Le Patrimoine mondial sauvé par le Tourisme?

Ken et AnneQue de nouvelles, cette semaine! Retour de Bilbao, avec le Forum d’Avignon et leurs trois jours de débats que nous vous raconterons la semaine prochaine ; et l’Allemagne à l’honneur pour le premier “Social Travel Summit” qui se tiendra les 15 et 16 avril 2014 à Leipzig, sur l’apport des réseaux sociaux ; ou encore l’annonce du choix de ces vingt finalistes du concours « Curate » sélectionnés pour « re-définir ce qu’est une exposition aujourd’hui, avec trois exigences pour ces finalistes : de la créativité, de pertinence et de l’innovation (Qatar Museums Authority et la Fondazione Prada).
Pourtant c’est d’un grand classique que nous vous parlerons aujourd’hui : comment venir en aide au patrimoine mondial de UNESCO? Car  Christian Orofino, professionnel du Tourisme Durable,  faisait une proposition intéressante cette semaine, en proposant que le secteur et l’ingénierie du Tourisme viennent au secours de l’UNESCO  pour remettre à l’honneur un tourisme durable et responsable pour ces sites trop fréquentés.(Cf.l’analyse et les propositions de Christian Orofino en III).
Venise Aqua AltaI- DE PLUS EN PLUS DE TOURISTES et… PERSONNE POUR FAIRE FACE!
La dégradation des sites culturels augmente, à commencer par ceux qui sont labellisés ! Car la demande de visite est de plus en plus forte, avec l’accroissement permanent du tourisme mondial (+5% par an, selon l’OMS). Tout nouveau « primo-visiteur » veut, une fois dans sa vie et dès qu’il en a les moyens, « voir » Venise ou les Pyramides d’Egypte, leTaj Mahal ou les quais de la Seine à Paris ! Et les primo-visiteurs représentent depuis une décennie une proportion que le tourisme culturel n’avait jamais connue :  relayant les visiteurs habituels de l’Europe, qui vieillissent, les touristes des 27 pays émergents forment un nouveau potentiel de milliards de touristes culturels depuis cinq ou dix ans, et la part  de leurs habitants prêts à voyager grandit chaque année.
A cette dégradation physique des sites et de leur environnement, il faut évidemment ajouter, si les touristes les envahissent, les impacts négatifs du Tourisme sur les sociétés et les habitants de leur proximité. Notons au passage que ces questions existent et sont sans cesse évoquées depuis trente ans, mais que les organismes officiellement chargés de la protection du patrimoine culturel ou naturel, comme l’UNESCO, écrivent et réunionnent énormément, mais n’ont jamais réussi à agir avec efficacité pour l’ensemble des sites en péril à cause de la sur-fréquentation.  Il leur faudrait soit agir de façon préventive, avant, pendant et après l’inscription d’un site au Label ; et/ou conditionner l’inscription à certaines obligations comme un projet expert pour l’exploitation des sites, l’interdiction de dépasser une certaine capacité de charge ainsi que la prise en compte des populations et travailleurs locaux.

Or  tout semble organisé de telle façon que ces organismes n’ont pas réellement d’obligation de résultats (Prévention des risques directement liés au tourisme ; conservation et gestion préventives pour éviter les risques de sur-fréquentation). Pas d’obligation de lever des fonds importants, non plus, pour mécéner rapidement les travaux urgents. Allongeant chaque année  leurs listes de patrimoine « en péril », ces organismes continuent à choisir et conseiller,  sans que de fortes contraintes et de nouveaux moyens ou sanctions ne garantissent la prévention et la disparition des désordres causés par le tourisme de masse sur de nombreux sites culturels.
Chichen-Itza MexiqueII-LE TOURISME A BESOIN DE SITES CULTURELS RENTABLES
Bien sûr on pourrait penser que la proposition du Tourisme, cette semaine, de réparer les outrages du tourisme de masse,   est paradoxale : le Tourisme, grand pollueur de sites culturels, peut-il être sauvé par lui-même ? Ne prend-il pas, aujourd’hui, cette direction de « repentance/réparation” pour une unique raison : retrouver la beauté perdue des sites, beauté et tranquillité étant l’une des conditions pour répondre à son objectif de gains financiers?
Certes, le tourisme raisonnable a tout à perdre d’un mauvais tourisme de masse. Et pourtant, cette  proposition nous plait, car les enjeux sont tels que seules les compétences du Tourisme peuvent peser face aux destructions de tous ordres.
– La Culture ne peut pas combattre seule ! Victime principale et qui a toujours une voix faible, la Culture est aussi aphone face aux enjeux économiques du tourisme, face aux investisseurs ou aux décideurs politiques « avides » de retombées. Si, cependant, elle encourageait un appel aux compétences nécessaires – les compétences du tourisme en matière de développement durable – elle serait la première bénéficiaire d’un programme de sauvetage urgent à réaliser. Qui, en effet sait,  mieux que le Tourisme,  comment :
– Exiger, avant l’inscription, des études expertes d’impacts économiques, culturels et sociaux et des études (enfin) sérieuses de simulation et d’objectifs de fréquentation ;
– Imposer des conditions d’exploitation des lieux a actuels et candidats.

