Guides-Conférenciers, une seule profession!

Alerte!

Un décret très attendu par la profession!

Nous avions déploré il y a quelques semaines l’absence de visibilité des 4  professions de guides (guide-interprète régional, guide-interprète national, guide-conférencier des villes et pays d’art et d’histoire, conférencier national), et voici que le décret les rassemblant en une seule profession  vient de paraître! Entrée en vigueur : 31 mars 2012

Merci à Marie L.Palicot Regus, Guide Interprète nationale, pour la transmission de l’information.

Ci-dessous, pour information, le texte intégral du décret du 1er août 2011, publié au JORF le 4 août 2011.

Bravo à tous, et bonnes vacances aux  Guides des monuments et des musées et aux Greeters!

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Le 4 août 2011  JORF n°0179 du 4 août 2011

Texte n°18

DECRET

Décret n° 2011-930 du 1er août 2011 relatif aux personnes qualifiées pour la conduite de visites commentées dans les musées et monuments historiques

NOR: EFII1108330D

Publics concernés : guides-conférenciers.

Objet : création d’une profession réglementée de guide-conférencier dans les musées et monuments historiques. Entrée en vigueur : 31 mars 2012.

Notice : le décret remplace les quatre professions existantes assurant la conduite des visites commentées dans les musées et monuments historiques (guide-interprète régional, guide-interprète national, guide-conférencier des villes et pays d’art et d’histoire, conférencier national) par une seule, celle de guide-conférencier. Ce faisant, il simplifie et uniformise les modalités et conditions d’accès à la profession. L’examen national de conférencier national et les examens régionaux de guide-interprète régional et de guide-conférencier des villes et pays d’art et d’histoire sont supprimés au profit de la mise en place d’une formation supérieure assurée par des établissements d’enseignement supérieur.

Une carte professionnelle est délivrée aux personnes titulaires d’une certification que sanctionne une formation au moins de niveau licence. Références : le présent décret peut être consulté sur le site Légifrance (http://www.legifrance.gouv.fr). Le Premier ministre, Sur le rapport du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, Vu la directive 2005/36/CE du Parlement européen et du Conseil du 7 septembre 2005 relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles ; Vu le code du tourisme ; Vu l’avis de la Commission nationale des guides-interprètes et conférenciers en date du 13 avril 2011 ; Le Conseil d’Etat (section des travaux publics) entendu, Décrète :

Article 1   La section 1 du chapitre unique du titre II du livre II (partie réglementaire) du code du tourisme est modifiée comme suit :

I. ― L’article R. 221-1 est remplacé par les dispositions suivantes : « Art. R. 221-1. – Les personnes qualifiées mentionnées à l’article L. 221-1 sont les personnes titulaires de la carte professionnelle de guide-conférencier délivrée dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires des sections 2 et 3 du présent chapitre. « Les musées et les monuments historiques mentionnés à l’article L. 221-1 sont les musées de France définis au titre IV du livre IV du code du patrimoine et les monuments historiques définis au titre II du livre VI du même code. »

II. ― L’article R. 221-2 est ainsi modifié : 1° Au premier alinéa, les mots : « Les cartes professionnelles mentionnées à l’article R. 221-1 sont délivrées » sont remplacés par les mots : « La carte professionnelle mentionnée à l’article R. 221-1 est délivrée » et les mots : « Elles sont délivrées » sont remplacés par les mots : « Elle est délivrée » ; 2° Au dernier alinéa, les mots : « Les cartes professionnelles sont conformes à un modèle » sont remplacés par les mots : « La carte professionnelle est conforme » et les mots : « arrêté conjoint du ministre chargé du tourisme, du ministre de l’intérieur et du ministre chargé de la culture » sont remplacés par les mots : « arrêté conjoint des ministres respectivement chargés du tourisme et de la culture ».

