Arles et Monsieur Schiavetti, son Maire

Arles situationARLES , ville innovante ! Et pourquoi? 
Depuis longtemps je voulais faire un billet sur cette ville car elle présente le profil parfait de la ville qui pense « tout ensemble » : l’urbanisme, la culture, le développement économique et touristique et la révolution numérique. Arles a développé depuis une quinzaine d’année la parfaite panoplie de la Creative City, comme disent les anglais. Et, pour choisir et exécuter ses programmes, elle ne retient que l’excellence. Du coup, elle a un succès fou, bien mérité. Aujourd’hui, grâce à une courte interview de son maire, Hervé Schiavetti, les stratégies de la Ville m’ont tout d’un coup parues limpides, voilà pourquoi je vous en présente des extraits en annexe du billet, à lire absolument si le sujet vous intéresse! En fait,  ce maire actualise, en permanence depuis 2001, l’image d’une ville plusieurs fois millénaire  sans en changer l’identité. Son job ? Entretenir et valoriser le patrimoine passé, mais en même temps :  repérer et choyer les compétences locales, réconcilier « habitants et touristes », accueillir la réflexion internationale, développer la culture. Voilà des objectifs passionnants très difficiles à mettre en œuvre, et Arles le fait très bien ! Partons pour la visite !
le Musée départemental Arles antique, installé dans un bâtiment moderne et novateur depuis 1995, de l’architecte Henri Ciriani.
I- VAN GOGH LIVE : VAN GOGH EST REVENU !
Van Gogh Live est une opération bienvenue, avec la création d’un site dédié au peintre. Il y avait bien le bel espace Van Gogh, situé dans l’ancien hôtel-Dieu restauré en en 1986 et qui abrite a la médiathèque, les archives communales, le collège international des traducteurs littéraires, l’antenne universitaire, une salle d’exposition, ainsi que quelques commerces. Mais Van Gogh,  le peintre (1853-1890),  son génie, étaient invisibles…

VanGogh-Autoportraitavecpipeetchapeaudepaille1- La Fondation Vincent Van Gogh a ouvert le 4 avril 2014, inaugurée par Luc Hoffmann, président du conseil d’administration de la Fondation, sa fille Maja Hoffmann, présidente du conseil artistique. La Fondation  prend place dans l’ancienne Banque de France transformée en salles toutes claires et exactement en face du QG des Rencontres d’Arles. L’exposition est importante, avec neuf œuvres de Van Gogh, plusieurs toiles des maîtres qui l’ont inspiré et de nombreux artistes contemporains qui ont exposés. créations d’artistes contemporains. En fait, l’artiste a peu vécu à Arles, seulement 444 jours, du  20 février 1888 au 8 mai 1889. Mais durant ce séjour, Van Gogh a peint presque 200 tableaux, 100 dessins et aquarelles et écrit plus de 200 lettres ! La plupart d’entre ces œuvres ont été conservées. La période arlésienne est  d’ailleurs considérée comme un  point culminant et le  plus grand épanouissement de la décennie de l’activité artistique de Van Gogh. Voir le Dossier de presse complet  ICI!

2- Le campus Luma d’Arles a été lancé officiellement le 6 avril dernier pour le début de sa construction, sur la vaste friche des anciens Ateliers SNCF, en présence de l’architecte Frank Gehry. Cette fondation est l’initiative de Maja Hoffmann(1), présidente de la Fondation Luma (Suisse) qui souhaite réinvestir la friche industrielle avec l’art (11 hectares !). L’architecte Annabelle Selldorf (Agence Seldorff, USA) est chargée de la revitalisation des bâtiments existants et  Bas Smets de la transformation paysagère du site.
• le bâtiment de l’architecte Franck Gehry (150 millions d’euros) ouvrira en 2018 et sera l’emblème du «Campus Luma Arles», une sorte de Black Mountain ¬College , lieu-phare de l’enseignement du troisième type de l’art moderne au états unis. ( Buckminster FullerJosef Albers, John Cage Merce Cunningham, Willem de ¬Kooning, Bob Rauschenberg et autre Franz Kline, Alan Kaprow, Cy Twombly…).