Pour les sites en surcharge aujourd’hui, y porter remède grâce aux capacités du Tourisme pour :
o Convaincre les élus et autres dirigeants politiques, en cas de surfréquentation, qu’ils doivent faire « machine arrière » , non seulement à cause de la dégradation des sites culturels mais, argument plus convaincant, apparemment, surtout parce que les touristes iront ailleurs s’ils sont mal reçus !
o Gérer les flux, évaluer les capacités de charge, proposer des solutions techniques ;
o Construire des démarches-qualités (Séjour, itinéraires, visites de sites, etc…);
o Evaluer l’impact de ces mesures.
Faisons un rêve : pour une fois une alliance sacrée entre Politiques, Tourisme , Culture, et Habitants bafoués pourrait venir à bout des corruptions ordinaires et de la rentabilité  à tout prix des sites culturels.
Taj-MahalIII- PATRIMOINE DE L’HUMANITÉ DE L’UNESCO : GRANDES CAUSES, PETITS ARRANGEMENTS FINANCIERS,  résumé de l’article de Christian Orofino :
Ce qui est par dessus tout étonnant de la part d’un organisme comme l’UNESCO qui est l’Organisation des Nations Unis pour l’Education, la Science et la Culture, c’est l’absence totale d’évaluation de l’impact social et écologique du label sur l’environnement humain et écologique,dit Christian OrofinoLe classement et les Labels devraient provoquer, plutôt qu’une dégradation de certains paysages et sites culturels, la préservation et la conservation promises.  “Encore faudrait il que l’UNESCO,  qui enrichit notre production touristique par la révélation de sites nouveaux, aille jusqu’au bout de son processus en imposant des conditions d’exploitation de ces lieux, et cela fait partie du savoir faire des professionnels du tourisme“.
Christian Orofino, co-président de l’Observatoire Géo Politique et Environnemental du Tourisme (OBGET), sur Tourmag, Christian Orofino a déjà milité, dans sa rubrique « Développement Durable du tourisme », pour un outil d’observation : « Pour la création d’un Observatoire géopolitique du tourisme » . L’ article présente également de très bons exemples de la surfréquentation des sites et de son impact.  Voir l’article complet  ICI 
Grande Muraille ChinePOUR EN SAVOIR PLUS : revoir l’émission La face cachée des 1000 merveilles du monde, de Canal + diffusée le 10 mars 2014 . Mille sites et plus d’un 1 milliard de visiteurs an : les « tractations de couloirs et petits arrangements » pour négocier un label UNESCO ou autre se multiplient, même auprès des chefs d’ Etat ou de leur entourage. Voir la présentation d ce documentaire .
La Liste du patrimoine mondial en péril est publique! Sur 981 sites sont répartis sur 169 états, 759 sont classés culturels,193 sont classés « naturels » et 29 mixtes. Les causes de la mise en péril ou de « péril prouvé » sont nombreuses :  séismes et autres catastrophes naturelles (réchauffement climatique, inondations, risques sismiques, pollution…. ) ou causées par les hommes ( conflits armés et guerres,Tourisme de masse, urbanisation, incendies accidentels, pillages et braconnages…) qui devraient, pour le tourisme de mass , rendre plus souvent caduques certains classements (Venise ; Centre historique de Dresde ou Saint Petersbourg )-Voir la liste des  sites en périls de la liste du patrimoine UNESCO. 
TEOROS, la très bonne Revue de Recherche en Tourisme des canadiens : Le patrimoine est-il soluble dans le tourisme ?  de Luc Noppen and Lucie K. Morisset.
VENISE  : avec 23 millions de touristes, et l’Alqua Alta, Venise s’enfonce. (Slate) et n’a pas les infrastructures nécessaires pour accueillir autant de millions de touristes. Un très bon article sur les désordres de Venise en péril sur le site « Site San Marco, à voir ICI !Et le grand classique, incontournable analyse des bienfaits et des méfaits du Tourisme, qui présente d’exceptionnels exemples et de très bonne solutions :

Tourisme et développement durable, étude  réalisée dans le cadre du programme “Tourisme, culture et développement” de la Division des politiques culturelles et du dialogue interculturel, Section culture et développement (UNESCO, 2006- Réf. : Doc no CLT/CPD/CAD – 06/13) par Mike Robinson et David Picard, deux enseignants de l’Université Hallam de Sheffield (Royaume-Uni).”© UNESCO, 2006 . Malheureusement, un petit avertissement prévient le lecteur en début de lecture “Les opinions exprimées dans le présent document, le choix des données et leur interprétation n’engagent que la responsabilité des auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de l’UNESCO“. Dommage, ajouterons-nous avec notre impertinence habituelle. En tous cas nous plaçons cet ouvrage, malgré sa date ancienne (2006), dans les 10 INCONTOURNABLES  ouvrages indispensables pour aborder le Tourisme Culturel, ses enjeux et sa réalisation! Pour lire cette étude, c’est ICI!
Ken et NathalieKEN LE TOURISTE PARFAIT Brune ou blonde ? De gauche  ou de droite ? Quelle destination prendrait-il? Entre les deux son cœur balançait et il décida d’un petit Skype avec Barbie Chérie, son ex, qui, à peine eût-il posé ses questions, lui répondit « Mais lis donc  leurs deux programmes culturels, comparés sur le Journal des Arts.Tu prends le meilleur, et basta ! Tu as la meilleure! ». Mauvaise réponse! Agacé, il zappa Paris pour rejoindre directement la ville de Tokyo. Car COMMENT comparer deux programmes culturels, pour un Touriste Parfait ? Comparer deux banques, deux voitures, deux pays, deux « modèles économiques”, vertueux ou pas , deux palaces, deux jets privés… tout ça, il savait! Mais pour des artistes, des musées et surtout des « programmes » culturels, là, il donnait sa langue au chat.

Ken et ses deux amies

Les “hackteurs” de la Culture

 

Selfie de Ken chez les Gougueules de Paris!

