Ouverture du musée Jean Cocteau à Menton

Ken du Sud : celui qui lézarde au soleil plutôt que de faire de l'ingénierie touristique...

Ouverture le 6 novembre 2011 d’un nouveau musée, celui de Jean Cocteau (1889-­‐1963), annoncé ce jour par Art Côte d’Azur, un petit journal très intelligent, dont je vous transmets le dossier de presse  que j’ai reçu ce matin.

Cocteau était un artiste de très grand talent, qui fédérait les énergies autour de lui, un poète et un grand cinéaste. L’architecte du musée est Rudy Ricciotti, ils se ressemblent, doués et poètes, même si Rudy est souvent de mauvaise humeur, ce qui change de  Cocteau, prêt à toutes les patiences, à comprendre le monde réel, et à deviner l’irréel. »Mes mensonges, c’est vérité, même en songe, sévérité », disait-il…Une jolie phrase pour votre week-end!

Pour la partie « ingénierie touristique » de ce lancement, je crains, par contre, que nous attendions. Ou pas! Car, que voulez-vous, la Côte d’Azur a des touristes quasi « naturellement », et quand il ne fait pas beau ailleurs, ou quand il y a des révolutions au sud, ou encore quand on a envie de s’amuser, c’est une destination idéale. Donc pourquoi se donner trop de mal? Exception française, tout de même, car Londres fait déjà un buzz de tous les diables pour ses Jeux Olympiques, autrement plus populaires que cette ouverture , mais bon, ne râlons pas tout le temps, et savourons Cocteau!

Le Journal Art Côte d’Azur présente le futur musée !

Grâce à l’exceptionnelle donation de Séverin Wunderman, et trois ans après la pose de la première pierre du bâtiment conçu par Rudy Ricciotti, le musée Jean Cocteau collection Séverin Wunderman, projet culturel d’envergure porté par la ville de Menton, sera inauguré cet automne.
Le futur musée deviendra ainsi la première et la plus importante ressource publique mondiale de l’œuvre de Jean Cocteau.

Jean Cocteau et Menton

Jean Cocteau "Madame Favini" 1953

Jean Cocteau Décor peint de la salle des mariages  : Les amoureux mentonnais 1957-­‐1958.Durant l’été 1955, alors qu’il séjourne chez son amie Francine Weisweiller à Saint-­‐Jean Cap-­‐Ferrat, Jean Cocteau découvre Menton et a un véritable «  coup de coeur  » pour la ville. Il y séjourne dès lors régulièrement. En 1956, à la demande du maire de l’époque, Francis Palmero, il entreprend de décorer la Salle des Mariages de l’Hôtel de Ville, ouvrage achevé en 1958, et devient citoyen d’honneur de Menton.
L’une de ses promenades le conduit un jour à découvrir le Bastion, un fortin abandonné datant du XVIIème siècle et inséré dans la jetée du port. Sur la proposition du maire, il transforme le fortin en un petit musée orné d’oeuvres in situ.
Le musée Jean Cocteau ouvre ses portes au Bastion en 1966, trois ans après sa mort. Il abrite aujourd’hui encore une partie des oeuvres méditerranéennes du poète datant de la période de 1950 à 1963.

Séverin Wunderman, collectionneur, donateur

Né en Belgique en 1938, exilé aux Etats-­‐Unis durant la Seconde Guerre mondiale, Séverin Wunderman a fait carrière dans l’horlogerie de luxe. Amateur d’art et passionné de Jean Cocteau, c’est par hasard qu’à 19 ans il acquiert la première pièce de sa collection, un dessin original consacré aux Enfants Terribles, il y dépensera la quasi intégralité de son premier salaire d’apprenti-­‐horloger.

Au fil des années, il constitue ainsi sa collection et fonde en 1985 à Irvine (Californie) un premier musée dédié à Jean Cocteau. Son souhait le plus cher reste néanmoins de faire revenir en France une grande partie de sa collection où un musée pourrait l’accueillir. Sous le charme de Menton, lieu symbolique de la vie de Jean Cocteau, Séverin Wunderman rencontre Jean-­‐Claude Guibal, Maire de la ville, pour évoquer ce projet.in 2005, suite à la donation de la collection, la ville de Menton, soutenue par le ministère de la Culture et de la Communication, s’engage à construire un musée public. La première pierre est posée le 29 décembre 2008, lors d’une cérémonie à laquelle n’assiste pas Séverin Wunderman, disparu quelques mois auparavant. En septembre 2005, le ministère de la Culture et de la Communication approuve l’inscription de la collection Séverin Wunderman à l’inventaire du Musée Jean Cocteau, attributaire du label «  Musée de France  » depuis 2003.

Portrait du Donateur

Les Collections du Musée

La donation de Séverin Wunderman (Photo ci-contre) compte 1800 oeuvres dont 990 oeuvres de Jean Cocteau. Elle offre une vision très complète de l’oeuvre de l’artiste  : toutes les périodes y sont représentées, depuis les premiers autoportraits des années 1910 jusqu’à la période «  méditerranéenne  » de la fin de sa vie, peu connue du grand public. La collection se compose ainsi de dessins, estampes, peintures, céramiques, tapisseries, bijoux, livres, manuscrits, mais aussi de 172 photographies relatives à Jean Cocteau (parmi les photographes représentés  : Germaine Krull, Berenice Abbott, Irving Penn, Philippe Halsman, Boris Lipnitzky, Serge Lido, Sacha Masour, Lucien Clergue), 278 oeuvres de ses amis artistes  : Picasso, Modigliani, Foujita, Di Chirico… ainsi que d’un fonds exceptionnel de 360 oeuvres liées à Sarah Bernhardt, le premier «  monstre sacré  » de Jean Cocteau. Outre les chefs-­‐d’oeuvre représentatifs des multiples facettes du génie de Jean Cocteau, la collection révélera aussi l’homme grâce aux très nombreux portraits et témoignages de ses amis artistes.
Incluant la collection historique du musée du Bastion à la collection Séverin Wunderman, le nouveau Musée Jean Cocteau possède ainsi plus de 2000 oeuvres, dont 1190 de Jean Cocteau et constitue la plus importante collection publique mondiale d’oeuvres du poète.

