DEFINITION DU NOUVEAU TOURISME CULTUREL

Mes amis, vous êtes un peu perdus? Vous ne comprenez pas toujours pourquoi je vous donne tel ou tel exemple, ou pourquoi le petit Musée de Mougins, le MACM,  a remporté, avec Le Louvre, le Ken d’Or 2012?  Alors ce récapitulatif des 222 billets de ce petit blog est fait pour vous! Voici en trois épisodes,  un résumé des fondamentaux du Nouveau Tourisme Culturel : sa définition, (aujourd’hui), ses enjeux et ses perspectives (la semaine prochaine…) et nous terminerons par  la liste commentée des 200 exemples, en France des nouvelles pratiques du Tourisme culturel  accompagnée des outils incontournables (Contacts, Bibliographie, Projets à venir...).

– POURQUOI est-t-il NOUVEAU ? Le Tourisme culturel est au centre de trois bouleversements qui impactent, ensemble,   la « mise en tourisme » : 1- Nouveaux visiteurs/Nouvelle concurence; 2 – Les comportements des touristes ; 3 – la révolution numérique. Prendre en compte prioritairement les incidences de ces trois bouleversements, voilà qui est nouveau!


I- LES NOUVEAUX VISITEURS Pour résumer : les visiteurs français et européens sont encore très majoritaires dans la fréquentation touristique en France, qui est encore le premier pays touristique du monde. Cependant ce leadership est de plus en plus menacé, car la répartition des flux touristiques mondiaux a beaucoup évolué au cours de ces dernières années. De nouveaux marchés émetteurs occupent désormais les premiers rangs et les économies émergentes bouleversent l’échiquier touristique, qui se répartit entre un nombre beaucoup plus grand de pays touristiques qu’auparavant. Mais ces nouveaux visiteurs sont aussi notre NOUVELLE CONCURRENCE!(1).

a) Histoire d’un déclin annoncé :  les cinq premiers pays touristiques (dont la France) représentaient 71 % des arrivées en 1950 et seulement  31 % en 2010 ;- les « autres pays », soit les destinations classées après la quinzième position, comptaient pour 3 % des arrivées en 1950, 34 % en 1990 et 44 % en 2010 !

b) Les pays émergents… Dans moins de 10 ans, 25 pays émergents pèseront 50% du PIB mondial : Brésil, Russie, Inde, Chine, Vietnam, Nigeria, Ghana, Indonésie, Egypte, Malaisie, Argentine, Thaïlande, Corée, Ukraine, Colombie, Pologne, Turquie, Chili, Afrique du Sud, Arabie saoudite, Mexique, République tchèque, Qatar et Emirats arabes unis.

c) Ils sont prêts à découvrir le monde ! Leurs habitants citent régulièrement la France comme  une destination  privilégiée dans les enquêtes. Les classes moyennes y sont  de plus en plus importantes, et  le nombre de ménages disposant d’un revenu annuel de plus de 30 000 dollars par an, soit 2 500 dollar par mois, va plus que doubler d’ici à 2020, d’après Ernst & Young. Soit environ  149 millions de foyers dans 8 ans, un chiffre qui sera alors supérieur à celui des États-Unis (120 millions) et des pays de la zone euro (116 millions). Pour la Chine, par exemple, toutes les études estiment qu’en 2020 en 2020 la classe moyenne aura atteint le chiffre de 700 millions de personnes,  48% de la population chinoise (1 milliard et demi d’habitants en 2020).

d) Et à créer leur propre tourisme intérieur : nous sommes déjà concurrents des autres pays européens, pour le tourisme culturel ( L’Italie a deux fois plus de sites UNESCO que nous…) mais si nous devons impérativement accueillir ces nouveaux touristes des 25 pays à forte croissance, ce ne sera peut-être pas à sens unique! Ils forment ensemble  un énorme potentiel touristique  et seront donc aussi les  nouveaux et redoutables concurrents du tourisme européen. Stupéfiant, comme dit Beaux-Arts Magazine ce mois-ci! Car leur offres seront plus à jour, plus spectaculaires, bref, plus attractives que les nôtres.

Notons enfin que, selon le CNT, Conseil national du Tourisme, la France est  relativement passive face à la concurrence des autres destinations et semble vivre sur ses acquis, sans réelle volonté d’innovation, de remise en cause ou de renouvellement. Ceci est notamment significatif dans le tourisme urbain, où la concurrence européenne est des plus vives (1) Ainsi, malgré sa forte attractivité due à son potentiel touristique, France est aujourd’hui considérée par un grand nombre de visiteurs potentiels comme « un pays musée» quelque peu figé dans le temps, écrivait aussi le Conseil national du tourisme en 2012 avant de faire des propositions. (1) Optimiser les retombées économiques du tourisme en France : propositions d’actions du CNT.

En image, voici un premier profil notre milliard de touristes attendus:

– II- LES NOUVEAUX COMPORTEMENTS des touristes Au siècle dernier de nouveaux comportements ont transformé l’accueil touristique, comme les courts-séjours, qui permettent de désaisonnaliser le Tourisme, ou la personnalisation des offres après l’ère du tourisme de masse de l’après–guère. Ces tendances vont se poursuivre, mais s’y ajoutent trois nouvelles vagues de fond qui doivent porter le tourisme culturel:

1- Des touristes interconnectés en permanence dans le temps et dans l’espace. L’accès direct à l’information permet d’une d’organiser son voyage sans intermédiaire (Agences, Offices de Tourisme…) et chaque site culturel peut aussi, de son côté, proposer directement son offre aux visiteurs du monde entier.