MH(1)Maja Hoffmann est une arlésienne passionnée de création contemporaine et une mécène (les Kunsthalle de Bâle et Zurich, Fotomuseum de Winterthour, l Kunstwerke de Berlin, Palais de Tokyo à Paris, New Museum of Contemporary Art à New York ou encore Biennale de Venise). La Fondation Luma soutient aussi directement les artistes (Roni Horn, Olafur Eliasson, Tobias Rehberger, Doug Aitken…) Maja Hoffmann a grandi en Camargue depuis sa naissance en 1950, et sa grand-mère lui confia la collection d’art de leur richissime famille bâloise (Hoffmann-La Roche).(Maja Hoffmann sur la photo à gauche).

3- Depuis quelques années c’est à nouveau la fête ! Ou Comment concilier le passé et le présent ?
Arles n’a pas  que des atouts, comme  en témoignent l’éloignement des aéroports internationaux,   l’absence de desserte ferroviaire puisque le nouveau TGV passe à Aix. Elle n’a jamais aussi été repérée par l’Etat (et ses crédits!) pour une revitalisation après la désindustrialisation de notre pays:   la DATAR, par exemple, donna très tôt,   dans les années 60 ,une  priorité régionale aux côtes du Languedoc et à Marseille avec Fos/sur Mer. Arles s’en est sortie « toute seule, pourrait-on dire (Voir son histoire en Annexe ci-dessous). Aujourd’hui, elle mène en revanche une politique active et très « indépendante » des grands courants nationaux: car, et voilà  ce que veut le Maire,  Arles poursuit les routes culturelles et touristiques classiques (UNESCO), celles du développement durable de son environnement, tout en renouant avec des projets de développement économique, des projets culturels plus innovants et peu coûteux pour les habitants, grâce aux mécénat. Et , évidemment, Arles s’apprête à devenir une championne des projets numériques.L’exemple le plus emblématique de cette reconversion?  En 2007, c’est l’empereur César qui fit le buzz, grâce aux fouilles archéologiques sous-marines menées dans le Rhône, où  fut retrouvé l’un de ses bustes de marbre ainsi qu’un Neptune de 1,80 mètre du IIIe siècle, témoignages inédits du riche passé antique de la cité. Aujourd’hui, c’est au tour de Van Gogh,  de la création contemporaine, de l’architcture (Voir le pojet de Franck Gehry ci-dessous)   ou du numérique de faire la « Une ». L’important, sans aucun doute,  est bien de conserver l’équilibre entre patrimoine et création, entre emplois classiques et nouveaux emplois.
4- Des exemples de l’adaptation d’Arles au temps présent

Le futur bâtiment de Franck Gehry (Journal Le Temps)

Le futur bâtiment de F. Gehry (Journal Le Temps)

Site Luma Le TempsInscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco pour être la ville qui a le plus de monuments romains après Rome, la ville a aussi un magnifique environnement et les acteurs du Pays d’Arles et des villes les plus proches conduisent un démarche de protection de cet environnement. Les sites naturels ou culturels  des alentours sont aussi protégés des dérives « entrées de villes moches » ou autres menaces du tourisme et du commerce. A voir ICI 

a) Pour le numérique, Atelier de la mécanique – Parc des Ateliers – Arles : La Grande Halle est une ancienne friche situé sur un haut lieu du patrimoine industriel du XIXème siècle arlésien : les ateliers ferroviaires de la SNCF, soit 5000 m2. Ce site en pleine réhabilitation deviendra un centre culturel lié aux nouvelles technologies dans le domaine de la création multimédia, de l’image numérique et virtuelle. En attendant, Octobre Numérique ,  label créé en 2010 par la Ville d’Arles, fédère les énergies et les talents autour de la création, de l’innovation et de l’économie numérique . Voir la balade numérique !(Ci-contre, photo du chantier en cours : reconversion des friches SNCF et simulation de la future construction de F.Gehry)

