La Corée du Sud, pays créatif

970302_1_501La Chine et ses nouveaux musées, l’Italie et sa nouvelle politique culturelle et touristique, et aujourd’hui la Corée pour notre été 2014,  centré sur les pays qui réorganisent à la fois le secteur du Tourisme et de la Culture. Quoi de neuf en Corée depuis que nous avions découvert la nouvelle Corée du sud “culturelle et touristique” , en 2012 sur ce petit blog?
Deux actualités, cette semaine, nous confirment que l’envol espéré il y a deux ans  s’est produit et que ce petit pays à poursuivi son chemin du double développement de ses atouts historiques, mais aussi contemporains.
Rappelons que jusqu’en 2005, date de la création du MCST, le Ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme, la Corée avait majoritairement une offre d’art et d’architecture classique -céramique coréenne, peinture , architecture bouddhiste, trésors nationaux, dont 10 figurent au Patrimoine de l’Unesco. La première liste de trésors culturels coréens (116 objets) avait été élaborée en 1938 par le gouverneur général durant l’occupation japonaise. La liste actuelle (315 monuments ou oeuvres classés), date du 20 décembre 1962.Puis, grâce à la fin des régimes autoritaires, des artistes ont émergé avec de nouvelles industries culturelles, dont le Cinéma et la musique.

 

ahaM-ZCv_400x400I- MUSEUM § THE WEB , ou le premier exemple de la nouvelle attractivité de la Corée ! Museum and The Web, célèbre organisation internationale des rapports entre musées, monuments et web, s’installe en Corée les 7 et 10 octobre prochains. Plutôt que de suivre pas à pas les bribes un peu dispersées des avancées de la culture numérique européenne , mieux vaut faire, à mon avis, un petit tour régulier sur le site de M§W! Ce site et sa communauté sont riches d’actualités du monde entier, avec des exemples de l’utlisation du digital dans tous les métiers culturels et pour tous les publics.Les inscriptions à la session de Corée ferment le 31 août, et si vous en avez les moyens, vous pouvez vous inscrire ICI!
tourimagination.comII- IMAGINE YOUR KOREA! La nouvelle campagne de la Corée touristique prend appui sur l’un des groupes de KPOP, la musique populaire coréenne et plus généralement sur la nouvelle vague culturelle coréenne, baptisée “Hallyu” .
La Corée est encore un marché touristique émergent, et a attiré en 2012 plus de 11 millions de visiteurs internationaux,soit un million de plus que le Japon. La Corée est devenue la troisième destination d’affaires pour les Asiatiques.En 2013, elle a accueilli plus de 10 millions de visiteurs, dont presqu’un 20% de Touristes d’affaires dans ses 9 centres des congrès, répartis à Séoul la capitale, Incheon, Daejeon, Busan et Daegu.
Une nouvelle marque a donc été créée afin d’entrer dans une nouvelle ère de tourisme, avec l’objectif de doubler le nombre de visiteurs étrangers d’ici 2020 (20 millions).Imagine Your Korea est donc la marque qui s’ouvre à l’international, et le bureau du tourisme national (KTO) a lancé une campagne mondiale, ‘To:ur imagination’ , avec la possibilité de gagner un voyage en Corée pour 2 personnes grâce à un concours en ligne  où l’on vous demande d‘imaginer votre voyage idéal en Corée( jusqu’au 31 août 2014 et liste des gagnants sera publiée le 15 septembre).
Evidemment des stars de la KPOP, BigBand,  ont été mobilisés et ce sont eux qui invitent…

CONCLUSION Nous aimons cette nouvelle approche du Tourisme, qui prend part au développement numérique, tient compte des nouveaux comportements des visiteurs (Campagne “Imaginez la Corée”, Gastronomie …) et devient une destination vraiment contemporaine.La Culture, loin d’y “perdre son âme”, en sort toute revigorée, car  une place de choix est donnée à la jeunesse, aux artistes et aux jeunes touristes, des fans aux simples amateurs. La Corée sait donc parfaitement utiliser le “Soft Power culturel”, cette puissance de l’énergie culturelle pour rayonner au delà de ses propres frontières.

POUR EN SAVOIR PLUS 
1- La Corée du Sud, pays émergent, a su adapter en permanence ses instances officielles , soit pour ce qui nous concerne son ministère de la Culture et du Tourisme. Aujourd’hui la KPOP lui sert d’emblème, tout comme le Rock fut le drapeau d’une nouvelle jeunesse aux Etats-Unis dans les dans les années 50 ou le Reggae celui de la Jamaïque vingt ans plus tard..Depuis 2005 le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a fait considérablement évoluer ses missions et ses organigrammes, pour s’adapter aux changements de la société coréenne devenue particulièrement innovante grâce à la Recherche et à l’exportation de ses produits de nouvelles technologies.(Voir notre photo en annexe des “missions” du ministère!)

2- La Corée du Sud en très bref : au sud de la péninsule située entre le Japon, la Chine et la Russie, elle est surnommée le Pays du Matin calme (litt. : le pays du Matin Frais : Han-guk (한국, 韓國) ou Joseon (ou Chosǒn) (조선, 朝鮮). La Corée du Sud est divisée en neuf provinces et compte six villes métropolitaines plus deux capitales, Séoul et Sejong. Sur les 49 millions de Coréens, plus de 22 millions vivent dans la mégapole de Séoul dont 10,3 dans la capitale même.
3-LA K.POP est la nouvelle vague de la Culture des jeunes en Corée (Musique et danse, style comportements, Web, vidéos, réseaux sociaux…) née autour des années 1995- 2000 par des retransmissions vidéos de la Hong Kong Channel dans toute l’Asie. Aujourd’hui le phénomène s’est amplifié des centaines de jeunes professionels sont en compétition chaque jour pour avoir le label de K-pop ; et ils voyagent dans les pays étrangers pour faire la promotion de la Corée. A Pyeongchang , lors de la cérémonie de la candidature réussie de la Corée pour les Jeux olympiques d’hiver de 2018, le Tourisme coréen KTO avait aussi organisé un concert avec BEAST , 4 minutes , et miss A . Bref, aujourd’hui des milliers de jeunes du monde entier copient les groupes, et une véritable KPOP-mania ( Comportements, mode, accessoires, couleurs, maquillages et coiffures…) s’est emparée de l’Asie.
Et relire le billet de ce blog (2012), ici, si le coeur vous en dit)?

