Gares § Connexions Culture

Les gares SNCF viennent d’éditer leurs nouvelles aventures pour l’année 2013 : à l’occasion des 30 ans des FRAC, les fonds régionaux d’art contemporain, de nombreuses gares accueilleront leurs œuvres d’art, en se proposant d’être le relais de la vie culturelle des régions. Car le programme est vaste et ne concerne pas que les FRAC :  la musique, Marseille Provence Capitale européenne de la culture ou encore des événements qui comptent sont aussi proposés par la SNCF gratuitement. La SNCF y invite tous  les voyageurs à vivre et partager des expériences hors du commun. La semaine prochaine, nous traiterons des « Aéroports et de leur implication culturelle », mais il ne fallait  surtout pas rater ce joli train de projets touristiques et culturels.

Une appli!

LE PROGRAMME 201328/05/2013 : Gares & Connexions, la 5ème branche SNCF, en charge des gares, s’associe donc avec les FRAC. Près de 60 oeuvres d’art contemporain seront exposées dans plus de 40 gares de France. Dijon est la première gare à accueillir des oeuvres à partir du 18 mai 2013. Elle donne le coup d’envoi du partenariat inédit entre Gares & Connexions et les FRAC qui s’étendra jusqu’à la fin de l’année.
– Deux exemples : à Dijon,  jusqu’au 30 septembre :  dans la rotonde, un bâtiment en béton garni d’une verrière où l’on vend les billets de train, trois vidéos de l’artiste japonais Hiraki Sawa sont projetées en continu.En Aquitaine, Gares & Connexions s’associe pour la première fois à GAROROCK, grand festival de musique en plein air, se déroulant du 28 juin au 30 juin 2013 à Marmande. À partir du 4 juin 2013, les gares de Bordeaux Saint-Jean et Marmande accueilleront des chorales ainsi qu’une exposition de photographies sur les murs et espaces des gares. LE PROGRAMME COMPLET EST ICI!

I- LES STRATÉGIES ET LES OBJECTIFS En principe, une gare n’est pas un lieu d’exposition idéal : trop d’insécurité, de stress, de flux, et surtout d’autres missions prioritaires! Mais voilà, il y du monde, dans les gares et, comme les salles d’attentes sont plutôt moroses, la SNCF a dû  faire le pari  que, sur l’ensemble des visiteurs,  elle accueillerait au moins ces  15% de fans de culture, prêts à tout pour assouvir leur passion. Même à rater un train? Yes ! Et la SNCF, puissante entreprise, a bien raison de miser  sur une SNCF qui aura , avec ce type d’opération, une nouvelle image haut de gamme, celle d’une marque « créative » .Se rapprocher des FRAC, des artistes et de leurs visiteurs assidus (Collectionneurs; fans d’art contemporain…) est tout à fait dans l’air du temps, au niveau international. Plus qu’une tendance, cela devient presque un devoir!

1- Quand La culture participe aux stratégies de communication de la SNCF Participer, pour la Culture, c’est aussi communiquer avec des visiteurs peu habituels, exposer ailleurs que dans les lieux inédits : les professionnels culturels ont l’occasion, avec ce travail conjoint, de sortir de leur « entre-soi » (Culture/Education nationale/Secteur public/Publics de proximité…), de développer de nouveaux réseaux en plus de leurs  partenariats traditionnels. Ils ont raison, cela ne peut que leur profiter!

2- La SNCF et les acteurs culturels vont profiter ces  événements qui leur donnent:

– Une très bonne occasion, aux deux parties, de communiquer : se rapprocher des « leaders locaux » et de tous les voyageurs (Et hop ! Une conférence de presse, un  vernissage ! Des visuels pour le Dossier de presse ! Des campagnes d’affichages !

– Une très bonne occasion de créer le buzz sur Internet et en particulier sur les réseaux sociaux. Si la page Facebook des événements est bonne, les plus jeunes, en particulier, partageront leurs avis, leurs photos, leurs expériences.  Ils deviendront des ambassadeurs d’une image plus créative de la SNCF et apporteront une contribution, bénévole, qui correspond à l’air du temps. La preuve ? Auriez-vous su que cette expérience avait  lieu sans cet article de mon petit blog ? Me voilà donc ambassadrice volontaire et bénévole !

