Italie : une révolution culturelle!

Ken et MatteoLA RÉFORME DU MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DU TOURISME
I-UNE VRAIE RÉVOLUTION! comme titre toute la presse italienne. Et  TOUS EN ITALIE! avons nous envie de dire, car cette révolution, dont nous aurions eu grand besoin aussi, est un examen complet de l’ensemble du système de gouvernance de la culture et du tourisme pour reconstruire et redéfinir des stratégies nouvelles.Et  très vite, car les insuffisances en sont, comme chez nous,  bien connues. C’est à partir de l’exercice de réduction les dépenses publiques, qui souligna de nombreuses sources de gaspillage dans le fonctionnement de l’administration publique italienne  (délais de la décision trop longs ; doublons de postes entre l’administration centrale et régionale ; bureaucratie ; conservatismes et pesanteurs  …) que Dario Franceschini, ministre de la Culture et du Tourisme (MiBACT, Ministère des Biens et Activités culturelles et du Tourisme) a décidé de faire cette réforme. Objectif clair : mieux valoriser le patrimoine artistique et culturel.
« Il est temps, dit avec véhémence Dario Franceschini, de travailler sur le patrimoine, l’histoire et l’archéologie et sur les investissements à réaliser pour qu’ils deviennent aussi des outils pour la croissance “.  Les musées et les monuments de l’Etat y sont présentés, par exemple, comme une «mine d’or inexploitée à ce jour ». Ce « Il est temps »renvoie aux années 2007-2013, car la Culture a rejoint le Tourisme en 2006,sous le gouvernement Romano Prodi II ; on a beaucoup parlé,  mais peu de choses ont été réellement accomplies depuis. Le site national de Pompei sert de thermomètre, en Italie, à l’efficacité d’un ministère (Voir VI,ci-dessous) et se trouve en danger s’asphyixie.
II- Les cinq priorités de la réforme du ministre pour arriver à ses fins :
Une pleine collaboration entre la culture et le tourisme 
logoMIBACT• La diminution du temps de la décision
• Une simplification et une plus grande agilité de l’échelon central avec une meilleure organisation de ses échelons régionaux (37 directions sectorielles disparaissent au profit de mutualisations selon les nouvelles politiques) ;
• Une plus grande autonomie des musées ;
• De nouvelles les politiques pour la formation et l’innovation.
le Ministre annonce donc comme prioritaire la pleine intégration des deux domaines stratégiques d’intervention du ministère de la culture et du tourisme. A cet effet, conformément aux dispositions de la récente loi-décret. 83 de 2014 ,les connexions entre les filières seront renforcées: tous les pouvoirs de la Direction générale du tourisme seront mis à jour pour garantir une intégration maximale entre les deux secteurs confiée à un Secrétaire général aux pouvoirs accrus .
III- LE RAPPORT sur lequel s’appuient les réformes :
Le ministre a évoqué pour la première fois sa réforme lors de la présentation du rapport annuel, qui s’appelle en 2014 “Io sono Cultura” ( “Je suis Culture”) publié par la Fondation Symbola et Unioncamere, qui soulignait l’apport des domaines de la culture à l’économie du pays. 85% des touristes étrangers qui viennent en Italie sont attirés par note offre culturelle » en 2013, la valeur ajoutée produite par les entreprises culturelles était près de 75 Md €, soit 5,4% de l’économie nationale. L’emploi, (443 000 ) entreprises culturelles représentent 7,3% et les emplois induits (1,350 000, soit 5,8% de l’emploi total en Italie). Le secteur culturel a « tenu » la barre mieux que les autres secteurs de l’économie italienne. L’export des produits culturels est en hausse (+5,5% en 2013) La culture est donc bien le moteur du développement du secteur tertiaire, à commencer par les transports et le tourisme, dit le rapport, et, en ce sens, culture et tourisme sont indissociablement liés… « Quand j’ai été élu, dit le ministre, j’ai eu l’impression de devoir diriger le plus grand secteur du ministère de l’économie », dit le ministre en souriant. Avant de conclure que « dans un monde globalisé, où chacun doit démonter ses atouts, l’Italie peut s’appuyer sur son patrimoine historique, artistique et culturel, inimitable, et que « le reste du monde nous envie ». Requalifier le parc hôtelier, promouvoir les offres régionales, augmenter les incitations fiscales pour les mécènes étrangers font aussi partie du plan de ces réformes
IV- PENSER LE CHANGEMENT EN MODE INNOVATION
Pour le ministre mais aussi pour Matteo Renzi, des propositions nouvelles mais aussi de nouveaux modes de travail ont été élaborés pour faire apprécier le patrimoine et la culture par des ressources publiques mais aussi privées. Les deux hommes pensent que les secteurs publics et privés doivent travailler ensemble sur le sujet pour mutualiser leurs compétences. Si l’Etat reste garant de la protection, des questions juridiques, le patrimoine appartient à tous et les entreprises peuvent participer. Pas seulement les grands groupes, mais aussi les petites entreprises et entreprises moyennes (mécénat) ou très jeunes comme les start up qui sont encouragées dans le futur programme.

– UN BON EXEMPLE : revoir la place de l’ art actuel, avec un argument de poids : « Il faut reconnaître la légitimité de l’art contemporain et de l’architecture pour, par exemple, revitaliser les périphéries urbaines » . La Direction générale redéfinira les missions de ces deux secteurs pour qu’ils « participent directement à l’élaboration des travaux publics des périphéries des villes, grâce à leurs conseils et orientations et à leurs compétences (Design) ».Et le meilleur exemple est l’apparition d’une volonté d’intégrer le numérique dans toutes les dimensions du projet de réforme.
1402310920101_CatturaV- LE LAB « TOURISME DIGITAL DES BIENS CULTURELS » ,créé en avril dernier pour que soient bien présents, voir surreprésentés, dans la réforme, à la fois les plus jeunes professionnels et l’innovation. Dans le décret « révolutionnaire » de réorganisation des missions, le ministre a décidé de « mettre à jour les compétences de toutes les structures centrales et périphériques du Ministère, afin de stimuler la numérisation, la collecte de l’information et, surtout, la communication transparente de l’action administrative. Le Lab comprend trois thématiques:
1- LE DÉVELOPPEMENT du secteur numérique, qui doit promouvoir concrètement les activités du privé et du public du secteur touristique et culturel, et doit accroître leur compétitivité ( Conseil ; Relations avec les politiques du numérique en Europe ;
2- LA PROMOTION ET LA COMMERCIALISATION des services touristiques et culturels ainsi que des produits typiquement italiens et de l’artisanat;
3- LE GROUPE « INTEROPÉRABILITÉ », qui conduit la recherche sur les standards en la matière et l’intégration des data et des process numériques dans le tourisme (Dirigé par Euro Beinat, professeur de géo informatique à l’Université de Salzburg).
Tous ces groupes fonctionnent sur le mode collaboratif et tout internaute peut souscrire pour travailler dans l’un des trois pôles. Ils ont aussi un blog et de la documentation en open data, à la disposition des professionnels.
– Enfin ces groupes font une veille experte à laquelle l’ensemble des réformes peut puiser . Nous y avons trouvé, par exemple, une présentation du Think Tank de Visit Britain très intéressante, qui a pour objet de conseiller les opérateurs du tourisme et de la culture sur leurs pratiques numériques, dans toutes les phases et composantes de leurs travail, à voir ICI, si vous voulez !
– Voir aussi le décret du 10 avril dernier portant la création de cette partie digitale du travail du Lab , ICI .

