Naissance des hôtels : une belle expo!

Marquise de l’Hôtel Shangri La , Paris

Quelle est l’histoire des hôtels, quand et comment ont-ils été créés? Comment sera la « chambre d’hôtel du Futur » ? Quelles innovations pour répondre au changement climatique ou au désir de nouvelles convivialités ? Une exposition vous dit tout, en ce moment, au Pavillon de l’Arsenal à Paris (Du 16 octobre  au 12 janvier 2020).C’est une exposition qui met en avant l’aspect culturel (Histoire, Architecture, décoration, pratiques et usages… ) sans oublier  la prospective sur les évolutions des modèles économiques de l’hôtellerie et sur les défis qu’elle doit relever. Les expositions sur ce thème sont hélas rarissimes, alors je prends ma plume pour vous la raconter!

  • L’exposition « Hôtel Métropole – Depuis 1818 » fait la part belle à la Métropole du Grand Paris et à l’impératif « 2024 » avec les JO à préparer dès aujourd’hui, mais je témoignerai peu de ce regard un peu trop local car je préfère vous résumer les grandes tendances, en France et à l’étranger que racpontent très bien cette expo. Le rôle pionnier des hôtels dans l’innovation, les nouveaux défis à qu’ils doivent relever, dont, celui, incontournable, des évolutions climatiques sont particulièrment bien illustrés. Les 150 hôtels actuellement en chantier ou à l’étude dans le Grand Paris (Info de l’Atelier parisien d’urbanisme) en vue des JO vont un jour nous étonner, et en voici un avant-goût.

Un sublime hôtel hélas disparu : HI, de Matali Crasset, 2006-Nice

I- QUI DÉCIDE DE CRÉER de NOUVEAUX HÔTELS ? Bien sûr une demande, une nécessité, comme une fréquentation touristique en hausse (Paris, 50 millions de visiteurs annuels…) précède le choix, mais, depuis une dizaine d’années, nous dit l’exposition, les hôtels, comme les bureaux, ont séduit à la fois les financiers et les municipalités. Les premiers voient leur rentabilité*, les secondes, un «catalyseur urbain» susceptible d’animer les quartiers grâce à leurs restaurants, rooftops, espaces de coworking, et à leurs services (restaurant, salles de réunion, piscine, pôle de mobilité…) et, évidemment, à créer des emplois. Enfin les habitants sont de plus en plus concernés par ces lieux d’habitat certes temporaire mais où les locaux peuvent venir boire un petit café, inviter lors d’une fête, ou…regarder un film en plein air, comme au MOB HÔTEL, dernier né des hôtels à épouser toutes les tendances avant même qu’elles n’émergent ! (Photo de leur écran pour le Cinéma, ci-contre).
* L’hôtellerie du Grand Paris a généré un CA de 3,7 milliards d’euros et 47 500 emplois directs, soit 1/6e des 295 000 emplois touristiques en 2017.

II- L’INNOVATION EST LE FIL ROUGE de toute l’histoire des hôtels : premières salles de bains, premiers ascenseurs, climatiseurs ou premières expériences de préfabrication ou informatique… l’hôtel est depuis deux siècles le laboratoire de la construction et l’accélérateur de nouvelles pratiques.
Très tôt, les grands hôtels intègrent des fonctions annexes : galerie d’art (Grand Hôtel du Louvre, 1855), salle des fêtes (Grand Hôtel, 1878), chapelier et fleuriste (Élysée Palace, 1899), boutiques de luxe (Ritz, 1913), piscine (Claridge, 1918), minigolf (Scribe, 1863), bar à cocktails (Crillon, 1909), tailleur et cordonnier (Hôtel populaire pour hommes, 1910), bibliothèque (Meurice, 1918), salon de coiffure (Hôtel de Paris, 1928), boutiques (Castiglione, 1932)… Ces services multiples nécessitent de ga¬gner de l’espace, dans les cours (Prince-de-Galles, 1929), sur le toit (hôtel Continental, 1878, et Terrass’ Hôtel, 1911), et offrent des vues inédites – « plafond vitré amovible grâce à des machines hydrauliques. Et ce n’est pas fini ! Les changements d’usage continuent, les Hôtels s’adaptent !Voici quelques défis à relever.

1- LE DÉFI DE LA CONVIVIALITÉ et de la rencontre entre habitants et touristes
photo Le MOB HOTEL dit, sur son site internet, vouloir développer en un véritable mouvement coopératif.
« Vous souhaitez créer votre MOB HOTEL et prendre part à notre mouvement, écrivez-nous et racontez nous votre projet, nous vous dirons comment faire.becomemob@mobhotel.com »
On retrouve cette tendance dans les propositions du grand concurrent des hôtels, Aibnb,  qui incitent les hôtes à échanger « localement », entre habitants ou avec les clients d’un hôtel, pour former des Communautés d’idées ou de partages  de bons plans ou de savoir-faire. (PHOTO BECOME MOB!).

2- LE DÉFI DE L’ARCHITECTURE : tout un programme!
– LE PROGRAMME Architecture classique ou non, ce programme des hôtels – accueillir, héberger, satisfaire des clients- est à géométrie variable, selon ses clients-cibles et sa palette de services, mais, un peu comme la Culture, l’Hôtellerie sait réinvestir des bâtiments et lieux qui avaient une autre vocation : « parkings, tours, centraux téléphoniques, anciennes postes, hôtels particuliers et même les bureaux ces dernières années ». Le temps du séjour est aussi de plus en plus court, avec des hôtels éphémères qui se multiplient, comme le pionnier, cet hôtel d’un soir perché en haut d’un musée (Hôtel Everland,création de deux artistes en  2007-2008)

LES CHAMBRES : fin des espaces dédiés en priorité au sommeil ? En tous cas la distinction entre ce qui relève de l’habitat, du travail ou d’un autre usage particulier tend à s’amoindrir. L’espace même de la chambre d’hôtel, peut donc devenir « une salle de réunion, un espace de travail, un lieu de shooting photo, un espace familial temporaire, parmi diverses autres fonctions, et ce malgré son plan statique et son aménagement ».L’exposition cite aussi les différentes fonctions et formes correspondantes : chambre familiale, lit-capsule, dortoir, suite XXL, toiture habitée, location d’hébergement de particulier.Et propose ce croquis de « chambre-type » (KPMG):

KPMG : Croquis des plans de chambres de différents hôtels. (Dossier de Presse et Catalogue de l’exposition Hôtel Métropole, 2019)

AUTRES LIEUX-CLEFS : L’exposition présente les lieux-clefs : la marquise de l’entrée extérieur (Photo 1)  pour abriter de la pluie ; une terrasse (notre photo de celle du Mob Hotel ou la fameuse cour intérieure  du Ritz en 1900, ci-dessous); un grand Lobby, et ces inévitables « couloirs » qui ont souvent fait le décor de films…).
– Conclusion : l’hôtel, au cœur des croisements et des flux, peut lui aussi devenir un lieu phare de l’économie circulaire, où l’on peut monter un sens de l’adaptation, de la durabilité, de la convivialité.