Une très bonne occasion pour évaluer ces clientèles difficiles, volatiles que sont les classes jeunes, les fans d’art contemporain ou encore les voyageurs touristes occasionnels. Cerner leurs profils, leurs attentes, leurs motivations pour mieux les satisfaire une prochaine fois , fait partie du jeu  de l’ouverture aux publics « les plus larges possibles » !

II- QUELLES RETOMBÉES MÉDIATIQUES, PÉDAGOGIQUES, ECONOMIQUES ? Est-ce la bonne question ? Oui, car on peut chiffrer ces retombées « médiatiques ». Difficile pourtant de chiffrer le degré de satisfaction, le parcours des visiteurs ou ce qu’ils auront réellement « vu et regardé ».   Avec ce type d’événement,   nous sommes très largement dans le domaine des images, des symboles, d’un nouveau mode de communication, d’un enrichissement immatériel. Si, à première vue, cette remarquable organisation doit coûter cher à la SNCF(1), il s’agit aussi d’un investissement. Nous aimons beaucoup l’idée que, plutôt que de mettre un jeune sur une affiche SNCF, on lui propose, en live ( dans la vraie vie), une réelle expression artistique, une éducation du regard, des surprises! Nous aimons beaucoup l’idée que la SNCF ait aussi choisi le local, plutôt qu’une grande opération nationale et, surtout qu’elle ait choisi la Culture et la création plutôt que des animations commerciales traditionnelles.Nous saluons aussi son courage, car faire une exposition ou demander à un pianiste de jouer dans une gare, négocier avec des FRAC ou GAROROCK n’est pas chose simple! Cela demande de bien connaître les acteurs culturels, leurs exigences ; un suivi compliqué ; une mise en scène difficile ( Flux des voyageurs…) ; une évaluation…Même si toutes ces contraintes  se « voient pas », elles sont incontournables et la réussite des événements croisés entre la SNCF et les sites ou événements culturels en dépendent. (1) NDLR :  nous avons renoncé à demandé les budgets et coûts détaillés, les profils et compétences des équipes engagées dans l’opération car chaque fois on nous répond, en France :  « C’est confidentiel! ». Et je leur réponds toujours la même chose »Les anglais ou les espagnols, les néerlandais nous donnent tout cela, qui figure aussi en ligne sur Internet, gratuitement  et en accès libre! Comment voulez-vous que les professionnels  fassent  des progrès, si le moindre ouvrage chez ATOUT France coûte 45€ et si les opérateurs font de la com’ en « oubliant » de parler de leurs  modèles économiques et des coûts? ?Bref, si la SNCF nous lit et serait d’accord pour que nous publions les budgets  de l’action culturelle et une analyse SWOT de l’opération « FRAC », nous leur promettons aujourd’hui que leur candidature aux Ken d’Or 2013 est bien partie!:-)

– ET UN MUSÉE DANS UN CENTRE COMMERCIAL ? Merci à mon ami William Saadé  pour son envoi de cette hallucinante expérience, dans une galerie commerciale, cette fois! Expéreince courageuse, aussi, et qui nous a beaucoup plu !C’est le Rijksmuseum d’Amsterdam qui en a eut l’idée (Hollande). » Amenons le musée aux gens; espérons qu’ils viendront ensuite nous voir! ». La direction et les équipes du musée ont choisi une peinture de Rembrandt, la Ronde de nuit (1642).Puis  ils ont bâti une mise-en-scène autour des personnages de la toile et ils ont amené ces personnages dans une galerie commerciale.Vous pouvez voir le résultat , incroyable, sur le lien suivant http://www.youtube.com/embed/a6W2ZMpsxhg?feature=player_embedded

KEN LE TOURISTE PARFAIT Barcelone, sa Movida, la Crise…Ken remonta la Gran Via de les Corts Catalanes avec son ex, Barbie Chérie, pour rejoindre l’Hôtel Soho, sa piscine, sa terrasse et ses chambres design où l’on pouvait jouer toute la soirée en composant la lumière de la chambre. Mieux que la télé, avait estimé Barbie qui pianotait compulsivement ses lumières. Ils avaient « fait la totale », Gaudi/MACBA/MII-IBA, CCCB/Opera…et arpenté joyeusement  le Rival. Touriste, certes, mais Ken ne pouvait en rester là. Pour y ajouter « Parfait », il se lança donc dans une série de coup de fils : banquiers et investisseurs barcelonnais, hommes d’affaires et causes charitables. Il lui importait de participer à la relance de l’économie catalane et il acheta douze restaurants, quatre golfs en périls, un nouveau jet privé et vingt-trois abonnements culturels avant de faire confirmer leur vol pour l’Allemagne avant de repartir au Japon.