1348842873459_image_pompeiVI- SAUVER POMPEI ! est le premier défi du ministre et du Gouvernement de Matteo Renzi. Tous les précédents gouvernements s’y sont essayé, et ont échoué. Pompei, symbole de l’Italie , reçoit 2 millions de visiteurs par an et est le site archéologique le plus visité d’Italie après le Colisée de Rome.
Une urgence: l’Italie, en 2012, après avoir réduit à 0,2% la part de la culture dans la budget de l’Etat, ne pouvait faire face aux nouveaux désordres du site archéologique et avait fait appel à l’Union européenne, qui débloqua rapidement 70 millions d’euros (qui s’ajoutaient aux 30 millions de l’Etat) pour entreprendre une grande campagne de restauration baptisée Grande Progetto Pompei, pour les villas les plus belles et souvent fermées au public pour des raisons de sécurité.Si cette manne n’est pas investie d’ici à la fin 2015, l’argent retournera d’où il vient.
– L’Etat des lieux :  Le chantier est immense, la dégradation du site est très forte, des investissements lourds sont nécessaires pour mettre en sécurité la ville de Pompéi. Seulement un quart de cette somme a été dépensée depuis 2012, un seul des cinq chantiers ouverts à Pompéi est parvenu à son terme, celui de la villa du Cryptoportique. Les quatre autres attendent. « Cette fois, ce n’est pas la faute des intempéries, mais de la lenteur de la bureaucratie et de la justice italienne », disent les techniciens et les politiques.  Par exemple, toute entreprise ayant soumissionné pour un projet de restauration et non retenue peut faire systématiquement appel de la décision devant le tribunal administratif, retardant d’autant le lancement des travaux.
Johannes Hahn, commissaire de l’Union européenne pour la Politique régionale, Dario Franceschini, ministre de la Culture et du Tourisme italien, et Graziano Delrio, secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil des ministres, se sont rencontrés le 17 juillet dernier à Pompéi pour la signature de « l’Action Plan », le plan d’actions de l’Union européenne et du gouvernement italien devant accélérer les travaux qui doivent consolider les structures du site archéologique et dont l’échéance est prévue en décembre 2015.
Un général aux commandes! Pour s’assurer que tout sera fait dans les temps impartis par Bruxelles, Rome a nommé un général des carabiniers, Giovanni Nistri, également chargé du vol des œuvres d’art des collections publiques – pour prendre la tête d’un véritable commando qui dirigera les travaux de sécurisation et de restauration de Pompei qui, en recevant .Un général, car Pompéi est située en Campanie, où la mafia napolitaine est à l’œuvre dans presque tous les échelons politiques et dans l’économie et  les administrations
Le commissaire Hahn insiste sur le respect du calendrier fixé en 2012 et demande un rapport tous les quatre mois sur l’avancement des travaux afin de, dit-il, « créer une pression sociale ». En réponse, Giovanni Nistri, directeur du « Grande Progetto Pompei », prévoit d’ouvrir les chantiers même la nuit et de renforcer les effectifs à tous les niveaux pour respecter le délai imposé par l’Union européenne.

Ministre Culture italienCONCLUSION : UN MINISTRE PROVIDENTIEL
Pour faire cette révolution culturelle et touristique en y associant  le maximum d’acteurs dans tout le pays, il fallait sans doute un expert mais aussi un politique qui ait de l’imagination. Dario Franceschini (notre photo, à gauche) , né à Ferrara en 1958, juriste de formation, homme politique ayant déjà un long passé et écrivain, a ce profil et il est pressé. Nous l’avons suivi à la trace, sur Internet – conférences de presse, interviews politiques, visites de sites…- et ce qui frappe c’est sa détermination, depuis son arrivée au gouvernement en 2014, pour convaincre et faire passer la radicalité de sa réforme avec conviction et pédagogie. Longtemps l’un des principaux opposants de Berlusconi, il veut surtout redonner de l’espoir aux plus jeunes. Par exemple ses arguments comportent souvent le faible pourcentage de jeunes qui participent à telle ou telle action, ou le triste pourcentage de jeunes femmes au pouvoir dans la culture et le tourisme . Enfin il compte, comme Matteo Renzi, sur La Présidence européenne de l’Italie qui aidera. Et surtout sur la lassitude des italiens face à la crise, ajoutant en voix off lors de sa conférence de presse des phrases telles que « Les alibis doivent tomber !», ou « Les syndicats ont « localement » fait connaitre leur opposition, mais l’opinion est, en général, avec nous ! » pour lutter contre les conservatismes qu’il connait très bien. Avec l’aide de tous ses porte-voix, comme Roberto Rampi (Journal Europa) qui résume « Nous ne devons pas avoir peur du secteur privé, car qui investit dans la restauration du Patrimoine fait un geste « public ». Et le rôle du secteur public est bien de transformer ces ressources en « nouvelles ressources ». Pour résumer, en “italien facile” :  «Ogni crisi rappresenta un’opportunità di ripensare organizzazione, motivazioni e obiettivi. I vantaggi saranno significativi sia per i cittadini che per lo sviluppo del territorio »dit le Ministre. Pour ce « ripensare », la Renaissance est donc sa métaphore préférée : bien regarder les « classiques » et les réinventer, les adapter à aujourd’hui, dit aussi régulièrement le ministre.  Nous leur souhaitons de réussir !