2- Partager, participer, et rencontrer : grâce à cette interconnexion, il devient possible de profiter de nouveaux réseaux sociaux, de joindre ses amis et de leur raconter son voyage en temps réel. Participer ce peut être prendre part à la construction d’une offre, grâce à un travail collaboratif comme la « co-création de contenus ». Enfin la rencontre entre habitants et touristes, commencée avec l’expérience des Greeters en 1995 aux USA,  a connu ces cinq dernières années un très fort développement en France, signe de la demande des visiteurs de mieux comprendre le pays, la ville, l’histoire des lieux qu’ils visitent, grâce aux Greeters, en compagnie d’un habitant. On pourrait aussi citer le Couch- Surfing et tous les partages  et échanges de maisons, de voitures ou de bons-plans. Ou encore le Tourisme créatif, où l’on participe à un atelier de photos ou de poterie dans le pays que l’on visite, avec pour maîtres ses artistes, ses artisans, ses jardiniers ou ses vidéastes.

3- Chacun devient un prescripteur de voyage, peut mettre, sur les sites de comparaisons, des avis ou  peut noter la qualité des offres, y compris des offres culturelles puisque le Louvre et Orsay sont déjà sur Trip Advisor. Grand “Livre d’Or” public, le web joue alors double jeu : parfait si vous êtes bien noté, mais catastrophe pour votre réputation et votre fréquentation si vous déplaisez! Cet « entre-soi en ligne  » permet même de financer la restauration des monuments. La rénovation du Panthéon (Paris)  et d’autres monuments du Centre des Monuments nationaux sera financée par  le crowdfunding, appel  au peuple des Internautes (mécénat participatif) tout à fait inédit.

Comprendre plutôt qu’apprendre  : ces quelques mots résument cette diversité d’usages et de partages . Le schéma « Je sais, je choisis  et Vous regardez » de la visite culturelle  traditionnelle, qui depuis des siècles impose son offre, au nom de l’apprentissage et de la découverte, sur le modèle scolaire, semble un modèle vertical révolu. Les visiteurs peuvent devenir experts, grâce aux pages choisies de leurs écrans, et partager leur expertise, en toute « convivialité ».Faisons-leur confiance!

III-LA REVOLUTION  NUMERIQUE

Pour le Tourisme : la promotion, la réservation, la commercialisation de l’offre et l’accueil sont des étapes qui ont été totalement bouleversées par la révolution numérique, même si l’investissement n’a pas toujours été au rendez-vous. La Culture institutionnelle, si elle numérise tous ses contenus depuis quelques années, n’a que très peu intégré le Partage dans ses pratiques. Nous vivons une période transitoire ou la Création numérique ne trouve pas toujours ses publics, ou la Génération Y boude les visites traditionnelles, où les directeurs de musées ne voient pas très bien pourquoi ils devraient intégrer les souhaits des visiteurs dans leur programmation. Une époque angoissante , aussi, car les Guides officiels et conférenciers ne voient que des “concurrents” chez les Greeters. Une époque difficile, enfin, où  le mot magique pour le patrimoine est encore celui de la « valorisation », cette étape où le site doit être le plus « juste » pour sa restauration et le plus accueillant du point de vue technique. La valorisation réussie, on attend les visiteurs  qui, certainement, viendront très nombreux. Pourtant, et toutes les études le démontrent, le moment important devient l’avant –visite : qui viendra? Comment les avertir ? Quels moyens en communication multicanale? Quelle médiation ? Quelle muséographie interactive  et partagée? Quelles stratégies existantes, localement? Avec quels partenaires? Comment organiser le travail collaboratif, alors que la résistance à cette révolution est très forte pour les modes de gouvernance, que ce soit pour le Tourisme ou pour la culture? Notre révolution numérique s’accommode mal de cette hiérarchie encore trop forte, qui se méfie de tout changement et bride en particulier les jeunes talents.

– Le repli volontaire et national sur les « publics de proximité » peut enfin résumer l’état des lieux de la culture institutionnelle. Les publics de proximité bénéficient en France  de toutes les directives d’emploi des crédits publics, de tous les professionnels des  publics de la culture, de toutes les études dédiées aux visiteurs, à de rares exception près. « A commencer par les français », disait Malraux en parlant du public de la culture qu’il souhaitait “le plus large possible” pour le régaler. Hélas, nous n’avons pas dépassé, en France culturelle, cette période Malraux, n’ayant aucune stratégie pour ces touristes, mal aimés, que l’on ne peut « enseigner ». Ils représentent pourtant la moitié des visiteurs, tout de même, et bien plus dans les grands sites ou festivals. Là encore, la France est exceptionnelle!

1- LE TROISIEME PUBLIC est l’un des enfants du numérique   les plus riches d’avenir des sites culturels, permettant, « Hors les murs », une diffusion que même en rêve on n’eût  imaginé il y a vingt ans : deux milliards d’internautes peuvent découvrir toutes les œuvres culturelles numérisées, les transformer (Rijksmuseum d’Amsterdam), les partager ou tout simplement se distraire, jouer, acheter des livres d’art en ligne ou des objets de la boutique.

2- LA CONVIVIALITE DES CREATIVE CITIES : exemple impressionnant de partage d’ingénierie, les Creative Cities pensent globalement, pour leur urbanisme,  Tourisme, Culture, Numérique et Convivialité. Leurs principes sont toujours les mêmes : utiliser les compétences locales, croiser les modèles, créer des laboratoires éphémères et agiles pour créer de la ville, du lien, de l’innovation et de l’inventivité. Et un vaste réseau mondial entretient la flamme, échange les expériences, promeut la Culture dans les milliers de villes émergentes qui naissent aujourd’hui dans le monde.Par contre, pour le quotidien, les Creative Cities ont considérablement élargi la définition de la culture, lissant les périmètres entre création et industrie, art et artisanat, services publics et services marchands. Et pourquoi pas? L’avantage est de sortir du monopole du tourisme traditionnel Monuments/Musées/Histoire, et d’ouvrir les horizons du contemporain, de l’aujourd’hui, sans quoi il est difficile de comprendre une ville ou une région, pour penser son avenir.

