Le Groupe Park§Suites adopte le Tourisme culturel !

Hôtels et Culture ont toujours fait une très bonne équipe, et les « petits hôtels insolites ou étonnants » se multiplient et font la joie de la presse spécialisée. Le Luxe est toutefois le grand gagnant de cette approche culturelle par l’hôtellerie, où les designers explosent de créativité avec de nouvelles propositions d’espaces à vivre hors du commun. Mais, nous le verrons dans ce billet, le Tourisme d’Affaires s’y met aussi !

QUELQUES BONS EXEMPLES / La Culture ne peut se résumer à la déco, à la présence de tel ou tel couturier pour signer un hôtel, ou encore à la présence d’une billetterie de spectacles à la conciergerie de l’hôtel. Il faut, pour la direction et les équipes, un engagement qui ne concerne pas que la peau visible de l’hôtel, mais que la culture imprègne l’ensemble des lieux conçus pour un voyageur en mobilité. Nous avons évoqué dans ce blog les deux exemples de HI Hôtel et de l’Hôtel Winsdor, tous deux situés à Nice, qui sont structurellement imbibés de culture, comme le furent lors de leur création les Paradores espagnols et les Relais Châteaux pour la partie « patrimoine historique » en Europe. Les exemples d’hôtels qui prennent l’art contemporain comme point de départ de leur création (HI Hôtel) ou de leur évolution (Windsor Hôtel) ont ceci en commun de vouloir repenser tous les codes de l’hôtel aujourd’hui : qu’est-ce qu’un hall d’accueil ? Qu’attend-on d’un hôtel de ses services, en dehors des incontournables lits/calme/wifi/restauration à toute heure ? Car les clients ont évolué, et les anciens codes, axés sur le seul degré du « confort », ne suffisent plus. Il faut aujourd’hui davantage de connivence, de surprises, d’attention à ce que souhaite réellement, en plus du « confort basique » et d’une propreté et sécurité à toute épreuve, le visiteur.

II- LES DIX PREMIERES MINUTES DANS UN HOTEL SONT DECISIVES /Pour les chaines hôtelières , le meilleur exemple d’intégration de la culture était, jusqu’à aujourd’hui, et en attendant la nouvelle vague des hôtels ACCOR de Monsieur D.Hennequin, celui de la chaîne du Méridien ! Rappelons que la chaîne avait recruté, aux côtés du Directeur Général, un Directeur  artistique. Non pas pour décorer les hôtels, ou choisir des designers, mais pour repenser l’hôtellerie et ses codes traditionnels avec le regard d’un visiteur actuel.En parallèle à ce travail de fond, des campagnes d’art furent aussi présentées au sein des hôtels Le Méridien à travers le monde. Pour orienter la réflexion et faire es projet concrets, une famille d’artistes internationaux fut créée. Des  photographes, musiciens, peintres, parfumeurs, sculpteurs, soit une centaine de membres (LM100) se sont dotés d’une stratégie à partir d’un constat: les 10 premières minutes dans un hôtel sont décisives!

ARRIVAL EXPERIENCE : de ce constat est né un programme, baptisé Arrival Experience « une expérience et un mode de vie interactifs à destinations d’hôtes créatifs et des collaborateurs de la chaîne.” , soulignait en 2004 Éva Ziegler, présidente du groupe Le Méridien : “La chaîne s’est donné pour mission de transformer le rapport fonctionnel et commercial associé à un séjour à l’hôtel en un lien de nature plus émotionnelle à établir avec le client.”. L’entrée des hôtels a été complètement revalorisée ;  une ambiance olfactive, sonore et lumineuse est diffusée dans le hall et les ascenseurs. La carte magnétique des chambres  a été dessinée par un artiste contemporain et  donne  un accès gratuit à un lieu culturel local. Chaque adresse du  Méridien est partenaire d’un site culturel : à San Francisco, les clients se rendent gratuitement au Yerba Buena Center of Arts. À Shanghai, le musée partenaire est celui d’Art Contemporain et à Monaco Le Méridien est associé au nouveau musée national.

Conclusion de la directrice en 2008 sur ces orientations contemporaines proposées aux clients: la clientèle est évaluée potentiellement à 150 millions de personnes dans le monde. “C’est loin d’être une niche”, résumait  Éva Ziegler.

IV- PARK § SUITES, LE TOURISME D’ AFFAIRES converti à la culture: Park § Suites est principalement un Groupe de tourisme d’Affaires, puisque 60% du chiffre  est généré par cette filière  et que P§S s’est donné comme objectif d’atteindre 100 résidences en 2014 pour devenir le numéro un en Europe,  des appart-hôtels d’affaires.  Le groupe,  créé en 2000, compte aujourd’hui  750 collaborateurs et 55 appart-hôtels en France (CA de 74,4M€ en 2011) de 4 gammes, du 2 au 4 étoiles;  des implantations en Belgique, au Maroc, en  Espagne et en  Suisse sont aussi en projet.

1- Culture rock et Techno à Montpellier : Muse, incontournable de la scène rock mondiale et Grammy Award 2011 est programmé le 16 octobre à Montpellier,  avec en première partie The Joy Formidable, groupe de rock originaire du Pays de Galle . Puis en décembre ce sera « Techno » à Park & Suites Arena. Pour la petite histoire : l’Arena, suite à un partenariat de naming avec le groupe hôtelier Park&Suites est devenue, après Bercy, Arena Park&Suites, deuxième salle multifonction de France en 2012 Jauge :  14 800 spectateurs en configuration spectacle ; 9 000 supporters en configuration sport ; 13 500 m2 de surface brute pour les expositions. (Architecte : Philippe Cervantès (Cabinet A+ Architecture).