Nanni Moretti

Ministre Culture italienBlagounette ! Il peut compter aussi sur sa ressemblance incroyable avec Nanni Morettti, pour les fans de cinéma…(Photo de gauche :  Nanni Moretti, et à droite: Dario Franceschini).

Réforme des Offices, "Le Louvre " italien de Florence

Réforme des Offices, “Le Louvre ” italien de Florence

POUR EN SAVOIR PLUS

LA RÉFORME EN DÉTAIL / VERS UNE NOUVELLE MIBACT, ICI
Le projet des Offices de Florence : ICI /
1) La presse italienne
La révolution culturelle de Dario Franceschini (Europa, 17 juillet 2014), article suivi de ”Même le Ministère change, voici la réforme!’.
Le nouveau ministère : agile, efficace et moderne

Pourquoi la culture est-elle le moteur du développement »
– Patrimoine culturel, Franceschini « Visons notre patrimoine, que le monde nous envie », Europa, 16 juin 2014
– Patrimoine culturel: Franceschini réactive les comités techniques et scientifiques
La Fabrique de biens culturels (Europa, 8.04.2014)
État de la dépense publique en Italie en comparaison avec d’autres pays et économies possibles,
POMPEI « La CGIL à Franceschini « Nous ne sommes pas irresponsables » (24 juin 2014)
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Si vous parlez italien, voir la conférence de presse de Dario Franceschini ici et ici.

2) EN FRANCE , LE JOURNAL DES ARTS a le premier mentionné cette révolution culturelle

3) Outils numériques : présentation d’une production du ministère MIBACT : un guide interactif des principales richesses d’Italie :

P1090494KEN LE TOURISTE PARFAIT regardait Capri depuis la magnifique terrasse de son Hôtel Sirenuse, à Positano, dont les orangers avaient encore quelques fleurs. Etonnant en été mais rien, sur la côte amalfitaine, ne résistait au micro-climat local. Il avait rendez-vous, entre deux voyages d’Affaires, avec Dario et Matteo pour visiter le chantier de Pompei, mais devait prendre son ex, Barbie Chérie à l’aéroport Napoli – Capodichino. En arrivant à Pompei, Barbie sauta de joie en criant à Ken « Génial ! Mais c’est quand le nouveau tremblement, dans 5 minutes ??? Sa copine Barbara lui avait dit, à Los Angeles, que « Pompei, c’était mieux que Dysneyland ! » ,alors Barbie croyait être dans un Parc à Thème….

 

Fréquentation des sites culturels à Paris

KEN ET SES AMIS ARTY _ FASHION WEEK PARIS 2013A force de dire que « Paris est une exception », pour le tourisme culturel, on aurait presque tendance à ne jamais en parler :-). Pourtant la capitale est non seulement l’une des villes les plus culturelles du monde, mais ses équipes du Tourisme, très expertes, prennent un grand soin de l’offre, de ses visiteurs et aident tous les sites culturels qui en ont envie à progresser. Bref, je rêve souvent que toutes les villes comprennent les enjeux de la culture comme le fait Paris! Les chiffres de l’enquête annuelle de l’office de tourisme et des congrès de Paris (OTCP) viennent de paraître pour le bilan de l’année 2013  et cette enquête est réellement précieuse car elle permet de réfléchir à de nouvelles stratégies et au rôle de la culture dans la ville. Voici, en dix points, l’essentiel de cette étude très riche!
I- LES CHIFFRES SONT « GLOBALEMENT » BONS POUR LA FRÉQUENTATION CULTURELLE !
1) Selon l’enquête, les sites culturels sont la première motivation des activités des touristes (cf. en II, ci-dessous) et, avec 73,1 millions de visiteurs, ils ont connu une hausse de fréquentation de plus de 2% en 2013 par rapport à l’année précédente. Faut-il mettre ces 2% en regard de la hausse, en 2013, de 8,2% des arrivées hôtelières? Sans doute, d’après le tableau de l’OTCN. L’étude permet en tous cas de poser les bonnes questions, sur la saisonnalité de la fréquentation des musées et des monuments, ou sur la hausse de la fréquentation des sites par les touristes des nouveaux pays émetteurs, comme les clientèles chinoises, qui ont progressé de pus de 20% en 2013 à Paris.
2) «GLOBALEMENT », mais la situation est contrastée : 
Si la fréquentation touristique a augmenté a Paris en 2013 , avec 29,3 millions de touristes à Paris intra-muros, dont 12,1 millions d’étrangers (41 %) qui ont compensé une baisse du tourisme des français;
Si  quinze sites parisiens enregistrent plus de un million d’entrées, dont, pour la première fois, Sainte-Chapelle (+5,8% de visiteurs) » ;
Quelques menaces demeurent : d’une part, la place de Paris a de plus en plus de concurrents internationaux, et perd chaque année quelques places, comme le montre l’étude de l’OTCN. D’autre part la clientèle vieillit, surtout celle des européens et il va falloir que des visiteurs plus jeunes, d’autres pays et continenents,   prennent le relais. Enfin les « meilleurs » musées ou les monuments ont vu leur fréquentation baisser.

