Le Tourisme aujourd’hui

La Liberté guidant le Peuple (Delacroix au Louvre-Lens) : tout est rentré dans l'ordre, le tag a disparu!

Aujourd’hui des nouvelles du Tourisme en France, globalement en souffrance, la crise révélant les défauts structurels et, comme le souligne Christian Mantei dans l’Echo touristique du 11 janvier 2012, une relative indifférence de la part des politiques. L’Etat a d’ailleurs réduit la subvention d’ATOUT France en 2013, pourtant déjà en baisse de 7,38% depuis 2010. La presse a livré de nombreux bilans de l’année 2012, que nous résumons ici en présentant des pistes pour 2013. Très culturelles!

I -CHÈRE FRANCE…. Le tourisme des français en chute sur notre territoire.Les Français ont diminué la durée et la fréquence de leurs séjours et restreint le nombre de leurs nuitées (- 2,8 % de nuitées par rapport à  2011) . Inquiétant aussi, par rapport à la concurrence de nos voisins : les tarifs hôteliers ont été plus élevés en France en 2012 qu’en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie et en Espagne, avec une nuit en chambre double tournant autour des 151 euros, soit 3 euros de plus que l’an dernier.(Infos du Site comparateur de prix Trivago publié fin décembre, cité par  Le Monde.fr, article de  Mathilde Damgé le 27.12.12)

II- PLANS SOCIAUX EN VUE CHEZ LES TOUR-OPÉRATEURS ET AGENCES DE VOYAGES Les tour-opérateurs ne sont plus un passage obligé pour les  visiteurs individuels mais aussi les groupes qui peuvent fabriquer eux-mêmes leur voyage sur le web, aidés par les « avis » d’autres groupes et les sites d’information et de de réservation en ligne. Les TO français français ont donc perdu beaucoup de clients en 2012 :« entre novembre 2011 et fin octobre 2012, le syndicat des tour-opérateurs français a recensé 7,28 millions de clients, soit 25 000 de moins sur un an, avec un volume d’affaires en baisse à 5,28 milliards d’euros.

III- AGENCES DE VOYAGE. « C’est la pire période que j’aie jamais connue », lâche Georges Colson, le président du Syndicat national des agents de voyage (SNAV), qui estime à 5 000 le nombre d’emplois perdus dans la profession depuis trois ans. Les grandes entreprises  du secteur (Thomas Cook, TUI ou Pierre & Vacances)ont ou vont diminuer ou suppriment des emplois. Voir l’article du Monde ICI. Les agences de voyages  ont vu leur clientèle loisir fondre de 5,1% en 2012 et leur volume d’affaires loisir de 4,3%, selon le baromètre Snav Atout France cité par le Quotidien du Tourisme.
IV – LE TOURISME D’AFFAIRES CHUTE DE 4,9% EN 2012 L’étude annuelle de Coach Omnium/Salon Bedouk (Porte de Versailles-Tourisme d’Affaires) sur le secteur du MICE vient d’être publiée. Ses résultats ont été présentés et analysés pendant le  Salon Bedouk (500 exposants et 7500 participants) le mercredi 6 février.( MICE, meeting, incentives, conférences and events, pour les novices en Tourisme)
– Les entreprises auront dépensé 8,47 milliards d’euros en 2012, mais les budgets sont en baisse pour 80% (Prix, prestations...), la durée des évènement souvent  réduite (Une demi journée pour 31%des sondés contre 23% en 2011) et les entreprises organisent leurs évènements le plus près possible de leur siège avec le moins de participants si possible.  76% des entreprises ne font jamais ou rarement appel à une agence et les hôtels sont davantage délaissés pour des lieux plus atypiques. Enfin  seul un quart des entreprises réalise des opérations à l’étranger. Publiée chaque année depuis 21 ans, l’édition 2013 de l’étude Coach Omnium/Salon Bedouk s’est appuyée sur les réponses de 538 organisateurs qualifiés, confrontées avec les données des années précédentes, afin de mesurer les évolutions de la demande.Contact presse : Emmanuelle Soubeyre – emmanuelle@arthemuse-rp.fr-T: 00 33(0)6 86 99 19 81 (Article de l’Echo Touristique du 6 février 2013)

V- LES INVESTISSEMENTS INTERNATIONAUX EN FORTE BAISSE DANS LA REGION PARISIENNE : En un an, l’Ile-de-France est passée du 6 ème au 10 ème  rang mondial pour l’accueil des investissements internationaux.

VI- OMT : « Les Français ne connaissent pas le poids du tourisme dans l’économie »Lors des 6èmes Rencontres du Snav, qui se sont déroulées à Ténérife , Frédéric Pierret, directeur exécutif à l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) a annoncé que la  part du marché touristique de la France avait baissé  de 7% , comparé aux taux de croissance de l’Espagne (+9%) et de l’Allemagne (+6%).Il y voit trois raisons principales. « Le tourisme n’est pas considéré en France, car les électeurs n’y songent pas. L’opinion ne connaît pas le poids du tourisme dans l’économie (6% du PIB). Les institutions du secteur fonctionnent bien, mais ne se font pas entendre dans les médias, comparé à d’autres pays européens ». Enfin Christian Pierret a évoqué  « Le manque d’investissement dans le tourisme » préoccupant:depuis Disneyland, il n’y a pas eu de gros investisseur. Je crois que nous les faisons fuir. En France, il y a beaucoup trop de normes et les procédures sont trop longues et trop chères« .(PROS du Tourisme| Catalina Cueto Publié le 05/02/2013).


CONCLUSION : LE PLUS DUR EST-T-IL A VENIR ? De nouveaux opérateurs du Voyage comme Apple (Communication) , Google ( Voyage et transport,Hotel Finder, Guide de restaurants, Frommer’s, comparateur…) ou Virgin vont sans doute encore bouleverser un peu plus la donne, fragilisant les anciennes pratiques (Information, promotion, commercialisation) dont il faudra bien faire son deuil. Adopter le e-tourisme comme « état d’esprit » à chaque étape devient incontournable. Et  nous vous proposons de nouvelles pistes, avec ces quelques exemples à ajouter à l’actif nos 220 billets depuis 2009 !

