Chiffres clés : financements culturels en France, 2019

Comme promis, nous terminerons aujourd’hui ce chapitre du bilan culturel 2018 par les financements de la Culture, avec les chiffres–clefs publiés cette année par le ministère de la Culture et de la Communication.
– Rappelons les bonnes nouvelles  pour 2018, détaillées dans mon billet de la semaine dernière  :  « Une fréquentation exceptionnelle des sites muséaux et patrimoniaux ; un vrai dynamisme du spectacle vivant, une progression des dépenses que les Français consacrent aux sorties culturelles (+6 %) ». Signalée aussi, sans surprise, la hausse spectaculaire des consommations culturelles en ligne, avec une offre culturelle toujours plus abondante et internationale et un appétit de tous pour pour une culture ouverte, diverse et qui se transforme sous l’influence des technologies et des usages numériques.(Notre tableau ci dessus: au beau milieu de la production et vente de tableaux, une belle toile de  Willem Van Haecht, Peintre et Conservateur néerlandais qui travailla de  1608-1637 (104,9 cm X 149,5 cm). La toile est  nommée « Atelier Van Appelles Campaspe » (Photo Wikipedia, CC BY -SA 3.0).    

I- LES CHIFFRES-CLÉS DU FINANCEMENT DE LA CULTURE
A- LES SOURCES DE FINANCEMENT
1- LE SECTEUR PUBLIC ,  l’Etat et les Collectivités territoriales  avec les Régions, Départements et les communes et leurs groupements ; les départements et régions ont cependant moins  de compétences en matière culturelle que les communes, mais ils se rattrappent, ces dernières années, avec  celles du numérique, bien plus importantes qu’il y a dix ans.
2- LE SECTEUR PRIVÉ, soit les ménages (vous et moi…) et les entreprises.
Ces financements sont aussi soutenus par des dépenses fiscales (1,5 milliard) et certains taux réduits de TVA (Presse, nouvelles création artistiques, livres, cinéma, marché de l’art, etc… )
– Le mécénat culturel des entreprises et particuliers représente 25% du mécénat en France, lequel  était évalué à    2 milliard€ en 2017) ; cependant  les chiffres disponibles varient pour la culture en fonction du périmètre (L’Admical,la plus fiable,  anonce des chiffres pour « patrimoine et culture » en 2018, utilisant les chiffres de 2017).

B- VOLUME et attribution des financements
1- FINANCEMENT PUBLIC :17 milliards (3,6 +4,4 +8,7, voir ci-dessous )
Le ministère de la Culture promet 3,6 milliards en 2019, les autres ministères contribuant pour 4,3 milliards, 60% de cette somme venant du ministère de l’Education nationale.
Pour ces « 3,6 milliards du ministère de la Culture, plus d’un tiers (1,2 milliard) subventionne ses 70 opérateurs culturels (Etablissements publics et services de compétences nationale), et la moitié de la somme est absorbée par 6 établissements : Bibliothèque nationale de France, Opéra de Paris, Musée du Louvre, Universcience (Cité des sciences et de l’Industrie  de La Villette et Palais de la découverte,  pour les intimes) INRAP (Institut national d’archéologie préventive) et Centre Georges Pompidou. Tous à Paris! Vous avez dit « centralisation »?

2) LES AUTRES MINISTÈRES contribuent, au niveau de l’Etat avec 4,4 milliards d’euros, comme suit  :
Le ministère de l’éducation nationale avec donc 60% de cette somme (Education artistique et culturelle ; personnels; sorties scolaires, ateliers de théâtre ou options culturelle…) ;
Le Ministère de la Recherche finance les 140 bibliothèques universitaires, éducation artistique et culturelle, rémunération des professeurs d’art…)
Celui des Affaires étrangères finance toutes les actions de coopération culturelle à l’étranger, les 492 établissements scolaires à l’étranger, et contribue au fonctionnement des 380 alliances françaises et bureaux de l’Institut français.
Le ministère de l’Intérieur finance la décentralisation des bibliothèques (88M€ en 2019). D’autres ministères financent leurs propres musées nationaux (Marine, Armées aux Invalides, Air et Espace au Bourget …) ou des actions cofinancées (Agriculture, Cohésion des territoires et politique de la ville).