2- L’un des P§S de  Montpellier a comme architecte Rudy Riciotti, grand prix d’architecture 2006, (113 chambres ou appartements ouvert en juillet 2012 ), architecte du Louvre (Inauguration du Département de l’Islam la semaine dernière…) et du futur MUCEM de Marseille.(Notre Photo)

3-  A Nantes les parcours du Voyage à Nantes sont à disposition des clients

4 – Bassin de Cannes : France Bournet, Rédactrice d’NTC, Nouveau Tourisme Culturel, a visité la semaine dernière les trois hôtels P&S du bassin cannois, celui du Cannet, celui de Mandelieu et celui de Cannes, pour prendre connaissance de leurs projets culturels. Le P§S du Cannet, à deux pas du musée Bonnard, va créer un partenariat avec le musée, (dont un billet d’entrée pour  le Musée Bonnard pour chaque client) ; un service de vélo  et voiture électrique est également à l’étude.

– A Mandelieu,P§S , qui accueille majoritairement les familles, met à disposition des clients  un bus de nuit pour les retours des soirées cannoises. Très bonne idée pour que les parents des ados dorment tranquillement…

P&S Cannes, central,  4 étoiles,  avec chambres, suites et appartement, propose 5 parcours culturels très bien conçus: Cannes Gourmet, Maritime, Authentique, Culture et Cinéma.

Arena P§S Montpellier

On félicite donc P§S de ses ambitions culturelles, qui ajoutent une valeur importante au séjour, et peuvent aussi promouvoir et même créer une destination (Bonnard ; le Voyage à Nantes ; Musique  à Montpellier…).Le seul petit inconvénient auquel il faudrait  sans doute remédier est celui du manque de visibilité de ces projets culturels, mais aussi des hôtels sur les réseaux sociaux (Très peu de photos, aujourd’hui, et pas de « bons plans  culturels », ni sur le profil, ni sur le mur des hôtels,  dommage…).

Merci à Emilie Sarda pour ses informations. Emilie, directrice de la communication et du marketing P§S, dirige une équipe très professionnelle et charmante!
EN CONCLUSION Nous devons enrichir l’expérience de nos hôtes, disait Jérôme Sans, le directeur artistique du Méridien. Voilà qui fait maintenant partie des stratégies de S§P, et qui concernera très directement les équipes des Hôtels et les clients les plus créatifs de la filière du Tourisme d’Affaire. Une nouvelle «culture   d’entreprise ?

Cher amis, connaissez-vous d’autres exemples de travail conjoint entre Hôtels et Culture ? Dites-le nous avec un commentaire!

Trois  NEWS

1- Il n’y a pas que les hôtels qui font des concerts, le musée national des arts décoratifs de Londres , V§A, vous invite le 12 octobre prochain

2- A NE PAS MANQUER, ce thème,  réjouissant pour la FPT : Les collectivités territoriales et l’innovation : évolution ou révolution(s) ? Université de la fonction publique territoriale -Aix-en-Provence les Jeudi 4 et vendredi 5 octobre 2012 – Frais d’inscription : Collectivité : 200 e HT (239,20 e TTC) Chercheur : 100 e HT (119,60 e TTC) Clôture des inscriptions : Mercredi 26 septembre 2012 ( Dépéchez vous !) Contact : Isabelle Touchard- e-mail : isabelle.touchard@territorial.frhttp:///

3– Congrès international « Education et MuséesDe l’action à la réflexion , 21-23 novembre au musée Thyssen Bornemisza de Madrid.La médiation culturelle s’endort en France ? Pas grave, allez vite chercher des idées nouvelles chez nos amis espagnols qui, en plus sont très « prêteurs d’idées » ! La preuve ? Leur Congrès international est en ligne en mode collaboratif, vous pouvez donc y participer, ouvrir un débat,  poser des questions apporter vos contributions !Des dizaines de vidéos sont déjà en ligne pour co-créer  et enrichir les contenus du congrès! A vos tweets, prêts? Partez !

La semaine prochaine : un billet avec des nouvelles incroyables du Tourisme urbain culturel : la nouvelle étude sur la prospective ; les derniers projets innovants ; les tendances décryptées pour vous ;  des chiffres, bref, de quoi comprendre et avoir envie d’agir!

KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken était perplexe…”Pas besoin de parler la même langue pour se comprendre”, disait l’affiche allemande…C’est vrai, si les Français parlaient aussi bien l’anglais que les allemands, le monde ferait des pas de géant, pensait-il! Ken représentait Barack pour le 775 éme anniversaire de Berlin, et il avait répété à haute voix son intro des dizaines de fois « Ich bin ein Berliner »,  en arpentant sa chambre d’hôtel, la cabine de son jet et les salons cosy et privés de ses aéroports. Perplexe, car  Ken natif des USA, se sentait à l’aise partout, en bon Touriste Parfait, hyper mobile et interconnecté en permanence.Tokyo, New-York, Berlin ou Abu-Dhabi, peu importait, du moment qu’il pouvait y faire des affaires…Alors ce Ich Bin lui posait une question existentielle…

Découvrez avec Ken la nouvelle campagne de communication de l’Allemagne, qui parie depuis quelques saisons sur la Culture, et pas n’importe laquelle, s’il vous plait, la meilleure! Le patrimoine et la création, 100 villes remarquables, des fêtes, des parcours, l’Allemagne fait la promotion d’un tourisme culturel de “plaisir”, et sa Newsletter est très au point!Et l’Allemagne est aussi le premier pays européen pour le Tourisme d’Affaires, hé…hé…

NOS PHOTOS : Ken du haut est en charmante compagnie, avec l’amie de Marc Jacobs, YahoiKusama, qui a fait des expos tout l’été dans les magasins Vuitton. Ken du bas est allé visiter le projet  du Concept Store au Printemps Haussmann, à Paris (2012), dessiné par Yahoi Kusama.

 

N’ayez plus peur du mécénat!

Ken et Delacroix

I- POURQUOI LE MÉCÉNAT DOIT-IL SE DÉVELOPPER ET ÉVOLUER?

