La « datafication » du monde

Ken chez les GoogleI- « L’humanité a produit environ 1,3 milliard de Go de données numériques en 2010, soit plus que la totalité des informations produites par l’Homme entre la préhistoire et 2003. » déclarait Jeff Jonas, directeur scientifique à IBM  en 2011.  Ces Big Data  augmenteraient aussi de 40% entre 2011 et 2020, prévoyaient les Mc Kinsey.
La course a donc commencé! Et avec elle nos angoisses, nos questions : sommes-nous tous repérés, observés, en permanence?
Avant de vous présenter des exemples de ce que le Big Data pourrait apporter au Tourisme Culturel, constatons que, pour l’instant, c’est surtout le Tourisme mondial, toujours à la recherche d’anticipation, de plus values et l’œil rivé sur les pays concurrents, qui a pris la question très au sérieux. En témoignent de nombreuses publications et dossiers spéciaux sur le sujet, sur les sites professionnels (Rézotour ) , ou encore lors de la dernière publication de la Revue Espaces sur le sujet, qui apporte de très bons exemples concrets sur l’utilisation des données produites.
Enfin nous avons aussi fait appel, pour vous présenter ces Big Data, au meilleur blog traitant du numérique pour le secteur touristique : Etourisme-info. Merci Philippe! 
La Culture, comme nous le verrons la semaine prochaine, semble moins pressée de faire appel à ces Big Data, car elle est surtout préoccupée par l’Open data, c’est-à-dire l’obligation d’ouvrir des données publiques depuis 2005.  La Culture avance donc  à pas de fourmi, nous verrons aussi pourquoi.
00A00COUV316II- DÉFINITION DES BIG DATA
Le ou les Big Data , c’est le flux permanent des données produites en continu sur Internet, provenant de sources multiples (Administrations et institutions, systèmes et réseaux sociaux, blogs et  forums ou sites Internet, entreprises ou Universités…) et des traces que nous laissons un peu partout : sur Internet quand nous visitons des sites, des réseaux sociaux mais aussi avec nos smarthphones ou téléphones, cartes bancaires ou de fidélité, et de plus en plus, avec les objets connectés.
Le big data est donc une quantité gigantesque de données (volume) publiée en continu (vitesse) dans des formats structurés (une grille tarifaire par exemple) ou non (des commentaires sur les réseaux sociaux par exemple), en provenance de sources diverses (variété) et dont la légitimité et la qualité ne sont pas toujours vérifiées (véracité), résume Patrice Poiraud, Directeur de l’initiative Big Data Analytics à IBM France. Comment valoriser ces données ? est donc la grande question des professionnels des data, mais aussi la vôtre.
Un petit moyen mnémotechnique, pour vous en rappeler ? Voici les 5 V des big data :

– Volume
– Vitesse (flux)
– Variabilité (hétérogénéité des données),
– Véracité (les données sont-elles exactes et de qualité?),
– Valeur (quelle valorisation pour ces données?)
Ces données, qu’elles soient déjà structurées ou non, sont donc très hétérogènes puisqu’elles elles n’ont ni les mêmes méthodes de récolement ni les mêmes objectifs d’utilisation. En fait, il s’agit bien de traiter ces données pour les réutiliser : y avoir accès, les choisir, les capter, les enregistrer, les analyser, les stocker, certes, mais avec l’objectif d’ en créer de nouvelles et de revisiter d’anciens process : l’observation touristique, par exemple, est en train de se transformer complètement avec l’utilisation de ces données, car elles permettent aussi de prévoir et d’anticiper de nombreux développements du tourisme , ce que ne permettait pas les enquêtes traditionnelles ( Voir nos exemples au § IV).
Des sociétés sont nées ces dernières années, spécialisées dans l’analyse,  la gestion et/ou  la commercialisation  des données.  Elles sont expertes en particulier pour savoir quelles questions on peut poser à ces données, ce que l’on peut en faire.
51yC1W4padL._III- LES TROIS GROUPES DES BIG DATA du Tourisme d’après le dossier de Rézotour
a) Des données référentielles Il s’agit, par exemple, de l’information géographique (topographie, éléments de voirie, points d’intérêt…), des référentiels administratifs (découpages administratifs, normes, listes d’infrastructures et des acteurs économiques. Ce type de données fait la joie des créateurs d’applications mobiles, très utiles comme par exemple Handimap.org, qui permet de calculer les itinéraires pour personnes à mobilité réduite grâce à l’ouverture des données sur les positions et hauteurs de trottoirs.