Selfie de Ken chez les Gougueules de Paris!

Open Data : quoi de  neuf pour  Culture ?  
Vous rêvez de découvrir en ligne des photos d’œuvres d’art, de monuments ou de sciences naturelles « libres de droit » ? Vous aimeriez connaitre les budgets de fonctionnement des musées de votre ville ? Ou encore, pourquoi est-ce impossible de connaître les derniers résultats des études commandées par l’Etat, les villes, les départements ou les régions, sur les budgets des équipements culturels ou concernant leurs visiteurs ?
C’est vrai que notre pays ferait des pas de géant, avec ces données. Progrès pour la promotion du pays à l’étranger (les images disponibles, enfin !) et progrès pour une meilleure connaissance des visiteurs et de l’ingénierie culturelle ( les études !).
Ouvrir les données publiques – Open Data – est devenu  légal et obligatoire  depuis 2005  et serait enfin une source d’économies importantes : ne pas refaire deux fois la même étude pour deux villes « villes comparables » ; cesser de courir après les services de presse avec leur inévitable réponse   « Pour les visuels, prière de téléphoner au… ». Bref, passer aux choses sérieuses, rapidement, pour transformer la culture et mieux en faire profiter les citoyens et les visiteurs étrangers, voilà qui semble urgent.

3.affiches.ColorUne seule condition : faire confiance aux équipes! Piloter l’action locale avec une base fiable de données  ne devrait pas être  une démarche  réservée aux seules directions, comme c’est le cas neuf fois sur dix aujourd’hui en France.Les personnels des équipes – administration ou secteur privé-  ne sont pas de simples exécutants, ils et elles peuvent aussi PENSER et réfléchir, apporter de nouvelles idées et transformer la culture ! Tous acteurs? Réutiliser, expérimenter et croiser des séries de données est aussi le rêve de hackers! Tous “hackters”, donc!
Un peu plus de transparence et de démocratie dans la gouvernance, des progrès dans la recherche, une redéfinition des enjeux, des stratégies ou des missions, voilà à notre avis  ce que pourrait apporter, en résumé,  l’ouverture des données. La loi d’ouverture des données publiques date de 2005 en France, et nous n’avons fait, depuis, que des petits pas de fourmis. Et souvent des pas de côté ou des pas en arrière. Que se passe-t-il ? Que font les autres pays? Voyons un peu…
I – LA CULTURE EST-ELLE LE PARENT PAUVRE DE L’OPEN DATA ? A n’en pas douter, comme l’expliquait en 2011 Charles Népote, directeur de programme à la FING, Fondation Internet Nouvelle Génération. Oui, disent aussi les experts juridiques, comme Lionel Maurel sur l’excellent blog juridique Scinfolex , qui note que les données culturelles sont moins libres que les autres .

Charles Népote

Charles Népote

ET POURTANT …
Ce que dit Charles Népote, c’est que « Cette situation de relative pauvreté est d’autant plus étonnante que le monde de la culture a une longue tradition d’indexation et de catalogage de ses données. »Et il a raison ! Les bases documentaires numérisées des musées et du patrimoine ont vu le jour dès la fin des années 80, sur la base de leurs inventaires de collections  (rédigés sur du papier et accompagnés de photos et d’autres données liées aux oeuvres). Rappelons ici que l’inventaire est à peu près le seul document réglementaire d’un musée car il témoigne de l’ensemble des oeuvres et objets de sa collection, engage les programmes de restauration , de conservation préventive et mise en sécurité des œuvres.
« Plus encore, les institutions culturelles ont produit depuis de longues années des outils et standards qui facilitent l’échange de données entre elles (formats de bibliothéconomie, outils de catalogage, de transmission et d’agrégation, etc.) », note enfin la FING, à juste titre, dans son article.