1- Par nécessité, car les crédits publics sont en forte baisse (On annonce -3% à -15% de baisses pour le patrimoine au ministère ; nous vous tiendrons au courant dès que le budget sera publié). Les autres collectivités publiques, Régions, Départements et Communes,  vont sans aucun doute devoir se recentrer sur les priorités en temps de crise: Précarité/Emploi/Logement/Jeunesse/Santé…et leurs compétences obligatoires  (Sécurité, Social, Transports, Voirie, Routes…).

2- Parce que le mécénat culturel a beaucoup diminué depuis 10 ans, les entreprises lui préférant l’Humanitaire, le Durable, la Santé ou le Sport.

3- Parce qu’il peut exister un mécénat « participatif », avec des contreparties bien plus fédératrices que les sempiternelles affiches en grand format de l’entreprise mécène!

C’est pourquoi nous voulions vous présenter quelques exemples de ce nouveau mécénat, pour vous encourager à vous y intéresser.

II- « N’AYEZ PAS PEUR DU MECENAT CULTUREL!” ! » dit  Marianne Camus-Bouziane, déléguée de l’Admical en Rhône-Alpes et auteur du Guide du mécénat culturel territorial.(Voir son interview du 19 .09.12) . Le constat  de cette experte est le suivant : « Les petites institutions culturelles n’ont pas le personnel dédié à la recherche de fonds. Dans ce cas, si on fait le ratio entre le temps passé à solliciter les mécènes et les montants collectés, le gain financier reste faible. Par ailleurs, la démarche est encore peu professionnalisée et reste très informelle. »Hors grosses institutions, qui sont mécénées par de grosses entreprises, il faut constater en effet que le mécénat de proximité est embryonnaire, en France.  Peu de villes ont un service dédié, ou proposent a minima d’organiser des rencontres entre les entreprises et les projets culturels ou encore de boucler les dossier juridiques. Très peu d’institutions recrutent les compétences nécessaires, leur préférant du personnel scientifique ou un nouveau médiateur.

III- LES FREINS AU MECENAT  : l’absence de compétences, mais aussi  les freins « idéologiques » sont les deux principaux freins au mécénat dans les milieux culturels. “La Culture doit  être financée par le seul secteur public” est encore le credo du secteur public de la culture, qui se méfie des entreprises et du secteur privé ” en général”.  Même si les financements publics,  via les impôts de tous les citoyens, n’ont  pas réussi à élargir la fréquentation à TOUS les publics, à commencer par les plus défavorisés, les appels systématiques aux “dons” des particuliers ou au secteur privé des entreprises sont encore rarissimes par comparaison avec pratiquement tous les autres pays du monde. Les arguments anti-mécénat ont donc pour terreau, en France,  la méfiance de la Culture vis-à-vis des entreprises.

Concrètement, on réseaute en France entre établissements du secteur public, depuis les années 70 (Education nationale ; autres établissements  culturels ; programmes ministériels (Politique de la ville,  Universités, Hôpitaux, Prisons, Handicap…Services de l’Etat, des Départements, des communes…) mais réellement très peu d’objectifs et encore moins de crédits et de personnels sont dédiés à des réseaux avec l’ensemble des salariés des entreprises d’une région ou d’une ville. Le Tourisme culturel est l’exemple parfait de cette difficulté du travail commun, car  l’industrie touristique est composée de 90%  d’entreprises privées de l’Hébergement, du Transport,  de la distribution et des autres activités alternatives à la Culture (Randonnée, cyclotourisme ou tourisme durable, sportif, etc…).Le partenariat entre Culture et Tourisme ne va donc jamais de soi. Encore une exception nationale..

Enfin l’entreprise est par ailleurs encore soupçonnée de « récupération », de vouloir « utiliser » ou « instrumentaliser »la culture. Pour faire vite, « gagner de l’argent et de la notoriété sur le dos de la culture » est une représentation courante des objectifs supposés du  mécénat. Sachant très bien tout cela, les entreprises ne se pressent pas aux portes des projets culturels. Elles trouvent plus simple et plus chaleureux d’accueillir les responsables des projets Solidaires, Durables, Verts, Sportifs, ou les projets tournés vers l’International,  la Jeunesse ou la Santé, qui n’ont pas ces a-priori.

IV- L’AVENIR DU MÉCÉNAT : à notre avis trois nouvelles directions sont incontournables : celle d’une plus grande proximité entre les mécènes et les sites culturels ; celle d’un nouveau mode de financement participatif (Crowdfunding, l’appel de fonds aux internautes, né avec les usages du web) et celle d’une implication des collectivités territoriales plus grande pour organiser le partenariat entre les institutions culturelles et les entreprises.

Les grosses institutions de mécénat actuelles ne peuvent devenir des centres de ressource agiles, au plus près des acteurs. Elles constituent un passage obligé très chronophage  (Rendez-vous, colloques, formations généralistes…) mais sans garantie de résultats : l’Admical, qui a défriché le terrain dès la fin des années 80, avertit sur son site Internet ne jamais  pouvoir accorder d’aide financière et de ne pas effectuer  de recherche de mécènes pour les porteurs de projets. Allons bon! La Fondation du Patrimoine, quant à elle, s’est dotée d’antennes régionales et annonce en 2010, 770 campagnes de mécénat populaire. Le volume des dons faits  à cette Fondation est en forte croissance, puisque plus de 8 millions d’euros ont été récoltés en 2010. Mais d’une part ce mécénat est un « appel au peuple » ponctuel,  sans que ne soient réellement élaborées des relations durables entre les sites culturels et les habitants donateurs; d’autre part ces majors du mécénat ne font  pas de crowdfunding en ligne, se privant de cette nouvelle « force de frappe » qui sollicite la générosité de tous les internautes amateurs, professionnels, individus ou sociétés (Kickstarter, l’une des nombreuses plateformes américaines, a récolté, en 2011,  100 millions de dollars pour 27 000 projets, par exemple). Entre les Fondations qui impulsent des projets culturels de proximité comme la très active Fondation Passions Alsace et nos les « majors » (Admical, Fondation du patrimoine,  Fondation de France…) il existe, à notre avis,  une troisième voie,  qu’André-Yves Portnoff vous présente ici, avec l’exemple de la Fondaco à Venise.