Un parcours de visite au fil de la vie de Jean Cocteau

Le parcours muséographique, composé de 250 oeuvres, se présente comme une flânerie dans l’espace et le temps au détour de laquelle on rencontrera les figures mythiques qui ont marqué l’oeuvre et la vie de Jean Cocteau. Le parcours est divisé en 7 séquences qui permettent de dérouler chronologiquement la vie de Jean Cocteau (1889-­‐1963) et s’articulent autour de grands ensembles d’oeuvres. Ces ensembles sont eux-­‐mêmes liés à des thématiques, reflétant les différentes métamorphoses de Cocteau, et invitant le visiteur à transgresser le fil chronologique au gré de ses envies  :

Le Théâtre de la chambre

A travers un dialogue entre documents d’époque et oeuvres de fiction, cette première séquence évoque la jeunesse de Jean Cocteau et le milieu dans lequel il grandit et forme sa sensibilité artistique. Le «  mal rouge et or  » qui l’habitera toute sa vie lui est transmis par deux figures mythiques  : Sarah Bernhardt et Vaslav Nijinsky.

L’Imposteur

L’Imposteur, séquence ponctuée par l’expérience de la Première Guerre mondiale, illustre le début de l’entrelacs entre autobiographie et mythographie dans l’oeuvre de Jean Cocteau. Des oeuvres majeures telles que Le Potomak ou Thomas l’Imposteur sont conçues durant cette période.

Parades

Parades aborde une période créative très féconde et marque l’adoption d’un nouveau style graphique. Y sont notamment présentés des dessins, des photographies et des programmes relatifs au scandaleux ballet Parade, conçu avec Picasso et Satie, ainsi que des oeuvres liées à la rencontre du prodigieux Raymond Radiguet.
Jean l’Oiseleur La période considérée dans cette quatrième séquence sonne le glas de la légèreté et de l’insouciance. Très affecté par la mort de son cher ami Raymond Radiguet, Jean Cocteau créé un univers poétique et formel tortueux, fortement relié au monde des morts comme l’illustre la série d’autoportraits intitulés Le Mystère de Jean L’Oiseleur. La consommation d’opium donne naissance à un style graphique de plus en plus expressionniste, qui s’illustre dans les albums Maison de Santé et Opium.

Le Sang du poète

C’est avec Le Sang d’un Poète que Jean Cocteau réalise son premier moyen métrage. Son trait prend alors une forme nouvelle. Ses personnages, souvent inspirés des héros antiques, acquièrent sous l’encre noire de l’artiste une dimension tragique. Dans cette période naissent les oeuvres littéraires parmi les plus reconnues telles que Les Enfants Terribles et La Machine Infernale.

Mystères

Cette séquence présente des oeuvres réalisées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans lesquelles le réel et l’imaginaire se confondent. Apogée de son oeuvre et synthèse de tous les autres «  véhicules  » de sa poésie, le cinéma de Cocteau incarne cette recherche de «  réalisme irréel  » avec La Belle et la Bête ou Orphée.

Testaments

Cette dernière séquence présente les oeuvres «  méditerranéennes  » de l’artiste, caractérisées par une irruption brutale de la couleur et une rupture stylistique majeure. Les techniques et les sujets abordés alors sont fortement emprunts de l’univers de Picasso. Le Testament d’Orphée, ultime long-­‐métrage du poète, est évoqué à travers les photographies réalisées par Lucien Clergue, qui clôturent le parcours.

Le parcours dans la ville

La visite du musée se poursuit au Bastion, dont l’aménagement fut conçu par Jean Cocteau entre 1958 et 1963. Y sont présentés les célèbres dessins des Innamorati, les études pour les décors de la salle des mariages, ainsi que les poteries originales réalisées dans l’atelier Madeline-­‐Jolly. Enfin, la salle des mariages de l’hôtel de ville, entièrement «  tatouée  » par Jean Cocteau, est ouverte aux visites du lundi au vendredi de 8h30 à 12h00 et de 14h à 16h30.

Un Musée Ouvert sur la Ville et ses habitants

Les visiteurs auront accès à différents espaces de découverte de l’art moderne et contemporain :
un espace d’exposition des collections de 700m² où les dessins de Jean Cocteau dialogueront avec des photographies, des diaporamas, et des projections de ses films
un espace d’expositions temporaires de 275 m², en rez-de-chaussée, face à la mer. Chaque exposition présentera le travail d’un artiste contemporain. On y interrogera le rapport du dessin à la peinture, à la sculpture ou à la vidéo, pour mettre en lumière les processus de création d’une oeuvre
un atelier pédagogique de pratique artistique de trente places, destiné aux publics scolaires, animé tous les jours de la semaine par un médiateur du musée
un cabinet d’art graphique où les visiteurs pourront, sur rendez-vous, consulter les collections de dessins et d’estampes non exposées, et conservées en passe-partout dans des meubles à plans
un espace de ressources documentaires accessible à tous les visiteurs curieux d’étudier la vie et l’oeuvre de Cocteau
un café de 50 places assises à l’intérieur du musée et 60 places en terrasse, ouvert sur le hall et la librairie, envisagé comme un espace de détente, de réflexion, de rencontres
une librairie boutique qui proposera une centaine de références, parmi lesquelles les principales oeuvres écrites de Jean Cocteau, les dvd de ses films, les catalogues du musée, ainsi que des produits dérivés

