, regroupés en micro-tribus familialo-amicales, discontinus dans nos couples, nos emplois, notre géographie ». Et puis, pourrions-nous ajouter, ce concept d’un peuple à priori « inculte » est usant, aujourd’hui, car il date du temps des Lumières, XVIIéme et XIIIéme siècles! Avec Internet, par exemple, l’accès à l’information et aux savoirs est devenu instantanée, c’est la façon de rechercher et d’assembler ce que l’on y trouve qui compte.L’éco-muséologie avait cela de bien, dans les années 60-80 du siècle dernier, d’avoir souligné que les modèles proposés étaient à 95%, dans les musées, ceux de la classe riche, soit des objets de « valeur », par rapport à ceux des pauvres, »non retenus » pour représenter l’humanité dans les musées. Musées d’objets de riches, déversés sur les pauvres, forcément incultes, pour qu’ils « apprennent », et DONC se « civilisent », c’était cela , l’idée. Qui continue, d’ailleurs…Sauf que,aujourd’hui, chacun peut exprimer son idée, sa culture, sa différence, son refus des « modèles imposés », et « faire réseau » social.
11264847_10152772192912484_8994221659234259905_n 2- L’ explication de Jean Viard est très simple : « avec la révolution industrielle, nous avons construit de grands corps collectifs autour d’immenses groupes de travail partagé. On les a appelées « classes sociales ». Alors on a essayé de faire passer la culture avec un grand « C » d’une classe à l’autre et on a appelé ça « démocratisation ». Aujourd’hui, le monde a changé, l’ individu a pris son envol et sa liberté, son éducation et sa mobilité« . L’idée est qu’il y a différents « nous » enchevêtrés  : nous avons des « appartenances d »origine, de micro-culture, de métier, d’habitus, de croyances, qui sont importantes« . Il faut donc, pour tous les habitants ou les décideurs culturels, accepter ces différences, et ne pas balayer ces multi-appartenances avec des mots qui ne sont plus habités, comme ce « public le plus large possible », – Oui, mais encore? – ou « la même chose pour tout le monde ». – surtout si cette chose c’est « ma thèse de doctorat  « pour tout le monde » dans une exposition, ajouterons-nous.Rajouter des « médiateurs » ne changera pas cette donne de fond, à l’avenir : chacun attend des réponses aux questions qu’il se pose; faire toutes les questions à sa place est devenu un abus.
Bernard lahireII- RÉINVENTER DU COMMUN : après ce monde « collectif » qui a disparu, il est indispensable de réinventer du commun pour cette société individualisée ». (26). Jean Viard propose une analyse des causes, et des conséquences de ce « Réinventer le commun »
– 1- Nous sommes tous « enfermés sur la même petite planète, et elle chauffe » Pensons donc d’abord que nous vivons en ce moment la réunification de l’humanité, chacun contemporain à neuf milliards d’humains, connecté, insécable, coresponsable de l’écosystème Terre. C’est définitif. C’est la nouvelle aventure de l’homme ». Car cette « petite planète, unité définitive et limitée, nous impose d’apprendre à habiter un monde limité alors que nous avions appris à conquérir un monde que nous pensions illimité ». (28)
– 3- Une façon de recréer du commun, du désir de progrès, de partage, c’est en recréant du local qui, du coup, rend l’espace public à sa fonction première de rencontre ». Jean Viard, c’est son métier, repère et analyse la guettoisation des villes, et comment la culture peut, à condition de sortir du sien, rompre ces guettos. Maintenir les appartenances de chacun « ouvertes », et faire de même pour les lieux. Aucn ne doit être fermé, « Sinon on tombe dans la communauté fermée : des riches entre eux avec des bergeers allemands, des pauvres entre eux avec un espace dégueulasse autour pour que l’on ne s’approche pas. Des ghettos, en somme. Chacun sait fabriquer des limites pour chasser l’autre. le rôle de l’action publique est de créer en permanence du flux pour empêcher les stocks de se fermer sur eux-mêmes ».
III- JEAN BLAISE et JEAN VIARD,  HOMMES HUMBLES
Ce qui est assez agréable, dans ce livre, c’est l’humilité des deux Jean. Quand Stéphane Paoli, le journaliste qui les interroge, demande à J.Blaise « Comment faites-vous, pour qu’à un moment donné, les bourgeois, les ouvriers, les aristocrates se retrouvent ensemble à la même table du barbecue? », J. Blaise répond d’abord, avant de décrire « ses solutions stratégiques » :  « Je ne suis pas sûr d’y arriver chaque fois, mais je m’y emploie toujours[…] Depuis vingt cinq ans, la mithridatisation a opéré, La ville est devenue vraiment tolérante à l’art. Mais ce n’est jamais gagné. »
Le livre comporte aussi de très belles descriptions de la « Fête », du rôle des artistes, de l’art de « créer des surprises », et comment tout cela, surtout, a du sens, un sens « local », pour les habitants, avec ce constat que plus l’art dans l’espace public est arrimé au local, plus il fonctionnera pour les visiteurs étrangers à la ville