3- LE DÉFI de la RÉVOLUTION VERTE toutes questions bioclimatiques vont stimulent déjà les nouveaux hôtels, mais si 8 français sur dix affirment que les voyages ont un impact négatif sur le développement durable, « seuls 18% des Français choisissent des lieux de séjour éco-labellisés, et 12% considèrent que les vacances ne sont ni le moment, ni l’endroit d’une réflexion sur l’environnement ».
•L’hôtellerie continue pourtant, pour ce domaine comme pour d’autres, à jouer un rôle important de « laboratoire de l’évolution des comportements pour notre empreinte environnementale et carbone ».Dans le parcours de l’exposition, « Une chambre pour demain », élaborée par des partenaires experts (Ciguë + Le sommer environnement + Vuna + Aquatiris + TBI), présente tout un cycle d technique d’économies avec par exemple  une salle de bains vertueuse en matériaux de réemploi qui permet de consommer moins d’eau, rappelant que chaque client utilise en moyenne 300 litres d’eau par nuitée à l’hôtel. .
-Trois autres  équipes pluridisciplinaires présentent les résultats du devenir des espaces hôteliers (prototypes à échelle 1) pour les Enjeux climatiques : Jean-Benoît Vétillard réinterprète l’enseigne hôtelière et le lobby avec une marquise réalisée en fibre végétale et alimentée par l’alternateur d’une porte tambour.
Lina Ghotmeh questionne le potentiel des nouveaux usages de la chambre adaptable en bureau, salle de fitness, espaces de travail, studio d’enregistrement en libérant dans un « App Wall » l’ensemble des fonctions de couchage et d’hygiène. Associé à l’agence Vorbot, Nicolas Dorval-Bory propose de décarboner le couloir, véritable colonne vertébrale de l’immeuble accueillant l’ensemble des gaines et réseauxL

III- HISTOIRE : les suisses ont-ils inventé les hôtels?
Si l’Hôtel moderne, nait en 1815, « quand le Calaisien Charles-Augustin Meurice ouvre, au 223, rue Saint-Honoré, point d’arrivée des diligences de Calais, un hôtel portant son nom », précise l’exposition, c’est effectivement un ingénieur suisse, en 1874, Eduard Guyer qui  » révèla les enjeux de l’hébergement touristique et du programme hôtelier dans son traité Das Hotelwesen Gegenwart – traduit en français trois ans plus tard par l’architecte Henri Bourrit. Son analyse, fondée sur l’expérience des voyageurs et l’examen d’une trentaine d’établissements internationaux pionniers, dont, à Paris le Grand Hôtel du Louvre (1855), le Grand Hôtel (1862) et le Splendide (1869), croisait les préoccupations encore très acutelles, comme « les attentes d’un flux de voyageurs croissant ou la géométrie des espaces jusqu’à leur ameublement »
Quelques dates-clefs suivent, pour la capitale : « le « grand hôtel » suit le modèle américain naissant, avec ses espaces de sociabilité, les volumétries et le langage architectural . Ces immeubles, parfois spectaculaires, accompagnent l’haussmannisation de la capitale.Puis arrivent le Palace,les hôtels de l’après -guerre avec le tourisme de masse et enfin
la période plus actuelle, dans les années 60 , avec les hôtels au « style international » (1966, inauguration du Hilton Suffren à Paris) ou encore le « premier hôtel aéroportuaire à Orly. Ce dernier préfigurait , les premiers services au tourisme d’affaires et aux voyageurs en transit » Au cours des années 1980, les deux et trois étoiles se multiplient et une préfabrication rapide et peu coûteuse fera partie des normes. .

BELLE CONCLUSION !
J’aime beaucoup cette petite définition des hôtels: Qu’est ce qu’un hôtel aujourd’hui? Une maison, un bureau, un refuge dans une ville étrangère, le lieu de tous les rêves…? Présence familière, l’hôtel cache néanmoins une mécanique complexe: industrie et habitat, commerce et équipement de proximité, l’hôtel est un véritable laboratoire social et un condensateur urbain. Lieu de services, il est également le programme des avant-gardes constructives et du progrès.

  • POUR EN VOIR OU EN SAVOIR PLUS
    Lien du Dossier de presse, à lire avec gourmandise !
  • LE CATALOGUE HÔTEL MÉTROPOLE – Depuis 1818  – Aux  Éditions du Pavillon de l’Arsenal, octobre 2019 Conception Graphique : Look specific Format 19 x 30 cm, 352 pages, 370 illustrations Prix public : 39 € ISBN : 978-2-35487-051-5 ( sur le site de l’Arsenal )
    Le lieu de l’exposition : créé en 1988, le Pavillon de l’Arsenal, Centre d’information, de documentation et d’exposition d’Urbanisme et d’Architecture de Paris et de la métropole parisienne, est un lieu unique où l’aménagement de la ville et ses réalisations architecturales sont mis à la portée de tous. Le site a vocation à expliquer «l’architecture» de la ville, comment elle s’est constituée à travers les siècles, quel est son état actuel et quelles sont ses perspectives d’évolution, mais aussi présenter à l’étranger le savoir faire urbain de la Ville de Paris et des maîtres d’œuvres qui y travaillent.