b)Des données opérationnelles. Ces données sont celles de l’action publique et de l’activité touristique sur le territoire au quotidien. Par les flux d’information continue concernant les transports, la fréquentation des lieux touristiques, l’agenda des fêtes et manifestations, la qualité environnementale. Exemples :des indicateurs budgétaires à jour ; l’état des dépenses par projet ; les volumes de subventions accordées par acteur… Ces données évoluent en permanence et sont au cœur du mouvement open data, pouvant donner lieu à des usages stratégiques.

c) Des données transactionnelles. Ces données sont le résultat d’un flux continu de « traces » personnelles laissées par l’utilisation des services en ligne. On trouve dans cette catégorie, par exemple, les informations concernant l’usage d’un horodateur de stationnement public, les relevés de consommation d’eau, les données des trajets en transport en commun ou de vélos en libre-service, les parcours et requêtes des internautes sur un site web…
Pour le moment, ces données font défaut dans la majeure partie des démarches open data en Europe, dit Rezotour.Il faut en effet capter en mobilité, en tous lieux et en temps réel (tracking), tout en veillant à la protection de la vie privée. En tous cas ces données sont les plus sensibles, car elles terrorisent quasiment les citoyens qui ne supportent pas qu’on les observent, que l’on mémorise leurs traces et pire, que l’on s’en serve et que, en plus,  cela se monnaye et rapporte gros à ceux qui nous traquent.

IV- SIX EXEMPLES CONCRETS POUR MIEUX COMPRENDRE LES BIG DATA!
L’industrie touristique commence a avoir des résultats probants, alors voici six exemples d’expériences récentes.
1) Le Tranquilien, voyagez assis ! (source : etourisme.info)
Philippe Fabry nous décrit cette application et son « sens » dans etourisme-info :
– Issue d’un partenariat entre SNCF et la jeune société Snips, l’application Tranquilien a pour objectif de vous aider à choisir le train sur le réseau Transilien qui vous permettra de voyager plus confortablement, c’est-à-dire assis ! Sachant que trois millions de franciliens sont de potentiels utilisateurs, à raison d’une moyenne de 72mn de trajet quotidien, on imagine le service rendu.
– Tranquilien se base sur trois éléments pour fonctionner :
. les données de la SNCF, bien évidemment, qui permettent d’avoir les horaires des trains,
.les données de  l’open data, avec notamment les densités de population autour d’une gare, l’attractivité de la ville concernée, le jour et l’heure, la météo
. l’enrichissement par les utilisateurs eux-mêmes qui ont la possibilité d’infirmer ou confirmer le diagnostic de Tranquilien sur un train
Un exemple où nous retrouvons donc les data de l’entreprise elle même, ici la SNCF, combinée avec celles de l’Open Data, et enrichies par les utilisateurs eux-mêmes, ce qui assure aussi une évolution en fonction de celles du contexte.
Philippe Fabry parle de l’objectif,celui de « donner du sens » aux données, qui peut se traduire par une meilleure observation et connaissance des clientèles, des usages et des modes de consommation et bien entendu par une amélioration ou optimisation des ventes et des revenus des professionnels du tourisme.
2)Kayak n’est pas simplement un comparateur de prix, mais peut aussi, en utilisant les big data et des modèles prévisionnels, faire des prévisions sur les prix à venir (aide à la décision).
3) Le département des Bouches-du-Rhône et celui des Alpes–Maritimes ont développé un nouvel outil d’observation en exploitant les données collectées par le réseau de téléphonie mobile pour mieux mesurer la fréquentation touristique (Opérateurs : Orange, avec son offre big data Flux Vision Tourisme. Orange affirme « anonymiser » les données avant de les commercialiser. 
4) Le CRT Côte d’Azur prévoit aussi la fréquentation des saisons à venir grâce aux données des réservations aériennes (GDS (Global Distribution Systems) et Forwardkeys comme opérateur). http://www.tourmag.com/Le-CRT-Cote-d-Azur-et-Orange-mesurent-les-flux-touristiques-par-mobile_a59941.html
5) Enfin une veille sur les réseaux sociaux permet aux pros du tourisme d’en analyser les contenus et  d’intervenir ou d’interagir avec les internautes de ces réseaux. Où s’expriment les consommateurs ? Quelles sont les discussions du moment ? Comment les internautes parlent-ils des territoires ou des produits ? Quels sont leurs centres d’intérêt, leurs attentes ? Les pros du tourisme Bouches du Rhône et de la Côte d’Azur interagissent en temps réel avec les internautes du monde entier (Ff.l’étude de Synthésio présenté dans l’article etourisme info sur les sites d’intérêt touristiques vus par les réseaux sociaux  . Au final, on crée donc une nouvelle base de données, qui agrège « à la fois les données sur les clients, les informations géographiques, transactionnelles voire comportementales et sociales. Pour le Tourisme, l’objectif est de développer un « smart marketing » : profiter de « données » globales, les croiser avec celles de la proximité et adapter des offres « sur mesure » aux visiteurs.