LES BONNES NOUVELLES pour 2013!

Pourtant, face à cette chute du tourisme officiel,  de nouvelles pistes nous ont étonnée depuis quinze jours et remettent l’espoir au centre. A condition que les entreprises traditionnelles  du tourisme s’adaptent à une nouvelle réalité, aux bouleversements qui s’annoncent et dont elles peuvent profiter. Le partage, la rencontre touristes habitants, en particulier ou l’invention de nouvelles expériences, de nouveaux thèmes de destination pour de petits ou de très gros budgets mais aussi la co-création de contenus semblent définitivement installés dans le paysage. Avec, en contre-partie de l’échange et du partage, une gouvernance moins hiérarchique, propice à libérer toutes les énergies.

I- PARTAGEZ ! la Revue Capital, reprise par Pros du Tourisme,  confond un peu cette semaine « le low cost » et le partage ! Pourtant l’échange et tous les co-quelque chose sont devenus la seule vraie tendance de fond, à notre avis. Car ces nouvelles pratiques touchent tous les secteurs, comme nous vous l’avions déjà indiqué avec le recensement des sites communautaires (E-tourisme Info) :

– L’HEBERGEMENT :  Capital cite Bedycasa, Airbnb, Homelidays et Abritel ( location de maisons et d’appartements entre particuliers) ; L’échange des maisons : Trocmaison et Homelink, Guesttoguest, créé par le Français Emmanuel Arnaud

– LE TRANSPORT Les billets de train d’occasion : Trocdestrains, qui revend des billets non échangeables et non remboursables pour les particuliers ;la location de voiture entre particuliers :  Drivy , Luckyloc, fondée par Claire Dano ou  Covoiturage .
– LES ACTIVITES : on veut participer ! Cours d’oenologie en Bourgogne ou de gastronomie dans les grands hôtels,  ou encore Tourisme Créatif , (ateliers,  apprentissage); mêmes les visites guidées ont changé  avec les  Greeters. La visite devient un échange, une rencontre avec les habitants qui vous conseillent aussi leurs « bons plans », petits restaurants et visites insolites garanties  » aimées des locaux ».

En conclusion, Capital résume ce type d’échanges par la possibilité de disposer d’un « choix en hausse et d’un  prix en baisse ». Certes, mais il faudrait surtout signaler que l’échange permet la rencontre, une offre beaucoup mieux adaptée à des demandes précises, même au bout du monde. Par exemple, pour l’hébergement, en finir avec une chambre – standard et la banalité fonctionnelle des hôtels (Pouvoir voyager en  famille, ou  avec son animal ; jardiner ; faire sa cuisine…).
Voir l’article complet de Pros du Tourisme/Tour Hebdo ici . ( Rubrique « Ça pulse » par Virginie Dennemont).

Ces nouvelles pratiques, enfin,  sont toutes en croissance : Airbnb a dépassé le cap des 3 millions de clients en 2012 , avec 120 000 annonces début 2012 et 300 000 aujourd’hui, pour 10 millions de nuitées réservées. Onze nouveaux bureaux ont été ouverts en 2012 comme Hambourg, Paris, Londres, Sao Paulo, Sydney ou Singapour. Et neuf nouveaux marchés ont été ouverts en ligne. Airnbe commence, selon etourisme info, a avoir des clones en Chine !

II – INVITEZ LA CREATION!
JEAN-CHARLES DE CASTELBAJAC VIENT DE CREER UNE OEUVRE POUR LE POUR SOFITEL Casablanca Tour Blanche. Sofitel (120 adresses, dans près de 40 pays (plus de 30 000 chambres) a laissé carte « blanche » à Jean-Charles de Castelbajac.Le créateur français a ainsi conçu une véritable installation artistique permanente, « Fatal Oriental Syncronocity » placée au cœur du bar «  Le Casart ».  « Off all the gin joints in all the towns in all the world ? She walks into mine »Jean-Charles de Castelbajac, natif de la ville, a souhaité rendre hommage à la ville de Casablanca en sublimant l’une des répliques du mythique film éponyme de Michael Curtiz (Casablanca – 1942).A noter aussi : la carte des cocktails puise ses influences dans des courants artistiques tels que le Dadaïsme ou le Cubisme…Site Internet et Contact : www.sofitel.com Direction de la Communication    Sofitel Monde Charlotte Thouvard :  charlotte.thouvard@sofitel.com – Contact Presse AgenceLaurent Guyot & Co- 01 77 37 19 19 – contact@laurentguyot.com

-III – ETONNEZ LES VISITEURS : en leur proposant par exemple de FRISSONNER LA NUIT  dans  un tout petit hôtel conçu pour …les amateurs de polars! (Il n’y a pas que les Spas dans la vie :-)
– L’ HÔTEL DETECTIVE , propose  16 chambres qui vous font vivre une expérience : au 19ème siècle avec Sherlock Holmes ou dans la chambre « les Experts » en passant par la chambre  Seventie’s d’ Emma Peel…L’atmosphère intime de chaque « univers » est reconstituée par des objets qui semblent y avoir été oubliés par les grands détectives, juste avant que vous n’arriviez.Intimité garantie, mais  vous dormez « chez chacun d’entre eux »!  Adresse et contact : 6, avenue George V – 76790 Etretat – France- Tél 33 (0) 2.35.27.01.34 – Fax. 33 (0) 2.53.46.15.12 e-mail :contact@detectivehotel.com