La Grande Bretagne choisit la culture !

Ken et son amie Elisabeth au temps de leur jeunesse! Swinging London!

KULTUR IST GREAT BRITAIN! Le ton est donné en Allemagne avec cette campagne pour le tourisme international  de la Grande Bretagne sur Facebook ! La Grande Bretagne serait donc  LA destination culturelle par excellence, car, sur l’affiche,  la Culture EST grande, et que la Culture, C’EST la Grande Bretagne! Comment ont fait nos voisins pour en arriver là? Quels sont les nouveaux contenus de ce partenariat entre tourisme et culture ? Sur quelles études repose cette décision de « stimuler le tourisme culturel » en Angleterre pour la période 2012-2015? Voici , dans cet article, les principales réponses à ces questions, avec une multitude de liens de référence pour en savoir plus !

I- LES PARTENARIATS TOURISME ET CULTURE 2010-2020

 

1) Art Council et Visit England : un partenariat d’avant garde!

– Présentation des deux organismes : Le Arts Council, Conseil des arts, « développe et investit dans les expériences artistiques et culturelles enrichissantes ». La convention de partenariat avec Visit England estime à 1,4 milliard de livres (1,646.17 €) les actions du Art Council sur 4 ans,  somme à ajouter au 0,85 milliard de la Loterie nationale ( 0.9996€). Visit England, agence  officielle  du Tourisme en Angleterre, établit les stratégies et les choix du secteur touristique, qu’elle coordonne. Elle conduit aussi les plans d’actions comme les démarche-qualité, la compétitivité du secteur et développement durable.

VisitEngland et Arts Council England (ACE) ont donc établi en février dernier un plan stratégique « d’avant-garde », selon leurs communiqués de presse, pour que les deux organisations puissent travailler plus étroitement ensemble à partir de 10 priorités . Une Déclaration de partenariat stratégique énonçant ces priorités conjointes au cours des trois prochaines années, a été lancée le 6 février au Forum de la gestion des Destinations touristiques (Voir le Rapport ici , la liste des partenaires ici et le communiqué de presse ici , ainsi qu’un un résumé des avis des partenaires . Alan Davey, Chief Executive de l’ Arts Council England, dit par exemple  “ This partnership with Visit England will allow us to explore new ways, at both local and national levels, in which we can continue to draw potential visitors and audiences to these shores for the benefit of the sector, local communities and critically, to help grow the economy.”

2) une plus grande collaboration au niveau national et local, en assurant le financement des deux secteurs :  les premières actions du partenariat (£ 3M) porteront sur le renforcement des capacités des partenaires à travailler conjointement . Puis une collaboration portera sur l’analyse des comportements des visiteurs ; une autre, prise en charge par le Art Council, sur un audit des potentialités de territoires ayant des atouts culturels pour une « mise en tourisme. L’apport des contenus culturels en ligne sera développé pour les destinations ; des bonnes pratiques seront recensées pour qu’elles profitent à d’autres territoires ; des séances d’information nationale et locales seront organisées sur le tourisme culturel et ses apports. Le Fonds de croissance régionale développera, en parallèle,  des volets sur la thématique « Culture » pour les destinations.

3) Enfin un « plan d’action des compétences » précise les formations attendues pour les deux secteurs Culture et Tourisme (Accueil des visiteurs ; contenus en ligne, modes de visite, etc..).

4) D’autres partenariats du Arts Council England sont aussi remarquables, comme celui avec le réseau des canaux anglais pour l’art contemporain (Théâtre, musique, danse performances…). Le National Trust a aussi décidé d’ une nouvelle collaboration avec  l’Arts Council England pour permettre aux deux organisations de « travailler ensemble » aux projets d’art contemporain de la Commission des forêts anglaises qui publie la convention de partenariat sur son site Internet.