3) LES AUTRES COLLECTIVITÉS territoriales publiques  : villes et leurs groupements, régions et départements dépensent 8,7 milliards (Chiffre 2017), soit 131 euro par habitant. La plus grande partie (80%) étant celle des communes, qui ont plus de 80% des compétences culturelles, (Livre, lecture, éducation artistique, sites et événements culturels…)

II- PROFESSION CULTURE ! On compte plus d’un million d’emplois : 595 100 e professionnels et 635 000 actifs d’autres métiers (administratifs, comptable..) , actifs qui travaillent  dans les différentes filières culturelles.  On entend par professionnels les artistes, régisseurs, journalistes, écrivains, architectes, vidéastes , cinéaste, conservateurs du patrimoine, directeurs de sites et organismes culturels et leurs équipes, mais aussi les artisans d’art et stylistes de mode (Voir les nomenclatures sur les Chiffres-clefs).
Tout le monde culturel est-il à Paris ? Pas encore, mais une forte inégalité perdure, pour la répartition territoriale, comme pour le nombre de sites et d’évènements culturels, et pour les subventions. Constatons  que presque 40% des professionnels travaillent en Ile-de-France, région qui ne compte  pourtant que 20% des habitants de notre pays (Plus de détails en suivant les publications et conférences de  l’excellent Jean-Michel Tobelem, dont  » La Culture pour Tous » de 2016.  Et  plus de chiffres dans les chiffres-clefs,  ici)

Le prêteur et sa femme, par Quentin Metsys, 1515 . Parfois appelée le Peseur d’or et sa femme, ou le Banquier et sa femme, conservée au Louvre. (Photo Wikipedia, CC BY -SA 3.0)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

III- LES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES STAGNENT…Malgré ce dynamisme des pratiques, le poids économique direct de la culture ne progresse plus depuis 2013, et, en baisse régulière depuis 2003 où elle valait 2,5 %, , le chiffre s’est stabilisé autour de 2,3 % de l’ensemble de l’économie. En 2017, le poids économique direct de la culture, c’est-à-dire la valeur ajoutée de l’ensemble des branches culturelles, était  de 47,5 milliards d’euros.
Comment mesurer le poids de la culture dans l’économie ? est, depuis la grande étude des années 2007, hélas non poursuivie une pratique trop rare en France . (Source : Comment mesurer le poids de la culture dans l’économie ? Laure Turner, Deps Coll. Culture chiffres, 20 p., mai 2019)Voir ICI le résumé page 12 à 18.

IV- INVESTIR DANS LA CULTURE ? La dernière étude que j’ai lue, « Investir dans la Culture », est italienne et concerne l’impact économique de 14 évènements culturels italiens ; elle a été  réalisée par Rsm-Makno/ Italia-Confcommercio . Leur conclusion, pour encourager le mécénat : « un euro investi dans un événement culturel génère 2,65 euros dans l’économie locale et un important impact social (emplois, mais aussi énormément de valeurs non chiffrées : lien social, valeur, convivialité, communication, différenciation, éducation……). Voir le résumé des résultats de cette étude , ici .
« Le patrimoine seul ne suffit pas à créer du développement »(Conférence Ag/Cultura, bras armé de leur presse culturelle institutionnelle, 13 juin 2019),  disent aussi les italiens, qui ont cartographié leur pays avec :
-les régions et départements « très culturels » qui ont des offres déquipements /événements » matures » et n’ont guère besoin d’ingénierie (7 provinces, soit 9% du territoire) )
– les zones moyennes qui auraient besoin d’améliorations (18 provinces, soit 15% du territoire)
– celles qui « malgré la cohérence du patrimoine culturel, restent encore « en sommeil » dans la gestion et le développement culturel.
– Leur conclusion insiste sur les valeurs sociales de la culture:   « C’est grâce à la culture qu’est définie et construite l’identité d’une communauté avec ses transformations sociales, économiques et environnementales. C’est avec la culture que se construit l’avenir. Le Troisième Secteur créatif joue un rôle important dans la définition de nouveaux modèles de développement capables de lutter contre les inégalités territoriales et de générer du développement et de l’emploi, en particulier dans les régions où vivent les personnes les plus fragiles de notre pays  » , dit Maurizio Mumolo , directeur du Forum national du tiers secteur. En France,

En conclusion, nous manquons,  en France, d’observation et d’étude de ces retombées, comme le font les anglais, par exemple, pour améliorer leurs offres chaque année. Le Nord de la France est l’une des rares régions à bien communiquer l’impact des événements culturels, par exemple :
– Lille 3000 : 1.597.000 participants, et près de 150 millions d’euros de retombées,
– Le Main Square Festival d’Arras : 125 000 visiteurs, 1 million d’euros de retombées.