III. ― A l’article R. 221-2-1, les mots : « d’une carte professionnelle » sont remplacés par les mots : « de la carte professionnelle de guide-conférencier ».

IV. ― L’article R. 221-3 est ainsi modifié :

1° Au deuxième alinéa, les mots : « au 1° de l’article R. 221-1 sans être titulaire d’une carte professionnelle » sont remplacés par les mots : « à l’article L. 221-1 sans être titulaire de la carte professionnelle de guide-conférencier » ;

2° Le dernier alinéa est remplacé par un alinéa ainsi rédigé : « b) Le fait, pour une personne physique ou morale immatriculée au registre prévu au a de l’article L. 141-3, d’utiliser les services d’une personne non détentrice de la carte professionnelle de guide-conférencier mentionnée à l’article R. 221-1, en vue d’assurer la conduite des visites dans les musées et les monuments historiques. »

V. ― L’article R. 221-4 est ainsi modifié :

1° Au premier alinéa, les mots : « Commission nationale des guides-interprètes et conférenciers » sont remplacés par les mots : « Commission nationale des guides-conférenciers » ;

2° Au deuxième alinéa, les mots : « et connaissances requises » sont remplacés par les mots : « , des connaissances et des certifications requises » ;

3° Au dernier alinéa, les mots : « aux articles R. 221-15, R. 221-16 et R. 221-17 » sont remplacés par les mots : « à l’article R. 221-12 ».

Article 2 La section 2 du chapitre unique du titre II du livre II (partie réglementaire) du code du tourisme est modifiée comme suit :

I. ― L’intitulé de la section est remplacé par un intitulé ainsi rédigé : « Section 2 ― De la profession de guide-conférencier ».

II. ― L’article R. 221-11 est remplacé par les dispositions suivantes : « Art. R. 221-11. – La carte professionnelle de guide-conférencier est délivrée aux personnes titulaires d’une certification précisée par arrêté des ministres respectivement chargés du tourisme, de la culture et de l’enseignement supérieur. Cette certification, inscrite au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), sanctionne une formation au moins de niveau de licence. »

III. ― Les articles R. 221-12, R. 221-13 et R. 221-14 sont abrogés.

Article 3 La section 3 du chapitre unique du titre II du livre II (partie réglementaire) du code du tourisme est modifiée comme suit :

I. ― L’article R. 221-15 devient l’article R. 221-12 et est modifié comme suit :

1° Le premier alinéa est remplacé par les dispositions suivantes : « Obtiennent la carte professionnelle de guide-conférencier mentionnée à l’article R. 221-1, sans posséder une certification mentionnée à l’article R. 221-11 les ressortissants français ou d’un autre Etat membre de l’Union européenne ou d’un Etat partie à l’accord sur l’Espace économique européen qui ont suivi avec succès un cycle d’études d’une durée minimale d’un an, ou d’une durée équivalente à temps partiel, les préparant à l’exercice de la profession, dans une université ou un établissement d’enseignement supérieur ou dans un autre établissement d’un niveau équivalent de formation et qui justifient : » ;

2° A l’avant-dernier alinéa, les mots : « Toutefois, lorsque le préfet a constaté que la formation détenue par le demandeur porte sur des matières substantiellement différentes de celles qui figurent au programme du diplôme national de guide-interprète national ou de celles de l’examen de conférencier national ou lorsque la durée de la formation est inférieure d’au moins un an à celle requise pour se présenter à l’examen de guide-interprète national ou de conférencier national » sont remplacés par les mots : « Toutefois, lorsque le préfet a constaté que la formation détenue par le demandeur porte sur des matières substantiellement différentes de celles qui figurent au programme d’une certification prévue à l’article R. 221-11 ou si la durée de la formation est inférieure d’au moins un an à celle requise pour l’obtention d’une certification prévue à l’article R. 221-11. »

II. ― Les articles R. 221-16 et R. 221-17 sont abrogés.

III. ― Les articles R. 221-18 et R. 221-18-1 deviennent respectivement les articles R. 221-13 et R. 221-14.

IV. ― L’article R. 221-18 devenu R. 221-13 est modifié comme suit :

1° Au premier alinéa, les mots : « par les articles R. 221-15, R. 221-16 et R. 221-17 » sont remplacés par les mots : « par l’article R. 221-12 » ;

2° Au dernier alinéa, les mots : « du ministre de l’intérieur et des ministres chargés de l’enseignement supérieur, » sont remplacés par les mots : « des ministres chargés de la culture et du tourisme ».