P1090404KEN LE TOURISTE PARFAIT était tout étonné que l’Europe soit “en panne”, comme disait ses journaux. A vrai dire, le Touriste Parfait voyageait partout dans le monde, et l’ensemble de ses “destinations affaires” était quasiment illimité…Mais voilà, son ex, Barbie Chérie, et ses copines, s’étaient entichées d’Italie et d’Espagne, de France et de Londres,et voulaient aller à Berlin le mois prochain pour y découvrir les mouvements alternatifs. On n’arrête pas le progrès, se dit Ken, prêt à lâcher quelques  milliards pour faire redémarrer ces pays. Mais voilà, “A qui les donner?”, se disait Ken….

Nos photos :  Ken et sa photo souvenir prise par Damien Hirst – l’artiste le plus riche de Grande-Bretagne, pas du genre à rester dans l’ombre pendant trop longtemps.Son exposition personnelle, RELICS,  à l’automne dernier au Qatar Museums Authority, était sa première expo au Moyen-Orient, et fut aussi, selon Damien, sa plus grande exposition à ce jour. Expo placée sous le Sous le haut patronage du président du QMA Sheikha al-Mayassa bint Hamad bin Khalifa al-Thani, « Reliques », qui se déroula du 10 Octobre 2013 au 22 Janvier 2014 dans l’espace d’exposition ALRIWAQ DOHA- En savoir plus, ici!).

A  N  N  E  X  E  S

1-  Les nouvelles missions du ministère de la culture et du tourisme coréen. Autrefois décalqué sur les missions et stratégies “occidentales”, ce ministère, dont toute l’histoire figure sur le site officiel, a abandonné peu à peu les entrées classiques (Patrimoine, Création, Diffusion…) pour des entrées moins clivantes  ;  chaque “domaine” de la culture peut participer pleinement au développement culturel et à celui de l’économie. Par exemple, dans les objectifs et stratégies ci-dessous, on voit comment ces objectifs correspondent à des pratiques actuelles. Par ailleurs, il y a beaucoup moins de clivage qu’en Occident entre “culture professionnelle” et “pratiques amateurs”. Enfin nous observons, dans les fonctions-support, une très large place accordée  aux industries créatives, tout comme le fait l’Europe depuis deux ou trois ans . UN MINISTÈRE QUI QUALIFIE SON OFFRE ! En bas du billet, on verra qu’un choix a été fait des “meilleurs événements culturels”. Tout comme l’Allemagne, en Europe, le gouvernement ne propose pas toute l’offre culturelle et touristique de façon indifférenciée, mais s’est autorisé à choisir ce qu’il estime être le meilleur, et même  à classer les 10 meilleures propositions de la Corée (Voir ci-dessous en 6 et 7). Du coup, les touristes n’ont pas” l’embarras du choix”, qui souvent conduit les touristes à renoncer à toute visite culturelle quand, comme en France, l’offre est pléthorique et donc le “choix” bien difficile. 

Stratégie Cultural Prosperity

Organigramme Ministère Culture Sports Tourisme Corée

seoul_at_night2- Séoul la nuit

daejon-1000x2503- Vue du centre ville de Daejon, ville  qui accueillera Museum and The Web en octobre prochain 

sub06_pic014- Hallyu, La nouvelle vague coréenne, 

IMAGINE1et des acteurs de la nouvelle campagne touristique  de la Corée

taste_of_korea

 

yeosuexpo_aquarium

– 5- Ci-dessus, des photos de L’Expo Yeosu 2012,” le monde réuni en un seul et même lieu” : soixante-six participants ont pris part à l’initiative pour un partenariat culturel (CPI pour Cultural Partnership Initiative) organisée par l’Office de la Culture et du Tourisme de Corée (KCTI) et hébergée par le Ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.

– 6 Photo du haut du billet : Festival de l’Horizon à Gimje (김제 지평선축제) – Le Ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a sélectionné les 40 meilleurs festivals de 2014, en se basant sur une inspection directe et sur une évaluation effectuée par des experts. Cette sélection comporte 2 meilleurs festivals, 8 festivals d’excellence, 10 festivals de qualité et 20 festivals prometteurs. En 2014, les deux meilleurs festivals de Corée sélectionnés par le gouvernement sont le festival de l’Horizon à Gimje et le festival de la Truite de Hwacheon, soit deux festivals qui vous feront découvrir les trésors de l’écologie et de la culture agricole.
– 7 – Huit manifestations figurent parmi les festivals d’excellence,dont  le festival de 7080 de Gwangju, le festival culturel du céladon de Gangjin, le festival des produits de la mer de Ganggyeong, le festival des lucioles de Muju, le festival des bols à thé chatsabal à Mungyeong, le festival culturel du riz d’Icheon, le festival de jazz de l’île Jara-seom et enfin le festival du chemin de mer mystérieux de l’île de Jin-do. En voir plus sur ce lien.

-TRADITION ET RELIGION 

Voir les légendes des photos ci dessous  et la description détaillée des destinations culturelles  sur le site coréen officiel du tourisme  (Site en français).

sub06_pic04sub06_pic03

 

Les nouveaux musées chinois

Screen-shot-2013-12-19-at-2.54.02-PM (1)4000 nouveaux musées en Chine depuis 2008! L’investissement culturel est un excellent baromètre de la vitalité des pays, et aujourd’hui nous observerons, avec curiosité, le basculement du monde vers d’autres continents émergents, comme l’Asie, avec ce boom des musées en Chine. J’imagine déjà vos objections à un tel sujet: ” MAIS les musées chinois  sont presque tous vides! Et ils nous copient ! Leurs architectures spectaculaires sont indécentes car l’œuvre architecturale doit s’effacer devant les contenus des musées!” Ces critiques ne donnent pas envie de découvrir plus avant le sujet des « nouveaux musées en Chine », tant il est admis de n’avoir pour référence de ce qui est bon  que nos propres  modèles de musées occidentaux, bâtis depuis des siècles et jamais concurrencés.Enfin,  jusqu’à aujourd’hui.
– Ces critiques, en tous cas, oublient aussi que nous avons connu, en France, la même frénésie de constructions lors de la révolution industrielle, les mêmes folies “bling-bling” de gouvernants ou de financiers fiers de démontrer leur puissance (N’est-ce pas, Ô, Louis XIV?), la même passion d’ingénieurs/urbanistes/préfets de réaliser des villes vraiment nouvelles (Le Paris d’Haussmann) et des architectures au style plutôt « pompier » ( Les gares, les banques…),  bref, un style « ostentatoire » qui perdure pour les lieux de pouvoir (Bercy ou la “Très Grande” ( comme disait Mitterrand) Bibliothèque Nationale.
Faisons donc, sans  préjugés, un petit détour par la Chine pour voir quelques exemples de leur nouvelle frénésie de musées et d’acquisitions d’œuvres d’art. Car, au fond, ce pays n’était pas « obligé » de passer par la case « musées » et aurait pu choisir d’investir ailleurs, d’une part ; ensuite cette offre muséale très importante – on y construit plus de 300 musées  par an- constitue dès aujourd’hui une véritable « offre touristique »pour les européens curieux. Les agences du tourisme émetteur, toujours à la recherche nouvelles destinations, s’en réjouiront. Les agences réceptrices un peu moins, car la Chine comme d’autres pays émergents est une réelle concurrence pour la visite culturelle, dès aujourd’hui.