Hôtel de Crozat, devenu le Ritz, Paris

QUI A FAIT CETTE EXPO ? Alexandre Labasse, Directeur général du Pavillon de l’Arsenal, Catherine Sabbah et Olivier Namias, Commissaires invités et tous les contributeurs qu’ils ont choisi : Joanne Vajda, architecte, docteur en histoire et enseignante chercheuse Anne Bony, historienne de l’art, spécialisée dans les arts décoratifs Jean-Louis Violeau, sociologue Joachim Lepastier, critique, Cahiers du Cinéma Marcello Tavone, architecte, On Cities Virginie Picon-Lefebvre, architecte, urbaniste, docteur en histoire Paris 1- Sorbonne Julien Dossier, fondateur de Quattrolibri, auteur de Renaissance Écologique Jérôme Mathieu et Marc Fasiolo, S2T Ingénierie Jean-Benoît Vétillard, architecte Nicolas Dorval-Bory, Sammy Vormus et Clément Talbot, architectes Lina Ghotmeh , architecte ciguë + Le Sommer Environnement + Vuna + Aquatiris + TBI, avec un nombre important de professionnels du Tourisme, dont Mark Watkins, passionné par le devenir de l’Hôtellerie et son renouvellement (Entreprise Coach Omnium) .
AUTOUR DE L’EXPOSITION Pendant 3 mois, « Hôtel Métropole », manifestation plurielle, diverse et destinée
à tous les publics, propose, autour de l’exposition et de l’ouvrage qui l’accompagne, de nombreux évènements et rencontres pour partager ces architectures. Conférences et nocturnes, ateliers pédagogiques et visites guidées, Tea Time au coeur des expositions… le programme « À la carte ! » conçu par le Pavillon de l’Arsenal permet à chacun de découvrir l’histoire, l’actualité et le devenir de cet habitat temporaire.
TROUVER LE MOB HOTEL au  6 rue Gambetta à l’angle du 50 rue des rosiers – 93400 St Ouen- 01 47 00 70 70- Métro Garibaldi – Ligne 13 (à 5 minutes)- Métro Mairie de St Ouen – Ligne 13 (à 10 minutes) – helloparis@mobhotel.com

PHOTOS 3, 4 et 5 :  copies/écran site Internet ( très beau!) – BECOME MOB! Le MOB HOTEL se développe en un véritable mouvement coopératif.( Voir ci-dessus en II-1″Vous souhaitez créer votre MOB HOTEL et prendre part à notre mouvement,écrivez-nous et racontez nous votre projet, nous vous dirons comment faire.becomemob@mobhotel.com) et  tableau  du Jardin Intérieur de l’Hôtel RITZ en 1904  (Paris ) Tableau de  l’artiste français Pierre Georges Jeanniot (1848-1934) « Le Diner à l’hôtel Ritz à Paris (1904) »
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:RitzParisGarden_alt.jpg ; oeuvre  aujourd’hui « Domaine Public ».
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KEN LE TOURISTE PARFAIT , entre trois voyages et leurs 21 réunions d’affaires, avait bien l’intention d’investir dans l’Hôtellerie! « Tous les cordonniers étaient mal chaussés!« , lui avait dit son ex, Barbie Chérie, ce qui l’avait évidemment un peu vexé… Piqué au vif, il devait réagir. Avec sa jolie petite tête de romain et ses beaux yeux noirs, il avait une envie de terrain en France, et particulièrement en Corse. Sans rire…Un lecteur du blog  qui connait un terrain libre?

Touristes et Habitants : les Hérons de Nantes!

 

Nantes Métropole, quartier du Breil

LES HÉRONS ! Une toute nouvelle expérience est en train de naître, à Nantes, avec un objectif très clair : que les habitants des quartiers excentrés accueillent des visiteurs touristiques, et que les touristes découvrent la « vraie vie » grâce à des rencontres avec des nantais.
Cette expérience est à mon avis très importante, car elle place en priorité des grands atouts du tourisme en France qui avaient vraiment besoin d’un renouvellement :
Le tourisme « autrement », c’est-à-dire plus convivial, plus authentique. Ce tourisme n’a pas besoin de clichés, de « must have » ou de «défis physiques» pour exister; il est durable, avec son économie de moyens et son respect de l’environnement local;
Un tourisme de flânerie, de rencontres et de papotages pour bien comprendre où on est et qui sont les habitants, leurs histoires, leurs rêves ;
Un tourisme solidaire, social, sur le modèle des Greeters : l’association des Greeters de Nantes, a été créée en 2007, pour proposer un tourisme participatif et solidaire. Participatif car il y a participation des habitants à l’accueil touristique ; et solidaire car respectueux de l’environnement naturel et culturel, qui privilégie la rencontre et l’échange, et participe au développement local de Nantes et de ses quartiers (Nantes Nord, du Breil, Bellevue, le Sillon de Bretagne, la Bottière), grâce à eux !                                                                                                        – Un tourisme où le rôle des acteurs est différent de celui d’aujourd’hui : aux habitants de prendre en main l’offre des Hérons, qui d’ailleurs , prendra bientôt le statut de coopérative de habitants; ce sont donc ces derniers qui proposent : des conseils pour les sites à visiter, un accompagnement pour des balades, des repas « comme à la maison » ou l’achat de produits locaux… Et aux touristes de décider de tout le reste : choix de leur transport et durée de leur séjour ; mode d’habitat et choix des activités et des rencontres dans les menus proposés par les Hérons.
– Pour résumer, ces Hérons, ce sont les  acteurs des quartiers populaires de la Métropole Nantaise (habitants, associations, micro-entreprises), qui imaginent une offre touristique et culturelle sur le territoire et vont donc développer une offre d’hébergement, de découverte et de valorisation des ressources de ces quartiers de la Métropole.

