Rajeunir le Tourisme Culturel!

Exhiber, montrer, faire participer...

Les technologies de l’information et de la communication, le numérique, le web, les réseaux sociaux ont aujourd’hui tellement modifié la visite culturelle et l’approche de la culture « en général » que toutes les bonnes ressources sur le sujet sont  intéressantes à connaitre. Voici donc les principales adresses pour vous repérer, mises à votre disposition et gratuites,  en France pour les établissements ou parcours culturels. Le Tourisme quant à lui veille et ses projets pour les visiteurs de passage ne faiblissent pas : Office de Tourisme Parfait, Hébergements, Transports ou Restauration en ligne..Par contre, il manque encore une approche essentielle dans notre pays, celle de pouvoir comparer l’offre culturelle: pas de TripAdvisor, pas de mutualisation des conseils des internautes sur le sujet…Tout se vaut, alors que vous allez certainement vous rependre un bon bock avec un établissement  qui fait beaucoup de com’ mais où l’on ne vous attend pas spécialement ; ou regretter ce  festival qui préfère communiquer sa programmation plutôt que de soucier de l’accueil des visiteurs. A quand, donc,  un outil qui comparerait les expositions, les musées, les monuments, les festivals des régions ou des grandes villes ? Je ne sais pas.  Mais, à mon avis, le marché est immense ! A commencer par les prescripteurs de voyage du monde entier ! Hier, j’ai visité un nouveau musée, mais il est tellement désagréable  ( pas d’explications, pas de traduction en langue étrangère; des reflets partout sur la glace de tous les dessins ou gravures encadrés; seulement un quart des infos sur son sujet, pour tant un sujet immense; et les toilettes fermées ce jour-là …) que j’aurais aimé prévenir tous les futurs visiteurs et TO de la région : “Allez là, où encore  là, et ici – les très bons sites ne manquent pas dans la région –  mais surtout n’allez pas voir ce truc, complètement raté, ou juste de l’extérieur, en passant!”.

DES NOUVELLES DE NOTRE LIVRE SUR LE TOURISME CULTUREL! Le livre, qui explique dans une partie riche  d’exemples  le « Comment faire avec les TIC ? »,  reçoit, avant sa sortie, un accueil très favorable, en témoigne cet article dès cette semaine, sur le site du Forum culturel d’Avignon! Ou celui du Quotidien du Tourisme , et nous vous préparons aussi une surprise sur Tourmag,  que nous enverrons en flash spécial aux abonnés de ce blog!

I- DES NOUVELLES DE MUSEOMIX ET DES SITES POUR VOUS TENIR AU COURANT DES TIC . Note : Nous ne mettons que les sites, alors que la fête bat aussi son plein sur les réseaux sociaux, et nous ne parlons que des musées, alors que ces expériences sont toutes transférables à d’autres domaines ! Leur outils, mais surtout leur état d’esprit, leur ouverture aux usages d’aujourd’hui sont “applicables ” au  patrimoine, aux festivals, au tourisme urbain ou rural, tous les domaines sont concernés, tous les temps de la visite, que ce soir avant, pendant ou après la visite .

1) A tout seigneur tout honneur, commençons par le site de Samuel Bausson, un petit chef d’œuvre ! Ses centres d’intérêts :  co-création,  collaboration, médiation,  musée-légo… Mixeum.net .Présentation de son site par Samuel : « Dans l’esprit participatif (Read/Write) du web et des réseaux sociaux, de nouveaux usages et de nouvelles attentes émergent chez les visiteurs, aussi bien en ligne que sur place. De la simple conversation sur le web avec les conservateurs à la co-construction d’une exposition, les visiteurs veulent aujourd’hui être acteurs de leur visite et être partie prenante de la vie d’un musée qui ne soit plus un musée-cathédrale. Comment les institutions culturelles, peuvent-elles se saisir de cette opportunité pour proposer de nouveaux modes de relations plus inclusives avec les visiteurs?Comment concilier expertise du conservateur et participation des publics dans leur diversité? Comment synchroniser le temps long et évènementiel du musée avec le flux continu des réseaux ? Comment articuler le fonctionnement institutionnel et son modèle hiérarchique avec le modèle ouvert et itératif du web?