Le Projet Architectural

Retenu en 2008 à l’issue du concours international lancé par la ville de Menton en 2007, le projet architectural de Rudy Ricciotti, Grand Prix National d’Architecture, accueillera sur 2700 m2 l’ensemble des oeuvres issues de la donation Séverin Wunderman.
Le site, bien que contraint, a un grand potentiel. Un parking existant en premier sous-­‐sol, une station d’épuration en second sous-­‐sol, leurs rampes d’accès qui traversent le terrain, une nappe phréatique au niveau de la mer, un sol constitué de remblais, une exposition soumise aux embruns maritimes…. Une voie littorale et urbaine bruyante sont les contraintes du réel. Le site n’est pas neutre. Il a vocation à engager un épaississement de la ville vers la mer, à s’inscrire comme un soubassement assurant l’assise du «  tableau urbain  » existant. Le bâtiment doit s’inscrire dans la trame urbaine, il doit engendrer une reconquête piétonne du quai Monléon. Au lointain une écriture troublante des arcades, souvenir des vieilles cartes postales, sont aussi une mémoire de Menton cité balnéaire.

Le site parle, il dit cette évidence à ne pas construire devant le marché couvert, bâtiment remarquable du XIXème siècle. Préserver cette surface libre de toute construction à l’altitude du piéton, au niveau de la rue et en lui donnant une fonction de parvis et de jardin, c’est à la fois 21 situer le musée Jean Cocteau collection Séverin Wunderman, mettre en scène le front bâti 1900 et donner raison à la devise de Menton «  ma ville est un jardin  ». Face à la maison Trenca, le musée ne rivalisera pas, ne créera pas de masque visuel sur la mer. Il sera plutôt socle et récit architectural, renouant avec l’époque architecturale originale et élégante de Menton où se côtoient les grands courants stylistiques 1900. Sa toiture sera un tableau allégorique au graphisme lisible de jour et de nuit.
«  Tout ce qui se prouve est vulgaire, agir sans preuve exige un acte de foi.  » Jean Cocteau Doit-­‐on tout expliquer  ? Le bâtiment doit se lire dans sa gratuité romantique, il est là car il ne pouvait pas être ailleurs. Il est à sa place comme le marché couvert est à sa place. C’est une pièce urbaine qui aide à réparer un morceau de quartier, à écrire la ville et un espace devenu urbain quand originellement il n’était qu’un remblai sur la mer. «  Méfions-­‐nous des noyés qui s’accrochent et qui nous noient.  » Jean Cocteau Construire coûte que coûte sur le parking souterrain en face des halles avec ses contraintes multiples, c’était faire le choix d’une certaine facilité, faire preuve d’une trop grande obéissance.
«  La vérité est trop nue, elle n’excite pas les hommes.  » Jean Cocteau Le bâtiment doit se laisser deviner. Ne doit-­‐il pas conserver un mystère  ? Le mystère de sa vérité constructive, de sa statique  ? Le musée accepte son apparence, intrigue par ses transparences, attire par ce qu’il laisse entrevoir.
En passant ses procédés sous silence, en se parant de formes méandreuses, l’architecture convoque l’univers insaisissable et complexe de Jean Cocteau. Ici règne en maître l’énigme sourde, propre au passage du monde des morts au monde des vivants si cher à l’artiste.
Penser ce musée, c’était imaginer un principe architectural capable de porter le contraste entre lumière et obscurité et le sublimer par un jeu d’ombres «  l’émotion qui donne à voir, à penser, à réfléchir et à rêver  »…. «  Je vais écrire en pellicule comme avec de l’encre  » (Henri Alekan, photographe sur le film La Belle et la Bête). Alekan traduit l’expression poétique de Cocteau qui, dans ses films, joue avec le clair/obscur, conscient du rôle psychologique de la lumière et des ombres pour l’émotion et la connaissance.
Le parti pris architectural, et surtout l’esthétique du noir et blanc traduisent la rêverie, le mystère et la complexité propres aux oeuvres de Jean Cocteau mais également à sa personnalité. Un musée comme miroir de l’artiste et de son oeuvre.
«  Il faut faire aujourd’hui ce que tout le monde fera demain.  » Jean Cocteau C’est à dire refuser la dictature d’une modernité tyrannique et considérer la narration, l’onirisme et le dessin comme une possible fuite architecturale.

L'architecture de Rudy Ricciotti : le musée Cocteau vu du ciel

COLLECTION SEVERIN WUNDERMAN 2, quai Monléon – MENTON
OUVERTURE : DIMANCHE 6 NOVEMBRE 2011
HORAIRES D’OUVERTURE : Ouvert tous les jours de 10H00 à 18H00 sauf le mardi et les jours fériés (1er janvier, 1er mai, 1er novembre & 25 décembre)
Nocturne tous les vendredis des mois de JUILLET et AOÛT jusqu’à 22h00
TARIFS : Collections (musée Jean Cocteau collection Séverin Wunderman et musée du Bastion)  : 6 €
Exposition temporaire  : 5 €
Collections et exposition temporaire  : 8 €

Les Photos – 1 – Jean Cocteau Madame Favini 1953 Huile sur toile 150 x 150 cm N°inv. 2005.1.1067 musée Jean Cocteau collection Séverin Wunderman ©ADAGP, Paris, 2011. © Serge Caussé, photographe, et la photo de l’architecture : © Lisa Ricciotti MUSEE JEAN COCTEAU.