I- A QUI S’ADRESSENT LES HÉRONS NANTAIS ? sans doute pas à des touristes pressés qui n’ont qu’une journée dans leur package pour visiter la France et choisiront « Paris ». Pas, non plus, à des fans du Tourisme de Luxe classique, champagne toute la journée,Shopping, Spa ou Piscine et Hôtel 5 étoiles. (Je plaisante..). Ni, enfin, au Tourisme de masse, ce tourisme des foules qui consomment les incontournables pour « les avoir vu » et est souvent la cause de l’overtourisme (surfréquentation de certains sites et très forte baisse de la qualité et de l’accueil un peu partout dans la ville ).
– En fait, de façon générale, les HÉRONS correspondent au désir de tous ces gens qui « ne veulent pas être et ressembler à des touristes » (90% de la population ?), qui n’aiment pas beaucoup les offres passe-partout et prémâchées des pros du tourisme, qui ont envie de « vivre » une destination plutôt que d’en regarder le décor. Ensuite à des gens qui aimeraient rencontrer, lors de leur séjour, un mode de vie local, avec des histoires, des traditions, des créations locales! Où trouver tout cela ? Mais dans les zones non–touristiques, bien sûr, au plus près des habitants, dans leurs quartiers.
Mais, à mon avis,  si deux types de tourisme avait bien besoin de nouvelles offres, c’est bien le tourisme social, où l’on est certain, avant le départ, de ne pas se ruiner, et d’autre part celui du « deuxième voyage » dans une destination, où l’on aimerait approfondir sa visite, mieux connaître les habitants et, si possible, en rencontrer.(On appelle , en langage tourisme des Repeaters ces touristes qui reviennent dans une destination, par rapport aux primo- visiteurs qui, comme l’indique l’expression, y viennent  pour la première fois »Le choix du projet « Hérons » de zones en « politique de la ville », c’est-à-dire habitées par une majorité d’habitants les plus populaires et cependant plus défavorisés que les autres, est aussi un succès puisque les habitants des quartiers sont très nombreux à avoir décidé de participer au projet et à son développement, d’ici juillet prochain.

Greeters de Nantes

II- LES HÉRONS, c’est ?
–  Un collectif -bientôt une coopérative-  d’habitants des quartiers de Nantes, réuni et animé par des Greeters de Nantes, soit une petite équipe hallucinante de talent et de courage au travail, puisque les Greeters, en France, ont aussi commencé grâce à  cette équipe que nous suivons depuis ! Voir nos billets sur Nantes en annexes, où les  Greeters sont mille fois cités car pionnniers de la relation « Touristes et habitants » et d’un tourisme authentique, solidaire et durable.
Ce collectif d’acteurs  installe pour vous, avec leurs responsables ou propriétaires s’il le faut:
– des séjours solidaires conçus avec les habitants;
– L’ hébergement chez l’habitant;
– des balades dans les quartiers et autour, avec des itinéraires (nature, culture…)
– la découverte d’un patrimoine classique, historique, mais aussi récent (friches industrielles, usines) et de la création culturelle et artistique ;
– des produits locaux à découvrir (marchés, artisanat) ou à acheter .
– Des rencontres et des événements : les organisateurs organisent la possibilité de se rencontrer et de s’amuser, de participer à un concert ou à une super fête, à des repas de gastronomie locale ou à des balades inédites ! Prochaine fête : trois jours au programme bien alléchant ! (Notre première photo, ci-dessus) .Voir le programme des  Rendez-vous de Novembre ci-dessous!

Mathias, Héros des Hérons? :-)))

III- LA GENÈSE DE L’EXPÉRIENCE:
– Tout commence en 2013, quand l’association « Les Greeters de Nantes » organise un événement, « Nantes se dévoile », avec 2 week-ends de balades à la découverte des quartiers populaires de Nantes : les quartiers Nantes Nord (7 balades), les Dervallières (8 balades), Malakoff 120 personnes baladées.

–  Cet évènement bénéficie de nombreux commentaires positifs de la part des « Greeters d’un jour » et de la part du public. Dans cette dynamique, en 2013 et 2015, les Greeters continuent à proposer ce type de visites (Dossier de Presse des Hérons et Mathias Mary au téléphone ! Merci Mathias !

UN MODÈLE ? Oui ! Celui de l’Hôtel du Nord à Marseille, expérience pionnière. L’équipe qui a créé les Hérons a donc fait un voyage d’étude de quatre jours à Marseille, en 2018, pour s’inspirer de cet Hôtel du Nord et en voir les atouts et les difficultés pour les transposer, à son retour, à Nantes.« En mai 2018, des membres de l’association des Greeters de Nantes, le directeur de l’association culturelle PaQ’La Lune sur le quartier Nantes Nord, la directrice de Résovilles, des habitants du quartier du Breil, un élu de la Ville de Nantes sont partis à la découverte de la Coopérative Hôtel du Nord.                                                                                            ⇒Pour en savoir plus sur l’Hôtel du Nord, vous pouvez consulter le site officiel (lien ci-dessous) ou contacter la coopérative à l’adresse suivante : Coopérative d’habitants Hôtel du Nord – CRISA – 11, bd Jean Labro- 13016 MARSEILLE- Tél. : 06 52 61 71 57 http://hoteldunord.coop/

IV- LES BONNES QUESTIONS A SE POSER SUR LE TOURISME PARTICIPATIF!  Mathias Mary m’a bien aidée pour ce billet, en m’envoyant en particulier l’étude, géniale , qui les décida de continuer leur projet. Je ne peux vous la résumer, (il faudrait un autre billet !), mais en voici le plan. A mon avis, ce plan est un condensé  des « Bonnes questions à se poser pour le tourisme participatif », forme douce et durable du tourisme qui, espérons-le, chassera peu à peu ce tourisme de masse qui conduit à la surfréquentation des sites de visite.Voici ce plan:
⇒ÉTUDE SUR LE POTENTIEL TOURISTIQUE DES QUARTIERS POLITIQUE DE LA VILLE (26 pages). (Mission menée par l’association « Les Greeters de Nantes », à la demande de la mission « Politique de la Ville » de Nantes Métropole – mars-juin 2018.
INTRODUCTION : UNE CHAMBRE EN VILLE : Une utopie nantaise imaginée suite au voyage d’étude à Marseille à la découverte de la Coopérative « Hôtel du Nord »
1. NANTES, LA VILLE « OÙ TOUT EST POSSIBLE »
1.1. La réalité des quartiers Politique de la Ville à Nantes Métropole1.2. Le contrat de ville, la « gouvernance élargie »1.3. La nécessaire valorisation de ces quartiers et des initiatives
2. QU’EST CE QUI POURRAIT FREINER CE TYPE DE PROJET À NANTES ?2.1. Nantes « 1ère de la classe »
2.2. La réglementation 2.3. Une certaine vision « étriquée » du patrimoine
3. LES QUARTIERS POPULAIRES LABORATOIRES D’EXPÉRIMENTATION TOURISTIQUE
3.1. L’hébergement 3.2. les balades, les visites 3.3. Les formes de spectacle vivant 3.4. Les prestations culinaires et les produits locaux
Etude et ses résultats à demander à : Mathias Mary, Tél. 06 79 07 58 34 .