51GCT0UIteL._BO2,204,203,200_PIsitb-sticker-arrow-click,TopRight,35,-76_SX385_SY500_CR,0,0,385,500_SH20_OU08_6) AMSTERDAM « OBSERVE » EN PERMANENCE LES TOURISTES à l’échelle de la métropole. Amsterdam Marketing a été chargé par la ville de gérer un système d’aide à la décision à partir de l’observation touristique. Olivier Ponti relate cette expérience dans la Revue Espaces ; une expérimentation qui croise des techniques classiques d’observation (enquêtes auprès des visiteurs) avec de nombreuses données des outils en ligne. Pour les « traces » numériques, Amsterdam se focalise sur celles laissées sur ses propres outils.

 

 

7) La Mercè de Barcelona, premier Festival (Musique, théâtre, danse…) à utiliser les Big data en Europe!  Voir la vidéo, où Lluis Sanz Marco, Directeur de l’Information, présente les objectifs de la Ville ; l’intérêt est de mieux servir les habitants lors d’une immense manifestation touristique, en  tenant compte des comportements des 2 millions de visiteurs du festival de la Mercè:

POUR EN SAVOIR PLUS
– Blog etourisme.info, le plus culturel des blogs sur le numérique ;
– Revue Espaces, Numéro Spécial sur les Big Data de janvier 2014, N° 316.

– L’Echo touristique, Comment Tourinflux va mettre le big data au service du tourisme
– Le Commissariat Général à la stratégie et à la prospective-Analyse des bigdata – Quels usages, quels défis ?- Note d’analyse No 86 11/2013- Marie-Pierre Hamel et David Marguerit, département Questions sociales (11 pages)

ET DEUX OUVRAGES : 1-  Big data,  A revolution that will transform how we live, work and think, de Victor Mayer-Schönberger et Kenneth Cukier-Ed.Houghton Mifflin Harcourt,242p.
2- Smart Cities – Big Data, Civic hackers and the quest for a new utopia, par Anthony Townsend-Ed.Norton,400 pages.

-A relire : Les élites débordées par le numérique : gouvernants, syndicats, énarques, patrons…sont déstabilisés  et déconnectés des  nouvelles pratiques numériques. Internet rebat les cartes du pouvoir, bouleverse l’ordre établi et peut devenir un contre-pouvoir. (Le Monde « Culture §Idées, 28 déc.2013).
Ken et le processeur quantiqueKEN LE TOURISTE PARFAIT Après deux jours au  Qatar, Ken avait fait un saut au Japon avant de rentrer dans ses pénates, à L.A., USA. Au bord de la piscine, Ken avait apporté son drink à son ex, Barbie Chérie,  tout en téléphonant en Belgique (Europe) « Que voulez-vous, la vie de touriste parfait a son lot d’avantages », expliquait-il à la conservatrice. Mais aussi ses inconvénients, ajouterai-je :  d’avion en palaces et de bureaux en réunions privées pour ses affaires, Ken ne comprenait plus le système. « Vous venez et je vous explique TOUT ? », lui répondit la conservatrice. « Ok, répondit Ken car là je doute, je suis perdu : de quoi ma vie est-elle faite? « .
Mais qui est cette conservatrice, brûlez-vous de savoir… Celle d’un nouveau musée, collaboratif et participatif, qui a décidé de s’attaquer au hard : expliquer le Capitalisme. Eh oui, un nouveau musée est né, le Musée du Capitalisme,  et fait appel à vous si vous voulez apporter vos connaissances sur le sujet, avant juin prochain. Rejoignez la conservatrice et Ken pour donner un sens à votre vie, comprendre, enfin! C’est ici  !