1 Top 10 de la fréquentation
orsay_facade_600_3903) BEAUCOUP DE MUSÉES EN BAISSE de fréquentation … Si l’on se réfère au très sérieux Palmarès des Musées du Journal des Arts 2013 , on y lit que nombre de musées, dont les trois premier au top de son Palmarès , connaissent une baisse de fréquentation plutôt inquiétante, puisque le nombre de touristes augmente chaque année dans le monde. Par exemple les entrées payantes diminuent au Louvre (-4,8%), au musée du Quai Branly( -11,4%) et au musée d’Orsay( -7,7%), au musée national du Moyen-Age -Cluny (-6,5%) . Même le musée Rodin, avec 66% de visiteurs étrangers, connait une baisse de ses visiteurs payants (-0,4%) et certains musées de la Ville de Paris, comme Carnavalet, plongent ( -90%). Cette baisse est également sensible en province (-34,7% pour les Beaux- Arts de Nantes, -22% pour celui de Rennes, -17,7% pour celui de Strasbourg, -55,2% pour le musée des Augustins de Toulouse ; et baise aussi des trois premiers musées des villes moyennes ( La Piscine de Roubaix (-2%) ; le musée d’art moderne de Lille métropole( -29,4%) et le musée de Grenoble (-4,5%). ), pour ne prendre que des musées que l’on sait être, pourtant, « en ordre de marche ».
4)UNE BAISSE RATTRAPÉE PAR LES EXPOSITIONS TEMPORAIRES ! La hausse de la fréquentation globale des musées à Paris est surtout due aux expositions temporaires ont du succès. Plus de 500 000 visiteurs au Centre Pompidou pour l’expo Roy Lichtenstein ou au musée du Quai Branly pour Photoquai 4 ;le Grand Palais a accueilli plus de 450.000 visiteurs pour découvrir l’expo Georges Braque et celle de Chagall, entre guerre et paix au musée du Luxembourg. L’artiste américain Keith Haring, exposé simultanément au musée d’Art moderne de la Ville de Paris et au CentQuatre, a attiré 385.000 visiteurs du 19 avril au 18 août.Au Grand Palais Félix Vallotton. Le feu sous la glace a attiré 307 793 et l’excelente « Dynamo » 303 040 visiteurs, tandis que Ron Mueck à la Fondation Cartier en recevait 303 030.
Au Musée Guimet grand succès d’Angkor, naissance d’un mythe (du 16/10/2013 au 27/01/2014 avec 105 583 visiteurs) Le musée Galliera a réouvert en septembre 2013 et son
exposition Paris Haute Couture gratuite et présentée à l’Hôtel de Ville de Paris a attiré 200 554 visiteurs.
Le rôle des nouvelles offres et des expositions-phares est donc majeur pour expliquer la hausse globale des visiteurs. (Voir le tableau en annexe )
Mais on pourrait aussi ajouter tous les événements (plus de 300 par jour, nous a dit une responsable de  l’OTCP aujourd’hui !) qui, de la musique au théâtre et de la danse, des « Nuits Blanches » aux  très proches Magasins Généraux de Pantin, pour leur exposition “culte” de  Graffiti  Art. Tous les événements de qualité, en fait,   attirent, quel que soient  les sites où ils ont lieu, un public très nombreux et également “de qualité” ( Attentif, très motivé, fidèle et.. dont la majorité fait partie des CSP++ qui caractérisent les visiteurs de la culture. (Voir les schémas “revenus moyens” des touristes culturels en annexe, ainsi que  le “profil des amateurs d’expositions temporaires”- Enquête CREDOC).
II- LA CULTURE, PREMIÈRE MOTIVATION DES VISITEURS DE PARIS !

La Culture comme atout

arc_600_390III- LA SATISFACTION DES VISITEURS
Enfin, au niveau de la qualité, les chiffres de 2012 devaient aussi être confirmés : avec 96,1 % de visiteurs satisfaits et seulement 3,9 % de visiteurs non satisfaits de leurs sorties et activités culturelles ( Enquêtes 2012 de satisfaction ; OTCP Pour plus d’informations voir l'”enquête « Satisfaction des touristes à Paris “ sur le site internet de l’OTCP.
. Cette enquête souligne que les « sorties et l’offre culturelle » sont  le premier motif de satisfaction pour toutes les nationalités interrogées lors de leur séjour à Paris. Le taux de satisfaction est élevé pour toutes les nationalités interrogées allant de 89,9 % pour les Japonais à 100,0 % pour les Canadiens.Pour les touristes  français, on sait aussi  qu’un  tiers des visites culturelles  ont  à  Paris (27%) alors que  la capitale ne rassemble que 3% de la population hexagonale (Enquête du CREDOC). C’est dire l’attractivité de son patrimoine culturel, très largement concentré en Ile-de-France! Les estimations régulières montrent que 30 musées parisiens concentrent 60% de la fréquentation globale des musées en France, tandis que les quelques 2000 musées des autres régions n’ont que 40 % de la fréquentation globale des musées en France. (Voir le schéma en annexe, Paris/Province ).

– Les éléments qui recueillent le plus d’avis de  satisfaction sont :
• « la diversité de l’offre culturelle » (95,7 % pour les étrangers, 96,9 % pour les Français) ;
• « les musées » (97,5 % pour les étrangers, 96,9 % pour les Français) ;
• « les monuments » (95,7 % pour les étrangers, 94,9 % pour les Français).
Deux points devraient par contre  être  améliorés et la   satisfaction est donc moindre à leur égard :
• « les horaires d’ouverture » (80,3 % pour les étrangers, 81,7 % pour les Français)
• « le rapport qualité/prix » (73,8 % pour les étrangers et 52,2 % pour les Français).
IV- QUELLES CLIENTÈLES TOURISTIQUES pour les sites culturels ?

Fréquentation nationale et étrangère La Tour Eiffel, celle de Montparnasse et la Sainte Chapelle ont  une large majorité de visiteurs étrangers en 2013 (87,5 % pour la tour Eiffel ; 78,0 % pour Montparnasse et 80,0 % pour la Sainte Chapelle). Les sites de moindre affluence (moins de 500 000 visiteurs/an) comptent en revanche une majorité de visiteurs nationaux.
– Quatorze sites informent de l’évolution des volumes et de la proportion des visiteurs nationaux/internationaux entre 2012 et 2013. Il est intéressant, dit l’étude de l’OTCP,  de remarquer la corrélation entre ces évolutions du tourisme culturel et celles des arrivées hôtelières entre ces deux années. Deux remarques à ce sujet, dit encore  l’ OTCN  : d’abord une baisse du volume des visiteurs français de 88 000 entrées entre 2012 et 2013. La proportion des visiteurs français est passée de 30,4 % en 2012 à 29,6 % en 2013 soit une baisse de -0,8 point. En écho à cette baisse les arrivées françaises diminuaient de -5,4 % dans les hôtels parisiens .Ensuite une hausse du volume des visiteurs étrangers de 459 000 entrées sur ces 14 sites (+0,8 point en proportion). Parallèlement les arrivées hôtelières de la clientèle étrangère à Paris ont  augmenté de +4,1 % entre 2012 et 2013.