Hôtel du Nord, Marseille coopérative modèle des Hérons

IV- EN CONCLUSION : laissons la parole aux organisateurs, avec une question :
Dans quelle mesure les habitants peuvent-ils être les créateurs d’une vision plus large du patrimoine et du tourisme, notamment dans les quartiers d’habitat populaire ?
« Nous sommes intimement convaincus que notre territoire regorge de forces vives, d’atouts patrimoniaux pour qu’une offre touristique « hors des sentiers battus » existe. Des forces vives, avec un tissu associatif fort, des entrepreneurs, des personnes amoureuses de leurs quartiers, qui les font chaque jour. Nos quartiers sont beaux, divers.
La demande en authenticité est en perpétuelle augmentation et cette offre est complémentaire aux formes classiques du tourisme. Le tourisme participatif dans les quartiers populaires remet à l’honneur certaines valeurs et il permet de dépasser la dimension économique et e met d’abord en évidence l’identité d’un territoire avant d’ y développer l’accueil de touristes, qui apportera un sentiment de reconnaissance et de fierté.
L’objectif est aussi de redonner une place aux quartiers populaires dans le patrimoine local, comme une des constituantes à part entière d’un territoire au même titre que les lieux de centralité (château, quartiers médiévaux, quartier design) ou ceux du périurbain (marais, rivières, parcs.. ) ».

♥J’ajouterai pour terminer: pour suivre depuis 2007 (déjà!) le développement de l’urbanisme à Nantes et à l’Ile-de-Nantes, les travaux du Maire, le projet de Jean Blaise (Le Voyage à Nantes)  mais aussi ceux de la Samoa et  des organismes qui décident de la ville, je suis très, mais alors très admirative de leurs méthodes, de leur organisation,  et surtout de la confiance que ces dirigeants et organismes  accordent aux talents locaux et aux jeunes. Je pense réellement que là est le grand secret de Nantes : repérer et savoir garder ces talents, de toutes sdisciplines et pas seulement artistiques. Une seule fois j’ai entendu un maire me  dire que cette ingéniérie d’invention de villes désirables  et d’habitants libres d’agir et de donner leurs avis était très importante. C’était le maire de  à Bilbao, avant son départ, hélas. Un homme magnifique et une ville très « jumelle » de Nantes, à sa façon!

VI- NOS PETITS PLUS POUR CE BILLET ! VOICI QUELQUES FOCUS importants pour en savoir plus !

1- LES PARTENAIRES  du projet des Hérons : comme on s’en doute, ils sont nombreux, divers  et compétents!

  • Partenaires / financeurs :
    > Nantes Métropole (service tourisme)
    > Nantes Métropole & Préfecture de Loire-Atlantique (dans le cadre du contrat ville et du fond de soutien à la vie associative)
  • Les élus référents :
    > Pierre-Yves Lebrun (éco tourisme ville de Nantes, et conseiller métropolitain, siège au CA du VAN)
    > Myriam Naël (politique de la ville Nantes Métropole)
  • Les Amis des beaux quartiers !
    > PaQ’la Lune (compagnie théâtre – Nantes Nord)
    > Cie La Lune Rousse (contes – Bellevue)
    > Association Casse ta Routine (acc social habitants – Nantes Nord)
    > Vivre Libre 44 (acc social habitants – café solidaire – Le Breil)
    > La Tablée d’Hajar (restauratrice – Nantes Nord)
    > Des femmes en fil (atelier d’insertion par la couture – Bellevue)
    > Naow Excursions (agence de voyage – commercialisation de l’événement et peut être futur partenaire)
    > Réso Villes (centre de ressources politique de la ville)
    > Et bien sûr, en premier même, tous les habitants, responsables maison de quartiers !!!
  • Les Partenaires pour l’événement des 22, 23 et 24 novembre  :
    > Festival des 3 Continents
    > Le lieu unique
    > La cale 2 des Créateurs (lieu d’expo sur l’île de Nantes)
    => il était important de s’appuyer sur des événements ou lieux connus pour attirer des touristes venant de l’extérieur. Ces partenaires ont été sélectionnés aussi pour la proximité en terme de valeurs, ou par connaissance et goût pour notre projet !

2- LES HÉRONS et les GREETERS : CONTACTS Pour celles et ceux qui voudraient « copier » ou s’inspirer des Hérons, je ne peux que recommander un coup de fil ou un mail à Mathias Mary ou à Sylvie Huron, qui ont créé et coordonnent les Greeters de Nantes et sont donc aussi devenus deux Oiseaux Hérons !
Pour en savoir plus : Mathias Mary, Coordinateur chez Les Greeters de Nantes
Tél. 06 79 07 58 34 www.greeters-nantes.com Et voir aussi son profil sur LinkedIn

3- UN TRÈS BON ARTICLE sur les HéronsICI , et sur  « Les Hérons .

4- LES GREETERS (France, Monde , Nantes) La France, 1ère destination Greeters dans le monde !
Les membres de la Fédération France Greeters sont les organisations (associations, Offices de Tourisme ou Comité départemental de tourisme) qui ont formé et mis en place un groupe de greeters dans leur ville ou région, suivant les valeurs édictées par GGN (Global Greeter Network), l’Association Internationale des Greeters, dans le monde (habitants proposant des visites auxtouristes) : 38 pays, 3580 Greeters, 146 Destinations ! Voir ici leur site Internet, et pour les Greeters de NANTES, vous pouvez  réserver une balade  dans la ville et métropole, sur leur site Internet .

5-  LES BILLETS de ce petit blog sur les expériences de NANTES  (2009-2019!)