01-WHOR (1)I- D’OÙ VIENT LA CROISSANCE DES MUSÉES EN CHINE?
1- L’URBANISATION, moteur de la croissance en Chine et à l’origine de la construction de très nombreux musées, comme dit dans ces informations (Le journal Le Monde)  . L’Etat a prévu des musées dans chaque cœur de ville, et décrire l’urbanisation aide à comprendre la croissance de la construction de musées. 
Les musées en Chine sont en plein essor, avec plus d’un millier d’ouverture au cours de la dernière décennie dans l’ensemble du pays (Cf. ceux d’ Ordos, en Mongolie intérieure, au milieu du désert de Gobi).La surface urbanisée en Chine a quasiment quadruplé depuis le début des années 1980. Il se construit en Chine tous les six mois l’équivalent de la région Ile-de-France et on estime que dans les quinze prochaines années la Chine construira l’équivalent de la surface urbanisée de l’Europe toute entière. La ville chinoise de demain, ce n’est pas une ville, ni une métropole mais un système urbain régionalisé, connecté par des réseaux de transport rapide dont les TGV.

– L’industrialisation et l’urbanisation de la Chine ont débuté sur la façade orientale, dans les anciennes métropoles portuaires, comme Canton , puis gagné toutes les régions. Plus de vingt nouvelles villes d’environ 300 000 habitants chacune sortent de terre chaque année en Chine. Ces chiffres donnent le vertige, comme la vitesse et l’ampleur des travaux pour lesquels on abat souvent des montagnes,  d’autant qu’en 2010 plus de 60 millions d’appartements et de maisons construits n’étaient pas occupés et que quelques spéculateurs impulsent souvent cette construction effrénée, y voyant un bon investissement à long terme.(Cf les projets de la Nouvelle Zone de Lanzhou ou de la ville nouvelle de Baidaoping).

1832086_5_ce13_ill-1832086-60c2-infog-chine2_92eccb4274cffee30670f093c6f4b1e7 (1)

2- Rattraper le ruralisme : le rythme effréné, ces trente dernières années, de la croissance des villes est d’abord un effet de rattrapage, après les utopies rurales du maoïsme. Depuis 2011, plus d’un Chinois sur deux habite en ville. Avec 1,4 milliard d’habitants, 690 millions de Chinois vivent donc dans les villes contre moins de 200 millions en 1980. A ce rythme, ils seront un milliard en 2030. Le journaliste Tom Miller, dans son ouvrage China’s Urban million : The story behind the biggest migration in human history (Ed. Zed Books, London, 2012), souligne les risques : “l’urbanisation forcée peut améliorer de manière spectaculaire la vie de millions de personnes – ou alors augmenter de façon catastrophique les rangs des ‘pauvres urbains’.” La réforme du hukou mais aussi la refonte de la propriété collective des terres sont donc considérées comme des étapes essentielles pour une urbanisation durable. “Ce qui est plus important, c’est de réaliser une transition complète du statut de rural à celui d’urbain en termes de structure industrielle, d’emploi, de mode de vie et de sécurité sociale“, expliquait le futur premier ministre chinois.

NewMuseums4 (1)II- LA PLACE de la Chine sur le MARCHÉ DE L’ART est aussi un signe du rôle éminent de l’art et de ses collectionneurs dans la construction de nouveaux équipements. La Chine est en seconde position des ventes d’art, qui affichent une santé insolente
Au premier semestre 2014, le produit des ventes aux enchères publiques d’œuvres d’art dans le monde a totalisé 7,15 milliards de dollars (5,22 milliards d’euros), a annoncé, le 6 août dernier, la société Artprice, spécialiste des données sur le marché de l’art. 2013 avait déjà constitué une année record pour le marché de l’art, avec un total de ventes de 12,17 milliards de dollars. « Le marché de l’art a faim, explique Thierry Ehrmann, président d’Artprice. Nous sommes passés de 500 000 collectionneurs dans l’après-guerre à près de 70 millions de “consommateurs d’art”, d’amateurs et de collectionneurs dans le monde. »
– COMMENT REMPLIR LES MUSÉES D’ART?
Selon M. Ehrmann, la nouvelle« industrie muséale » a besoin d’œuvres pour remplir ses espaces culturels et artistiques . Au premier semestre 2014, le marché américain, qui représente un tiers du marché de l’art, arrivait en tête (2,38 milliards de dollars (+ 28 %). La Chine arrive à la deuxième place mondiale avec des ventes de 1,97 milliard de dollars (+ 6,9 %). Le Royaume-Uni est troisième, avec 25,2 % du marché, se 1,8 milliard de dollars (+ 25 %). La France quatrième (549 m$ et 4,5 % du marché), puis viennent l’Allemagne (207 m$ et 1,7 % du marché), la Suisse (159 m$ et 1,3 % du marché) et l’Italie (110 m$ et 0,9 % du marché).Le Monde http://