 

 

 

 

 

 

 

 

KEN LE TOURISTE PARFAIT

Le futur s’écrit à Shanghai, certes, avec ses foires d’art contemporain, ses palaces hors du commun et, pour Ken, le Paradis du Touriste Parfait : le monde des Affaires, ce business qui lui permettait de gagner des millions  chaque mois (Et vous? Combien déjà???) pour faire des milliers de cadeaux à Barbie son ex. Histoire de produire, sur son passage, des tonnes de “retombées économiques”, ces enfants chéries du Tourisme. Pourtant, en sirotant son apéro, il eut un petit pincement de coeur : et si le livre disait vrai? Et oui, Ken LIT!

Voir son livre:


AMOURS ET TOURISME , sous la direction de Claude Origet du Cluzeau.Collection Gestion de la culture – Editions Harmattan. Février 2013 – 110 pages
ISBN : 978-2-336-00846-2
Présentation : le mariage de l’amour et du tourisme, voilà une évidence qui saute aux yeux mais qui, paradoxalement, n’a jamais été sérieusement traitée : mettre face à face l’immense variété des demandeurs d’amour avec les multiples offres de voyages qui favorisent la rencontre des couples, comme l’épanouissement de ceux déjà formés. Cela va donc de la drague occasionnelle au voyage de noces dûment programmé.

En vente en ligne, ICI!

Prochain billet, la semaine prochaine : les enjeux et les perspectives du nouveau tourisme culturel!



 

Le Tourisme aujourd’hui

La Liberté guidant le Peuple (Delacroix au Louvre-Lens) : tout est rentré dans l'ordre, le tag a disparu!

Aujourd’hui des nouvelles du Tourisme en France, globalement en souffrance, la crise révélant les défauts structurels et, comme le souligne Christian Mantei dans l’Echo touristique du 11 janvier 2012, une relative indifférence de la part des politiques. L’Etat a d’ailleurs réduit la subvention d’ATOUT France en 2013, pourtant déjà en baisse de 7,38% depuis 2010. La presse a livré de nombreux bilans de l’année 2012, que nous résumons ici en présentant des pistes pour 2013. Très culturelles!

I -CHÈRE FRANCE…. Le tourisme des français en chute sur notre territoire.Les Français ont diminué la durée et la fréquence de leurs séjours et restreint le nombre de leurs nuitées (- 2,8 % de nuitées par rapport à  2011) . Inquiétant aussi, par rapport à la concurrence de nos voisins : les tarifs hôteliers ont été plus élevés en France en 2012 qu’en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie et en Espagne, avec une nuit en chambre double tournant autour des 151 euros, soit 3 euros de plus que l’an dernier.(Infos du Site comparateur de prix Trivago publié fin décembre, cité par  Le Monde.fr, article de  Mathilde Damgé le 27.12.12)

II- PLANS SOCIAUX EN VUE CHEZ LES TOUR-OPÉRATEURS ET AGENCES DE VOYAGES Les tour-opérateurs ne sont plus un passage obligé pour les  visiteurs individuels mais aussi les groupes qui peuvent fabriquer eux-mêmes leur voyage sur le web, aidés par les « avis » d’autres groupes et les sites d’information et de de réservation en ligne. Les TO français français ont donc perdu beaucoup de clients en 2012 :« entre novembre 2011 et fin octobre 2012, le syndicat des tour-opérateurs français a recensé 7,28 millions de clients, soit 25 000 de moins sur un an, avec un volume d’affaires en baisse à 5,28 milliards d’euros.

III- AGENCES DE VOYAGE. “C’est la pire période que j’aie jamais connue”, lâche Georges Colson, le président du Syndicat national des agents de voyage (SNAV), qui estime à 5 000 le nombre d’emplois perdus dans la profession depuis trois ans. Les grandes entreprises  du secteur (Thomas Cook, TUI ou Pierre & Vacances)ont ou vont diminuer ou suppriment des emplois. Voir l’article du Monde ICI. Les agences de voyages  ont vu leur clientèle loisir fondre de 5,1% en 2012 et leur volume d’affaires loisir de 4,3%, selon le baromètre Snav Atout France cité par le Quotidien du Tourisme.
IV – LE TOURISME D’AFFAIRES CHUTE DE 4,9% EN 2012 L’étude annuelle de Coach Omnium/Salon Bedouk (Porte de Versailles-Tourisme d’Affaires) sur le secteur du MICE vient d’être publiée. Ses résultats ont été présentés et analysés pendant le  Salon Bedouk (500 exposants et 7500 participants) le mercredi 6 février.( MICE, meeting, incentives, conférences and events, pour les novices en Tourisme)
– Les entreprises auront dépensé 8,47 milliards d’euros en 2012, mais les budgets sont en baisse pour 80% (Prix, prestations...), la durée des évènement souvent  réduite (Une demi journée pour 31%des sondés contre 23% en 2011) et les entreprises organisent leurs évènements le plus près possible de leur siège avec le moins de participants si possible.  76% des entreprises ne font jamais ou rarement appel à une agence et les hôtels sont davantage délaissés pour des lieux plus atypiques. Enfin  seul un quart des entreprises réalise des opérations à l’étranger. Publiée chaque année depuis 21 ans, l’édition 2013 de l’étude Coach Omnium/Salon Bedouk s’est appuyée sur les réponses de 538 organisateurs qualifiés, confrontées avec les données des années précédentes, afin de mesurer les évolutions de la demande.Contact presse : Emmanuelle Soubeyre – emmanuelle@arthemuse-rp.fr-T: 00 33(0)6 86 99 19 81 (Article de l’Echo Touristique du 6 février 2013)

V- LES INVESTISSEMENTS INTERNATIONAUX EN FORTE BAISSE DANS LA REGION PARISIENNE : En un an, l’Ile-de-France est passée du 6 ème au 10 ème  rang mondial pour l’accueil des investissements internationaux.

