AUJOURD’HUI VENISE !

Ken et Charlotte

 Venise doit son charme à la transformation permanente de son  paysage,  ou encore aux  nouveaux espaces  qu’elle invente ou qu’elle rénove en permanence, pour faire de la place à ses visiteurs, les touristes. Depuis cinq ans, cette actualité de Venise s’est accélérée, avec une telle maîtrise des stratégies, des projets et de nouveaux  usages des nouvelles technologies, que la Ville est aujourd’hui  un exemple incontournable pour l’excellence du Tourisme Culturel.  
Venise devrait -elle sa survie, ses restaurations permanentes,  ( Palais, canaux, ouvrages d’art…) à la « manne » du Tourisme ? Très certainement. Comment en effet financer tant de beautés artistiques, architecturales, patrimoniales, dans un pays qui en compte autant que le nôtre, en plus, sans une forte politique touristique ? En 1980, il y avait 3 millions de touristes  par an, et en 2009 il y en eût  20 millions ! 20 millions pour environ 60 000 habitants dans le centre-ville, qui doivent donc non seulement faire avec leur présence, mais aussi participer activement, en quelque sorte, à leur accueil … Comment aussi, dit son Maire, Massimo Cacciari,  faire face à une formidable responsabilité, celle de « continuer, dans cette ville, l’héritage de ceux qui n’ont eu de cesse de bousculer toutes les traditions ? ». Byzantine, Renaissante, puis Gothique, Baroque ou Moderne, Venise semble toujours, en effet, avoir inventé  le meilleur, et elle doit continuer.
Pour répondre à ce que son Maire appelle la vocation d’excellence de sa ville, elle doit entretenir tout ce qui vit à fleur d’eau, mais aussi innover,  investir, réfléchir, aujourd’hui, à son avenir.
Venise prolonge donc le passé et montre son actualité, l’art le plus contemporain, en particulier.Voir  et comprendre  l’Histoire de la ville, avec les filtres, les représentations  de notre pensée et de notre regard actuels, est déjà chose difficile et passionnante. « Tomber »  brutalement sur une création, une œuvre, une exposition tout à fait actuelles, voilà  la vraie surprise.  
L’axe contemporain
« Venise doit de devenir une ville laboratoire, attestant d’un équilibre entre mémoire du passé et exigence du présent », est-il écrit sur le site de la Ville.
Voyons donc comment Venise fait face à la complexité de son passé et invente :
1 – Développer le territoire au-delà du centre historique par la rénovation progressive  de nouveaux quartiers, car élargir les zones de visite permet d’en faire bénéficier les habitants mais aussi de  mieux gérer les flux de touristes :
– Rénovation de l’Arsenal, de la Pointe de la Douane, des Zattere, du quartier  Dorsoduro, de celui de Canareggio ou le Lido avec le Palais du Cinéam ( R.Ricciotti)…tous quartiers peu visités il y a seulement 10 ou 15 ans ;
– Rénovation et/ou  construction des canaux, des abords, des rues,  des ponts( cf passerelle de Santiago Calavatra sur le grand Canal en 2005) ;
– Rénovation des sites culturels et des  Palais, comme l’atelier-Palais de Mariano Fortuny ( 1874-1949) dont la réouverture est prévue ce mois-ci, ou l’Atelier de Fabrizio Plessi..
– Rénovation des anciens chantiers navals de l’Ile de la Giudecca (en logements, des lofts incroyablement beaux .) 

2 – Création de Projets contemporains : art et architecture
– Restauration de la Punta della Dogana, pour accueillir la collection de François Pinault,
– Refonte du Palazzo Grassi, 22 ans après sa rénovation par Gae Aulenti ;
On reste éblouis par l’appel systématique  à de  très grands architectes, via des appels d’offre, pour ces créations/rénovations, comme cela avait déjà été le cas avec Carlo Scarpa ( 1906-1978) ou les Magasins de Sels  de Renzo Piano à la Giudeca. Les architectes actuels : Tadao Ando pour la Punta della Dogana, mais aussi Calavatra , Chipperfield ,Piano ou Mario Botta,  et création d’une plaque-tournante pour les projets d’architecture, la Ca’Asi( Architecture Studio)
Nouveaux modèles,  nouvelles méthodes pour redynamiser les arts  et industries de l’ artisanat traditionnel , comme celui de  l’artisanat du verre à Murano, avec des  designers engagés dans Murano du XXI siècle, Andromeda International  avec Gian Luca Vecchi et Michella Vianello, qui ont d’immenses projets depuis 3 ans à partir du savoir-faire. La recherche, le design, les prototypes, la production, tout est réalisé à Murano. Le Klub Rouge de Pékin a ainsi commandé un luminaire de 82m2, 650 sphères écarlates soufflées et façonnées à la min, suspendues sur 4 rangs de 22 cascades lumineuses, soit 8000 leds  en lien avec les éclairages à fibre optique. Beaucoup de « 88 », dans ce luminaire, car le “8” porte bonheur en Chine. Architecte du luminaire : Imaad Rahmouni. Andromeda a aussi des bureaux au Royaume-Uni, aux Etats Unis, en Russie et de nouveaux clients dans le monde entier (Moyen Orient et Asie). http://www.dexigner.com/design_news/andromeda-turns-the-light-on-beijing-where-the-klubb-rouge-opens.html 