V. ― Au premier alinéa de l’article R. 221-18-1 devenu R. 221-14, les mots : « guide-interprète ou conférencier » sont remplacés par les mots : « guide-conférencier ».

Article 4 Les cartes professionnelles de guide-interprète national, de guide-interprète régional, de conférencier national et de guide-conférencier des villes et pays d’art et d’histoire délivrées antérieurement à la date d’entrée en vigueur du présent décret cessent de produire leurs effets au plus tard le 31 mars 2013. Les personnes titulaires d’une carte professionnelle de guide-interprète national, de guide-interprète régional, de conférencier national ou de guide-conférencier des villes et pays d’art et d’histoire mentionnées au premier alinéa obtiennent la carte professionnelle de guide-conférencier sur demande formulée dans le délai d’un an à compter du 31 mars 2012 à l’autorité administrative mentionnée à l’article R. 221-2 du code du tourisme par lettre simple accompagnée de la copie de leur carte professionnelle. La carte de guide-conférencier est attribuée à toute personne inscrite au plus tard au 31 mars 2012 dans une formation au brevet de technicien supérieur animation et gestion touristiques locales ou dans une formation au diplôme national de guide-interprète national et admise au plus tard le 31 décembre 2013 aux examens correspondant à ces formations.

Article 5 Les dispositions du présent décret entrent en vigueur le 31 mars 2012.  Article 6   Le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, le ministre de la culture et de la communication, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche et le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, chargé du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services, des professions libérales et de la consommation, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait le 1er août 2011.

François Fillon

Par le Premier ministre :

– Le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, François Baroin

– Le ministre de la culture et de la communication, Frédéric Mitterrand

– Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Laurent Wauquiez

– Le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, chargé du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services, des professions libérales et de la consommation, Frédéric Lefebvre

La Disneylandisation de la France

Portrait de Ken devant ses Billets, façon "Picsou"

La Cité médiévale de Carcassonne, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, qui reçoit chaque année 4,5 millions de visiteurs, va déployer l’hiver 2012 un programme de conservation et d’aménagements, ce qui n’était pas arrivé à telle échelle depuis le XIXe siècle. Environ dix millions d’euros seront investis de 2012 à 2016 pour restaurer des toitures endommagées par la tempête Xynthia, certaines tours des remparts, des escaliers ; de nouvelles barrières de protection seront mises en place et le circuit de visite étendu…Le Centre des monuments nationaux fait appel, pour la restauration,  à des entreprises spécialisées agréées Monuments historiques qui dépêchent par exemple des professionnels de l’escalade pour les travaux les plus acrobatiques.
Que valoriser pour la remise en état de Carcassonne? La Cité dans sa configuration actuelle n’est pas celle du moyen-âge, mais l’œuvre de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc qui l’a restaurée durant la seconde moitié du XIXe siècle, alors qu’elle était en grande partie en ruine. L’architecte Viollet-Le-Duc  a pris, comme à son habitude, beaucoup de liberté avec l’histoire et l’aspect de l’ancien château du Moyen-Age, et a décidé de couvrir avec une grande fantaisie les tours de nouvelles toitures d’ardoises, coniques, traditionnelles du nord de la France, ce qui a longtemps fait polémique. Mais « C’est cette identité qui est classée patrimoine mondial de l’humanité » », dit aujourd’hui l’administrateur du Château et des remparts, donc c’est bien la version « Viollet le Duc » qui sera restaurée. On peut aussi ajouter que l’image de Carcassone qui figure dans l’un des dix sites « à visiter » pour les touristes étrangers, hors Paris, serait changée brutalement et que les touristes seraient sans doute surpris par une nouvelle Cité, différente de celle dont ils se font une « représentation » avant leur arrivée. Et puis, où s’arrêter ? De Carnac à Arles ou  au Pont du Gard, doit-ont remettre en état les vestiges archéologiques « tels qu’ils étaient à l’origine », et reconstruire tout ou partie de ce qui a totalement disparu, souvent depuis des siècles, et se fier pour tout reconstituer à quelque rapport de fouilles archéologiques ou représentations improbables ?