VI- OMT : “Les Français ne connaissent pas le poids du tourisme dans l’économie”Lors des 6èmes Rencontres du Snav, qui se sont déroulées à Ténérife , Frédéric Pierret, directeur exécutif à l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) a annoncé que la  part du marché touristique de la France avait baissé  de 7% , comparé aux taux de croissance de l’Espagne (+9%) et de l’Allemagne (+6%).Il y voit trois raisons principales. “Le tourisme n’est pas considéré en France, car les électeurs n’y songent pas. L’opinion ne connaît pas le poids du tourisme dans l’économie (6% du PIB). Les institutions du secteur fonctionnent bien, mais ne se font pas entendre dans les médias, comparé à d’autres pays européens”. Enfin Christian Pierret a évoqué  “Le manque d’investissement dans le tourisme” préoccupant:depuis Disneyland, il n’y a pas eu de gros investisseur. Je crois que nous les faisons fuir. En France, il y a beaucoup trop de normes et les procédures sont trop longues et trop chères“.(PROS du Tourisme| Catalina Cueto Publié le 05/02/2013).


CONCLUSION : LE PLUS DUR EST-T-IL A VENIR ? De nouveaux opérateurs du Voyage comme Apple (Communication) , Google ( Voyage et transport,Hotel Finder, Guide de restaurants, Frommer’s, comparateur…) ou Virgin vont sans doute encore bouleverser un peu plus la donne, fragilisant les anciennes pratiques (Information, promotion, commercialisation) dont il faudra bien faire son deuil. Adopter le e-tourisme comme « état d’esprit » à chaque étape devient incontournable. Et  nous vous proposons de nouvelles pistes, avec ces quelques exemples à ajouter à l’actif nos 220 billets depuis 2009 !

LES BONNES NOUVELLES pour 2013!

Pourtant, face à cette chute du tourisme officiel,  de nouvelles pistes nous ont étonnée depuis quinze jours et remettent l’espoir au centre. A condition que les entreprises traditionnelles  du tourisme s’adaptent à une nouvelle réalité, aux bouleversements qui s’annoncent et dont elles peuvent profiter. Le partage, la rencontre touristes habitants, en particulier ou l’invention de nouvelles expériences, de nouveaux thèmes de destination pour de petits ou de très gros budgets mais aussi la co-création de contenus semblent définitivement installés dans le paysage. Avec, en contre-partie de l’échange et du partage, une gouvernance moins hiérarchique, propice à libérer toutes les énergies.

I- PARTAGEZ ! la Revue Capital, reprise par Pros du Tourisme,  confond un peu cette semaine « le low cost » et le partage ! Pourtant l’échange et tous les co-quelque chose sont devenus la seule vraie tendance de fond, à notre avis. Car ces nouvelles pratiques touchent tous les secteurs, comme nous vous l’avions déjà indiqué avec le recensement des sites communautaires (E-tourisme Info) :

– L’HEBERGEMENT :  Capital cite Bedycasa, Airbnb, Homelidays et Abritel ( location de maisons et d’appartements entre particuliers) ; L’échange des maisons : Trocmaison et Homelink, Guesttoguest, créé par le Français Emmanuel Arnaud

– LE TRANSPORT Les billets de train d’occasion : Trocdestrains, qui revend des billets non échangeables et non remboursables pour les particuliers ;la location de voiture entre particuliers :  Drivy , Luckyloc, fondée par Claire Dano ou  Covoiturage .
– LES ACTIVITES : on veut participer ! Cours d’oenologie en Bourgogne ou de gastronomie dans les grands hôtels,  ou encore Tourisme Créatif , (ateliers,  apprentissage); mêmes les visites guidées ont changé  avec les  Greeters. La visite devient un échange, une rencontre avec les habitants qui vous conseillent aussi leurs « bons plans », petits restaurants et visites insolites garanties ” aimées des locaux”.

En conclusion, Capital résume ce type d’échanges par la possibilité de disposer d’un « choix en hausse et d’un  prix en baisse ». Certes, mais il faudrait surtout signaler que l’échange permet la rencontre, une offre beaucoup mieux adaptée à des demandes précises, même au bout du monde. Par exemple, pour l’hébergement, en finir avec une chambre – standard et la banalité fonctionnelle des hôtels (Pouvoir voyager en  famille, ou  avec son animal ; jardiner ; faire sa cuisine…).
Voir l’article complet de Pros du Tourisme/Tour Hebdo ici . ( Rubrique “Ça pulse” par Virginie Dennemont).

Ces nouvelles pratiques, enfin,  sont toutes en croissance : Airbnb a dépassé le cap des 3 millions de clients en 2012 , avec 120 000 annonces début 2012 et 300 000 aujourd’hui, pour 10 millions de nuitées réservées. Onze nouveaux bureaux ont été ouverts en 2012 comme Hambourg, Paris, Londres, Sao Paulo, Sydney ou Singapour. Et neuf nouveaux marchés ont été ouverts en ligne. Airnbe commence, selon etourisme info, a avoir des clones en Chine !