– Même si la Fondaco de Venise est aussi une « major », elle a entrepris des actions de mécénat dans une direction qui privilégie les rapports, dans la durée, entre les élus et services de la ville de Venise, ses  établissements culturels aussi bien municipaux que nationaux, ses habitants, ses entreprises et celles de la région. Patrimoine ou art contemporain, évènements ou Histoire de Venise, nouvelles technologies : la Fondaco n’a pas de préférences, du moment qu’il s’agit d’opérations culturelles. Un modèle à transposer ? Lisons André-Yves!

PATRIMOINE ET ENTREPRISES : UNE DEMONSTRATION VENITIENNE, par André-Yves Portnoff (Extraits de son Article  pour la revue d’octobre 2012 du Centre des jeunes dirigeants, CJD).
Les plus petites entreprises peuvent contribuer à la sauvegarde du patrimoine culturel, pas seulement par vertu, mais pour construire avec d’autres acteurs de leur région, une dynamique créant de la valeur pour tous. Une belle démonstration nous vient de Venise où Enrico Bressan et Giovanna Zabotti ont créé le Fondaco. Ce cabinet privé a pour métier d’orchestrer des synergies entre entreprises et administrations publiques pour rénover des œuvres d’art et des monuments en respectant une éthique rigoureuse: le patrimoine est restauré selon les règles de l’art, sans donner lieu à des exploitations publicitaires abusives, et les entreprises partenaires y retrouvent leur compte grâce à de la communication. Bilan concret, en huit ans, 45 œuvres ont retrouvé leur jeunesse. C’est ce qu’Enrico Bressan nomme restaur-actions, innov-actions. […]
1- Participation d’entrepreneurs régionaux et locaux
Fondaco mobilise des entreprises internationales comme Bulgari ou LVMH, mais le plus original et le plus prometteur, c’est la participation d’entrepreneurs régionaux et locaux. Dans la catégorie « régionale », la famille Buziol, créatrice du groupe Fashion Box-Replay, basé près de Trévise, a rénové la façade du musée-palais Ca’Rezzonico.Replay a profité de l’espace publicitaire alloué sur les échafaudages pour y présenter les œuvres de jeunes artistes régionaux. Ainsi des entrepreneurs éclairés de la Vénétie et des régions avoisinantes s’engagent-ils, avec des contreparties en termes de communication, comme l’exploitation d’un logo conçu chez Philippe Starck, tête de lion vénitien surmontée de l’inscription «…near Venezia ». De plus, Il Sole 24 Ore, principal quotidien économique italien, a institué un prix annuel des imprenditori illuminati.

Ae Oche, une Pizzeria de Venise...

2- Mécénat de quartier – Encore plus près du terrain, un club des Vénitiens pour Venise géré par Fondaco rassemble aussi bien des PME que des artisans et des négociants. La famille Marsilli, qui possède deux restaurants, a pris en charge trois ans de travaux pour rénover au Palais ducal sept cheminées sculptées par les frères Lombardo au XVIe siècle dans les appartements des doges. Une recherche sur la gastronomie a été conduite parallèlement dans des bibliothèques vénitiennes, ce qui a permis aux Marsilli de proposer sur leurs menus des gnocchis au chapon et autres plats du XIIIe siècle. Au total, dans ce mécénat de proximité, sept restaurateurs, boulangers, commerçants, PME, ont adopté des puits, des statues et autres œuvres.[…]. Le modèle vénitien peut s’exporter, puisqu’un Fondaco s’est créé à Rome, avec de premières réalisations au printemps dernier. Ainsi le patrimoine est préservé alors que les fonds publics sont de plus en plus rares en Europe, par négligence, mauvaise gouvernance, ou en raison de la crise.

Lancement de la wifi en 2007 (Fondaco)

3- Les citoyens-entrepreneurs : le plus prometteur, c’est l’impulsion d’une nouvelle dynamique au travers de réseaux, de partenariats. La fierté de vivre et travailler dans le territoire en est renforcée. Des citoyens-entrepreneurs adoptent leur environnement sans accaparer le bien public, nuance essentielle. Enrico Bressan rappelle que le monde de la publicité est « agressif et sauvage », il ne s’agit en aucun cas de franchir la ligne rouge qui sépare le mécénat de la marchandisation à outrance de la culture, à un moment où les affairistes ultra-libéraux voudraient tout privatiser…sauf les déficits. Et en même temps, pour que des coopérations durent et fassent de nombreux émules, il faut dépasser l’acte, certes respectable, de l’entrepreneur généreux n’attendant d’autre contrepartie qu’une satisfaction personnelle.[…] La solution est de bâtir un système de collaborations gagnants-gagnants entre patrimoine culturel, acteurs du tourisme, écoles, associations, entrepreneurs du terroir. Tout le monde y gagne. Les entrepreneurs qui s’engagent ainsi observent que les salariés, s’ils sont associés, sont fiers de l’action de leur société et deviennent avec elle, ainsi que leurs familles, des ambassadeurs du patrimoine auprès des clients et fournisseurs.

Exposition de jeunes artistes sur les murs de Venise (Fondaco)

Fondaco organise des visites d’élèves, d’étudiants, accompagne des artisans dans des musées concernant directement leur métier et où ils n’avaient pas mis les pieds jusque-là. […]Pour dépasser le stade des actions isolées et créer plus de dynamiques territoriales, il convient de professionnaliser l’orchestration de synergies entre acteurs publics et privés. Ce qui est en train de réussir autour de Venise apporte une riche expérience à exploiter en France.
– Sur le sujet : le site de Fondaco ;  Les enjeux du tourisme culturel en France,  par Evelyne Lehalle, Futuribles n° 387, juillet 2012; le rapport Atout France par A-Y Portnoff et al. et “Inventons lesmusées et les régions web 20» dans la revue Archimag.