  • Nantes, Capitale européenne de l’Innovation (2019)
    https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2019/09/26/nantes-capitale-europeenne-de-linnovation-2019/
  • Nantes, encore une merveille !2014
    https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2014/11/14/nantes-2014-encore-merveille/
  • Le Carroussel des mondes marins (2014)
    https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2014/08/02/carrousel-mondes-marins-nantes/
  • Le Voyage à Nantes, un régal (2013)
    https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2013/09/06/le-voyage-a-nantes-un-regal/
  • Nantes, son panier magique et l’imagination au pouvoir (2012)
    https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2012/05/10/nantes-son-panier-magique-et-limagination-au-pouvoir
  • Fusion Tourisme et Culture https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2010/04/09/nantes-flash-info/ annonce de la fusion2009
  • Nantes, Star du Tourisme Culturel https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2009/06/10/nantes-star-du-tourisme-culturelTrois questions à jean Blaise https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/page/4/?s=Greeters+de+Nantes
    et, enfin : Quelle gouvernance pour le Tourisme culturel ? https://www.nouveautourismeculturel.com/blog/2013/04/03/bonnes-pratiques-5quelle-gouvernance-pour-le-tourisme-culturel/

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Ken attendant son quart d’heure de Célébration

KEN LE TOURISTE PARFAIT  n’en revenait pas : « Encore Nantes?  » pensait-il, en lisant par dessus mon épaule sur mon ordi…  C’est vrai qu’il y avait des villes douées, comme la sienne, pour les affaires (L.A, USA), mais pour la « Culture », hum…hum…? Barbie, son ex, entra en trombe : « Mais Ken, as-tu pris nos billets pour Nantes??? » Non, répondit-il, en lui demandant, agacé,  « Pourquoi? ». « Eh bien pour les Hérons!« , dit-elle d’un ton joyeux! Voilà, il fallait qu’il aille à la chasse en Europe, maintenant…

L’Avenir selon Google

Espace Public : Google a les moyens de tout gâcher! titre de l’ article de Vraiment Vraiment, l’agence de Design.

Qui peut résister à l’omniscience de Google ? Les villes devront-elles racheter leurs propres données à Google, un jour? Pourrons-nous encore flâner dans les rues ? Mon musée disparaitra-t-il des cartes touristiques ? Telles sont les questions posées par le magnifique texte de « Vraiment Vraiment », un long article de 50 pages que je vous résume ici, à lire de toute urgence, pour préparer vos parades à ces réalités.
– Ce billet, comme tous ceux que je vous propose de temps en temps sur l’incidence des Big Data sur le tourisme culturel, est un résumé des 50 pages de ce texte, auquel j’ai ajouté quelques avis sur des impacts « Culture et Tourisme ». Enfin, et contrairement à ce que l’on vous dit souvent, cette situation n’est pas « pour demain » puisque c’est déjà celle de la majorité des pays du monde. Et attention, ça va piquer!(Photo : flâner, comme ce « Jour de pluie à Paris de Gustave Caillebotte, tableau de 1877).

I- GOOGLE EN VILLE, C’EST QUOI ? Je vous résume !Google a un objectif clair : être le premier et le plus fort pour ramasser/trier/utiliser toutes les données d’une ville…et de ses habitants. Puis, les vendre ! Peut-on dire que les communes, métropoles et Intercos, mais aussi les Régions et les Départementaux rachèteront à Google les données des habitants de leur territoire ? Oui, car le travail de Google est exactement celui dont ont besoin les acteurs des collectivités publiques pour s’informer avant de choisir et de décider. Mais ces acteurs ont une difficulté : récolter toutes les infos des usagers et leurs évolutions ; récolter aussi les données de leurs différents Services (Urbanisme mais aussi Transport, Travail, Loisirs, Logement Tourisme, Culture…). Sans compter que le tri des données et son interprétation demandent des compétences qui coûtent très cher (Data-scientists).
Or, Google est déjà très bien équipé pour cette récolte des « expériences des usagers » et pour le tri des données : ne garder que ce qui est le plus pertinent ( important pour les usagers…) ou décisif pour l’avenir et ses objectifs, et les stratégies qui les président, sont simples, dit le texte :
1. offrir des outils gratuits aux usagers, basés notamment sur des données publiques
2. installer un monopole
3. revendre aux collectivités ces données/outils

II- LES OUTILS DE GOOGLE En bref,dit le texte, Google a ce qu’il lui faut (Maps, Sidewalk Lab, Google Ads, Waze), et il a depuis longtemps le dispositif nécessaire d’intelligence et d’intuition pour choisir et orienter se recherches (Intelligence artificielle mais aussi meilleurs experts du monde en chair et en os!).
– L’article propose d’ailleurs, pour nous convaincre, une analyse des cartes qui montrent que Google sait « choisir, et montrer ce qui mérite flânerie et les centres d’intérêts » de Bruxelles, Saint Etienne, La Charité-sur-Loire ou Alès, ou tout ce qui fait une destination “digne d’intérêt”.
– Pourtant, et là le texte devient passionnant, plusieurs surprises nous attendent : les algorithmes ne produisent pas toujours ce que nous imaginons, car Google choisit les lieux, sites ou monuments avec des critères très différents des nôtres. Par exemple celui d’ « irriguer de vitalité les quartiers qui les entourent ». Le Louvre-Lens et le Mucem échouent ainsi, sur les schémas, à irriguer et redonner vie autour d’eux. Un code couleur les montre tous deux en « ilôts de jaune au milieu de quartier gris »…Suit une passionnante explication sur ces couleurs, le jaune –orangé étant la couleur de rez-de-chaussée actifs (Flux de visiteurs, apport de valeur, activité commerciale, etc…) mais….les algorithmes restent secrets.
Les Centralités d’intérêt ne sont pas non plus ce qu’il y a de plus important, pour une visite de ville comme pour y vivre ou y travailler. Les « must have culturels » ou les lieux « émouvants ou romantiques » que nous croyons importants n’y figurent pas. Google dit choisir les « espaces où se balader, les rues populaires ou les cœurs des villes » retravaillés par ses soins, mais au fond, cartes à l’appui, ces choix lui ressemblent : c’est son algorithme qui choisit “les centralités d’intérêts” au sein des zones urbaines », dit le texte. Donc, à mon avis mais vous le partagez sans doute : Google ne connait ni les profondeurs de l’Histoire d’un lieu, ni l’émotion que dégagent certains sites, en grande aprtie car sa culture est américaine (cf en IV). Pas de jardi sculpté par Juan Miro à la Fondation Maeght,  pour vous aider à réfléchir (Notre photo) et centraliser votre intérêt.