III- LES NOUVEAUX MUSÉES EN CHINE
“Nouveaux”, pour deux raisons : le « musée » tel que nous le connaissons en Occident est peu familier des chinois. Les premiers musées du pays furent  le Xujiahui, Museum de Shanghai , conçu par les missionnaires jésuites français (P.Heudes qui constitue les collections de 1868 à 1872) et le Musée de Nantong , (Province du Jiangsu ) du pédagogue Zhang Jian , en 1905. Le National Historical Museum de Pékin fut ouvert en 1912. Mais les musées restent rares, par rapport à leur croissance au XXéme siècle en Europe  ou aux USA. Nouveaux, ensuite,  car jamais la Chine n’avait fait appel à tant de très grands architectes -surtout américains et anglais-  pour les construire . Enfin l’accroissement des musées est tel, de puis moins de 10 ans, que  que l’on peut penser qu’ils deviendront les nouveaux symboles des villes et, plus généralement, de la puissance chinoise.
NewMuseums3– Le boom des musées ! En 2000, la Chine, selon le Bureau des Stastistiques de la République Populaire de Chine, comptait environ 1 373 musées. Fin 2011 il y avait déjà 2571 et rien que cette année-là , 395 musées furent construits selon Chen Jianming, Vice président de la Société des Musées Chinois. Bref, en 2012, l’Administration du Patrimoine culturel affichait 3400 musées, soit autant que ceux de la France, et bien moins que les musées américains (17.500, officiellement). . …Selon le plan quinquennal actuel, la Chine était d’avoir 3 500 musées d’ici 2015,un objectif qui fut atteint trois ans plus tôt .
– La principale caractéristique de ces nouveaux musées est la qualité architecturale, innovante et audacieuse.
Que les motivations de et appel à de grands architectes soient complexes (Nationalisme, Soft Power, Urbanisation, marché de l’art, collectionneurs ou nouveaux entrepreneurs, tous désireux de prestige et de sites pour des réunions publiques ou privées(1)) les projets de musées en Chine ont mobilisé les meilleurs talents d’architecture du monde, dont huit Pritzker lauréats.L’Etat investit massivement pour la construction et le fonctionnement de ces musées (plus de 8 milliards de dollars, soit plus de 6 milliards d’euros de 2008 à 2010, d’après Clare Jacobson qui a interviewé, pour son livre, les responsables de l’Etat.
(1)Les musées privés veulent aussi reprendre la tradition de « philantropie »des célèbres Getty, Guggenheim et Whitney qui ont fondé les grands musées américains.

photo Clare JacobsonNOS PHOTOS et les informations SONT EXTRAITES DE la rubrique « CULTURE » du JING Daily, excellent quotidien sur l’actualité des investissements culturels  en Chine et de l’ouvrage Nouveaux musées en Chine (New Museums in China). L’ouvrage de  Clare Jacobson (notre photo ci-contre)  présente cinquante et un des musées de Chine les plus innovants des dix dernières années avec une analyse de leur architecture et des conditions de production.(ISBN 9781616891503 2013 – 256 pages, 400 color illustrations Princeton Architectural Press)

absolute

Couverture New Museums

POUR EN SAVOIR PLUS : pour savoir comment s’effectue la transition  “architectes-vedettes internationales ” des musées/ “architectes chinois“, on peut lire l’interview du Jing Daily : Yichen Lu, architecte de l’agence Link-Arc (Pavillon chinois en de l’expo de Milan2015),  s’attaque à sa «responsabilité» de promouvoir l’architecture chinoise”. L’ancien protégé de Frank Gehry et Stephen Holl se concentre sur des projets liés à la culture, tels que les musées et les salles de concert, ainsi que des espaces publics innovants, Lire l’interview complète du Jing Daily pour savoir comment le contexte international de Lu façonne sa vision de l’avenir de l’architecture en Chine.Un bon article sur Shanghai, qui a conservé son patrimoine des années 30 malgré l’invasion de tours et gratte-ciel : “Shanghai, une mégalopole entre Histoire et Futur,  dans TourMagazine, à lire ici !
yueminjun-lovers1-313x380CONCLUSION
L’Europe connait une forte récession et la création de nouveaux lieux culturels ou de nouveaux modèles est à la peine. Les musées en Chine sont au contraire en plein essor, dans ses mégapoles, ses petits centres urbains, et même dans les régions ou sites les plus reculées. Issus de la culture occidentale, les musées ont en Chine un autre avenir. Si nombre d’entre eux sont encore peu « remplis » d’oeuvres ou d’objets,  on peut compter sur les achats, les échanges et la création chinoise et asiatique. Les  très belles enveloppes architecturales, souvent difficiles à aménager,  posent de nouveaux défis, comme la fin  du fameux ” White Cube”, ce cube blanc des expositions d’art contemporain qui a fait son temps en de occident. Défis aux artistes, par exemple.Une bonne moitié de ces musées , enfin, sont insérés dans des lieux mixtes (Gratte-ciel ; galeries commerciales…)comme s’ils pouvaient être aussi éphémère que  des commerces “pop up”, que l’on peut transformer ou remplacer du jour au lendemain. Je reprendrais bien, en conclusion, cette phrase de Philipp Dodd, ancien Directeur du London’s Institute of Contemporary Arts (1997-2004) et directeur de la China Art Foundation et « Made in China »(Londres), : « Le danger serait que la Chine copie les modèles des musées du XXéme siècle. ». Mais au fond, je suis certaine qu’il n’en sera rien.
La semaine prochaine, nous partirons pour la Corée, analyser comment l’organigramme de la gouvernance culturelle a été complètement bouleversé…dans le bon sens ! D’ici là, amusez-vous bien !
P1090431KEN LE TOURISTE PARFAIT était aux anges ! Des voyages, des Affaires, des palaces et des avions, tel était son quotidien, vous le savez bien, depuis qu’il avait retrouvé un job de « Touriste Parfait »après son éviction de chez « Mattel » avec l’invention d’un divorce entre Barbie Chérie et lui…Il venait de décrocher un joli et très juteux marché, « Revoir tous les magasins de souvenirs » des villes, aéroports et régions, souvent hyper ringards et qui ne reflétaient, en tous cas, que peu les souvenirs créés lors de la visite. Un marché avec? La Chiiiiiiiine, chic!

 LÉGENDES DES PHOTOS DANS LE TEXTE : du haut en bas : 

Musée de la sculpture de bois en Chine, par l’agence MAD, à Harbin, Chine.  Dirigée par Ma Yansong et Dan Qun, le studio de MAD basé à Pékin, est connu pour la conception des géométries fluides et formes surréalistes. S’étendant sur 650 pieds de longueur, la forme torsadée du musée est revêtue de panneaux en acier poli  qui reflètent on environnement. A l’intérieur,  une collection de sculptures en bois et des peintures.Son  conservateur, Aric Chen,a déclaré  “trop de matériel et pas suffisamment de logiciels», lors d’une récente interview, se plaignant d’ un manque de programmation et des infrastructures de conservation nécessaires pour appuyer les plus de 1000 musées qui ont été construits au cours de la dernière décennie en Chine.