Ken et sa Barbie Picasso

KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken gardait une forme éblouissante. En Touriste Parfait, il prenait plaisir à voyager énormément, faisait attention à bien dépenser des fortunes localement, à chacun de ses séjours, et Ken s’appliquait à être la cible parfaite des agences de tourisme : l’affairiste au panier moyen hallucinant, que l’on pouvait recevoir dans des hôtels de Luxe, même si, ces temps-ci, la confidentialité de son passage n’y n’était pas toujours assurée…Cette Journée de la Gastronomie le faisait sourire…Les français étaient décidément bien drôles, avec leurs Journées deLeurs Nuits de…Leurs Mois de…Toutes ces fêtes ponctuelles ( avec Barbie, son ex, ils faisaient toujours des paris sur des créations nouvelles, en inventant mille fêtes à ajouter aux 365 des français…), au lieu d’un vrai travail de fond, durable, associant les habitants, comme les Régions créatives de son pays le faisaient. Mais peu importe,  ils dîneraient à Paris, pensa-t-il en sortant son portable pour réserver la meilleure table gastronomique de ce charmant petit pays!

 

Les chiffres-clés du patrimoine en France

Ken et son amie goûtent aux joies d’un patrimoine immatériel inestimable

Le tourisme du patrimoine culturel rapporte 15 milliards d’euros  par an à notre pays. Vous avez bien lu ! Afin que l’on ne dise plus jamais « La Culture est chère, ses retombées sont  juste symboliques !», nous en présenterons le détail en résumant l’ étude nationale qui leur fut consacrée, soit  des chiffres très peu diffusés et même absents dans le dossier de presse officiel des Journées européennes du Patrimoine qui ont lieu ce week-end.

Une remarque, cependant  : ce chiffre de 15 milliards est à notre avis  très sous-estimé, pour deux  raisons :

1 – En fait, ce sont les 15 510M€ de CA dans le Tourisme, (cf. II ci-dessous), mais qui ne tiennent pas compte de tous les effets de l’attractivité du patrimoine. Imaginez – un cauchemar !- que vous enleviez tous les monuments de Paris : la ville comporterait-elle autant d’habitants, de touristes, qu’aujourd’hui? Et sans Versailles, le Mont Saint- Michel, les châteaux de la Loire, Carcassonne ou les millions d’églises, de remparts, de châteaux, de quartiers urbains anciens, où en serions-nous et quelle notoriété aurait notre pays?

2 –  Ce chiffre, surtout,  n’englobe que le seul patrimoine bâti et non le patrimoine immatériel, alors que la gastronomie, ou plutôt le « repas français », avec ses différentes étapes et  sa convivialité  vient, en 2010, d’être classée par l’Unesco au Patrimoine mondial de l’Humanité.

Notre « art de vivre« (Nos façons de faire, nos traditions, mais aussi notre façon de vivre, aujourd’hui ) forment l’ensemble du « patrimoine immatériel » de la France, et c’est aussi lui qui attire 80 %des visiteurs du monde entier.  Malheureusement ce patrimoine immatériel est très peu mis en valeur dans les milliers de visites organisées lors des JEP le week-end prochain, qui ne proposent aussi que très peu de visites du patrimoine bâti d’aujourd’hui ,cette architecture contemporaine qui fait partie de notre culture .

PEU IMPORTE, APRES TOUT : les fidèles à proximité des monuments vont encore faire la « une des journaux », après leur parcours parfois harassant, sac en bandoulière, bouteille d’eau dans un sac et  guide à la main. Les touristes sont les plus courageux, car ils ne sont pas  sollicités dans les pays étrangers pour venir à ces journées – la Destination JEP reste à créer !- et ils partiront donc à l’aventure. Bravo pour ce courage, et bonne visite à toutes et à tous !

Notre coup de cœur, au passage,  pour ce week-end: Expériences Touristique invite les visiteurs, prévenus au dernier moment, à faire des croquis à Paris, prendre un petit café ensemble et…à se parler, se rencontrer, puisque déjà ils ont déjà un point commun :  l’amour du patrimoine !Bravo pour la Ville de Paris, qui a su repérer cette petite merveille qu’est la très innovante équipe d’ Expériences touristiques!:

–  TROIS SEANCES DE « CAFE CROQUIS GEANT », OUVERTES A TOUS
Pour participer gratuitement et se rendre sur les lieux , il suffira de deviner l’endroit par des indices postés sur les médias sociaux ou encore d’envoyer un code secret par sms pour obtenir le lieu de la séance. Initiative proposée par « Expériences touristiques »Samedi de 10h à 12h et de 16h à 18h et le dimanche de 10h à 12h, sur trois lieux tenus secrets jusqu’au dernier moment…
I – LES CHIFFRES CLES DU PATRIMOINE EN 2011-

43 720 monuments historiques protégés au titre des monuments  historiques, dont 14 428 monuments  classés et 29 292 monuments inscrits (au 31 décembre 2010)- 2 193 parcs et jardins protégés au titre des monuments  historiques, dont 595 classés et 1 598 inscrits (au 31 décembre 2010)- 353 jardins labellisés  « jardin remarquable » (au 30 avril 2011)- 130 000 objets classés au titre des monuments historiques – 620 ZPPAUP (zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager, appelées à devenir aires de valorisation de l’architecture et du patrimoine, AVAP – 600 Offices de Tourisme  font une proposition de visites « insolites »  durant le week-end prochain des Journées européennes du Patrimoine.
II – L’IMPACT SOCIAL du patrimoine bâti  en France

Le patrimoine bâti génère plus de 500 000 emplois . Soit 503 400 emplois, dont 33 550 emplois directs (dont 10 662 emplois au sein des sites, monuments historiques et MDF ; 21 345 fonctionnaires ; 1404 guides du patrimoine).