Un atelier de Museomix la semaine dernière à Paris ( Photo Yannick vernet)

2 – Des nouvelles de Muséomix , ses journées de la semaine dernière  , qui se sont déroulées au musé des Arts décoratifs à Paris, en partenariat avec Universciences, IP Télévision et Vidéo Perfectice , EPSON, etc..

3 – Et un article d’ Audrey Bardon sur OWNI, qui fait le point sur quelques technologies disponibles pour vos établissements ou évènements culturels, dont voici des extraits, pour vous donner envie de tout lire :

La Vierge au Lapin de Titien et les trois dispositifs ( un film explicatif, des écrans tactiles pour l’observer à la loupe et un espace immersif permettant de « marcher dans le tableau » pour en percevoir les notions de profondeur de champ et de traitement de la lumière) mis en place par Museumlab, le laboratoire du Louvre dédié aux TIC.

La Table multitouch au musée Nestploria permettant aux visiteurs de confronter leurs mains avec les empreintes laissées par les hommes préhistoriques sur les parois des grottes.

– Les jeux du Musée des Arts et Métiers qui mélangent  jeu de rôle, nouvelles technologies et expérience muséale. Le but du jeu Pour avancer dans leur quête, les joueurs sont munis de téléphones mobiles équipés de lecteur RFID/NFC capables de communiquer avec les objets du musée et d’obtenir des informations

Les écrans interactifs ont été placés sur les grilles de la Préfecture du Rhône, diffusant les images de l’exposition « Musées du XXIe siècle » du futur Musée des Confluences.
40 reproductions des toiles les plus célèbres au Petit Palais, des écrans diffusaient de courts films en haute définition (dont quelque-uns en 3D), invitant à pénétrer au cœur même des toiles, pour en découvrir les détails cachés et les intentions de l’artiste.
– une frise chronologique de 130 m de long dans les jardins du Musée de Saint-Lizier avec des QR codes, permettant aux visiteurs d’accéder à des contenus multimédias complémentaires sur leur smartphone.
– L’installation numérique du Musée Jean-Jacques Henner « Faisons bouger nos œuvres » basée sur laKinect. le visiteur donne vie au personnage du tableau en effectuant quelques pas de danse, parfaitement reproduits
En partenariat avec la société Euréva, le Centre Pompidou et son  une application mobile , Blinkster, un système de reconnaissance d’images. Il suffit de flasher une œuvre avec son mobile pour afficher des informations sur celle-ci : notices, biographie de l’artiste, fiches Wikipédia…et la possibilité de transformer et adapter l’espace d’exposition en temps réel .

-Une table tactile à objets : afin de permettre aux visiteurs d’accéder à son importante collection de minéraux cachée dans les réserves du  Museum de Lille  Sur cette table sont disposés des objets représentant des atomes. Le visiteur est invité à les combiner pour former l’un des minéraux de la collection et obtenir de nombreuses informations sur celui-ci.

Un guide en réalité augmentée –  La ville de Suse et sa céramique aux premiers siècles de l’Islam :  au Louvre le visiteur se voit remettre un dispositif de guidage portatif doté d’une caméra. Lorsqu’il filme les lieux, un petit personnage en images de synthèse apparaît sur l’écran et lui délivre des précisions sur ce qu’il regarde.

un immense jeu interactif et collaboratif, Epidemik, à  la Cité des Sciences Une surface collaborative interactive de 500 m2 et 100 participants qui jouent en même temps à un gigantesque jeu de simulation ! La NFC au Museum of London : échanger des informations grâce à son mobile pour obtenir des informations complémentaires ou partager sa découverte sur les médias sociaux.
4) MUZEONUM WIKI de ressources sur les musées et le numérique (En savoir plus…). Créé en Août 2011, #MuzeoNum contient aujourd’hui plus de 40 pages.Toutes les pages du site sont éditables, toutefois un mot de passe est nécessaire pour l’édition. Un groupe Facebook pour les discutions vient compléter ce WIKI :#Muzeonum est une initiative de Omer Pesquer, Consultant Internet pour le secteur culturel.06 62 12 43 86 – Paris 11ème (Photo)

II –  LES EXPERIENCES PARTICIPATIVES

1 – DASM : de Sébastien Magro, qui prend comme slogan : « Exposer c’est vivre intensément une expérience collective », phrase du Pape de l’exposiiton temporaire,  le merveilleux  Jacques Hainard. On lira en particulier le Retour sur les ateliers Wikimedia au Centre Pompidou, et  Mon  Futur en Seine , mais de très nombreux thèmes font la richesse de ce blog : art contemporain , cirque,  danse,  théâtre , cinéma , design, expositions,  festivals,  médiation culturelle, musiques, etc.
2) Quelques textes plus généraux en français  sur le sujet Knowtext : et Dasm.

