Tourisme, Culture et Numérique, quoi de neuf?

logo-caisses-des-depotsEt si je vous proposais  la présentation commentée  de mon petit  Power Point pour  le Séminaire de la Mission ECOTER, ce 5 novembre?

TOURISME CULTUREL § NUMÉRIQUE, tel était le très bon titre choisi pour ce séminaire par les très experts professionnels de cette Mission, avec  quatre  axes   : Enjeux économiques, opportunités, gouvernance et pilotes.Voir le programme ICI et en savoir plus sur la Mission ECOTER ! Un très grand merci à Elodie Bouigues,Benoit Artige et Patrick Bellin de la Mission ECOTER et toutes nos félicitations pour leur Colloque sur le Tourisme Culturel!

Pour résumer ma présentation, je voulais surtout insister sur trois points : 1- Ce que nous apprennent les bonnes pratiques ;  2- Ce qui compte, aujourd’hui, dans le monde , car la concurrence est tout de même un puissant moteur pour faire des changements;  3- Les pistes d’avenir à travailler dès aujourd’hui.Trois points incontournables  pour que tous les acteurs de ces trois secteurs travaillent ensemble et pas « chacun dans son petit coin » . C’est difficile? Certainement, mais tellement plus enrichissant que de se réchauffer « entre soi »!

I- CE QUE NOUS APPRENNENT LES BONNES PRATIQUES! Tout d’abord, que le tourisme culturel ne commence pas à l’arrivée du touriste au seuil de votre porte (d’église, de musée, de monument).Au contraire! On  constate chaque jour, grâce aux études,  que les pros d’ expériences réussies passent les trois quart de leur temps sur la période d’avant la visite, celle où se prend la décision. Au fond, ce moment où le visiteur va décider d' »y aller ou pas » est le moment à « travailler » particulièrement.Voilà pourquoi il faut bien prendre en compte les trois changements récents : changement des attentes et des comportements des touristes et apparition depuis 10 ans   plusieurs milliards de touristes (nouvelles clientèles , dont celles des pays émergents); nouveaux usages numériques (révolution du web); nouveaux modèles économiques ( du crowfunding au web collaboratif et au partage « en général »  en passant par l’externalisation de nombreuses fonctions qui, il y a encore dix ans, étaient réalisées au sein d’une institution (gardiennage; médiation culturelle; conférenciers, etc…).

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Comportements : la Fin du Tourisme de masse? Pas si sûr, il n’y a que les pays riches qui pensent cela. Tous les autres touristes potentiels, comme ceux des pays émergents,  rêvent de voir, même en vitesse : le Parthénon/Le Colisée/La Tour Eiffel et l’Alhambra de Grenade et la Tour Eiffel  en une semaine et « même » en groupes.Par contre peu est fait, pour l’offre culturelle française,  pour adapter leur offre aux visiteurs chinois, par exemple (Comment voient-ils nos monuments et musées?). Très peu de sites Internet de la culture sont en anglais, encore moins dans 4 ou 5 autres langues. Les visiteurs attendent une offre de plus en plus « personnalisée », à commencer par des textes compréhensibles dans leur langue. Les nouveaux modèles économiques évoluent au gré de la révolution numérique, très vite adoptée par le Tourisme (e-promotion, e-commerce, e-organisation; ou start up.  applications; géolocalisation; ou encore  refonte des offices de tourisme, formation de agents, révolution de l’accueil, etc…).Et pourtant, ne plus réserver  l’offre culturelle aux   seuls habitants de la proximité et « adopter » les visiteurs étrangers aurait de gros avantages:

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3Prenons cet exemple, anglais (Victoria and Albert Museum) : qu’y voit-on? Qu’un petit apéro a eu lieu, comme chaque semaine dans ce musée, sur le thème de la Culture coréenne. Une façon sympathique de parler d’une autre culture, d’échanger sur le design et l’art contemporain »  entre Est et Ouest…Et de « cibler » une clientèle plus jeune, plus agile que les invités traditionnels des musées, plutôt âgés.Beaucoup est fait pour ces visiteurs tradionnels, pourquoi ne pas changer le musée et ses pratiques grâce à de  nouveaux visiteurs?