Le débat sur la valorisation des sites via leur conservation et la restauration est toujours très animé! La plupart du temps, comme pour Carcassonne, c’est le bon sens qui l’emporte, en trouvant un équilibre entre « l’authenticité » et l’esthétique, les techniques, les moyens financiers disponibles..Enfin  la « fortune critique » du monument ou d’un ensemble de monuments est aussi décisive :  ce pourquoi il fut apprecié   à telle ou telle époque, ce pourquoi il a été décidé collectivement qu’il fallait le conserver en l’état, et même, comme Carcassonne, le labelliser.

Mais la Disneylandisation de Paris ou d’autres monuments n’est assurément pas pour demain. L’UNESCO mais aussi de nombreux Labels (1), un ensemble puissant de conservateurs, d’archéologues, d’administrateurs, de directions techniques de l’Etat et  des autres collectivités , de journalistes spécialisés, d’associations du Patrimoine et de défense du patrimoine, d’élus et d’historiens servent de garde-fou, aujourd’hui, à toute tentative de dénaturer les monuments à des fins touristiques ou des intérêts particuliers (Cf. La querelle de l’Ile-Saint-Louis à Paris, 2006-2010, ou celle de la programmation de l’Hôtel de la Marine..). Même Le Corbusier, dont les œuvres sont pourtant restées dans leur « jus » de l’après guerre, au siècle dernier,  a du mal à se faire classer « UNESCO ». Bref, les tours coniques de Carcassonne de Viollet le Duc, malgré son grand oeuvre, ne sont plus envisageables aujourd’hui, soyez rassurés!

(1)  Il existe aujourd’hui, en France, 14 principaux labels du patrimoine :  Petites cites de Caractère ; Label Fondation du patrimoine ; Patrimoine du xx siècle ; Routes historiques ;  Les plus beaux villages de France ; Villes et pays d’art et d’histoire ;Label du patrimoine européens ;3  Labels de l’UNESCO ;  label Val de Loire ;Les sites remarquables du Goût ; Jardins  Remarquables ;Label Grands  Sites de France…  Voir la présentation et les ressources  et coordonnées de ces Labels  sur ce blog


DES NEWS ! Cueillez dès aujourd’hui les roses de demain…
– Devant ce rigorisme ambiant, fêtons comme à l’habitude l’architecture contemporaine sur ce blog, car,  à ce ryhtme-là et avec une telle force de frappe et d’unanimité pour le patrimoine ancien,  Zaha Hadid ou  Rudy Ricciotti ne seront classés  ou labellisés qu’en 4300 ap.JC :

Bilbao for ever! A force de démontrer que le musée Guggenheim de Frank Gehry n’est pas à lui tout seul responsable du « Miracle » de Bilbao, petite ville portuaire reconvertie, grâce à dix années de réflexion, d’intelligence, de bons choix et d’élus remarquables, mea culpa, j’en ai presque oublié de saluer l’œuvre magnifique, fulgurante, de l’architecte. Retrouver la magnificence du musée de Bilbao, et n’écoutez jamais les critiques, surtout françaises, qui se désolent que le « spectaculaire » ait tant de succès aurpès des publics touristiques, que les architectures-phares emportent l’adhésion de tous, que les musées ou de nouveaux architectes produisent des miracles pour la fréquentation des sites culturels! Si le spectaculaire est magnifique, fulgurant et parfaitement fonctionnel, moi, je prends! Les yeux fermés, si j’ose dire… Et vous?