Audrey Bardon ( Article OWNI)

3)  Sur  OWNI, cité plus haut, rappel par Audry Bardon des expériences du Brooklyn Museum (USA)-Pour recueillir les commentaires des visiteurs dans le cadre de l’exposition The Black List Project, le Brooklyn Museum a mis à disposition des ordinateurs équipés d’une caméra afin de recueillir les témoignages des visiteurs sur la façon dont leur culture a façonné leur vie. Les vidéos ont été diffusées sur la chaine YouTube The Black List Project. Une opération similaire, cette fois-ci dédiée à la communauté latino-américaine, a été réalisée autour de l’exposition Latino List

Robert Stein

4) Un nouvel article de Robert SteinDeputy Director for Research, Technology, and Engagement, Indianapolis Museum of Art, Indianapolis, United State, notre musée préféré, pour les TIC, avec également le site créé par Robert Stein : ArtBabble. Citons aussi les “meilleures expériences ” rassemblées chaques années sur “Museum and the web”,   dont  celles de l’IMA. Robert Stein est intervenu du 19 au 24 octobre dernier,à une rencontre sur les Bibliothèques et les musées a eut lieu au très célèbre Salzbourg Global Seminar, avec une cinquantaine d’experts, la plupart des intervenants étaient américains.(Museum§theWeb).

5) le Club Innovation de Culture Clic, en français ( Rappel) présente aussi de nombreux outils en marche dans des sites culturels, mais les entrées proposées à la lecture sont davantage axées sur les  «  outils » que sur les démarches souhaitées par les sites culturels ou sur les comportements des visiteurs, à mon avis.
6) MEDIAMUSEES Pour ceux qui parlent espagnol, nous conseillons aussi ce site , qui présente en ce moment  une très bonne étude sur l’usage des medias sociaux dans les musées espagnols.

III – DES INFOS RECENTES

1) POURQUOI WIKIMEDIA NE SERAIT-IL PAS RETENU PAR L’ UNESCO POUR LE PATRIMOINE IMMATERIEL? par Xavier de la Porte le 07/11/11 . Il est vrai que plus immatériel et plus grande base du patrimoine, tu meurs…Enfin, c’est difficile à trouver!
• 2) Une étude qui pointe les grandes faiblesses de la politique internet en France ( Article des Echos d de  Nicolas RAULINE du 10/11).
KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken avait donc des copieurs, en ce bas monde…Pas le Ken de Mattel, un peu fallot, mais notre Ken, le Touriste Parfait, toujours amoureux de sa Barbie chérie, son ex – enfin c’est Mattel qui avait organisé ce divorce… Celui qui voyage toute l’année, en jet privé ou grandes lignes, fait des affaires, est riche à milliards,  loge dans des palaces  et surtout dépense sur place ses millions de dollars, ce qui plait beaucoup au tourisme! Que penser de ce Ken au bureau, d’Orange, sinon que la photo a dû être retouchée : leur Ken doit être un peu replet, avec ce régime sédentaire de l’homme au bureau…C’est pour cela que leur  leur photo est floue?🙂

 

L’ouvrage “Tourisme Culturel” vient de sortir!

La couverture du livre des Editions Territorial

Une très bonne nouvelle cette semaine :  la parution du livre que j’ai rédigé cet été pendant que vous vous doriez au soleil ou faisiez vos courses sous la pluie en Bretagne…

C’est un livre très sérieux, une Somme,  en quelque sorte, de tout ce que l’on doit faire pour bien comprendre le Tourisme Culturel aujourd’hui, le mettre en oeuvre très facilement et  faire son deuil des appréhensions ou des idées reçues sur le sujet.

L’idée était avant tout de rendre service aux acteurs du Tourisme et de la Culture, de simplifier cet assemblage sans fin des deux filières, de clarifier les relations et les rôles des professionnels et, si possible, de convaincre les élus!