Partenariat Google VersaillesII- LES FREINS PUISSANTS À L’OUVERTURE DES DONNÉES
1) L’affirmation selon laquelle la diffusion numérique serait concurrente de la venue physique des visiteurs sur les sites culturels a encore de beaux jours devant elle. « L’équation “données ouvertes = moins de visiteurs” nous est en effet souvent opposée par les professionnels de la culture »( Fing, 2011).
2) Le retard à penser le numérique est encore fort,on le voit avec l’affirmation précédente,  et l’on doute aussi que la formation,  à ‘l’Ecole nationale du patrimoine,  consacre ne serait-ce qu’une journée par an sur le sujet des Big Data ou de l’Open Data , comme le font les autres pays d’Europe qui en ont bien compris les enjeux (Cf.III-A ci-dessous).
3)Le marketing ne fait pas vraiment partie des connaissances fondamentales des élus, dirigeants et  conservateurs qui ne savent pas que des milliards d’internautes peuvent  potentiellement « parler de votre lieu » et  échanger à son sujet, si toutefois ils disposent  d’informations et d’images ou de vidéos en libre accès à diffuser, échanger, porter au débat et à la discussion.
« La fréquentation du Louvre a-t-elle baissé à la suite des milliards de publications de l’image de la Joconde et autres œuvres ? Nous pensons que l’ouverture des données peut au contraire contribuer à valoriser les lieux et augmenter leur fréquentation », concluait Charles Népote.
3) La législation, surtout, n’encourage pas le changement puisque la loi de 1978 permettait aux acteurs publics de la culture d’exclure de son champ les données culturelles – même si c’était très compliqué, comme Michèle Battisti l’expliquait déjà en 2011 pour le domaine des archives.
4) De très mauvais arguments contrent en permanence l’avancée de l’Open data culturel, disent les juristes et les pros de l’Open data comme la Fing, qui et  démontrent régulièrement l’ abus  que font les administrations centrales et les ministères de ces arguments de mauvaise foi . Car tantôt on sabrite derrière l’exception culturelle,
tantôt sur la « protection de la vie privée des citoyens », une autre fois sur les droits d’auteurs et droits de suitetoutes reculades qui ne résistent pas aux experts du droit. L’interdiction de photographier dans les musées est symptomatique : non seulement les photos des œuvres achetées sur crédits publics ne sont pas en ligne pour une utilisation non commerciale, mais les photos sont rarement en HD comme au Rijksmuseum d’Amsterdam et dans cent autres lieux publics (Cf III-A ci-dessous)  . Le comble est atteint quand on interdit, au musée d’Orsay, de prendre des photos « même sans flash », alors que seule la lumière des flashs justifiait cette interdiction pour la sécurité de certaines oeuvres. Est évoqué l’ “inconfort  des visiteurs  si tout le monde photographie”.Inconfort supposé, car leur a-t-on demandé leur avis, à ces visiteurs, qui sont quasiment tous des visiteurs-photographes ?
Dernier « retard annoncé », ce matin, avec cette  nouvelle « cartographie du domaine public culturel », qui va vite devenir l’anti-sèche préférée des rétifs de l’Open Data. Cela nous rappelle de mauvais souvenirs, quand le service public de la culture, dans les années 80, renforça son informatique centralisée dès qu’apparurent les premiers ordinateurs à portée de chaque citoyen. Il fallut attendre 1992 pour que le premier ordinateur Mac Intosh puisse entrer dans les bureaux de l’administration des musées de France, et encore par le biais d’une association généreuse. Bref, il fallait ruser , se cacher, voire tricher.

logo-etalab-copie-1III- L’ESPOIR !
Bonne nouvelle! A l’étranger, l’Open Data est une réalité pour la culture.  Donc, ne désespérons pas, dans dix ans, nous aurons peut-être un Open Data culturel si tout va bien.
— L’exemple du Rijksmuseum d’Amsterdam est parfait : on peut depuis deux ans, à partir de  son site Internet, avoir accès aux œuvres en très haute définition, les télécharger et même les transformer ! Par exemple on peut grandir un détail de paysage et le transformer en papier peint pour la chambre de bébé, ou « maquiller »un scooter avec un détail des oeuvres: tout est possible grâce au “Studio” du Rijksmuseum qui attend les amateurs.
– D’autres types d’utilisation en accès libre permettent de réseauter sur les réseaux sociaux avec ses amis ; créer des groupes d’intérêt commun ; ou simplement regarder, choisir, « partager » une oeuvre avec ses amis. Les musées anglais et du nord de l’Europe usent de ce pouvoir d’influence que propose un l’ensemble des données ouvert aux visiteurs. La notoriété liée à ces pratiques nouvelles est incommensurable! Et de nouveaux services sont créés, bien plus lucratifs, pour le musée ou le monument, que la vente de cartes postales.
Mobilier urbain intelligent PARISA- L’ÉTRANGER, L’OUVERTURE DES DONNÉES CULTURELLES : 12 EXEMPLES  ! Cette ouverture a fait un tel pas de géant à l’étranger depuis 5 ou 10 ans , en particulier pour les collections des bibliothèques et des musées, qu’il est parfois impossible de recenser, par pays, les musées ou les autres collections d’ institutions qui en possèdent, comme les universités, et qui bénéficient aujourd’hui  de l’ Open data!
– Pour des raisons juridiques et stratégiques, ce mouvement de l’open est essentiellement américain, anglais et nord-européen, mais depuis l’automne numérique de 2013 en France, un début de commencement de « projet » de mise en œuvre a vu le jour.
Voici, pour l’étranger, douze institutions qui ont mis leurs données en « open data » à l’étranger, exemples, au cas où, en attendant quelques années que la France fasse de même, , vous auriez besoin d’images :
1. L’Université de Yale aux Etats-Unis, a mis en ligne 250 000 images numérisées issues de ses collections dans le domaine public et qu’elle les libérait de tout droit de réutilisation.
2. La Bibliothèque du Congrès a lancé son un remarquable National Jukebox, qui facilite la réutilisation et le partage de ses enregistrements sonores numérisés.
3. la British Library a annoncé qu’elle « libé rait » 3 millions de notices bibliographiques, en les plaçant sous la licence CC0.
4. En Australie, Archives, Bibliothèques et Musées participent à part entière au portail  créé en commun (un concours de mashup – LibraryHack – vient même d’être lancé à partir de données bibliographiques et de contenus).
5. Le Smithsonian Institut est la tête de pont du fameux réseau Openglam,  qui est alimenté par des groupes et par les internautes volontaires,  avec 14 million d’œuvres et d’objet numérisés.  Saluons l’énergie, au passage, de Georgina Goodlander, Chef du département des médias et de la technologie du Smithonian Institut américain!
6. Getty Research Institute et ses  10 000 images dans son programme de contenus disponibles pour une utilisation sans restriction( license Open d’août 2013 ) ;
7. Royaume Uni : en décembre 2013, la British Library postait un 1 million d’images libres de droit de sa collection sur Flickr.
8- Amsterdam Rijksmuseum et ses 125 000 œuvres téléchargeables librement sur son site ;
9- Washington : en juin 2013, la National Gallery de Washington a porté en accès libre plus de 32 000 images en haute résolution (+ 3000 pixels) ;
10 Le Los Angeles County Museum of Art ,
11 Le Dallas Museum of Art (DMA) a reçu, pour numériser ses œuvres, un don de 5 millions de dollars sur trois ans…
12 D’autres institutions internationales ont aussi des ambitions de faire une collecte mondiale, bien connus comme Google mais aussi Cyber Archive (CyArk), organisation américaine à but non lucratif, qui va scanner et numériser plus de 500 monuments majeurs mondiaux.Les archives nationales des Pays bas, (15000 photos et 50 000 objets ethnographique du Royal TropenMuseum provenant du monde entier) ont aussi de grands projets qui arriveront en juin prochain sur nos écrans.