Milan, architecture contemporaine : un bel ouvrage récompensé La « tour horizontale » (132x16m) des agences d’architecture 5+1AA et Jean-Baptiste Pietri s’implante à l’une des deux extrémités de la foire de Milan, sur la commune de Rho. Ses 21.000 m2 accueilleront en 2010 les bureaux de la société italienne Sviluppo Sistema Fiera. http://www.lemoniteur.fr/157-realisations/article/actualite/858480-la-tour-horizontale-de-milan-recoit-l-international-architecture-award

LA VRAIE BONNE IDEE : si vous ne partez pas en vacances, allez vite mendier 25€ auprès de 10 membres de votre famille ou  de votre banda d’amis , ou encore, « à la québéquoise »,   auprès de vos commerçants préférés. Puis,   lisez le billet de Cédric, sur ce lien , et faites comme lui, qui est un homme jeune, sage et ultra compétent : passez un week-end à Lausanne dans le palace du Beau Rivage. Deux jours là-bas, avec un paysage sublime, une expo sublime – mais vous avez aussi le droit de ne rien faire – c’est beaucoup mieux qu’un mois ailleurs!

Arrivé en Inde, l'ami de Ken rit encore de la bonne blague du ministre français

KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken, en ce beau milieu de l’été, travaillait dur. Un saut à Hong Kong pour finaliser un contrat, un dîner à New York le lendemain soir pour rassurer ses amis traders, un « coucou » à Los Angeles en fin de semaine pour embrasser le Petit chez son ex, Barbie : son emploi du temps ployait sous les dollars accumulés, qu’il fallait, en bon touriste parfait, qu’il dépense au plus vite dans le hôtels,  et les Congrès et le renouvellement de sa flotte de jets privés. Une chose pourtant le faisait sourire en permanence, et dès qu’il avait un petit coup de blues il s’efforçait d’y repenser pour rire à nouveau. Voilà, un ministre français avait déclaré que « les monuments et les vieilles pierres, en France, c’était moins bien que la gastronomie pour l’attractivité du pays». C’est simple, en lisant ça, tout le premier rang des first class du Paris-Hong Kong où il se trouvait – ils lisaient tous les mêmes choses en même temps, au décollage…-  avait été pris d’une telle crise de fou rire que même le pilote avait renoncé à décoller, entendant leur chahut, leurs hurlements de rires et les bris de leurs coupettes de champagne, chahut vite grossi par celui des 80 chinois hallucinés des rangs suivants qui avaient, après la traduction rapide de la phrase du ministre, fait chorale et hurlé de rire à leur tour…

 

Créer un itinéraire culturel en milieu rural

Ken et Daniel Buren au Palais Royal à Paris lundi dernier

C’est bon? Vous avez fait la liste la liste du petit patrimoine local environnant,  pour le valoriser en créant un nouvel itinéraire touristique ?

I – COMMENT S’Y PRENDRE ? Maintenant que les élus sont d’accord, que vous avez bien défini votre offre, que chaque petite église, lavoir, reste de rempart et ancienne fabrique du XIXéme siècle sont en ordre de marche pour recevoir du public, il vous faut choisir vos touristes préférés. Par exemple les clientèles à fidéliser (celles du département,de la région ou de la France entière… Ou encore celles dont rêvent les Comités régionaux ou départementaux du Tourisme pour happer de nouveaux visiteurs). Car « tout le monde ne viendra pas », soyez-en certains, comme ces touristes qui font juste une halte à Paris pendant leur tour d’Europe, ces jeunes sportifs qui n’aiment que le foot, ou encore cette petite famille dont les deux derniers sont trop jeunes pour marcher en forêt. Enfin à l’aide des ces premiers « profils » de visiteurs, vous pourrez peaufiner les différents services auxquels vous avez pensé, du circuit « Produits du terroir » aux boutiques de ventes de souvenirs pour le micro musée et la formation des guides en passant par l’application pour les des smartphones des plus jeunes..N’oubliez pas les Greeters, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’existent qu’en milieu urbain ! ils sont le trait d’union entre les habitants et ceux qui ne font que passer, mais rêvent souvent d’une vraie  rencontre !

