La décentralisation culturelle

Avant et après la décentralisation A défaut de fréquenter les hémicycles de l’Assemblée ou du Sénat, lire le Compte rendu intégral de la deuxième séance du jeudi 12 novembre 2009 (Assemblée nationale XIIIe législature Session ordinaire de 2009-2010) est un exercice vraiment intéressant.
Dans cette loi de prévision financière se glisse en effet un projet de décentralisation du patrimoine de l’Etat ( Article 52). Pourquoi ce projet ne figura-t-il pas dans la Commission Balladur créée à cet effet(la décentralisation en France)? Mystère. Mais ce Gouvernement nous a appris à traquer l’info pour la Culture là où on l’attend le moins, du Grenelle de l’Environnement à cette loi de finance. Et à rapprocher des informations figurant ici ou là, comme par exemple celle-ci et celle qui , dans la nouvelle convention entre le Tourisme et la Culture, favorise la réutilisation de tous les monuments à des fins d’accueil ( Hôtellerie, séminaires et congrès.(Voir le billet de ce blog  sur cette Convention).
1 – Le projet de nouvelle décentralisation culturelle en 2010 
a) La possibilité de transfert des monuments de  l’Etat aux collectivités territoriales serait pérennisée, sans limite temporelle pour  la  demande de transfert;
b) le champ des transferts possibles dépasse celui de la centaine de monuments  du seul CMN, centre des monuments nationaux : la possibilité de transfert serait étendue à l’ensemble des éléments du patrimoine historique de l’État et de tous ses établissements publics et des “objets” qu’ils conservent ou présentent en leur sein ; toutes les thématiques culturelles,  tous les bâtiments-monuments, tous les  établissements publics seront -ils concernés? Réponse lorsque la loi sera votée, le texte faisant actuellement  ” navette” entre l’Assemblée nationale et le Sénat.  

c) Des transferts partiels d’un ensemble monumental  deviendraient  possibles.
d) Finie la liste de propositions établies par  l’Etat : toute collectivité peut demander un transfert (monument,  monument et objets…)
e) Finis les délais restrictifs imposés par l’Etat :  toute demande pourra  se faire , de la part des collectivités territoriales,  quand bon leur semblera, sans limite temporelle.
 
Toutes ces nouveautés changent  radicalement la donne par rapport au dispositif actuel, qui vit sous le régime d’un  Etat très  paternaliste, à notre avis. Au sens ou, se jugeant plus éclairé que les collectivités territoriales, plus apte à une meilleure conservation, à la protection des monuments historiques,  lui seul a décidé de ce qui pourrait être transférable ou pas en 2004 . Rappelons en effet que le dispositif actuel est  issu de l’article 97 de la loi du 13 août 2004 relative aux Libertés et Responsabilités locales.
Il est vrai pourtant que ces transferts « à la demande » des collectivités paraissent tout à fait normaux, alors que l’ancienne « liste Rémond  » décidée  par l’Etat avait conduit à des situations un peu  ridicules : proposer la Porte Saint Denis et la Porte Saint Martin au maire de Paris, ville-capitale, était-ce bien raisonnable ?
 Lors de la séance à l’Assemblée nationale du 12 novembre ernier, Mme Muriel Marland-Militello, Députée (Alpes –Maritimes -2ème),
 Membre de la Commission des affaires culturelles et de l’Education, a souligné la défiance encore très vive, en France, des services étatiques vis à vis des responsables des collectivités territoriales.
Une interrogation assez bizarre, lors du débat, a été aussi conclue par cette députée : fallait-il l’avis conforme de un ou de deux ministres? ( celui de la Culture+ celui des Domaines, en l’occurrence Eric Woerth himself…). Eh bien à quoi servent donc les préfets, a-t-elle justement répondu, ces serviteurs de l’Etat et agents des ministres dans les régions ? Et, pourrait-on ajouter, les directions régionales des affaires culturelles  ne peuvent-elles pas aussi instruire ces dossiers? Il n’y aurait de bon bec qu’à paris? Nous sommes encore au XIX éme siècle, en France, où l’Etat se méfie des élus, du peuple, de l’alternance, donc de la démocratie. Il nous faut toujours un “garant”, l’Etat, qui interviendra pour remettre de l’ordre dans des “dérives” toujours possibles des collectivités. Est-ce bien raisonnable de ne pas faire confiance à ce point? A-t-on vu des exemples de décentralisation ratée? Ou plutôt, à mon avis, disons que dès que l’on confie quelque choses aux collectivités – les lycées! – cela va mieux(ce qui n’est pas le cas des universités…)!
Bref,  notre pays n’est pas encore mur pour une décentralisation  calme, et pour satisfaire les centralisateurs de droite comme ceux de l’opposition, le texte risque de ne pas être voté en l’état. Quoique les débats importants et les vraies fâcheries se portent davantage sur l’avenir de ce qui remplacera la Taxe professionnelle ou sur le nouveau statut de Conseiller territorial et de son mode d’élection que sur la question des transferts des bâtiments appartenant à l’Etat et de leur contenus aux villes, à leurs groupements, aux départements et aux régions.
2 – Les premières réactions
Evidemment  le CMN, Centre des monuments nationaux, a déjà fait savoir qu’en cas de transfert d’un « gros » monument lui appartenant, les petits allaient en souffrir, car, comme la RMN lorsqu’elle avait encore le Louvre et Orsay directement en charge, le CMN fait jouer la péréquation, et les bénéfices réalisés par les plus gros sont répartis sur la valorisation des petits monuments nationaux.