AAEAAQAAAAAAAAGCAAAAJGUyOWEyOGY3LWU1NTMtNGIxZS04NmRlLWM0MWEzMjBkMGIwOAIV-  A QUOI SERVENT LES MODÈLES ? Un autre avantage de ce petit livre est que, à part bien le fait de nous expliquer clairement et pourquoi le monde a changé, ce que peut la culture et surtout la création dans ce nouveau contexte, ce dont nous avons peur ( Ah! les identités! ), un message revient souvent : surtout, ne « copiez pas Nantes, copiez son esprit, ce pourquoi elles en est arrivée là. Donc quand Stéphane Paoli pose ses questions, on a envie d’y répondre! « Et moi, je dirais quoi »?, se dit invariablement le lecteur, avant d’écouter la réponse de J.Blaise ou de J.Viard : là est la réussite d’un partage d’idées , « pour de vrai »! La conclusion des auteurs est simple : pour changer, il faut avant tout  « faire », avancer, expérimenter.
LE PROFIL DU MAIRE IDÉAL est, enfin,  très savoureux, dans cet ouvrage. C »est un maire, pour résumer, qui s’entoure des plus grandes compétences possibles et qui leur fait confiance : « Comme maire, le maire de Nantes s’entourait de personnes compétentes et c’était la conviction de ses conseillers qui tentrainait sa décision. En général, quand un élu veut construire un pont il ne prétend pas le dessiner lui-même sur un coin de table, mais dès qu’il est question de culture, chaque maire considère qu’il est compétent parce que « évidemment cultivé. Une des qualité du maire de Nantes est qu’il traite la culture exactement comme les ponts ». Et, avec tous les cas concrets du « Comment se prend la décision » , analysés dans l’ouvrage, on voit que ce maire sait faire confiance aux techniciens, artistes et à leur choix, tout comme il fait confiance à chacun de ses administrés.

En conclusion : il faut INVENTER UN NOUVEL ESPACE PUBLIC, un espace partagé par tous, comme l’a fait Jean Blaise depuis 1990 à Nantes, Inaki Azkuna à Bilbao, les maires de Lille et de Lyon plus récemment. Et comme le font actuellement tous les pays émergents dont l’appareil culturel émerge, justement, neuf fois sur dix sur de « bonnes bases » comme en témoigne notre blog en permanence (Chine, Corée, Pays du Golfe…). Je crois qu’ils ont compris que l’exception  » culturelle » n’était pas un modèle à recopier et qu’ils lui préfèrent le pragmatisme de nos amis anglais. Au vu de ses résultats, what else? 🙂
Les exemples de ce nouvel espace public, savamment orchestré par Jean Blaise,les élus de la ville, les artistes, sont analysés dans l’ouvrage avec beaucoup de précision : qui a fait quoi, comment, pourquoi? pour repenser les politiques culturelles. La ville est et aussi un « terrain de  jeux », avec ses flux, ses idées, ses créations, mais aussi sa production de règles, d’interdits, de forces de l’ordre.Et son « ingénierie cultuelle appartient aussi à tout le monde. Aux habitants comme aux touristes, qui ont leur « mot » à dire, ce qui est très facile aujourd’hui (Retours d’expérience et « avis » sur l’offre des réseaux sociaux). Le Touriste, c’est l’autre » et avoir son « point de vue » est sans doute la chose la plus précieuse, non?