La semaine prochaine : Open Data : la Culture est-elle prête à ouvrir ses données?

Photos : en haut, Ken se balade dans le réseau souterrain du centre de données de Google du Comté de Douglas, en Géorgie, USA…(in Article « Internet, Opium du peuple? » de Beaux Arts magazine mars 2014). En bas, il se pavane devant un processeur quantique de 6,25 millimètres carrés qui a permis d’utiliser un algorithme de factorisation des nombres entiers, connu sous le nom d’algorithme de Shor. (La Recherche, N° 495 de mars 2014).

NOTRE DOKA!

En 60 secondes, dans le monde …204 millions de mails sont échangés; 571 nouveaux sites Internet sont créés, 20 000 photos placées sur tumblr, 278 000 tweets, mais aussi 2 millions de requêtes sur le moteur de recherche de Google, 83 000 $ dépensés sur Amazon, etc…Voir le schéma:Et un dernier petit conseil!

banniere-je-garde-la-main-sur-mes-donnees 

 

La SNCF aime le tourisme culturel !

P1090214La SNCF a communiqué il y a quelques jours sur une nouvelle offre. Elle propose à ses voyageurs de réserver en même temps leur train et une exposition, un concert, une visite du patrimoine ou d’un autre loisir. Vous pouvez choisir vos places de spectacles, le trajet le plus adapté sur une plateforme unique, et régler en un seul paiement.Vous simplifier la vie en vendant plus de places dans ses trains, voilà son objectif! Hélas, comme je l’ai testée pour vous, je vous dirai pourquoi, à mon avis,  cette offre n’est pas tout à fait au point.

I- LE CONSTAT DE LA SNCF, selon une étude de CSA pour Voyages-sncf.com ( juin 2013) :
1) 65 % des Français déclarent avoir renoncé à des sorties ou des loisirs pour des raisons de transport et d’éloignement géographique. Et, pourrait-on rajouter, par la complication des réservations ou les sites qui bug sans demander pardon. D’ailleurs, pour les rétifs du web, la SNCF a aussi prévu de l’aide : « Pour profiter de ces offres en toute tranquillité, Voyages-sncf.com adapte son service client à cette nouvelle offre avec des conseillers clientèle experts, joignables 7 jours sur 7, la mise en place sur le site d’une FAQ et toujours les conseils de Léa, l’agent virtuel disponible 24h/24 ».
2) Les courts séjours et la culture sont plébiscites par les français
Trois-quarts des Français déclarent partir en week-end ou court séjour au moins une fois par an. La même proportion indique que la culture occupe une place importante dans leur vie. Par ailleurs, plus d’1 français sur 2 déclare être intéressé par l’association du transport et d’un billet pour un concert ou un spectacle (61%) ou pour un parc de loisirs (50%).
222_Flyer 215x220 (2)3)Les Mots du Directeur : d’ici à 2017, Voyages-sncf.com vise 10% de nouveaux voyages grâce aux Instants V.
« La concurrence à laquelle doit faire face la France pour conserver son 1er rang de destination touristique et la concurrence exacerbée entre les acteurs du tourisme peuvent être perçues comme une menace. Pour nous, ce contexte est source d’innovation. Avec les Instants V., nous comptons accompagner nos clients français et européens de manière simple, efficace, selon leurs envies et leurs passions partout en France. Les Instants V. ont vocation à devenir la ‘market place’ du court séjour et du divertissement en France. J’espère que de nombreux acteurs du secteur nous rejoindront.» a déclaré Yves Tyrode, directeur général de Voyages-sncf.com.
II- LES PARTENARIATS DÉJÀ CONCLUS, POUR LA CULTURE :
Opéra de Lyon, Théâtre du Châtelet, Opéra-Comique, Jean-Marc Dumontet Productions, Parc de la Villette, Paris Musées, Réunion des Musées Nationaux, Grévin, Futuroscope, Vulcania, Europa-Park, Montreux Jazz Festival, Montreux Comedy Festival, Rock-en-Seine, Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême, Centre des monuments nationaux .
A côté des concerts, spectacles, festivals, musées et expositions, la SNCF propose aussi des matchs sportifs et des parcs d’attraction.Le nom de l’offre, InstantV, n’est peut-être  pas tout à fait convaincant, à vous de juger. Par contre, j’ai testé InstantV.
III- MON TEST POUR VOUS !
Evidemment j’ai testé, et me voilà partie pour le Festival des Vieilles Charrues cet été, à Carhaix, pour me régaler de musique et histoire aussi de féliciter au passage le maire de la ville pour sa soif de décentralisation et son joli bonnet rouge. Et AÏE !!!! : IL N’ Y A PAS ENCORE DE RÉSERVATION DE TRAIN POUR VOTRE DATE ! me dit la réponse à ma requête. J’ai encore perdu un quart d’heure de ma vie, zut! 