– Le journal le  Monde, comme a son habitude, parle de” braderie” des monuments historiques

– le Parti Socialiste, que l’on a connu décentralisateur, grimpe aux rideaux, alors que Catherine Tasca avait initié et conduit les expérimentations de décentralisation culturelle des années 2001-2004… 
3 – Pour en savoir plus : présentation de l’exposé des motifs de l’article 52 du PLF2010, séance du 12 novembre 2009 de l’Assemblée nationale ; conditions générale de l’accord de l’Etat,
– l’exposé des motifs de l’article 52
Le présent article modifie le régime relatif aux transferts du patrimoine de l’État et de ses établissements publics (et non plus du seul Centre des monuments nationaux), au profit d’une méthode ouverte : celle d’un appel généralisé et sans limite temporelle au volontariat des collectivités territoriales.
– Conditions générale pour que  l’Etat donne son accord 
L’État se réserve néanmoins la possibilité d’accepter ou non les candidatures, au terme d’un délai d’expertise, non sans avoir fixé les conditions scientifiques du transfert, par exemple par la voie d’une convention. Le transfert pourra être refusé sur la base de critères tirés de l’intérêt des finances publiques, des conséquences statutaires pour les personnels concernés, du projet scientifique de l’établissement ou de l’importance qui s’attache à ce que l’élément de patrimoine de l’importance qui s’attache à ce que l’élément de patrimoine demeure au sein de l’Etat.
– Toute la séance du 12 novembre sur ce lien :

http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2009-2010/20100051.asp#P1098_250062