 5LES 3 TEMPS de la visite+++

Voici les trois temps du voyage, « Avant, pendant et après la visite culturelle ». Et les principaux comportements des touristes, avec  leurs  objectifs. On voit que c’est bien la période du choix de la destination  (rouge) qui est la plus prometteuse pour les activités du tourisme culturel. Repérer et capter l’attention des touristes devient décisif pour les pays « matures », comme le nôtre;notre offre s’est banalisée ( J’appelle cela l’effet « Mon église romane est plus belle que la vôtre« . Il faut donc intervenir pour : faire connaître son offre culturelle, en discuter avec les visiteurs potentiels, leur prouver que c’est là et nulle part ailleurs qu’ils trouveront le rêve de leur vie. On notera aussi que le temps de la visite est celui qui, en principe, aurait résolu les  problèmes (Se repérer, comprendre; partager). par contre peu est fait, encore, pour « fidéliser » les visiteurs, alors qu’il existe de très nombreux exemples passionnants. J’ai fait une liste des tâches à accomplir pendant ces trois temps de la visite, par chaque groupe « Tourisme », Culture » et Numérique » et leurs planning, mais on en parlera une autre fois!

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Un petit coup de scepticisme? La Com’ autour du Crowdunding est exagérée, à mon avis. Les chiffres sont là pour dire que, loin de compenser les apports de financements publics, le crowdfunding, un vrai travail à temps plein a minima pendant plusieurs mois (expertise web, réseaux sociaux et communication multimedia, et crossmedia), profite d’abord aux « riches et connus » (Centre des Monuments nationaux; Louvre; communes ou régions qui veulent restaurer un tableau, etc..)plutôt qu’à ceux qui en auraient vraiment besoin, de tout petits projets qui ont  besoin d’un amorçage et d’un suivi.Ce qui est différent pour la musique ou le spectacle vivant, ou quelques très  petites productions ont rencontré leurs publics et connu la  notoriété  grâce au crowfunding.

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Les Big Data, comme nous l’avons vu il y a quelques jours à Arles à l’invitation de Yannick Vernet, sont l’un des sujets les plus « vertigineux » mais aussi les plus porteurs pour la Culture et le Tourisme.  Car leurs données sont très différentes (Collections numérisées, livres, documents, photos… des milliards de données qui représentent un nouveau gisement à exploiter, pour les visiteurs et pour les visiteurs en ligne. La visite en ligne apporte des millions de « lecteurs » bien réels, les internautes, qui font parler de votre site ou de l’événement culturel. Le Tourisme apporte d’autres types de données:flux de visiteurs, circulations, profils, comportements, prédictions, etc…Croiser ces deux énormes bases donne le meilleur (Microsoft et la ville de Barcelone pour le Festival de la Mercè et ses 200 compagnies et 600 performance pendant quelques jours, ou encore pour le patrimoine de la ville (70 000 parcelles et 3000 monuments sur une carte interactive) .

12 Les financements, pour le Tourisme comme pour la Culture, sont alors pris en charge par les stratégies urbaines « Big Data » ( Smart Cities) et non par chaque établissement.

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 Les MOOCS,  cours en ligne avec ou sans certification se multiplient dans les musées américains. Ici au MOMA, Musée d’art moderne de New York, avec des dizaines de cours d’histoire de l’art, des techniques artistiques, adaptées à un pannel de  publics très différents ( des novices aux déjà experts). Des centaines de milliers d’oeuvres sont en ligne en Open Data  dans les musées américains, dont le nombre croissant est presque impossible à cerner! La question du jour, en ce cas, est bien:

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Hommages aux pionniers du « participatif »! Les américains, les canadiens et les anglais sont les pays qui produisent le plus d’études sur le rôle du numérique dans la culture, le partage, la démocratie (redonner la parole aux visiteurs) et le tourisme (habitants et touristes; site comparatifs ; Google Art ou  réseaux sociaux « participatifs de Facebook) . Les règles du Soft Power sont suivies à la lettre! Maxwell Anderson, à gauche, qui décida de tout bouleverser en 2005 dans son musée (Indianapolis); le Musée des Droits de l’homme de Winnipeg, au centre,  qui déclara en 2005 « On sait faire un musée, mais on ne le fera pas sans vous! », puis modéra les milliers de vidéos reçues du monde entier pour construire une réflexion sur les droits de l’homme. Ou le Victoria and Albert Museum qui, n’ayant pas de robes de mariées pour la période 1960-80 demanda des photos aux internautes anglais, traita ces objets à part entière (inscription à l’Inventaire, exposition, rencontre des « mariées »… Et tout cela en 2000, il y a presque 15 ans.

17S’il y a un « modèle européens de l' »offre culturelle », on voit qu’il passe par des « industries créatives », et surtout par un décloisonnement des domaines culturels et du Passé/Présent. Les « itinéraires » apparaissent aussi comme des incontournables, même si très peu sont réellement touristiques. Il y a un vrai problème : ces itinéraires sont « vendus », si j’ose dire, aux communes ou aux régions,  par exemple, comme devant « irriguer  leurs territoire ». Mais qui va passer deux jours entier à voir de l’art contemporain dans des chapelles bretonnes, à part les fans de patrimoine et/ou  d’art contemporain? Et où loge-t-on? Où boire un petit café? Que faire en plus de la Culture? Où se garer? Où est l’arrêt de bus? ?  Neuf fois sur dix, les amateurs de culture tracent un chemin savant,  de points en points, qui font, sur le papier, un bel itinéraire. Mais oublient la logistique!

