Comment s’adresser aux touristes cet été?

Ken et ses nouveaux amis de la Ronde de Nuit

Ken et ses nouveaux amis, les trois mousquetaires  de la Ronde de Nuit (En 1642, par Rembrandt)

La dernière vidéo du très bon Rijksmuseum d’Amsterdam, qui raconte La Ronde de Nuit de Rembrandt à sa façon ET dans un centre commercial,  est très représentative d’une excellente campagne de communication! (Voir la vidéo ci-dessous, puis mieux connaitre le tableau en fin de cet article :-)).Elle répond, à mon avis, à la fois aux questions des professionnels et à celles des touristes, qu’il ne faut pas opposer. Comment mieux connaître les visiteurs? Comment prendre en compte les visiteurs potentiels? Tout le monde – les petits sites; les gros, plus riches et plus experts; les réseaux; les événements…- peut se poser ces  questions. Et voici une très nouvelle réponse!

I-PLUS DE LA MOITIE DE TOURISTES POUR LA VISITE CULTURELLE!

Avant de voir le Comment? peut-être ferons-nous un petit détour avec un POURQUOI S’ADRESSER AUX TOURISTES? car depuis ma visite à Barcelone, que je vous raconterai la semaine prochaine, je doute fort que vous n’y soyez encouragés, mais  ce petit blog fait ce qu’il peut pour vous convaincre! Revoyons donc ensemble et très rapidement le seul argument de poids : les sites culturels, en France, mais aussi les événements, les itinéraires et parcours, les centres historiques des villes  ont une grande majorité de visiteurs touristiques dans leur fréquentation générale. Voilà ce que disent les statistiques, incontournables outils de travail, qu’elles soient locales ou nationales : plus de 60% des visiteurs culturels sont des touristes, ces êtres humains qui sont définis par le fait qu’ils dorment « une nuit au moins hors de leur domicile habituel« , selon l’OMT, l’organisation mondiale du tourisme.

1- Et pourtant…  l’offre culturelle, en France, sa médiation, ses animations, ses conférences, sa présence sur les réseaux sociaux ou encore les cartels (étiquettes) à l’intérieur des salles ou du monument, bref, les  différentes « aides à la visite »  sont très majoritairement conçues pour les habitants et les déjà-fans de culture.

2- Et pourtant… le ministère de la culture, les Régions, les Départements, les communes et leurs groupements, la formation des professionnels, bref, tout ce qui oriente les stratégies, forme les acteurs, finance les projets ignorent, avec une grande constance,  le sujet du Tourisme culturel.  Pas d’entrées dédiées, pas de subventions ou de stages de formation, pas le moindre bureau pour réfléchir à des stratégies. Même en ces temps de disette, où le tourisme et ses retombées sont conséquentes (6% du PIB) et pourraient venir en aide aux projets,  ces valeureux touristes sont mis au ban du développement culturel, au nom de deux principes intangibles: la culture est universelle et parle à tout le monde, d’une part, et les crédits doivent bénéficier aux habitants, surtout lorsque ce sont les collectivités locales qui payent le développement culturel. Ajoutons aussi cette  « Liberté totale de la création! », qui va encore fait les beaux jours des colloques d’Avignon la semaine prochaine, cette liberté qui permet de ne jamais étudier la demande car la création et l’offre caractérisent la toute priorité . Ajoutons enfin ce « Nous devons éduquer avant tout! ». Comment « éduquer » un touriste? Question idiote : il ne fait que passer, il ne parle pas toujours notre langue, il a rarement la même « culture » que nous, donc mission impossible! Bref, avec juste 20 ans de retard sur nos voisins anglais ou hollandais, espagnols ou allemands, nous persistons et signons : le travail en commun et les compétences du tourisme à partager  ( marketing, formation d’une offre, étude des clientèles potentielles, diffusion ciblée, éductours, etc…etc...)  pervertiraient notre culture en  l’asservissant au Grand Capital. Au lieu de créer une nouvelle taxe chaque mois, « contre » les opérateurs du web, pourquoi ne pas se mettre au travail, combler nos retards »pour » améliorer nos compétences et la fréquentation des sites et des événements culturels?