222_Flyer 215x220 (3)MON AVIS, en conclusion : cette proposition est une très bonne idée, mais pas tout à fait au point, donc ! Au vu de la concurrence soulignée par le Directeur lui même dans le dossier de presse, peut-il se permettre de mettre sur le marché un produit pas tout à fait au point?

– Même doute sur le tout petit nombre de musées expositions ou événements culturels proposés par rapport à ce qui existe en réalité en France. Seulement un pour cent de l’offre ? Et seulement des « gros » évènements,  monuments ou villes d’art? Mais, en ce cas, pourquoi les Festivals de Cannes et d’Avignon ne figurent-ils pas au catalogue?

Est-ce un simple test, mais sera-t-il concluant si des offres très alléchantes, ouparticulièrement intéressantes (Nantes; Lille 3000…)  n’y figurent pas?

Enfin les critères de choix sont, attractivité oblige, dictés par les partenariats (Centre des monuments nationaux, par exemple, pour tous les monuments proposés) et par  la facilité de la commercialisation,  davantage que par d’autres critéres (Nouveauté de l’offre; autres choses excellentes à voir dans la proximité; « petit site culturel très innovant; » art contemporain,  etc...)
Cela dit les avantages sont là, dès que le système sera réellement au point et son catalogue enrichi avec des offres qualifiées . La culture profitera, quant à elle, d’une nouvelle communication grâce à la promotion de la SNCF, qui s’y connait en la matière. De nouvelles clientèles seront au rendez-vous, grâce à la simplification, et sans doute aussi grâce à la possibilité de réserver rapidement un hébergement via le site de la  la SNCF. Le « maquis » habituel des Comités régionaux, départementaux et Offices de Tourisme pourra être évité dès lors que l’on aura envie d’une visite précise (Dates et temps du trajet; durée de séjour, goûts artistiques, par exemple).Et cela, c’est déjà un plus!
Et vous, avez-vous des avis sur cette nouvelle proposition de la SNCF? Du point de vue du tourisme ou de la culture, ou en tant que simples fans de culture? N’hésitez pas à nous laisser un commentaire, merci !

POUR EN SAVOIR PLUS ! Le site Internet  – Contact pour en savoir plus : Aurélia Le Baudour – 01 74 54 12 60 alebaudour@voyages-sncf.com . Et Thomas Pernette – 01 74 54 12 23  – tpernette@voyages-sncf.com  

Yue MinjunKEN LE TOURISTE PARFAIT Ken s’interrogeait : « Qui avait inventé les nouvelles expressions du web, comme Big Data ou Objets Communicants? » Les deux expressions étaient réellement géniales, avec ce soupçon de peur, limite parano immédiate, mais en même temps elles traduisaient parfaitement les mutations du monde. Le plus dur était acquis, pour Ken : savoir qu’à chaque instant on notait son comportement, ses goûts précis, ses achats multiples pour Barbie Chérie, le numéro de ses chambres de palaces, la capacité actuelle de ses moteurs de jets ou de ses comptes en banque, tout cela lui donnait le vertige, mais il s’y était habitué. Une voix le tira de ses songes « Votre yaourth est périmé depuis 5 minutes! », lui dit le mini-frigo de sa suite à Beijing. Et ça, il ne pouvait pas ENCORE s’y habituer. Ca viendrait….

Photo de Ken : Fou rire des personnages du peintre Yue Minjuun, dans l’oeuvre Gold Fish, 1993, huile sur toile, 180X247,6cm.