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P1090614KEN LE TOURISTE PARFAIT avait bien compris la leçon : « Etre riche à milliards ne sert à rien, Ken si vous n’êtes pas un homme cultivé »!  Oulàlà, se dit-il dans un premier temps,  c’est quoi encore cette nouvelle lubie?  Il en parla à son ex, Barbie Chérie, qui lui proposa un super plan absolument génial: aller acheter des tableaux aux enchères, à New-York,  cette semaine*. Cela convenait à Ken, qui en profita en bon Touriste Parfait pour habiter des palaces et rôder son dernier jet privé. Mais dans la salle archi bondée, les millions s’empilaient à chaque tableau. Que choisir? Comment choisir?Ken et Barbie optèrent pour une solution simple : enchérir  juste avant le dernier coup du marteau!Ils accumulèrent une jolie collection et se ruèrent sur leur iMac pour en connaître mieux les auteurs. Et où on va-t-on  mettre tout ça?demanda Barbie. « Ben, on fera un musée, d’ac?  »

 *La maison de ventes aux enchères Sothebys’ a réalisé à New York , ce 5 novembre, la meilleure vente de son histoire en art impressionniste et moderne (427M$) : Giacometti (100 M$); Modigliani (70,7M$); Van Gogh ( 61,77 M$), trois Claude Monet pour 61,9 M$.. . En savoir plus sur Les Echos.  

 

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Web collaboratif et musées

A98F9Vsy3zuItJNJbVyfITl72eJkfbmt4t8yenImKBVvK0kTmF0xjctABnaLJIm9« Culture : le web collaboratif aux portes des musées » : ce beau Dossier de la Gazette des Communes vient de paraître le 20 octobre, réalisé par la très talentueuse journaliste Sophie Maréchal, voilà pourquoi  nous conseillons vivement à tous celles et ceux qui n’ont pas encore d’idées sur la question de le lire! Pour attiser votre curiosité, voici un  résumé des articles de ce dossier!

Davantage qu’un état des lieux en France, sans grand intérêt car il y a trop de disparités,  l’article propose des solutions,  trouvées par les conservateurs les plus actifs,  en donnant la parole aux professionnels du terrain. L’article permet de comprendre, au final,  que l’on peut ET conserver sérieusement ET diffuser les contenus des musées à l’ère du numérique. Certes il existe encore des opposant farouches, et non des moindres, au développement des pratiques numériques pour les professionnels des musées. Certes il existe encore, aussi, des freins puissants, dont la  méconnaissance de dirigeants  de sites culturels pour les pratiques  « collaboratives». Mais si la naissance de l’imprimerie s’était  arrêtée net pour cause d’incompréhension des scribes et de leurs protecteurs et amis, nous écririons encore au porte-plume. Et tels que je nous connais, avides d’exception, nous pourrions aussi revendiquer aujourd’hui cette belle place de bon dernier de la révolution Gutenberg, façon Astérix « Oui, il existe encore un grand pays qui écrit encore à la main et pour une élite, c’est la France ! Et alors? ».

reservesI-                LES SOLUTIONS « Culture et web collaboratif »

Si nous généralisons  l’expérience des seuls « musées » à l’ensemble des domaines et pratiques culturelles, c’est que l’une des particularités du web collaboratif est bien évidemment de ne pas s’arrêter à un « objet » – musée, monument, concert, architecture, design, vidéo…– , mais que l’objectif est de  pouvoir « partager » entre  tous ses acteurs directs et associés, entre les usagers et leur voisinage. Allons-donc plus loin : si ces frontières entre « domaines culturels » sont encore institutionnellement puissantes, le web collaboratif ne les « reconnait » pas. Les pratiques  collaboratives peuvent tout d’abord rompre une forme d’entre-soi des institutions  qui réseautent entre elles bien davantage qu’avec la « vraie » vie du territoire (toutes ses entreprises, ses événements et ses  fêtes; ses stratégies de développement, d communication…). Au partage entre un site culturel et ses visiteurs on ajoutera celui des visiteurs « entre-eux », des visiteurs « en ligne » à des milliers de kilomètres du site : des visiteurs qui ne viendront jamais, certes mais qui peuvent profiter des contenus d’un site culturel et, en retour, lui assurer une belle visibilité et contribuer à sa notoriété!  Bref,  voici des exemples bien concrets du Comment faire pour qu’advienne ce  » partage à tous les étages » des données numérisées des musées, du local au global!