4 – Une offensive de la Cour des Comptes contre la faiblesse de la décentralisation culturelle : le dernier Rapport de la Cour des Comptes a insisté sur la faiblesse de la décentralisation culturelle, Article 97 de la loi N° 2004-809 du 13 août 2004, et on peut donc dire que le nouveau projet de décentralisation culturelle fait suite et apporte une réponse  à ces remarques.
(Rapport public thématique : « La conduite par l’état de la décentralisation », octobre 2009, 176 pages. « Un Etat équivoque dans sa volonté de décentralisation : l’exemple de la culture »)
Sur plus de 400 monuments appartenant à l’Etat, retenus par le ministère de la culture,  – rappelons qu’il y a pus de 14 000 monuments classés, publics et privés et plus de 40 000 Inscrits*) seuls 176 furent « listés » comme pouvant être transférés de l’Etat aux collectivités territoriales  ; et les résultats furent à hauteur des propositions , car un bon tiers des monuments proposés ne trouvèrent pas preneur, alors que les plus intéressants, les mieux entretenus, les plus fréquentés  de la Liste furent de suite adoptés.
– Vos révisions ! La décentralisation de 2004 pour le patrimoine :
Pour résumer, les critères de décentralisation ne retenaient pas ce qui était le plus prestigieux (symbolique, prototypes d’architecture innovante, sites archéologiques de première envergure, etc.) ou le plus fréquenté. Refuser de proposer à la mairie de Paris le Grand-Palais, la Colonne Vendôme, le Panthéon, l’Arc-de-triomphe, l’Obélisque Hôtel de le Palais de Chaillot, le domaine national du Palais Royal, la Conciergerie ou la Sainte-Chapelle….,  qui « font » Paris,  était tout de même acte de défiance à priori  à l’égard des compétences de la Ville  pour entretenir et valoriser un patrimoine « national » à haute valeur symbolique pour une ville-capitale.  En tous cas jamais une décentralisation ne fut ratée en France, voilà l’important : chaque fois que l’Etat a décidé de transféré quelque chose, les collectivités ont su s’en emparer, développer, embellir, innover. Il n’y a qu’à, aujourd’hui, comparer les lycées, transférés depuis longtemps, rénovés et souvent flambant neuf, et les universités, non transférées, dans  un état très pitoyable, en général.
*Le saviez-vous ? Il existe deux niveaux de protection : le classement comme monument historique et l’inscription simple au titre des monuments historiques (autrefois connue comme « inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques »). On dit d’un bien, dans le premier cas qu’il est « classé », et dans le second, qu’il est « inscrit ». Longtemps soumis aux dispositions de la loi du 31 décembre 1913, le classement et l’inscription sont désormais régi par le titre II du livre VI du code du patrimoine et par le décret 2007-487 du 30 mars 2007.
• Au 31 décembre 2007, il y avait 42 967 monuments répartis comme suit : 14 344 classés et 28 623 inscrits au titre des monuments historiques,  449 supplémentaires par rapport à 20063. Actuellement, les crédits attribués par le ministère de la Culture sont déconcentrés dans les DRAC ou gérés par le Service National des Travaux (SNT)4.
• Ils se répartissent en 2008 entre 3,7 % de proto et préhistoriques, 1,7 % antiques, 32,8 % du Moyen Âge, 45,4 % des temps modernes et, 16,4 % actuels. Un tiers des monuments historiques relèvent de l’architecture domestique, 29,6% sont des édifices religieux, et près de la moitié (49,4%) des propriétés privées3.

Le dernier ouvrage de Nathalie Heinich : La Fabrique du patrimoine, de la cathédrale à la petite cuillère, Maison des sciences de l’Homme, en vente en ligne ( 21€ sur www.lcpdu.fr, Comptoir des Presses d’Universités). Cet ouvrage présente notre politique de conservation du patrimoine, qui semble ne plus connaître de limites ( Critères si nombreux, décisions de tout protéger, ou presque…) ce qui fait que les problèmes financiers sont aussi à l’horizon de la prochaine décennie.  Lorsque nous devrons  conserver , restaurer le patrimoine actuel mais aussi ce que l’on y classe chaque jour de nouveau.

Le Blog du patrimoine, “patrimoine en blog”, qui est toujours très complet sur la sauvegarde du patrimoine, et présente aujourd’hui  cette décentralisation annoncée, avec en cadeau l’accès direct au Rapport sur le patrimoine de Yann Gaillard( Commission des affaires culturelles) pour la préparation du budget 2010 :

Ken Avant, Ken Après

Ken Avant, Ken Après

4 – Ken sera comment quand il sera vieux ?