II – INVITEZ LA CREATION!
JEAN-CHARLES DE CASTELBAJAC VIENT DE CREER UNE OEUVRE POUR LE POUR SOFITEL Casablanca Tour Blanche. Sofitel (120 adresses, dans près de 40 pays (plus de 30 000 chambres) a laissé carte « blanche » à Jean-Charles de Castelbajac.Le créateur français a ainsi conçu une véritable installation artistique permanente, « Fatal Oriental Syncronocity » placée au cœur du bar «  Le Casart ».  « Off all the gin joints in all the towns in all the world ? She walks into mine »Jean-Charles de Castelbajac, natif de la ville, a souhaité rendre hommage à la ville de Casablanca en sublimant l’une des répliques du mythique film éponyme de Michael Curtiz (Casablanca – 1942).A noter aussi : la carte des cocktails puise ses influences dans des courants artistiques tels que le Dadaïsme ou le Cubisme…Site Internet et Contact : www.sofitel.com Direction de la Communication    Sofitel Monde Charlotte Thouvard :  charlotte.thouvard@sofitel.com – Contact Presse AgenceLaurent Guyot & Co- 01 77 37 19 19 – contact@laurentguyot.com

-III – ETONNEZ LES VISITEURS : en leur proposant par exemple de FRISSONNER LA NUIT  dans  un tout petit hôtel conçu pour …les amateurs de polars! (Il n’y a pas que les Spas dans la vie :-)
– L’ HÔTEL DETECTIVE , propose  16 chambres qui vous font vivre une expérience : au 19ème siècle avec Sherlock Holmes ou dans la chambre « les Experts » en passant par la chambre  Seventie’s d’ Emma Peel…L’atmosphère intime de chaque “univers” est reconstituée par des objets qui semblent y avoir été oubliés par les grands détectives, juste avant que vous n’arriviez.Intimité garantie, mais  vous dormez “chez chacun d’entre eux”!  Adresse et contact : 6, avenue George V – 76790 Etretat – France- Tél 33 (0) 2.35.27.01.34 – Fax. 33 (0) 2.53.46.15.12 e-mail :contact@detectivehotel.com

– IV – PARTAGEZ L’ INGÉNIERIE : SUIVEZ UN ARCHITECTE PAYSAGISTE  DANS LES PLUS BEAUX HÔTELS DU MONDE avec Patrice MATHE. Cet architecte paysagiste spécialisé dans les projets d’hôtels de luxe vient de faire paraître son blog ! Objectif : revisiter les hôtels du monde par le filtre des jardins de qualité des palaces, dans le monde entier. Une visite avec un pro est toujours une très bonne visite! Et les jardins des hôtels ne sont pas toujours mis en valeur. “Magnifique jardin” est souvent la seule mention, sur le Guide ou dans la communication de l’hôtel…Voyons donc avec P.Mathe l’histoire, les arbres et les fleurs ou l’architecture globale de ces parcs et jardins d’exception, sans modération
– V- Ou EVALUEZ LES DISPOSITIFS DE VISITES de musées AVEC MUSEOMIX : Grosse réunion à Lyon le 21 février, ouverte à tous ceux que ça intéresse, donc n’hésitez pas à vous renseigner sur les détails sur le site de Muséomix ! Que deviennent les projets élaborés par la communauté dans les musées où ont lieu leurs expériences ? Les musées sont prêts à acheter les solutions trouvées par la communauté. Le musée gallo-romain  de Lyon a ainsi acheté deux projets parmi tous ceux qui avaient été développés. Et on les comprend, ça leur prendrait tellement de temps de mettre en place les projets eux-mêmes… Le but est de lancer des pistes de réflexion pour les membres du musée.(Blog Nomes Design : lorsque innovation rime avec culture). Sur son  site Internet lisez aussi les Rapports 2012 : Museomix – Etude de réception auprès des visiteurs- et Museomix 2012 vu par les personnels du musée – et l’appel à projets 2013 ! Museomix , quésaco ?(Rappel pour les novices…:-)) : Muséomix = 1 musée + 3 jours + 150 participants sur place (codeurs, bidouilleurs, médiateurs culturels, créateurs, conservateurs, designers, amateurs de culture…) et des participants en ligne réunis en 10 équipes + co-création = 10 prototypes de médiation culturelle et de nouvelles expériences dans un musée = un musée ouvert, vivant et en lien avec ses visiteurs-acteurs.

NEWS!

ULTRATRAVEL FORUM est créé à Londres en mai 2013. Ce Forum fera le point sur les « tendances de demain » le lundi 20 mai 2013 à l’Hôtel Dorchester. Avec Dhiren Fonseca, Expedia ;  Daniel Franklin, The Economist; Gerald Lawless, President de Jumeirah Group, Jennifer Fox, President des Fairmont Hotels & Resorts ; Henry Mason, Global Head of Research and Managing Partner of trendwatching.com. Ultimate Luxury Travel Related Awards- Contacts : Sophie Ahad  |  Junior Account Executive Renseignements : CUT Communications d:  +44(0)20 8334 4009 – 6-8 Richmond Hill  Richmond .T.:+44(0)Surrey TW10 6QX f: +44(0)20 8948 4660

TROP DE TOURISME NUMERIQUE ? Saint-Raphaël la semaine dernière,  bientôt les Rencontres d’Aquitaine (MOPA, voir ci-dessous), le  Forum de Deauville (25-26 mars), puis Laval Virtuelle, du 20 au 24 mars prochain . (Lire aussi “Que faire pour la réalité augmentée dans son musée sur le site Internet de Laval Virtuelle). A noter à Laval aussi , La Cité de la réalité virtuelle , gros projet des années à venir, enfin dévoilée ! (Muoto architectes). La nouvelle réjouissante est que toutes ces rencontres numériques attirent enfin des centaines de professionnels en France, alors qu’il y a encore trois ou quatre ans il ne s’agissait que des Geeks du tourisme et de leurs amis, qui pourtant parlaient d’or en disant que le sujet était brûlant, qu’il fallait que tout le monde s’y mette très vite, à cette Numérique Attitude. Aujourd’hui ils doivent se réjouir, car c’est par centaines que les pros s’inscrivent à ces Journées numériques.

En CONCLUSION Les Rencontres numériques se multiplient dans les régions, et c’est pas doublon, c’est tout bon !