1)     LA NUMÉRISATION ET LA DIFFUSION DES COLLECTIONS : « Au rythme où l’on va, l’ensemble des collections des musées français sera  accessible sur Internet dans 2500 ans ! » . Ce n’est pas moi qui le dit, car je ne pense pas qu’ Internet ait une telle durée de vie, mais le Chef du Bureau de la diffusion numérique des collections des musées de France au ministère de la Culture. Il en est de même pour l’Open Data, nous l’avons vu l’an dernier, où à peine 10% des données publiques de la culture sont en ligne, malgré l’obligation d’ouverture faite en 2005.Et en plus ces données publiques et mises en ligne (Open Data) ne répondent pas à ce que nous, le bon peuple, avions  demandé de connaître en priorité : les subventions publiques accordées ?Par qui ? Où ?Pour quels bénéficiaires ? Avec quels critères? etc…

BEBESAnimaux_visuel-site-web2DEUX  SOLUTIONS alternatives à ce sur-place de la numérisation et de la diffusion  sont  proposées dans le dossier de Sophie Maréchal/

–        LA SOLUTION DU MUSÉUM DE TOULOUSE, absolument étonnante   pour  montrer les oeuvres non exposées, celles qui conservées dans les réserves . En 2010 la ville de Toulouse a signé une convention avec Wikimédia et 2500 images des objets des réserves muséographiques ont été mises en ligne, sous license creative commons, libres de droit. « Depuis 4 ans, explique dans le Dossier  le directeur du Museum, Francis Duranthon, nous comptabilisons 115 millions de connections du monde entier sur ces pages, bien plus que sur notre site web » (1,2 million de pages vues/an).  Cet accès planétaire aux objets conservés dans les réserves du Museumde Toulouse a permis de recevoir des demandes de prêts, des dons, sans oublier l’apport en « notoriété » qui vient en bénéfice « secondaire », non rémunéré ;   mais quel coût aurait eu une campagne de Com’ pour toucher ces millions de visiteurs ? – BORDEAUX suit, depuis,  cette piste de toulousaine : lors de sa « Semaine digitale », la ville a lancé un « éditathon » du 13 au 18 octobre dernier pour mettre en ligne les images collectées, les documenter et les mettre en ligne. Des associations, des personnels de musées ont participé à des ateliers « description des œuvres », le petit matériel étant financé par la Fondation Wikimedia France.

muma3–        LA SOLUTION MuMa DU HAVRE ! La Ville et le musée d’art moderne André-Malraux,  première collection de France pour l’impressionnisme,  ont  signé un partenariat de mécénat technologie avec Google Art Project. Depuis mai 2013, 100 œuvres ont été mises en lignes sans aucun frais pour le musée (1). La directrice du musée, Anne Haudiquet, précise que ce nouveau musée virtuel comptabilise 1,2 millions de pages vues,  dont plus de la moitié par des visiteurs étrangers, parmi lesquels 7,5% de visiteurs chinois et 23% de visiteurs américains.Voir la page du Muma ICI .

–        (1) Rien de « gratuit » pour Google, je le sais, mais un « Les photos des œuvres  et leur mise en ligne » contre « Je vous prête les œuvres pour prendre les photos », est-ce criminel pour les œuvres originales? Non, voilà l’important.  

ArlesII-              LA MÉDIATION CULTURELLE

LA SOLUTION ÉVALUATION par  LA MÉDIATION La médiation collaborative, ou « faire comprendre   les idées et les œuvres, objets+leur environnement historique et  social  d’un musée » est réalisée en pédagogie  inversée .  Avant la visite, MUSEOMIX « évalue » la muséographie , au cours d’un hackaton,  en tentant d’apporter des solutions pour que tous les visiteurs comprennent bien et mieux qu’actuellement ce qui est signifié avec les objets, textes, multi-média, maquettes etc…du parcours muséographique. . Des prototypes sont réalisés puis testés pendant une semaine environ.Notez que l’on peut aussi évaluer  les « avis des visiteurs sur leur visite », avis qu’ils postent non plus sur un livre d’or, mais sur   des sites comparatifs, sur les réseaux sociaux, grâce au partage de leurs impressions accompagnées de photos. Ces avis sont aussi précieux pour modifier les dysfonctionnements vécus, évaluer les efforts en cours et améliorer la qualité des visites.