3- Et pourtant, enfin, lorsque des responsables d’un   monument ou d’un musée français  m’annoncent  que sa fréquentation est à  90%  locale, je vous l’avoue, j’ai tout de suite une petite frayeur : soit le site culturel est quasiment inaccessible, soit la région a si peu d’atouts qu’elle est devenue inhospitalière pour le tourisme, ce qui est tout de même rarissime en France. Autres hypothèses  :  le site culturel n’a aucun intérêt ( rarissime aussi…) ou encore les élus et les pros de la Culture  ont  abandonné toute communication, estimant que , « Après tout « les portes sont ouvertes, l’office de Tourisme n’a qu’à faire la promotion! ». Neuf fois sur dix, c’est le cas.

II- OU TROUVER ET COMMENT CONVAINCRE LES VACANCIERS CET ÉTÉ?  A leur domicile, certes, car plus de 50% des français ne partiront pas en vacances cet été 2013. Mais aussi à leurs adresses mail, sur les réseaux sociaux, grâce aux applications, tous lieux numériques que les jeunes fréquentent assidûment. Mais, nous l’avons vu dans les tout derniers billets du blog, on peut aussi parler culture dans les gares, les aéroport et…LES CENTRES COMMERCIAUX!

III-L’AVANTAGE DE CETTE FORMULE « Théâtre dans un centre commercial » , sorte de Flashmob autour de la Ronde de Nuit de Rembrandt     1- elle permet de communiquer avec des touristes mais aussi avec les habitants; elle n’a pas besoin de « traduction »; 2- elle permet au Rijksmuseum de « Communiquer sur cette communication », d’utiliser les participants et tous les internautes comme re-diffuseurs de son nom et de ses contenus ( on s’envoie, on partage la vidéo…) et 3- de redonner à un musée très classique une image revigorante!3- Elle peut être simplifiée, déclinée, adaptée! Imaginez ce que vous pourriez faire dans une petite épicerie de votre quartier  ou sur la plage !!!

L’histoire ne dit pas encore  « Combien de visiteurs auront fréquenté le Rijksmuseum après avoir vu ce spectacle? », mais la grande nouvelle de la semaine, c’est que cette question n’est pas aussi importante que l’on croit . La bonne nouvelle c’est ce chiffre : une étude du Louvre a (enfin) démontré que 30% de ses fans, qui se rendent sur son site Internet, profitent de ses oeuvres en ligne, pour travailler ou jouer, transmettent à leurs amis des nouvelles du musée, etc… ne fréquentent pas et surtout pensent qu’ils n’iront jamais visiter Le  Louvre! Oui, les structures culturelles peuvent « jouer leur rôle » d’une meilleure connaissance et compréhension de la culture en dehors des sentiers battus!

La Présentation de Ken. Vous noterez que le mousquetaire au centre est tout étonné!

La Présentation de Ken. Vous noterez que le mousquetaire au centre est tout étonné!

KEN LE TOURISTE PARFAIT  Ken avait envoyé à son ex, Barbie Chérie, l’odeur de la tarte aux pommes de sa grand-mère. Je vous vois venir, « Mais Ken n’a pas de grand-mère! ». Et si, tout le monde a une grand-mère, réfléchissez avant de dire n’importe quoi, mes amis…Donc Ken prit son OPHONE, brancha la petite capsule et hop! Le Lab avait tout bien fait, l’odeur arriva sur l’iPhone de Barbinette! En bon touriste parfait, il avait tout de suite imaginé les connexions avec son industrie préférée : la com’! Envoyer les odeurs des plats subtils des restaurants  dont il était propriétaire, ou encore l’odeur des piscines du Marina Bay Sands, à Singapour et de l’Ijen Resort de Java! Barbie  rappela aussitôt son amoureux « Super! Tu as l’odeur des cookies, aussi? ». Les femmes étaient donc insatiables, pensa Ken….

 

En savoir plus sur LA RONDE DE NUIT de Rembrandt!

La Ronde de nuit est un très grand tableau de Rembrandt qui date de 1642 ( Huile sur toile, 4,38 m X3,59 m). Le vrai nom du tableau est « La Compagnie de Frans Banning Cocq et Willem van Ruytenburch » car le peintre y a représenté une compagnie de la milice bourgeoise des mousquetaires d’Amsterdam, sortant en armes d’un bâtiment. Et qui était commandée par Frans Banning Cocq, Cette toile se trouve au très beau musée, le  Rijksmuseum d’Amsterdam.
Rembrandt a reçu 1600 florins pour réaliser cette toile (le salaire annuel d’un ouvrier de l’époque étant de l’ordre de 250 florins). Les travaux préparatoires de l’œuvre semblent dater de 1639, pour un travail qui aura duré près de quatre ans. La toile était destinée à décorer la grande salle du premier étage de la Maison des arquebusiers (le siège de la milice) d’Amsterdam, qui, après des travaux faits en 1638, avait des dimensions imposantes (notamment une hauteur sous plafond de quatre mètres).

Rembrandt _ La Ronde de nuit(Copie écran du  site du Rijksmuseum, à voir ICI!)

QUI SONT LES PERSONNAGES ? La lumière, les couleurs, et les jeux de lignes du tableau (lances, fusils, bannière) mettent en vedette au regard les deux officiers du centre et la petite fille en robe jaune.
Au centre se trouvent Frans Banning Cocq, en noir, tendant la main de façon frappante vers le spectateur, le capitaine de la compagnie et également bourgmestre d’Amsterdam, et Willem van Ruytenburch, son lieutenant.Le porte-enseigne Jan Visscher Cornelisen, brandit le drapeau de la compagnie. Toujours en avant-plan, mais de façon plus décalée, on aperçoit une masse de militaires, plus proprement appelés arquebusiers. Parmi cette foule, une jeune fille illustre les symboles militaires des arquebusiers.Elle tient un poulet mort qui est signe de défaite de l’adversaire, de plus, les griffes du poulet représentent le blason des kloveniers (les soldats maniant le klover, nom désignant en néerlandais une arquebuse du XVIe siècle.)
Les armes indiquent les grades dans la milice : bâton de commandement pour le capitaine, pertuisane pour le lieutenant, hallebardes pour les sergents, piques et arquebuses pour les simples miliciens.
Le maniement de l’arquebuse est illustré à la manière de certains manuels militaires de l’époque :
• sur la gauche, un milicien remplit de poudre le fût de son arquebuse, grâce à une des doses préparées à l’avance, en tubes, qu’il porte suspendues autour de sa poitrine. Ces doses, outre qu’elles facilitent le dosage de la poudre et donc la fiabilité du tir, comprennent souvent également la bourre (tissu, papier) qu’on tassera sur la charge de poudre et la balle qui complètera le chargement ;
• juste derrière la tête de van Ruytenburch, un milicien ou peut-être un enfant, coiffé d’un casque orné de feuilles de chêne, tire un coup de feu qu’on devine surtout au geste de l’homme au second plan entre les deux officiers ;
• à droite, enfin, un vieux milicien souffle soit sur le couvre-bassinet pour faire tomber l’excédent de la poudre d’amorçage, soit pour ranimer le feu d’une des extrémités incandescentes de la mèche. On tire en faisant descendre une mèche allumée, bien visible sur ce personnage, jusqu’au bassinet amorcé de poudre fine. Au fond du bassinet, un petit trou — dit lumière — permet de communiquer la flamme à la charge principale au fond du canon.
LE CLAIR -OBSCUR La technique principale que Rembrandt a utilisée est le clair-obscur. Ce procédé jumelé avec l’asymétrie des militaires les uns par rapport aux autres donne l’impression d’un mouvement vers l’avant. Cette impression est accentuée par les personnages eux-mêmes et leurs mouvements dans tous les sens. La lumière provient d’un point supérieur aux personnages avec une légère tendance vers la gauche. Elle éclaire surtout le centre du tableau où les personnages les plus importants sont situés. Les couleurs utilisées sont assez sobres, à l’exception de certains personnages ayant des costumes avec des couleurs plus vives. Les teintes, en général, oscillent du noir au beige, tout en incorporant des couleurs plus vives accentuant les parties plus emblématiques.
LE COURANT ARTISTIQUE DU BAROQUE
La représentation faite de Rembrandt des gardes civils dans La Ronde de nuit est nouvelle pour l’époque. Habituellement, on les représente de façon très sobre, en rang ou assis placidement autour d’une table. Mais cette fois, ils prennent une allure totalement différente, donnant même une impression de fête. Toutefois le style et les procédés techniques utilisés par Rembrandt sont bien de l’époque baroque. Le clair-obscur mentionné précédemment, l’émotion vive des personnages et l’effet de mouvement sont des éléments octroyant à ce tableau son identité purement baroque. (Voir le texte complet de cette présentation sur Wikipedia).

—-LA SEMAINE PROCHAINE NOUS PARTIRONS A BARCELONE, POUR Y DÉCOUVRIR LA MOVIDA DU TOURISME CULTUREL !!!

Aéroports et Culture

Ken à l'Espace Musée, aéroport Charles de Gaulle

Culture et aéroports : le divertissement contre le stress ? Tout comme les gares, les aéroports ont bien d’autres priorités que d’accepter un site ou un événement culturel sur leur territoire.  Embarquer, transporter et accueillir des millions de passagers dans un temps imparti et leur assurer, ainsi qu’aux avions, les  infrastructures et équipements nécessaires,  la meilleure sécurité, voilà leur job. Pourtant les avantages d’une présence culturelle dans les aéroports sont bien réels, avec une nouvelle image et un nouveau service pour l’aéroport, pour ses personnels, pour ses passagers et ses visiteurs. LES DEUX ENJEUX ACTUELS, selon nous : a) d’après les études prospectives, comme celle d’AMADEUS (Reinventing the Airport Ecosystem, 2011) les aéroports passent peu à peu du modèle « arrêt de bus » à celui de villes complètes, comme si  l’avion n’était plus  qu’un prétexte (Ce qui est faux, bien sûr, mais les revenus des aéroports passeront aussi par de nouveaux services additionnels !). Quelle place aura la culture dans ces futurs aéroports/villes, sachant que la concurrence avec d’autres activités sera rude? b) Ensuite les aéroports ont beaucoup exploité le thème « identité locale », depuis 20 ans avec de l’Art local , ou l’histoire du patrimoine et celle des coutumes ou de l’histoire locales : l’aéroport étant la première porte d’entrée pour les visiteurs lointains, on devait leur  présenter un territoire convaincant. Sachant que, aujourd’hui, le monde entier est à portée de souris, d’une  part, et que les jeunes préfèrent pianoter sur leur smartphone plutôt que de visiter un site culturel classique, d’autre part, quel impact aura le numérique  dans les futurs sites « Culture et aéroports ?

I- PETIT REPERTOIRE D’EXPERIENCES ACTUELLES(1)

– SAN FRANCISCO :  LE MUSEE SFO (USA): l’ancêtre !!!Créé en 1980,  ce fut la première institution culturelle à s’installer dans un aéroport international. Il s’agissait  en fait d’une véritable  invasion de l’art dans tous les espaces de l’aéroport, avec beaucoup de programmes pour les enfants, un musée de l’aviation, une bibliothèque et une importante équipe ( à voir ici)

Schiphol Rijksmuseum

– LE RIJKSMUSEUM D’ AMSTERDAM a son antenne dans l’aéroport Schiphol depuis…2002 ! Il faut préciser que dans sa stratégie, l’aéroport annonce vouloir être « plus qu’un aéroport , une plate-forme multimodale d’échange de flux, d’économie et d’information,  de connaissance et de culture » Ouvert de 7 à 22 heures, avec deux ou trois expositions temporaires par an, le musée de l’aéroport présente régulièrement les chefs d’oeuvre hollandais, et comprend tous les services (boutique de vente, librairie) d’un « vrai musée » ! Cet aéroport fut aussi le premier à ouvrir une bibliothèque.
INCHEON (Corée du sud) : L’art et l’artisanat mais aussi la culture urbaine et les arts numériques, la musique, des performances, du théâtre… sont au programmede l’aéroport d’Incheon, en Corée. Le musée d’art est situé au 4éme étage (art royal ; patrimoine, instruments de musiques traditionnels, trésors de l’ère Chosŏn -1392-1910). Au même étage un autre site, « Culture de la rue »  présente l’architecture traditionnelle,  et enfin un troisième site est consacré aux métiers d’art traditionnels (Céramique, vêtements…). Une galerie de photos de la culture coréenne se trouve enfin dans le hall d’arrivée. Un ensemble de sept jardins réjouiront également , classés par genres botaniques, votre culture scientifique  , à voir ici.

HELSINKI (Finlande)mais aussi – TORONTO ou MONTREAL(Canada)  présentent  aussi des  programmes triés sur le volet. Montréal,  avec  l’Aérogalerie , comprend quatre volets : les arts médiatiques, les arts lumineux , des expositions de photos et des expositions sur les sciences  et œuvres permanentes.

Magic Carpet ...

BERLIN (Allemagne ) développe plutôt les domaines de l’Art et de l’architecture : « Air and Land est un programme qui présente six grands formats choisis par un comité qui a retenu des artistes allemands (berlin) mais aussi internationaux (Pays Bas, Japon et USA). The Magic Carpet de Pae White,(USA) est bien adapté à l’ambiance départs/arrivées de la zone d’enregistrements du terminal, avec ses 1000 m2 flottant entre passagers et plafond…  (1) Une offre culturelle intéressante, cela n’est pas trop difficile à évaluer, mais un « bon » aéroport, de quoi est-il fait ? Avant de sélectionner des  exemples, à travers le monde, de la symbiose entre Art et aéroports, nous avons donc fait un petit détour par les World Airport Awards pour sélectionner de bons aéroports, selon un critère acceptable : l’avis des passagers!


II- QUI GÈRE ET FINANCE LES PROGRAMMES CULTUREL D’ UN AÉROPORT ? La plupart des aéroports, comme nous allons le voir,  ont intégré les programmes culturels et n’ externalisent pas leurs responsabilités ; ils ont  créé une direction et formé des  équipes dédiées. Leurs process s’inspirent largement de ceux de musées ou de galeries traditionnelles : programme, comité de sélection pour les oeuvres, expositions permanentes et temporaires, catalogues, manifestations temporaires ou inventaire des collections.

Montréal -Aerogalerie

1- Montréal a une équipe complète et « mixte » dans son  Comité consultatif.Afin d’assurer la bonne gestion du Programme d’identité montréalaise, l’Aéroport de Montréal (ADM) insiste beaucoup sur la qualité de  la collaboration des membres du Comité consultatif . Présidé par Christiane Beaulieu, Vice-présidente Affaires publiques, ce comité est composé des membres culturels, de ceux de l’aéroport et du Tourisme : Danielle Sauvage, directrice générale, Conseil des arts de Montréal ; Pierre Bellerose, vice-président, Recherche et Relations publiques; Tourisme Montréal ; Johanne Brouillet, conseillère artistique ; Michel Hardy, responsable conception, Cardinal Hardy Architectes ; Marc Thompson, architecte, ADM ; Stéphanie Lepage, conseillère, communications corporatives, ADM.
2- Toronto ou Philadelphie depuis 1998 et Atlanta sont aussi dans ce cas,  avec Seattle dont  les œuvres du nouveau terminal, apr exemple,  ont été choisies  par un jury de sept membres spécialistes de l’art.(Un programme évalué à  de 5 millions de dollars).

3- San Diego (Californie)  s’est aussi doté d’un plan stratégique « Art et aéroport »dès  2007 !

4- Pour les financements, plusieurs sites annoncent des chiffres importants ( 5 à 8 M€ pour acquérir des collections) et Nashville fait appel à un double financement pour son fonctionnement , celui de l’aéroport ( MNAA, arts visuels de l’aéroport de Nashville Metropolitan Authority) et celui de la  Commission des Arts du Tennessee (TAC).La musique, très présente dans l’aéroport, fait aussi l’objet d’un budget important pour l’invitation des artistes.
5- Los Angeles à établi un partenariat entre l’aéroport et la ville de Los Angeles( Département des affaires culturelles)

6- L’espace Musées de l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle. Rappelons que l’aéroport parisien  est la seconde  plate-forme de correspondance  d’Europe, après celle  d’ Heathrow en Grande-Bretagne et le septième aéroport mondial pour le trafic passagers avec 61 millions de voyageurs en 2011. L’aéroport est le siège d’environ 700 entreprises générant 86 000 emplois. Il serait aussi,  d’après la Région,  à la source de 10 % de la richesse créée en Île-de-France.Mais voilà, cet aéroport serait aussi Le Pire Aéroport du monde…le site  CNNGo, qui agglomère les avis des passagers du monde entier ( blogs, presse, avis sur les sites comparatifs.. 😉 confirme ce cruel constat :  personnel désagréable, manque de signalisation, propreté limite,  scanners en panne et des services restreints ;   ou manque d’information aux portes d’embarquement» et  «pires bars et restaurants de Paris.les aéroports de Los Angeles (2e) et celui d’Heathrow (3e )le suivent…L’espace Musées, avec Rodin, changera-t-elle l’image de RCDG ? Espérons-le ! « Depuis son ouverture voici quelques semaines, nous estimons que 600 à 800 visiteurs sont entrés chaque jour dans cet espace. Lorsqu’il sera complètement identifié par les passagers, nous tablons sur 1500 à 2000 par jour, soit 600 000 à 800 000 par an », dit Augustin de Romanet, PDG d’Aéroport de Paris, société qui exploite l’aéroport. Chaque année, deux expositions d’œuvres prêtées par les plus grands musées parisiens et français seront organisées sur les les  250 m2 disponibles.(Interview du Parisien) Bien que l’exposition Rodin présentait d’excellentes œuvres, nous avons un peu regretté que ce musée,  pourtant tout récent,  soit un « musée de musée »  en quelque sorte, avec tous les codes habituels : tons de gris, de noir et de blanc cassé et matériaux nobles « façon Wilmotte…avec  vitrines classiques renforcées par des barrières. Il y a bien quelques écrans d’information , mais aucune interaction n’a été organisée entre ce qui est montré et les visiteurs, ou pour favoriser le dialogue et le partage des visiteurs « entre-eux ». Bilan de cette absence de convivialité  : 89 visiteurs seulement ont aimé l’espace Musée sur sa page Facebook à ce jour et  depuis son ouverture. Le musée a également « oublié » tous les visiteurs qui pourraient visiter son  site Internet ou un réseau social pour en savoir plus sur Rodin et son époque ; ou pour  préparer sa visite, recommander l’Espace Musées, émettre des avis, etc.
III- ET AÉROPORT CULTUREL, demain ?

L'arbre communautaire de Changi

1- SINGAPOUR l’avenir de la culture dans les aéroports du monde  est déjà écrit, par exemple avec l’aéroport Changi de Singapore, qui donne la priorité aux pratiques actuelles, à une culture contemporaine, interactive et numérique ou encore à des expériences multisensorielles. La culture, certes, mais en privilégiant les formes qui permettent de raconter , d’échanger ou de participer. A Changi on trouve donc l’Arbre communautaire »où vous pouvez inscrire vos expériences,  ; une galerie multisensorielle ; une banque de jeux virtuels à disposition. Mais aussi un espace connecté musique, un autre connecté « télévisions »,une salle de cinéma. Une zone interactive numérique, et une autre dart interactif ( galerie, musée virtuel années 50 et 60…)attendent le visiteur culturel! Notons que L’aéroport de Singapour est le plus récompensé au monde (420 prix depuis 1981) .Visant bientôt 82 millions de passagers et avec 25 000 employés, 120 restaurants, 330 boutiques, 550 postes Internet, 60 agents munis d’iPad pour guider les égarés, l’aéroport est bien devenu un lieu d’exception (une serre à papillons, bassin pour carpes koi géantes, piscine en plein ciel…).
2- COREE – A l’aéroport d’INCHEON (Séoul, Corée) « l’art et la culture, c’est toute l’Année ! » Avec un choix de programmation plus « classique » que celui de Singapour, il  a pour ambition de  couvrir l’ensemble du champ des productions artistiques et d’assurer en permanence un service culturel= dans tous les espaces disponibles. A suivre !


2- Aux USA, enfin, les débuts d’un partenariat entre l’Indianapolis International Airport et l’ Indianapolis Museum of Art . Selon nous c’est le programme « Art, Culture  et Aéroports » le plus prometteur qui soit , car c’est Maxwell Anderson, le conservateur le plus étonnant du monde, qui s’en charge depuis janvier 2011!  M. Anderson a déclaré que le Musée d’art d’Indianapolis avait  prévu d’utiliser une partie des 100.000 $ qu’il recevrait cette année de son contrat avec l’Administration de l’aéroport pour des installations à grande échelle, comme  la Miller House, une résidence moderniste du milieu du siècle conçue par Eero Saarinen dans les environs de Columbus, dans l’Indiana, récemment acquise pour l’aéroport.

POUR EN SAVOIR PLUS! L’université du Québec à Monréal et son Globe-veilleur!

Ken dans l'avion du futur!

KEN LE TOURISTE PARFAIT Le concept de son nouvel avion conçu par Airbus plaisait bien à Ken , avec sa structure légère comme une dentelle pour réduire les coûts de carburant de l’avion. Enfin, se dit Ken, s’il restait trois gouttes de pétrole d’ici quelques années…A l’intérieur, les  ingénieurs lui avaient aussi réservé d’autres surprises, comme ces  nouvelles «zones»à la place des sièges , avec «morphing» pour s’adapter à la taille de passagers…Que voulez-vous, Ken rêvait d’épater Barbie et entre ses voyages, ses palaces et ses Affaires il avait enfin trouvé là un petit cadeau pour son ex…So chic, le cadeau !
Voir de plus près le TEDGlobal, nouvel  avion de Ken, dans l’article de la BBC de Jane Wakefield, journaliste pour les  technologies.

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Un document très éloquent  dans  l’étude d’Amadeus sur l’évolution des aéroports :

 

LA SEMAINE PROCHAINE NOUS PARTIRONS A L’UNIVERSITÉ DE BARCELONE ! LA MEILLEURE D’ EUROPE POUR LE TOURISME CULTUREL!

Gares § Connexions Culture

Les gares SNCF viennent d’éditer leurs nouvelles aventures pour l’année 2013 : à l’occasion des 30 ans des FRAC, les fonds régionaux d’art contemporain, de nombreuses gares accueilleront leurs œuvres d’art, en se proposant d’être le relais de la vie culturelle des régions. Car le programme est vaste et ne concerne pas que les FRAC :  la musique, Marseille Provence Capitale européenne de la culture ou encore des événements qui comptent sont aussi proposés par la SNCF gratuitement. La SNCF y invite tous  les voyageurs à vivre et partager des expériences hors du commun. La semaine prochaine, nous traiterons des « Aéroports et de leur implication culturelle », mais il ne fallait  surtout pas rater ce joli train de projets touristiques et culturels.

Une appli!

LE PROGRAMME 201328/05/2013 : Gares & Connexions, la 5ème branche SNCF, en charge des gares, s’associe donc avec les FRAC. Près de 60 oeuvres d’art contemporain seront exposées dans plus de 40 gares de France. Dijon est la première gare à accueillir des oeuvres à partir du 18 mai 2013. Elle donne le coup d’envoi du partenariat inédit entre Gares & Connexions et les FRAC qui s’étendra jusqu’à la fin de l’année.
– Deux exemples : à Dijon,  jusqu’au 30 septembre :  dans la rotonde, un bâtiment en béton garni d’une verrière où l’on vend les billets de train, trois vidéos de l’artiste japonais Hiraki Sawa sont projetées en continu.En Aquitaine, Gares & Connexions s’associe pour la première fois à GAROROCK, grand festival de musique en plein air, se déroulant du 28 juin au 30 juin 2013 à Marmande. À partir du 4 juin 2013, les gares de Bordeaux Saint-Jean et Marmande accueilleront des chorales ainsi qu’une exposition de photographies sur les murs et espaces des gares. LE PROGRAMME COMPLET EST ICI!

I- LES STRATÉGIES ET LES OBJECTIFS En principe, une gare n’est pas un lieu d’exposition idéal : trop d’insécurité, de stress, de flux, et surtout d’autres missions prioritaires! Mais voilà, il y du monde, dans les gares et, comme les salles d’attentes sont plutôt moroses, la SNCF a dû  faire le pari  que, sur l’ensemble des visiteurs,  elle accueillerait au moins ces  15% de fans de culture, prêts à tout pour assouvir leur passion. Même à rater un train? Yes ! Et la SNCF, puissante entreprise, a bien raison de miser  sur une SNCF qui aura , avec ce type d’opération, une nouvelle image haut de gamme, celle d’une marque « créative » .Se rapprocher des FRAC, des artistes et de leurs visiteurs assidus (Collectionneurs; fans d’art contemporain…) est tout à fait dans l’air du temps, au niveau international. Plus qu’une tendance, cela devient presque un devoir!

1- Quand La culture participe aux stratégies de communication de la SNCF Participer, pour la Culture, c’est aussi communiquer avec des visiteurs peu habituels, exposer ailleurs que dans les lieux inédits : les professionnels culturels ont l’occasion, avec ce travail conjoint, de sortir de leur « entre-soi » (Culture/Education nationale/Secteur public/Publics de proximité…), de développer de nouveaux réseaux en plus de leurs  partenariats traditionnels. Ils ont raison, cela ne peut que leur profiter!

2- La SNCF et les acteurs culturels vont profiter ces  événements qui leur donnent:

– Une très bonne occasion, aux deux parties, de communiquer : se rapprocher des « leaders locaux » et de tous les voyageurs (Et hop ! Une conférence de presse, un  vernissage ! Des visuels pour le Dossier de presse ! Des campagnes d’affichages !

– Une très bonne occasion de créer le buzz sur Internet et en particulier sur les réseaux sociaux. Si la page Facebook des événements est bonne, les plus jeunes, en particulier, partageront leurs avis, leurs photos, leurs expériences.  Ils deviendront des ambassadeurs d’une image plus créative de la SNCF et apporteront une contribution, bénévole, qui correspond à l’air du temps. La preuve ? Auriez-vous su que cette expérience avait  lieu sans cet article de mon petit blog ? Me voilà donc ambassadrice volontaire et bénévole !

Une très bonne occasion pour évaluer ces clientèles difficiles, volatiles que sont les classes jeunes, les fans d’art contemporain ou encore les voyageurs touristes occasionnels. Cerner leurs profils, leurs attentes, leurs motivations pour mieux les satisfaire une prochaine fois , fait partie du jeu  de l’ouverture aux publics « les plus larges possibles » !

II- QUELLES RETOMBÉES MÉDIATIQUES, PÉDAGOGIQUES, ECONOMIQUES ? Est-ce la bonne question ? Oui, car on peut chiffrer ces retombées « médiatiques ». Difficile pourtant de chiffrer le degré de satisfaction, le parcours des visiteurs ou ce qu’ils auront réellement « vu et regardé ».   Avec ce type d’événement,   nous sommes très largement dans le domaine des images, des symboles, d’un nouveau mode de communication, d’un enrichissement immatériel. Si, à première vue, cette remarquable organisation doit coûter cher à la SNCF(1), il s’agit aussi d’un investissement. Nous aimons beaucoup l’idée que, plutôt que de mettre un jeune sur une affiche SNCF, on lui propose, en live ( dans la vraie vie), une réelle expression artistique, une éducation du regard, des surprises! Nous aimons beaucoup l’idée que la SNCF ait aussi choisi le local, plutôt qu’une grande opération nationale et, surtout qu’elle ait choisi la Culture et la création plutôt que des animations commerciales traditionnelles.Nous saluons aussi son courage, car faire une exposition ou demander à un pianiste de jouer dans une gare, négocier avec des FRAC ou GAROROCK n’est pas chose simple! Cela demande de bien connaître les acteurs culturels, leurs exigences ; un suivi compliqué ; une mise en scène difficile ( Flux des voyageurs…) ; une évaluation…Même si toutes ces contraintes  se « voient pas », elles sont incontournables et la réussite des événements croisés entre la SNCF et les sites ou événements culturels en dépendent. (1) NDLR :  nous avons renoncé à demandé les budgets et coûts détaillés, les profils et compétences des équipes engagées dans l’opération car chaque fois on nous répond, en France :  « C’est confidentiel! ». Et je leur réponds toujours la même chose »Les anglais ou les espagnols, les néerlandais nous donnent tout cela, qui figure aussi en ligne sur Internet, gratuitement  et en accès libre! Comment voulez-vous que les professionnels  fassent  des progrès, si le moindre ouvrage chez ATOUT France coûte 45€ et si les opérateurs font de la com’ en « oubliant » de parler de leurs  modèles économiques et des coûts? ?Bref, si la SNCF nous lit et serait d’accord pour que nous publions les budgets  de l’action culturelle et une analyse SWOT de l’opération « FRAC », nous leur promettons aujourd’hui que leur candidature aux Ken d’Or 2013 est bien partie!:-)

– ET UN MUSÉE DANS UN CENTRE COMMERCIAL ? Merci à mon ami William Saadé  pour son envoi de cette hallucinante expérience, dans une galerie commerciale, cette fois! Expéreince courageuse, aussi, et qui nous a beaucoup plu !C’est le Rijksmuseum d’Amsterdam qui en a eut l’idée (Hollande). » Amenons le musée aux gens; espérons qu’ils viendront ensuite nous voir! ». La direction et les équipes du musée ont choisi une peinture de Rembrandt, la Ronde de nuit (1642).Puis  ils ont bâti une mise-en-scène autour des personnages de la toile et ils ont amené ces personnages dans une galerie commerciale.Vous pouvez voir le résultat , incroyable, sur le lien suivant http://www.youtube.com/embed/a6W2ZMpsxhg?feature=player_embedded

KEN LE TOURISTE PARFAIT Barcelone, sa Movida, la Crise…Ken remonta la Gran Via de les Corts Catalanes avec son ex, Barbie Chérie, pour rejoindre l’Hôtel Soho, sa piscine, sa terrasse et ses chambres design où l’on pouvait jouer toute la soirée en composant la lumière de la chambre. Mieux que la télé, avait estimé Barbie qui pianotait compulsivement ses lumières. Ils avaient « fait la totale », Gaudi/MACBA/MII-IBA, CCCB/Opera…et arpenté joyeusement  le Rival. Touriste, certes, mais Ken ne pouvait en rester là. Pour y ajouter « Parfait », il se lança donc dans une série de coup de fils : banquiers et investisseurs barcelonnais, hommes d’affaires et causes charitables. Il lui importait de participer à la relance de l’économie catalane et il acheta douze restaurants, quatre golfs en périls, un nouveau jet privé et vingt-trois abonnements culturels avant de faire confirmer leur vol pour l’Allemagne avant de repartir au Japon.