3 – Maillage de la ville par les technologies numériques
L’été 2007, 10 kilomètres de fibres optiques ont été installées dans le sous-sol de Venise, pour permettre l’accès gratuit à internet à tous, habitants, résidents et touristes. Depuis janvier 2009, chaque nouveau-né reçoit un passeport  ( avec login et mot de passe !)  pour surfer sur la toile,présenté comme une première mondiale  de la citoyenneté numérique. Nous avons souvent évoqué, dans ce blog, Venice Connected, la ville étant devenue aujourd’hui un excellent terrain d’exploitation de pratiquement tous les dispositifs qui correspondent aux nouveaux usages des TIC et de la visite culturelle et touristique.
 – Visiter Venise tranquillement  ? Et pour ceux qui n’aiment pas la foule, Venise reste aussi le lieu idéal, ville où l’on peut encore se perdre, marcher, rêver, vivre dans le silence d’une église ou des palais,  ou prier dans les musées.
Mieux, vous pouvez aujourd’hui programmer directement et payer en ligne un séjour tranquille .Sur Venice Connected, en effet, un calendrier indique (en vert, bleu et rouge) les jours où on prévoit un flux touristique respectivement faible, moyen ou très important. De cette façon le touriste qui programme sa visite à Venise peut  aussi connaître à l’avance le degré de saturation de la ville et éventuellement choisir des périodes plus tranquilles.
Sur le site Web www.veniceconnected.com , réserver en ligne donne droit à des réductions significatives à condition d’effectuer l’achat au moins 7 jours auparavant et peut servir de coupe-fil. Vous pouvez acheter en ligne deux Pass“Culture”: le Museum pass (valable 6 mois) pour une dizaine de sites culturels ainsi que Murano ;  et Burano à partir de l’été 2010) et le Pass Musées de la Place Saint Marc,valable 3 mois, pour le Palais  des Doges et trois musées( Correr,Archéologie nationale, et la Bibliothèque Marciana, offre qui s’élargit en haute saison, de six autres incontournables de Venise ou de ses alentours). 
– Services en ligne  : exemples de services disponibles que l’on peut acheter en ligne sur le site de Venice Connected, http://www.veniceconnected.com/fr
– Les transports en bateau pour Venise et ses îles
– Les transports en bateau de et pour l’aéroport
– Les transports en bus de et pour l’aéroport
– Le péage des cars touristiques dans les zones à circulation limitée
– Le parking au Garage Municipal (Piazzale Roma)
– L’entrée aux 11 Musées de la Ville
– Service de connexion à internet wireless
– D’autres Pass cohabitent avec ceux proposés par Venise Connected pour la culture ;  VeniceCard, solution un peu chère qui couple les transports en commun et la visite culturelle (les principaux musées, les fondations ou les églises de la ville) et sert de coupe-file.. http://www.venise-voyage.org/carte-musees-venise.html. Son petit packaging sympa vous permet aussi de regrouper tous vos papiers pendant votre séjour ;  la Chorus Card regroupe, via une Association,  un somptueux réseau d’églises (un an de validité) http://www.chorusvenezia.org/ e t  la Rolling Venice Card est une  carte de réduction pour les transports pour les 14-29 ans.
– Podcastings de visites à emporter sur votre MP3 ou votre portable, dont la plupart sont gratuits ( Cityzeum, itunes ( Zevisit), Podioguide, Anyresa, Playtour…). 