 

QUELQUES OFFRES  DE TOURISME ET DE CULTURE DE LA SNCF EN IMAGES…A voir sur son site, www.sncf.com

222_Flyer 215x220 Pixar

222_flyer 215x220Le Palais du Thau (Reims)- Centre des monuments nationaux

222_Flyer 215x220 Les Impressionnistes

222_Flyer Star wars 215x220

moi, AugusteExposition au Grand-Palais qui sera certainement très bien, du 19 mars au 13 juillet. Les 40 ans de règne d’Auguste (63 av JC- 14 ap. JC fils adoptif de César

Remparts CarcassonneLes remparts de Carcassonne

222_Flyer Indiens 215x220

222_Flyer Japanexpo 215x220Un Festival « pochette-surprise » sur le Japon, du 2 au 6 juillet prochain- Avec mangas, jeux vidéo, mode, musique, sports, Rencontres et   boutiques.

ZazZAZ à Nantes, le 30 avril prochain

Habitants et Touristes : le clash !

Hope painting, Robert Indiana

Hope painting, Robert Indiana

Et voici aujourd’hui un texte très intéressant, qui décrit les causes de la détestation du Tourisme par les français eux-mêmes. Le fait que cette activité serait composée de « services », mot détestable, classé « bas de gamme » dans notre imaginaire. Nous lui préférons des tâches « nobles », celles établies dans la « logique de l’honneur », qui n’évoque ni profits, ni bénéfices, ni surtout cette forme de « prostitution» de notre notre culture si l’on doit la mettre « au service des étrangers ». Et il y a pire : le touriste est notre bête noire ! Il n’a pas l’aura du « voyageur », qui lui est curieux, courageux et parfois héroïque car il recherche l’Aventure, épreuve pour son corps mais aussi pour son âme, dont il sortira grandi. Le Touriste, par contre, est un être bête (mouton; troupeau…), dangereux (hordes, tsunami, envahisseurs…) ; timoré (sur encadré de guides en tous genres).
Et pourquoi se donner du mal, de toute façon, puisqu’il ne comprendra rien? Car Visiter « en touriste », c’est survoler, ne voir que l’écume des choses, trop rapidement, de façon superficielle.
Le Touriste Culturel est une calamité : on ne peut l’enseigner!
Pour compléter le tableau des ingénieurs, ajoutons que le tourisme vu par la majorité des acteurs de la culture souffre enfin de ce défaut majeur qui fait du touriste un être irrécupérable, à jamais , car on ne peut l’enseigner!
Là où tout notre système – les musées, les monuments, les Beaux-Arts.. – est construit sur le principe « Venez et admirez, et si vous ne savez pas pourquoi nous allons vous le dire ! »- une politique de l’offre, en français courant-, les touristes nous désespèrent.
Jugez vous–mêmes : ils ne parlent pas toujours notre langue ; ils préfèrent aller tout droit vers les chefs d’oeuvre ; ils n’ont pas le temps de TOUT voir ; ils ne retiendront même pas ce que unnamed (1)l’on dit ou écrit ; ils demandent parfois « Où est le restaurant le plus proche ? » ; ils prennent des photos au lieu de déguster les œuvres ou les monuments, c’est tout dire !
Bref, le choix des pros de la culture est vite fait : « Vite, donnez-nous des enfants des écoles, plus dociles et à qui ont peut « apprendre » ! Donnez-nous des « Téléramas », des « bac+ », qui ont déjà des « bases » ! Donnez-nous des publics « défavorisés », qui ont tout à apprendre ! C’est tout de même plus valorisant d’apprendre que de « répondre aux « besoins » des touristes étrangers »,non ? « . Désirs de pros où l’on retrouve notre hantise française de la servilité expliquée ci-dessous par de nos deux ingénieurs des Mines, hantise soutenue, en plus, par une bonne dose de xénophobie. Nous voulons garder la main, « faire oeuvre » pédagogique, rester les maîtres du jeu,  choses impossibles avec les touristes.

Laissons la parole aux deux inventeurs du « Mythe du laquais «, Julien Barnu et Amine Hamouche,, qui concluent que plutôt que de mettre le paquet sur l’image et la marque France à l’étranger, nous devrions surtout commençer par convaincre les français que la dégringolade constante de notre tourisme, depuis quelques années,  est une véritable catastrophe nationale. Et que mieux les accueillir devrait être une idée partagée par tous nos habitants.Lille, citée par nos deux auteurs, mais aussi, selon nous, Nantes et le Grand Lyon, la région Normandie ou le Département de la Loire-Atlantique, avec cent autres exemples racontés dans ce blog, montrent que cela est possible ! Voici un résumé de leur texte, « Le mythe du laquais ».