Tourisme endormib) Pour les événements , même démarche de tentative de réconciliation entre aujour’hui/demain , Habitants/Extérieur : les événements traditionnels (Feria pascale ; Fête des Gardians le 1er mai ; Fêtes d’Arles (Pegoulado, fête du costume et cocarde d’or), Rencontres d’Arles -Rencontres internationales de la photographie-) cohabitent avec de nouveaux événements, comme Marseille Provence 2012 et son programme « Capitale Européenne de la culture », où Christian Lacroix, célèbre arlésien, avait été invité à créer un parcours pour l’abbaye de Montmajour avec le CIRVA (Centre du verre contemporain de Marseille).  Tadashi Kawamata avait créé aussi pour cet été « Capitale » : Horizons – Les Sentiers de l’eau .
L’art contemporain prend une place de choix grâce, aussi,  au réseau local « Arles Contemporain  » , réseau qui organise des week-ends dédiés à des visites et rencontres. Enfin  les expositions des nouveaux sites culturels , présentés ci-dessus,  s’annoncent nombreuses et de qualité. L’Exposition « Solaris Chronicles » (Du 05/04 au 26/10 2014), organisée par Liam Gillick, Hans Ulrich Obrist et Philippe Parreno, à la Fondation Luma,  rassemble des maquettes de projets de référence de Frank Gehry, réalisés ou non, sélectionnées par Gehry et Maja Hoffmann. Durant six mois, des intervenants issus de la musique, de l’architecture, de la chorégraphie et des penseurs viennent y apporter leur contribution. L’exposition se veut évolutive et collaborative, avec toute une série s d’interventions, de performances et de projets. ( John Baldessari, Nicolas Becker et Djengo Hartlap, Pierre Boulez, Lucinda Childs, Liam Gillick, Dominique Gonzalez-Foerster, Cai Guo Qiang, David Lynch, Greg Lynn, Philippe Parreno, Esa-Pekka Salonen, Tino Seghal et Rirkrit Tiravanija).Rien que d beau monde! Pour réveiller le tourisme de la France, quoi de mieux que cette démarche d’Arles  qui a décidé de ne pas se reposer sur ses lauriers, pourtant magnifiques, en pariant  sur la Culture? Avez-vous une  idée, chères amis du blog?Connaisez-vous d’autres exemples intéressant à partager? Les Commentaires du blog sont à votre disposition!

LE SEUL PROBLÈME, en conclusion,   que nous ayons rencontré pour écrire cet article est la grande difficulté d’accéder à ces nouvelles offres via   le Tourisme institutionnel local. Le site Internet de l’Office du Tourisme est assez catastrophique et  n’est pas, de notre point de vue, « à la hauteur » des nouveaux enjeux du tourisme actuel (Profils et comportements des touristes aujourd’hui, qu’ils soient français ou étrangers) ou des déclarations du maire dans son interview du Journal La Croix. Le  design, la page d’accueil,  l’ergonomie du site sont très datées ( on rame…) . Mais le pire est que ne figurent  même pas sur sa page d’accueil et en bonne place les nouvelles offres exceptionnelles que nous vous présentons aujourd’hui et  qui assurent la ville d’être « différente  » de ses voisines, par exemple.  On aurait donc souhaité, comme cela existe aujourd’hui- voir cent très bons exemples dans le très expert http://www.etourisme.info –  un meilleur accueil, avec des offres « qualifiées », hiérarchisées; un site plus collaboratif, avec des propositions de week-end pour sortir des sentiers battus ; des propositions pour une « deuxième visite », par exemple, ou pour des groupes de jeunes. On aurait souhaité, a minima, un petit dépliant qui présente de façon dynamique « Arles aujourd’hui »  ( et gratuit! Car l’accès aux brochures en lignes est difficile (error 404) et il faut aller les chercher à l’Office (1 €). Pas trop pratique quand on habite Pékin, Barcelone  ou Hambourg...) . Car pour « Arles d’hier », il y a déjà des milliers de pages, excellentes, sur Internet! Ne pas rivaliser avec  ces informations  permettrait aussi de mieux cibler  la vraie question « Comment je décide de préférer Arles aux autres destinations, et de réserver »  et la préparation du  séjour des visiteurs.  Bref,  tout cela n’est pas une question de moyens( financiers), mais bien, à mon avis,  une question de revisiter les stratégies de visite+ séjour  d’Arles et de réactualiser le site, complètement, à « moyens constants ».       