LA SOLUTION ARLES (Bouches du Rhône) Un autre  très bon exemple du dossier présente  l’expérience de Céline Salvetat, responsable du Service des public du Museon Arlaten, qui n’y va pas par quatre chemins en déclarant « La philosophie des réseaux sociaux est en phase avec la réflexion visant à replacer les publics au cœur des musées »,  dans l’interview que lui a accordé Sophie Maréchal. Il faut souligner que, fermé depuis 5 ans, le Museon Arlaten vit donc hors de ses murs et a réussi « sans lieu physique » à développer un vrai dialogue avec des visiteurs à partir d’outils et de pratiques très créatrices : un webdoc ; un jeu, « Vol avec effraction », une forte présence sur les réseaux sociaux et d’autres expériences  ont fait « vivre » le musée. Pas étonnant Arles reçoive bientôt Muséomix ! A voir ci-dessous en annexe!

 

LOGO-ClicMuse– Pourrait être ajoutée aussi  la SOLUTION LUDIQUE et PARTICIPATIVE de ClicMuse , dont nous avons récemment expliqué le fonctionnement (Voir notre post ICIdispositif qu permet aux visiteurs de  dialoguer facilement avec des données numérisées tout en apprenant aux personnels des musées ou monuments à se servir des stratégies et outils du web collaboratif pour le faire de façon autonome! 

III-            LE TOURISME CULTUREL

Bien conçue pour les visiteurs locaux dès leur arrivée sur les sites culturels ou  pour les visiteurs en ligne, voilà notre offre culturelle tout à fait prête à travailler avec un horizon élargi, celui de l’industrie touristique, où elle ne sera certes que l’une des activités proposées, mais n’oublions jamais que la Culture est la première « image », celle  que choisissent 80% des visiteurs étrangers.  Et c’est donc sa « Culture et son art de vivre »  qui les déciderait  à choisir  notre destination plutôt qu’une autre, dans le monde.

Lors de son interview pour le Dossier, Sophie Maréchal m’logo mars reliefa demandé d’évoquer et d’expliquer les priorités du tourisme culturel, et nous avons choisi ensemble d’évoquer des sujets incontournables du web collaboratif , comme   : l’importance du tourisme étranger ; la place prépondérante, aujourd’hui, de l’avant-visite, car tout se décide bien avant que le voyageur ne soit sur site culturel ; l’intérêt d’un établissement à être présent sur les sites de voyage, en particulier sur les sites comparatifs ; les délais du tourisme (pour pouvoir agir efficacement) qui sont  bien différents de ceux de la Culture, laquelle peine à boucler une programmation diffusable un an avant un événement (Concert, exposition, Festival,Capitale européenne,  etc…). Et enfin la fidélisation des visiteurs, toujours un peu négligée en France, alors qu’avec l’évaluation et le partage, la fidélisation peut enfin profiter du « temps réel »des visiteurs et des professionnels.Tous ces sujets régulièrement évoqués dans ce petit blog, alors je ne développe pas.

IV-            EN CONCLUSION   Cet article nous convaincra, une fois de plus, hélas, qu’à moins d’avoir un directeur éclairé, une ville ou région créatives, qui connaissent  ce que l’on peut faire en matière de « collaboration avec les visiteurs » pour améliorer les visites ou la diffusion des collections, la majorité des jeunes professionnels est plutôt en situation d’attente dans notre pays. Car, comme le constatent les responsables, nous avons un tel retard pour la numérisation et la diffusion que, à moyens constants, il faudrait attendre 2500 ans pour généraliser les expériences actuelles à partir de collections   numérisées (Cf. I-1) . Autre question, posée par ces pratiques collaboratives : quelle place ont les responsables du web culturel sur les organigrammes ou dans les financements  de projets ?  Sont-ils considérés comme de simples   « techniciens » , rarement consultés pour les orientations stratégiques d’un site culturel, ou ont-il la responsabilité entière d’animer les  débats  sur le web, de les réguler, d’établir un réel dialogue  avec des visiteurs potentiels ? De répondre à des demandes d’innovation, de partenariats, d’idées d’expositions? De former les autres personnels aux pratiques collaboratives afin de permettre une stratégie elle aussi « partagée » par tous les acteurs d’un établissement? Par comparaison, les pros du tourisme ont, par nécessité, fait d’immenses progrès donc, si vous avez des questions à poser,  notre conseil serait d’aller les rencontrer, le plus souvent possible, pour échanger (projets; partage de compétences…) . Citons, pour la ressource en « web collaboratif « : les  Animateurs numériques du Territoire ; les Web managers des institutions du tourisme;  les  workshops et synthèses en ligne des rencontres du e-tourisme  de Pau  ou de Brive. Pour prendre de la hauteur, voir aussi Museum§the web, pour les exemples étrangers.

Et vous, chez amis, connaissez-vous d’autres expériences fructueuses du web collaboratif en France, pour le tourisme culturel ? Nous connaissons de très nombreux exemples aux Etats-Unis ou au Royaume –Uni, en Corée du Sud ou en Espagne, pays où les recrutements se font souvent sur les compétences en web collaboratif ou  analyses des data, mais peu en France! Si vous voulez publier dans ce petit blog, n’hésitez pas!