louvre_nuit_600_390V- VISITE EN GROUPE OU INDIVIDUELLE ?
Les sites culturels du panel sont très majoritairement visités par une clientèle individuelle à 63,9 % en 2013. La proportion de clientèle en groupe pour les sites interrogés atteint 36,1 %. A l’exception de la Tour Eiffel (85,0 % de clientèle groupe en 2013) et de la tour Montparnasse (55,0 %), la totalité des sites ayant répondu à ce questionnaire accueille davantage de clientèle individuelle (63,9 %) que de clientèle en groupe (36,1 %).
VI- LA SAISONNALITÉ DES VISITES (VOIR LE TABLEAU SUR L’ETUDE de l’OTCN) 
1- Les musées : on constate deux pics de fréquentation . Le premier entre avril et juin avec une fréquentation cumulée supérieure à 5,8 millions de visiteurs au cours de ces trois mois. Ce pic représente par ailleurs 29,5 % de la fréquentation annuelle des musées du panel et concorde avec une période traditionnelle d’inauguration des expositions temporaires de printemps. Le deuxième pic est observé au mois d’octobre (1,8 million de visiteurs), au moment où plusieurs musées inaugurent traditionnellement leurs expositions automnales.
2- Les monuments : la saisonnalité des monuments diffère sensiblement de celle des musées. Les expositions temporaires des musées permettent en effet de « lisser » la fréquentation mensuelle de ces établissements à l’année. Ce n’est pas le cas pour les monuments. Aussi la saisonnalité des visites des monuments est davantage corrélée à celle de la clientèle de loisirs. Les principaux pics de fréquentation sont atteints en mai, en juillet et en août 2013. Ces trois mois représentent près du tiers de la fréquentation annuelle (32,6 %) des monuments du panel. (Voir le tableau sur l’étude)
VII- LA TARIFICATION
– Evolution des entrées plein tarif des sites culturels parisiens (2009-2013):

Tarification

En comparant l’évolution des prix d’entrée (plein tarif) des collections permanentes de 18 sites culturels entre 2009 et 2013, on constate que ce prix d’entrée a augmenté de +19,5 % en passant de 7,4 € en 2009 à 8,8 € en 2013. L’inflation au cours de cette période était de +6,6 %35. Seuls trois sites du panel n’ont pas fait évoluer leur plein tarif. Tous les autres ont augmenté. Retenons toutefois que ce panel ne peut 1) représenter avec exactitude l’ensemble des sites culturels de la capitale et 2) englober la complète diversité des segmentations tarifaires proposées par chaque site.
Pour notre part, nous regrettons la nouvelle tendance des « billets uniques pour l’ expo permanente et temporaire », qui font tous grimper les tarifs ! Qui va voir « les deux » ? Personne…. Le Centre Pompidou a ainsi augmenté ses tarifs de 30% ( de 10 à 13 euros) ; le musée d’Orsay de 60% entre 2006 et 2012 et il ne propose qu’un billet jumelé à 11 euros ;  le musée Rodin est passé de 6 euros à 9 euros pour un billet global. Le Louvre, qui gère de plus en plus mal, cette année, ses files d’attentes, propose un coupe-fil à…15 euros !Regrettable aussi,la fin de la gratuité du Louvre et de Versailles  chaque 1er dimanche du mois. Entre avril et septembre, cette gratuité  disparaît pour ne reprendre  qu’en  basse saison touristique.Cette mesure stigmatise et ostracise les “touristes-vaches-à-lait”, tout comme les augmentations de taxes des hébergements prévues – annulées la semaine dernière- au début juillet. On peut toujours augmenter les tarifs, bien sûr, ils ne sont pas si chers, à Paris, pour des visiteurs des pays lointains qui dépensent des sommes beaucoup plus conséquentes pour leur voyage en avion ou leur hébergement. Augmenter, sauf , à mon avis, si, comme c’est le cas, les autres pays ne ciblent pas  les “touristes étrangers” en augmentant les tarifs!  Si on augmente tout pour les touristes (entrées des musées,des  hôtels, prix des plats dans les  restaurants…), devinez où ils iront? Londres est à deux pas, et aussi riche, culturellement, que Paris, pour une semaine de séjour. Leur choix sera vite fait, non? Londres est déjà passée “première destination touristique” , devant Paris, en 2013, comme nous l’avons analysé dans un billet de ce blog. Le réflexe de “faire payer les étrangers” est donc moralement suspect, quasi “raciste”, et démago (“On fait payer les riches, chouette!”) mais surtout ce réflexe est  dangereux, car la concurrence veille!

170-22VIII- OUVERTURES PROCHAINES ! Pour doper le tourisme culturel l’année prochaine, quoi de mieux que  la  perspective de nouveaux sites à visiter ?

– Culture : les nouvelles offres en 2014-2015 à Paris  :  plusieurs grandes ouvertures ou réouvertures sont prévues, dès cet automne : la fondation Louis Vuitton pour l’art-contemporain dans un bâtiment Franck Gehry (Bois de Boulogne) et la réouverture du Musée Picasso, après une rénovation complète.
Autres réouvertures prévues : le Musée national Gustave Moreau (Janvier 2014) et l’ouverture de nouveaux lieux de visite pour le public (fin 2014). La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé– pour le cinéma, construit par l’italien Renzo Piano au 73 avenue des Gobelins derrière un bâtiment dont   une façade fut  sculptée par Rodin (Janvier 2014) ; la rénovation du Musée de Montmartre avec, pour la première fois, le studio Suzanne Valadon ouvert au public (2014).La Galerie de Minéralogie du au Musée National d’Histoire Naturelle (Octobre 2014). La Monnaie de Paris, après rénovation par Philippe Prost,  avec l’ouverture de boutiques et  d’un jardin zen de 500 m² de jardin , d’un café et d’un restaurant gastronomique par Guy Savoy (automne 2014). A Versailles : ouverture après rénovation par l’architecte français Dominique Perrault du pavillon Dufour et l’ancienne aile du Château de Versailles avec de nouveaux espaces d’accueil du public et la création d’un auditorium de 200 places et un restaurant gastronomique (automne 2014) – – Ouvertures 2015-17 : rénovation complète sans fermeture du musée Albert-Kahn à Boulogne, ainsi que le jardin: la création par l’architecte japonais Kengo Kuma d’un nouveau bâtiment avec une superficie de 2300 m², un musée de gravures et un auditorium de 120 places, ainsi que l’ouverture d’un salon de thé japonais et un restaurant (Janvier 2015-2017). Création de la salle de concert Philharmonie de Paris de Jean Nouvel dans le parc de La Villette, avec une un toit panoramique et un restaurant (début 2015). Notons enfin que Le Louvre devrait réorganiser sa zone d’accueil sous la pyramide et lancer une réservation en ligne. (Très bonne nouvelle, car la semaine dernière il y avait trois heures d’attente…). Enfin nous avons aussi vu annoncée une exposition qui s’annonce très importante “Marcel Duchamp”,  au Centre Pompidou.