ANNEXES

Un complément d’information pour ceux qui veulent en savoir plus, mieux connaître la démarche u Maire ou…Aller visiter Arles !
L’Interview du maire, Hervé Schiavetti ; de l’Arles Antique et Moderne à aujourd’hui! 

imagesI – Le Maire ! HERVÉ SCHIAVETTI, Maire d’Arles, Vice-président du conseil général des Bouches-du-Rhône
Extraits de son interview dans le Journal La Croix,  à voir en ligne et dans son intégralité  ici ! « De Jules César à Frank Gehry, la culture, clé de notre avenir »
« La personnalité d’une ville traverse les siècles, évolue, se transforme. Notre histoire doit nous donner confiance en l’avenir, pas nous faire regretter une gloire passée. Capitale de l’Empire romain sous Constantin (IIIe siècle), Arles est aujourd’hui une ville moyenne, pourtant célèbre de New York à Tokyo. Ce rayonnement n’est basé ni sur sa puissance économique (100 millions d’euros de budget annuel), ni sur son importance démographique (54 000 habitants) et encore moins sur sa force militaire… Son rayonnement est fondé sur la culture et le patrimoine, de Jules César à l’architecte américain Frank Gehry.[…] Le résultat, ce sont des retombées économiques très positives et pas uniquement en termes de nombre de visiteurs. Nous avons développé des compétences, des savoir-faire. Des entreprises innovantes sont nées et grandissent dans ce secteur d’activité. Le respect du patrimoine ne signifie pas refus du présent ou peur de l’avenir. Au contraire, il en est la clé. Nous avons la charge de préserver l’héritage de notre histoire. […]Arles ne serait pas devenue la capitale de la photographie sans Lucien Clergue, qui fonda les Rencontres d’Arles il y a plus de quarante ans. Lucien Clergue ne serait sans doute pas devenu photographe sans Pablo Picasso, rencontré aux arènes d’Arles avec Jean Cocteau.
Picasso n’aurait peut-être pas été attiré par Arles sans la présence de Van Gogh. Christian Lacroix a découvert sa vocation d’artiste en admirant les œuvres de la donation Picasso au Musée Réattu[…]Dans l’Europe qui sortira de la crise, l’économie créative sera le principal moteur de la création d’emplois. Le patrimoine et l’innovation, la culture et l’architecture, l’art de vivre et la nature seront des atouts majeurs. »
II-  Deux  chiffres incontournables  
La commune d’Arles est, de très loin, la plus étendue de toutes les communes de France métropolitaine. Avec sa superficie d’environ 759 km2, soit trois fois Marseille (240 km2) et presque sept fois Toulouse (110 km2) ou Paris (105 km2). Elle compte 54000 habitants et les services représentent la majorité des emplois,  avec  le tourisme comme première activité de la ville (1,5 million de touristes ) .