III- – DES DONNÉES, MAIS SUR QUOI ? A défaut de savoir précisément comment Google traite les données, on peut deviner, à partir de l’analyse des zones concernées, que les jeux de données agrégés par Google son sont interopérables. Ces données comportent les « profils des usagers, adresses, cadastres et formes urbaines, mais aussi la typologie de la voiries et des espace publics ; les horaires d’ouverture et d’affluence, les notes et commentaires des usagers qui ont un compte Google ainsi que tous les évènements et produits vendus, avec le temps moyen passé sur place, les public type (locaux, touristes, familles…?),le mode de transport des usagers qui s’y rendent », etc.
Je rajouterais volontiers : quand, avec Malika Boudellal, nous supplions les instances françaises du tourisme et de la culture de nous fournir quelques statistiques, allez, deux ou trois par ans, sur les profils des visiteurs des sites culturels, nous sombrons donc dans la dépression, au vu de ces données collectées et activées de Google.
Car ce sont toutes ces données, concluent les auteurs du texte, qui créent cette « omniscience exclusive de Google sur la Ville » et rendent possible, à plus ou moins court terme, de privatiser et monétiser l’information sur l’espace public (et rendent donc possible , la remise en cause de fait de sa nature fondamentalement “publique”) ». L’article rappelle que Google Maps est devenue aujourd’hui payante, après nous avoir donné l’eau à la bouche, et être devenue, en dix ans, indispensable (Un milliard d’usagers). Nous y voilà !Google va faire payer aux collectivités la connaissance de leur propre ville.

IV- UNE LECTURE AMÉRICAINE DE L’ESPACE PUBLIC 
• La centralité urbaine américaine s’articule principalement autour de deux figures majeures : la rue commerçante américaine (une voie carrossable bordée de foncier privé) et le centre commercial — le “mall” — pastiche contemporain de l’espace public avec ses fontaines intérieures, ses bancs, son éclairage artificiel “naturel” voire, demain, sa nature artificielle.
• Les dynamiques actuelles de piétonnisation, éloignées de ce qui se joue outre-Atlantique, sont aussi maltraitées (non inclues dans ses cartopgraphies prédictives) « Les quais de Seine piétonnisés de Paris, pourtant très fréquenté, ne seront jamais mis en avant comme “Zone of interest” parce qu’ils ne sont pas bordés par du foncier privé (seulement par des péniches et des structures temporaires qui n’apparaissent pas dans le cadastre) ».
• Le taux d’affinité joue aussi sur les mots, à mon avis, d’après le texte : Etes vous Musée ancien, centre de culture scientifique et technique, un muséum ou un musée contemporain de la création arty ? Google dispose depuis quelques mois de votre “taux d’affinité” avec vos lieux préférés. Ce taux est calculé sur la base de vos requêtes précédentes ou toute autre donnée personnelle liée à vos usages des différentes applications de Google. Vous verrez ainsi en priorité les lieux et activités “qui vous ressemblent » et où vous préfèrerez aller et retourner ; alors l’expérience urbaine sera seulement la vôtre, loin de l’échange promis par la notion de « ville ».

V – TOURISME ET CULTURE : « la promesse d’attirer X milliers de touristes par an, de générer X millions d’euros de chiffre d’affaire commerçant (et les recettes correspondantes pour la ville) et de créer quelques dizaines d’emplois, sera difficile à repousser ».

1- Les Offices de tourisme pourront –ils rivaliser avec ces « offres extrêmement personnalisées, au plus près du profil et donc des souhaits des visiteurs, oppouvont nous nous demander, en lisant le texte ? Ou bien deviendront-ils inutiles, tous comme la recherche de publics potentiels, la médiation dans les sites culturels »ouvert aux données de Google ? » ? detoutes les phases du voyage seront impactées de « conseils » inclus dans les communications du tourisme culturel : avant, pendant et après le voyage.

2- Le programme “Action Coeur de Ville” pourrait paraître bien timoré et compliqué, à côté. Pour les établissements ou événements culturels, le « pouvoir de voir à travers les murs » et de leur apprendre « comment se montrer, s’offrir à la ville et à leurs passants », sera aussi redoutable.
2- Accompagner le visiteur :  « Vieille promesse technologique, la réalité augmentée entrainera entraîner un changement radical ; elle aidera la navigation en ville “pas à pas” , deviendra l’assistant continu de nos déambulations, et de leurs recherches. Elle va également permettre aux systèmes de navigation de se rendre accessibles y compris à l’intérieur des bâtiments (où il n’y plus de signal GPS) ».
3- Décider des centres d’intérêt :  Google a donc le pouvoir de faire disparaitre un lieu site culturel d’une carte de voyage ? Si cela est possible pour un commerce, ce sera possible si le site culturel n’est pas un bon élève de l’ami Google : s’il n’a pas payé Google pour figurer sur ses cartes, mais aussi s’il n’a pas un bon taux d’affinité. D’autres critères seront possibles pour ne plus vous voir proposer un monument, un itinéraire culturel ou un musée (Leurs Situation, affluence, alentours dynamiques) Peut-être qu’en payant « davantage ??? Nous y voilà. )

EN CONCLUSION  : bien d’autres sujets et thèmes figurent dans cet article et il est difficile de résumer cinquante pages en trois, mais je suis certaine que vous les lirez avec attention, selon votre situation ou vos goûts, votre environnement.
– L’ article veut prévenir les élus et tous les acteurs publics, avec lesquels il est assez sévère : « Les acteurs publics semblent totalement dépourvus d’ambition et d’outils pour analyser de façon critique les stratégies Ux (user experience) des acteurs numériques et leurs conséquences économiques, sociales, culturelles et politiques. Cet angle mort les prive d’une capacité à détecter des signaux faibles pour penser la fabrique de la ville de demain, voire conduise tout droit à la confiscation par les nouveaux acteurs de ce qui fait l’essence même de la ville.(Ma photo : Marseille vue dans le miroir de l’ombrière sur le Vieux port de Marseille, design de  Norman Foster et Agence phocéenne Tangram,2013).