Avenir à court terme : pour le Mécénat, une nouvelle  loi est en préparation, en France, suite aux abus constatés qui étaient rendus possibles grâce à la loi précédente : sur 70 000 entreprises, une trentaine seulement bénéficiaient des trois – quarts des allègements fiscaux, évidemment de  très grosses entreprises. Par exemple, le musée de la  Fondation LVMH ( appartenant à  Bernard Arnault, milliardaire ) a été très soutenu par de l’argent public, à hauteur de 60% et  coûté sept fois son coût prévisionnel. Mêmes désordres pour les « contreparties du mécénat », qui peuvent atteindre 25% du don et servent souvent à des entreprises à redorer leur blason, (Expo sur le Guatemala au Quai Branly en 2010; double expos  Vuitton au Grand Palais en 2015, dont l’une entièrement « publicitaire »; don du photographe coréen (2, 5 millions) qui était en fait un criminel – jugmentt en cours,  au Château de Versailles en 2014 . Enfin le financement privé de type sponsoring philanthtopique est aussi combattu par la société civile  et le  collectif PAIN (Contre  Total pour les JO 2024 ou contre Sackler(Le Louvre, Londres, le Musée Guggenheim de New York…). Mes sources : France- Culture, la bonne émission du 24 juillet 2019:  « Soixante ans après Malraux, la privatisation de la culture ».  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Changeur, de Rembrandt (1606-1669), appelée aussi « The Rich Man » ou « La parabole du fou riche »! 31,9cm X 42,5 cm Gemäldegalerie ,  Berlin. L’ oeuvre a été peinte entre 1625 et 1669. (Photo Wikipedia, CC BY -SA 3.0)

MES CONCLUSIONS 
Quel nouveau modèle économique inventer quand chacun accède à sa musique ou sa  série préférée dans le creux de sa main ? Dans le grand bouleversement numérique en cours, les secteurs de la culture sont encore nombreux à chercher un modèle économique qui assure une rémunération juste de l’ensemble des acteurs (auteurs, éditeurs, distributeurs, diffuseurs physiques et numériques).
– Et , par exemple, comme le disent les Chiffres-clés du ministère, « la musique enregistrée tire, pour la première fois en 2018, majoritairement ses revenus de la musique en ligne, ce secteur est loin d’avoir retrouvé les conditions économiques qu’il connaissait avant le tournant numérique, malgré des consommations musicales en hausse constante« .   Ajoutons que si la multiplication des  concerts compensent, par exemple, la baisse des ventes de la musique enregistrée, la concurrence mondiale devient de toute façon  un très fort frein au développement. Un seul chiffre : 60% de l’ensemble des revenus de billetterie mondiale de la musique sont réalisés par 1% des artistes sur scène. En 1982,les billetteries de concerts-phares de stars ne représentaient que 25% des recettes….

Ajoutons pour conclure,  en citant l’excellent Michel Guerrin (Le Monde), que nos  Festivals, souvent sous statut d’ associations Loi 1901 à but non lucratifs, doivent faire face  à des Festivals « organisés par les multinationales de l’industrie musicale comme AEG, Vivendi ou Live Nation, qui, avec un nombre d’artistes sous contrat et des moyens colossaux, ne facilitent pas la vie aux autres festivals »
Le défi pour les politiques publiques sera donc  d’accompagner l’évolution en cours – du web à la concurrence de nouveaux acteurs du monde…- et de veiller à ce que la valeur économique créée par cet appétit de culture bénéficie à l’ensemble des acteurs de ces secteurs et des habitants qui en sont souvent les financeurs.

POUR EN SAVOIR PLUS
– Les Chiffres-clés 2019 du Ministère de a Culture ont été co-édité par le Ministère de la Culture, Département des études, de la prospective et des statistiques et les Presses de Sciences Po.
ISBN : 978-2-72-462425-06 14 € [parution le 13 juin 2019]
– OÙ trouver ces chiffres-clés ? Suivre le lien du Ministère de la Culture, Département des études, de la prospective et des statistiques / (En vente en version papier aux  Presses de Sciences Po, 13 juin 2019, 14 €) , et sur ce liens vous pourrez télécharger tout ou partie des résultats.

L’impact économique de la culture : réel défi et fausses pistes Par Emmanuel Négrier et Marion Vidal Pour la revue Economia della Cultura n°4, 2009, p.487-498 Il Mulino (11 pages)  – Étude nationale des retombées économiques et sociales du patrimoine, géniale étude , en 26 pages, ICI 
–  Quand la France se « festivalise », Chronique du journal le Monde de Michel Guerrin, 13 juillet 2019 ou encore, sur les dérives du mécénat actuel (Depuis la possibilité de voir votre nom en lettres dorées comme donateur ( pour les Ego surdimensionnés!) au milliard que coûte chaque année aaux finaces publiques  la défiscalisation  du mécénat.
– ET MON PETIT PPT 2017 ! Renforcer les Synergies entre patrimoine, culture, tourisme de l’ATELIER : RETOMBÉES ÉCONOMIQUES de la CULTUREImpact et activités économiques d’un équipement culturel, pour la Région Occitanie-Toulouse, Cité de l’Espace, 25 septembre 2017 Evelyne Lehalle, Nouveau Tourisme Culturel
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Ken  et ses anciennes photos de vacances : ici à Angers, à l’expo Manufactures Nationales et création artistique (2010!)