–  Sifang Parkland  par Steven Holl Architects, David Adjaye, Wang Shu, Liu Jiakun, Ai Weiwei,Mansilla + Tuñón, SANAA, à Nanjing, Chine. Construit au cours de 10 ans dans la banlieue de Nanjing, Sifang Parkland a été développé par l’ancien développeur immobilière de 58 ans Lu Jun et son fils, Lu Xun. Ce développement de 164 millions de dollars avec 11 bâtiments conçus par des architectes de renom international est ancrée par le Musée d’Art Sifang , un espace 21 528 pieds carrés conçu par le New York architecte Steven Holl . Le tube luminescent torsion du musée d’art, qui exposera la collection d’art privée de M. Lu, sert de pièce maîtresse dans un complexe d’un hôtel, d’un centre de conférence, et des villas résidentielles.

– Musée d’histoire de Ningbo, à Ningbo- Architectes :  Amateur Architecture Studio. (Lv Hengzhong, de New musées en Chine , Princeton Architectural Press)

– Musée de l’artisanat Xianzhuang Village- Architectes : Trace Service Architecture. (Shu He, de New musées en Chine , Princeton Architectural Press)

KEN le Touriste Parfait se repose en vacances dans une chaise célèbre : Chaise longue de Le Corbusier/Jeanneret/Charlotte Perriand, LC4. Chaise souple et à positionnement libre avec appui –tête cylindrique réglable (Edité par Vuitton, 6500€)

 

Les Capitales européennes de la Culture sont toujours des succès!

P1090428La Direction de la Stratégie touristique du Commissariat général au Tourisme (Administration du tourisme de Wallonie – Belgique) était un petit peu inquiète, au printemps dernier,  sur l’évolution de la préparation de Mons 2015,année où Mons sera Capitale européenne de la Culture! Pour rassurer cette excellente équipe j’ai rédigé, à sa demande,  un petit article qui fait le point sur les avantages du Label “Capitale européenne de la Culture “, et pourra tranquilliser tous les futurs autres candidats à ce Label. Car, à  bien regarder les Capitales du passé, trois  constats : oui, c’est bien la Culture qui conduit la programmation ; oui, les délais sont toujours dépassés, car le temps de la Culture n’est pas du tout celui du Tourisme; et oui, enfin, malgré tous les aléas de la préparation, le “succès” est toujours au rendez-vous! Voici donc le texte de cet article,  paru en Belgique dans le Numéro 9 des excellents CAHIERS du TOURISME de ce pays, texte qui avait donc  pour but de résumer les enjeux et défis auxquels sont confrontés toutes les villes et pays lors d’un travail pour le développement du territoire et de la notoriété grâce à un super événement culturel.  

Mons calendrier à reboursINTRODUCTION / Le 10 janvier 2014 l’aéroport de Marseille communiquait officiellement son bilan 2013, avec une bien mauvaise nouvelle pour le tourisme culturel local : l’année capitale européenne de la culture n’a pas fait bondir la fréquentation internationale, loin de là… Car après avoir gagné 1 million de passagers en 2012, soit +12,7% par rapport à 2011 – quatrième plus forte progression des aéroports européens – l’aéroport Marseille Provence a connu en 2013 un trafic stable, en progression de seulement 0,5% avec près de 8,3 millions de passagers. On peut s’interroger sur ces chiffres, d’autant qu’à cette « stabilité » de la fréquentation en 2013 de l’aéroport de Marseille Provence on pourrait aussi ajouter, en toute logique, le contexte de croissance mondiale du secteur, soit environ +5% par an de nouveaux touristes internationaux annoncés par l’OMT, Organisation mondiale du tourisme, en 2013.
Si le bilan officiel de Marseille Provence 2013 ne sera connu que dans les mois à venir, on peut, en analysant ceux d’autres capitales, tenter d’apporter des réponses à cet échec relatif : le format des capitales européennes, de nouvelles clientèles, de nouveaux comportements et pratiques numériques ont changé la donne du tourisme depuis cinq ou six ans. Comme les autres activités, le tourisme culturel doit en tenir compte, ce qui n’a pas toujours été le cas lors de l’évènement de Marseille, mais aussi pour d’autres capitales européennes comme Istanbul (en 2000) ou Patras (en 2006).
Cependant, comme nous le verrons en conclusion, aucun indicateur ne peut infirmer le vrai succès des capitales : une nouvelle notoriété internationale, la fierté de découvrir, pour ses habitants, des atouts inconnus et le désir de poursuivre l’aventure, rarement déçu!
Quels ont été les moteurs d’une bonne dynamique de conduite des Capitales ? Voici quelques exemples.
list_Pistil_Hiromi_Tango_2012_1I- LE FORMAT DES CAPITALES EUROPÉENNES DE LA CULTURE
1) Les programmes, objectifs et stratégies des CEC sont avant tout de conforter ou de faire émerger une identité culturelle. L’industrie touristique, toujours ravie qu’une grande opération ait lieu sur son territoire pour communiquer cette offre mais aussi faire travailler les secteurs de l’Hébergement, du Transport ou d’autres activités, doit donc s’adapter à cet objectif prioritaire d’investissement et de développement de la culture locale sous la houlette des acteurs culturels. Les actions visant à « créer du lien social, rassembler les habitants et réduire les inégalités » grâce à la culture sont recommandées par le programme européen des CEC.
2) Les recommandations aux villes candidates précisent, par exemple : « Une ville n’est pas désignée Capitale uniquement pour ce qu’elle est ou pour ce qu’elle fait. Le patrimoine et la vie culturelle permanente de la ville sont autant d’atouts mais ne peuvent suffire pour organiser l’événement.[…]. Le contenu des manifestations doit tenir compte de la dimension européenne, des diversités culturelles et de l’implication citoyenne. La diversité culturelle implique que soit prise en compte la richesse apportée par l’ensemble des populations résidentes, migrantes ou nouvellement arrivées en provenance de pays européens et au-delà ».
3) Par voie de conséquence, toute l’ingénierie – les programmes ; leur financement ; les recrutements de l’équipe organisatrice et les profils retenus pour porter l’événement…- obéit généralement à ces projets purement culturels par des actions similaires pour toutes les CEC : augmentation de la fréquentation des événements culturels par les résidents ; amélioration des infrastructures culturelles ; amélioration de l’offre dans des quartiers en déshérence ; développement des liens avec d’autres villes proches et d’autres régions ; promotion de la créativité, de l’innovation et des artistes locaux.
slideshow_Timm-Schneider-tt-width-590-height-374-crop-1-bgcolor-000000-except_gif-14) Le programme de l’année Capitale européenne de la culture doit revêtir un caractère exceptionnel spécialement créé pour le titre qui couronne une année phare pour la ville sur le plan culturel, conseille également l’Europe. C’est ainsi que Liverpool gagna ses galons de Capitale exemplaire en 2008. L’événement exceptionnel fut même double, avec les deux concerts des Beatles Ringo Starr et Paul Mac Cartney dans la nouvelle Arena, gigantesque salle de spectacle inaugurée par Ringo Starr.
Le bilan de Liverpool est éloquent : 754 millions de livres (soit 925 millions d’euros) de retombées économiques, par rapport à un investissement de 55 millions de livres (soit 67 millions d’euros) au cours des cinq années précédentes. Avec un record de fréquentation : 15 millions de visiteurs son venus visiter la CEC, dont 9,7 millions prioritairement motivés par les événements culturels – soit 3,5 millions de nouveaux touristes. Un taux d’occupation hôtelier record fut aussi enregistré par la ville qui n’avait, faut-il le préciser, que peu de stratégie touristique auparavant.
Aujourd’hui Liverpool est la troisième ville préférée des Britanniques et on y dénombre le plus grand nombre de musées de Grande-Bretagne après ceux de Londres. Et la ville continue de susciter la fierté de ses habitants. Depuis 2008, l’ancienne ville industrielle qui déclinait a bénéficié d’un exceptionnel renouvellement urbain et d’une notoriété internationale dû à son succès « chiffré », très largement diffusé, aujourd’hui encore, par les Britanniques.