arles1688III- ARLES L’ANTIQUE :  Arles est Inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco car c’est la ville qui compte le plus de monuments romains après Rome. Bien avant l’époque grecque Arles commerçait déjà avec les peuples de la méditerranée, ce et continua à prospérer du ve siècle au Ie siècle av. JC. Soutenant Jules César contre Marseille en 49 avt JC, elle en fut récompensée en devenant une colonie romaine dès 46 av. J.-C , protégée et riche, avec son premier plan d’urbanisme du au Ier siècle av. J.-C., sous l’empereur Auguste, toujours lisible dans le centre-ville !
Les témoignages de cette Arles antique sont donc encore très nombreux aujourd’hui : l’Amphithéâtre r (les arènes), le Théâtre antique, les Cryptoportiques, les Thermes romains de Constantin, les vestiges du cirque romain…Le Moyen –äge fut par contre éprouvant, et Arles redevient rurale, avec une noblesse qui seule demeure puissante. Avignon et Marseille prenant le leadership des pouvoir politique, ecclésiastique et économiques. Le cloître Saint-Trophime, les routes de Saint Jacques Arles Moderne , Arles retrouve à nouveau un rôle important au XIXème siècle grâce à sa situation (transports dont le PLM, commerce, hub d’industries vers le Rhône) et du coup la ville entreprend la mise à jour et la restauration du patrimoine antique dès les années 1820-1830. Mais la ville perd encore presque tous ces atout  lors de la désindustrialisation….
affiche_30x50cm_high-def_sIV- ARLES AUJOURD’ HUI  ! La ville a choisit  de rebondir avec la culture pendant les années 1970-90 (Rencontres internationales de la Photographie crées en 1970, installation de maisons d’éditions – littéraires et musicales -, Université renommée, nouveaux musées très innovants à l’époque (Musée de Camargue) fêtes régénérées…) ; siège social de l’Association française des biens et sites français du patrimoine mondial. ; Réseau AVEC, l’Alliance des villes européennes de la culture . Le Musée départemental Arles antique, (1995) . Musées : le Museon Arlaten (traditions populaires) et Le Musée Réattu, avec la Donation Picasso  installé dans l’ancien Grand Prieuré de Malte. Ce musée propose des oeuvres œuvres de Jacques Réattu, peintre du 18ème et 19ème siècles, et d’artistes modernes et contemporains (Picasso, Zadkine et Alechinsky) ainsi qu’une remarquable collection de photographies (Henri-Cartier Bresson,Edward Weston…).

 

 

Ken et DiorKEN LE TOURISTE PARFAIT râlait comme un voleur ! Quoi, je me retrouve tout en bas d’un trop long billet ? Et qui le lira ? Obnubilé par son job, voyageant sans cesse à travers le monde, pour ses affaires et pour les retombées économiques laissées dans de son sillage, le Touriste Parfait appela Barbie Chérie, son ex, à L.A avant d’arriver à son hôtel de luxe, le quatrième ces derniers jours… Hello ma Barbie, une petite corrida en France, à Arles, cela te dirait ? Oui, mais alors avec Picasso, comme j’ai vu sur les photos ! Trouve ce Picasso ! Ken sourit, car comme bon nombre d’américains et pratiquement tous les chinois, l’image de la France était un peu…Vieillotte !

PHOTOS / Maja Hoffmann(Photograph: Wolfgang Tillmans)Paul Gauguin Jeune Bretonne filant, 1889-135 x 62 cm,Van Gogh Museum, Amsterdam.Vincent van Gogh, Autoportrait avec pipe et chapeau de paille, 18871,9 x 30,1 cm, Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh Foundation)- Affiche VAN GOGH LIVE! (conception graphique: Studio Marie Lusa)

fondation-van-gogh-arles-slide_1Fondation Van Gogh (intérieur)

002

PaulGauguin-BretongirlspinningPaul Gauguin

unescoEt, après le Patrimoine mondial,  voici la relève!  Car il ne suffit pas d’avoir des idées, il faut des talents  d’exception pour les réaliser. Et qui soeit bien au fait de ce que le numérique peut aujourd’hui apporter à l’ensemble évolutif « création+patrimoine+culture+visiteurs+ partage »! EtYannick Vernet fait partie de ces perlesAu risque de ne pas respecter sa légendaire modestie je vous le présente :  Arlésien d’adoption, il est aujourd’hui Responsable des projets numériques à l’École nationale de la photographie d’Arles.

yannick_vernet

Le parcours de Yannick spécialiste des nouveaux médias et cultures numériques, Yannick  est diplômé de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Marseille et de l’université d’Avignon et des Pays de Vaucluse. Depuis 2010, il accompagne l’association générale des conservateurs des collections publiques de France, section fédérée PACA (AGCCPF PACA) sur les questions du numérique dans le domaine des musées et du patrimoine.