13- Google, avec Google Gallery, s’apprête aussi à relier les données de la géocalisation et celles des contenus des sites de visite, nous explique Karine Miron cette semaine dans Etourisme.info . Il y a fort à parier que les données culturelles seront en bonne place et téléchargeables. Et hélas que nous ferons de nouveaux procès à Google quand cette démarche se généralisera. Mais que ne l’avions-nous faite  lorsque nous le pouvions, plutôt que de trouver 1000 bonne raisons pour ne pas s’y mettre? pourra-t-on -t-on alors objecter….

B- EN FRANCE, depuis l’automne numérique, en 2013, la ministre Fleur Pellerin entend bien créer un écosystème pour que le terreau « data » soit pris en compte  et former des datascientists !

1. Des collectifs et associations de la société civile ont réduit la fracture non seulement numérique,  mais aussi la fracture qui conditionnera largement la hauteur de la fréquentation des sites culturels en France ainsi que leurs revenus propres . Citons la Fing, tout d’abord, qui s’est emparée du sujet comme nous l’avons vu ci-dessus. Citons aussi les premiers efforts de l’Open Knowledge Fondation sur les données bibliographiques ouvertes, ou ceux de Wikimedia France, qui dès 2010 organisa deux journées très complètes sur ses rapports avec le secteur culturel . Bastien Guerry, chargé de mission de l’association Wikimédia France, a aussi beaucoup « milité » pour l’Open data culturel.
push2. LES VILLES COMME PILOTES Une fois de plus, constatons que ce sont les villes, en France, et non chaque institution culturelle, qui ouvrent les données culturelles. L’échelon « ville » ou « territoire » est en effet plus pertinent, car il ouvre non seulement les données culturelles mais leur contexte, qui seul va permettre de les étudier puis de les utiliser avec pertinence .
On peut citer l’exemple pionnier et passionnant de Montréal, exemple développé dans les annexes du Rapport sur l’ouverture des données de la ville de Montréal à l’automne 2011: un capital numérique générateur d’innovation et de participation . Les  Annexes listent et décrivent aussi, en passant,  les progrès des villes américaines

Sur la bonne voie en France, citons les villes de Paris, Rennes, Lille, Montpellier, Nantes .

siteon03)LES AVANTAGES DE L’ OUVERTURE DES DONNÉES VUES PAR LE MINISTERE DE LA CULTURE!  viendront conclure ce billet.   Elles  figurent sur les documents préparatoires au « Guide »cité dans notre ” Pour en Savoir Plus” , dont voici des extraits sympathiques concernant l’apport positif à venir de l’Open Data si on le mettait en œuvre :
a. AMÉLIORER LA FRÉQUENTATION DES SITES CULTURELS et AMÉLIORER celle des sites Internet et des réseaux sociaux des institutions culturelles,  tout en permettant de recruter de nouveaux publics sur Internet (..)Car Pour une institution culturelle, la notoriété peut s’avérer aussi forte que les revenus tirés de la réutilisation et avoir un effet d’entraînement important sur le modèle économique développé. Les organisations vont devoir apprendre à concevoir de nouvelles stratégies et à assumer les conséquences radicales induites par le numérique, à savoir des démarches ouvertes, participatives et collaboratives.
b. ACCOMPAGNER LES PRATIQUES ARTISTIQUES DE DEMAIN ET L’INNOVATION CULTURELLE
c. FIDÉLISER LES VISITEURS
d. PROFESSIONNALISER LES ACTEURS :   l”institution culturelle a tout intérêt à conserver sur ses serveurs les ressources numériques mises à disposition du public (développeurs, startupers, créateurs, jeunes, étudiants, chercheurs, etc.) et de les référencer sur des sites tiers de confiance comme la plate-forme data.gouv.fr. En mettant en place un tel positionnement, l’institution culturelle est en mesure de se lancer dans une stratégie s’appuyant sur le lancement d’interfaces de programmation d’applications (API) qui permet d’attirer à elle un large de public et notamment un public composé de développeurs chevronnés susceptibles d’inventer une multitude de services à partir de données mises à disposition en open data, mais aussi de données collectées auprès de ses utilisateurs et hébergées sur les mêmes serveurs.

Enfin voici la conclusion très prometteuse de cet avant-projet du Guide : « TRANSFORMER LA CULTURE !” Le succès de ces modèles économiques et de la richesse de ces logiques d’écosystèmes dépendent principalement du nombre de réutilisateurs et de créateurs qui expérimentent et croisent des séries de données inédites mises à disposition librement et gratuitement. Les institutions culturelles qui arriveront à intégrer l’innovation venue de dehors et à magnifier la créativité externe permettront à tous les citoyens dont les jeunes de devenir les hackteurs d’une transformation de la culture. »

Tutoriel de l'open data culture par culture-gouv


POUR EN SAVOIR PLUS
Guide Data Culture MARS 2013, ICI! Pour une stratégie numérique de diffusion et de réutilisation des données publiques numériques du secteur culturel“, Rapporteur  M. Camille Domange Ministère de la Culture et de la Communication – Secrétariat généra,l Département des programmes numériques du service de la coordination des politiques culturelles et de l’innovation.
– Europe : 23 Digital Agenda for Europe
– Data.gouv , pour la Licence Ouverte 
Etalab  pour suivre les évolutions du dossier
JOURNÉE INTERNATIONALE DE L’OPEN DATA
– Saturday, February 22, 2014 from 10:00 AM to 7:00 PM (CET) Avec Nantes, pour la France, évidemment.Et si cela vous intéresse, sont mentionnés aussi des exemples de projets  sur le site des Opendatadays !

Sainte Lucie ZurbaranKEN LE TOURISTE PARFAIT
Ken revenait d’Australie où il avait goûté aux joies des voyages conseillés par les habitants du pays après avoir fait un petit saut en Egypte où, dès que l’on creusait un peu, on trouvait une nouvelle pyramide. Touriste parfait n’était pas un job de tout repos, vous le savez, chers amis, et produire des retombées économiques dans ces deux pays avait été très sportif ! Aujourd’hui son problème était de taille : où, mais où donc placer le revenu de ses Affaires ? Il opta pour l’Europe, car ses amis qui dirigeaient Apple, Google, Yahoo, Facebook et Microsoft lui avaient juré que le sandwich hollandais était parfaitement légal. Sans bien comprendre pourquoi un Président n’aurait pas le droit de  manger un sandwich – exception culturelle française, sans doute –  il avala le sien et prit son jet privé pour atterrir à Amsterdam, où l’attendait et son ex, Barbie Chérie et leur palace, le très classique Amstel Hotel InterContinental .

 Ken ci-dessus, avec la Sainte Lucie de Zurbaran! A voir à Bruxelles : Francisco de Zurbarán (1598–1664), peintre du « siècle d’or » espagnol, au Musée des Beaux Arts, jusqu’au 24 mai. Découvrir aussi la nouvelle édition d’Art Brussels  (170 galeries) du 25 au 27 avril prochain.

L’hôtel de Ken en images : so chic! Avec Sa présentation en anglais parfait : “Since it opened in 1867, this luxury Amsterdam hotel has been revered the world over for its palatial grandeur and residential warmth. Noteworthy features include Michelin-starred restaurant, La Rive, overlooking Amstel River, crystal chandeliers in the Amstel Lounge and a 15 metre heated indoor pool. This landmark Amsterdam hotel is ideally located where the financial, cultural and shopping districts converge, within walking distance of the Van Gogh Museum and the Royal Carré Theâtre.”

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La “datafication” du monde

Ken chez les GoogleI- « L’humanité a produit environ 1,3 milliard de Go de données numériques en 2010, soit plus que la totalité des informations produites par l’Homme entre la préhistoire et 2003. » déclarait Jeff Jonas, directeur scientifique à IBM  en 2011.  Ces Big Data  augmenteraient aussi de 40% entre 2011 et 2020, prévoyaient les Mc Kinsey.
La course a donc commencé! Et avec elle nos angoisses, nos questions : sommes-nous tous repérés, observés, en permanence?
Avant de vous présenter des exemples de ce que le Big Data pourrait apporter au Tourisme Culturel, constatons que, pour l’instant, c’est surtout le Tourisme mondial, toujours à la recherche d’anticipation, de plus values et l’œil rivé sur les pays concurrents, qui a pris la question très au sérieux. En témoignent de nombreuses publications et dossiers spéciaux sur le sujet, sur les sites professionnels (Rézotour ) , ou encore lors de la dernière publication de la Revue Espaces sur le sujet, qui apporte de très bons exemples concrets sur l’utilisation des données produites.
Enfin nous avons aussi fait appel, pour vous présenter ces Big Data, au meilleur blog traitant du numérique pour le secteur touristique : Etourisme-info. Merci Philippe! 
La Culture, comme nous le verrons la semaine prochaine, semble moins pressée de faire appel à ces Big Data, car elle est surtout préoccupée par l’Open data, c’est-à-dire l’obligation d’ouvrir des données publiques depuis 2005.  La Culture avance donc  à pas de fourmi, nous verrons aussi pourquoi.
00A00COUV316II- DÉFINITION DES BIG DATA
Le ou les Big Data , c’est le flux permanent des données produites en continu sur Internet, provenant de sources multiples (Administrations et institutions, systèmes et réseaux sociaux, blogs et  forums ou sites Internet, entreprises ou Universités…) et des traces que nous laissons un peu partout : sur Internet quand nous visitons des sites, des réseaux sociaux mais aussi avec nos smarthphones ou téléphones, cartes bancaires ou de fidélité, et de plus en plus, avec les objets connectés.
Le big data est donc une quantité gigantesque de données (volume) publiée en continu (vitesse) dans des formats structurés (une grille tarifaire par exemple) ou non (des commentaires sur les réseaux sociaux par exemple), en provenance de sources diverses (variété) et dont la légitimité et la qualité ne sont pas toujours vérifiées (véracité), résume Patrice Poiraud, Directeur de l’initiative Big Data Analytics à IBM France. Comment valoriser ces données ? est donc la grande question des professionnels des data, mais aussi la vôtre.
Un petit moyen mnémotechnique, pour vous en rappeler ? Voici les 5 V des big data :

– Volume
– Vitesse (flux)
– Variabilité (hétérogénéité des données),
– Véracité (les données sont-elles exactes et de qualité?),
– Valeur (quelle valorisation pour ces données?)
Ces données, qu’elles soient déjà structurées ou non, sont donc très hétérogènes puisqu’elles elles n’ont ni les mêmes méthodes de récolement ni les mêmes objectifs d’utilisation. En fait, il s’agit bien de traiter ces données pour les réutiliser : y avoir accès, les choisir, les capter, les enregistrer, les analyser, les stocker, certes, mais avec l’objectif d’ en créer de nouvelles et de revisiter d’anciens process : l’observation touristique, par exemple, est en train de se transformer complètement avec l’utilisation de ces données, car elles permettent aussi de prévoir et d’anticiper de nombreux développements du tourisme , ce que ne permettait pas les enquêtes traditionnelles ( Voir nos exemples au § IV).
Des sociétés sont nées ces dernières années, spécialisées dans l’analyse,  la gestion et/ou  la commercialisation  des données.  Elles sont expertes en particulier pour savoir quelles questions on peut poser à ces données, ce que l’on peut en faire.
51yC1W4padL._III- LES TROIS GROUPES DES BIG DATA du Tourisme d’après le dossier de Rézotour
a) Des données référentielles Il s’agit, par exemple, de l’information géographique (topographie, éléments de voirie, points d’intérêt…), des référentiels administratifs (découpages administratifs, normes, listes d’infrastructures et des acteurs économiques. Ce type de données fait la joie des créateurs d’applications mobiles, très utiles comme par exemple Handimap.org, qui permet de calculer les itinéraires pour personnes à mobilité réduite grâce à l’ouverture des données sur les positions et hauteurs de trottoirs.

b)Des données opérationnelles. Ces données sont celles de l’action publique et de l’activité touristique sur le territoire au quotidien. Par les flux d’information continue concernant les transports, la fréquentation des lieux touristiques, l’agenda des fêtes et manifestations, la qualité environnementale. Exemples :des indicateurs budgétaires à jour ; l’état des dépenses par projet ; les volumes de subventions accordées par acteur… Ces données évoluent en permanence et sont au cœur du mouvement open data, pouvant donner lieu à des usages stratégiques.

c) Des données transactionnelles. Ces données sont le résultat d’un flux continu de “traces” personnelles laissées par l’utilisation des services en ligne. On trouve dans cette catégorie, par exemple, les informations concernant l’usage d’un horodateur de stationnement public, les relevés de consommation d’eau, les données des trajets en transport en commun ou de vélos en libre-service, les parcours et requêtes des internautes sur un site web…
Pour le moment, ces données font défaut dans la majeure partie des démarches open data en Europe, dit Rezotour.Il faut en effet capter en mobilité, en tous lieux et en temps réel (tracking), tout en veillant à la protection de la vie privée. En tous cas ces données sont les plus sensibles, car elles terrorisent quasiment les citoyens qui ne supportent pas qu’on les observent, que l’on mémorise leurs traces et pire, que l’on s’en serve et que, en plus,  cela se monnaye et rapporte gros à ceux qui nous traquent.

IV- SIX EXEMPLES CONCRETS POUR MIEUX COMPRENDRE LES BIG DATA!
L’industrie touristique commence a avoir des résultats probants, alors voici six exemples d’expériences récentes.
1) Le Tranquilien, voyagez assis ! (source : etourisme.info)
Philippe Fabry nous décrit cette application et son « sens » dans etourisme-info :
– Issue d’un partenariat entre SNCF et la jeune société Snips, l’application Tranquilien a pour objectif de vous aider à choisir le train sur le réseau Transilien qui vous permettra de voyager plus confortablement, c’est-à-dire assis ! Sachant que trois millions de franciliens sont de potentiels utilisateurs, à raison d’une moyenne de 72mn de trajet quotidien, on imagine le service rendu.
– Tranquilien se base sur trois éléments pour fonctionner :
. les données de la SNCF, bien évidemment, qui permettent d’avoir les horaires des trains,
.les données de  l’open data, avec notamment les densités de population autour d’une gare, l’attractivité de la ville concernée, le jour et l’heure, la météo
. l’enrichissement par les utilisateurs eux-mêmes qui ont la possibilité d’infirmer ou confirmer le diagnostic de Tranquilien sur un train
Un exemple où nous retrouvons donc les data de l’entreprise elle même, ici la SNCF, combinée avec celles de l’Open Data, et enrichies par les utilisateurs eux-mêmes, ce qui assure aussi une évolution en fonction de celles du contexte.
Philippe Fabry parle de l’objectif,celui de « donner du sens » aux données, qui peut se traduire par une meilleure observation et connaissance des clientèles, des usages et des modes de consommation et bien entendu par une amélioration ou optimisation des ventes et des revenus des professionnels du tourisme.
2)Kayak n’est pas simplement un comparateur de prix, mais peut aussi, en utilisant les big data et des modèles prévisionnels, faire des prévisions sur les prix à venir (aide à la décision).
3) Le département des Bouches-du-Rhône et celui des Alpes–Maritimes ont développé un nouvel outil d’observation en exploitant les données collectées par le réseau de téléphonie mobile pour mieux mesurer la fréquentation touristique (Opérateurs : Orange, avec son offre big data Flux Vision Tourisme. Orange affirme « anonymiser » les données avant de les commercialiser. 
4) Le CRT Côte d’Azur prévoit aussi la fréquentation des saisons à venir grâce aux données des réservations aériennes (GDS (Global Distribution Systems) et Forwardkeys comme opérateur). http://www.tourmag.com/Le-CRT-Cote-d-Azur-et-Orange-mesurent-les-flux-touristiques-par-mobile_a59941.html
5) Enfin une veille sur les réseaux sociaux permet aux pros du tourisme d’en analyser les contenus et  d’intervenir ou d’interagir avec les internautes de ces réseaux. Où s’expriment les consommateurs ? Quelles sont les discussions du moment ? Comment les internautes parlent-ils des territoires ou des produits ? Quels sont leurs centres d’intérêt, leurs attentes ? Les pros du tourisme Bouches du Rhône et de la Côte d’Azur interagissent en temps réel avec les internautes du monde entier (Ff.l’étude de Synthésio présenté dans l’article etourisme info sur les sites d’intérêt touristiques vus par les réseaux sociaux  . Au final, on crée donc une nouvelle base de données, qui agrège « à la fois les données sur les clients, les informations géographiques, transactionnelles voire comportementales et sociales. Pour le Tourisme, l’objectif est de développer un “smart marketing” : profiter de « données » globales, les croiser avec celles de la proximité et adapter des offres « sur mesure » aux visiteurs.

51GCT0UIteL._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_SX385_SY500_CR,0,0,385,500_SH20_OU08_6) AMSTERDAM « OBSERVE » EN PERMANENCE LES TOURISTES à l’échelle de la métropole. Amsterdam Marketing a été chargé par la ville de gérer un système d’aide à la décision à partir de l’observation touristique. Olivier Ponti relate cette expérience dans la Revue Espaces ; une expérimentation qui croise des techniques classiques d’observation (enquêtes auprès des visiteurs) avec de nombreuses données des outils en ligne. Pour les « traces » numériques, Amsterdam se focalise sur celles laissées sur ses propres outils.

 

 

7) La Mercè de Barcelona, premier Festival (Musique, théâtre, danse…) à utiliser les Big data en Europe!  Voir la vidéo, où Lluis Sanz Marco, Directeur de l’Information, présente les objectifs de la Ville ; l’intérêt est de mieux servir les habitants lors d’une immense manifestation touristique, en  tenant compte des comportements des 2 millions de visiteurs du festival de la Mercè:

POUR EN SAVOIR PLUS
– Blog etourisme.info, le plus culturel des blogs sur le numérique ;
– Revue Espaces, Numéro Spécial sur les Big Data de janvier 2014, N° 316.

– L’Echo touristique, Comment Tourinflux va mettre le big data au service du tourisme
– Le Commissariat Général à la stratégie et à la prospective-Analyse des bigdata – Quels usages, quels défis ?- Note d’analyse No 86 11/2013- Marie-Pierre Hamel et David Marguerit, département Questions sociales (11 pages)

ET DEUX OUVRAGES : 1-  Big data,  A revolution that will transform how we live, work and think, de Victor Mayer-Schönberger et Kenneth Cukier-Ed.Houghton Mifflin Harcourt,242p.
2- Smart Cities – Big Data, Civic hackers and the quest for a new utopia, par Anthony Townsend-Ed.Norton,400 pages.

-A relire : Les élites débordées par le numérique : gouvernants, syndicats, énarques, patrons…sont déstabilisés  et déconnectés des  nouvelles pratiques numériques. Internet rebat les cartes du pouvoir, bouleverse l’ordre établi et peut devenir un contre-pouvoir. (Le Monde “Culture §Idées, 28 déc.2013).
Ken et le processeur quantiqueKEN LE TOURISTE PARFAIT Après deux jours au  Qatar, Ken avait fait un saut au Japon avant de rentrer dans ses pénates, à L.A., USA. Au bord de la piscine, Ken avait apporté son drink à son ex, Barbie Chérie,  tout en téléphonant en Belgique (Europe) “Que voulez-vous, la vie de touriste parfait a son lot d’avantages”, expliquait-il à la conservatrice. Mais aussi ses inconvénients, ajouterai-je :  d’avion en palaces et de bureaux en réunions privées pour ses affaires, Ken ne comprenait plus le système. « Vous venez et je vous explique TOUT ? », lui répondit la conservatrice. “Ok, répondit Ken car là je doute, je suis perdu : de quoi ma vie est-elle faite? “.
Mais qui est cette conservatrice, brûlez-vous de savoir… Celle d’un nouveau musée, collaboratif et participatif, qui a décidé de s’attaquer au hard : expliquer le Capitalisme. Eh oui, un nouveau musée est né, le Musée du Capitalisme,  et fait appel à vous si vous voulez apporter vos connaissances sur le sujet, avant juin prochain. Rejoignez la conservatrice et Ken pour donner un sens à votre vie, comprendre, enfin! C’est ici  !

La semaine prochaine : Open Data : la Culture est-elle prête à ouvrir ses données?

Photos : en haut, Ken se balade dans le réseau souterrain du centre de données de Google du Comté de Douglas, en Géorgie, USA…(in Article “Internet, Opium du peuple?” de Beaux Arts magazine mars 2014). En bas, il se pavane devant un processeur quantique de 6,25 millimètres carrés qui a permis d’utiliser un algorithme de factorisation des nombres entiers, connu sous le nom d’algorithme de Shor. (La Recherche, N° 495 de mars 2014).

NOTRE DOKA!

En 60 secondes, dans le monde …204 millions de mails sont échangés; 571 nouveaux sites Internet sont créés, 20 000 photos placées sur tumblr, 278 000 tweets, mais aussi 2 millions de requêtes sur le moteur de recherche de Google, 83 000 $ dépensés sur Amazon, etc…Voir le schéma:Et un dernier petit conseil!

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