4 – De nouveaux hôtels, tous des lieux magiques
Complètent une offre déjà grande d’hôtels rénovés ces dix dernières années : 
– Palazzina Grassi, à côté du Palazzo Grassi, par Philippe Starck ( 16 chambres et six suites , boutik –hôtel qui devient, enfin pour qui en a les moyens, the place to be..). http://.www.palazzinagrassi.it
– La maison Uscali, sur le Grand Canal, entre la Fondation Guggenheim et la basilique Santa Maria della Salute, avec seulement trois suites.
– Boutik-hôtel  Ca’Maria –Adele près de la Punta della Dogana, www.camariaadele.it ; IQs, près du musée Querini Stampalia, www.thecharminghouse.com ( 200 à 800 € la suite)
– Palazzo Barbarigo, à côté du Grand  Canal et proche du Rialto, membre des Design Hotels www.palazzobarbarigo.it
– 947 ROOMS ,  4 chambres, www.947.club .com
– Ca’Pisani et son restaurant, la Rivista, au Dorsoduro : www.capisanihotel.it
– Molino Stucky Hilton en face de Saint Marc, sur l’ile de la Giudecca, www.molinostuckyhilton.com
 5 – Restaurants  Comme nous sommes en Italie, les restaurants suivent le pas avec de nouvelles salles, de la cuisine italienne traditionnelle,  ou de  nouveaux programmes, pour la Tradition, comme celui de « Slow  Food »,  ou encore, à l’unisson de la gastronomie internationale, des cuisines inventives. Citons par exemple :  ANTINOO’S, http://sinahotels.com, Avoigarai,http://www.avoigaria.com,  Lineadombra, http://restorantelineadombra.com,  I Figli Delle Stelle, http://www.ifiglidellestelle.it,  le restaurant du Palazzo Grassi, http://www.palazzograssi.it, le Centrale Lounge http://www.centrale-lounge.com , Piazza San Marco.
6 – Boutiques  Quelques boutiques récentes pour faire votre shopping  ou rapporter des souvenirs, comme : Isola Carlo Moretti, http://www.lisola.com, Bioselli Arredamenti, http://www.boseliavenezia.it, Madera, http://www.maderavenezia.it, Mirabilia, http://gigibonvenezia.it ( sur rendez-vous) Venini, http://www.venini.com, Attombri, http://www.attombri.com, au Campo San Maurizio dans le quartier San Marco, comme Venini.
La visite individuelle de Venise,  avec tous ces avantages, est  presque parfaite!
POUR EN SAVOIR PLUS
Venise contemporaine, dossier de Beaux-Arts Magazine, http://www.decitre.fr/livres/Venise-contemporaine.aspx/9782842784324
Architecture :    http://archiguide.free.fr/VL/Ita/venise.htm
   et  http://www.aguideinvenice.com/fr/venice-itineraries-21-L%E2%80%99Architecture-contemporaine-a-Venise-.html; http://www.comune.venezia.it/flex/cm/pages/ServeBLOB.php/L/IT/IDPagina/32862 ; http://www.lemonde.fr/cgibin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1051737
Blogs sur Venise http://www.forray.com/venezia/liens.htm
Ville de Venise :    http://www.comune.venezia.it/flex/cm/pages/ServeBLOB.php/L/IT/IDPagina/1
.
Venise Connected, l’incontournable : http://www.veniceconnected.com/fr
Ideat , n°74, fév.2010. Un excellent dossier sur la Venise d’aujourd’hui et les projets de la Ville, que nous venons de vous résumer. Nous citons souvent cette Revue pour ses bons reportages, et le travail qu’elle réalise pour changer nos regards, revigorer nos imaginaires et nous régaler de vraies idées nouvelles !
Et, pour réviser vos  classiques,  pour le tourisme culturel, l’incontournable Guide Bleu Venise et la Vénétie, Hachette Tourisme . Plus contemporains : My LocalGuide Venezia ; Un Grand Week-End à Venise, Hachette Tourisme. 

Ce billet est dédié à l’une des muses de  la Ville de Venise, Silvia Chemello, qui a cherché et trouvé pour nous  des informations sur la Biennale de Venise pour une étude en cours, et à André-Yves Portnoff qui nous a mises en contact, avec tous mes remerciements. 

KEN à la TEFAF

KEN à la TEFAF,  un petit tour pour le Touriste Parfait à la foire! “The European Fine Art Fair, Maastricht” (TEFAF), la plus grande foire d’art du monde, 12-22 mars 2010, avec 30 000 oeuvres, sur 15 000 M2, ses 263 marchands, des oeuvres qui couvrent l’Antiquité jusqu’à la période actuelle.  Rappellons que le marché de l’art, c’est 42, 8 milliards $ en 2009 ( 31MD €), d’après l’étude dont vous avez les références ci-dessous. La TEFAF est organsée par le MECC (Maastricht Exhibition and Congress Centre), et a lieu au Forum 100, à Maastricht ( Pays Bas). Tous les jours de 11 heures à 19 heures, jusqu’au 21 mars. Entrée 55 €. L’étude de Clare McAndrew, The International Art Market 2007-2009. Trends in the Art Trade during Global Recession (166 p., 15 €) peut être commandée sur le site de la foire, Tefaf.com. Voir la visite de l’expo :  