LE MYTHE DU LAQUAIS
Le tourisme n’est pas un sujet politique majeur en France. C’est tout le contraire aux États-Unis, où le président Obama n’hésite pas à en clamer les bienfaits haut et fort, comme dansson discours à Disney World en janvier 2012 : « Tourism is the number one service that we export. Number one. And that means jobs. » Qu’un tel discours n’ait jamais été prononcé en France, où la place du tourisme dans l’économie est pourtant plus grande qu’aux États-Unis (seulement 3 % du PIB américain
contre 9 % du PIB français), peut sembler étonnant. Pour le comprendre, il faut se pencher sur les spécificités culturelles de chaque pays qui, tout autant que les enjeux économiques, façonnent le discours politique. Selon les mots de Philippe d’Iribarne dans La logique de l’honneur 3, « on ne peut gouverner sans s’adapter à la diversité des valeurs et des moeurs ». Or, la société américaine est régie par une culture du contrat fondée sur des échanges libres et équitables entre égaux, tandis que la France est régie par une logique de l’honneur qui repose sur un clivage permanent entre ce qui est noble et ce qui est vil.(…)
PBP_Idiot_du_voyage_PAYOT Pt Bibli - Idiot du voyag– Le Tourisme , c’est la servilité
C’est pourquoi, selon Philippe d’Iribarne, « les activités impliquant une prestation de service sont, dans une société régie par l’honneur, source de difficultés ». Si le citoyen américain est susceptible de percevoir le tourisme comme une activité digne car profitable, le citoyen français, à l’idée du service aux touristes, lui associe la notion de servilité.
Notre logique de l’honneur façonne notre façon de penser le tourisme. Nous incitant souvent à préférer le noble au profitable, elle est à l’origine d’un des grands problèmes du secteur : nos recettes touristiques ne sont pas à la hauteur de notre statut de première destination mondiale parce que nous
refusons de mettre en avant des activités peu nobles comme le shopping touristique ou l’organisation d’un feu d’artifice au nouvel an, et plus généralement la mise en spectacle de notre patrimoine qui est vécue comme une forme de prostitution.
– Un secteur économique
Dans la culture française, plutôt que les notions de richesse, d’emplois et de profits, le tourisme évoque au contraire la pauvreté, l’image d’un pays peu compétitif, ayant davantage de ruines à valoriser que de produits à exporter. Cette peur se manifeste souvent dans le discours politique
Jean-Pierre Chevènement déclarait en 2012 « qu’il n’est pas question que notre pays devienne un pays musée, un immense parc d’attraction dans lequel nos enfants et petits-enfants serviraient des cafés à des guerriers économiques fatigués qui viendraient de Chine, du Japon, des États-Unis… ». Un an plus tard, Arnaud Montebourg, prônant la réindustrialisation devant les membres du Medef,affirme qu’il est hors de question que notre pays devienne « un magnifique hôtel Resort & Spa, avec un littoral, des stations de ski, des musées et Disneyland ! »(…)
– Le touriste est “nuisible”
Rarement étudiée, l’image qu’ont les Français du touriste est également un frein majeur au développement du secteur. Comme l’explique le sociologue Jean-Didier Urbain, le touriste est vu en France comme un « faux voyageur, vulgaire et surtout nuisible. (…) 
– Une nécessaire évolution des mentalités
Ce n’est pas la communication externe (promotion de la destination France à l’étranger) mais bien la communication interne (sensibilisation des Français au moyen de campagnes adaptées à leurs blocages culturels) qui doit être prioritaire. Cette idée a déjà été appliquée dans d’autres pays, et même en France à échelle locale, avec des résultats très positifs.