POUR EN SAVOIR PLUS ! J’espère vous avoir mis l’eau à la bouche ! Pour vous procurer ce dossier afin de lire touts les développements de mon résumé, et bien plus encore:  le Sommaire de la Gazette du 20 octobre 2014 . Pour demander un achat au numéro, c’est ici !

P1090606KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken était tout content. En bon touriste parfait, il avait décidé de « rencontrer les habitants » du coin et là, à la préparation de l’expo*, il y avait de quoi faire!Un sosie de Michael Jackson et un ravissant petit singe lui avaient demandé un selfie…Après son retour d’Abu Dhabi et un petit crochet en zig-zag par Atlanta puis Melbourne, après ses voyages d’affaires harassants avec 7 palaces et 3 jet privés, il pouvait donc souffler un peu. Il quitta le centre d’art et fila au Marais faire du shopping pour son ex, Barbie Chérie, afin de laisser de grrrrosses retombées économiques sur la capitale : l’industrie du tourisme adorait ça!

*Exposition Jeff Koons  (26 novembre 2014 – 27 avril 2015) au Centre Pompidou. Ken pose sur « Michael Jackson and Bubbles », sculpture en or et porcelaine, 1988, 106X82,6cm, de  Jeff Koons.Bubbles était partit-il le seul véritable ami de Michael.

Bonne fin de semaine, chers amis ! Je vais à Paris la semaine prochaine pour faire un petit topo  au Colloque de la Mission ECOTER(Caisse des Dépôts et Consignations) sur  :  Tourisme culturel et numérique : enjeux économiques, opportunités, projets, gouvernance et pilotes ! Je vous ferai un petit retour de ce colloque dans le prochain billet ! Voir le programme de ce Colloque ICI !

 

 

ANNEXES 

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PROCHAIN RENDEZ-VOUS : MUSEOMIX À ARLES du 7 au 10 novembre  (Création et tests de prototypes) –  Arles et le musée départemental d’Arles antique   organisent  une semaine pour comprendre, découvrir et tester !Les FabLabs, découpe vinyle, stop motion, scanners et imprimantes 3D n’auront plus de secrets pour vous ! Et  150 “museomixeurs” codeurs, développeurs, fabricants, graphistes, médiateurs… vont travailler pendant 3 jours et 2 nuits pour imaginer et construire des nouveaux dispositifs de visite.… Une kinect pour dialoguer avec un objet ? Un video mapping sur une statue ou un habit d’arlésienne ? Un écran pour écouter l’histoire d’une œuvre ? Un monument en Lego ? High-tech, ou pas… Ces outils repensent le lien entre les collections et le public et inventent les musées de demain.

Renseignements pour les visites, démonstrations et ateliers: Corinne Falaschi Responsable de la communication Musée départemental Arles antique Presqu’île du Cirque Romain BP 205 – 13635 Arles Cedex – Tel. 04 13 31 51 08 / 06 62 15 33 24- Standard musée : 04 13 31 51 03- corinne.falaschi@cg13.frwww.arles-antique.cg13.fr

NOS PHOTOS 

NIKI DE SAINT PHALLE, LE DOODLE DE GOOGLE aujourd’hui! Après Paris, l’exposition actuelle des 200 oeuvres de Niki de Saint Phalle du Grand Palais 17 septembre- 2 février ira à Bilbao, au  musée Guggenheim,  jusqu’au 7 juin 2015. Et une photo des réserves du Museum d’Histoire Naturelle de Toulouse, trouvée sur son site Internet (Avec un grand merci au photographe!).

 

 

 

 

 