II- ENGLISH HERITAGE ET LES ETUDES STRATEGIQUESEnglish Heritage conseille le gouvernement pour la protection et la diffusion du patrimoine et vient d’élaborer , pour cause de changement massif social, environnemental, économique et technologique une nouveau Plan national de protection du patrimoine (NHPP) pour 2013 à 2015. • English Heritage est une sorte de mix entre nos ministères de la culture et notre centre des monuments nationaux. Mais il exerce, contrairement à ces ces deux insitutions, une veille technologique et d’observation ainsi qu’un puissant rôle de diffusion de ses études et des  bonnes pratiques recensées. EH produit en effet de très nombreuses études, diffusées gratuitement en ligne (Cf.Ci-dessous le détail). Ce rôle de conseil très actif et prospectif nous fait défaut. Les chiffres de l’activité d’English Heritage, pour vous donner une idée de ce qu’il conseille, encourage ou développe : EH c’est : plus de 400 sites ouverts au public; plus de 445.000 visites éducatives gratuites par an, 10 millions de photographies, plans et relevés accessibles au public ; 24 millions de livres sterling attribués en subventions chaque année et 17.000 actions de conseil auprès de ses 750.000 membres membres à chaque année

1- LA VALEUR SOCIALE ET ECONOMIQUE ÉCONOMIQUE DU PATRIMOINE : English Heritage a entrepris un certain nombre de projets pour explorer  la valeur économique du patrimoine, partout appelé « environnement historique », dans le texte, et  qui contient notre définition large du patrimoine, en France (Matériel et immatériel ;villes historiques, simples objets ou châteaux et leurs jardins..).Voir l’étude 2005 ici. Toutes les études sont conçues pour être bénéfiques à tous les opérateurs. Elles sont gratuites et en ligne. En voici quelques -unes, que nous avons lues et qui sont réellement très intéressantes!

Une étude sur le « partage » et les formes du partage et de la création de liens produits par le patrimoine mais aussi par le sport ;  Une étude, très inédite, sur les rapport qu’entretiennent les adolescents avec le patrimoine. Une étude d’évaluation d’un programmeTownscape heritage Initiative, qui couvre et suit l’évolution de 17 villes en Angleterre, Ecosse, Pays de Galles et l’Irlande du Nord depuis 1998. Les résultats concernent des modifications apportées à la qualité du paysage urbain, à la perception des populations locales à travers une enquête auprès des ménages, ainsi qu’aux des impacts économiques liés aux nouveaux investissements réalisés ou à la de la réutilisation de sites à des fins culturelles. Une étude sur l’évaluation de la valeur économique du patrimoine (2010) et sur son impact – Les Comptes du Patrimoine sont aussi accessibles et leur analyse est également très intéressante. – Une étude de l’impact économique de la régénération du patrimoine et une étude sur l’Impact des visiteurs des sites attractifs touristiques et historiques.

III- LES PRINCIPALES CONCLUSIONS DE CES ETUDES :Le patrimoine est un facteur-clé pour le tourisme d’affaires au Royaume-Uni, avec plus de la moitié des visites effectuées par des touristes.Les chiffres de HLF, Heritage Lottery Fund , montrent qu’il s’agit d’une valeur de 7,4 milliards de livres/an pour les retombées directes vers l’économie britannique et de 195.000 emplois, dont la moitié sont créés « hors des sites culturels », dans l’économie locale Le patrimoine peut aider l’économie britannique à faire face à la récession et à croître plus rapidement.1 £ de l’investissement dans l’environnement historique génère £ 1,6 de l’activité économique supplémentaire sur une période de dix ans ;L’investissement dans l’environnement historique attire les entreprises , une entreprise sur quatre affirme que le patrimoine est un facteur important dans le choix de son installation, à égalité avec un accès facile au réseau de transports. Investir dans le patrimoine apporte davantage de visiteurs dans les zones locales et les incite à dépenser plus , les visiteurs (environ une personne sur cinq) de sites patrimoniaux rénovés y reviennent plus fréquemment qu’auparavant, et une entreprise locale sur quatre voit le nombre de ses clients augmenter. Le Patrimoine génère de la richesse locale : la moitié de tous les emplois créés par les sites patrimoniaux le sont dans les entreprises locale, comme dit plus haut.