Cette question est importante. Ken ne vieillit pas, l’avez-vous remarqué ? A cinquante ans il est fringant comme un adolescent. Voilà pourquoi, une fois de plus, il atteint la perfection, notre Touriste Parfait : vieux, il trainerait la patte, préfèrerait rester chez lui plutôt que de courir le monde, renoncerait aux voyages pour un coin de cheminée. Bref, vivrait de sa retraite au lieu de lever des fonds et de participer à la croisssance économique. Quant aux filles ou aux casinos…L’Horreur !!!! Imaginez aussi que, sur un coup de sang, Vieux Ken veuille retourner à ses joies de gamin, Auberges de jeunesse et sandwichs fabriqués dans le G20 du coin ? Non mais je rêve, je cauchemarde : Ken est une figure tutélaire du Tourisme et doit DOIT gagner et dépenser un max. C’est décidé, Ken ne vieillira jamais ! Contentes, les Girlies ?

L’entretien des monuments historiques

 

Vous les reconnaissez?

Vous les reconnaissez?

I – L’Entretien des monuments historiques appartenant aux petites communes rurales
cette semaine mais aussi les  suivantes sont   largement consacrées, en France,  au débat parlementaire de la réforme territoriale, toujours passionné, tant les enjeux sont importants. Nouvelle tentative de décentralisation des monuments historiques de l’Etat lors de la préparation du PLF 2010 (nous en reparlerons dans notre prochain billet), nouveaux territoires (Les métropoles), et surtout nouvelle répartition des compétences ( pas terrible, pour le tourisme et la culture.). Et de plus le débat sur la répartition des compétences entre les collectivités et entre l’Etat et celles-ci est reporté d’une année.  La réduction du nombre d’élus dans les départements, notamment, verrait aussi l’arrivée de nouveaux conseillers territoriaux, et l’intercommunalité serait généralisée fin 2014…Tous cela n’aura plus de secret pour vous, si vous voulez suivre la réforme , avec l’aide, si vous en avez besoin, de l’excellent dossier de la Gazette des Communes comme appui  :
http://infos.lagazettedescommunes.com/101/lessentiel-la-reforme-des-collectivites-territoriales/
Mais les toutes petites communes sont toujours aussi désemparées pour régler leurs problèmes de tourisme et de culture. Il faut dire que nous avons en France 36793 communes !!! Et le statut communal est « insubmersible », comme le souligne Joël Cossardeaux dans un article des Echos ( (23 et 24 octobre 09). Car, sur plus de 360 00 communes, seule une trentaine a plus de 100 00 habitants, et 21 038 communes avaient moins de 500 habitants en 2000. Bref, sur plus de

36 000 communes, 32 000 ont moins de 3500 habitants ! Evidemment il y a l’intercommunalité, mais à ce que l’on sait, pas mal de toutes petites communes ont du mal à créer leur  conseil municipal, sans parler des tâches administratives, trop complexes ujourd’hui pour des non professionnels ( Droit, fiscalité, financements, investissements, etc…). Et entretenir ou restaurer le monument historique devient un vrai casse-tête, financier mais aussi pour trouver sur place les compétences nécessaires.
II – Pour vous aider si vous avez des difficultés à trouver l’info pour les petites communes rurales,  voici où nous en sommes pour la restauration des monuments historiques :
26 octobre 2009
Question écrite n° 09531 de M. Jean Louis Masson (Moselle – NI) publiée dans le JO Sénat du 09/07/2009
 
– M. Jean Louis Masson attire l’attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le fait que les petites communes rurales sont parfois propriétaires de monuments historiques importants, sans toujours disposer des moyens pour réaliser les études indispensables permettant leur sauvegarde. Le cas échéant, il lui demande si les services de l’État ne pourraient pas être chargés de fournir une maîtrise d’ouvrage gratuite pour réaliser les études et le suivi éventuels des travaux.
 
Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée dans le JO Sénat du 24/09/2009
 
Le décret n° 2009-748 du 22 juin 2009 relatif à l’assistance à maîtrise d’ouvrage des services de l’État chargés des monuments historiques a été publié au Journal officiel le 23 juin 2009. Ce décret prévoit plusieurs solutions pour aider l’ensemble des propriétaires de monuments historiques, et tout particulièrement les communes, à faire face à leurs obligations. Notamment, il est d’abord proposé aux propriétaires, publics ou privés, de bénéficier d’une assistance à maîtrise d’ouvrage de l’État à titre gratuit, exercée sous forme de conduite d’opération totale ou partielle, sous certaines conditions de ressources d’une part et de complexité d’opération d’autre part. Dans l’hypothèse où ces critères ne seraient pas remplis, il est proposé une assistance à maîtrise d’ouvrage à titre onéreux si la carence de l’offre publique ou privée est établie. Il appartiendra au préfet de région d’examiner chaque situation concrète. Un contrat définira les modalités de la mission et son contenu. Le décret prévoit par ailleurs la possibilité de faire bénéficier les propriétaires d’une avance financière, qui sera versée lors du commencement de chaque tranche de travaux de restauration dans la limite de 30 % du montant prévisionnel de la subvention. Cette avance pourra atteindre 50 % du montant prévisionnel de la subvention si l’urgence des travaux est avérée. De même, les opérations financées par l’État dans le cadre du plan de relance, pourront obtenir une avance de 50 % au commencement des travaux.
III – Notre veille
Afin de vous assurer les meilleurs services, la veille la plus minutieuse, la plus fiable, nous vous présentons ici quelques sources où nous puisons l’information. Nous croisons aussi les données de ces sources, vérifions les données, voilà ,pourquoi vous pouvez vous appuyer sur nos informations.
Bien sur, comme vous avez pu le constater, l’information est parfois masquée, comme  lorsque, la  semaine dernière, un article concernant la décentralisation se   retrouva  dans le Projet de Loi de finance  2010, alors que la Commission Balladur, dont c’était la mission,  ne parla point de la culture dans son travail sur la décentralisation, il y a quelques mois.  …Bref, peu importe, car nous appliquons à toujours vous indiquer la source de référence,  que vous pouvez toujours vérifier  si le coeur vous en dit.
Les sources claires
Voici donc les sources d’information qui assureront, si vous vous abonnez à leur newsletters, une info sur tous les champs touristiques et culturels  que vous ne pouvez trouver dans votre quotidien habituel:

– Carrefour local, le site du Sénat, pour les textes de loi, les nouveautés législatives. Un peu laborieux, car l’info va du nouveau statut des gardes champêtres à la taille des sardines que vous avez le droit de pêcher, mais parfait, concis, avec toutes les références des lois.
– La Gazette des communes, départements et régions : un temps, la Gazette a voulu faire payer l’info, mais, sage décision, sa revue en ligne nous offre de nouveau tout ce qu’il faut pour connaitre l’actu.
– Territorial, l’excellent réseau des acteurs ancrés sur notre Territoire, qui propose une veille, des news et commentaires.

– Pour l’international, nous avons déjà cité le blog de Philippe Gimet sur LinkedIn,où vous trouverez les plus  sérieuses analyses sur la gouvernance dees équipements culturels en Europe, ou des news des Global Cities du monde entier.  

– Et la Revue Espaces , www.revue-espaces.com, qui, avec quelques revues en ligne du Tourisme, fera de vous les plus savants et les plus up to date des professionnels, et où vous pouvez aussi poser des questions grâce à leur leur site collaboratif, REZOTOUR,. Autre site, celui de  veilleinfotourisme, Bulletin de  veille touristique  (www.veilleinfotourisme.fr/) qui renvoie aussi  aux quotidiens et hiérarchise les news des professions du Tourisme en France et à l’international.mais rien n’est aussi complet, pur l’international et au niveau des nouveautés, que le site canadien de l’UQuAM  ( Université de Québerc à Montréal) qui s’appelle le Globe Veilleur sur son site : www.veilletourisme.ca

III – KEN ET BARBIE

Le rêve de Ken...

Le rêve de Ken...