sidebar-mapII- L’IMPRÉPARATION DE LA CULTURE AUX STRATÉGIES ET CALENDRIERS DU TOURISME
Nous le savons bien, le nerf de la guerre pour le calendrier touristique est bien le long terme, et la préparation de l’événement peut commencer trois ans avant son ouverture!
Les tâches sont en effet complexes et demandent ces délais pour, par exemple :
Préparer une documentation parfaitement à jour pour la diffuser dans les grands Salons internationaux ou sur les sites Internet, sites vidéos, réseaux sociaux, Presse, Télévision…
Cibler les clientèles « Touristes culturels » attendus selon leurs propres stratégies (Bas, moyen ou haut de gamme ; jeunes ou séniors ; visite en famille ou en groupes « Affaires » ; clientèles matures ou visiteurs des pays émergents, etc.)
Travailler avec les Tour opérateurs et agences de voyages, avec les aéroports et autres transporteurs, avec les autres acteurs que sont les hôteliers locaux, les restaurants ou encore les différents services du tourisme local réceptif.
– Réaliser une démarche-qualité pour l’accueil et l’adapter à chaque produit ; créer des forfaits voyages/événement ou des City Pass favorisant la fréquentation.
Assurer enfin la promotion locale, nationale et internationale de l’événement en respectant la « promesse-client ».
Pour ce faire, l’ensemble des acteurs ont besoin de programmes précis et d’images, d’études du potentiel et de statistiques, de benchmarking ou de prospective, bref, d’un ensemble de données pour prendre le moins de risques financiers possibles et garantir les bénéfices de leur investissement dans la promotion d’une CEC.
Le milieu professionnel culturel ne comprend pas grand-chose à ces impératifs, à ces tâches, pétri d’une « culture publique » où les enjeux financiers sont la plupart du temps mineurs par rapport à la « qualité de l’offre à tous prix », vraie et seule finalité de leur travail, pourrait-on dire. Le public ciblé n’existe pas, par exemple, l’offre étant destinée au « Public le plus large possible », même si celui –ci, n’existe pas vraiment, mis à part qu’il fait plus d’un mètre quatre vingt.Enfin, le rôle social de la culture est largement prioritaire et implique une quasi exclusivité des habitants comme destinataires de leurs offres.
Les élus locaux de la Mairie soutiennent la plupart du temps ces choix artistiques et culturels car d’une part les habitants sont mis à contribution pour l’organisation (Impôts et participation des entreprises au mécénat ou au sponsoring, via des Clubs dédiés) et d’autre part une Capitale européenne ne peut connaître le succès sans une forte participation des habitants.

list_Capture_d__cran_2014-07-01___15.58.29III- LA PRIORITÉ AUX HABITANTS est donc le bon choix!
Quoi de plus artificiel et improductif que de « parachuter » un événement? En ce cas, pas de fréquentation importante, car ils forment une base fidèle de multivisiteurs des événements. Pas de porte-parole, pas d’implication pour l’accueil des visiteurs étrangers, pas de bénévoles, pas de Greeters, ces merveilleux ambassadeurs qui partagent leurs passions en guidant les visiteurs touristiques! Seuls des habitants convaincus du bien fondé de l’événement pourront convaincre d’autres visiteurs locaux ou étrangers de l’intérêt d’une visite à Mons en 2015 et…les aider à prendre patience pour les difficultés inhérentes aux grands rassemblements : difficulté de gestion des flux ; bruit ; surcapacité de charge de nombreux sites de la ville ou parkings surchargés, etc…
Surtout, à l’heure où un jeune de Mons peut convaincre, grâce aux réseaux sociaux, un jeune chinois de son âge de venir partager avec lui la liesse locale, il est impossible de se priver de la communication des habitants vers de futurs touristes ! Moins conventionnelle que la communication institutionnelle, elle établit des liens affectifs et un amateurisme sympathique au puissant « effet de vérité » : le Comité régional du tourisme de la Côte d’Azur, en France, réussit avec succès ce type de dialogue pour faire connaître directement la destination via les réseaux sociaux chinois (Opérateur Hotelitour, Claude Bénard). .

– Le partage : Think international, Act local !
Le partage est aujourd’hui la porte d’entrée de nombreux comportements et donc la clef de la fréquentation : co-voiturage et couch surfing, avis et prescriptions sur les blogs ou sites comparatifs, échange de points de vue via les discussions et les forums : le touriste culturel veut aujourd’hui « vivre une expérience », et la vivre de façon active. Il préfère participer, faire et comprendre plutôt qu’apprendre. Le Tourisme créatif, les séjours Storytelling sont certes des niches, mais ces pratiques du « partage » deviennent si nombreuses que, à mon humble avis, elles finissent par « faire masse » !
Elle sont de plus de plus en plus « partagées », de plus, par les touristes du monde entier. Les clientèles vieillissantes de l’Europe peuvent donc compter sur le relais des milliards d’individus des pays émergents, friands aussi de ces nouvelles technologies qu’ils ont adoptées sans passer par la case « rupture générationnelle » que nous avons connue en occident.

leaderboard-54ecce6834741925061a5eb1b8900423IV- À MONS : DES JEUNES ET DU NUMÉRIQUE !