IV- LE SITE OFFICIEL DU TOURISME ANGLAIS, Visit England : La campagne de promotion Culture is Great Britain est sans doute le résultat, au niveau national, de l’ensemble de ces décisions. Mais on peut aussi analyser rapidement le site de tourisme officiel : il semble focaliser l’offre sur la culture et les évènements culturels, comme le fait le site de Londres depuis bien longtemps.


– MON COMMENTAIRE 1) Où séjourner? Le classement est simple : on vous propose des visites par saisons, par type d’hébergement en y ajoutant une seule activité celle « Les lieux historiques à visiter ». 2) Si vous savez déjà où aller, entrez dans « Destinations » ; 3) Si vous n’avez aucune envie spéciale, par un « Inspirez-moi !» 4) Pour votre séjour, les hébergements sont classés, vous évitant l’accumulation des données qui ne feraient que vous embarrasser. Des Top 10 vous présentent les meilleurs hébergements dans leur catégorie. Mais vous sont également proposés un top ten des festivals , les dix meilleures villes pour l’art et la Culture ou encore les 10 meilleures villes historiques. Donc Dix seulement, pour ne pas TOUT vous proposer, histoire de vous mettre dans l’embarras avant même d’avoir décidé de votre destination et de votre séjour!

Campagne pour l'Australie

PRATICO-PRATIQUE : – Toutes les statistiques du Tourisme et de la fréquentation des sites culturels en Grande Bretagne, ici – Un site très pratique aussi, celui des festivals de musique de la grande Bretagne: à la fois calendrier et un agenda, les programmes de chaque festival et une réservation en ligne, avec blog et outils de partage.En France, inutile de chercher aussi innovant au niveau officiel,  cela n’existe pas. Rien au ministère de la culture, et celui du tourisme est très en retard sur la façon de comprendre les relations culture et tourisme aujourd’hui. On n’ose citer la convention Culture/tourisme, tellement elle est peu financée.  Mais les ouvrages de Claude Origet du Cluzeau, ceux de Xavier Greffe ou encore les articles de  Newsletter de Sébastien Chantelot, Charles Ambrosino ou Raphaële Bidault-Waddington et leurs amis, sur  Metropolitiques,  ou encore les études somptueuses du  FORUM d’Avignon : tout cela est juste, précis et a rejoint la recherche,  la réflexion et meilleures  stratégies internationales sur le Tourisme culturel. Et puis les élus ont pris leur envol, comme en témoigne ce petit blog : allez voir des expériences concrètes à Lyon, à Nantes, en Seine-Saint-Denis ou encore à Lille, à Mougins et La Baule ou encore, selon ce que vous cherchez, dans une bonne centaine de villes ou leurs groupements intercommunaux et vous y trouverez des merveilles!

– POUR EN SAVOIR PLUS

! 1) Le Rapport incontournable de Mai 2013 : « The contribution of the arts and culture to the national economy« – An analysis of the macroeconomic contribution of the arts and culture and of some of their indirect contributions through spillover effects felt in the wider economy- (Report for Arts Council England and the National Museums Directors’ CouncilCentre for Economics and Business Research ) . Le document est en ligne et en accès libre, ici !

2) On lira aussi les articles et le débat organisé par The  Guardian, Culture Professionals Network, auquel vous pouvez vous abonner en toute sécurité, ici . Vous y retrouver l’article d ‘ Helen Palmer sur le sujet, Why cultural tourism is not a quick fix, ainsi qu’un autre article, très intéressant, sur les festivals, ici. . L’article de Sejul Malde : Museums connecting cultural tourists: more substance over style, please !

KEN THE PERFECT TOURIST! La Culture était bien pratique ! pensait Ken en garant sa Lamborghini devant la Tate Modern, à Londres. D’une part de nombreux lieux culturels redoublaient d’efforts pour louer leurs espaces depuis ces trois dernières années, d’autre part les contre-parties qu’il demandait pour mécéner  leurs évènements  étaient toutes réalisées à merveille par les jeunes médiatrices des musées de Londres ou de Los Angeles. « Rencontrer des artistes, des réalisateurs de cinéma, des chanteurs d’opéra, dîner avec des scientifiques du patrimoine !», voilà, selon ses souhaits, ce qui l’attendait, ce soir : une promesse de bonheur ! Et puis cela lui faisait faire une petite pause, loin de ses voyages incessants, de ses Affaires, des palaces et des jets privés qui changeaient chaque soir….Barbie, son ex, était aussi aux anges, avec ses voisins artistes et conservateurs, bien que, comme elle le fit remarquer à Ken en masquant sa bouche de sa main pour ne pas être entendue  « Ils sont comme toi, ils ne parlent que d’argent ! ».