Tourisme, patrimoine et médiation numérique : depuis maintenant 3 ans, la journée technique des Eyzies est un rendez-vous phare des rencontres etourisme d’Aquitaine. Le site de la rencontre des Eyzies est ICI!
FRANCE VOYAGE ¨PROPOSE DES CIRCUITS à thèmes, comme celui d’un tour de  la Bretagne par ses côtes. Nous aimons bien aussi la possibilité de faire son carnet de route, son propre circuit, de connaitre tous les labels. Site Internet en 5 langues, pas trop joli mais très pratique !Les voyages « clef en main » , par thèmes, sont très représentatifs de ce que nous avons de meilleur, en France, pour le Patrimoine et l’artisanat de haut niveau. Ou un  Tour de la Bretagne par les côtes !Faire vous-même votre circuit!

KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken version imprimante en 3D? Ken avait décidé de se cloner himself. Les plans étaient prêts, l’imprimante ronronna d’aise…Et hop ! Start pour des millions de petits Touristes Parfaits ! Un bon millier dans chaque continent, chaque capitale, chaque région,  façon Ambassade, Soft Power ou Espionnage…Vous imaginez la liberté ?Le vrai Ken  perdu (caché) dans la foule de ce million de clones, sirotant enfin son petit mojito tranquilou, sans Voyages autour du monde, sans haltes dans les Palaces, sans Affaires certes lucratives mais rinçantes. Et le bénefice pour le Tourisme, avec un million de Ken en plus pour laisser des retombées à chaque passage?La Vraie bonne idée !  C’était sa façon « à lui » d’aider à résoudre la crise du Tourisme. Le seul problème : tirer au sort celui qui, ensuite, clonerait Barbie, son ex…La seule inconnue, cette affaire de Désir : fallait-il  cloner PLUS de Barbie(s) que de Ken(s), ou un peu moins?

 

Incroyable Clone de Ken : PAR-FAIT!

 

Le Musée de Mougins choisi pour l’Europe!

EMYA

LE MACM DE MOUGINS (06) NOMINÉ comme l’un des meilleurs musées européens!

Nous aimons bien dans ce petit blog donner des nouvelles des projets déjà présentés, ceux dont nous analysons les qualités et que nous soutenons. Aujourd’hui nous reviendrons sur le MACM, musée d’art classique de Mougins (06) , auquel nous avions décerné le Ken d’Or en janvier dernier. Ce musée est encore à l’honneur cette semaine, de la plus belle des façons qui soit : le MACM vient en effet d’être nominé pour le prix de l‘European Museum of the Year , seul musée français présent sur les 28 musées européens choisis par l’équipe de l’EMYA.

Voilà l’occasion pour nous de reparler de la démarche qualité des sites culturels , avec deux démarches : la Qualité Tourisme des sites culturels et le Classement du Journal des Arts. Aucune cependant n’est aussi excellente que le Prix européen du meilleur musée, nous verrons pourquoi.

Enfin notons que le Lauréat du prix EMYA 2013 sera annoncé durant la cérémonie qui se tiendra au musée Gallo-Romain de Tongeren en Belgique courant Mai, et nous espérons très fort que le MACM l’emportera!

I- LE PRIX du MUSÉE EUROPÉEN DE L’ANNEE (EMYA) Le prix du musée européen de l’année (EMYA) a été fondé en 1977 par le Conseil de l’Europe, et c’est le prix le plus prestigieux d’Europe car son ambition n’a pas varié depuis sa création :  témoigner de l’excellence des musées européens et encourager les processus innovants. Innovants par rapport à la vision traditionnelle qui privilégie  les collections plutôt que leur utilisation au profit de la société. Innovants sur le fond, c’est à dire la vie du musée, sa gestion, ses équipes, sa direction et leurs stratégies.

Ses objectifs de départ étaient très simples :  Promouvoir des approches novatrices dans le secteur des musées en Europe,  quelque soit le « type » de musée : tous les musées sont égaux qu’ils soient publics ou privés, petits ou grands.  Quels que soient aussi leur objet ou leur nationalité, les musées candidats y sont évalués sur la base de ce qui est considéré comme étant EXCEPTIONNEL pour les services que propose un musée à ses  visiteurs.

Enseble au MACM : Klein, Warhol, la Grèce antique

– Le MACM de Mougins a donc triomphé à juste titre sur sa Newsletter cette semaine : « Cette nouvelle, capitale pour notre musée, émane de la réunion annuelle des membres du jury EMYA à Bruxelles. Le MACM est fier d’être sélectionné  parmi les 28 candidats venant de l’Europe entière; depuis le Royaume Uni à l’Azerbaïdjan en passant par la Finlande et le Portugal. »

POUR EN SAVOIR PLUS : Site Internet de l’EMYA .Voir la Liste complète des nominés EMYA ici – Contacter les Organisateurs d’ EMYA :  Email: emf@liverpoolmuseums.org.uk – Tél: +44 (0) 151 478 4559/4984 Fax: +44 (0) 151 478 4321- Découvrir Le MACM sur son site Internet.

II – ET EN FRANCE ?

1) LE CLASSEMENT ACCUEIL DANS LES MUSEES DU JOURNAL DES ARTS La courageuse revue Le Journal des Arts avait commencé un classement très différent de celui d’EMYA car il distinguait « l’Accueil des Publics » plutôt que l’innovation dans l’accueil des publics comme l’EMYA. Par exemple on lit dans les critères ci-dessous du JDA qu’en 2011 un auditorium et une publication semestrielle étaient un “plus”. Est-ce bien raisonnable ? Un musée ne peut-il se passer aujourd’hui d’un auditorium, contrairement à ce qui fut innovant dans …les années 20 (en 1925, date du premier auditorium de musées à NYC)? A-t-il besoin de conférences savantes, généralement destinées aux aficionados ou aux étudiants? Ne peut-il pas négocier avec d’autres auditoriums de la ville, ou avec les universités voisines, plutôt que d’avoir le sien?