KEN LE TOURISTE PARFAIT était-il encore au travail, déjà en vacances ou de nouveau au travail? Celles et ceux qui me font l’honneur d’aimer ce petit blog depuis des années  connaissent  la réponse ! Car  notre Touriste « parfait » est devenu leru ami, ce chevalier ,  sans peur et sans reproche, comme un certain  Bayard, Pierre Terrail de son vrai nom. Ken portait donc haut les valeurs de la chevalerie française de la fin du Moyen Âge, à Los Angeles, en 2019. Une des devises du Chevalier Bayard était « Accipit ut det » : il reçoit pour donner ! Ce petit blog de Ken a la même devise, alors, envoyez des idées, partageons et réfléchissons tous ensemble, mes amis !

Á LA SEMAINE PROCHAINE,  MES AMIS,  ET PROFITEZ BIEN DE LA VIE EN ATTENDANT :-)))

Culture: les chiffres clés 2019

Après mon petit billet sur les chiffres clefs du Tourisme et ceux du Numérique, voici ceux du troisième pilier, celui de la culture, aujourd’hui ! De bons chiffres, d’autant que le virage numérique a été pris.
Les Chiffres -Clés 2019, Statistiques officielles du ministère de la Culture et de la Communication,   soulignent les principaux point forts : la fréquentation exceptionnelle des sites muséaux et patrimoniaux, le dynamisme du spectacle vivant, la progression des dépenses que les Français consacrent aux sorties culturelles (+6 %),une hausse spectaculaire des consommations culturelles en ligne et une offre offre culturelle toujours plus abondante… Ajoutons que les visiteurs et spectateurs confirment leur appétit pour une culture ouverte et éclectique, culture qui se transforme sous l’influence des technologies et des usages numériques.
Enfin ce petit ouvrage rempli de statistique met aussi en évidence le fait qu’Internet est devenu le media de l’image et du son : musique, films et séries télévisées ont les faveurs des internautes, soit de 89% des français, dont 68% font des achats en ligne. Effet générationnel logique, aussi : les internautes âgés de 15 à 30 ans sont 97% à consommer des biens culturels en ligne, contre 60% de ceux de 60 ans et plus. L’avenir est donc bien chez , avec et entre  les plus jeunes!

Château de Vaux le Vicomte

I- PATRIMOINES ET MUSÉES
– PATRIMOINE
Hausse de la fréquentation : valorisation, restaurations et programmations culturelles renouvellent l’intérêt des publics français et étrangers pour le patrimoine (+12% en 2017, après une assez mauvaise année 2015-16). Deux nouveaux labels ajoutés aux dix existants ou la communication du Gouvernement (Mission Stéphane Bern sur les Monument en péril et Loto du Patrimoine) mais surtout le dramatique accident de Notre Dame de Paris démontrent l’attachement des habitants pour leur patrimoine.
Quelques chiffres :
En 2018, on comptait 45 285 monuments inscrits ou classés « Monuments historiques » , en France , les régions les mieux dotées (plus de 10%) étant la Nouvelle– Aquitaine (14%),puis Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est, Occitanie (respectivement 11 ; 10 ; 11% de l’ensemble des MH) .
– Paris et l’Ile-de-France trustent, par contre, la plus grande partie des 100 monuments nationaux gérés par le CMN, Centre des monuments nationaux : 5 des dix premiers monuments en terme de fréquentation sont situés à Paris. Pour ces monuments nationaux, la progression de la fréquentation a été de +14 % en 2017 et de +10% en 2018 !
– 8 monuments historiques sur dix appartiennent à des communes (18593) ou à des propriétaires privés. La moitié (20 066) des 45 285 MH est privée
Plus de 430 jardins remarquables ont été labellisés sur notre territoire
Reconnaissance des classements mondiaux : en 2018, les volcans d’Auvergne ont été inscrits au Patrimoine mondial de l’Humanité , portant à plus de 40 les biens français inscrits sur un total de 1092 biens matériels ;
les Parfums de Grasse ont, eux été inscrits en 2018 sur la liste du  Patrimoine Immatériel de l’Humanité (Savoir-faire artisanaux, traditions orales, musicales, langues régionales, sports et jeux…), comme  17 autres françaises,  sur les 508 labellisées par l’UNESCO/Patrimoine immatériel.