http://www.tefaf.com/DesktopDefault.aspx?tabid=51 

KEN ET CHARLOTTE (Photo haut du billet), Charlotte  Corday, évidemment! Ken est comme les journalistes, il aime l’odeur du scandale, le sensationnel, et à Orsay, les mois prochains, Môssieur est servi : du sang, de la violence, celle des hommes! Et le Nouvel Orsay est arrivé, avec un grand thème pour monter l’art, plutôt que des expositions pour les seuls spécialistes d’histoire de l’art, merci à son directeur, Guy Cogeval! Et à Robert Badinter, qui en a eu l’idée, à  Jean Clair, qui l’a mise en oeuvre et en scène, aussi bien que sa “Mélancolie” , exposition , il y a quelques années, qui était tout aussi remarquable et avait aussi bien plu. Et pas de critiques, s’il vous plait, du genre ” On fait du spectaculaire pour faire venir les gens”. Irrecevable! On devrait faire du modeste,  du quasi-imperceptible, de l’inintéressant pour 90% de la population? Eh non, ce sujet fait réfléchir, fait parler,  s’adresse à tous les visiteurs, de France et d’ailleurs, brasse mille histoires et montre les périodes classiques, mais aussi plus modernes ou résolument contemporaines de l’art, de la musique ou du cinéma. Alors, ne gâchons pas notre plaisir, cette exposition est réellement  très bien. L’exposition Crime et châtiment envisage une période d’environ deux siècles : de 1791, lorsque Le Peletier de Saint-Fargeau réclame la suppression de la peine de mort, jusqu’au 30 septembre 1981, date du vote de son abolition en France.
16 mars – 27 juin 2010
Possibilité de réserver son billet d’entrée en ligne
A noter aussi
: Visite-conférence, ateliers pour enfants ( Au voleur!), visites en familles, musique, cinéma : toute l’action culturelle est aussi conjuguée sur le thème de Crimes et Châtiments.

DE L’INFORMATION A LA CO-CREATION !

  

La Pie -Claude Monet 1868-1869 -Un tableau adulé par les jeunes peintres Manet et Whisler .Huile sur Toile. 89x130 cm.

Les sites culturels proposent de l’Histoire, des thèmes scientifiques ou encore des oeuvres des artistes, bref, de l’information ! Mais à partir de quoi créer une exposition, un centre culturel, un musée ? Une bonne idée ? Un groupe d’amis, de professionnels, d’associations ?L’Université, des experts ? Certes, mais comment croiser leurs réponses, donner du sens à chaque éclairage particulier ? 

– Comment renouveler la valorisation du patrimoine, éveiller les intérêts et les passions ? En associant, et pourquoi pas , tous ceux que le suejt intéresse ?
– Comment connaître à l’avance et inclure, dans les contenus, les questions que se poseront les visiteurs?
– Peut-on, et comment,  profiter de la création d’un nouveau site culturel ou d’une manifestation temporaire pour y associer, dès le départ d’un projet à vocation culturelle, les forces vives de la cité ou de la région ? Et profiter de cette notoriété pour développer un débat et le faire avancer ?
– En conclusion, peut-on se satisfaire des stratégies d’offres, fussent-elle rationnelles, si les forces de la demande sociale sont plus puissantes, variées, complexes et parfois plus mobiles ?(Comme l’écrivait hier un  Pape de la pensée culturelle, François Deschamps , dans la son Edito de la   Lettre d’information du Réseau Culture du 10/03/10 )
Nous vous proposons ici une forme de solutions à toutes ces questions. Car si notre pays n’est pas encore coutumier du travail collaboratif, quel que soit le domaine, et peine à utiliser les nouvelles opportunités qui se présentent pour ce faire,  pour le Canada, c’est fait! 

Une nouvelle opportunité
Nous prendrons, pour vous présenter cette solution,  l’un des plus beaux exemples que nous ayons trouvé,  sur le thème de la participation, bien organisée, de tous les acteurs qui le souhaiteraient, pour décider des contenus d’un futur lieu culturel. Il s’agit d’un futur musée, celui des Droits de la Personne, situé à Winnipeg, dans la Province du Manitoba au Canada ( Plus de 635 OO habitants, dont 10% parlent le français). Pourquoi est-ce encore d’un musée que part l’innovation ? Mystère…Constatons simplement qu’ils ont souvent une petite longueur d’avance. Toutefois, notre exemple portant sur les méthodes, celles-ci peuvent s’appliquer indifféremment à tout autre  équipement culturel ou toute organisation d’expositions temporaires.( Cf .VI) Enfin nous analyserons comment les technologies nouvelles bouleversent en fait la donne traditionnelle, et que, loin de ne pouvoir servir qu’à la numérisation des œuvres ou aux TIC pour la visite culturelle, elles offrent, pour la première fois depuis les années 70,  l’opportunité de mieux redéfinir les missions des établissements à vocation patrimoniale ( conservation/diffusion) grâce à un nouvel éclairage de leur rôle dans la société.
Présentation du projet du Canada