Emplois indirects : 281 100 , (dont 62560 emplois dans la restauration du patrimoine, 1900 autres emplois dans la restauration , 162 915 emplois touristiques,  54036 autres emplois (formation, recherche, métiers d’art, expertise…).

Emplois induits : 188 290 emplois induits.

Total emplois directs, indirects et induits : 972 790 emplois

III – IMPACT ECONOMIQUE : Environ 21 200M€ (env.  21 milliardsd’euros) générés par le patrimoine :

Impact direct : recette de l’exploitation des sites, MH et MDF : 501,8M€ (dont 261M€ de recettes de billetterie, 92,33M€ de recettes générées par les boutiques-librairies ; 16M€ de recettes des visites guidées ; 2M€ de recettes pour les audioguides ; 12,5M€ de recette pour les évènements organisés ; 139M€ pour d’autres recettes).

Impact indirect : 20 705 M€ (dont, pour la seule France métropolitaine : 5100M€ dans la restauration du patrimoine ; 15 510M€ de CA dans le Tourisme ;3,6M de CA dans les métiers d’art.)

IV – DEPENSES PUBLIQUES D’ INVESTISSEMENT EN FAVEUR DU PATRIMOINE :

– 232M€ de financement de l’Etat, entre 463,7M€ et 541,4M€ de financement des collectivités territoriales estimés, soit un volume d’investissement public compris entre 694,7M€ et 776,4M€.

L’impact économique national du patrimoine est donc plus de 20 fois supérieur à ce qu’il mobilise comme dépense publique d’investissement (Etat, régions, départements et communes). Avec 500 000 emplois, dont plus de 30 000 directs, le patrimoine joue, en complément de sa fonction culturelle, un rôle social déterminant.

EN CONCLUSION, nous pensons que ce chiffre de 15 milliards d’euros  pourrait  doubler d ici 5 ans si le Tourisme et la Culture actualisaient leurs politiques  dans trois directions : la valorisation des contenus, la puissance stratégique de l’offre et la gouvernance du patrimoine.

Pour les contenus, il s’agirait de ne plus laisser à Google, à Wiki Loves Art ou à d’autres gros opérateurs le soin de faire fructifier les images de notre patrimoine ;.

Pour sa valeur stratégique, pourquoi ne pas mieux valoriser le soft power que constitue le patrimoine culturel immatériel, comme le font d’autres pays ( CF le beau livre de Frédéric Martel, Mainstream, à ce sujet).

Pour la gouvernance du patrimoine culturel et touristique, rappelons ici que pour les 21 345 fonctionnaires recensés par l’étude, il n’existe pas même un simple petit « Bureau » de Tourisme Culturel, pourtant le plus petit échelon administratif de l’Etat, pour qu’ils puissent s’informer, apprendre à  coordonner leurs actions, repérer les bonnes pratiques ou élaborer des stratégies conjointes entre le Tourisme et la Culture! Et cela, parce que les directives de la culture  institutionnelle sont orientées depuis 1959 vers  la préférence nationale, cet accès du patrimoine qui est très largement consacré aux seuls habitants de la proximité, «à commencer par les français », comme disait Malraux . Les objectifs, les moyens et les personnels de 7 conventions interministérielles sont dédiés aux habitants de proximité. Les statistiques nationales de la fréquentation culturelle ne portent que sur les publics français, alors que l’on sait que les touristes forment plus de la moitié des visiteurs de notre pays. (Enquêtes régulières sur les pratiques et la fréquentation des sites et évènements culturels du  Département des Etudes et de la statistique du ministère de la culture).

Avec ces trois gros « trous » de notre action culturelle, la France fait bien figure d’une véritable « exception » par rapport à d’autres pays concurrents du nôtre, des pays européens  aux pays émergents, beaucoup plus dynamiques, et qui ont des politiques culturelles adaptées aux nouveaux visiteurs. Comme nous les présentons régulièrement dans ce blog, ces pays  et leurs politiques  culturelles  sont en train de revivifier ou de créer leur tourisme culturel et patrimonial intérieur.

V – POUR EN SAVOIR PLUS

1) Lire l’étude complète :Etude nationale des retombées économiques et sociales du patrimoine, Agence régionale du patrimoine PACA et ministère de la culture, publiée en mars 2009. On y trouvera les critères et la méthodologie, les mises en garde habituelles des limites de ce type d’étude et de la méthodologie. Mais, même si, dans l’étude,  sont mélangés les gros monuments, par exemple, et le tout petit patrimoine vernaculaire (Du Louvre à la toute petite église locale ouverte 40 jours par an…, ou encore des régions et des départements très touristiques et d’autres qui ne le sont pas, etc…), ces chiffres donnent cependant un ordre de grandeur. Ils devraient convaincre les élus et enlever au moins quelques  idées reçues, dont celle que le patrimoine culturel est « trop cher ». Et ces chiffres  devraient aussi, à notre avis, inciter les communes concernées à faire que ces retombées ne soient pas qu’un miroir aux alouettes, mais « retombent » aussi directement sur la culture, et en particulier sur la restauration du patrimoine et la création de compétences touristiques en leur sein, comme le fait la très dynamique Abbaye de Fontevraud en ce moment. Les directeurs des sites seraient peut-être plus motivés pour mieux accueillir  leurs publics potentiels  et développer bien en amont la fréquentation touristique des sites,  qui sait?  Autre lien, sur ce blog, un article écrit en 2009.

2) Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité : on y retrouve le Flamenco espagnol, le repas gastronomique des français, les chants lituaniens à plusieurs voix, le Yuki-tsumugi, technique de production de soierie du Japon, la calligraphie chinoise, la dentellerie en Croatie, le Radif de la musique iranienne, le Tango argentin, l’acupuncture de la médecine traditionnelle chinoise, la danse des ciseaux au Pérou…Voir le site Internet

Relire la liste du patrimoine culturel et naturel, celle du patrimoine mondial de l’UNESCO, qui comprend 725 biens culturels , 183 naturels  et 28 mixtes  répartis dans 153 Etats.
3) Pour connaitre les  différentes catégorie  des bâtiments ( églises, défenses militaires, bâtiments civils ;..…), leur répartition sur le territoire, leur statut ( 50% privés et publics), la fréquentation des plus importants, on se reportera aux chiffres-clés du ministère de la Culture, chiffres résumés  et en ligne.

4) L’état de conservation du patrimoine en France : Rapport sur l’état du parc monumental français : Composition du parc monumental ; bilan sanitaire des  immeubles classés au titre des monuments historiques et besoins en travaux (2007).

RÉSUME DE LA BIBLIOGRAPHIE BASIQUE SUR LE PATRIMOINE EN FRANCE ( ETAT DES LIEUX ET RETOMBÉES ECONOMIQUES) Voici les liens actuels ( mise à jour du 15  janvier 2014) que vous pouvez retrouver aussi sur Google! Car malheureusement ces liens évoluent et je ne peux visiter les 300 billets de ce petit blog pour y faire des mises à jour permanentes :-)))).Il s’agit toutefois d’informations qui évoluent peu, et les « états des lieux » – nombre de monuments; missions des différentes collectivités publiques;politiques culturelles…) des années 2002 peuvent être utilisés. Pour l’analyse actuelle des politiques culturelles relatives au Patrimoine, voir les ouvrages de Xavier Greffe, et en particulier le Politique culturelle X.GreffeMEILLEUR OUVRAGE FRANÇAIS SUR LE SUJET, selon moi : La politique culturelle en France de Xavier Greffe et Sylvie Pfieger (juin 2009) En vente ( neuf 19,50 € 18,53 Broché ; occasion : 15,59€ ) sur le site Amazon (http://www.amazon.fr/s/?ie=UTF8&keywords=xavier+greffe&tag=googhydr0a8-21&index=aps&hvadid=26532454865&hvpos=1t1&hvexid=&hvnetw=g&hvrand=2412510341847486601&hvpone=&hvptwo=&hvqmt=b&hvdev=c&ref=pd_sl_24ae5mqjni_b ). (A gauche  ci-dessus: photo de la couverture de l’ouvrage). Managing de Xavier GreffeVous pouvez lire aussi :  Managing Our Cultural Heritage de Xavier Greffe et Latika Sahgal (mai 2002)- Notre photo de la couverture, à gauche.

– L’étude nationale sur les retombées économiques du patrimoine en France: 

http://www.culture.gouv.fr/culture/politique-culturelle/etude_eco_patrimoine.pdf
– Les Chiffres-Clés :
http://www2.culture.gouv.fr/culture/deps/2008/pubstat_chiffcles.html
Le Rapport Nachbar : http://www.senat.fr/rap/r06-038/r06-0380.html
Etat du Patrimoine monumental en France :
http://www.vmfpatrimoine.org/wp-content/uploads/2012/04/Etat-Parc-Monumental.pdf
Rapport sur « Une nouvelle dynamique pour les politiques de conservation du patrimoine monumental », Jean-Jacques Aillagon, Conseil économique, social et environnemental, 03 octobre 2008 (République Française avis et rapports
: http://www.vmfpatrimoine.org/wp-content/uploads/2012/04/rapport-aillagon.pdf

– POUR LA FRÉQUENTATION DU PATRIMOINE, lire les études du DEPS (Ministère de la Culture) en ligne et gratuites et surtout les études régionales,  que vous trouverez,  avec les fréquentations des sites et évènements culturels, sur les sites professionnels suivants :

–         Offices de Tourisme (OT) ;

–         Comités régionaux du Tourisme (CRT) ;

–         Comités départementaux du tourisme (CDT).

–         Si les chiffres ne sont pas en ligne, appelez ces organismes pour les leur demander, ils sont en général d’une très grande gentillesse.

Car les données nationales sont peu utilisables, vu la grande différence entre communes, départements, régions, selon leur fréquentation (ou non.. 😉 touristique qui peut varier énormément d’un territoire à l’autre !
VI – Une Bonne Nouvelle!

LE RENDEZ-VOUS DU E-TOURISME
aura  lieu à Pau les 25 et 26 octobre, au Palais Beaumont pour rencontrer, échanger, découvrir et interroger  les nouveautés du e-tourisme. La veille,  les Animateurs Numériques de Territoires se réuniront  pour leur première Journée Nationale, grâce à Pierre Eloy, pour échanger  sur les retours d’expériences des participants  sur un format de 10 minutes d’exposé +10 minutes de débat. La Ville et la Communauté d’Agglomération de Pau, le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques et la Région Aquitaine organisent cette 7ème édition des Rencontres Nationales du etourisme institutionnel. Voir le programme !

VII – KEN LE TOURISTE PARFAIT Que manger ce soir au dîner, se dit Ken ? En fait, son corps d’athlète supportait de plus en plus mal les repas internationaux ou la fusion food arrosés  par tous les alcools  de la planète! Comme le jet privé qui l’amenait pour ses Affaires en Inde  venait de prendre le la hauteur, il sorti son iPod pour y chercher la recette de l’Osso Bucco de son arrière grand-père italien. Et yes ! Il la forwada à son hôtel, labellisé « meilleur hôtel du monde ». Ce soir il rechercherait la touche imperceptible d’acidité du vin blanc  de l’Osso Bucco, et constaterait une fois de plus qu’il  n’y avait que très peu de riz, juste celui qui était nécessaire pour  velouter les tendrons de veau et la sauce …

Voir de plus près l’hôtel de Ken, et la liste des meilleurs hôtels du monde.