II – PAR OU COMMENCER ? Par les sous, comme d’habitude : calculer les revenus de l’investissement du futur itinéraire culturel, grâce aux différents postes à prendre en compte,  que ce soit pour l’offre (aménagement des chemins ; création de gîtes…)ou pour la  demande  (Benchmarking ( comparaison) avec des projets similaires comme ceux de  Saint Jacques de Compostelle en Espagne, du GR20 de Corse ou de la Route du baroque en Savoie.

III – HYPOTHESES DE CALCUL des retombées économiques pour un projet d’itinéraires du patrimoine local en milieu rural 1 – Hypothèses concernant l’offre :

Des itinéraires de 5 jours de marche en moyenne -5 gîtes d’étapes ou équivalent par itinéraire d’une capacité d’accueil de 12 personnes – Aménagement des chemins 1000 €/kmo Aménagement d’un gîte de 12 lits : 37.200 € – Investissements : 250.000 € – Entretien des chemins: 100 €/km par an  –  Entretien d’un gîte : 8% de l’investissement, soit : 3000 € par an – Coût moyen annuel d’un emploi : 30.000 € en masse salariale

2 – Hypothèses concernant la demande fréquentation estimée à 4 mois par an à pleine capacité mi-mai à mi-septembre. En fait la clientèle est étalée dans l’année — Répartition par origine : 85% de clientèle apportant une valeur ajoutée — pourcentage d’étrangers  35% ; –  de nationaux extérieurs à la région : 50% – Dépense moyenne par randonneur par jour : 35 €, (cette moyenne pondérée recouvre toute la gamme des usagers, des campeurs aux marcheurs hébergés  en gîtes de standing, de la clientèle autonome à celle qui fait appel à un service de transport de bagages). Ce montant est ainsi réparti comme suit :• Hébergement 17 €• Restauration 14 €• Transport et divers  4 €o Valeur ajoutée en % des dépenses journalières : 55%, soit 19 € par personne.

3 – Résultats : • Fréquentation sur un itinéraire : 6600 nuitées par an, à partir de la 6ème année ; A titre de comparaison, ce montant représente, rapporté à une étape, environ le quart de la fréquentation moyenne sur une étape du chemin du Puy à Compostelle.• Fréquentation sur 5 itinéraires thématiques : 33.000 nuitées/anDépenses des visiteurs étrangers à l’aire d’étude : 982.000 €/an• Valeur ajoutée à l’économie locale : 536.000 €/an• Bilan  des emplois emplois directs Services, hébergement, restauration, produits du terroir, guides : 21 emplois- Il s’agit de création d’emplois ou du maintien d’emplois existants grâce à cette nouvelle clientèle : ce qui éviterait notamment la fermeture à terme de certains commerces et services (épiceries, restaurants dans les bourgs en déclin)Ne sont pas comptabilisées ici les activités temporaires liées aux investissements.-  Bilan des emplois indirects : Entretien des nouveaux chemins et des bâtiments  3 emplois  –  soit au total : 24 emplois –

Bilan des calculs : le taux de rentabilité interne du projet (TRI),  calculé sur une durée de 15 ans, atteint 25%, niveau relativement élevé pour un investissement public.