André-Yves PORTNOFF, Futuribles . Consultant, il est aussi Professeur associé à la Haute Ecole de Gestion de Fribourg.

Lire le texte complet Mécénat Venise André-Yves Portnoff.

Sur le site My Major Company, le Museum of Everything!

IV- DES LIENS UTILES
Se former avec Fundraiser pour comprendre les donateurs (et les non-donateurs), l’environnement juridique et fiscal, l’évolution des techniques.Quelques sites de crowdfunding : design , livres musique , souvent trop fourre-tout comme Babeldoor ou Ulule ou Touscoprod . Pourtant Emilie Lamoine,  une réalisatrice,  a récolté près de 7 500 euros pour son film, Nevers, un road-movie dans la campagne française, grâce au crowdfunding.  Après trois refus de l’avance sur recettes du CNC et face à l’impossibilité de financer son film via les régions sans cette avance, elle s’était inscrite sur un site de crowdfunding et a réussi ! My Major Company, qui fait aussi une opération, depuis quelques jours,pour The Museum of Everything conduite par Marc Olivier Wahler, propose  également à votre générosité le pont levis du Mont-Saint-Michel .

Comment déposer un projet , par exemple chez Réservoirfund – Quelques sites de mécénat dédié aux entreprises :  pour Marseille 2013 , pour Bordeaux.

Ken et Edward Hopper

V-KEN LE TOURISTE PARFAIT était devenu mécène. « Comment mieux placer sa fortune, en échappant au fisc ? » disait-il à Barbie Chérie au téléphone en poireautant dans son aéroport. En fait, ce n’était pas vraiment pour cela. Vous qui suivez ses aventures, vous connaissez son job de Touriste Parfait, soit, en gros,  voyager partout dans le monde entier, diriger ses multiples entreprises à la perfection afin que les bénéfices lui permettent de gâter Barbie et laisser sur son passage, dans les hôtels de luxe ou en classe Affaire Boing, un maximum de retombées économiques. Et là, même avec les cadeaux de Noël à l’horizon, il avait tellement d’économies qu’il allait finir par se retrouver sur le tableau des milliardaires de Forbes…Son gros problème, c’était « Comment dépenser tout cela ? », puisqu’ il n’avait pas une minute à lui. Le mécénat était une bonne action, se dit-il avant de filer sur Kickstarter. En un clic il régla les questions d’argent des trois jolies danseuses pour leur festival, à Jersey…
Nos Photos, en haut : Exposition “Delacroix et l’aube de l’orientalisme”, du 30 sept. au 7 janvier 2013, au Château de Chantilly. www.chateaudechantilly.com
Et en bas : exposition  Eward Hopper, qui aura lieu  du 10 octobre au 28 janvier au  Grand Palais. Ici, Ken, sans surprise, est avec la  GirlyShow de 1941…

Quel avenir pour les Journées du Patrimoine?

JEP : Ken en 1961, au siècle dernier. Pas encore Touriste Parfait....

 

I- PRESENTATION de l’organisation des JEP

« Faire passer sur notre patrimoine le souffle de la vie » : tel était, en 1984, le beau slogan retenu par le ministère français de la Culture pour la première édition de la « Journée Portes Ouvertes dans les monuments  historiques ». C’est l’’année suivante ,  lors de la Deuxième Conférence européenne des ministres responsables du  patrimoine architectural du Conseil de l’Europe (1),  que  Jack Lang proposa aux pays européens d’adopter la formule des Journées françaises et d’étendre la manifestation  à toute l’Europe (Grenade (Espagne), le 3 octobre 1985).

En 1999, la Commission Européenne devint aussi partenaire de ces journées européennes du patrimoine (JEP)aux côtés du Conseil de l’Europe.  Depuis, et dans toute l’Europe au mois de septembre, les 49 Etats (2)  qui ont signé la Convention culturelle du Conseil de l’Europe participent aux JEP, et l’on estime qu’environ 20 millions de visiteurs se rendent dans plus de 30.000 sites et monuments participants.

Un programme commun, précis, définit le  mode de pilotage, les choix d’organisateurs, les thèmes et les modalités d’organisation institutionnelle,  bien rôdées aujourd’hui (Par exemple pour les questions de Sécurité, des budgets ou des partenariats potentiels). Un Guide technique épatant du Conseil de l’Europe conseille les pays et organismes qui souhaitent connaître en détail les règles du « Comment organiser les JEP ?». Le programme comporte quatre orientations : lesdates (en septembre et chaque année); l’objectif de faire découvrir le patrimoine « autrement » ;  favoriser la fréquentation par un accès gratuit aux sites  et enfin tenter d’utiliser  les mêmes supports pour la communication dans l’ensemble de l’Europe.

– 1- Les dates : les organisateurs  permettent de choisir le week-end en septembre : la Suisse, la Bielo Russie l’Azerbaïdjan, la  République Tchèque, la Suède, l’ Autriche et  Belgique ont choisi le premier ou le dernier week-end de septembre.

2- Visiter Autrement : les Journées européennes du patrimoine privilégient depuis leur création des visites du patrimoine « différentes  des visites classiques » : tout ce qui est habituellement  caché (les réserves, par exemple) sera privilégié, et seront ouverts  au public des bâtiments et des sites ordinairement fermés à la visite. L’accueil devait être aussi “exceptionnel”,  convivial, voir festif, pour briser les timidités ordinaires des non-spécialistes. Voilà pourquoi, sans doute,  on trouve aujourd’hui de nombreux sites qui ne sont pas réellement des sites du patrimoine mais, comme ils sont invisitables le reste de l’année, y accueillir le public rentre peu ou prou dans les critères des journées. Les studios de télévision FR3 de Normandie sont dans ce cas.