 

ECONOMIE ET CULTURE

Ken et Mandala Love, de Speedy Graphito

Avec malice, je constate que les professionnels de la culture ont quelque réticence pour associer ces deux termes, Economie et Culture, mais que, invariablement, tout candidat aux élections présidentielles qui promet de doubler le budget de la culture est assuré, en Avignon, de faire un tabac!

Plus sérieusement, les contenus culturels sont « excellents », en France, où nous avons l’offre la plus conséquente du monde, grâce sans doute à cette mission de service public qui la soutient. Le maillage du territoire est (presque) total, et pas une année ne passe sans qu’un nouveau festival ne soit créé, ou encore un nouveau musée, un master d’enseignement artistique, des expositions, dans les villes et leurs groupements, les départements ou les régions. Enfin cette abondance n’est pas, comme il est dit trop souvent, une charge lourde pour les contribuables, puisque le seul domaine du patrimoine produit 15 milliards de retombées annuelles (Vous avez bien lu !). Google Art ou WiKi Loves Art ont d’ailleurs bien compris tout l’intérêt des contenus culturels , qu’ils transforment  en vitrines prodigieuses de leurs entreprises.

Et pourtant, pour présenter tout cet ensemble réjouissant, ou pour en évaluer les  stratégies,  nous sommes faibles. Nous ne disposons que de très peu de repères ou de chiffres, et les données à disposition ou gratuites datent très souvent, y compris pour l’Etat, les Régions, les Départements, de …l’année 2007 ! Soit juste avant une crise qui a chamboulé le paysage, et à l’aube d’une  une réforme territoriale qui n’a pas pour ambition de clarifier les compétences entre les différents échelons territoriaux.

Bref, tracer le cadre social, économique et stratégique où s’insère la Culture sur notre territoire,  créer une base fiable pour réfléchir  et  proposer des pistes pour l’avenir est bien difficile, et mieux vaut s’adresser à des experts canadiens, américains et  anglais – qui disposent de statistiques très utiles sur la France ! -,  ou se rapprocher de grandes entreprises qui ont aussi besoin de ce type de données et y mettent des moyens. Pour faire un portrait du Tourisme Culturel qui soit le plus « actuel » possible, j’ai enfin découvert une petite perle, en matière de ressources de qualité,  que je vous présente aujourd’hui. Il s’agit d’un site Internet riche d’études remarquables, que je conseillerai aujourd’hui à tous les amateurs ou experts de Culture et de Tourisme : celui du Forum d’Avignon.

I – LA VEILLE DU FORUM D’AVIGNON: le site Internet du Forum comporte principalement
– 1 – Une veille web internationale sur son espace « CULTURE IS FUTURE » , avec des des articles qui présentent  des innovations  (financement, numérique, attractivité des territoires) venues de tous les continents.

2 – Des études internationales en ligne : publications, mises à disposition en téléchargement libre sur le site Internet, dont celle d’INEUM dont nous vous avions déjà fourni l’adresse dans un précédent billet. Des interviews , préparés tout au long de l’année pour préparer les débats et donner des angles de vues différents (parole aux artistes, aux entreprises, etc …).
3 – Enfin   une newsletter mensuelle prépare les participants à la rencontre annuelle du Forum . Le Forum s’est en effet placé officiellement sur le terrain du débat international, mais il s’agit, d’après ce que l’on peut en lire, d’un Club d’excellence dont les participants sont des personnalités influentes ( deux ministres…). La liste des participants est très variée, composée d’artistes, (cinéastes, écrivains, peintres..), de chefs d’entreprises, de philosophes ou d’économistes (Philippe Lemoine, Paul Andreu, Hortense Archambault, Jean-Jacques Annaud ; Jean Nouvel, Bernard Stiegler ; Françoise Benhamou, Hélène Darroz, Bertrand Lavier, Marjane Satrapi, Régis Warnier…).Cet ensemble doit, sans aucun doute, profiter de sa diversité. (Voir la liste)

II– UNE ENTREE POUR LES CREATIVE CITIES Nous évoquons très souvent sur ce blog la révolution que représentent les façons de travailler des Creative Cities, nées il y a plus de dix ans et dont Greg Richards et Robert Palmer ont théorisé à plusieurs reprise l’histoire et les projets attendus. Le site du Forum comprend aussi une entrée  pour ces villes creatives : « Concernant les Creative cities et l’attractivité culturelle des territoires, ce thème fait partie de nos fils rouges pour mieux comprendre les interactions, au niveau local, entre culture et économie », nous  a répondu très aimablement la Directrice Générale du Forum,  Laure KALTENBACH, suite à un petit courrier que nous  avions adressé au Forum pour les féliciter de leurs ressources, et en savoir plus . Laure Kaltenbach nous a aussi résumé le rôle de l’ équipe du Forum  : il s’agit d’une petite équipe, qui sert le projet de « laboratoire d’idées, et travaille sur les liens entre la culture et l’économie au niveau international ».
Le classement des métropoles internationales figure donc en bonne place :  (Foreign Policy, A.T.K./Chicago Council on Global Affairs)Le classement des métropoles internationales (réalisé par Foreign Policy, A.T. Kearney et le Chicago Council on Global Affairs) analyse et compare le rayonnement de 65 villes à travers le monde, prenant en compte leur influence, leur intégration aux marchés mondiaux, leur vie culturelle et leur capacité à innover.