Tous au 9-3!

Ken aux Design Days du 93!

Alerte décentralisation, pour commencer ce billet ! On se chamaille fort, en ce moment, en France, entre sénateurs et ministres pour savoir s’il faut supprimer, conserver ou renforcer l’échelon départemental comme chef de file du tourisme…Comme si nous n’avions que cela à faire… Et au lieu, bien entendu,  de nous atteler à une salutaire répartition des compétences.(Je rassure de suite les jacobins : comme il faut au moins trois ans pour réaliser une décentralisation digne de ce nom, elle ne verra encore pas le jour sous cette mandature.   Tant mieux pour vous, chers centralisateurs,  mais je trouve cela horrible, personnellement). Revenons au Département : si d’aventure ils disparaissaient de la carte décisionnelle du tourisme, il faudrait à tout prix  sauver le 93, la Seine-Saint-Denis, qui a l’une des meilleures stratégie touristique et culturelle de France! Voici pourquoi, s’il n’en restait qu’un, ce serait ce lui-là!

I- DU VRAI TOURISME…

Le nouveau Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget est arrivé!Visitez-le!

L’EXPERIENCE DE LA SEINE-SAINT-DENIS (1) a commencé par le vrai tourisme, qui a sur son territoire de nombreux atouts :   un parc hôtelier très important, qui se développe du fait du haut prix du foncier à Paris; la plateforme aéroportuaire Charles de Gaulle, qui  génère beaucoup de travail en lien avec le tourisme. Le tourisme d’affaire s’appuie sur deux grands parcs d’exposition (Le Bourget et Paris Nord Villepinte) et de grands sites culturels : la Basilique de Saint-Denis, première cathédrale gothique française;  le Stade de France (2 millions de spectateurs et 100 000 visiteurs) ;  le Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, entièrement rénové et qui ré-ouvre ces jours-ci; les Puces de Saint-Ouen ; le parc de la Villette, la Cité des Sciences et la Géode. Les croisières et les randonnées au bord de l’eau connaissent aussi un grand succès depuis qu’elles sont bien organisées, en particulier pour relier de façon très agréable le Département à Paris. Rappelons enfin que le « défaut principal » de ce  territoire,  pour le tourisme culturel, est le voisinage de Paris qui aspire les touristes comme première ville-destination mondiale, ou encore celui de Disneyland à Marne La Vallée, première destination de « loisirs » des touristes étrangers..

II- …AU TOURISME VRAI !

Le CDT Seine Saint-Denis a jugé avec raison que ces très gros sites touristiques ne reflétaient pas à eux seuls la réalité de ce territoire. « Finalement on s’est rendu compte, en travaillant sur des choses un peu clinquantes à l’international, que l’on avait  aussi des choses beaucoup plus petites mais méritant d’être valorisées qui traduisent aussi ce qu’est la Seine Saint-Denis ». La Seine Saint-Denis, pour ceux qui ne la connaissent pas, est un territoire très particulier, métissé, avec une vraie et forte tradition et culture du travail et de savoir-faire assez exceptionnels. C’est aussi un territoire populaire, jeune, dynamique, créatif, où il y a beaucoup de passion, en partie parce que c’est un territoire tellement stigmatisé que les habitants finalement sont très impliqués dans des associations ; ils veulent combattre tous les clichés du territoire. Dans ce contexte, le CDT a travaillé au développement de visites et de programmes très originaux, élaborés par « ceux qui y travaillent, ceux qui créent et ceux qui vivent sur le territoire ». Nous en présentons deux : les visites d’entreprises et les balades-parcours.A vous de prolonger la visite sur le site du CDT, ICI !