L’organisation mondiale du tourisme

unnamedVoilà sans doute une posture bien française pour le Tourisme Culturel : voir toujours midi à sa porte. « La Culture à l’étranger ? Si vous croyez que l’on a le temps…Et puis nous ce n’est pas pareil…» . Certes, mais ce repli est tout de même inquiétant. Ce qui m’a frappée à Annecy, le 17 octobre dernier, c’est l’accueil très positif des « exemples étrangers » que je présentais à une petite assemblée française et suisse. Soit des exemples étonnants, car, en matière de tourisme culturel, notre « modèle français » devient de plus en plus différent des gouvernances et pratiques des autres états et de leurs élus ou professionnels. Que ce soient les financements, l’ingénierie, le choix des partenariats, la promotion, le Soft Power, la Formation, le Numérique, la médiation…etc.,  nous sommes, il faut en convenir, en retard en France . Peut-être parce que nous avons tant de procédures, labels, sources de subventions « codées » pour les non initiés, décisions à tous les niveaux du territoire, qu’il faut beaucoup de temps pour démêler cet écheveau afin de réussir la moindre actionnette au quotidien? Ou si peu d’évaluation des dispositifs décidés au siècle dernier (dans les années 60 -Malraux) que nous n’osons tout remettre à plat? Peu importe:  puisque nous avons de l’imagination, rien ne nous empêche de nous inspirer des exemples du monde, en toute légalité, ce que fait déjà  très bien notre belle avant-garde, soit plus de 200 territoires, établissements et événements que nous valorisons dans ce petit blog.
Voilà donc deux bonnes nouvelles aujourd’hui pour penser sans œillères et à l’écart des dogmes habituels :
1- L’OMT, organistion mondiale du tourisme, a déclaré   ce 10 Octobre * que le Tourisme culturel était un enjeu capital pour le développement.La prochaine Conférence mondiale OMT/UNESCO aura d’ailleurs lieu les 4 et 5 février 2015 sur « Tourisme culture : construire un nouveau partenariat » (Siem Reap , Cambodge). Elle réunira,pour la première fois, les ministres du tourisme et ceux de la culture du monde entier.
rtb9-brive-tourisme2- Et, comme exemple « micro-local » d’internationalisation, voici que Lyon, dont on souligne régulièrement ici les très bonnes pratiques, pense aux étrangers qui visitent la ville en leur proposant un forfait de 8 euros pour leur éviter de ruiner en « roaming », ces taxes hallucinantes qui vous guettent dès que vous franchissez une frontière! Le Rhône est d’ailleurs un très bon exemple de territoire ou l’interaction entre « local » est « international » est réelle, pour toutes les politiques conduites. L’exemple que nous présentons s’est d’ailleurs inspiré du…Japon ! Lille 3000 ou Nantes, Pau ou Brive-la-Gaillarde  font de même, ce qui est réjouissant (Nos photos).
I- L’OMT ET L’UNESCO  souhaitent  renouveler le tourisme Lilleculturel !Voici les principaux extraits du communiqué que  l’OMT a envoyé à la presse le 10 Octobre à propos du tourisme culturel : « L’importance de la création de nouveaux modèles de partenariat pour le développement durable du tourisme culturel a particulièrement suscité l’attention de la 99e session du Conseil exécutif de l’OMT qui s’est réuni à Samarkand (Ouzbékistan) du 1er au 4 octobre 2014.

Le Conseil exécutif de l’OMT a souligné qu’il fallait promouvoir de nouveaux modèles de gouvernance pour renforcer la coopération entre tourisme et culture et assurer le développement durable du tourisme culturel. Au cours de la discussion thématique sur le tourisme et la culture, les participants ont également évoqué des questions telles que la gestion de la saturation, le financement, la coopération entre le secteur public et le secteur privé, le rôle des communautés locales dans le développement touristique et la préservation culturelle, ainsi que la promotion d’événements, les industries créatives ou la culture et l’histoire contemporaines pour enrichir l’expérience des visiteurs.

Évaluant les tendances et les défis actuels du tourisme international, Taleb Rifai, le Secrétaire général de l’OMT, a relevé les résultats positifs du tourisme international de ces dernières années ainsi que certaines de ses zones d’ombre. « Malgré les défis géopolitiques et économiques, le nombre d’arrivées de touristes internationaux a augmenté de 5% par an en moyenne depuis 2010, et cette tendance a dopé la croissance économique, les exportations et l’emploi » a-t-il affirmé lors de l’ouverture du Conseil. « Certes, nous nous réjouissons de ces progrès et espérons que notre secteur poursuivra son expansion mais notre Organisation doit redoubler d’efforts pour accroître le rôle proéminent du tourisme et nous assurer que sa croissance sera durable et profitable pour tout le monde » a ajouté M. Rifai.

POUR EN SAVOIR PLUS : lire aussi, en complément,  cet article très intéressant sur le blog du British Council,  sur le Soft Power, que  Frédéric Martel a si bien analysé ( pour les USA) dans son livre « Mainstream, enquête sur cette culture qui plait à tout le monde », ouvrage de 2010 désormais accessible en ligne et gratuit!  Sources de notre article : *Communiqué de presse du Conseil du 10 octobre et documents mis en ligne sur le site de l’OMT. Egalement sur le site de veille du Canada Veille Info Tourisme .