L’ouverture du tout dernier musée national du Canada , le Musée canadien des droits de la personne (MCDP) est prévue pour 2012 ; il a été créé le 10 août 2008 par le Parlement (Loi sur les musées).
Objectifs de la co-création des contenus :
– “Faire en sorte que le contenu et la programmation du Musée soient développés en consultation continue et avec l’implication des Canadiens et des Canadiennes, notamment…”[.]
– “Le MCDP est conçu  à partir de  l’interprétation d’idées sur des  sujets sensibles et complexes.  Au cours de ses premières années d’existence, le Musée consacrera beaucoup d’énergie à définir une programmation unique et innovatrice pour le Musée.”
– Une architecture solide pour les futurs programmes : tel  qu’exigé pour n’importe quel organisme fédéral, le Musée a développé une architecture d’activité de programmes (AAP), qui décrit ses principales activités, avec  ses priorités à court et à moyen terme pour chacune de ses activités. (Objectifs, stratégies et mesures du rendement).
I- COMMENT LE FUTUR EQUIPEMENT FAIT-IL, DES AUJOURD’HUI, PARTICIPER LES HABITANTS ET LES INTERNAUTES ?
En analysant  les programmes et l’offre du site Internet, on voit  comment ce projet est radicalement différent des projets traditionnels. Pour arriver à ses fins à choisir des contenus, le musée a engagé toute une stratégies de rencontres, mais aussi un dialogue interactif avec des millions de participants potentiels, les internautes.
L’ensemble du site Internet est entièrement dédié à cette collaboration avec les habitants, mais aussi avec les visiteurs du web,winipégois, canadiens et habitants de la planète. En parallèle, des réunions, des rencontres, des séances de travail, des tables rondes publiques  que l’équipe organise  au musée font l’objet de compte-rendus et  le point de l’état d’avancement,  consultables sur le site Internet, pour qui n’était pas présent à ces réunions.
  1- Participez ! Dès  la page d’accueil, une demande de participation vous sollicite,  très claire :
 Faites part de votre expérience : lignes directrices
 Tables rondes publiques
 Faites part de votre expérience en ligne
 Consulter les témoignages déjà soumis
 Comité consultatif sur le contenu
http://www.museedesdroitsdelapersonne.ca .
2 – Comment voulez –vous participer a la creation des contenus ?
Des rencontres organisées dans tout le Canada pour en décider  : l’objectif de ces rencontres consiste à identifier des témoignages et des points de vue qui pourront être incorporés au Musée ainsi qu’à recevoir des commentaires sur la façon dont le Musée peut établir un dialogue continu avec les Canadiens et les Canadiennes au sujet d’importants enjeux de droits de la personne.(Avril 2009).[…]La connaissance de l’évolution des droits de la personne au Canada est essentielle afin de mieux comprendre à la fois nos succès et nos échecs, déclare M. Yude Henteleff, président du Comité consultatif sur le contenu (CCC). En retour, nous espérons que cela nous permettra de surmonter les forces de la discrimination, de l’oppression et des inégalités. Les commentaires que nous recevrons au cours des rencontres du CCC dans l’ensemble du Canada pendant les 12 prochains mois permettront au Musée de savoir comment et quoi partager afin d’atteindre ces objectifs. » 