– 3- Des programmes innovants et adaptés aux différents visiteurs: dans le cas de monuments, musées ou sites ouverts le reste de l’année,  l’organisation des  JEP propose d’innover avec de nouveaux services, de nouvelles activités, différentes de la programmation habituelle (visites guidées à caractère exceptionnel, expositions, concerts, spectacles, conférences, jeux etc.).

– 4- La gratuité les Journées européennes est aussi un impératif, pour que le prix ne soit pas une barrière pour les plus démunis. En cas d’impossibilité, les tarifs proposés doivent être réduits.

II- OBJECTIF : SOLIDARITE EUROPENNE !Les pays européens ont officiellement un objectif : sceller des solidarités ente pays européens, autour du thème fédérateur de leur patrimoine national. Cet objectif a été peu à peu perdu de vue, tout particulièrement ces dernières années, où la solidarité européenne a souvent été mise à mal pour que les populations puissent échanger et  partager les mêmes valeurs. Le programme du Conseil de l’Europe a d’ailleurs un slogan : « L’Europe, un patrimoine commun » et la volonté de l’exposer aux publics, avec , mais cela fait sourire aujourd’hui, des idées de communication à a clef : «  Le drapeau portant le logo des Journées européennes du patrimoine a vocation, à terme, à flotter sur l’ensemble des bâtiments ou sites associés à la manifestation ». »En d’autres termes, il s’agissait , dans le droit fil de la Convention-cadre sur la  valeur du patrimoine culturel pour la société adoptée à Faro, Portugal, le 27 octobre 2005, d’affirmer que  « les patrimoines culturels constituent une ressource sur la base de laquelle peuvent s’instaurer le dialogue,  le débat démocratique et l’ouverture entre les cultures »

Cathédrale de Sienne(It.), tous les sols et pavements sur le reportage de la Repubblica!Et merci Andrea!

III- L’ECHEC …L’évaluation 2010 du Conseil de l’Europe est assez sévère : les objectifs de” renforcer le dialogue interculturel, de combattre le racisme et la xénophobie, d’affronter, ensemble, entre pays européens, les nouveaux défis sociaux, politiques et économiques” ont largement disparu, aujourd’hui,  des objectifs nationaux, au profit de la  découverte du patrimoine national : « Toutefois, malgré le succès des opérations nationales « Portes ouvertes », on ne constate pas de renforcement de la dimension européenne : dans l’ensemble, les manifestations sont de nature locale. Il n’en demeure pas moins qu’il est préoccupant d’observer que les éléments européens et les objectifs politiques et sociaux plus larges du CoE continuent  d’être absents ou de rester dans l’ombre dans bon nombre des 50 pays participants. » –Voir le Rapport de Susan Williamson, 02 novembre 2010 sur L’avenir des Journées européennes du patrimoine.

IV- ET LA REUSSITE !LES JEP EN CHIFFRES

– a) Puissance de la communication : on estime donc qu’environ 20 millions de visiteurs  se rendent , en Europe, dans plus de 30.000 sites et monuments participants.

Ce que ne soupçonnait pas l’Europe, c’est que la puissance de la filière serait toute entière mobilisée pour cette opération. En France, la filière du Patrimoine emploie 400 000 personnes, rapporte 15 milliards par an (retombées économiques) , et 40 000 monuments sont protégés ou classés, même si un tiers seulement est ouvert aux publics. Pour l’Etat,  pour les communes, leurs groupements, les départements, les propriétaires privés, les JEP offrent  une opportunité de communiquer grâce à leur patrimoine. Et, nous le verrons,  l’échelon local a amplement pris le pas sur l’objectif de fédérer les visiteurs européens.

b)  L’afflux des visiteurs est remarquable : en France, le ministère a annoncé  12 millions de visiteurs de l’édition 2011, et un succès de plus en plus grand pour les trésors et autres lieux vénérés des habitants , comme Versailles ( 44 000 visiteurs) l’Elysée – plus de 20.000 visiteurs  l’an dernier- le Sénat, l’Hôtel de Ville, – Matignon,  l’Observatoire ou la Sorbonne à Paris. Même si les habitués, “fans de patrimoine” sont les plus actifs, sac en bandoulière et marche rapide assurée, les organisateurs proposent ces jours-là des visites bien adaptées aux enfants, aux familles , et même si certains n’iront jamais, ils sont contents que ces moments festifs existent.Bref, au moins une fois par an, “Tout le monde en parle!”.

c) Pas d’évaluation Malheureusement, la moitié des pays participants ne font aucune évaluation  sérieuse de ces Journées. La France, par exemple, ne renseigne même pas les fiches prévues par le Conseil de  l’Europe. Il faut donc, pour notre pays,  se contenter des déclarations des ministres qui recueillent « a chaud », chaque année, les résultats à la fin du week-end. Et chaque année c’est la même histoire : « Succès incroyable des Journées du patrimoine ! » dès le soir même sur toutes les ondes et les écrans,  alors même que les dispositifs d’évaluation quantitative et qualitative sérieux ne sont pas en place. On imagine facilement que, pour « assurer », les propriétaires publics et privés des monuments doivent systématiquement afficher un chiffre supérieur d’année en année. Et on espère qu’ils n’avaient pas mis la barre trop haut la première année, pour que le dernier chiffre soit plausible.:-)

V- PAS DE VISITEURS INTERNATIONAUX ! En fait, les communes et les départements se sont tournés vers un public de proximité et non vers celui d’une manifestation internationale.  Aujourd’hui les JEP deviennent de plus en plus locales, et chaque ville peut créer sa propre  son affiche, son propre programme en lien direct avec ces habitants de proximité. Les références aux organisateurs historiques (Europe, France) peuvent même disparaître, comme on le voit ici pour l’affichage de Nantes et de Lyon :