RETOUR D’AFFECTION? Histoire pas terminée entre Barbie et Ken? Mais non, simplement le rêve , la nuit dernière, de Ken. Il faut dire qu’il avait fait un saut la veille  à  ATOUT France, la meilleure entreprise d’ingénierie du monde, pour  en rencontrer le Directeur Général qui lui avait passé un vrai savon. “Oui, il aurait dû choisir le Tourisme d’Affaires, oui, il s’était lourdement trompé en croyant  que les flux financiers dont il disposait, les palaces dans lesquels il logeait chaque soir ou les grands de ce monde qu’il fréquentait faisaient de lui un Touriste Parfait! Rien de tout cela n’était vrai et il avait tout faut!” , avait dit le DG. Pourquoi? Parce que le Touriste Parfait, cela n’existait pas, avait dit ce DG en ajoutant qu’il n’en avait jamais rencontré.  Angoisse existentielle de Ken. S’il n’est  PAS  le Touriste Parfait, il est  QUI, alors????? Du coup, il avait décompressé et s’était autorisé un rêve rassurant, un rêve comme un doudou, celui de sa Barbie d’autrefois qui, parfois, lui manquait….

– PROCHAIN BILLET SUR LA DECENTRALISATION CULTURELLE en cours, frissons garantis!

Convention Culture Tourisme -II

Ken lors de la signature de la convention...Photo volée, comme d'ab!Mais que fait la Presse ? Depuis vendredi dernier deux ministres ont signé la convention Culture et Tourisme, et puis plus rien, pas une annonce, encore moins de commentaires…On boude ? On ne connait pas bien le sujet ? Mais non, la presse est formidable, en France, et il faut simplement lui laisser un peu de temps.
Pourquoi cette convention est-elle  importante ?
Parce qu’elle peut aider au développement des territoires, participer au maintien du premier rang que nous avons acquis comme destination mondiale, et redonner un élan à la culture, des moyens nouveaux, ce qu’elle ne cesse de demander…Et parce que, avec l’entrée “Tourisme”, la culture peut retrouver ou trouver le moral, en changeant ses points de vue!
Nous avons lu sur quelques blogs des premiers cris un peu offusqués « Comment, il faudra donner au Tourisme Culturel alors que l’on diminue nos moyens sur ce que l’on voudrait faire ? », suivis par des critiques plus radicales, procès immédiat et sans appel – mais il s’agit de représentations , et les interlocuteurs sont de bonne foi – contre une-culture-ultra-libérale-qui-ne-parle-que-de-rentabilité-alors-que-c’est-un-service-public-dans-l’Interêt-Général! 
Mais cela fait 50 ans que ce débat est ouvert, en France surtout, et les faibles résultats de la démocratisation sont tout de même là, avec aussi le peu d’impact de la gratuité très faible sur les publics de proximité les plus défavorisés.