3 – Racontez! On peut donc contribuer en racontant son histoire, sa propre discrimination, un fait historique…  et en proposant ses propres retours d’expériences sur les Droits de l’Homme : “Vos expériences nous aideront à monter les expositions permanentes et les programmes destinés au public du Musée canadien des droits de la personne. Votre histoire pourrait faire partie de nos archives d’histoires orales et permettre à tous d’apprendre de vos expériences”.
Vous pouvez partager votre histoire de deux façons :
1. En participant en personne à l’une de nos tables rondes publiques
2. En envoyant votre témoignage par Internet
Faites part de votre expérience et   contribuez à écrire l’histoire du Musée canadien des droits de la personne en partageant votre propre histoire.
Votre histoire personnelle comporte-t-elle des événements liés aux droits de la personne? Des membres de votre famille, vos ancêtres ou des personnes de votre communauté ont-ils connu la discrimination, la liberté ou une occasion favorable d’une manière telle que ces expériences valent la peine d’être rapportées?
http://www.museedesdroitsdelapersonne.ca/faites-part-de-votre-exp-rience/Lisez-des-temoignages-deja-recus
4 –  Un musée national inséré dans son environnement social, qui répond  présent aux grands et aux petits rendez-vous locaux ! Par exemple l’équipe de la préfiguration était présente aux JO de Vancouver, et au pavillon Centre Place Manitoba, et  a mené une enquête en invitant les visiteurs à compléter la phrase  ” Tout le monde a le droit de…”
« Les Canadiens et les Canadiennes, par la sensibilisation et la protestation pacifique, ont fait progresser la cause des droits de la personne ici et ailleurs dans le monde. Le Musée canadien des droits de la personne célèbrera cet exploit tout en explorant les enjeux qui continuent d’exister, de capturer les témoignages saisissants de défis et de triomphes et d’inspirer le changement pour l’avenir, ici et partout dans le monde”.
5 – Suivez le chantier du musée ! Suivre la construction du musée pas à pas , grâce à une webcam installée au dessus du chantier : “Cliquer pour accéder à nos vidéos hebdomadaires et à notre caméra Web en direct
6 – Commentez la Déclaration des Droits de l’Homme: mise en ligne , la Déclaration  peut  être annotée par des lecteurs, qui prennent connaissance des notes  d’historiens qui ont commenté le contexte de chacun de ses articles , pourquoi tel ou tel article a été rédigé et retenu, par qui, etc…
http://www.museedesdroitsdelapersonne.ca/expositions/dudp/
7 –Utilisez la Galerie de Ressources, qui est donc alimentée par les internautes-citoyens de la ville,  ou touristes du web :
« Vous cherchez une image, un clip vidéo ou audio de l’une   de nos expositions? Vous pouvez trouver tout cela dans notre section « Médias ». » On imagine que les expositions virtuelles sont aussi le média privilégié, dans l’attente de l’ouverture du musée et pour préparer les futurs visiteurs au thème..
   . 
8–Des créations : interprétation par des graphistes contemporains à partir de la déclaration des Droits de l’Homme, très convaincante.  Cette animation a été conçue pour célébrer le 60e anniversaire  de la Déclaration. (Animation créée par Seth Brau et produite par Amy Poncher). :http://www.museedesdroitsdelapersonne.ca/une-d-claration-anim-e
 
9 – Le Comité consultatif sur le contenu a été constitué dans le but d’orienter le Musée dans sa collecte de témoignages relatifs aux droits de la personne.Transparence : les documents de travail, le   budget et l’état des financements du projet de musée  , la Programmation et les données financières, sont en ligne. http://www.museedesdroitsdelapersonne.ca/propos-du-mus-e/programmes-et-activit-s
10 – Des fêtes ! Le musée en organise pour célébrer collectivement les moments-clefs du programme. Par exemple, tout le monde a été invité  à la fête de l’Inauguration: « Des milliers de personnes ont célébré le début des travaux de construction du Musée canadien des droits de la personne en laissant leur empreinte de main ou de pied lors de l’événement « Un pas d’accompli » , qui a eu lieu à la Fourche à Winnipeg du 18 au 21 juin 2009. Des gens de tous les âges et de toutes les provenances (incluant des gens de l’Angleterre, du Nunavut, de la Suède et même des membres du groupe rock canadien Marianas Trench) y ont participé en personne ou en ligne. Leurs empreintes de main et de pied feront maintenant partie de l’histoire du Musée, car elles seront enterrées dans une capsule mémorial sous la promenade du Musée. 
 
II – POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE MUSEE  :
DATES REPÈRES
• La construction commence : printemps 2009
• Durée prévue de construction : 3 ans
• Fin des travaux : printemps 2012
DONNÉES SUR LE BÂTIMENT
• Superficie totale du site : 24 166 m2 (260 123 pi2)
• Superficie totale du bâtiment : 24 154 m2 (260 000 pi2)
• Nombre d’étages : 12
EMPLOI
Le musée propose  des recrutements en ligne. Pour le projet, les besoins en matière d’emploi en années-personnes (c.-à-d. l’équivalent d’une personne employée pour une période d’un an) sont les suivants :
• Emplois directs pour le projet : 2 040 (250 personnes de métier)
• Autres emplois directs : 450
• Emplois indirects et induits : 1 050
• Emplois totaux : 3 540
L’organigramme  compte pour l’instant trois départements, et l’énoncé de leurs titres est éloquent pour la suite des opérations. On pourrait  ainsi, vu de France,  s’étonner qu’une structure de musée national ait un PDG et que la présentation des différents Services   commence par  celle de son Chef d’exploitation, par exemple.
Stuart Murray, Président et Directeur général (DG), en novembre 2009.
Chef d’exploitation, Patrick O’Reill ; Chef des opérations financières, Susanne Robertson, C.A.- Chef du savoir, Dr Victoria Dickenson, FAMC
( Le Dr Victoria Dickenson arrive au Musée canadien des droits de la personne en provenance du Musée McCord d’histoire canadienne de Montréal, où elle était directrice générale jusqu’en août 2009. Elle détient une maîtrise en muséologie de l’Université de Toronto et a obtenu son doctorat en histoire canadienne de l’Université Carleton en 1995.) Organigramme complet sur : http://www.museedesdroitsdelapersonne.ca/propos-du-mus-e/le
III- La co-création des contenus est un projet démocratique, car le musée  est réellement, ici, l’affaire de tous,  et ses dirigeants sont au service des participants pour organiser le débat, faire des synthèses, les confronter aux premières hypothèses et cadrages de leur programmation et pour les restituer. Il y a donc co-création des contenus entre les organisateurs et les participants. Chacun peut, si cela l’intéresse, participer à la définition, aux  objectifs et aux  contenus du futur musée. Un musée plus démocratique, où les contre-pouvoirs, si l’on peut dire, sont ceux des internautes participants. Une nécessaire transversalité des tâches, une coordination qui ne bride pas ces transversalités mais les encourage.
IV  – LES INCIDENCES DE CE NOUVEAU SCHEMA  SUR LA GOUVERNANCE DES SITES CULTURELS: 
Fin de l’Organigramme en pyramide, et de l’autorité verticale qui l’accompagne, de haut en bas, pour la prise de décision, qui ne peut exister que via une transversalité des compétences, de partenariats à différents niveaux, de  délégations fortes de décisions, à commencer par celles des formats, au sens large,  proposés par les équipes pour associer des collaborateurs et créer de nouveaux partenariats.
Plutôt que la méfiance, comme principe de gouvernance, la confiance, sous la forme d’un “A priori, quelqu’un peut aussi faire un contenu, voyons un peu…”. Inventer, poser des questions, jouer, simuler, évaluer est accrue. 
La transparence : les budgets du musée sont en ligne, les CV des dirigeants aussi; les inaugurations ne se font plus sur la sélection d’invités mais regroupent tous les amateurs d’un thème, d’une action, d’une manifestation….
Les métiers actuels sont amplement refdéfinis : les décideurs ( directeurs, conservateurs, chercheurs..) ne sont donc plus les seuls  à décider de l’offre, à choisir les thèmes de l’exposition permanente, ou ses contenus, et à  les mettre en œuvre avec des partenaires habituels ( Chercheurs, autres sites culturels…) .
Les conservateurs ont enfin le temps d’accomplir  leur travail règlementaire ( recherche/conservation préventive/inventaire/récolement/sécurité des œuvres et du public/réserves/numérisation des fonds,  etc…) Les médiateurs : aujourd’hui souvent victimes de contenus de visites très experts, ils doivent souvent “traduire ” et les contenus à  qui le demande. Leur rôle, dans le nouveau shéma, consiste davantage à coordonner, en ligne ou en présentiel, différentes plates-formes autour de  l’interface Musée/suggestions des visiteurs,  et à décider et créer  des outils complémentaires pour développer le dialogue.          

V – QUELS SERAIENT, EN FRANCE, LES SITES CULTURELS CONCERNES PAR UNE TELLE DEMARCHE ?
A notre avis, et en reprenant la classification habituelle, seraient concernés :
Tous les musées  et le patrimoine de l’histoire locale ou  nationale, ou proches de cette thématique ( Ethnologie, lieux de mémoire, archéologie, arts et traditions populaires…)
Les musées scientifiques, car la Recherche fait déjà usage des méthodes d’intelligence collective et des usages des TIC pour collaborer. La nouvelle entité  Villette/ Palais de la Découverte viennent de lancer , en France, la première opération de co-création des contenus, avec Universciences :   http://www.planete-plus-intelligente.lemonde.fr/ 

Les sites culturels « pluridisciplinaires », les plus nombreux, associant plusieurs thématiques, mettant en œuvre des compétences variées et nombreuses ;
Les expositions temporaires visant à expliquer, actualiser et valoriser  un monument historique, un château, un évènement
Les grands sites, les parcs naturels, qui eux aussi abordent des questions  croisées entre Histoire/Paysage/Durable/Sciences et préservation de la nature…
Tous les musées d’idées, comme celui que nous donnons en exemple, ou les musées de Civilisation, les musées abordant les thèmes de cultures étrangères
Seuls les musées d’art, comme lors de la grande aventure des Centres d’Interprétation des années 70 (peu ou mal et surtout trop tard copiés en France), semblent résister au schéma de co-création des contenus. Peut-être parce que l’offre, précisément, y est intangible et  davantage présentée à la seule contemplation ?
  