– MUSÉES, +5% de hausse de fréquentation en en 2017
Il existe 1200 musées labellisés en France (Loi 4 janvier 2002), qui ont reçu 63 170 000 visites en 2017, sans doute trois fois plus si on y ajoute tous les « musées » minuscules – Le mot « Musée » n’est pas protégé – ou qui n’ont pas de collection importante mais attirent les visiteurs, comme, par exemple,  un joli mais unique petit musée local que personne ne voudra rater !
Les musées d’art* concentrent les 2/3 de la fréquentation. Comme pour les autres sites et événements culturels, 2017 fut une bonne année après deux ans difficiles (2015 et 2016). Enfin si le Louvre demeure classé  premier musée du monde pour sa fréquenation, les statistiques étrangères citent plutôt  le musée de la Cité Interdite de Pékin, qui  a dépassé ce chiffre et annonce 17, 5 millions pour 2018.  *L’autre tiers est celui des musée d’histoire et le troisième est mixte (Musées de Sciences et techniques, musées de civilisation et de société…
– LES EXPOSITIONS TEMPORAIRES organisées par les musées sont encore saluées, pour leur qualité et l’attirance et la fidélisation de touristes français et étrangers qui viennent les voir, en particulier à Paris : 5 millions de visiteurs pour les 10 expos les plus fréquentées. Les deux tableaux des dix premières expositions temporaires de 1017 et 2018 en témoignent, avec en 2017 « Le MoMA à Paris « (75 5000 visiteurs à la Fondation Vuitton) et en 2018 « Klimt et Hundertwasser », l’expo immersive qui a accueilli  1.204 000 visiteurs, à l’Atelier des Lumières.

II- ARCHÉOLOGIE Les moyens de l’Etat sont importants : 160 millions pour le seul INRAP, Institut qui a en charge l’archéologie préventive (130 100 journées de travail, 2130 personnes, fin 2016 !) . L’archéologie n’a pas tous ses sites « visitables », loin de là, mais elle annonce 542 000 entités. Inventaire, étude, prospection, valorisation, c’est la Nouvelle Aquitaine qui a le plus d’entités, (75400). Les autres chantiers  visitables, en France, ne sont pas cités, dans les chiffres-clés, alors que je crois que  la liberté de visite des fouilles est souvent plebiscitée (Carnac) et que les bien mystérieuses mégalithes attirent, lrosqu’elle sont bien mises en valeur,   tous les curieux ou amateurs d’organisation d’escape game!

III- L’ARCHITECTURE représente le patrimoine aujourd’hui, mais aussi celui de demain. De nombreux labels (Patrimoine du XXème siècle ou Architecture contemporaine remarquable) contribuent à sa valorisation auprès des visiteurs touristiques, même si les  « fans d’architecture » représentent un cercle assez restreint. (En cause, le déficit d’éducation sur ce sujet à l’école, ou un caractère supposé élitiste de l’architecture, ce qui est beaucoup moins le cas en Italie, Allemagne ou Espagne, et tous les visiteurs étrangers viennent très nombreux pour découvrir l’architecture du  Musée  Guggenheim de Bilbao de Frank Gehry ). Quelques chiffres clefs : en 2017,
– 65% des 58 00 actifs avaient moins de 40 ans
– 30 000 architectes sont inscrits à l’Ordre et 55, 3 milliards de travaux ont été suivis par des architectes ;
– les activités d’architecture représentent 8% du poids économique de la culture

 