IX- LE TOP 21 DES SITES LES PLUS VISITÉS à Paris, soit le classement de 18  sites « culturels »+ un site cultuel de pèlerinage (Notre-Dame de la Chapelle miraculeuse, 140 rue du Bac ; 2.000.000 visiteurs) +  une « vue panoramique (14,50€ pour voir Paris depuis la Tour Montparnasse au 59éme étage):

Top 21 de la fréquentation

X- ANNEXES

PLAN DE DE L’ENQUÊTE SUR LE TOURISME CULTUREL A PARIS EN 2013 (OTCP, Office du Tourisme et des Congrès de Paris).Etude réalisée à partir de la fréquentation de 53 sites et de 89 expositions. 

1. FRÉQUENTATION DES SITES CULTURELS PARISIENS EN 2013
1.1 Fréquentation globale des sites
1.2 Les musées parisiens dans le classement mondial des musées 2013
1.3 Zoom sur les musées de la Ville de Paris …
1.4 Evolution de la fréquentation sur le long terme (2003-2013)
2. LES EXPOSITIONS TEMPORAIRES
2.1 Fréquentation des expositions temporaires en 2013
2.2 Durée des expositions temporaires en 2013
2.3 Les meilleures fréquentations journalières
3. QUELLE CLIENTÈLE TOURISTIQUE POUR LES SITES CULTURELS ?
3.1 La fréquentation par nationalité
3.1.1 Fréquentation nationale et internationale
3.1.2 Zoom sur la fréquentation internationale
3.1.3 Zoom sur la fréquentation nationale
3.2 Clientèle individuelle et groupes touristiques
3.3 La saisonnalité
3.3.1 Les musées parisiens
3.3.2 Les monuments parisiens
ANNEXES de l’enquête : 
1 Liste des expositions temporaires recensées en 2013
2 Fréquentation mondiale des expositions en 2013
2 Liste des 145 musées parisiens répertoriés par l’OTCP

3 Liste des sites qui ont participé à l’enquête culturelle 2013
Synthèse
– VOIR, à nouveau,  L’ ENQUÊTE, ICI!

– FRÉQUENTATION DES MUSÉES : PARIS/PROVINCE

 

Paris Province

– LES PUBLICS DES MUSÉES SONT PLUS RICHES ET PLUS DIPLÔMÉS QUE LA MOYENNE DE LA POPULATION FRANÇAISE

Revenus et CSP des visiteurs des muséesPROFIL DES AMATEURS D ‘EXPOSITIONS TEMPORAIRES 

les visiteurs profil expos temporaires

– RELATION ENTRE LES ARRIVÉES HÔTELIÈRES ET LA FRÉQUENTATION DES SITES CULTURELS 
– Les sites culturels parisiens du panel enregistrent une très nette augmentation de leur fréquentation avec une hausse de 39,0 % du nombre de visiteurs entre 2003 (21,1 millions
de visiteurs au cumul des 15 sites) et 2013 (29,4 millions). Bien que la fréquentation des sites culturels ne soit pas uniquement liée à celle des arrivées touristiques on distingue toutefois cette corrélation sur le long terme : entre 2003 et 2013 les arrivées hôtelières ont progressé de +12,0 % malgré une baisse entre 2008 et 2009 (-4,2 %) d’une part ; et une stagnation entre 2012 et 2013 d’autre part (-0,1 %). En 2009 et 2013, la fréquentation des sites culturels, sur le panel utilisés, a également reculé respectivement de -1,5 % en 2009 et de -0,3 % en 2013.
Couverture4) L’OFFICE DE TOURISME A PARIS EN CHIFFRES :
– 6 bureaux d’accueil pérennes
– 24 agents d’accueil au service des visiteurs 7 jours / 7
– 270 agents saisonniers en période estivale avec le partenariat de la RATP
– 2 127 adhérents professionnels
– 13 000 événements, 7 500 lieux de spectacles et 2 300 hôtels présentés sur parisinfo.com
– 765 000 visiteurs accueillis en 2010
– 1,4 millions Plan-Guide de Paris diffusés
– 6,5 millions de visiteurs par an sur parisinfo.com
Un très grand merci à l’Office de Tourisme pour ce beau travail et pour son accueil parfait lors de ma demande de photos et de renseignements sur l’Evénementiel !
Un dernier coup de coeur, pour terminer : nous vous conseillons le guide de l’OTCP : « Paris, Art contemporain », très bonne visite des sites “arty”  de la capitale.

PHOTOS : OTCP, Photos : © Paris Tourist Office et © Paris Tourist Office – Photographe : Marc Bertrand pour Paris-Plage.

LES MUSÉES DE PARIS ET CEUX DU MONDE…

Palmares Global musées du monde

A BIENTÔT LES AMIS, car, pendant les vacances, le blog continue!

KEN ET SES COPINES ARTYKEN LE TOURISTE PARFAIT  devait rejoindre son ami David Cameron à Londres pour faire la connaissance de sa nouvelle équipe, et surtout lui changer les idées…Une idée estivale de Barack, qui avait, avec sa gentillesse habituelle, conseillé à  Ken de “ramener David” à New York pour qu’ils fassent tous les trois un joyeux projet ensemble. C’est vrai que David faisait grise mine, tout énervé par J.C Junker et boudant à qui mieux- mieux la moindre réunion de l’Europe. Bref, Ken prit grand soin de voyager en Classe Affaires, de réserver un palace à Londres et d’appeler Barbie, son ex,  pour dépenser un peu son immense fortune en laissant des petites retombées bien rondelettes en territoire anglais.”Que veux-tu que je te rapporte de London, my Dear?“, demanda Ken en prenant son drink face à la Tamise. “Une surprise! ” répondit Barbie Chérie avant d’ajouter “Et pour votre  joyeux  projet commun New-York / London, on a eu une idée ce matin, avec Barack! On a pensé à un jumelage de tous nos musées! Tu imagines, Ken, Londres, première ville touristique d’Europe et NYC première ville d’Amérique, ce serait super!” 

PHOTOS DE KEN LE TOURISTE PARFAIT à Paris, Capitale de la Mode! En bas, Ken et ses copines Arty, toutes avec des robes inspirées de Gauguin, Braque Picasso Fernand Léger Mondrian ou les graffeurs Mesa et El Mac. Des « tableaux vivants, en quelque sorte !
En haut : Ken et ses amis également “Arty” et “anti-logo” ; street art, performers, Ecole russe de Malevitch, couleurs « Vallauris années 50 »ou David Hockney…Allez les garçons, soyez fous cet automne !Epatez-nous!