Visite à l'Opéra de Paris "Les mystères du Palais Garnier"(CDT 93)

 

1) Les visites d’entreprises «Promouvoir le territoire de la Seine Saint-Denis ne passe pas seulement par la simple valorisation du patrimoine industriel, mais aussi par la valorisation des savoir-faire des entreprises qui s’y trouvent. L’objectif n’est donc pas de proposer une forme de tourisme industriel avec des visites classiques d’usines, mais de montrer que le territoire a plein de savoir-faire qu’il souhaite faire partager aux visiteurs.  Cette initiative prend le contre-pied de tous les professionnels du tourisme de découverte économique. En effet, lancé dans les années 2000, ce type de tourisme avait permis la mise en place d’un charte entre le Ministère du Tourisme et l’Association des Chambres de Commerce et de l’Industrie. Celle-ci avait dégagé plus de 150 critères à mettre en oeuvre pour développer la visite d’entreprise (Espace de vente à la fin de la visite, toilettes séparés hommes-femmes…). Ces critères ont été perçus par les entreprises comme contraignants, ce qui entraîne qu’aucune ville n’a réussi à fédérer les acteurs économiques autour de ce concept. » . La démarche du CDT 93 veut présenter le travail des entreprises tel qu’il est au coeur des ateliers, sans mise en scène, avec pour intérêt de voir la réalité du travail. Les seuls critères retenus sont la volonté des entreprises à participer à ce projet et le fait que ce soit un membre de leur personnel qui fasse la visite. Cela dans le but de retrouver dans cette démarche touristique l’aspect « participatif ».(Hélène Sallet-Lavorel, (1).

2) Les balades urbaines: en 2006, le CDT Seine-Saint-Denis Tourisme et ses nombreux partenaires (villes de la Seine-Saint-Denis, les offices de tourisme et de nombreuses associations…) se sont regroupés pour proposer un programme varié de balades urbaines, Douce Banlieue, dont  le principe est simple : quatre fois par an,  un programme de 150 balades et de visites est proposé pour découvrir un quartier à travers son histoire, ses commerces, son architecture et la vie de ses habitants.

Profession Caviste, une visite du CDT 93

 

3) Les huit objectifs – Rassembler les différentes offres proposées par divers acteurs locaux (Offices de tourisme, associations, communes….) – Mutualiser les moyens de promotion et communication. – Construire de réels produits touristiques basés sur le patrimoine architectural, industriel et « humain » du département. – Proposer une offre de visites alternative à celle des grands sites touristiques. – Valoriser aux yeux des visiteurs extérieurs ce territoire surprenant et contrasté. – Revaloriser, à travers le regard touristique, l’image que les habitants ont de leur propre environnement. – Partager des expériences. – Essayer d’impliquer les habitants dans le développement touristique.

III- L’ORGANISATION du tourisme participatif: le qui fait quoi ?

A priori, tourisme et Seine-Saint-Denis sont deux mots qui paraissent ne pas se marier. Pour raconter son histoire, pendant longtemps comme pour tous les territoires de banlieue, la Seine-Saint-Denis ne se sentait pas concernée par le tourisme. L’élément déclencheur fut la coupe du monde de football en 1998 (Création du CDT93 en 1997 ; projets d’accueil, de promotion et de visites).Le choix et l’organisation des acitivtés touristiques et culturelles revient au CDT, mais la volonté de faire participer les habitants et les entreprises implique un va-et-vient organisationnel qui peut prendre cette forme, par exemple pour le cas des visites d’entreprises :

Visite des halles- Le Coq de la Maison Blanche

 

a) Les entreprises : ce sont les entreprises qui fixent les dates, la durée, la fréquence ainsi que la taille des groupes, de la visite (de 3 à 50 personnes). Exemple : un  restaurateur étoilé, basé à St-Ouen,  qui propose aux visiteurs de l’accompagner au marché de Rungis, de voir comment il travaille et de manger au 1er service avec les serveurs. Cette visite est limitée à 4 personnes.L’intérêt des entreprises pour participer est double : 1) Mettre en avant  leur savoir-faire et valoriser les salariés auprès des visiteurs français et étrangers ; 2)- Montrer au voisinage et aux habitants que l’entreprise est ouverte pour les recevoir, afin qu’ils voient comment s’effectue le travail de l’intérieur. b) Le CDT s’occupe de l’organisation, de la gestion des inscriptions et de la promotion. Cette initiative connaît un relatif succès avec 500 visites par an et la participation de plus de 100 entreprises. Le CDT couvre l’ensemble des secteurs d’activités (industriel, art/patrimoine, agro-alimentaire, transport/logistique, industrie graphique, cinéma et audiovisuel,…).