Lisez vite ci-dessous la publicité des Editions Territorial, le sommaire résumé  et les premières réactions des lecteurs! Et cotisez-vous, car l’ouvrage est un peu cher, à mon avis,  pour les petits budgets -69 euros!- un chiffre plein de promesses, certes, mais il faudra pour quelques uns se passer de sandwiches ou attendre les étrennes de Noël…Ou encore se “prêter ” l’ouvrage, inciter la bibliothèque locale à en acquérir un exemplaire, le recopier, trouver un mécène pour vous l’offrir,  etc…Je sais que vous n’êtes jamais à court de bonnes idées, et je vous fais confiance pour imaginer mille solutions. Bonne lecture, et continuons à partager nos idées en ligne!

I – LE TOURISME CULTUREL  aux Editions  Territorial Numéro 700 : Economie, Tourisme Un ouvrage de Mme Évelyne Lehalle ISBN13 : 978-2-8186-0249-2 -Oct.2011 – ISBN version numérique : 978-2-8186-0250-8 –  200 Pages. Coordination éditoriale: François Perroy (Emotio Tourisme).

II – DE QUOI S’AGIT-IL?
Quels sont aujourd’hui les enjeux du tourisme culturel ? Quelles stratégies conduire pour le développement des territoires, leur attractivité, leur créativité ? Quelles méthodes d’ingénierie, quelles compétences faut-il croiser pour réussir ?

La visite culturelle et le séjour touristiques connaissent aujourd’hui un réel rayonnement et de profondes mutations, avec l’arrivée de nouveaux visiteurs, des pratiques de voyage en évolution, ou encore les usages des nouvelles technologies pour préparer un séjour. Illustré de nombreux exemples au plus près du terrain en France et à l’étranger, cet ouvrage présente des solutions pour « travailler ensemble » et améliorer la fréquentation des sites, lieux et événements culturels…
Evelyne Lehalle a aussi invité  des professionnels-experts pour qu’ils résument, dans leur spécialité,   l’essentiel du Comment penser le Tourisme Culturel aujourd’hui et comment faire? : Samuel Bausson, Webmaster du Museum de Toulouse; Georges Buisson, qui témoigne de son expérience à  la Maison de Gorges Sand; Marie-Laure Desmet, excellente spécialiste du Tourisme Urbain; Xavier Dalloz, Représentant de la France au CES de Miami et à Phocus Wright; Cédric Dupont, brillant expert de la communication multi-canal (Agence Senses Makers), Philippe Fabry, pour le e-tourisme institutionnel et les Offices de Tourisme de demain; Sylvie Huron, Présidente des Greeters de Nantes; Laurent Kilani, Directeur de la Cellule, Coopérative de Spectacle vivant en milieu rural et Corinne Lespinasse Taraba, Experte en marketing appliqué à une  destination culturelle.

III – LE SOMMAIRE, en RESUME

– 1 – Le partenariat entre le Tourisme et la Culture

– Le tourisme culturel : enjeux et cadrages

– L’impact de la culture sur le tourisme

– L’environnement institutionnel et la répartition des compétences

– Intégrer la culture dans les stratégies locales

– 2-  Créer et valoriser une offre de tourisme culturel

– L’accueil et la fréquentation des sites et des événements

– Planning et répartition des tâches entre tourisme et culture

– Monter un nouveau produit touristique et culturel

– Les « Pass Culture Tourisme »

– Nouvelles technologies et tourisme culturel

– La communication multi-canal

– 3- Le tourisme culturel à l’horizon 2020

Reconstruire la compétitivité des acteurs du tourisme dans un monde globalement numérique et massivement interconnecté.

– L’impact des TIC sur les stratégies, les métiers et les organigrammes

– La France, région créative en 2020 ?
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FAIRE CONNAITRE LA PUBLICATION  “TOURISME CULTUREL” : si vous avez 5 minutes, et si vous aimez ce blog, envoyez cette page à vos amis, vos réseaux sociaux, professionnels, merci par avance!
– COMMANDER L’OUVRAGE aux  Editions Territorial (69€) par courrier : voir les coordonnées des Editions en cliquant ici OU COMMANDER EN LIGNE en cliquant . (Règlement par CB, chèque bancaire ou mandat administratif)
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Ken, le Touriste Parfait, a dit hier " Génial, ce bouquin! Mais Evelyne n'a pas osé me le dédicacer, sniff..."

 

LES PREMIERES REACTIONS DES LECTEURS!

L'Aga Khan,en sifflotant dans sa salle de bain au château de Chantilly ( 2éme fenêtre sur la gauche...) a dit "Super, pour notre futur hôtel de Luxe, ça marche pour moi, il y a TOUT dans ce livre!!!"

La Joconde est complètment baba "Ma che libro!!! Io non ci credo, è veramente perfetto, bravo Evelyne!"

Le Canard du bain d'Emma a dit "Nooooon! Je vais nager dans le bonheur!"

Les ados aussi sont très élogieux, même s'ils boudent, comme à leur ordinaire, ils ont juste dit "Trop fort!!!"

Enfin un collectionneur nous a envoyé ce message : "Vous savez quoi, chère Madame? Ce bouquin va changer ma vie, je vais ouvrir un musée, du coup!"Bon, les réactions à mon livre sont donc toutes unanimes et excellentes, même si, comme d'habitude, chacun voit midi à sa porte...BONNE SEMAINE A TOUTES ET A TOUS, et n'oubliez pas de vous amuser!!

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Les crédits-photos : Le Château de Chantilly a été photographié par  Martine Savart pour Le Journal des arts; La Joconde  était en promenade dans “l’Art de Léonard, coll. Salut l’Artiste! Ed. du Seuil” – Le Collectionneur c’est Josef Herman, chez lui, à Londres, dit  RA number 48, automne 1995, Royal Academy-Les ados sont tout droit sortis du Catalogue de Remix, exposition du Musée des beaux Arts de Nantes, et c’est Jennifer Bornstein qui les a surpris avec son appareil photo!

Décentralisation : Le Lot comme modèle!

KEN DEVANT SA NOUVELLE"TABLE AU KILOMETRE" SIGNEE PAR JEAN NOUVEL.

Qui veut vraiment la décentralisation en France ? Personne. L’Etat ? Evidemment que non. Les élus ? Seulement dans leurs jours de mauvaise humeur. La Droite ? Elle n’a pas fait grand chose depuis 10 ans, tout comme la Gauche en 2002 ou depuis  les lois Defferre des années 1981-83. A l’heure de la Réforme territoriale, de la création de nouvelles métropoles et de pôles métropolitains, de nouveaux conseillers, d’une élection présidentielle, peut-être faudrait –il revenir aux fondamentaux, comme  cette décentralisation considérée par les plus sages comme la mère de toutes les réformes ? Et cesser de s’abriter derrière des mots-valises pour y renoncer, comme ce Vive  l’Intérêt Général ! concept inconnu des restes du monde  qui lui préfèrent l’intérêt commun, là la fois plus humble et plus pragmatique ; cet étendard à majuscules  ne sert, au fond, qu’à l’Etat lorsque celui-ci ne veut pas donner un gramme de son pouvoir aux Elus. Pas un gramme de plus, donc,  aux populations, pourtant largement majeures aujourd’hui. Car, il faut en convenir, ce sont elles qui inventent, qui innovent, qui régénèrent le pays. Malgré les pesanteurs du sommet, et souvent “en douce”…

I – LA PLUS GRANDE SURPRISE DE L’ANNEE : un département , le Lot, ose demander aujourd’hui un brin de pouvoir. Le Lot, déjà  partie prenante d’ expérimentations depuis des années, fait  une action aussi exemplaire que passée sous  silence, une véritable révolution dans les prises de décisions, et, en témoignent les textes ci-dessous, il est en train de gagner ! Inoui, inédit : son patrimoine, celui qui  n’appartenant pas à l’Etat,  va relever de ses décisions pour quelques années! Le Lot va pouvoir décider de  l’entretien et de la restauration du patrimoine inscrit sur son territoire !

Vous, mes amis canadiens qui me lisez, allez avoir du mal à comprendre. Car  voilà une exception, une particularité française : chez nous c’est encore le siècle de  Louis XIV. Seul le pouvoir central, qui possède  de plus  les plus beaux monuments et  les plus belles collections des musées,  peut décider de l’avenir du patrimoine qui ne lui appartient pas dans les régions,  de sa conservation, de son entretien, de sa restauration,de  valider ses inventaires, etc… . Par parenthèse, cela montre que, encore aujourd’hui,  l’Etat se méfie toujours des régions et que nous sommes peu démocrates:    seule une « élite éclairée » de l’Etat,  super bien organisée,  semble avoir l’exclusivité de certaines compétences, grâce  a ses grandes écoles , comme l’Institut du Patrimoine), ses Grands Commis, ses Préfets, ses Hauts Quelque Chose ( Commissaires, conseils…) qui tous veillent au quotidien à la bonne marche du système. Impensable, nous le disons à nouveau,  pour les 9/10émes des habitants de la planète, certes,  mais vrai en France.  UN EXEMPLE CULTUREL ? Même si un architecte, dans une ville une région,  a une excellente formation « monuments historiques », la même que celle de son copain de l’Etat, il est supposé plus niais , plus incompétent s’il n’a pas le « Label Etat » (Diplôme, nomination…) . René Rizzardo, un fin décentralisateur,  se demandait souvent pourquoi, depuis des siècles, les professionnels de l’Etat n’avaient pas réussi à apprendre au quotidien  leurs connaissances et savoir-faire  à leurs collègues des régions. Mais René était un peu malicieux, et préférait toujours  l’humour au désespoir.

II – LA VERITABLE DEFINITION DE LA DECENTRALISATION Comment ne pas confondre « décentralisation, délocalisation, déconcentration, coopération Etat/Collectivités territoriales » ?Même si ces questions de vocabulaire sont dans la loi, ces définitions sont  juste introuvables,  ou presque, donc  je résume : la décentralisation est un transfert d’un  pouvoir que détient vers une collectivité teritoirale ( Commune, département ou région).

Ce n’est pas une « déconcentration » ( on donne des crédits de l’Etat central  aux représentants de l’Etat installés dans les régions…) ; ce n’est pas  une « délocalisation », comme le Louvre à Lens ou le Centre Pompidou à Metz,ou  le MUCEM, musée des civilisations de Marseille,  qui ouvrira en 2013 ! Encore moins une « coopération » ou collaboration,  comme le propose  le dernier rapport sur le sujet , rapport très  faible pour la délégation de compétences. Eh non,la vraie décentralisation est tout autre chose, et, pour le MUCEM décentralisé,  il eût fallut donner les collections à la Ville de Marseille, en plus de leur gestion.. Si l’Etat garde la propriété des collections, il garde  toutes les  décisions accompagnant cette propriété, – conservation/entretien/restauration/recherche/inventaire, etc..qui ne sont mises en œuvre que par le personnel de l’Etat.
III – AU LOT, NOUS DISONS : CHAPEAU !!!Les documents ci-dessous en témoignent : ce département ne veut pas gérer le patrimoine de l’Etat, mais, même pour son  patrimoine n’appartenant pas à l’Etat, il lui faut une « autorisation » de l’Etat pour s’en occuper. Et pour s’en occuper,  même de façon expérimentale, encadrée ( convention),et  éphémère. Et cette autorisation, si je lis bien, sera redonnée par l’Etat avec un an de retard.  Par crainte que cette mini-expérience ( un département sur 90…)  ne fasse tâche d’huile sur les autres départements. Et malgré une très bonne évaluation de 2007 à 2010.  On croit rêver !
De tels témoignages de la défiance et de la superbe de l ’Etat, de sa méfiance envers  les élus ,  les gens qui les élisent, sont assez incroyables, mais vrais. Comme si l’Etat ne se trompait jamais, ne variait jamais. Car les craintes de l’Etat envers les  élus sont toujours les mêmes : « clientélisme », rupture lorsque de nouvelles têtes sont  élues. l’Etat n’agirait jamais, quant à lui,  pour gagner du pouvoir ? Pour garder sa place au soleil ? L’Etat ne varierait jamais dans ses politiques ? Jamais ? Ah bon…Je dois lire les journaux de travers…J’ai dû lire toute  l’Histoire du pays de travers, aussi…

IV – L’ARTICLE DE LA GAZETTE DES COMMUNES :il n’y a eu que très peu de buzz pour cette nouvelle, donc nous remercions la Gazette des Communes et quelques revues de presse d’en avoir parlé, et nous présentons in extenso  l’article de La Gazette ici. ( Article de C. Wanaverbecq, publié en ligne  le 20/10/2011) :
“Le Lot obtient un sursis pour gérer les crédits de l’Etat dédiés à l’entretien et à la restauration du patrimoine. Les conseillers généraux du Lot, réunis en assemblée plénière à Cahors lundi 17 octobre 2011, ont approuvé le projet d’avenant prolongeant sur la seule année 2011 la convention d’expérimentation de gestion déléguée des crédits de l’Etat pour la restauration et l’entretien des monuments historiques.Devraient suivre dans les prochains jours la signature du document par le préfet du Lot et le versement de 550 000 euros, mandatés de la direction régionale des affaires culturelles (Drac) au département, sur la même base que la convention signée le 21 décembre 2007 pour la période 2007-2010.A l’époque, le conseil général a été la seule collectivité en France à répondre à l’appel à candidature de l’Etat pour expérimenter, dans le cadre de la loi du 13 août 2004, la gestion déléguée de crédits affectés « à l’entretien et à la restauration des immeubles, orgues et objets mobiliers classés ou inscrits n’appartenant pas à l’Etat ou à ses établissements publics ». Sur la période, l’Etat a apporté 550 000 euros de crédits par an. Le conseil général du Lot mettait 300 000 euros dans le pot commun.Un an d’incertitudes – La signature prochaine de l’avenant mettra fin à un an d’incertitudes, depuis l’arrivée à échéance, le 31 décembre 2010, de la convention.Le 1er mars 2011, accompagné du préfet du Lot et du directeur régional des affaires culturelles de Midi-Pyrénées, le président du conseil général Gérard Miquel (PS) a été reçu par le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand. Ce dernier a reconnu le bilan positif de l’expérimentation, qui a permis une bonne consommation des crédits grâce à la mise en place d’un travail « de co-instruction en toute transparence »(1). Depuis, plus rien. Le rapport élogieux réalisé par l’inspectrice générale des Monuments historiques n’a pas été présenté à l’Assemblée nationale, alors que la loi du 13 août 2004 l’impose.Crainte d’un engouement – Selon des proches du dossier, le ministère de la Culture tergiverserait à s’engager, redoutant que d’autres collectivités veuillent s’inscrire dans la procédure. Par ailleurs, le contexte financier contraint actuel ne permet pas à l’Etat de s’engager sur des montants.Lors de la commission permanente du 18 novembre, le département va relancer les 80 projets de restauration ou d’entretien, arrêtés depuis le dernier comité de programmation de janvier 2011.Fort des acquis de l’expérimentation, il reste aussi sur le principe d’obtenir une convention 2012-2014 et la poursuite du transfert de crédits sur trois exercices. « Si cela a été possible pour 2011, on ne voit pas pourquoi ce ne serait pas possible en 2012 », estime Nicolas Bru, chargé de mission patrimoine et conservateur des antiquités et objets d’art.”

V – POUR COPIER LE LOT et sa décentralisation : 1 – Le comité de programmation est Présidé par le vice-président du conseil général du Lot en charge du patrimoine, et  comprend le Drac, les inspecteurs généraux des monuments historiques, le conservateur régional des monuments historiques, le chef du Service départemental des services du patrimoine (Sdap), le conservateur départemental des antiquités et objets d’art du Lot, les architectes en chef des monuments historiques, la direction de la culture et de l’audiovisuel du conseil régional de Midi-Pyrénées, et les services du conseil général du Lot.Voir l’article de la Gazette des Communes en cliquant ici.

2 – Voir le Rapport d ‘évaluation, CONSEIL GENERAL,Séance du 17 octobre 2011POLITIQUE EN FAVEUR DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE, Avenant à la convention d’expérimentation de la gestion des crédits d’entretien et de restauration des monuments historiques

Le nouveau job de Ken le Touriste Parfait : tester les nouveaux yachts à Monaco!

KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken ne comprenait évidemment rien aux questions de décentralisation, tout occupé à des choses plus importantes pour tenir son rang de touriste parfait : être riche à millions, le cacher en ce moment, mais, perfection oblige, s’évertuer à poursuivre ses affaires, fréquenter les palaces avec assiduité et faire le tour du monde plusieurs fois par mois en jet ou grandes lignes des meilleurs compagnies aériennes.Et dépenser sur place! Ce nouveau job, après son divorce avec Barbie chérie (divorce  largement décidé par Mattel, son entreprise mère), lui apportait chaque année de nouveaux plaisirs : l’industrie touristique créait chaque jour de nouvelles destinations, de nouveaux palaces, de nouveaux plaisirs. Il n’était plus ce freluquet un peu palôt des années 60, il était devenu le chéri du marketing, qui testait tous ses nouveaux produits avec lui, comme ce joli bateau avec une joli dame, à Monaco…