IV – TOURISME ET RETOMBEES LOCALES (Suite et fin du billet précédent a/s de l’OCDE)La force d’attractivité du  tourisme culturel est étroitement liée à ses apports pour les populations locales. Selon le National Trust for Historic Preservation aux États-Unis, le tourisme culturel peut avoir peut avoir les retombées suivantes :- Créer un nouvel intérêt, une nouvelle image, une notoriété- Créer des emplois et des entreprises.- Augmenter les recettes fiscales.- Diversifier l’économie locale.- Susciter des occasions de partenariat.- Attirer des visiteurs s’intéressant à l’histoire et à la préservation du  patrimoine.- Augmenter les recettes engendrées par l’attrait historique.- Assurer la préservation des traditions et de la culture locale.- Engendrer des investissements locaux dans les ressources historiques.- Susciter la fierté de la collectivité vis-à-vis de son patrimoine.Les inconvénients méritent aussi d’être soulignés : hausse du coût du foncier ; nouvelles pollutions ; fin de la tranquillité présumée en milieu rural.Pour le secteur Culturel, les avis sont partagés : les retombées seraient plutôt un miroir aux alouettes car les bénéfices qui sont redistribués et ne la concerne pas directement. La Culture servirait d’attrait, serait « instrumentalisée », mais n’en « retirerait » aucun avantage. D’autres acteurs culturels, bien plus nombreux, sont plus positifs, assurant, entre autres arguments, que ces retombées assurent aux jeunes le « maintien au pays », ou que le développement culturel est bien réel (Cf.Festivals de Marciac, d’Uzès…).

V – DES LECTURES POUR COMPLETER VOS CONNAISSANCES :

– Culture, Tourisme et Développement, sous la direction de Claude Origet du Cluzeau, Ed. de l’Harmattan, 2009-2011 : la meilleure analyse du sujet !

Calcul du risque dans les investissements publics rapport du Centre d’analyse stratégique publié le 18 juillet 2011:

– Documents d’urbanisme pour les sites Natura 2000A compter du 1er mai 2011 et en application de l’article R.414-19 du Code de l’environnement, les documents soumis à évaluation environnementale au titre de la directive n° 2001/42 du 27 juin 2001 (dite directive « Plan programme ») , comme les documents de planification, sont également redevables d’une évaluation de leurs incidences sur les sites Natura 2000. ( D. Gerbeau- 26/07/2011-Gazette des Communes). Un   Guide méthodologique devrait apraitre bientôt, mais pour l’instant il faudra se contenter de la réponse à la question  ministérielle :

KEN LE TOURISTE PARFAIT Buren, Venet …Ken avait des amis adorables, en France, et il trouvait toujours bizarre que les français ne les connaissent pas très bien. C’est vrai que Venet (Photo d’une oeuvre avec Ken ci-contre) passait son temps à New York..Mais pour l’heure, ils avaient fait ensemble une surprise à Barbie, en commandant la chambre éphémère du Plaza qui avait été livrée  ce matin dans la propriété du Var de Venet! La dernière fois qu’il était venu en France, destination rare pour ses affaires mais qu’il appréciait pour les « sorties culturelles », Barbie, son ex, lui avait dit qu’ »elle reviendrait en France si elle était mieux logée »…Du coup, en Touriste Parfait, il avait conjugué le Tourisme d’Affaire, le Tourisme de Loisirs, le Tourisme de Bien Etre et le Tourisme Familial, et hop, après 2 jours de palaces et de vols, il était arrivé à temps, voyez plutôt :

 

La Chambre éphémère créée par le Plaza!

Photo du Haut : Ken et son ami Daniel Buren, le meilleur artiste français, né en 1938. Ici nos deux compères posent devant les rayures de 8,7cm de large, aux couleurs alternées de blanc et de taupe, que Buren a placé sous chaque marche de l’escalier !!!.  visite virtuelle du ministère de la culture, accès à l’oeuvre de Buren, aux jardins du palais royal, à la vue sur les toits et à la visite de tous les bâtiments.