Hippocket wifi fillesII- LE WIFI IN THE POCKET ?
Only Lyon, l’office du tourisme de Lyon, propose  un WiFi de poche en plusieurs langues (dont le chinois), sous la forme d’un petit appareil mobile unique conçu avec  la startup lyonnaise Hippocketwifi . Le boitier permet aux voyageurs de rester connectés à Internet pour utiliser l’ensemble des applications ou sites web utiles à la visite de Lyon. Olivier Occelli directeur marketing d’Only Lyon Tourisme, explique:  « En raison des prix élevés des forfaits en itinérance à l’étranger et faute d’un WiFi développé à l’échelle du territoire, une grande partie des visiteurs étaient jusqu’ici privés des services que nous proposons ».
Un concept importé du Japon
C’est une jeune startup lyonnaise Hippocketwifi qui a proposé ce WiFi de poche à l’office du tourisme. Ses deux fondateurs Alexandre et Mathieu Bichet n’ont pas conçu l’appareil, fabriqué par Huawei, mais ont rapporté le concept d’Asie.
« C’est un boitier avec une carte Sim et une connexion 4G. Il diffuse du WiFi dans un rayon de 10 m à la ronde et dix appareils peuvent être connectés simultanément, sans problème de compatibilité réseau  » précise dans La Tribune Mathieu Bichet, cofondateur de la startup qui vend en ligne ses boîtiers pour Paris, les zones rurales ou la Côte d’Azur. « Nous avons découvert ce produit l’été dernier lors d’un déplacement au Japon. Nous nous sommes dit qu’il y avait quelque chose à creuser en France. »Un très bon exemple d’application inspirée par un exemple étranger.
Connaissez –vous d’autres bons exemple de ce « penser global et local ? », pour le tourisme culturel ? Ce blog vous est ouvert si vous voulez y présenter une bonne expérience ou analyser une bonne pratique, française ou étrangère !

P1090597KEN LE TOURISTE PARFAIT Yes ! décida Ken, je ferai un petit pas de côté entre Hong Kong, Los Angeles et Prétoria pour découvrir la Fondation Vuitton de mon ami Frank (Gehry) à Paris! Les trois palaces, cinq avions et dix sept réunions d’affaires étaient son « ordinaire », mais l’invitation  faite à   « tous ceux qui en avaient envie  », sur Internet, d ‘une visite gratuite de la Fondation avant son ouverture officielle  était tout à fait extraordinaire!  La semaine dernière, il avait en effet, suite à son inscription, reçu la réponse  suivante sur son mail :
« Bonjour,
Vous avez réservé votre place pour le week-end inaugural de la Fondation Louis Vuitton
qui aura lieu le 24, 25 et 26 octobre.
Nous avons le plaisir de vous accueillir sur le créneau
que vous avez choisi.
Pour assister à cet événement, n’oubliez pas de vous munir de votre billet électronique
à télécharger à partir de la billetterie en ligne ici.
Ce dernier sera scanné à l’entrée de la Fondation.
Nous nous réjouissons de vivre avec vous ce moment d’exception.
8 avenue du Mahatma Gandhi
Bois de Boulogne | 75116 Paris | France
T +33 (0)1 40 69 96 00
unnamedwww.fondationlouisvuitton.fr »

Avec le jumelage entre la Fondation et son voisin,  le Jardin d’Acclimatation, le nouveau lieu culturel affichait une politique hors des sentiers battus!

Fondation invitation 

Nos autres photos et nos conseils! Ce sont  les événements à venir en Octobre et Novembre : Project City  de Lille, 22 et 23 octobre; Muséomix, ci-dessous (Arles, 9 au 16 novembre) et le Numérique+ Tourisme à Brive-la-Gaillarde, les 18 et 19 novembre prochains. Allez  à ces rencontres  sans modération!  L’innovation, pour le tourisme culturel, ne passe pas forcément par  Paris.  A LA SEMAINE PROCHAINE, MES AMIS!

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NOS PHOTOS en CADEAU-BONUX

Trois petites perles pour les événements à venir ! Muséomix à Arles, ProjeCt City à Lille  et L’esprit du Cheval-Dragon de Nantes qui va vivre à Pékin, Ouiiiii! 

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© projectcity.fr – ProjeCt City à Lille Grand Palais du 22 et 23 octobre 2014 

SOFT POWER en CHINE!

Le Dragon et l’Araignée de la Compagnie nantaise La Machine, avec tous les techniciens et chargé de maintenance, ont rejoint la Chine où le dragon restera! Le défilé -16-19 octobre-  sur l’esplanade du stade de Pékin des JO, a été inauguré par les autorités chinoises,  Laurent Fabius et François Delarozière . Des  artistes- techniciens chinois seront formés pour faire vivre, en  Chine notre dragon « expat' » et  j’imagine déjà  la joie des spectateurs! 

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Le spectacle Long Ma Jing Chen (L’Esprit du Cheval-Dragon) du 16 au 19 octobre. Le Dragon, symbole évident de la Chine, est haut de 12 mètres et est animé par 50 artistes-techniciens. Un fracas d’images  de lumières accompagne ses mouvements, comme sait si bien le faire la Compagnie de Nantes, La Machine!