NEWS ! Arrivée hier de CurioCités !  Un nouveau concept, tout à fait étonnant et en plus parfaitement réalisé, pour visiter une ville ! Là encore la grande innovation n’est pas celle d’une visite avec de nouvelles technologies, il n’y en a pas, ce sont des guides qui vous font visiter. La qualité de cette nouvelle offre vient de la   simplicité du web : on choisit sa visite, on peut enfin  l’adapter, et hop ! On réserve ! D’autres excellentes d’idées pour CurioCités,  comme celle de mieux cibler une clientèle, car personne, à ma connaissance, ne veut une visite standard…Sauf des Premiers-visiteurs-pressés-par-le-temps ? Mais là aussi il y a de quoi faire en magasin ! Nous développerons l’analyse de cette nouvelle offre plus en détail dans un prochain billet. En attendant, allez vite visiter cette nouvelle expérience,  formidable, et faites-là connaître, car son équipe est aussi magnifique, et face aux grands groupes commerciaux, seul le buzz  peut  convaincre de l’excellence de CurioCités :  http: //www.curiocites.com
VI – KEN ET LE MUSEE DES DROITS DE LA PERSONNE
L'Esprit d'Escalier( Légende ci-dessous)  Ken se sent tout chose… Au Canada,  on ne dit pas Droits de l’Homme, mais Droits de la Personne ! Ca lui est égal, car il est américain ?  Oui, mais il aime bien cette expression qui fait hurler Barbie, son ex, les  « Droits de l’Homme ». Pourvu que ça dure, en France, ça aussi, pense-t-il en  accompagnant le  Petit au seul endroit qui vaille pour son éducation, la très sélecte école-pensionnat des Roches, à Verneuil-sur-Avre, dans l’Eure. Voilà pourquoi il est là,pour voir Le Petit et régler les frais de sa scolarité ( 20 000 euros/an).  Il l’emmènera ensuite au Yellowstone Club, qui a bien failli disparaître avec la crise. Ils disposeront comme tous les ans du petit jet qui les conduira au Montana pour skier trois jours. Et cette année il tentera d’en profiter davantage, du Club, car l’adhésion est un peu  chère,  5 millions $ annuels..Mais, que voulez-vous Le Petit c’est Le petit, et il a tous les Droits !
Légende  de la Photo:  L’ESPRIT D’ESCALIER !Le Louvre suite du programme des commandes d’œuvres d’artistes contemporains du Louvre après Anselm Kiefer,  dans l’escalier nord de l’aile Sully, voici les nouveaux  vitraux de François Morellet depuis le 28 janvier dernier dans l’escalier Lefuel. Le 25 mars sera inauguré le plafond de la salle des bronzes grecs  peint par l’américain Cy Twombly

Ken à la Plage

 

Sous la planche à voile, l'ordi.

8 MARS, JOURNEE DE LA FEMME, UNE FOIS PAR AN!

Une chance sur 365 de mettre le sujet sur la table,  pour Ken. Car il ne décolère pas. Il va attaquer Le Monde. Pas la planète, non, Le Journal, celui qui n’a pas un atome d’humour, vous savez ? Hier, ce qu’il y a lu l’a tué(e) : “Si la Poupée Barbie possède plusieurs cordes à son arc et exerce diverses professions, Ken passe son temps à la plage.” Tu parles ! Depuis que vous suivez ses aventures, vous le voyez trimer, travailler, bosser,  Ken-Le-Touriste-Parfait. Roi des Affaires, Prince de la Finance, il ne cesse d’investir, de parcourir le monde, de se tuer à la tâche pour payer les diam’s de Barbie, les Poneys et la  piscine, enfin les piscines de Barbie. Et l’éducation du Petit, dans les meilleures écoles, ses vacances et ses bourdes d’ado  semi-délinquant…Sans compter, non plus,  des hyper-cadeaux  pour  ses nouvelles rencontres, toutes archi-ruineuses. La plage, parlons-en ! Il a retrouvé ces photos, où, en bon chevalier parfait, il bronze, en effet. Mais regardez-y de plus près : dès que Barbie lui avait tourné le dos, partie vers quelque boutique trendy pour se refaire une petite beauté, il avait bossé, en douce et surtout  mine de rien. Ce jour-là, pour rédiger un bilan,  il avait caché son ordi sous sa planche à voile,  pour faire le Disponible, son jeu préféré, il s’en souvient encore… Et c’était ça le plus dur :  assumer que, en fait, il aurait passé une vie de labeur, nuit et jour, à faire semblant d’être le plus décontracté des hommes.

 La  photo-souvenir de Ken dans l’album de Barbie…

8 mars 2009 aux Maldives écrit au dos

….et  une photo volée par le barman, aux Maldives, également datée du 8 mars par les services de Kodak et de Photoshop !