III- DES AVIS CROISES  SUR ECONOMIE ET CREATIVITE
– Interview de David Throsby, professeur, University Macquarie

Quel est le lien entre la croissance/performance économique et la créativité? DT : « Il est de plus en plus évident que la créativité est indispensable à la promotion de l’innovation au sein du secteur économique. Les idées créatives sont un ingrédient essentiel de l’innovation du produit et du processus, et ces types d’innovation conduisent à un changement technologique, qui à son tour alimente la croissance économique. Ainsi un lien entre la créativité et la performance économique des entreprises et des économies en général est établi. Les industries culturelles ont un important rôle à jouer dans la création d’idées nouvelles. Si nous pensons les industries culturelles comme un système où les arts créatifs se situeraient au centre, nous commençons à comprendre comment les artistes et les organisations d’art génèrent des idées qui sont par la suite diffusées par les industries créatives à travers les films, les médias, l’édition, la mode et le design et contribuent à l’innovation à la fois dans le secteur des industries créatives et dans le secteur économique en général. De plus, les travailleurs créatifs qui ont eu une formation artistique ont eu une mobilité telle qu’ils appliquent leurs talents et compétences dans d’autres industries, qui peuvent être loin du secteur culturel, comme la manufacture ou les services financiers. Toute économie qui cherche à maximiser son potentiel d’innovation devrait entretenir son secteur culturel, et en particulier assurer la santé et la durabilité des arts créatifs même, où les idées émergent et où les personnes créatives acquièrent compétences et expérience »

– Interview de Kjetil Thorsen, architecte, Snøhetta

– Pourriez-vous nous donner votre définition de l’investissement culturel ? K.T : « Pour les projets culturels comme pour les autres projets architecturaux, la notion d’investissement peut être déclinée selon les différents cycles du projet, où ce qui compte à un moment donné, va varier dans le temps. Chaque projet s’inscrit dans un triangle constitué de trois variables (planning triangle) : le facteur temps, la qualité et l’argent. Selon l’état d’avancement du projet, ces trois variables vont occuper la première place et l’emporter en importance sur les autres. Au début du projet, la qualité est en tête des priorités, puis le facteur temps devient décisif avant que l’argent soit prioritaire in fine, au moment où l’on consomme son budget dans la réalisation proprement dite du bâtiment. Le facteur temps réapparait à la fin quand on finalise la construction.Il ya donc une séquence dans chaque projet qui explique l’investissement. La gestion opérationnelle de cette succession conditionne le succès du projet. Selon les ambitions et les objectifs de chaque projet, certains éléments vont l’emporter : l’aspect financier dans les projets commerciaux ; le facteur temps pour certains bâtiments publics, par exemple lors de la construction d’un hôpital où des délais réglementaires sont imposés; la qualité, qui caractérise les projets culturels. »


IV – UNE PORTE ENTR’OUVERTE SUR LES STRATEGIES TOURISTIQUES et CULTURELLES qui sont aussi abordées  grâce à la mise en ligne du Rapport de Bernard Plasait : Améliorer l’image de la France (Rapport du CESE 2010, que nous vous avions présenté, comme l’Etude INEUM, sur ce blog.). Lire la présentation et le Rapport de Bernard Plasait .

V  – UNE NOUVELLE ETUDE MISE EN LIGNE LE 17 NOVEMBRE PROCHAIN: Entreprendre et investir dans la culture : de l’intuition à la décision :   Cette étude internationale, de Kurt Salmon,  identifiera le cadre de référence à l’attention des décideurs et les critères culturels, économiques et qualitatifs qui prévalent dans la décision en faveur des investissements culturels, qu’ils émanent d’acteurs publics ou privés. Elle s’est appuyée sur des éléments de terrains collectés auprès de décideurs publics et privés, de porteurs de projets, d’artistes et de créateurs, ayant été mobilisés autour de projets et événements (environ 80 entretiens). L’étude comportera une analyse économétrique pour identifier l’effet de levier des investissements culturels de la dépense culturelle publique sur la hausse du PIB, à partir des données de 21 pays et pour 47 territoires (Tera Consultants et Kurt Salmon lors des éditions 2009 et 2010 du Forum d’Avignon).Une seconde  enquête la complètera, qui reposera également sur des interviews et sera menée par Charles Landry, sur l’investissement culturel de 6 villes : Lille, Bologne, Bilbao, Cracovie, Liverpool et la région de la Ruhr./

Ken et sa couronne de chaises W.Panton

KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken était toujours fou de joie quand, entre deux avions  et quatre rendez-vous d’affaire, il prenait quelques vacances  dans un palace, en bon touriste parfait. Il savait que l’on guettait son « panier moyen » de milliardaire, mais peu lui importait, pensait-il en sirotant un petit vin blanc dans le  Grand Salon du Danieli, à Venise…Il attendait son ex, Barbie, et Le Petit pour quelques jours . Ils iraient revoir la belle Madona de G.Bellini à San Zaccaria, qui lui avait tant plu,  il y a trois ans… Un appel de Barbie sur son portable lui fit poser son verre sur la marquettterie du guéridon : Barbie s’était trompée de « Venise », et avait failli faire le tour du monde, lui disait-elle, pour le rejoindre : d’accord, il lui avait dit « Venise »! Mais laquelle? Après un tour à la Venise de Las Vegas,  elle l’avait cherché  à  Macao, puis à la Nouvelle Venise, Dubai, que lui avait recommandé l’Office de Tourisme de Macao…Pauvre chérie, elle était rincée, mais  l’appelait du bateau–taxi privé qui la conduisait vers le Danieli…

Voir les Venise de Barbie : à Dubai, à Macao, à Vegas, à Las Vegas, et la vraie Venise, enfin pour les européens, Venise  aujourd’hui truffée de technologies, et,  avec la wi-fi aux abords du Grand Canal, on ne peut plus se perdre à la Biennale, chic!