11174872_10152709493192484_5261433761564695728_nPersonnellement, je me suis sentie moins seule depuis que j’ai lu ce petit livre. Avec des convictions à peu près similaires forgées au cours du temps en observant ces échecs permanents des inégalités, pourtant résolus par de de bons experts ( Les inégalités constatées par Bourdieu et Passeron dès les années 60; puis Les Tribu de Michel Maffesoli ; ou passer du local au Global de mon ami René Rizzardo; sans compter mon doctorat sur les Grands Ensembles à Marseille soutenu en…Histoire de l’art! Le choc à l’Université d’Aix en Provence :-).Ou l’expo montée au très chic musée Monuments français sur le mouvent Hip Hop et le Graffiti Art dans les années 90 : «  »Marie-Chantal va dans les banlieues! », avait titré joyeusement le Figaro. Plus près de nous, Frédéric Martel, avec « Mainstream, enquête sur cette culture qui plait à tout le monde« , ou Bernard Lahire, avec La Culture des individus. Dissonances culturelles et distinction de soi » en 2004 ont également fait entendre leurs  propositions,  passionnantes . Tout cela, avec des aller/retours sur le terrain, forge des convictions !
– Oui, la Culture officielle est toujours majoritairement , en France, dans le service public,  issue d’un un vrai catéchisme, quasi-intangible depuis 1959 et donc dépassé par la réalité d’aujourd’hui. Veillent au grain le ministère et ses ramifications régionales, les DRAC; les Services des collectivités territoriales qui ont choisi, par facilité, ou pour faire plaisir à leurs notables, de rentrer sans le même sillon que celui de la politique étatique ; mais aussi la communication de la Presse papier ou audiovisuelle participe à ce maintien de la politique actuelle Frederic martel jpg– Ah! les Téléramas!- Tout cela renforce en permanence, en France, cet effet de confiscation que l’on voit, en clair, dans la vidéo du Bondy Blog café. Oui, la Culture est « confisquée » par une classe bourgeoise à la nostalgie permanente ( les figures tutélaires de Malraux ou de Lang, avec un « C’était mieux avant ». ). Oui tout est fait pour que surtout rien ne change, et que la petite bourgeoisie continue à profiter au mieux de « ses  » musées, théâtres et de leur programmation « sur mesure », pour elle : les subventions, les directives, les orientations politiques et la fameuse « liberté de création » des directeurs culturels choisis et nommés par le pouvoir en place y contribue. Et ce n’est pas fini! Pour vous faire patienter encore quelques décennies, lorsque vous remarquez que l’inégalité de l’accès à la culture est la règle, que le profil du visiteur des musées n’a pas évolué depuis 50 ans (Le visiteur-type est, encore aujourd’hui, beaucoup plus riche, plus éduqué et plus vieux que la moyenne et il n’habite pas les grands ensembles les plus peuplés de nos banlieues), on vous dit deux choses : « Continuons, on va bien y arriver, à cette égalité! »,
Jean Blaise Réenchanteur de villeAllez, un petit « argument « suprême » , pour la route?La Culture est un domaine sacré, on ne touche pas, merci!
Vous ne me croyez pas? J’exagère? Mais non : le 30 avril dernier, la ministre Fleur Pellerin, en visite à Bourges, déclarait  » Enfin, signer un pacte ici, c’est dire à chaque enfant de la ville qu’il a un droit inaliénable à la culture, un droit sacré oserais-je dire, car la culture est le sacré de notre société laïque. »

POUR VOIR LA PRÉSENTATION DE L’ OUVRAGE CHEZ SON ÉDITEUR, l’Aube, collection l’URGENCE DE COMPRENDRE, c’est ICI ! 

Lire aussi le dernier ouvrage sur l’aventure de Nantes, (ci-contre)  par  Philippe Dorsal.

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KEN LE TOURISTE PARFAIT avait appelé son ex, Barbie Chérie, pour une petit voyage dans la Loire, en France, so romantic!  Vous le connaissez : dix jets et quasiment le tour du monde, en une semaine, avec trois réunions d’affaire et neuf chambres de palaces, notre homme était un peu… fatigué. Et Barbie lui avait dit que l’expo de Barbie en costumes historiques était vraiment super, à tomber!

exposition-barbie-ken-chateau-meung-sur-loire-675x300   L’expo c’est en ce moment! Allez vite la visiter!  Voici le lien :

Nos photos : Inaki Azkuna, maire  de Bilbao; René Rizzardo, Rémi Calzada, Frédéric Martel. Les deux photos d’art   ont été prises dans la rue par Philippe Fabry.  Je lui demande vite de me dire qui sont les artistes, mes amis.Et voilà! Merci Philippe d’avoir répondu ! Donc, pour les artistes, voici les informations : « Pour les roses je ne sais pas qui a fait le pochoir. L’autre est une oeuvre collective : Jef Aérosol (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jef_A%C3%A9rosol) et JACE (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jace).