L’article décrit ensuite comment en Corée, en Jordanie et même en Espagne des campagnes pour rapprocher habitants et touristes ont été conduites avec succès. Enfin, pour la France, les auteurs ont choisi Lille 2004 comme « bonne pratique »:

unnamed– L’exemplaire succès touristique de Lille 2004 s’explique également par la conscience touristique que ses maires successifs ont progressivement su y créer, en impliquant l’ensemble des acteurs locaux. Ainsi, dès 1999, le Plan Local d’Action Tourisme du Conseil communal de concertation de la ville de Lille se réjouit qu’en l’ayant impliqué « dès l’origine du projet, l’adjointe au Tourisme a manifesté clairement sa volonté d’associer toutes les forces vives de la société civile à la construction d’un plan qui intéresse effectivement tous les acteurs de la vie lilloise ». L’événement Lille 2004 a enregistré 9 millions de visiteurs et 17 000 ambassadeurs impliqués dans la préparation des événements.
De même, il faut préparer les Français à recevoir un discours politique fort sur le tourisme pour que ce dernier puisse être recevable. Sans effort soutenu pour créer une conscience touristique à l’échelle de notre pays, tout donne à penser que l’industrie touristique va continuer à y décliner. Si nous continuons à faire du tourisme en cachette, en considérant que c’est un secteur qui fonctionne tout seul, nous continuerons à perdre des parts de marché et à voir la France dégradée dans les classements internationaux. En revanche, un effort lucide, plus psychologique que financier, pourrait se révéler d’une grande rentabilité.
Julien Barnu et Amine Hamouche, ingénieurs des Mines

 

 

Voir le texte complet de l’article  : Tourisme : comment échapper au mythe du laquais, par Julien Barnu et Amine Hamouche,ingénieurs des Mines- Les Annales des Mines, Gazette de la Société et des Techniques – n° 74 – Novembre 2013. Vous avez accès à tous les articles de cette Gazette, que vous pouvez télécharger gratuitement, ICI pour l’année 2014, les années précédentes ayant  une entrée sur cette page.
Art upKEN LE TOURISTE PARFAIT
Bon, lui dit Barack, viens vite, Ken, nous avons le président français au dîner ! Et alors? pensa Ken, qui entre trois palaces et six jets privés, ses Affaires et les caprices de son ex, Barbie Chérie, était tout de même assez pris ces temps-ci…Mais il comprit vite pourquoi son ami l’avait appelé : Barack lui tendit dès son arrivée une liste de personnalités – rien que des filles ! – en lui demandant de choisir CELLE qui serait la plus appropriée comme…voisine de François le Français durant le repas… Of course, your Curator ! répondit Ken en conseillant la conservatrice de musée. Barack le remercia, car ce choix culturel correspondait bien à ce qu’on lui avait dit des goûts personnels du président.Trop fort, mon Kenou chéri…pensa-t-il avec affection.

LES PHOTOS DU BILLET  ET DE KEN  : en haut, Hope painting, Robert Indiana (Corbell Gallery, 137 bvd haussmann, Paris). En bas : notre conseil d’exposition en ce moment: Art up! Foire d’art contemporain, du 13 au 16 vévrier 2014, Lille, Grand Palais.

Photos dans le texte :  : l’Idiot du voyage, à lire pour vous libérer de  toutes vos représentations stupides du Touriste (Ed. payot),écrit par le merveilleux Jean Didier Urbain. « Le Voyage à Nantes », ville exemplaire, photo de la Newsletter du 13 février: « Une fourmi de 4m… à Nantes, ça existe !Après leur traditionnelle pause annuelle, les Machines de l’île réouvrent et vous invitent, dès le samedi 15 février, à la découverte d’une nouvelle création : la Fourmi géante.Dans ce bestiaire mécanique qu’est la Galerie des Machines, la Fourmi géante côtoie, à présent, le Héron de 8 mètres d’envergure ou encore la Chenille arpenteuse. Le public peut prendre les commandes de cet insecte mécanisé pour une traversée de la Galerie : 4 passagers actionnent alors les pattes, la tête et les mandibules tandis que 2 machinistes la cornaquent, l’un au sol et l’autre assis à l’avant de l’animal.À dos de Fourmi ou sur la terre ferme, cette visite est l’occasion de découvrir ou re-découvrir tout le processus de construction du Grand Éléphant, du Carrousel des Mondes Marins et les recherches actuelles sur l’Arbre aux Hérons.  » Séjour linguistique à Nantes du 14 au 27 juillet 2014 : Vous souhaitez développer vos compétences linguistiques et communicatives en langue française ? Joignez l’utile à l’agréable avec un séjour à Nantes : entre cours en classe et escapades, partez à la découverte de la culture française dans une ville d’audace, de création et d’innovations. Tentez l’expérience du Voyage à Nantes !En savoir plus sur ces cours d’été,   ICI!