 

Métiers/Formations/Emplois du tourisme culturel

P1090394Et si nous parlions Métiers, Formation et Emploi,  aujourd’hui? Enfin surtout de la Formation, car les métiers du Tourisme Culturel sont si nombreux, les compétences si variées que cela n’aurait aucun sens de tout présenter « pour information ». Ce qui nous intéresse ce sont les mutations actuelles des compétences et des métiers, (CF. en III, Les nouveaux métiers), avec le numérique mais pas seulement. L’ouverture au monde, qui est devenu un vaste marché de l’emploi, nous oblige à nous poser la question : quel pays gagnera a bataille de l’emploi ? Celui qui peut former ses citoyens mais aussi ceux des autres habitants du monde ? Celui qui forme tout au long de la vie ou celui qui se concentre sur la formation initiale? !
On me demande régulièrement des prestations de Formation au « Tourisme Culturel », auxquelles je réponds volontiers,  mais j’avoue que je suis parfois surprise par l’absence de formation de certains professionnels  sur les mutations actuelles. Même déception lorsque je dois « remettre à niveau » des diplômés, par exemple ceux de la Sorbonne. Leur références sur le tourisme culturel datent souvent des années 85-90,quand il suffisait qu’un monument ou tout site culturel soit bien “valorisé” pour leur assurer une bonne  fréquentation.L’allergie de nombreux professionnels de la Culture   à la « commercialisation de produits » ou au « marketing » est réelle. Bref, pour les travaux pratiques de tourisme culturel,il semble que le meilleur  exercice  soit  d’imaginer puis de tracer un parcours “culturel” sur un territoire, qui deviendrait quasi “automatiquement” un parcours touristique. L’exemple vient de haut, comme ces Routes de l’Europe,qui, après 14 symposium, 122 colloques et 34 missions sur place, oublient la plupart du temps de satisfaire les incontournables du voyage : se loger, boire un coca-cola au pied des ruines ou dormir décemment, au plus près de l’itinéraire ; connaître tous les moyens de transport ou ne “pas se perdre” devraient faire l’objet d’un réel travail, tout comme la “commercialisation” de ce nouvel itinéraire.
Alors, pour trouver une formation “actualisée”, qui corresponde à l’état des connaissances,  des comportements des visiteurs et du marché, voici, selon moi, les pistes à suivre !
Solaris ChroniclesI-LA NOUVELLE FORMATION AU E-TOURISME
– Tourisme et Culture et leur “mue” en e-tourisme et e-culture: voilà les premières solutions pour “acutaliser” le tourisme culturel. Les connaissances du Numérique sont réellement indispensables à chacun des métiers pour satisfaire des e-visiteurs, presque tous mobiles et interconnectés en permanence et dont les big data, par ailleurs,  favoriseront le séjour. N’oublions pas, aussi, que les usages du numérique ont créé « ex-nihilo » un nouveau groupe de visiteurs, composé de milliards d’individus, qui viendront butiner et comparer vos infos en ligne, jouer en ligne, mais aussi apprendre grâce vous et aux données en ligne que vous voudrez bien leur proposer! Sans  venir sur place, mais en fréquentant cet” autre chez vous” que sont votre site Internet, vos adresses sur des sites comparatifs ou des réseaux sociaux et toutes les  productions en ligne qui vous concernent.
La bonne nouvelle, c’est que le Numérique commence à faire partie des formations touristiques et Mathieu Bruc vient de faire l‘éloge, sur son blog, de la toute dernière des formations au e-tourisme. Mathieu, qui rappelle que la révolution numérique entraîne inexorablement de nouveaux métiers, de nouveaux outils, l’apparition de nouveaux acteurs et une nouvelle réflexion sur les stratégies des entreprises , présente donc le nouveau Master e-tourisme de l’Université d’Angers, où il reste encore quelques places pour la rentrée prochaine. Ce Master est donc parfaitement « adapté à l’évolution numérique des activités touristiques. « Les débouchés visent “des fonctions d’exploitation ou opérationnelles avec une compétence numérique, dans des organisations publiques et privées, en France comme à l’étranger », poursuit Mathieu, qui présente quelques intervenants, tous des professionnels reconnus du secteur:
– Le dandy connecté Matthieu Dixte sur l’animation des réseaux sociaux ;
– Le mélomane averti François Houste sur les techniques de visibilité et trafic ;
– L’hôtelier repenti Thomas Yung sur l’é-réputation et la création de site web ;
Et la responsable du Master, Marie-Jeanne Trousset sur les stratégies marketing.
– Mathieu Bruc rejoint aussi l’équipe pédagogique sur les technologies mobiles du tourisme (m-tourisme), dont il est l’un des brillants spécialistes ( Co-auteur, avec Sébastien Gonzalez, de “M-tourisme et géolocalisation au service du développement touristique”).
Une formation de rêve, donc, que nous vous recommandons tout particulièrement car l’institution, les enseignants et formateurs sont tous excellents !  Et un grand merci à Mathieu pour cette recommandation!
II- ÊTES-VOUS TOURISME OU CULTURE ?
Maintenant que vous êtes tous “numériques”, car le Numérique est réellement indispensable aux deux secteurs, la question se pose de savoir, si vous êtes pro de la culture ou un pro du Tourisme, et de quelle formation complémentaire vous avez besoin.
Voici un petit tableau où j’ai écrit pour vous un remède à vos maux, disons une potion magique qui vous évitera de chercher des formations complexes qui, la plupart du temps, n’existent pas!Toursme et Culture

Commentaire du tableau : les formations complémentaires sont ici citées « a minima », mais je pars du principe que l’on a toute la vie devant soi pour se former, et je n’ai donc mis que les « incontournables ». Vous avez d’autres idées? N’hésitez pas à laisser un commentaire, mes amis! 
Bx artsNOUVEAUX MÉTIERS, NOUVEAUX ORGANIGRAMMES !
Si le numérique, les nouveaux comportements des visiteurs et les 2 milliards de touristes de l’horizon 2030 changent considérablement les contenus et les savoir-faire des métiers actuels, de nouveaux métiers sont également nécessaires à très court terme. Par exemple, que serait la médiation culturelle, aujourd’hui, si elle ne tenait pas compte des usages des réseaux sociaux ? La médiation commence donc avec le dialogue avec les futurs visiteurs potentiels «bien avant l’exposition », et peut avoir lieu hors de l’exposition et du monument, et non plus seulement « pendant la visite ».