Nos concurrents pour le Tourisme culturel : contrairement à la « concurrence «  évoquée dans la convention – le préambule est tout à fait bien ! – soit l’Italie, l’Espagne, les Pays de l’Est, mais aussi Londres ou Moscou, les Tourismes des pays émergents, qui se mettent en ordre de marche pour le tourisme intérieur ( Chine) ou le tourisme  étranger(Emirates),changer de point de vue plutôt qu’avoir peur des sujets économiques, des entreprises privées du Tourisme,  est sans doute salutaire pour avancer, à notre avis.
Un exemple : si 80% des touristes français et étrangers préparent leur voyage sur Internet, pourquoi les sites Internet français sont-ils  si faibles, ne contiennent pas de renseignements pratiques sur leur page d’accueil, reprennent les anciens topos des versions en papier, avec un ton docte, érudit, et ne s’appuient pas sur les réseaux sociaux, les blogs, etc ? Ou encore : pourquoi les études de fréquentation, les observatoires,  concernent –ils le public qui vient (en stagnation, et de plus on le connait très bien, depuis le temps que l’on enquête…), plutôt que celui qui pourrait venir, le public potentiel, avec des études des   freins à leur  visite ? Ou des études prospectives des futurs visiteurs???Mystère….
Ce que la culture apporte au Tourisme
1. Une offre unique au monde, la première quantitativement
2. Un Evènementiel de qualité
3. L’image d’un territoire, sa notoriété, son authenticité
4. D’excellents professionnels
5. Des savoirs-faire à exporter
6. Des retombées économiques
Ce que le Tourisme apporte à la Culture
1. La grande ou très grande majorité de la fréquentation des sites, lieux et évènements culturels
2. Une industrie (Transport/hébergement..) qui recherche  en permanence des innovations
3. Savoir créer une destination
4. Savoir créer une offre et la commercialiser
5. De nouvelles compétences, une collaboration active avec les entreprises du secteur  privé
6. Des investissements, des stratégies et des moyens
Reste à travailler ensemble, à dépasser les idées-reçues, à comprendre, surtout, cette complémentarité d’actions et de projets communs. Un seul exemple : si la Culture a un Festival ou une exposition temporaire à proposer aux acteurs locaux du Tourisme, il faut quinze à dix huit mois, au minimum pour que le Tourisme propose cette offre aux Tour Opérateurs, agences, voyagistes. Les calendriers des deux filières sont donc très différents. Les résultats seront positifs si ces calendriers sont pris en compte et respectés.
Reste à apprendre un petit peu, et  les « Introductions au Tourisme Culturel » sont nombreuses, depuis deux ou trois ans, que nous rappellerons ici en vous présentant les incontournables :
1. Le Tourisme Culturel, Ed. Que sais-je?, Claude Origet du Cluzeau
2. Tourisme et Culture, travailler ensemble, créer une offre et la commercialiser ( E.Lehalle et Corinne Lespinasse Taraba, ODIT France, www.odit-france.fr
3. Le Tourisme Culturel, Classeur des Directeurs des Affaires Culturelles « Diriger un service d’action culturelle »2009
4. Culture, Tourisme et développement, Ed. Harmattan, sept. 2009
5. la Fréquentation des sites culturels, Revue Espaces, oct.2009, www.revue-espaces.com
6.  Visite culturelle et TIC, un chef d’oeuvre, à notre avis,  sur la visite culturelle et les nouvelles technologies de l’information et de la communication, oct.2009, www.odit-france.fr

Si vous faites partie du monde culturel et  que les touristes n’ont pour vous que des noms d’oiseau, comme “Troupeaux”, Tsunami ou Hordes sauvages, commencez par un livre réjouissant, très drôle, et sociologiquement parfait, de Jean-Didier Urbain, l’Idiot du Voyage ( éditions de poche, Petite Bibliothjèque payot, 2002). Et si vous êtes un peu girlie rigolote, à l’affût de jolis garçons trrrrrrrès intellos, lisez  la rubrique de Ken! 

KEN Le Touriste Parfait

 
 

 

 

 

Ken pendant la signature de la Convention ( Photo volée, comme d'ab...)

Ken pendant la signature de la Convention ( Photo volée, comme d'ab...)

Ken en a un peu assez d’être éreinté dans toutes les rubriques de ce blog, méprisé, caricaturé… Plus il est Touriste Parfait , celui dont l’hôtellerie lorgne les pouboires, dont les villes comptent le panier moyen à l’euro près, que les aéroports s’arrachent dans les boutiques de luxe de leurs hubs, celui que les courts-séjours et autres tendances du tourisme harcèlent…. Alors,de l’Abu Dhabi Art Fair, où il avait des rendez-vous d’affaire, il m’a envoyé ce texto:

“Nous sommes tous des touristes un jour ou l’autre, engagés désormais à des degrés divers dans l’ethnographie planétaire. La fin de la visite de la planète, des découvertes par une élite fortunée, d’érudits ou de voyageurs héroïques est arrivée.

Le tourisme n’est donc pas la massification dégradante du voyage. Il est bien plutôt la généralisation d’un mode de connaissance. Par l’observation et cette connaissance, nous reconstruisons sans cesse note vision du monde.”

Il avait lu, LUI, l’Idiot du Voyage, Histoires de Touristes,de Jean Didier Urbain…( op. cité dans ce billet , au  dernier paragraphe.)