– Ces deux priorités – Jeunes et Partage – sont très lisibles pour le projet Mons 2015, à la fois dans les intentions de mettre au coeur de la Capitale culturelle une « Rencontre entre technologie et culture » et, plus concrètement, dans l’organigramme de l’équipe de réalisation, composé d’un bon quart de pros du numérique. En ce sens, l’énergie créative des premières propositions rappellent aussi bien Liverpool que Lille 2004.
Mons2015 et ses huit territoires sont d’ailleurs associés à Lille 3000 qui a su, après 2004, gérer sur le long terme son année « Capitale » avec une suite de dix années de nouveaux grands rendez-vous très réussis, une réelle exception dans l’histoire des CEC depuis 1985.

– Lille avait choisi de créer/rénover/réaffecter à la culture de nouveaux sites (Le Tri postal reconverti) qui ont séduit de nouveaux visiteurs, à commencer par la jeunesse locale et régionale. Mais ce qui « fait la différence » et a sans doute contribué à la réussite actuelle de Lille 3000, c’est bien ce dialogue permanent avec les internautes du monde entier. L’effet Communication joue à plein : même si la plupart des internautes ne viendront jamais, ils peuvent aujourd’hui converser entre eux et parler de Lille 3000, grâce à l’excellent dialogue permanent qu’à su construire Lille avec son public potentiel sur le web et, si possible, en présentiel.

– Mons, déjà très gâtée – patrimoines classés par l’Unesco, ville d’histoire mais aussi d’expériences pionnières comme celles de Mundaneum ou de l’installation de Google – en faisant ce choix du numérique, s’assure d’une « première », car aucune autre CEC n’avait franchi le pas vers cette priorité. Et Mons fait aussi a démonstration que faire confiance aux jeunes est la meilleure des stratégies, surtout en temps de crise où cette classe d’âge souffre avant les autres et sans doute plus fort que les autres.
En terme marketing, ce choix est déjà une immense différenciation qui facilitera la prise de décision vers la destination. A notre connaissance, aucun autre grand événement international en Europe, mise à part l’Exposition Internationale de Milan, n’attirera les publics favoris du Tourisme culturel en Europe!
En conclusion cette alliance entre Culture, nouvelles technologies et, espérons-le , un Tourisme, actif, correspond à de nouvelles attentes qui ne sont que très rarement satisfaites par les institutions officielles de la culture. Une chance, donc, pour Mons d’agir en pionnière de ce « nouveau tourisme culturel » qui est à la croisée des trois secteurs Culture, Tourisme et Innovation numérique!

SLIDESHOW-HOME4V- « UNE BONNE ORGANISATION VAUT MIEUX QU UN GROS BUDGET »… disent sagement les pères de l’étude permanente des Capitales européennes , Robert Palmer et ses amis, dans les différentes analyses de chaque Capitale et lors des conseils qu’ils prodiguent aux futures capitales .
Tourisme et Culture, travailler ensemble !
Dans les différents freins évoqués par les études de Robert Palmer, celui du manque de coordination entre Culture et Tourisme est le plus prégnant et le plus tardif, comme nous avons pu aussi le constater en visitant de nombreuses capitales, dont San Sebastian le 2 mars dernier, ville qui se prépare pour 2016. Seules deux capitales ont excellé dans le rapprochement culture et tourisme : Weimar, qui, via un groupement d’hôteliers, la Weimakulturstadt, fit la promotion de l’évènement culturel et Reykjavick, qui créa un organisme « Tourisme et Culture » comme le fit la Ville de Nantes en 2011 avec « Le Voyage à Nantes ».
Créées comme nous l’avons vu (CF.I) pour la Culture, par des professionnels européens, les Capitales connaissent généralement des difficultés avec ce « travail ensemble » si peu défini, il est vrai, là où il faudrait préciser les moments et les tâches communes tout en respectant les spécificités des deux secteurs.
1- La complémentarité Tourisme et Culture : l’un travaille sur la demande, l’autre sur l’offre. L’un a un grand besoin de plannings prévisionnels établis très en amont de l’événement, l’autre gèrera dans l’urgence imprévus et dysfonctionnements, davantage préoccupé par l’excellence artistique dont il veut marquer son évènement.
2- Des formations à sens unique ! Nous avons toujours constaté que la Culture, pour les Capitales européennes, forme sur place les acteurs du Tourisme aux contenus culturels à venir. Par contre nous n’avons hélas jamais rencontré, pour les Capitales, de formations conjointes ou de formation des acteurs culturels aux fondamentaux du tourisme :
a) Comment fonctionne le Tourisme aujourd’hui ? Quelles sont les stratégies ? Pour quels objectifs?
b) Quels sont les métiers impliqués? Pour quels résultats?(Présentation des tâches, de la promotion à la commercialisation de l’offre)
c) Pourquoi tout ce marketing ? ¨Pourquoi « cibler »-les clientèles et répondre à leurs attentes repérées? Par exemple, dans le cas du Tourisme culturel, pourquoi fait-on la différence entre visiteurs assidus, occasionnels ou simplement « furtivement culturels ».
d) Quelles bonnes pratiques, bons exemples de la bonne entente entre Touristes et Habitants? (Il en existe un peu plus de deux cent en Europe, par exemple) ; Comment la Culture peut-elle profiter des compétences spécifiques du Tourisme et de son « avance » en matière de technologies numériques?
Pour en avoir souvent réalisé, j’ai pu constater que ces formations conjointes lèvent les préjugés ordinaires et les « représentations » négatives du domaine du Tourisme, et produisent des résultats, par exemple celui de profiter de cette rencontre pour faire le point et répartir les tâches selon les compétences nécessaires en fixant un nouveau planning jusqu’à l’ouverture des événements.