Bref, il me semble que, avec ces critères, les publics déjà bien gâtés par les musées sont tout simplement  « sur-gâtés !  ». Je crois donc, pour ma part, que de tels critères et indicateurs confortent une offre académique, destinée prioritairement aux classes moyennes supérieures, plus diplômées et plus riches que la moyenne, selon toutes les études sur les profils des visiteurs « habitués » des musées.

Ne vaudrait-t-il pas mieux que, plutôt que d’entretenir un auditorium, le musée consacre de nouveaux  moyens pour diffuser toutes ses collections via le numérique dans le monde entier ? Qu’il organise des rencontres entre les habitants à partir de sujets qui les passionnent? Ou qu’il modère un débat entre les internautes? Qu’il soit effectivement réellement ouvert au monde, et« multiculturel »? S’il peut faire « les deux », tant mieux ! Mais conforter les publics habitués ET proposer une nouvelle offre innovante est aujourd’hui très rare pour les 2000 musées en France, par exemple.
Ensuite, tout comme la Démarche Qualité (Cf2 ci dessous), le Classement du JDA privilégie le « moment de la visite », plutôt que les trois temps de cette visite « Avant/Pendant/Après », pourtant incontournables aujourd’hui, avec les nouveaux comportements des visiteurs qui sont aussi interconnectés en permanence.

Enfin, prendre  en compte la fidélisation de ce « troisième public », celui  qui ne viendra pas mais que l’on doit aussi passionner sur le web, avec des contenus, comme le font les musées anglais, par exemple, est aussi une priorité actuelle. Peut-on négliger ce troisième public qui représente deux  milliards de e-visiteurs potentiels, mais bien réels?

LES 22 CRITERES DU  CLASSEMENT JDA : les 22 critères sont pondérés (coefficient de pondération indiqué entre parenthèses) et déterminent le nombre total de points de ce classement.- librairie (1),- cafétéria (2),- accès handicapé (2),- plan de visite gratuit (1),- fiche explicative dans chaque salle (2),- cartel bilingue (1),- audioguide (2),- outils numériques (1),- salle jeune public (1),- auditorium (1),- publication semestrielle d’un programme (1),- tarif incluant l’audioguide (1),- carte annuelle d’adhérents (1).- 8 critères notent enfin de « 1 » à « 5 », selon la méthode des quintiles, les indicateurs suivants :  nb de journées d’ouverture sur l’année (2), nb de nocturnes (1), pourcentage moyen de salles ouvertes (1), nb de fiches en langues étrangères (1), nb de conférences (1), effectif d’accueil et de surveillance (1), plein tarif (3), nb de jours gratuits (1). La qualité du site Internet est notée de 0 à 3 avec un coefficient de 2.

Le Journal des Arts prévient à juste titre que, dans son classement « Les nouveaux musées (Mac/Val, Quai Branly) ou récemment rénovés (Les Arts décoratifs, Musée Fabre) offrent naturellement un meilleur confort de visite. » En effet, dans la liste des 30 premiers musées ayant le meilleur accueil des visiteurs, en 2011, on ne trouve que des valeurs sûres, des établissements importants, à Paris comme en région. Voir le Classement des 30 premiers musées en 2011 dans LE JOURNAL DES ARTS nº350 / Du 24 juin au 7 juillet 2011, à voir  ICI.
2) LA DÉMARCHE-QUALITÉ TOURISME pour les sites culturels

Nous prendrons l’exemple de la démarche conduite par la Région en Ile-de-France pour les musées et les monuments, mais il en existe bien d’autres, dont celle, pionnière de la Bretagne. – L’enquête 2010 a été réalisée par des visites mystères menées par des enquêteurs professionnels du cabinet DMS réalisées du 1er juin au 31 juillet 2010 . Cinq métiers ont été évalués : les musées et monuments, les points d’accueil touristique, les taxis, les excursionnistes et les cafés brasseries. Pour les musées et les monuments, 300 visites mystères (entre 5 et 10 visites par site) ont été effectuées. De plus une évaluation des sites Internet des musées et monuments a été faite par l’ARTESI.- Des grilles de critères spécifiques à chaque métier ont été élaborées au préalable, en concertation avec des représentants des métiers concernés, avec 74 critères pour les musées et monuments-(Voir ces critères sur un document de travail préparatoire de 2008,  sur demande à NTC, via les Commentaires du blog, car ces critères ne figurent pas sur leur site Internet).

MAIS , il y a à notre avis cinq difficultés pour adhérer complètement à cette démarche :

a) Les sites retenus sont déjà tous des sites majeurs : pas de sites privés ou de tout petits sites  ;

b) La démarche est longue (donc coûteuse) et non obligatoire. La Région  Languedoc–Roussillon, par exemple, a donc bien du mal à la terminer pour l’ensemble des sites ;

c) La Collectivité territoriale (Région) doit « traiter tout le monde de la même façon » et ne peut hiérarchiser les résultats des musées ou des monuments. Sur l’ensemble, aucun n’émerge, donc, et , comme pour l’offre « exhaustive » des Offices de Tourisme, l’embarras du choix des visiteurs est très important. Ils auront donc tendance à se replier vers les incontournables (Le Louvre, Orsay et la Tour Eiffel) pour ne pas prendre le risque d’être déçus.  