Sculpture de J. Miro Fondation Maeght à Saint Paul de Vence

IV- CRÉATION ARTISTIQUE ET DIFFUSION
– Arts visuels, Danse, Spectacles musicaux : les professions du spectacle forment près d’un tiers des effectifs de la culture. Le maillage de la France comporte les catégories de lieux et d’activités, bien que l’interdisciplinarité soit de plus en plus demandée par les acteurs mais aussi les spectateurs. Une nouvelle vague de « friches », industrielles ou non, reprend celles de 1990 et de 2000, avec cependant quelques différences: inclure, dans les activités  culturelles, d’autres  activités : garde des enfants ou épicerie solidaire, formation et éducation ou Lab pour le numérique et tous les amateurs de Tech ! Cela évitera sans doute le repli sur soi de certains lieux, ou la difficulté à essaimer dans des groupes sopciaux qui ne fréquentent pas les sites culturels.
ARTS VISUELS : avec une insertion professionnelle longue et des statuts d’emploi précaire, (plus de la moitié des pros en art visuels et métiers d’art son non-salariés) , le secteur est encouragé par les subventions publiques : 1%, Centre national des arts plastique, acquisitions, FRAC, Centres d’art. De grandes expositions attirent l’attention (Christian Dior, 708 000 visiteurs) ; Fondation Louis Vuitton qui a reçu 1,4 millions de visiteurs en 2017, soit  +37% de plus qu’en 2016. Le secteur connait aussi un marché de l’art  international dynamique (+5% en 2017) , avec des ventes en ligne qui progressent de +18%, et le cercle des acheteurs d’art s’élargit  géographiquement (pays émergents) et grâce à son accessibilité en ligne.
DANSE : 24 festivals sont dédiés à la danse, dont les professionnels sont particulièrement jeunes et où les femmes sont bien représentées. Les aides financières à la chorégraphie on cependant connu une forte baisse (17%) en 2017, avec 250 aides attribuées (140 aides aux projets ; 80 aides au compagnies)
SPECTACLES MUSICAUX  : avec 29 millions d’entrées et 930 millions de billetterie, les spectacles de variété et de musique actuelle sont aussi  en croissance (+15%) , grâce sans doute à une plus grand nombre de représentations (en haute jauge), à l’augmentation du prix moyen du billet et aux +4% de fréquentation ! Les festivals de musique (7 millions d’entrées) avec près de 10 000 représentations payantes, accueillent 15% du total des représentations des musiques actuelles et variétés. En hausse : Pop Rock, Chanson, et en forte hausse : Rap, Hip Hop et Reggae !
• THEÂTRE et SPECTACLES : des milliers de salles créent, organisent et présentent des spectacles, mais les chiffres-clefs parlent surtout du spectacle financé par le secteur public et de ses 200 équipements labellisées par le  Service public :   5 théâtres nationaux, 38 Centres dramatiques nationaux (CDN), 14 Centres pour les Arts de la Rue, 12 pôles nationaux du CirqueL On trouve aussi le chiffre, pour ces théâtres publics, de 300 festivals de théâtre, mais ils sont sans doute bien plus nombreux si l’on prend en compte les pratiques amateurs et le secteur privé, et le fait que le minsitère de la culture ne connait pas les plus petits . La concentration financière et des «rachats » de nouveaux ogres du Spectacle (Live Nation) ne sont pas non plus évoqués, grande angoisse pour l’avenir de ces événements.

V -CULTURE ET WEB :  l’ouvrage reprend des statistiques assez classiques car, comme nous l’avons observé, les musées ou monuments, théâtres et autres lieux, publient très peu d’ études sur les évolutions ou les simples chiffres pouvant expliquer les comportements culturels depuis l’entrée du numérique dans nos quotidiens ; nous retiendrons donc leurs généralités, qui confirment ce que l’on trouve ailleurs :
DES MÉNAGES de plus en plus CONNECTÉS : comme nous vous l’avons montré avec nos nombreux billets sur ce sujet, dans le blog, avec un taux d’équipement des ménages en ordinateur, téléphonie mobile et connexions Internet qui a augmenté depuis 2000 pour arriver aux 94% des ménages ayant une solution de téléphone mobile en 2018 -75% un smartphone- , 86% une connexion Internet et 86% une connexion Internet.
– DES SERVICES NUMÉRIQUES à la demande sont plébiscités : la consommation des supports et terminaux
« physique »( téléviseurs, matériel audio, livre) laisse la place à des smartphones aux nombreuses
fonctionnalités, comportements qui modifient profondément l’équilibre des dépenses d’équipement
des ménages. (Cf. Baromètre numérique du CREDOC, 2019).

Conclusion, notre offre est toujours aussi splendide et ne cesse de se renouveler et de s’étoffer ! Par contre les inégalités d’accès subsistent. Inégalité territoriale, mais aussi entre classes sociales, car les riches bénéficient d’une offre qui leur ressemble, comme si, par tradition, les programmations et les financements étaient un éternel recommencement. Suivre les travaux de Jean-Michel Tobelem pour être tenu au courant est la meilleure source pour connaître l’évolution des données sur la « démocratisation » à achever.

♥Pour les inégalités territoriales, nous reprendront les propos de la Ministre Françoise Nyssen, l’an dernier, en mars , sur la culture du secteur public : « Nous avons abouti à deux constats. Le premier, c’est que le ministère de la Culture reste, malgré tout, fortement parisien, fortement francilien. Nous dépensons dix fois plus en Ile-de-France que dans le reste du pays, les chiffres sont criants : 139 euros par an pour un francilien ; 15 euros en moyenne pour les autres citoyens. Vous me direz que les lieux se concentrent autour de la capitale, c’est vrai. Il n’empêche que le service public n’est pas équilibré. Celui qui habite à Roanne, Thionville ou Quimperlé, contribue au financement d’un opéra Garnier, d’un Odéon ou encore d’un musée d’Orsay qu’il n’aura peut-être jamais la chance de voir « en vrai ».[…]  La redistribution se fait mal, parfois même à l’envers. C’est un résultat de l’Histoire. Ce déséquilibre, c’est un héritage de l’Etat jacobin.
(Ma source : Discours de Françoise Nyssen, prononcé à l’occasion de la présentation du plan « Culture près de chez vous » à la Grande Halle de La Villette, jeudi 29 mars 2018.)

EN SAVOIR PLUS Chiffres clés de la culture et de la communication 2019 Ministère de la Culture, Département des études, de la prospective et des statistiques / Presses de Sciences Po, 13 juin 2019, 14 € Éditeur Presses de Sciences PoCo-éditeur Ministère de la Culture-6 juin 20196 ISBN-1027246242546 Pages chiffres romains304Format13,8 x 21 cm

La SEMAINE PROCHAINE, ne ratez pas la suite de ce billet, mes amis, avec un volet plus technique sur l’évolution des  Financements de la Culture , des Professions culturelles et enfin quelques indicateurs précieux sur la Consommation des ménages.

(Ma photo : un Gala Antique, du MSR, Musée d’archéologie  Saint Raymond de Toulouse : avec la Photo d’un  « de Rugy romain », au milieuet  en bas de la couverture! Ouiiiiiii! :-))) 

 

KEN LE TOURISTE PARFAIT était tout à son aise avec les nouvelles vacances studieuses de son ex, Barbie Chérie : elle avait décidé d’un Tour du Monde des Musées, cette année, avec Palaces VIP et Avions privés. Son argument-massue : « Ce seront les vacances les moins chères de notre vie, Ken, le prix d’une entrée de musée, Pfffft! C’est rien du tout, tu verras!« .  

Ma photo de Ken sur  le Magazine  de Tunisie : « Le tourisme culturel est-il un mythe ou une réalité? » ou quand les savoirs et les savoir-faire français s’exportent à l’étranger! Bonjour mes amies et amis tunisiens!

Les vacances 2019 et le tourisme culturel

Les vacances 2019, c’est parti ! Où partent les français? Que font-ils en vacances ? Combien sont-ils prêts à dépenser ? Chaque été,  quelques études précieuses suivent ces changements, et, pour le Tourisme culturel, l’été est au beau fixe : musée climatisés, où il fait bon prendre le frais la journée, Festivals de Jazz ou de chansons et Spectacles nocturnes : les soirées seront chaudes ! Voici mon petit billet qui résume toutes les études et articles parus sur ces vacances d’été 2019, du CREDOC à  Europ Assistance/ IPSOS en passant par les Cabinets spécialisés, comme notre incontournable Guy Raffour. (Pour ne pas alourdir le texte, je vous mets juste la source de mes infos et le lien au bas de chaque thème).

I- LA CULTURE CET ÉTÉ ? Une chose est certaine : la culture attire de plus en plus les visiteurs français et étrangers, car elle donne du sens à une ville, à son histoire, mais aussi à un paysage façonné depuis des siècles ou des millénaires. Grottes ou mégalithes, petit patrimoine vernaculaire ou grands monuments : depuis quelques années nous arrivons à ce 50% de désir de Culture dans les activités et événements à ne pas manquer, un record ! On ne compte plus les villes qui copient le modèle de Nantes, avec des œuvres de plasticiens dans la rue, sur les bords des fleuves ou encore en milieu rural. Et, dans la périphérie des villes, les Street artistes vous souhaitent la bienvenue car, après les bons « modèles » de la Seine-Saint-Denis ou de la Tunisie, l’ensemble des pays du monde honorent les nouveaux styles et formats qu’ils proposent. Le Street art devient un art majeur, dont on ne souligne pas assez la vraie qualité : en plein air, on peut le partager facilement, le voir depuis le ciel ou le diffuser sur les réseaux sans avoir à entrer dans un bâtiment (Musée, Galerie..).Bref, si les formats classiques continuent pour les amateurs traditionnels (Concerts classiques et Opéra), l’offre culturelle se diversifie, mixée et remixée façon Pop Culture (Toulouse et Antiquipop au Musée d’archéologie classique, le Musée Saint Raymond.). Lien pour ce schéma ci-dessous : Mémento du Tourisme page 123

Club Med, Affiche de Bernard Kagane

II- LES VACANCES DES FRANÇAIS cet été
L’étude d’Europ Assistance publie pour la 19ème année consécutive les projets de vacances estivales à travers le monde, via son baromètre IPSOS et se penche sur plusieurs pays (Voir  ci-dessous en III) et sur la France de2019 :
1- Les français, champions de vacances ! « Cette année, les Français partiront plus longtemps que leurs voisins européens et enregistrent la plus forte hausse du budget alloué aux vacances d’été . En 2019, les intentions de départ en vacances d’été des Européens (63 % soit -1 pt vs 2018) sont assez stables, avec très peu de variations, à l’exception de l’Autriche, grande championne avec 70 % des intentions de départ (soit +4 pts vs 2018), et de la Suisse (62 % soit -4 pts vs 2018). La France arrive toujours dans le trio de tête, 69 % des Français envisageant de partir cet été (stable par rapport à 2018).
Durée des vacances : en moyenne de 2 semaines (1,8 semaine en Europe) .A l’échelle du baromètre, les Français sont devancés par les seuls  Brésiliens qui comptent partir 2,2 semaines ».
3- Où vont-ils ? Plus d’un sur deux restera en France, sur les 69% qui souhaitent prendre des vacances. Ils préfèrent le bord de mer (62%) et prendront leur voiture (70%), l’avion ne concernant que 9% d’entre eux. Comme depuis des années, on note aussi que la campagne et la montagne attireront un peu plus de visiteurs. gagnent du terrain et accueilleront plus de vacanciers cet été que les années précédentes.
Leurs destinations préférées sont sans surprise la moitié sud du pays mais la Bretagne gagne du terrain (Top 5 : Provence-Alpes-Côte-D’azur, Bretagne, Corse, Occitanie et Aquitaine).
Pour l’étranger, les destinations diffèrent u peu selon les études, mais on trouve à peu près les mêmes en choix prioritaires : l’Espagne, la Grèce et l’Égypte selon (baromètre Orchestra-Amadeus-Les entreprises du voyage), avec les États-Unis, le Canada ou l’île Maurice.
4- Avec qui ? Principalement, en Europe on part avec des membres proches de la famille (conjoint et enfant) conjoint 71% ; enfant 34 % ; amis 17% ; parents 9% ; seul 9% ; Frère et soeur 6% et famille élargie 4%
5- Combien vont-ils dépenser ? Cet été, les Français prévoient de dépenser 2200 euros par foyer pour leurs vacances, un chiffre en hausse de 10% sur un an, devant les espagnols (1798 euros, +8%) et derrière les allemands (2467 euros, +4%).
6- Où logeront-ils ? 44% d’entre eux loueront un appartement ou une maison, quand la moyenne européenne s’établit à 34%. Pour ceux qui souhaitent s’aventurer à l’étranger,. À noter également la très forte progression des réservations vers la Tanzanie, +135% de hausse sur un an. Durant les vacances, s’ils ont des destinations et des envies différentes, les Français s’accordent majoritairement sur un point: ils souhaitent se déconnecter totalement de leur travail, apprend-on aussi du baromètre Ipsos.
7- Connectés au travail, ou non ?
Pour les européens, les anglais sont les plus déconnectés (76%), et les français arrivent seconds (71%) alors que les Suisses déconnectés du travail ne seront que 61% …et les Belges encore moins (50%)
• 69%Déconnecteront complètement du travail
• 19%Continueront à consulter leurs e-mails, mais sans forcément y répondre
• 4%Continueront à travailler, ne serait-ce que de temps en temps
• 9% Répondront aux e-mails et/ou appels

III- DESTINATIONS ÉTRANGÈRES : où iront les étrangers cet été? 

 

 

 

 

 

 

 

 

IV- CRITÉRES DE CHOIX d’une destination : la possibilité d’activités culturelles ou de loisirs en belle position! 


  • V- POUR EN SAVOIR PLUS
    Principale étude : Baromètre des vacances IPSOS/Europe Assistance , Étude réalisée par l’institut Ipsos, à la demande d’Europ Assistance, sur un échantillon représentatif de 12.000 personnes en Europe (France, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique, Autriche, Royaume-Uni, Suisse, Pologne et Portugal), aux États-Unis et au Brésil du 18 mars au 10 avril 2019- Voir le résumé de l’étude sur cet article du Figaro (Le figaro.fr du 06/06/2019).
  • 40 % de la population française ne part pas en vacances : étude CREDOC .
    – Départs en vacance 2018, bilan 
    Projets des Français pour 2019 ?Par Jean-Baptiste Bernardeau, le 23/01/2019
    Améliorer son habitat, acheter des biens d’équipements et partir en voyage (28%) sont les trois envies prioritaires des Français en 2019
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    Ken et Barbie, souvenir de vacances en France à l’expo TEENAGERS ARE ALWAYS RIGHT, Rueil Malmaison, 15 fév.18 avril 2010

    KEN LE TOURISTE PARFAIT avait-il le choix ? Bien sûr ! Il partirait avec son ex, Barbie Chérie, pour le Festival Lollapalooza, à Paris, les 20 et 21 juillet ! Pourquoi ce Festival ? Parce que Barbie adorait prononcer son nom et que c’était une marque légendaire : les couples de touristes parfaits ne devaient jamais s’écarter de la « moyenne », et voilà tout!