Mais, heureusement, il y a aussi, dans l’article, des solutions.

VI – LES SOLUTIONS proposées par l’article 
« On pourrait au contraire rêver de collectivités locales qui conçoivent une politique publique de la flânerie qui croiserait les enjeux de mobilité douce, d’espace public (notamment de trottoir), de commerces, de rez-de-chaussée, d’équipement public, de sécurité et de tranquillité (en particulier vis-à-vis des véhicules motorisés), de mixité sociale, de culture et de services publics. A défaut de quoi, la ville de demain, smart ou pas, pourrait bien ressembler à celle de Damasio dans Les Furtifs : une ville dans laquelle les bulles d’entre-soi du numérique se sont pleinement et radicalement projetées dans le monde physique, et où les flux comme les lieux sont accaparés par les intérêts marchands ».
3 IDEES POUR REPRENDRE LE POUVOIR SUR LA VILLE : chaque exemple a une « to do list et des outils spécifiques, applications,etc…) Bravo aux auteurs!
1- L’Open Data et les Communs
La Ville comme bien commun ! Acter que le sol de la ville (qu’il relève d’un foncier public ou privé), du fait de son accessibilité et de sa visibilité est une forme de bien commun dont les usages participent de l’intérêt général et qui mérite donc d’être pensé politiquement plutôt que laissés à des enseignes et des foncières qui achètent le droit de faire à peu près n’importe quoi en échange de promesses (jamais tenues) d’emplois créés.(L’exemple du parti-pris de Giambattista Nolli, architecte italien qui édita en 1748, le plan le plus précis jamais réalisé de Rome, est excellentà à lre en détail dans le texte , ici )
2. Algorithmes et signaux faibles pour prendre soin des “centres”(-ville)
, « Espace public : Google a les moyens de tout gâcher — et pas qu’à Toronto », dit un excellent article, 50 pages qui passionneront autant les acteurs du tourisme, du numérique et de la culture. Très différent des articles habituels anti-Google ou anti GAFAM, l’article nous propose des solutions comme : Imaginer un indicateur de flânerie pour nourrir les projets urbains et les stratégies publiques, et les outils qui vont avec Je rêve d’un grand forum ou nous pourrions tous apporter des réponses aux constats et interrogations et, en attendant, je vous résume cet article avec ses grandes lignes et en prenant le parti d’indiquer les conséquences immédiates pour le tourisme culturel! Et merci au Medium et à Vraiment Vraiment, car cet article est vraiment, vraiment bien !
3. Imaginer un indicateur de flânerie pour nourrir les projets urbains et les stratégies publiques avec ce 
« Flâner » ! Flâner en ville c’est accepter sa diversité, accepter de se mélanger, de découvrir, de se tromper, aussi : « Flâner requiert un subtil équilibre entre familiarité et étrangeté, entre sentiment de sécurité et frisson de l’inconnu ».On ne peut pas décréter qu’une rue sera propice à la flânerie, Ni l’architecte, le Maire, l’urbaniste, le commerçant ou le promoteur ne le peuvent.
Bref, « tout ne se vaut pas en ville et des choix (ou non-choix) d’acteurs publics comme privés, peuvent avoir des conséquences massives sur la “flânabilité” d’une rue et d’un quartier. Or, nous avons pris ici pour hypothèse que la flânerie avait des vertus politiques au-delà du seul plaisir des flâneurs : mixité sociale, ouverture à l’altérité, sécurité, habitabilité, lutte contre la pollution et le dérèglement climatique… Les avantages de villes flânables sont nombreux — les inconvénients de leurs antithèses, les centres commerciaux de banlieue dont Europacity est le dernier avatar, sont des insultes faites à l’avenir. On pourrait presque ériger ce caractère flânable des villes au rang de commun — à penser et à protéger comme tel. »

CONCLUSION Cet article est surtout , à mon avis, un texte magnifique et important sur l’avenir de nos villes et de nos flâneries! Espaces privatisés, espaces sélectionnés par Google et la grande question : qu’est-ce qui pourrait encore  » faire commun », dans cet univers? Tournons-nous donc vers les acteurs du Mouvement des communs (Michel Briand!) pour préparer des parades à la privatisation des espaces et actions publiques, pour le tourisme et la culture : si vous avez des idées, mes amis, c’est le moment de vous et de nous rassembler! Enfin, qui sont les auteurs de cet article fabuleux ? peut-être Alexandre Mussche & Romain Beaucher, associés de Vraiment Vraiment ? On cherche, André-Yves Portnoff et moi, et on vous tient au courant
#villes, #tourisme, #smartcity, #urbanisme, #Googlemap, #coeurdeville, #data,#Communs #flânerie, #
https://medium.com/@vvraiment/https-medium-com-vvraiment-espace-public-google-a-les-moyens-de-tout-gacher-2ab92ac11df4

PHOTO : Affiche de BREST en Communs, qui a eu lieu la semaine dernière, du 5 au 12 octobre à Brest, si vous n’habitez pas loin. C’est un mouvement important pour la Culture et le Tourisme, puisque c’est un double jeu : redonner la parole aux acteurs, d’une part, et tenter de décider, ensemble, ce que l’on pourrait mettre et partager en « Communs » : des faits et choses tangibles ou de la connaissance, des biens immatériels. Intéressant, non
L’agence qui a diffusé le texte : Vraiment Vraiment : https://medium.com/@vvraiment, Agence de Design, qi diffuse toutjours d’excellents articles!

LE LIEN DU TEXTE de  l’article « Espace Public : Google a les moyens de tout gâcher » publié par Vraiment Vraiment,   ICI 

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KEN LE TOURISTE PARFAIT   avait eu une idée!  Après avoir lu le billet par dessus l’épaule d’Evelyne, pendant qu’elle l’écrivait, il avait tenté lui aussi d’apporter sa petite pierre aux problèmes du monde. Voilà : son idée c’était de s’appeller « Ken-Ken », comme les Vraiment Vraiment, qui avaient eu l’idée géniale de doubler le même mot, par souci d’écommie pour le développement durable! »Barbie-Barbie! » appela-t-il pour le lui annoncer!