 

 

 

 

Pour les visiteurs français et étrangers, dont les visiteurs européens, nous n’avons même pas trouvé cette année de petits forfaits pratiques, ceux qui permettent de visiter facilement et à coût réduit une ville ou un département si l’on habite à l’autre bout de la planète. Les Offices du Tourisme ont placé les JEP dans leur mission « animation locale » et non dans l’attractivité de l’opération et du patrimoine pour des visiteurs étrangers. On peut s’en étonner, et le déplorer : quand on a un patrimoine qui représente plus de 15 milliards de retombées économiques, comment et pourquoi ne pas en profiter ?(Voir le schéma ci-dessous, VII).Valoriser ce patrimoine en communiquant  auprès des  relais des visiteurs touristiques permettrait d’augmenter les budgets culturels, de faire davantage d’actions auprès des publics, à commencer par les publics les plus défavorisés pour l’accès à la culture classique. Et de conforter la “Destination France”, qui en a bien besoin depuis 2011. Se priver de cette valorisation  est, à notre avis, un non-sens. La ministre Silvia Pinel a d’ailleurs fait une intervention, le 14 septembre, à ce sujet! (Voir en note (3) l’extrait de sa communication, en bas de ce billet)

VI- CETTE ANNÉE, LE PATRIMOINE CACHE : l’exemple du Grand Lyon

cette année, le « Caché » étant comme d’habitude à l’honneur, une Opération « Sorties de réserve » des œuvres des musées a pris, par exemple,  un côté sensationnel que vont adorer des visiteurs-voyeurs  du Grand Lyon. Le Muséum de Lyon a ressorti des réserves ses animaux « monstrueux », comme  «le veau cyclope et dépourvu de pattes antérieures,  les chats siamois, la poule à trois pattes et d’autres animaux encore, qui ne sont plus exposés depuis 1999″. Et les JEP communiquent  sur ce nouveau coming out des “monstres , êtres présentant d’importantes anomalies congénitales” qui  seront  à nouveau dévoilés au public” par le Muséum, en collaboration avec l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes.

– “Poser un autre regard sur le territoire du Grand Lyon” La communication sur la politique de création/réorganisation  complète du Grand Lyon via son  urbanisme est aussi à l’ordre du jour des JEP, avec un programme qui fait la  promotion des nouveaux territoires en construction. Le grand Lyon organise des circuits de visite sur ses architectes utopistes (T.Garnier, Le Corbusier, ceux de la cité des Étoiles de Givor…) et leur importance historique,  qui  semble valider les ambitions et les grands projets du maire actuel. On pourra en particulier visiter la ville au fil de  l’eau, thème central  du projet d’urbanisme du futur quartier de la Confluence, ainsi que  le chantier du futur musée des Confluences, qui va bien finir par être inauguré.  En savoir plus en regardant les coups de cœur, ou en allant ici et .

Visitez Dijon en Réalité Augmentée!

Pour trouver un site ou un monument à visiter ce week-end, si vous avez de la patience voici le site officiel pour la France: http://www.journeesdupatrimoine.culture.fr/fr/le-programme/recherche-geographique, mais comme plusieurs régions et donc des centaines de  villes n’y figurent pas, ainsi que les modifications de dernière heure,  je vous conseille plutôt de lire un  journal  de votre région ou de votre ville. Tous les journaux  font des  “Pages” ou des “Dossiers spéciaux ” à l’occasion des JEP! Vous trouverez des idées insolites, des visites en famille, des nocturnes, bref, de quoi profiter! Bonne visite!

 

 

VII- CONCLUSION : Quel avenir pour les JEP ?

Communiquer les JEP à l’étranger et faire davantage participer les citoyens aux JEP ? Une évidence !

On peut déplorer  les deux constats suivants:

– 1- Celui de ne pas mettre ces JEP dans la boucle du tourisme culturel, par la promotion des JEP à l’étranger (cf.V, ci-dessus,  et note (3)en bas du billet ).Les chiffres, pourtant, devraient y incite fortement:

Etude nationale des retombées sociales et économiques du patrimoine _ Agence Régionale du Patrimoine PACA-Mars 2009.(Page 35).

– 2- Celui que 95% de visites, pour les visiteurs de la proximité, soient des visites relativement  passives. Les projets d’ appropriation du patrimoine par les publics de proximité n’associent pas les compétences des visiteurs à cet objectif d’appropriation. Au fond, les autorités font  si peu confiance aux visiteurs  qu’elles ne sollicitent pratiquement jamais leurs avis, leurs réflexions sur le site ou sur la ville, la région et son avenir ; les JEP pourraient être des journées plus citoyennes, où l’on demanderait aux visiteurs de faire des propositions, d’analyser les projets, à partir du patrimoine ancien et de leur vécu, au quotidien. De partir du passé (le Patrimoine) comme appui pour des idées plus contemporaines, ou pour inventer des projets pour l’avenir.L’Etat ferait de même avec les 100 monuments et la trentaine de musées dont il est propriétaire.Les Associations du Patrimoine, trop peu écoutées, auraient un rôle majeur pour créer du lien entre ces différents échelons du territoire et porter conseil sur les vrais enjeux du patrimoine.

Les JEP devraient, concrètement, passer en mode numérique tout au long de l’année l’année, en ligne (Forum ; débats ; appréciations sur l’accueil des sites culturels ; projets d’avenir…). Bien mis en place et bien animé et modéré – par pitié, pas de Haut-Conseil encadrant 25 commissions! – ce débat aurait pour objectif de familiariser les habitants avec le patrimoine matériel et immatériel en les associant à la réflexion et en leur demandant d’être forces de proposition. Ainsi l’objectif de 2005 reprendrait vie en profitant des modes de conversation actuels autorisés par le numérique, car, en 2012,  ” Les patrimoines culturels constituent une ressource sur la base de laquelle peuvent s’instaurer le dialogue,  le débat démocratique et l’ouverture entre les cultures”.

– L’animation locale, comme l’appellent les Offices de Tourisme » doit aller bien au-delà de visites contemplatives à sens unique (apprendre, admirer…) et il faut transformer les JEP en conversations locales.  Pour cela les organisateurs devraient  mettre en place, et pendant toute l’année,  des lieux (en ligne)  de discussion et de propositions. Les débats et propositions  pourraient être modérés par des pros du patrimoine et du tourisme ainsi que des autres secteurs liés au développement du secteur  (Sur les 500 000 emplois, 162 000 sont liés au Tourisme, d’après l’Etude nationale de 2009 (page 32) et les élus pourraient ainsi réellement associer leurs habitants à leurs décisions. Le rôle social du Patrimoine serait réaffirmé, car ces professionnels, qui  travaillent dans des  secteurs d’activité très divers, sont “pour la plupart d’entre -eux hautement qualifiés et porteurs de valeurs associées (historiques; pédagogiques; citoyennes…”), souligne l’étude, qui précise qu‘un emploi direct dans le patrimoine en France génère 15 emplois directs ou induits (p.32). De quoi convaincre Bercy et notre nouveau gouvernement?

“Tout le monde” pourrait ainsi  parler du patrimoine, de façon active, et devenir amateur ou expert sur le sujet ! On peut espérer que les églises seraient alors moins délaissées ou mises en vente dans l’indifférence générale. Bref, puisque l’on a choisi la communication et les publics locaux, plutôt que le tourisme culturel, il faut aller jusqu’au bout de la chaîne : tant qu’à faire des visites de proximité, prenons appui sur le patrimoine passé pour réfléchir à aujourd’hui; faisons confiance toute l’année à ces visiteurs d’un jour et parlons d’avenir! Améliorons les vieilles recettes des JEP, en y faisant passer le souffle de la vie, comme disait J.Lang.

——————–

(1)Le Conseil de l’Europe, créé le 5 mai 1949 par 10 Etats fondateurs, a son siège  à Strasbourg .il regroupe aujourd’hui, 47 pays membres, la quasi-totalité du continent européen.et a pour objectif de favoriser en Europe un espace démocratique et juridique commun, organisé autour de la Convention européenne des droits de l’homme et d’autres textes de référence sur la protection de l’individu. Pionnier de la réflexion et de l’action culturelle, il a perdu, sans doute avec la puissance de la nouvelle Union Européenne, beaucoup de ces capacités et de son rôle « pionnier »des années 70/90.

(2)Les 49  États qui participent aux JEP Albanie, Andorre, Arménie, Autriche, Azerbaïdjan, Bélarus, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Chypre, République tchèque, Danemark, Estonie, Espagne, Finlande, France, Géorgie, Allemagne, Grèce, Saint-Siège, Hongrie, Islande, Irlande, Italie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Moldova, Monaco, Monténégro, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal, Roumanie, Fédération de Russie, Saint Marin, Serbie, République slovaque, Slovénie, Espagne, Suède, Suisse, l’ex-République yougoslave de Macédoine, Turquie, Ukraine, Royaume-Uni.

(3)Interview de la ministre Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme : « Le tourisme doit contribuer au redressement de la France »par l’Echo Touristique, le 14 septembre 2012 -Propos recueillis par Linda Lainé et Céline Perronnet – Extrait : « Le tourisme à l’échelle internationale est en pleine croissance. Le nombre de touristes va doubler d’ici 20 ans, passant de 980 millions à 1,8 milliard de visiteurs par an, et cela nous offre de véritables opportunités.   Comment redynamiser le secteur ? La France n’a pas su s’adapter aux profondes mutations qui ont bouleversé le secteur du tourisme. Pour le redynamiser, je pense qu’il est avant tout indispensable que les acteurs travaillent mieux ensemble, autour de thématiques précises. On l’a bien vu cet été, les régions qui ont le mieux résisté sont celles qui ont investi et innové pour développer un tourisme thématique comme l’oenotourisme, le vélotourisme, la culture, etc. »

Journées du Patrimoine : le premier Ken de 1961!

KEN LE TOURISTE PARFAIT – Et Dieu créa l’Homme, puis la femme, mais Mattel commença par Barbie (à la Toy’s Fair de 1959) avant de créer Ken en mars 1961. En 2012, Ken est devenu Le Touriste Parfait et s’apprête à participer à la Kenvention de Chicago, premier Congrès d’Affaire sur Lui, Ken! (Chicago les 13, 14 et 15 septembre). Plutôt  que d’aller aux Journées du Patrimoine en Europe, où il passe encore, hélas,  pour un freluquet qui tient compagnie à Barbie Chérie, Ken est donc à Chicago, en ce moment. Il a comparé son discours introductif avec celui de Barack, pour éviter les doublons. Et hop ! Il franchit le seul de l’amphithéâtre d’un pas rapide : le micro est bien là, où on  le lui avait indiqué, et Barack lui tend les bras ! Il doit tout d’abord  remercier la foule d’être venue du monde entier :  “Ladies and Gentlemen…”

VOICI LA PRESENTATION DE LA KENvention! Et les fans de Ken peuvent aller  sur le site et Facebook ou le site officiel de cette Convention.


September 13, 14 & 15, 2012Chicago, IL

Come join us for the inaugural Ken® Doll Convention!!

Check out the official site of the 2012 Ken®vention hosted by the He’s A Doll! Club Official

site: www.hesadoll.com/2012.htm

Registration form and hotel information are now available!

Please direct any questions you may have to the official 2012 Ken®vention email: kenvention@hesadoll.com

Please join the 2012 Ken®vention Yahoo discussion board for updates, chat and information at:http://groups.yahoo.com/group/2012Kenvention/