Les métiers se déclinent aussi, et de plus en plus rapidement, en spécialités : un « marketing » généraliste ne suffit plus : les marketings de destinations précises (« marketing vers les clientèles chinoises ») ou de certaines classes d’âge (Familles ; Seniors, enfants, adolescents…) pour correspondre à la « personnalisation de l’offre » qui ne peux plus être cette « offre pour tout le monde »à laquelle nous nous étions habitués, avec ses quelques contre-propositions de tourisme alternatif.
– Les nouveaux métiers en gestation : on sait qu’il y a déjà une pénurie de « data-scientists », ces spécialistes des données, qui savent les récupérer/classer/organiser/activer . Donc l’organisation même des secteurs va changer : des questions essentielles comme la sécurité, les flux, les circulations seront réglées en continu par des données qui bénéficieront aux deux secteurs et à d’autres, mais qui nécessiteront de revoir l’organigramme actuel où l’on insèrera des référents pour l’utilisation des données…Il faudrait sans doute une veille pour recenser ces nouveaux métiers, car pour l’instant il n’y a que peu de communication sur ce sujet que je troue essentiel et porteur d’autres questions à résoudre en vitesse : moins de verticalité dans les organigrammes, plus d’intelligence collaborative, où tout le monde met sa petite pierre à l’édifice. Anticiper les formations serait donc, à mon avis, utile pour ne pas se trouver en situation de “pénurie”  alors que d’autres ne le seront pas.
Qui aura le pouvoir ? Avec quel modes de gouvernance ? Par exemple : Qui élabore la stratégie numérique, culturelle et touristique? Les directeurs ? Ou des profil d’« experts du numérique » déjà bien rôdés aux métiers du tourisme et/ou à ceux de la culture ? Attendons-nous, pour ces questions, à de vraies résistances des deirections et élus des deux derniers domaines  pour « garder la main ». Par exemple : les éco-musées, dont le seul objectif, dans les années 70-90, f était d’insérer la population dans la gestion courante et les projets, ont-ils su profiter des nouveaux usages numériques ? Sont-ils en train de co-créer et de co-gérer des programmes avec les habitants ? Pas vraiment, depuis dis ans. La médiation ou les guides, de la même façon,  se sont-ils emparés des stratégies numériques pour renouveler leurs propositions ? Pas vraiment non plus, car elles sont souvent présentées comme « complémentaires », et donc pas « au cœur » de la gouvernance des sites ou de la visite.On “ajoute” des applications plutôt que se donner comme objectif les pratiques collaboratives ou le partage avec les visiteurs et entre les visiteurs.
– La vraie nouveauté  passera sans doute par les territoires, comme le montre la création des « Animateurs numériques du Territoire », qui doivent former et fédérer les énergies.Ou encore les vastes stratégies “Bilbao, Londres, Hambourg, Brooklyn ou  Lyon…) des Creative cities ou des régions créatives. (Voir les toutes  études du Forum d’Avignon, en ligne depuis 2007, sur ces Creative Cities!). On comprend, dans cette trentaine d’étude du Forum, comment  LE monument, LE musée ou LE Festival ne peuvent plus être, aujourd’hui,   des objets uniques et relativement autonomes,  mais qu’ils sont en étroite relation et en réseau avec tout ce qui évolue sur leur territoire.
– La pire faiblesse, enfin, serait de penser que la transformation des métiers viendra « peu à peu » et que l’on a tout notre temps. Pourquoi ? Parce que d’autres pays nous voleront des emplois, ayant anticipé des formations qui correspondent aux nouvelles organisations et aux nouveaux souhaits des touristes culturels, par exemple. Mieux satisfaits « ailleurs », ces touristes (50% au minimum des visiteurs de la Culture)  iront visiter ces « ailleurs !

Si ces questions vous intéressent – conséquences, sur les métiers, et donc sur la formation et l’emploi, des mutations dans le numérique, le tourisme et la culture –  merci, par avance,  de nous laisser des avis, suggestions,des  pistes pour avancer! Ces sujets sont peu travaillés, et  les “commentaires” du blog sont à votre disposition!  

P1090391KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken avait des chantiers beaucoup plus simples que de s’interroger sur l’avenir du monde. Son job était tout tracé dès qu’il avait le pied levé : faire des Affaires pour gagner plein de sous, voyager et habiter un maximum de palaces dans son année 2014, ou encore dévaliser les magasins de Luxe, avec deux objectifs : gâter son ex, Barbie Chérie, et laisser derrière lui ces magnifiques « retombées économiques » qu’adoraient les ministres du monde entier. Tou- lou- lou! glouglouta son portable « Oui Barbie, ! J’ai inscrit le Petit en France, pour octobre, dans une petite école géniale, à Paris, l’EAC ! Pour devenir Courtier sur le Marché de l’Art ! Ca te plait, non ? » . « Oh, mais noooon, Ken, le Petit doit devenir un Touriste Parfait, plus tard, comme son papa ! », gémit Barbie au téléphone. Et voilà, pensa-t-il, une pesanteur inattendue, « Tel père, tel fils ! », avec un soupçon de piston familial. Zut !

NOS PHOTOS : cet été nous vous présenterons 25  “bonnes expositions” de l’été! Avec trois critères, que ce soit de minuscules expos ou de très grandes manifestations : 1- De très bons sujets, par exemple des thèmes peu ou pas exploités depuis des années; 2-  Ensuite une scénographie digne de ce nom, et pour les expos d’art un grand talent de celle ou celui qui a réalisé l’accrochage des oeuvres et objets.3-  Enfin que l’on puisse comprendre,  plutôt que d’apprendre , pourquoi on est là, pourquoi il est intéressant de voir cette expo. Qu’est-ce qui est si important, pour ceux qui l’ont préparée et souhaitent  que nous venions la voir ?  Votre  plaisir est sans doute à ce prix! 

Expositions  d’Arles  : une nouvelle Fondation Van Gogh et une expo, Solaris Chronicles,  sur Franck Gehry , l’architecte, avec des amis artistes ( Fondation Luma).

Le Guide des expositions de l’été : celui de Beaux-Arts magazine est le plus complet! Par contre mes 3 critères ne sont pas toujours au rendez-vous des choix. Mais voyez surtout ce dont vous avez envie, cet été! 

En haut,Ken est aux îles Raja Ampat (Indonésie) , dont la mer est remplie de coraux;En bas avec son ami Brett Gorvy, patron international de l’art contemporain chez Christie’s, qui n’en revient pas de l’engouement sans précédent des acheteurs pour la création actuelle !