– IV – PARTAGEZ L’ INGÉNIERIE : SUIVEZ UN ARCHITECTE PAYSAGISTE  DANS LES PLUS BEAUX HÔTELS DU MONDE avec Patrice MATHE. Cet architecte paysagiste spécialisé dans les projets d’hôtels de luxe vient de faire paraître son blog ! Objectif : revisiter les hôtels du monde par le filtre des jardins de qualité des palaces, dans le monde entier. Une visite avec un pro est toujours une très bonne visite! Et les jardins des hôtels ne sont pas toujours mis en valeur. « Magnifique jardin » est souvent la seule mention, sur le Guide ou dans la communication de l’hôtel…Voyons donc avec P.Mathe l’histoire, les arbres et les fleurs ou l’architecture globale de ces parcs et jardins d’exception, sans modération
– V- Ou EVALUEZ LES DISPOSITIFS DE VISITES de musées AVEC MUSEOMIX : Grosse réunion à Lyon le 21 février, ouverte à tous ceux que ça intéresse, donc n’hésitez pas à vous renseigner sur les détails sur le site de Muséomix ! Que deviennent les projets élaborés par la communauté dans les musées où ont lieu leurs expériences ? Les musées sont prêts à acheter les solutions trouvées par la communauté. Le musée gallo-romain  de Lyon a ainsi acheté deux projets parmi tous ceux qui avaient été développés. Et on les comprend, ça leur prendrait tellement de temps de mettre en place les projets eux-mêmes… Le but est de lancer des pistes de réflexion pour les membres du musée.(Blog Nomes Design : lorsque innovation rime avec culture). Sur son  site Internet lisez aussi les Rapports 2012 : Museomix – Etude de réception auprès des visiteurs- et Museomix 2012 vu par les personnels du musée – et l’appel à projets 2013 ! Museomix , quésaco ?(Rappel pour les novices…:-)) : Muséomix = 1 musée + 3 jours + 150 participants sur place (codeurs, bidouilleurs, médiateurs culturels, créateurs, conservateurs, designers, amateurs de culture…) et des participants en ligne réunis en 10 équipes + co-création = 10 prototypes de médiation culturelle et de nouvelles expériences dans un musée = un musée ouvert, vivant et en lien avec ses visiteurs-acteurs.

NEWS!

ULTRATRAVEL FORUM est créé à Londres en mai 2013. Ce Forum fera le point sur les « tendances de demain » le lundi 20 mai 2013 à l’Hôtel Dorchester. Avec Dhiren Fonseca, Expedia ;  Daniel Franklin, The Economist; Gerald Lawless, President de Jumeirah Group, Jennifer Fox, President des Fairmont Hotels & Resorts ; Henry Mason, Global Head of Research and Managing Partner of trendwatching.com. Ultimate Luxury Travel Related Awards- Contacts : Sophie Ahad  |  Junior Account Executive Renseignements : CUT Communications d:  +44(0)20 8334 4009 – 6-8 Richmond Hill  Richmond .T.:+44(0)Surrey TW10 6QX f: +44(0)20 8948 4660

TROP DE TOURISME NUMERIQUE ? Saint-Raphaël la semaine dernière,  bientôt les Rencontres d’Aquitaine (MOPA, voir ci-dessous), le  Forum de Deauville (25-26 mars), puis Laval Virtuelle, du 20 au 24 mars prochain . (Lire aussi « Que faire pour la réalité augmentée dans son musée sur le site Internet de Laval Virtuelle). A noter à Laval aussi , La Cité de la réalité virtuelle , gros projet des années à venir, enfin dévoilée ! (Muoto architectes). La nouvelle réjouissante est que toutes ces rencontres numériques attirent enfin des centaines de professionnels en France, alors qu’il y a encore trois ou quatre ans il ne s’agissait que des Geeks du tourisme et de leurs amis, qui pourtant parlaient d’or en disant que le sujet était brûlant, qu’il fallait que tout le monde s’y mette très vite, à cette Numérique Attitude. Aujourd’hui ils doivent se réjouir, car c’est par centaines que les pros s’inscrivent à ces Journées numériques.

En CONCLUSION Les Rencontres numériques se multiplient dans les régions, et c’est pas doublon, c’est tout bon !

Tourisme, patrimoine et médiation numérique : depuis maintenant 3 ans, la journée technique des Eyzies est un rendez-vous phare des rencontres etourisme d’Aquitaine. Le site de la rencontre des Eyzies est ICI!
FRANCE VOYAGE ¨PROPOSE DES CIRCUITS à thèmes, comme celui d’un tour de  la Bretagne par ses côtes. Nous aimons bien aussi la possibilité de faire son carnet de route, son propre circuit, de connaitre tous les labels. Site Internet en 5 langues, pas trop joli mais très pratique !Les voyages « clef en main » , par thèmes, sont très représentatifs de ce que nous avons de meilleur, en France, pour le Patrimoine et l’artisanat de haut niveau. Ou un  Tour de la Bretagne par les côtes !Faire vous-même votre circuit!

KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken version imprimante en 3D? Ken avait décidé de se cloner himself. Les plans étaient prêts, l’imprimante ronronna d’aise…Et hop ! Start pour des millions de petits Touristes Parfaits ! Un bon millier dans chaque continent, chaque capitale, chaque région,  façon Ambassade, Soft Power ou Espionnage…Vous imaginez la liberté ?Le vrai Ken  perdu (caché) dans la foule de ce million de clones, sirotant enfin son petit mojito tranquilou, sans Voyages autour du monde, sans haltes dans les Palaces, sans Affaires certes lucratives mais rinçantes. Et le bénefice pour le Tourisme, avec un million de Ken en plus pour laisser des retombées à chaque passage?La Vraie bonne idée !  C’était sa façon « à lui » d’aider à résoudre la crise du Tourisme. Le seul problème : tirer au sort celui qui, ensuite, clonerait Barbie, son ex…La seule inconnue, cette affaire de Désir : fallait-il  cloner PLUS de Barbie(s) que de Ken(s), ou un peu moins?

 

Incroyable Clone de Ken : PAR-FAIT!

 

Le Musée de Mougins choisi pour l’Europe!

EMYA

LE MACM DE MOUGINS (06) NOMINÉ comme l’un des meilleurs musées européens!

Nous aimons bien dans ce petit blog donner des nouvelles des projets déjà présentés, ceux dont nous analysons les qualités et que nous soutenons. Aujourd’hui nous reviendrons sur le MACM, musée d’art classique de Mougins (06) , auquel nous avions décerné le Ken d’Or en janvier dernier. Ce musée est encore à l’honneur cette semaine, de la plus belle des façons qui soit : le MACM vient en effet d’être nominé pour le prix de l‘European Museum of the Year , seul musée français présent sur les 28 musées européens choisis par l’équipe de l’EMYA.

Voilà l’occasion pour nous de reparler de la démarche qualité des sites culturels , avec deux démarches : la Qualité Tourisme des sites culturels et le Classement du Journal des Arts. Aucune cependant n’est aussi excellente que le Prix européen du meilleur musée, nous verrons pourquoi.

Enfin notons que le Lauréat du prix EMYA 2013 sera annoncé durant la cérémonie qui se tiendra au musée Gallo-Romain de Tongeren en Belgique courant Mai, et nous espérons très fort que le MACM l’emportera!

I- LE PRIX du MUSÉE EUROPÉEN DE L’ANNEE (EMYA) Le prix du musée européen de l’année (EMYA) a été fondé en 1977 par le Conseil de l’Europe, et c’est le prix le plus prestigieux d’Europe car son ambition n’a pas varié depuis sa création :  témoigner de l’excellence des musées européens et encourager les processus innovants. Innovants par rapport à la vision traditionnelle qui privilégie  les collections plutôt que leur utilisation au profit de la société. Innovants sur le fond, c’est à dire la vie du musée, sa gestion, ses équipes, sa direction et leurs stratégies.

Ses objectifs de départ étaient très simples :  Promouvoir des approches novatrices dans le secteur des musées en Europe,  quelque soit le « type » de musée : tous les musées sont égaux qu’ils soient publics ou privés, petits ou grands.  Quels que soient aussi leur objet ou leur nationalité, les musées candidats y sont évalués sur la base de ce qui est considéré comme étant EXCEPTIONNEL pour les services que propose un musée à ses  visiteurs.

Enseble au MACM : Klein, Warhol, la Grèce antique

– Le MACM de Mougins a donc triomphé à juste titre sur sa Newsletter cette semaine : « Cette nouvelle, capitale pour notre musée, émane de la réunion annuelle des membres du jury EMYA à Bruxelles. Le MACM est fier d’être sélectionné  parmi les 28 candidats venant de l’Europe entière; depuis le Royaume Uni à l’Azerbaïdjan en passant par la Finlande et le Portugal. »

POUR EN SAVOIR PLUS : Site Internet de l’EMYA .Voir la Liste complète des nominés EMYA ici – Contacter les Organisateurs d’ EMYA :  Email: emf@liverpoolmuseums.org.uk – Tél: +44 (0) 151 478 4559/4984 Fax: +44 (0) 151 478 4321- Découvrir Le MACM sur son site Internet.

II – ET EN FRANCE ?

1) LE CLASSEMENT ACCUEIL DANS LES MUSEES DU JOURNAL DES ARTS La courageuse revue Le Journal des Arts avait commencé un classement très différent de celui d’EMYA car il distinguait « l’Accueil des Publics » plutôt que l’innovation dans l’accueil des publics comme l’EMYA. Par exemple on lit dans les critères ci-dessous du JDA qu’en 2011 un auditorium et une publication semestrielle étaient un « plus ». Est-ce bien raisonnable ? Un musée ne peut-il se passer aujourd’hui d’un auditorium, contrairement à ce qui fut innovant dans …les années 20 (en 1925, date du premier auditorium de musées à NYC)? A-t-il besoin de conférences savantes, généralement destinées aux aficionados ou aux étudiants? Ne peut-il pas négocier avec d’autres auditoriums de la ville, ou avec les universités voisines, plutôt que d’avoir le sien?

Bref, il me semble que, avec ces critères, les publics déjà bien gâtés par les musées sont tout simplement  « sur-gâtés !  ». Je crois donc, pour ma part, que de tels critères et indicateurs confortent une offre académique, destinée prioritairement aux classes moyennes supérieures, plus diplômées et plus riches que la moyenne, selon toutes les études sur les profils des visiteurs « habitués » des musées.

Ne vaudrait-t-il pas mieux que, plutôt que d’entretenir un auditorium, le musée consacre de nouveaux  moyens pour diffuser toutes ses collections via le numérique dans le monde entier ? Qu’il organise des rencontres entre les habitants à partir de sujets qui les passionnent? Ou qu’il modère un débat entre les internautes? Qu’il soit effectivement réellement ouvert au monde, et« multiculturel »? S’il peut faire « les deux », tant mieux ! Mais conforter les publics habitués ET proposer une nouvelle offre innovante est aujourd’hui très rare pour les 2000 musées en France, par exemple.
Ensuite, tout comme la Démarche Qualité (Cf2 ci dessous), le Classement du JDA privilégie le « moment de la visite », plutôt que les trois temps de cette visite « Avant/Pendant/Après », pourtant incontournables aujourd’hui, avec les nouveaux comportements des visiteurs qui sont aussi interconnectés en permanence.

Enfin, prendre  en compte la fidélisation de ce « troisième public », celui  qui ne viendra pas mais que l’on doit aussi passionner sur le web, avec des contenus, comme le font les musées anglais, par exemple, est aussi une priorité actuelle. Peut-on négliger ce troisième public qui représente deux  milliards de e-visiteurs potentiels, mais bien réels?

LES 22 CRITERES DU  CLASSEMENT JDA : les 22 critères sont pondérés (coefficient de pondération indiqué entre parenthèses) et déterminent le nombre total de points de ce classement.- librairie (1),- cafétéria (2),- accès handicapé (2),- plan de visite gratuit (1),- fiche explicative dans chaque salle (2),- cartel bilingue (1),- audioguide (2),- outils numériques (1),- salle jeune public (1),- auditorium (1),- publication semestrielle d’un programme (1),- tarif incluant l’audioguide (1),- carte annuelle d’adhérents (1).- 8 critères notent enfin de « 1 » à « 5 », selon la méthode des quintiles, les indicateurs suivants :  nb de journées d’ouverture sur l’année (2), nb de nocturnes (1), pourcentage moyen de salles ouvertes (1), nb de fiches en langues étrangères (1), nb de conférences (1), effectif d’accueil et de surveillance (1), plein tarif (3), nb de jours gratuits (1). La qualité du site Internet est notée de 0 à 3 avec un coefficient de 2.

Le Journal des Arts prévient à juste titre que, dans son classement « Les nouveaux musées (Mac/Val, Quai Branly) ou récemment rénovés (Les Arts décoratifs, Musée Fabre) offrent naturellement un meilleur confort de visite. » En effet, dans la liste des 30 premiers musées ayant le meilleur accueil des visiteurs, en 2011, on ne trouve que des valeurs sûres, des établissements importants, à Paris comme en région. Voir le Classement des 30 premiers musées en 2011 dans LE JOURNAL DES ARTS nº350 / Du 24 juin au 7 juillet 2011, à voir  ICI.
2) LA DÉMARCHE-QUALITÉ TOURISME pour les sites culturels

Nous prendrons l’exemple de la démarche conduite par la Région en Ile-de-France pour les musées et les monuments, mais il en existe bien d’autres, dont celle, pionnière de la Bretagne. – L’enquête 2010 a été réalisée par des visites mystères menées par des enquêteurs professionnels du cabinet DMS réalisées du 1er juin au 31 juillet 2010 . Cinq métiers ont été évalués : les musées et monuments, les points d’accueil touristique, les taxis, les excursionnistes et les cafés brasseries. Pour les musées et les monuments, 300 visites mystères (entre 5 et 10 visites par site) ont été effectuées. De plus une évaluation des sites Internet des musées et monuments a été faite par l’ARTESI.- Des grilles de critères spécifiques à chaque métier ont été élaborées au préalable, en concertation avec des représentants des métiers concernés, avec 74 critères pour les musées et monuments-(Voir ces critères sur un document de travail préparatoire de 2008,  sur demande à NTC, via les Commentaires du blog, car ces critères ne figurent pas sur leur site Internet).

MAIS , il y a à notre avis cinq difficultés pour adhérer complètement à cette démarche :

a) Les sites retenus sont déjà tous des sites majeurs : pas de sites privés ou de tout petits sites  ;

b) La démarche est longue (donc coûteuse) et non obligatoire. La Région  Languedoc–Roussillon, par exemple, a donc bien du mal à la terminer pour l’ensemble des sites ;

c) La Collectivité territoriale (Région) doit « traiter tout le monde de la même façon » et ne peut hiérarchiser les résultats des musées ou des monuments. Sur l’ensemble, aucun n’émerge, donc, et , comme pour l’offre « exhaustive » des Offices de Tourisme, l’embarras du choix des visiteurs est très important. Ils auront donc tendance à se replier vers les incontournables (Le Louvre, Orsay et la Tour Eiffel) pour ne pas prendre le risque d’être déçus.  

d) Les critères portent essentiellement sur l’interaction entre les visiteurs et les personnels. L’imagination, l’innovation  de grands professionnels culturels (Ex :  Le MAC VAL de Vitry /s /Seine, distingué par Le Journal des Arts ; ou de très fortes expositions temporaires, comme au 104 de Paris…) ne sont  pas prises en compte. On sait  détecter les absences de confort, d’absence d’équipements pour les personnes souffrant d’un handicap, l’absence d’aides à la visite ou des agents insuffisamment formés pour l’accueil, mais on ne valorise pas d’autres qualités majeures d’une offre : son inventivité, son charme, sa convivialité, son travail de fonds avec les habitants ou son attractivité pour une cible de visiteurs (visiteurs étrangers ; Jeunes et Adolescents ; Familles, etc…).  « Lors de la visite mystère, les enquêteurs  professionnels effectuent une visite standard et répondent par «oui» ou par «non» à la grille de critères. […]

e) Ces critères sont objectifs et ne permettent aucun jugement de valeur. Le principe de la visite mystère ne permet l’identification d’aucun personnel. »e) Au final, lorsque vous avez rempli toutes les cases « objectives », vous avez une garantie de qualité générale, certes, et c’est déjà très bien. Mais les choix de la visite culturelle, lorsque se prend la décision,  sont beaucoup plus complexes : un tout petit musée, même sans répondre à tous ces critères objectifs, même « imparfait » sur certains de ces critères, peut être, à notre avis,  autrement plus attractif grâce à de très nombreuses qualités «  non objectives »  que ne peut prendre  en compte cette démarche qui souffre de trop d’objectivité.Lire les résultats de l’enquête ICI.

Calder et l'Egypte ancienne(MACM)

CONCLUSION : Le MACM de Mougins correspond parfaitement au nouveau rôle assigné par EMYA aux musées , ce rôle social et multiculturel qu’il devrait remplir partout ! Pourtant, au vu des budgets et des compétences des personnels, on peut dire que le rapport est encore hyper favorable à la fonction de conservation des œuvres et objets du musée. Pour mémoire, en 1977 seule une poignée de musées (Américains, anglais et pays du Nord de l’Europe ou d’organisations comme l’ICOM) avaient assigné cet objectif de « sociabilité » aux musées.  En France nous n’avons aucun prix officiel qui aille dans ce sens et, du coup, les pouvoirs publics ne font guère attention aux initiatives « exceptionnelles », même à celles de leur propre territoire. Pour des raisons très simples mais hélas quasi impossibles à gérer aujourd’hui, au vu de la législation (Le rôle d’un conservateur, en France, est toujours de faire un inventaire et de la conservation préventive…) et au su des priorités des élus ou de l’Etat (la Culture y est passée des premières priorités (Années 70-80) à la treizième ou quinzième place aujourd’hui…). Les jeunes professionnels, les idées innovantes n’ont donc pas droit de cité, et nous encourageons les jeunes professionnels ou les jeunes élus à se battre de toutes leurs forces pour faire passer l’innovation en France.

Mon premier Ken, Kenneth Hudson

III – NOTRE CADEAU BONUS: LE SECRET DES MUSEES INNOVANTS! Nous sommes en juin 1979 et Kenneth Hudson, le créateur du Prix du Meilleur musée m’a invitée à déjeuner en Camargue, où il vient de remettre le prix EMYA (1).Très admirative de ses livres et de ses travaux, dont Iron Bridge, en Angleterre (une vallée entière d’archéologie industrielle qui reçu d’ailleurs le Prix EMYA en 1979(2)), j’ose une demande : « Mais quels sont vos critères, pour EMYA ? ».

Et Kenneth  me fit cette réponse stupéfiante, mais qui m’a portée tout au long de ma vie ; en résumé:

« Ecoutez, Evelyne, ce n’est pas très difficile…On a une batterie de critères, d’indicateurs, certes, mais là n’est pas le plus important. Quand je dois décider, je fais moi-même un test, un seul : je me débrouille pour déjeuner avec le conservateur qui dirige le musée. Je lui dis combien je l’admire et que cela doit être un travail colossal de réussir un si bel établissement. Et cela provoque deux types de réactions. Le premier type de réaction, c’est un conservateur qui me répond « Oui, j’ai beaucoup de mal, c’est très dur. D’autant que les personnels traînent parfois, ne sont pas toujours trop bien formés ou d’accord avec moi…Mais en y passant tous mes week-ends et mes vacances… ». Le second type c’est celui (ou celle) qui me répond : « Oui, mais même si vous n’avez invité que moi, aujourd’hui, je vous assure que je ne suis pas seul(e) ! Nous sommes une équipe, et c’est comme ça qu’on peut y arriver ! ». Et la conclusion de Kenneth était donc « Peu importe notre  batterie de critères : le premier groupe ne peut avoir l’EMYA ; par contre le second a toutes ses chances! ».

Là était donc le secret : le management était la clef d’un « meilleur musée » en Europe! Savoir utiliser toutes les compétences, ne pas user de son  « pouvoir » hiérarchique était le sine qua non de l’innovation, de la réussite et de l’excellence. Et, malgré la persistance de ces fonctionnements ultra hiérarchiques, ahurissants aujourd’hui -de vrais brise-talents !- je persiste malgré tout à croire que la gouvernance, le management feront un jour ce grand progrès : passer au participatif, au collaboratif, et mettre fin en un même temps à la souffrance des gens au travail et au manque d’innovation.

(1) Ironbridge Gorge Museum Trust, Ironbridge, Royaume-Uni – (2) Musée de la Camargue, Arles, France

KEN LE TOURISTE PARFAIT

Ken avait rejoint dans un très joli bar son nouvel ami Christian, Christian Mantei, avant de passer aux choses sérieuses : Ken avait un petit milliard de trop à son actif et voulait investir en Europe et il avait  pensé à ce petit pays au grand passé, la France. En fait, le job de Ken, Touriste Parfait, avait séduit Christian : « Homme d’affaire, passant sa vie dans les avions et les palaces, laissant sur son passage une somme colossale de retombées économiques, ça me convient !», avait dit le Délégué Général à Ken. Oui mais voilà, Christian se faisait le porte-voix, dans le journal L’ Echo touristique, d’une bérézina annoncée si le Tourisme périclitait en France…

– Que puis-je pour vous, my Dear?, commença Ken…

 

POUR VOUS FAIRE UNE PETITE IDÉE DES RESULTATS ET PREVISIONS DU TOURISME EN 2012 ET DU COMMENT Y REMEDIER ?, RENDEZ VOUS AU PROCHAIN BILLET, LA SEMAINE PROCHAINE!

 

La Gastronomie

Ken à table...

Cette semaine est sans doute celle de la Gastronomie, avec pas moins de 10 trophées, aux Championnats de France et Coupes du monde, récompenses attribuées lors du Salon de Lyon. Et, Cocorico, la France à gagné le Bocuse d’Or mercredi ! Pourtant rien ne va plus du côté de la Cité de la Gastronomie, ce projet de désignation d’une ville-phare pour y installer un lieu d’histoire et de promotion. Mais, au fond, peut-être que notre véritable talent n’est pas celui des choix mais une formidable énergie  pour, comme Alain Ducasse faire connaître notre cuisine au monde entier, et former de nombreux chefs? Classé au patrimoine immatériel de l’UNESCO, le repas gastronomique est aussi un programme d’avenir. art de vivre à la française et véritable signature de notre pays, la gastronomie est aussi un atout économique. L’activité agricole,  les industries agroalimentaire (150 mds€ de CA et 400 000 salariés), soit le 1er secteur industriel après celui du  Tourisme (6% du PIB) mais aussi l’artisanat, les arts de la table,  les formations aux différents métiers font partie intégrante de la gastronomie. Enfin la gastronomie est un soft power pour les  relations internationales. L’émission « MasterChef » dont le concept a été acheté par plus de 15 pays ou nos magazines et ustensiles de cuisine sont aussi exportés  (presque) partout ! Enfin sur notre territoire, pas un jour sans Fête des Châtaignes ou du Cochon, de l’Oie ou de son Foie, de l’Ail ou des Truffes. Quant au  nombre de blogs culinaires, de recettes et de petits bistros, il est sans doute illimité!

F.Maynard prépare son Ecaille d'Or au Sirha

I- LE SIRHA DE LYON Le Salon international de la restauration, de l’hôtellerie et de l’alimentation avait lieu à Lyon du 26 au 30 janvier  » 180 000 personnes étaient attendues  dont 25% d’étrangers, et 1700 chefs ». Ainsi 24 chefs du monde entier ont participé au Bocuse d’Or (créé en 1987)ce mercredi,  remporté par Thibaut Ruggieri. Mais ont lieu aussi, pendant les journées du Salon,   le Championnat de France des arts gourmands, la Coupe du Monde de la pâtisserie,  l’Open des desserts glacés ou encore la Coupe de France de la Boulangerie, le Concours national des Fromages, etc…Enfin la  première édition du Sirha World Cuisine Summit s’est déroulée lundi 28 janvier avec 700 congressistes ont assisté aux différentes présentations et tables rondes de la journée, sous la présidence d’honneur de Paul Bocuse.

II- SOMMES NOUS ENCORE LES ROIS DU MONDE? Hélas, le classement qui fait autorité, Les 50 meilleurs restaurants du monde n’a classé l’an dernier aucun français dans les dix premiers restaurants  :  Joël Robuchon y était classé à la 12éme place, Alain Passard à la 16éme, Pierre Gagnaire à la 17éme, ou les Bras à la 47éme place… La liste des 50 Best est construite à partir des avis de 800 leaders (critiques gastronomiques, des chefs et gastronomes internationaux …) du secteur de la restauration de  de 27 régions du monde  qui comptent chacune 31 membres et un président. Puis les membres votent pour sept restaurants, dont trois doivent être choisis à l’extérieur de leur région.

Notre force réside donc davantage dans notre notoriété, notre histoire et dans le nombre de nos chefs et de restaurants : 594 restaurants étoilés. 485 d’une étoile, 83 de deux étoiles et 26 de trois étoiles. En 2012 il y avait 4.289 restaurants répertoriés dans le Guide Michelin 2012. Autre inquiétude : les Salons de la gastronomie se multiplient dans le monde, de plus en plus grands et forment une concurrence un peu inattendue aux « nôtres » avec un envol des pays émergents comme la Chine, l’Indonésie ou le Moyen –Orient. .  Par exemple, du 25 au 28 février,  Gulfood , Salon de Dubai dédié à la restauration et l’hôtellerie, annonce  4.200 exposants et 113.398 m² de surface d’exposition. Dubai. L’événement est aussi le plus grand centre d’affaires du Moyen-Orient et rassemblera des experts internationaux et des professionnels.Autre exemple :  l’Association Mondiale des Sociétés de Cuisiniers (WACS) avait reçu, à sa création en 1928 à la Sorbonne,  65 délégués de 17 pays; aujourd’hui elle fédère plus de 10 millions de professionnels dans le monde!  Enfin – 262 Salons, Foires ou  expositions représentant  173 villes et 65 pays sont annoncées  : la Chine en compte 12 et la France 13. Tout près de nous, l’Espagne s’est proclamée  Madrid la capitale mondiale de la gastronomie dans le cadre du Sommet mondial de la gastronomie Madrid Fusión(19 janv. 2013 au 3 févr. 2013). « Même si la rencontre est destinée aux professionnels, le grand public pourra profiter de certaines de leurs créations à travers Gastrofestival, « un programme complet alliant les menus les plus exquis dans des restaurants choisis aux ateliers de cuisine ou aux expositions en rapport avec la gastronomie dans d’importants musées ». Ce Gastro Festival précède le FITUR, Salon du Tourisme espagnol (30 janvier -3 février) qui a reçu en 2012 plus de 9.000 entreprises,  venant de 167 pays et régions et accueilli plus de 200 000 visiteurs dont  119.322 professionnels.

III- ET NOS CHEFS A L’ETRANGER ! Joël Robuchon exerce à Macao, Tokyo, Las Vegas et New York, Pierre Gagnaire à Tokyo, Dubaï, Séoul et Hong-Kong ;Michel Troisgros à Moscou;Michel Bras à Hokkaido, Guy Savoy à Las Vegas, Daniel Boulud, depuis New York, a essaimé à Pékin, Londres, Singapour, Montréal et Miami ; Hélène Darroze est à Paris et à Londres ;  et les frères Laurent et Jacques Pourcel à Bangkok, Shanghai, Tokyo et Genève. Pour Meryem Cherkaoui, chef française installée au Maroc, « La France reste la France et on ne changera pas cela. Il y a plus d’étoiles à Tokyo qu’à Paris, mais à Tokyo, il y beaucoup de Français, ou des Japonais qui ont fait des formations en France ».

Alain Ducasse vient d’ouvrir  l’ IDAM, son premier restaurant au Moyen-Orient,  au Qatar à Doha, au sein du Musée des Arts Islamiques. A.Ducasse  est devenu une marque  de restaurants, d’hôtels, d’éditions mais aussi de Conseil et  de Formation où plus de 2000 personnes y sont formées chaque année dans les 3 établissements. Bref, Alain Ducasse est devenu un homme d’affaires dont le groupe gère près de 1.500 employés Il possède  24 restaurants dans 8 pays. Sa mission de Conseil comprend 50 collaborateurs.l’Agence Spatiale Européenne et le Centre National d’Etudes Spatiales on fait appel à lui pour créeer des recettes adaptées aux missions vers Mars, bonnes pour les papilles et bonnes pour la santé. Pain martien à la confiture de tomates vertes, gnocchis de spiruline et millefeuilles aux pommes de terre et à la tomate ont donc été créés par les chefs consultants. Rappelons aussi qu’Alain Ducasse  imagina Tous au Restaurant avec un principe simple : pour un menu consommé, le même menu hors boissons était offert. Juste avant la Fête de la Gastronomie plus officielle. (23 au 27 septembre 2012).

IV- UNE CITE DE LA GASTRONOMIE SANS LYON ?
Les « Cités » culturelles sont à la mode : Cité des Sciences, de l’Architecture, de la Danse, du Design, de la Musique ou de l’Histoire de l’Immigration…Celle de la Gastronomie  devait être la petite nouvelle, et patatras, rien ne va plus!  Six villes étaient récemment en lice pour devenir Cité de la gastronomie : Dijon, Beaune, Lyon, Tours et Chevilly-Larue, associée à Rungis . Ces villes avaient fait des projets et les dossiers candidature ont été remis  en juillet  dernier à l’Association, chargée du projet de Cité ( Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA). Et le 11 janvier la Commission et  les ministères de la Culture et de l’Agriculture ont annoncé le 11 janvier que Beaune était recalée et que Lyon, sans être exclue du dispositif, n’était pas retenue. Plus grave,  que l’on « s’acheminait vers une « Cité » répartie  sur plusieurs villes Tours, Rungis et Dijon et non une seule« .  À terme il devrait s’ouvrir à toutes les villes qui en feront la demande et déposeront un dossier,  les premières inaugurations étant prévues pour mi-2016.

Lyon absente, c’est tout juste im-pos-sible, pour la Gastronomie.. De toutes façon Lyon a prévu son projet et le fera sans aucun doute dans  l’Hôtel-Dieu ui sera rénové.

V- LA GASTRONOMIE AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’ UNESCO ? profitons enfin de ce petit article pour  rappeler que le Repas gastronomique des Français n’est pas un Label UNESCO décerné pour l’excellence gustative de notre gastronomie, comme il est toujours écrit dans la presse. Ce label a récompensé en 2010 l’histoire et  l’originalité du repas gastronomiques français ,car notre repas  est composé d’une « suite » de  plats, « avec des produits de qualité, des recettes en accord avec les vins, le digestif  et une table décorée ». C’est donc la succession de quatre services qui a été remarquée comme « originale ». L’art du pain d’épices en Croatie du Nord, la cuisine mexicaine (culture communautaire, vivante») et la diète méditerranéenne, ont été également inscrites le 16 nov.2010 sur la liste par l’UNESCO. C’était d’ailleurs la première fois  que les  traditions culinaires étaient  inscrites sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité

VI- DES VISITES GOURMANDES SUR MESURE Il y a tant de guides spécialisés, de revues, de conseils du Tourisme que nous avons choisi pour vous un dîner au musée et deux adresses plus difficiles à trouver : celle de Saint –Denis, dont les balades culturelles sont les plus intéressantes qui soient, malgré la réputation du 93. Et celles de Marseille, si vous voulez faire un petit tour au printemps, dont les restaurants ont été choisis comme des adresses chéries par les marseillais! Leurs noms sont d’ailleurs éloquents : Le Ventre de l’Architecte ;Le Petit Longchamp ;La Boîte à Sardine ; Chez Madie ou les Les Galinettes. Car Lorsque les Français sont consultés sur la définition de la gastronomie, ils conçoivent « le repas gastronomique » en premier lieu comme  « une culture dont tous les Français sont porteurs » (84%), ensuite seulement comme « une affaire de grand chef » (69%).

Mais où est Barbie Chérie?

KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken était arrivé en France dans le même avion que David qui venait signer son contrat et visiter l’appartement que Victoria avait repéré.  Viendrais-tu avec moi manger un Mac Do ?  lui demanda Beckham. Ecoute, lui répondit Ken en récupérant sa valise, tu sais que je ne dors, profession oblige,  que dans des palaces, ne mange que dans des 4 étoiles et que mes affaires me laissent rarement le temps de m’amuser. Mais là, ton idée est carrément géniale! Enfin des vacances !!!Mais dis-moi, David, Tu crois qu’ils ont des Mac Do, à Paris?

ET NOS PHOTOS!Pour répondre au gentil commentaire de Sylviane Van de Moortele, qui a l’oeil : OUI! C’est bien une photo de Claire Béguier devant laquelle Ken Le Touriste Parfait a fait sa aouse cette semaine!

Voici d’autres photos, et l’explication à la fin!

CLAIRE BEGUIER est photographe, passée par les meilleurs écoles (Beaux-Arts de Lorient en 1998, Ecole nationale supérieure de la photo d’Arles) et a exposé très jeune (2005, Galerie La Tangente, Marseille  et Projection aux Abattoirs de Toulouse ; 2007 Marseille et 14éme rencontres internationales de la jeune photographie de Niort.

LE SUPERBE  MAGAZINE GUSTO, qui voulait sortir de la gastronomie de son train train habituel ( Photos chics, critiques toujours élogieuses, recettes  et très peu de réflexion) avait conçu pour son troisième numéro un dossier sur La Cuisine au Féminin. Histoire de rendre hommage, disait l’édito, à toutes les femmes (Mères, tantes, grand-mères…) qui avaient inspiré les grand chefs, très majoritairement masculins. Répartition des rôles habituelle: au quotidien, la femme: aux fourneaux nourrit sa famille, dans l’espace privé;   l’Homme-Chef triomphe dans le bastion de la Grande cuisine et dans l’espace public.

Gusto invitait donc des artistes dans son magazine, et pour ce numéro « La Table au féminin » il avait invité Claire Béguier, photographe, et Michelle Perrot comme rédactrice en chef. ( FrancisChevrier Rédacteur en Chef).

LES PHOTOS DE CLAIRE BEGUIER (que j’ai tenté de photographier au mieux…),ci -dessous, avec  leur simplicité, une certaine férocité et un « Il vaut mieux en rire » qui nous plait beaucoup.. Ces photo n’étaient pas datées, ni titrées, sur la Revue Gusto, juste le © de Claire Béguier. Mais le numéro est daté de l’été 2007. Claire met en scène et manipule la vie quotidienne, les objets usuels, les rapproche de son corps, les dés-utilise, les ré-emploie, sans vanité.

Mieux que Cindy Sherman!