d) Les critères portent essentiellement sur l’interaction entre les visiteurs et les personnels. L’imagination, l’innovation  de grands professionnels culturels (Ex :  Le MAC VAL de Vitry /s /Seine, distingué par Le Journal des Arts ; ou de très fortes expositions temporaires, comme au 104 de Paris…) ne sont  pas prises en compte. On sait  détecter les absences de confort, d’absence d’équipements pour les personnes souffrant d’un handicap, l’absence d’aides à la visite ou des agents insuffisamment formés pour l’accueil, mais on ne valorise pas d’autres qualités majeures d’une offre : son inventivité, son charme, sa convivialité, son travail de fonds avec les habitants ou son attractivité pour une cible de visiteurs (visiteurs étrangers ; Jeunes et Adolescents ; Familles, etc…).  « Lors de la visite mystère, les enquêteurs  professionnels effectuent une visite standard et répondent par «oui» ou par «non» à la grille de critères. […]

e) Ces critères sont objectifs et ne permettent aucun jugement de valeur. Le principe de la visite mystère ne permet l’identification d’aucun personnel. »e) Au final, lorsque vous avez rempli toutes les cases « objectives », vous avez une garantie de qualité générale, certes, et c’est déjà très bien. Mais les choix de la visite culturelle, lorsque se prend la décision,  sont beaucoup plus complexes : un tout petit musée, même sans répondre à tous ces critères objectifs, même « imparfait » sur certains de ces critères, peut être, à notre avis,  autrement plus attractif grâce à de très nombreuses qualités «  non objectives »  que ne peut prendre  en compte cette démarche qui souffre de trop d’objectivité.Lire les résultats de l’enquête ICI.

Calder et l'Egypte ancienne(MACM)

CONCLUSION : Le MACM de Mougins correspond parfaitement au nouveau rôle assigné par EMYA aux musées , ce rôle social et multiculturel qu’il devrait remplir partout ! Pourtant, au vu des budgets et des compétences des personnels, on peut dire que le rapport est encore hyper favorable à la fonction de conservation des œuvres et objets du musée. Pour mémoire, en 1977 seule une poignée de musées (Américains, anglais et pays du Nord de l’Europe ou d’organisations comme l’ICOM) avaient assigné cet objectif de « sociabilité » aux musées.  En France nous n’avons aucun prix officiel qui aille dans ce sens et, du coup, les pouvoirs publics ne font guère attention aux initiatives « exceptionnelles », même à celles de leur propre territoire. Pour des raisons très simples mais hélas quasi impossibles à gérer aujourd’hui, au vu de la législation (Le rôle d’un conservateur, en France, est toujours de faire un inventaire et de la conservation préventive…) et au su des priorités des élus ou de l’Etat (la Culture y est passée des premières priorités (Années 70-80) à la treizième ou quinzième place aujourd’hui…). Les jeunes professionnels, les idées innovantes n’ont donc pas droit de cité, et nous encourageons les jeunes professionnels ou les jeunes élus à se battre de toutes leurs forces pour faire passer l’innovation en France.

Mon premier Ken, Kenneth Hudson

III – NOTRE CADEAU BONUS: LE SECRET DES MUSEES INNOVANTS! Nous sommes en juin 1979 et Kenneth Hudson, le créateur du Prix du Meilleur musée m’a invitée à déjeuner en Camargue, où il vient de remettre le prix EMYA (1).Très admirative de ses livres et de ses travaux, dont Iron Bridge, en Angleterre (une vallée entière d’archéologie industrielle qui reçu d’ailleurs le Prix EMYA en 1979(2)), j’ose une demande : « Mais quels sont vos critères, pour EMYA ? ».

Et Kenneth  me fit cette réponse stupéfiante, mais qui m’a portée tout au long de ma vie ; en résumé:

Ecoutez, Evelyne, ce n’est pas très difficile…On a une batterie de critères, d’indicateurs, certes, mais là n’est pas le plus important. Quand je dois décider, je fais moi-même un test, un seul : je me débrouille pour déjeuner avec le conservateur qui dirige le musée. Je lui dis combien je l’admire et que cela doit être un travail colossal de réussir un si bel établissement. Et cela provoque deux types de réactions. Le premier type de réaction, c’est un conservateur qui me répond « Oui, j’ai beaucoup de mal, c’est très dur. D’autant que les personnels traînent parfois, ne sont pas toujours trop bien formés ou d’accord avec moi…Mais en y passant tous mes week-ends et mes vacances… ». Le second type c’est celui (ou celle) qui me répond : « Oui, mais même si vous n’avez invité que moi, aujourd’hui, je vous assure que je ne suis pas seul(e) ! Nous sommes une équipe, et c’est comme ça qu’on peut y arriver ! ». Et la conclusion de Kenneth était donc « Peu importe notre  batterie de critères : le premier groupe ne peut avoir l’EMYA ; par contre le second a toutes ses chances! ».

Là était donc le secret : le management était la clef d’un « meilleur musée » en Europe! Savoir utiliser toutes les compétences, ne pas user de son  « pouvoir » hiérarchique était le sine qua non de l’innovation, de la réussite et de l’excellence. Et, malgré la persistance de ces fonctionnements ultra hiérarchiques, ahurissants aujourd’hui -de vrais brise-talents !- je persiste malgré tout à croire que la gouvernance, le management feront un jour ce grand progrès : passer au participatif, au collaboratif, et mettre fin en un même temps à la souffrance des gens au travail et au manque d’innovation.

(1) Ironbridge Gorge Museum Trust, Ironbridge, Royaume-Uni – (2) Musée de la Camargue, Arles, France

KEN LE TOURISTE PARFAIT

Ken avait rejoint dans un très joli bar son nouvel ami Christian, Christian Mantei, avant de passer aux choses sérieuses : Ken avait un petit milliard de trop à son actif et voulait investir en Europe et il avait  pensé à ce petit pays au grand passé, la France. En fait, le job de Ken, Touriste Parfait, avait séduit Christian : « Homme d’affaire, passant sa vie dans les avions et les palaces, laissant sur son passage une somme colossale de retombées économiques, ça me convient !», avait dit le Délégué Général à Ken. Oui mais voilà, Christian se faisait le porte-voix, dans le journal L’ Echo touristique, d’une bérézina annoncée si le Tourisme périclitait en France…

– Que puis-je pour vous, my Dear?, commença Ken…

 

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