SLIDESHOW-HOME3VI- DE TOUTES FAÇONS, VOUS RÉUSSIREZ!
Les retards de planning et ajustements organisationnels sont des « classiques » des capitales, tant sont grandes les ambitions et sans doute la peur de prendre le risque d’un échec.
Rassurons donc dans notre conclusion les experts et associés de l’action touristique actuelle : aucune capitale n’a échoué! Les objectifs des Capitales sont en général suffisamment flous, au départ, pour permettre des souplesses d’adaptation lors de la réalisation. Ce flou offre le bénéfice secondaire de ne pas rendre possible une évaluation trop rigoureuse.
Plus sérieusement, la Ville et la Région y ont toujours gagné en professionnalisation, en fierté de découvrir leurs atouts ou d’avoir surmonté les dernières difficultés budgétaires.
Des partenariats, de nouvelles entreprises ont aussi vu le jour, locales ou internationales et les entreprises du secteur touristique sont, il est vrai, les plus gâtées par la dynamique et les retombées.
Une chose est certaine : l’immense intérêt de tous les continents et pays du monde pour le format des Capitales, quelles que soient ses imperfections, a assuré une immense notoriété à toutes les villes candidates : il suffisait d’être désignée, et Mons a gagné, alors bonne chance à tous!

Evelyne Lehalle, mars 2014. A l’attention de Vanessa GRANDGAGNAGE, Attachée, Direction de la Stratégie Touristique Commissariat général au Tourisme de Wallonie – Belgique. 

list_rue-poterie---Mons---simulatiePOUR EN SAVOIR PLUS ! DÉCOUVREZ MONS 2015 ET PRÉPAREZ VOTRE VOYAGE l’an prochain! Avec l’Exposition Internationale de Milan 2015, Mons sera effectivement The Place To be et vous ne regretterez pas votre séjour! Aller sur le site Internet faire une petite visite:ICI En 2015, en plus de Mons, la Belgique comptera 17 capitales dont 3 en territoire français ! Antwerpen, Brugge, Bruxelles, Charleroi, Gent, Kortrijk, La Louvière, Le Roeulx, Liège, Lille, Maubeuge, Mechelen, Namur, Soignies, Thuin, Valenciennes et WAPI sont les  17 grandes villes (et territoires) partenaires. Etroitement associées dès la candidature, elles feront résonner Mons 2015 dans leurs chaumières en mettant su/r pieds chez eux un événement culturel de grande ampleur, inscrit au sein de la programmation 2015.( Voir le dossier des institutions culturelles et des villes associées :ICI  . TÉLÉCHARGER LE N ° 9 DES CAHIERS DU TOURISME BELGE, ICI!

2015 FACONS DE PARTICIPER est une rubrique très sympathique où les habitants de Mons et d’ailleurs sont déjà invités à participer à toute une série de projets très intéressants, comme “RÊVEillez la rue” , pour les 7-27 ans :  “la ville n’attend que toi pour devenir un grand terrain de jeu” ! (– Jette des bombes à graines dans les fissures des trottoirs – Trace des paroles de chansons à la craie sur les murs – Colle des yeux en balle de ping-pong aux poubelles publiques – Imagine des « selfies » avec le singe du Grand Garde et le Doudou- Organise un tournoi de finger-skate sur les marches de Ste-Waudru- Prends une photo ou une vidéo et poste-la sur Facebook/Twitter/Instagram/Google+ avec le hashtag #reveillezlarue @mons2015.). Voir le lien ICI  et nos photos dans le textes légendées ci-dessous. 

P1090429KEN LE TOURISTE PARFAIT s’interrogeait ( enfin, parfois…) sur le sens de la vie et sur le temps, insaisissable. Ses journaux, bien serrés dans le porte-revue de son siège “Affaire” du Boing qui l’emmenait vers les Emirates, affichaient tant et tant de montres à la rubrique “Luxe” qu’il n’était pas rassuré : pourquoi souligner ainsi son angoisse du temps qui passe et le conduisait donc irrémédiablement vers la fin?Une forte secousse le réveilla : ce n’était qu’un cauchemar, ouf!   

PHOTOS DE KEN / Ken pose et se repose sur le temps de deux jolies montres (Montre Piaget, Limelight Bloming Roseet la montre Rotonde de Cartier Terre et Lune, 50 exemplaires), le Luxe n’étant pas réservé aux Barbies….

 

NOS PHOTOS dans le texte  sont extraites de l’appel à participation que fait Mons, Capitale européenne de la Culture en 2015 sur son site Internet : EN 2015, MONS SERA CAPITALE EUROPÉENNE DE LA CULTURE : “UNE AVENTURE QUI N’ARRIVE QU’UNE SEULE FOIS DANS UNE VIE.Mons 2015 c’est avant tout une fête dont vous êtes le héros. L’ambassadeur. Le concepteur. L’acteur. Prêt à entrer dans la danse ? Rien de plus simple : il y a de la place pour tout le monde, peu importe votre envie, votre savoir-faire ou votre emploi du temps ! Découvrez les projets et inscrivez-vous !”. Les photos de haut en bas : 1- Photo “save the Date”, page d’accueil du site Internet de Mons Capitale, avec le compte à rebours...2- L’artiste Hiromi Tango,qui inervient pour le projet Bienvenu(e) à l’Hiromi Hotel-Mons“. Ce projet est inscrit dans le cadre de l’Ailleurs en Folie MelbourneLes Hiromi Hotels sont des installations artistiques éphémères créées uniquement grâce à la participation et à l’implication du public, des habitants et des différents acteurs locaux.L’artiste Hiromi Tango est la fondatrice et la directrice des Hiromi Hôtel séries, refuges accueillants, agréables et chaleureux.3- Projet  Réveille la rue et Regarde ce qui t’entoure : la ville n’attend que toi pour devenir un grand terrain de jeu ! Alors laisse faire ton imagination… 4-Carte de Mons et des capitales proches.5- Qui êtes-vous? Karelle Ménine (auteure & Cheffe de projets Littérature Mons2015) et Ruedi Baur (signaléticien & graphiste) vont, durant toute l’année 2015, venir inscrire la littérature au cœur de Mons au-travers d’un projet nommé « La Phrase » dont vous avez peut-être entendu parler. Un trajet de 10km. 6- Bande-annonce de la rubrique “participez” pour les jeunes monsois.7-Façon n°379 de participer au programme de la Capitale européenne :  -8- Groupe The Rocking-Chairs : plus de trente rockers et se réunissent toutes les semaines depuis plusieurs mois dans les coulisses de Mons 2015. Ce groupe musical investi et généreux comprend peut-être votre voisine Annette ou votre grand-père Léon dans un rôle inattendu et détonnant: chanteur de rock!9- « Song Lines » veut rendre hommage à la multiculturalité de la ville de Mons, en proposant une installation poétique et internationale. En amont de la fête, les habitants de Mons sont invités d’une part à être pris en photo et d’autre part à enregistrer vocalement une chanson d’Adamo.