Cet été au Canal? Festival de l'Ourcq

 

CONCLUSION : selon Hélène Sallet Lavorel, « Ce tourisme participatif est une niche et est loin d’égaler la grande masse du tourisme. Cependant il reste indispensable parce que la demande en authenticité est en perpétuelle augmentation et ensuite parce que cette offre est intéressante et complémentaire aux formes classiques du tourisme. Elle apporte une forme de réponse aux grands enjeux de destination comme la France. Enfin,  consolider le lien entre habitant et touriste rentre dans la ligne logique de développement du tourisme et permet non seulement de réconcilier touristes et habitant, mais aussi cela permet aux habitants de se forger une identité, de trouver des repères. Lorsque ces objectifs sont atteints, «  le développement du tourisme apporte aux habitants une forme de fierté, un sentiment de reconnaissance (tourisme-identité-fierté). Le tourisme participatif remet donc à l’ordre du jour certaines valeurs et permet de dépasser la dimension économique pour y ajouter la dimension humaine, de rencontre et d’ouverture ».

(1)Nos Références pour  cet article : Conférence du 21 mars 2012 par Hélène Sallet-Lavorel, directrice adjointe du Comité Départemental du Tourisme de la Seine-Saint-Denis et future directrice du Comité Départemental du Tourisme du Val de Marne ; avec une formation d’urbaniste, Hélène Sallet-lavorel a  travaillé à l’IAURIF, institut d’urbanisme et d’aménagement de l’Ile-de-France. En décembre 2003, l’IAURIF avait  réalisé une étude sur « la notion de rencontre » dans la définition du tourisme participatif pour illustrer les deux dimensions de la rencontre : le tourisme qui participe à la vie des populations locales et les habitants qui participent à la fonction touristique. On lira aussi avec profit la création des pôles touristiques car  Hélène Sallet Lavorel, a participé,  pour chacun des départements franciliens, à l’identification des potentiels de développement touristique et aux propositions stratégiques. Ainsi est née une nouvelle forme de tourisme «  Le tourisme participatif en banlieue ».

TOURISME PARTICIPATIF, TOURISME URBAINOn regardera  aussi  la dernière conférence de Greg Richards (février 2013) ICI et sa conclusion « La conclusion la plus importante de la conférence est qu’il y a un besoin croissant d’impliquer toutes les parties prenantes dans le développement des villes. Non seulement les entreprises et les pouvoirs publics, mais aussi les résidents locaux, les «switchers» qui relient les différents réseaux locaux et mondiaux, et les visiteurs de la ville jouent tous un rôle dans le développement urbain. Faire le lien entre ces groupes est important, et c’est pourquoi des villes comme Barcelone font maintenant allusion aux visiteurs comme des «citoyens temporaires», des gens qui partagent dans la production et la consommation culturelles de la ville. »

et  Le site Art Idea,  dédié aux solutions créatives et artistiques pour le développement urbain et régional ART- Idea est un réseau mondial de partage, de recherche et de conseils très opérationnels pour le tourisme participatif via la Culture. Quelles sont les idées les plus novatrices et intéressantes dans les régions et les villes aujourd’hui? Qui sont les opérateurs de la politique et du milieu culturel qui peuvent changer nos vies localement et globalement? Comment pouvons-nous prendre de l’élan? Des solutions à voir ici

KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken ne savait plus où donner de la tête, lorsqu’il faisait un petit saut en France :  fallait-il voir Hélène, près de Paris, ou Sylvie Hu, qui l’avait invité au streap-tease de Nantes, encore une très bonne idée de cette ville miraculeuse… Les deux, décida-t-il entre deux rendez-vous d’affaire et trois aller-retour Los Angeles-Dubai, puis L.A-Hong-Kong et enfin LA- Sydney avec son ex, Barbie Chérie.Que voulez-vous, entre ses Affaires, ses nuits en palaces et le flot de retombées économiques qu’il générait au passage, la course était rude…


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Vous serez servis à domicile! Extrait de la Newsletter du 6 juin 2013: