La Réforme du Tourisme

 
 

Ken, en portrait inversé, à la Baselitz! (explication au bas du billet)

Analyse des nouveautés législatives et règlementaires

Décrets du 23 décembre 2009 pour mettre en application les dispositions de la loi du 22 juillet 2009 de développement et de modernisation des services touristiques. Voir aussi la circulaire du 29 décembre 2009.
LE PREMIER DECRET (N°2009-1650)
Les visites dans les musées et monuments historiques(article 3)

1) les professionnels: les décrets portent surtout sur les qualifications nécessaires des personnes qui font les visites, dont nous avons donné la liste dans notre précédent billet, des conférenciers aux guides interprètes. 
2) Les procédures de délivrance de leurs  cartes professionnelles,  par le préfet. Il prévoit en particulier que sans réponse du préfet dans les quatre mois qui suivent la demande, l’octroi de la carte professionnelle est acquis. L’essentiel des modifications portent toutefois sur
3) l’adaptation des mesures législatives françaises aux dispositions européennes sur la liberté d’établissement (toutes professions concernant directement la visite des musées et monuments historiques) et  la reconnaissance des formations des professionnels et des diplômes font l’objet du reste des dispositions de l’article 3.
L’article 4 concerne ATOUT France, l’Agence de développement touristique de la France, créée par la loi du 22 juillet 2009.
L’article 12 présente les dispositions de la loi du 22 juillet prévoyant la déclaration obligatoire en mairie des meublés de tourisme et des chambres d’hôtes, faute de quoi les contrevenants seront  passibles des peines prévues pour les contraventions de troisième classe.
Droit des préfets de radier des  listes les hébergements (résidences de tourisme, villages résidentiels de tourisme, meublés de tourisme, villages de vacances, terrains de camping et parcs résidentiels de loisirs) lorsqu’il est  avéré qu’ils présentent un défaut ou une insuffisance grave d’entretien, après avoir entendu leurs propriétaires et exploitants. (Articles 6 à 11) 
LE SECOND DECRET (n°2009-1652)
Nouveau classement des offices communaux de tourisme
Révision des normes du classement par  « étoiles » (de une à cinq) sur la base de critères fixés par un « tableau de classement » élaboré par Atout France. La décision de classement  ne change pas (par le représentant de l’Etat dans le département) et demeure valable cinq ans comme auparavant. Le préfet transmet une copie de l’arrêté à Atout France. L’avis de la commission départementale de l’action touristique sur le classement d’un office n’est plus nécessaire,  et la possibilité d’une prorogation de six mois pour le classement disparait aussi. (Article 5)
Nouvelle procédure de classement des hébergements touristiques est  optionnel et se fait donc sur  la base d’une demande dont le décret donne tous les détails, avec les dispositions par catégories d’hébergement sous régime hôtelier (hôtels, résidences de tourisme, meublés, campings,  villages résidentiels de tourisme, les villages de vacances, parcs résidentiels de loisirs . Le travail de classement est ensuite est réalisé,  nous l’avons aussi vu dans notre billet précédent, par des organismes accrédités par le Cofrac, sous la houlette d’ATOUT France. (Articles 7 à 13)
Déclaration obligatoire des meublés de tourisme et des chambres d’hôtes :elle doit être faite auprès de la mairie de la commune où se trouvent ces hébergements, adressée au maire « par tout moyen permettant d’obtenir un accusé de réception ».
Petite analyse de ces réformes, à ma façon!

Remarquons que, comme toutes les lois, qui ratifient un état des lieux et proposent des solutions aux problèmes rencontrés,  cette loi trahit toutes les faiblesses techniques du milieu professionnel :  rendrait-on « obligatoire » une déclaration d’hébergement payant si les propriétaires s’abstenaient de déclarer leurs revenus au fisc ? Imposerait-t-on telle ou telle norme de confort si quelques hôtels n’avaient pris la mauvaise habitude de ne rien rénover, ni les salles de bains, ni les cuisines, ni les lits, ni l’accueil, etc… ? Bref, en lisant le texte de loi de décembre 2009  et ceux des décrets, on comprend que tout n’est pas en ordre de marche, loin de là, et l’on sait très  précisément ce qui pêche, car  on y « lit », article par article, tous  les trous dans les lacunes actuelles des équipements touristiques et de leur fonctionnement.
LE CONFORT BASIQUE, what else ?
Le confort basique, une déclaration systématique des revenus, une formation homologuée par un préfet, est-ce bien raisonnable de s’en tenir là depuis des années de lois, de décrets et de constats ? , On pourrait aussi déplorer que,  dans la nouvelle classification du Tourisme, que seuls les basiques d’un confort et des besoins primaires  soient pris en compte : boire et manger, dormir et se laver, avoir chaud en hiver et trouver le frais en été, pouvoir disposer d’un personnel d’accompagnement disponible le plus souvent possible ou d’un ascenseur. Nous sommes encore au Moyen-âge de la réflexion, comme si les équipements n’avaient pas franchi le cap du fameux panonceau « Eau, gaz  et électricité à tous les étages ! »
Nous déplorons que l’on passe toujours sous silence ce qui pourrait différencier notre tourisme, la qualité visuelle, mais pas seulement, car elle est beaucoup plus qu’un effet, elle est le résultat d’une démarche, d’une intelligence au service de ce qu’est un voyageur, d’où qu’il vienne ! Cette démarche est absente de la très grande majorité des lieux du Tourisme (Hébergement, Offices de Tourisme, Restauration, Transports…) et on peut la résumer en une phrase : faire  attention à ce que sont ces lieux et comment ils sont utilisés et viser la perfection nécessaire à qui vient de loin, a voyagé,  quelque soient ses moyens financiers. Et tout cela passe par la mise en œuvre de  tout ce qu’il faut pour que les touristes se sentent attendus et  soient ravis par des surprises esthétiques et fonctionnelles.  Avec des solutions actuelles, surtout.
Bref, ce qu’il faut aujourd’hui  pour un Tourisme de qualité, c’est cesser de les classer sur seule base, et avec la  seule obsession de satisfaire leurs besoins basiques, cesser cette indifférence aux lieux, à leur possible changement de fonctionnement, pour que le touriste ait envie de revenir. Avec toute son entreprise, sa famille ou ses amis !
 Des goûts et des couleurs..
Et que l’on ne dise pas qu’il existe « des goûts et des couleurs », et que « mon » goût » ne serait pas le même que celui de la grande majorité des touristes. Car c’est drôle, mais le Parthénon ou  Notre Dame de Paris, Carcassonne ou le Mont Saint Michel, Chicago ou le marais poitevin, cela plait à tout le monde…Et dans le monde entier ! Normal, ils ont été conçus et réalisés par les professionnels de leur époque, architectes et bâtisseurs, artistes et artisans, paysagistes et grands jardiniers.
Car la Culture peut aussi apporter au Tourisme les compétences de ses métiers:
– le graphisme, pour la promotion web ou papier ( Ah ! les affiches du Tourisme avec le jeune couple souriant avec son jeune enfant au bras, affiche généralement bleue et  cernée de jaune, pour la présence d’un soleil tout proche, sans doute,  avec « sfumato »(dégradé de couleur) sur des prés verdoyants ou un lac avec un bateau à voile en plein vent…).
– L’architecture et le design, qui peuvent s’adapter à toutes les fonctionnalités demandées ;
La « déco » proprement dite, affaire de design encore, avec les objets, les affiches, les couleurs et les petits accessoires. On englobera les objets d’une promo, comme les T-shirts, tous les objets-souvenirs ou les bannières et  flyers d’une promotion, les stands des Salons, et même  le papier à lettre et les cartes de visites.
Et bien évidemment les nouveaux jardiniers, entre sciences et innovation, les nouveaux cuisiniers, qui participent systématiquement aux expositions d’art contemporain, comme El Bulli, avec un second cercle, qui comprendrait  les cinéastes, les créateurs d’évènements festifs et culturels, la mise en lumière d’un site, les romanciers ou les artisans de l’industrie de la  mode et du mobilier.
Nous nous contenterons ici de voir les apports du premier cercle, architectes et designers.
La démarche    
Enfin, et avant de commencer tout travail de rénovation, il s’agit à notre avis de  réfléchir autrement que simplement, à partir d’autres éléments que les basiques du confort :
– Comment traduire les besoins des clients dans les espaces, comment supprimer un coin sombre, élargir un couloir trop étroit ?
– Plus généralement, comment repenser les fonctions de l’hébergement ou de la restauration, du transport ?
– Comment signaler notre effort, en particulier en supprimant tout ce qui ne correspondrait plus aux pratiques actuelles ? Comment, alors,  réinventer les formes, les espaces et les accessoires pour les adapter aux pratiques et aux désirs d’aujourd’hui?
Tout ce qui contribuera à faire des équipements hôteliers des lieux pratiques, mais aussi sympathiques, conviviaux, beaux, agréables à vivre vous intéresse ? Faites appel  à des professionnels, ceux que vous voulez, et vous ne serez pas déçus.
Et en plus ce n’est pas cher, puisque ça rapportera beaucoup plus que des endroits ratés, que l’on a envie de fuir dès l’arrivée et où l’on ne remettra jamais les pieds! Réservations et fidélisation assurées !

 A LIRE !
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2009, une année d’architecture en France
Les 100 bâtiments qui ont marqué l’année ainsi que les réalisations sélectionnées pour les prix
d’architecture (  l’Equerre d’Argent et le prix de la première œuvre)- N°195 d‘amc de janvier 2010, Focus Architecture n°5
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Ken et son lit à deux personnes, mais ne rêvez pas...

VOTRE AMI KEN !

Ken, votre Ken,  est tout chamboulé.  Tout à l’envers. Jamais un truc pareil ne lui était arrivé, en fait. Voyez plutôt : depuis quelques jours,  on le confond.  Vous le pensiez unique, le Touriste Parfait, celui qui ne connait que la dépense trrrrrès élevée des suites de ses hôtels, des carrés VIP et autres signes incontestables du luxe de ses voyages permanents? Eh bien voilà, Môssieur a un double, qui « fait » aussi dans le tourisme, mais côté boulons, ingénierie et Cie…Il vont  bientôt se rencontrer au Canada, à une rencontre sur les NTIC, où Ken ( le nôtre…) va  lever 21MD$  au passage.Et…On va voir ce que l’on va voir! A ma gauche Ken Lambert, du lourd! hurle le bateleur près du ring. Et à ma droite,  Ken Tout Court, le chéri de ces Dames, l’ ex de Barbie! La foule, avide de matchs en tous genre,  hurle déjà de bonheur à l’idée cette rencontre des deux vrais Ken. Qui va gagner? On vous tient au courant, n’ayez crainte…. 

 Ken Lambert, Vice President, Sales &
 Marketing, Delta Hotels & Resorts / Viceprésident,
Ventes et Marketing, Delta Hotels &
Resorts
Dans sa capacité actuelle avec Delta Hotels, Ken Lambert est en charge
de tous les aspects de revenu de l’entreprise provenant de la stratégie
de marque, des ventes, de la distribution électronique, des relations
avec les médias, et de la supervision du système de réservation et du
centre d’appel global de la chaîne. Avant de se joindre à Delta, M.
Lambert
était le directeur régional des Amériques pour la Hong Kong
Tourist Association. Plus tôt dans sa carrière, il a également occupé
le poste de président de l’Administration du tourisme et des congrès
d’Ottawa. De plus, il a occupé des postes de cadre supérieur en marketing
pour l’organisme Lignes aériennes Canadien International, et ses
responsabilités comprenaient l’innovation du produit, la présentation
des marchandises, et la gestion de routes.
 

Photo de Ken inversé : Geog Baselitz est un très grand peintre, qui a fait comme Ken,  des portraits inversés ! Pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Georg_Baselitz

Suivez le guide!

 
 
 

Ken à l'expo des Playmobil, de bons amis à lui, au Musée des Arts Décoratifs de Paris.

Attention! Changements à l’horizon 

pour les 3 000 guides du Tourisme Culturel qui exercent en France! dont   80 à 85 %  de femmes et  plus de la moitié des troupes  à Paris en Ile-de-France et en PACA. 3000, dites-vous? Oui, car si l’on recensait  9 555 cartes professionnelles de guides  enregistrées  par les préfectures en 2007 ,  tous les guides ne sont pas en activité et de nombreux guides ont plusieurs cartes.
Changements de tous ordres, depuis les décrets du 23 décembre dernier, liés à la réorganisation du Tourisme . (Loi n° 2009-888 du 22 juillet 2009 de développement et de modernisation des services touristiques, chapitre III,  consacré aux visites dans les musées et monuments historiques (NOR: EC ER0922132D).
Et une étude très récente pour connaître parfaitement l’état des lieux : 
L’étude sur l’exercice des métiers de guide-interprète et conférencier est tout à fait intéressante. (2009,Richard Lewy Consultant – Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services/MEIE  Rapport final « Étude sur l’exercice des métiers de guide-interprète et conférencier » (2008/2009)pour le Ministère de l’économie, de l’industrie et de l’emploi)qui trace  un état des lieux des métiers de guides-interprètes et conférenciers ainsi que des propositions sur l’évolution du métier, à l’avenir.(Nous l’appelons « L’étude 2009 dans ce  billet, ndlr).Les  nouveaux décrets  du 23 décembre concernent en particulier quatre catégories différentes de guides, ces différences n’étant celles  du métier (le même, c’est à dire la prise en charge de visiteurs, pour une durée limitée,  avec les mêmes rémunérations, en moyenne)  mais celles de concours, d’examens différents, tout comme le périmètre de leurs interventions ou encore le statut des monuments ou musées où ils exercent leurs talents.
On distingue ainsi, même si cela ce qui n’a pas grand sens pour leurs  clients, quatre grandes familles de guides  : 
1 et 2 – Le guide-interprète national  ou  régional,  qui assure la prestation dans la langue du touriste dont il a la charge, dans les musées ou sites, monuments  en France sous tutelle de l’Etat (guide national) ou dans une région pour les monuments, visites ou sites qui ne sont pas sous la tutelle de l’Etat.(guide régional). 

 3 – Le guide-conférencier des villes et pays d’art et d’histoire (VPAH) qui, après un examen, peut exercer dans les collectivités territoriales labellisées « VPAH ».
4 – Le guide-conférencier national , qui assure, au cours d’une visite, une conférence sur un thème particulier dans un musée ( 150 guides de la Réunion des Musées  nationaux sous tutelle de l’Etat) ou dans un monument sous tutelle de l’Etat ( CMN, Centre des monuments nationaux). . 

On n’oubliera pas le métier de guide-accompagnateur, responsable  d’un groupe de voyageurs, de la gestion de leur quotidien (sécurité, planning, hébergement, transport, budget, visite, contacts avec les relais,  gestion de ce groupe, dont sa cohésion).Toutefois ce guide n’est pas habilité à faire des visites culturelles s’il n’a pas l’une des cartes des 4 catégories précédentes. 

Le métier de guide : voyons les contenus du métier de guide-interprète, très représentatif de la profession.
Le guide interprète (régional ou national) est chargé d’accompagner des groupes de visiteurs, pour commenter les visites organisées dans les villes, les monuments, des sites et des musées de France. Ces commentaires sont  faits dans la langue du groupe concerné et adaptés au niveau de chaque public. Ceux-ci sont fort divers, puisqu’un guide peut très bien avoir à gérer un groupe d’hommes d’affaires, de scolaires, de personnes du troisième âge…  français ou de nationalités variées..
Avant la visite : il faut faire des recherches, des synthèses des documents et ouvrages, travail  parfois long et jamais rémunéré. . Il faut également être à jour des autorisations nécessaires a (administrateurs des sites) , parfaitement au point pour tout le pratico-pratique (parcours ultra précis de la visite, connaissance des aléas ( salles fermées, objets prêtés à l’extérieur…), heure réelle de fermeture, emplacement du parking, des toilettes, d’un point de change…).
Ce travail est éprouvant  physiquement – trois visites à Orsay ou au Louvre = 15 km avec les allers-retours, sur un sol dur, tout en parlant, sans parler de sites archéologiques où l’on a vite soif)…)
 Des conditions de travail difficiles : les guides sont employés par des agences de voyages réceptives ou encore par des organismes publics (généralement les offices de tourisme). Ils peuvent également travailler pour un musée, un site, une association culturelle, un autocariste, un comité d’entreprise, une mairie… La profession est sévèrement réglementée. Une carte professionnelle est délivrée aux titulaires des diplômes de guide interprète national et guide interprète régional. Les guides,  en France ont, moyenne, plus de 4 employeurs. Des contrats précaires –  Seulement 7,6% des répondants se déclarent en contrat à durée indéterminée (CDI)-,  un métier peu reconnu, les guides se sentent isolés et souffrent de petits salaires, de l’absence de statut et  de visibilité de leur profession. 

Les guides ne sont pas bien payés !
La plupart des guides, malgré leur parcours, leurs connaissances et leur expérience, sont vacataires, payés par les agences et les offices de tourisme. On connait des guides payés 24 € bruts pour une prestation de 2 heures vendue, elle, 128 €. Rémunération : un guide qui travaille régulièrement peut espérer gagner, à Paris, environ  1 500 euros mensuel sur l’année. L’étude 2009 précise : les guides disposent d’un revenu tiré de l’activité de guidage qui s’établit en moyenne à 7 500€ annuels, les GCVPAH dépassent à peine les 6000 € de revenus tirés de l’activité Les conférenciers nationaux déclarent tirer un revenu moyen de 11600€. Tours d’après l’étude 2009, 10% des GIC retirent moins de 1 000€ de leur activité en 2007. Enfin  17% des GIC disent gagner plus de 15 000€.
L’externalisation du guidage risque de renforcer ces salaires très bas du secteur non marchand( voir ci-dessous) d’autant que les emplois sont très souvent saisonniers. Et fragiles si une crise (d’une tempête aux grèves de transport en passant par la crise finacière qui a supprimé nombre de voyages des clientèles de  certains pays…).  

D’autres guides  exercent en libéral ou sont salariés d’une association de droit privé .
Les conditions de travail exigent une grande disponibilité : travail le soir, le week-end, travail très dur en haute saison. Les réservations se font souvent à la dernière minute et   le guide peut être sollicité la veille pour le matin pour le soir. Plus il gagne en sécurité (Même monument, par exemple, ou même clientèle) plus il risque aussi la routine ou la lassitude. 

Les employeurs
Une grande hétérogeneité  est constatée par l’étude 2009.  Plus des 3/4 des employeurs sont issus du secteur non marchand ou de l’économie sociale.
Les principaux employeurs, en nombre, sont les offices de tourisme, les services du patrimoine issus de collectivités, les EPCC, les EPIC et les associations. Autant de structuresnon marchandes, de services publics ou qui relèvent de l’économie sociale. Les employeurs peuvent être également des autocaristes, des agences réceptives et des entreprises de tourisme inscrits pleinement dans la relation marchande.
Tous ces employeurs sont inégalement soumis aux exigences sociales, fiscales et statutaires.
Les guides sont donc peu organisés face à ces employeurs, ont peu de vision prospective de leur métier (croisement avec d’autres filières, changements induits par les TIC et apport des TIC, par exemple) et le corporatisme reste fort. Les perspectives d’évolution sont peu nombreuses et les guides ont du mal à se reconvertir.
Cependant, comme le souligne l’étude 2009,  la faiblesse de la masse critique (diplômes, examens, dialogue social…)  et une « fédération » qui ne compte que  450 guides (au sein de la plus importante association), ou les 200 étudiants sortant chaque année des 12 universités avec le diplôme de GIN, cela fait assez peu de monde pour faire évoluer et développer la profession, et pour que les guides soient mieux « intégrés » dans les services employeurs. Car les passerelles entre les différents guides ne mèneront pas, à elles seules, et bien que tous les souhaitent, à des évolutions significatives du métier. Des groupes de réflexion ont par ailleurs été mis en place conjointement par les deux ministères de tutelle  (Ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi pour le Tourisme, Ministère de la Culture et de la Communication, depuis novembre dernier, pour travailler au croisement de référentiels métiers ( Guides et Conférenciers) en vue d’aboutir à une simplification.
Formation : le diplôme de guide interprète national qui se prépare en un an et nécessite une formation linguistique, historique et artistique. Et une formation pédagogique ( celle qui est la moins bien  dispensée, hélas, et, à notre avis, le seul défaut de cette profession est tout de même que l’on peut l’exercer avec une base de connaissances, mais  parfois sans aucun talent de communication. Peut-être cela explique-t-il en partie le fait que  45% des organismes qui les emploient disent faire appel à des guides non titulaires d’une carte officielle ? Bref, en principe on peut exercer à bac+ 3 dans les  domaines suivants : histoire de l’art, archéologie, médiation culturelle, communication, ainsi qu’avec un  BTS tourisme de l’option accueil-animation.
Ou se former  pour obtenir un diplôme ?
A ce jour, douze universités sont habilitées pour former les guides (GIN) (Angers, Bordeaux IV, Clermont-Ferrand II, Corse, Lyon II, Nice, Paris- Est – Marne la Vallée, Paris X Nanterre, Perpignan, Rennes II, Toulouse II Le Mirail, Lille.)
Ces universités forment  davantage de diplômés que n’en nécessite la demande, mais n’est-ce pas la même chose pour de très nombreuses professions?. L e recrutement est très sélectif, car la connaissance de deux langues étrangères est requise. Un dossier technique (compte-rendu d’expérience dans le domaine du guidage et/ou projet professionnel personnel) suivi d’un entretien complètent les épreuves de sélection. Les  universités
organisent différemment leur enseignement mais le diplôme national est le même pour tous.
La formation permanente : voilà , à notre avis, la vraie faiblesse actuelle, avis partagé par les auteurs de   l’étude 2009 sur les guides. Avec une absence de statut, un isolement relatif, des organismes employeurs d’une grande hétérogénéité, un petit salaire (en moyenne moins de la moitié d’un ETP par an…) les guides ont du mal à bénéficier, régulièrement,  d’une bonne formation tout au long de leur vie. Ceci explique peut-être leur réticence aux  nouvelles technologies de la communication (TIC), jugées comme étant concurrentes de leur travail par la majorité d’entre eux, alors qu’ils devaient avoir le quasi monopole des contenus des TIC grâce à leur métier.  Car seule, à notre avis, une méconnaissance des TIC peut en faire des « concurrentes ». Les réponses, dans leur ensemble, aux questions relatives aux TIC dans l’étude sur les guides montrent que 80% d’entre eux y sont hostiles, mais, note le rapport, ces réponses montrent que « le marché des audio guides est totalement méconnu ; les remarques sont peu construites et généralement faites de préjugés ». Depuis 30 ans que nous suivons les évolutions de ce métier, pourtant, la demande des guides eux-mêmes porte sur les formations en langues.

Un métier magnifique !
La demande du public est croissante et de qualité, la passion d’exercer, la diversité des situations et surtout le milieu culturel, très valorisant, voilà autant d’atouts repérés par les guides eux-mêmes, qui jugent positivement leur fonction.
 
Les guides-interprètes et conférenciers constituent les principaux vecteurs de valorisation, de présentation et de diffusion des connaissances du patrimoine historique et culturel de la France. Leur rôle est par conséquent fondamental pour l’attractivité de la destination France. À ce titre, on peut penser que l’exercice de ce métier porte, en lui, les potentiels de sa valorisation.
Les données des enregistrements des cartes des trois dernières années montrent que près d’un quart des titulaires sont des jeunes. À cet égard, la profession ne souffre ni de problème de recrutement, ni de problème d’image, tant à l’extérieur qu’au niveau des générations montantes.
L’avenir ?
L’avenir passera sans  aucun doute par l’excellent site , qui est un Forum, FGMP, le Forum des guides et des médiateurs du patrimoine, qui diffuse l’étude 2009  qu’il faut réellement que tout le monde connaisse: 
 fgmp Forum des Guides & Médiateurs du Patrimoine :http://www.fgmp-forum.org
J’y  ai rencontré des hôtes perspicaces et charmants, prêts à dialoguer, à avancer, à changer le monde des guides! Avec de tels professionnels, leur énergie, la qualité de leur réflexion et leur charisme, je ne me fais, depuis quelques jours, aucun souci sur l’avenir de ce forum et, espérons-le, les solutions et bonne idées  qui y seront trouvées collectivement par toute la profession.
– Olivier DUHAMEL – Guide Interprète National (ESTHUA 2005); Guide Conférencier VPAH (Nord – Pas de Calais 2008)
– Yannick SAUNIER – Guide-interprète régional (Provence Alpes Côte d’Azur), Guide Interprète National, Guide Conférencier VPAH (Rhône-Alpes)
– Marie-Laure PALICOT REGUS – Guide Interprète national ( Languedoc-Roussillon) 

Et un grand merci à Marie-Paule, Yannick et  Olivier ! 

En savoir plus :
Décret n°2005-791 du  12juillet 2005 (J.O. du 16 juillet 2005) relatif aux personnels qualifiés pour conduire des visites dans les musées et monuments historiques et modifiant le décret n°94-490 du 15 juin 1994 et décrets de la réforme de décembre 2009 :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000021529652&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id
Fiche métier, que nous avons résumée  : http://www.studyrama.com/article.php3?id_article=1366
L’organisation professionnelle au niveau national et international :
En France La FNGI est une association professionnelle à but non lucratif. Elle rassemble environ 700 adhérents, tous titulaires d’une carte professionnelle  Ses objectifs :  rassembler les guides- interprètes qualifiés afin de les représenter, valoriser, promouvoir et défendre la profession de guide-interprète professionnelle. La FNGI siège au Conseil National du Tourisme et à la Commission Nationale des Guides et Conférenciers. La FNGI est membre fondateur de la F.E.G. : Fédération Européenne des Associations de Guides Touristiques. www.feg-touristguides.org, soit  20 pays membres représentant environ 45 000 guides professionnels . La FNGI n’a aucune activité commerciale et n’intervient pas en tant que prestataire de services. Elle dispose cependant d’un annuaire, que nous avons testé et qui est très pratique,  pour mettre les clients en relation avec un guide-interprèt e: , http://fngi.fr/_fr/annuaire.php . Site de la FNGI : http://fngi.fr/_fr/index.php
En Europel’association European Federation of Tourist Guide (FEG),composée des    associations nationales de l’Europe, (liste des associations sur  http://www.feg-touristguides.com/links/73.html) et un groupe d’action, l’ETAG,  http://www.etag-euro.org/, lui-même affilié à la WTO, organisation mondiale du Tourisme. Cependant les informations trouvées sur ce site sont périmées et l’on peut donc douter que les études mises en ligne soient réellement utiles aux professionnels. (Par exemple l’étude TOURISM IN EUROPE – to the Year 2005 and beyond, qui est très bonne mais les meilleurs ouvrages aujourd’hui sont ceux qui évoquent les tendances à l’horizon 2020.) 
Site Internet : http://
www.feg-touristguides.org 

KEN ET BOLTANSKY 

 Ken a tout juste adoré le vernissage, au Grand Palais, de l’exposition de Christian Boltansky. Vous n’étiez pas invités? Dommage, mais vous savez, on ne prête qu’aux riches et, en bon Touriste Parfait, Ken est sur tous les fichiers d’invitation de toutes les institutions qui comptent…Il voulait y rencontrer l’artiste, qui fait en ce moment une vaste collection de battements de coeur. Coeurs à écouter, même après la mort des coeurs collectionnés. Il pense que c’est la meilleure solution, que son coeur soit enfin écouté. Il pense que peut-être Barbie se déplacera pour ça, un jour.  

Notre photo : Christian Boltansky, hier , à la télévision.    

 

La guerre des étoiles

 

Ken et la nouvelle architecture : bientôt des hôtels-containers?

Comme les Labels du patrimoine, les Labels pour la qualité des hôtels en France sont très nombreux, plus de 140, donc le choix selon ces labels est quasiment impossible, sauf à y passer des heures ou à faire appel à des professionnels ; les critères de leur attribution sont peu connus des voyageurs. On sait que le prix est le premier critère du choix, chacun faisant en fonction de son budget disponible.  Les « étoiles », vu leur antériorité, sont les plus connues des labels, mais leur attribution est aujourd’hui facultative et à la charge financière des hôteliers.
1 – Les Nouvelles étoiles
Les critères nouveaux ont été définis par le ministère de l’économie, de l’industrie et de l’emploi, et vous pouvez consulter, pour en prendre connaissance, si ce n’est déjà fait,  l’Arrêté du 22 décembre 2008 fixant les normes de classement des hôtels de tourisme NOR : ECER0829701A. Il s’agit avant tout de l’équipement de l’hôtel, comme la surface des chambres de la présence d’une salle de bain, des services classiques, avec une entrée de l’accessibilité aux personnes handicapées et du développement Durable en 2008.
Bref, l’arrêté présente un certain nombre de critères, pour chaque catégorie (nombre d’étoile, la catégorie zéro étoile est supprimée, et les 5 étoiles font leur apparition. Certain de ces critères  sont optionnels, facultatifs, et d’autres obligatoires. Des points sont attribués à chaque critère. L’hôtelier doit donc composer avec son état réel et ses projets de changements, pour gagner des  points, et l’exercice n’est pas simple, comme le montre le mode d’emploi, dont on appréciera le « Nota » :  

La colonne « Statut du critère » se réfère au caractère obligatoire ou à la carte de chaque critère. Les critères obligatoires sont notés d’un X. Les critères à la carte sont notés d’un O. Les cases identifiées par NA ne doivent pas être prises en compte pour le critère et la catégorie concernés.
A chaque critère correspond un nombre de points apparaissant dans la colonne « Points ».
Pour être classé dans une catégorie donnée, un hôtel doit respecter au minimum un total de points résultant de l’addition de Points correspondant à des critères obligatoires :
Catégorie 1* 2* 3* 4* 5* et nombre de points de critères obligatoires à atteindre (NB) 141* 161** 177*** 226**** 298*****
Nota. – 95 % au moins de ces points doivent être atteints. Les 5 % maximum de points non atteints doivent être compensés par trois fois plus de points résultant de critères à la carte. Ces critères à la carte compensatoires ne peuvent être les mêmes que ceux qui servent à calculer le nombre minimum de points à atteindre dans la catégorie des critères à la carte, indiqué au 2.

On le voit, ni vous ni moi ne sommes prêts à  mieux connaître les critères, les conditions de leur attribution, aujourd’hui comme hier, cela reste réellement difficile, issu d’un travail administratif complexe, que seuls les professionnels désireux d’étoiles comprendront en y passant du temps.

2 – Des étoiles qui répondraient à la demande ?
Ce reliftage des étoiles ne s’est pas fait en fonction d’une étude précise de la demande des visiteurs, mais sans doute en reprenant le classement de 1986 pour l’améliorer. On peut d’ailleurs y trouver des restes de l’ancien texte lorsque l’on y voit mentionner la « télévision couleur »…Car y avait-t-il encore des télévisions en noir et blanc, fin 2008 ? A notre avis, non.
 
Les attentes, besoins et les comportements d’achat des clientèles hôtelières ont pourtant fait l’objet d’une étude, dont les résultats sont là, réalisée pour le Comité de modernisation de l’Hôtellerie, que nous avons présenté la semaine dernière dans notre blog ( 3 Cahiers thématiques, sur près d’une centaine de pages , disponible sur le site d u Comité pour la modernisation de l’hôtellerie française). Le Comité résume d’ailleurs très bien les résultats de l’étude , téléchargeable sur son site,  avec des exemples très concrets comme : 

La totalité des clients d’hôtels réclament impérativement une salle de bains (ou de douche) dans chaque chambre, quelle que soit la catégorie d’hôtel. Il en va de même concernant les téléviseurs, une literie de qualité et un système de réveil. Un client sur deux ne veut pas que l’on supprime le téléphone fixe dans les chambres d’hôtels, dans toutes les gammes. La majorité (83 %) des clients d’hôtels interrogés préfèrent prendre des douches à l’hôtel, plutôt que des bains. On déteste les rideaux de douche et les mauvais éclairages de salles de bains. Le parquet et d’autres revêtements de sol conviennent à présent mieux à la clientèle que la moquette.  Les hôtels qui s’inscrivent dans une démarche de développement durable ont la nette préférence des clients d’hôtels et sont favorisés, à établissement comparable. Mais les clients veulent y trouver une démarche sincère et honnête, pas juste un moyen de réaliser des économies ou de faire parler de soi.

3 – Au-delà des étoiles, l’avenir !
Si les étoiles ne sont plus obligatoires, d’autres critères de choix prendront sans aucun doute le relais, qui sont, à notre avis tout ce qui précède le choix d’un hôtel et que l’on appelle le choix de la destination. Et là, il s’agit pour les hôtels de devenir visibles, avec ou sans étoiles, ce qui n’était pas le cas il y a seulement 10 ans.
Ce choix et cette visibilité sont aujourd’hui déterminées par :
– La Qualité du site Internet de l’hôtel, car la très grande majorité des voyageurs, des touristes, prennent aujourd’hui leur décision après un passage sur le web
– La Qualité  proclamée par les internautes, dans les forums, sur les réseaux sociaux, sur les sites des hôtels eux-mêmes, les avis des voyageurs faisant aujourd’hui office d’étoiles commentées, avec parfois un peu de simplicité «  Hôtel génial ! Ou bien N’y allez pas, c’est l’horreur ! « mais qui ont le mérite d’être bien compréhensibles
– Le Relais des très bons TO, dont le métier est de chercher et de trouver une hôtellerie de qualité
– L’Organisation de l’offre par les voyagistes malins qui ont des entrées non par territoires, mais par « goût «  des voyageurs, par thématiques, par niches ( du Routard aux anglais-fous-de-soldes-à-Paris,   
–  La visibilité sur le web des collectivités territoriales qui commencent à bien jouer le jeu de l’adaptation de l’offre à la demande et valorisent ces entrées thématiques fines, des courts séjours qui se multiplient, quelque soient les activités pratiquées sur place.
– On le voit, et en parallèle avec la Culture, le sort de l’hôtellerie se joue sans doute dans la période d’« avant » la visite, avant le séjour, lors de la prise de décision, et il ne suffit pas, même si cela est très important, de rénover l’hôtellerie si on ne la voit pas sur Internet oui si tel ou tel petit hôtel est inconnu du web et des moteurs de recherche. 
4 – Tant que cela marche…
La ville de Montréal vient de transférer l’entier de son budget de communication sur ses actions web, et cela ne fait que commencer.
Mais, que voulez-vous, Montréal est sans doute plus difficile à « vendre » que Paris ou Cannes, il est vrai, et Montréal fait de réels efforts, et fait l’économie d’une guerre des étoiles.
En France, nous avons une telle chance (Beauté et diversité des paysages, Grandeur historique de la destination, climat, sécurité, démocratie, art de vivre, culture, longue histoire de l’industrie touristique, plages  et sports d’hiver) que nous ne faisons pas encore de réels efforts. Tant que cela marche…
Pourtant le monde change, la croissance économique, l’innovation mutent  à l’est, l’Asie crée son tourisme intérieur, nos concurrents directs  font souvent  mieux que nous (Italie : Venise ; Espagne : Barcelone, Madrid, Pays Basque ; Tunisie, Maroc ou Croatie ; tous les pays anglo-saxons, avec les Capitales créatives…), mais nous, tant que cela marche, pourquoi  changer?

 
 
 

Ken en chemise verte!

Ken et les clignotants verts

Tous les clignotants sont au vert ! Ceux de la France qui gagne, les sapins de Noël en bas des maisons, l’Ecologie et l’émeraude de sa grand-mère. Ken est-t-il  surréaliste ? Non, juste réaliste, et… américain !