Il s’intéresse aux problématiques de valorisation numérique du patrimoine – ses derniers projets touchent de près les questions du jeu vidéo, du transmédia, de l’ouverture et la réutilisation des données culturelles (Open data) ainsi que les pratiques Do it yourself (DIY). Il s’intéresse de près aux dynamiques des Labs (FabLab/MédiaLab/HackerSpace) et travaille actuellement à la création d’un Labs orienté cultures en région PACA. Il est aussi président de la structure marseillaise Design the future now .

Et vous, amis lecteurs, avez vous envie de recruter des talents  et des profils nouveaux et indispensables aujourd’hui? Le blog peut aussi rendre service en  recueillant  vos demandes ou en  jouant  le rôle d’interface, si vous n’avez pas beaucoup de temps,  entre vous et le réseau  de professionnels très compétents et disponibles ! 

_______________________________________A LA SEMAINE PROCHAINE!

La Belgique de Stromae

Ken BelgeC’est vrai que  la Belgique affiche une image et surtout un ton jeunes, insolents,  énigmatiques et très talentueux, toutes les qualités de l’artiste  Stromae, en quelque sorte. Un chanteur? Oui, mais Stromae est aussi un graphiste, un designer, un styliste, un « metteur en scène », un vidéaste exceptionnel,  omni-présent, en plus, sur la scène des  concerts en live! Tirer une leçon de cette production foisonnante? Stromae est certainement un artiste qui fait confiance à ses partenaires.

En Belgique en attendant Mons 2015, Capitale européenne de la Culture l’an prochain, voici deux ou trois réalisations  très récentes et réellement étonnantes, pour le Tourisme et la Culture. Étonnantes car surréalistes, sur les trace de Magritte (Cf notre photo,  en bas du billet).. 1- Une campagne de communication, tout d’abord, comme vous les aimez : insolente et classique à la fois ( C’est très difficile, ne nous y trompons pas). 2- Un nouveau site Internet réservé aux jeunes touristes de la planète qui viendraient visiter la Flandre. 3- Enfin, pour le back office professionnel, une stratégie d’excellence : quand vous voulez visiter le pays, on vous demande d’où vous venez, tout d’abord, et là, surprise! Vous n’avez pas du tout le même genre d’offres si vous venez de France ou des Etats-Unis!

I- LA CAMPAGNE DE COMMUNICATION, Les flamands osent, (les flamands roses? 🙂 est une campagne de promotion de la Belgique , destinée aux petits voisins, les français. Cette campagne a été réalisée par le bureau de VisitFlanders à Paris pour promouvoir la Flandre en France . C’est  un affichage, dans le métro, de scènes volées à la peinture flamande  classique,  entièrement reconstituées par des acteurs aujourd’hui. Les décors sont autant de clins d’œil à cette peinture flamande : réalisme, Vanités (peintures où figure un crâne pour nous rappeler notre  inéluctable mortalité )  même si, dans la Com’,  le crâne boit une bière -grenadine à la paille…Personnages hiératiques en train  de   » poser », comme les riches marchands commanditaires des œuvres de la peinture classique, et nourritures ou intérieurs dont la profusion signe aussi leur rang dans la société!

LFO 2

II- UNE OFFRE RÉSERVÉE AUX JEUNES : THE PLACE TO BE , sur un site dédié, theplaceto.be ( on remarquera le point » be »= Belgique….) toute une série d’escapades dédiées aux jeunes, avec des petits prix et toujours cette  insolence, véritable marque du site, comme de la communication: Pourquoi manger du chocolat quand on peut le sniffer?

Le Chocolat

Et de tous petits prix!

Offre week end

III- LE MEILLEUR POUR LA FIN?

Comme un meuble à tiroir, notre visite en pays Culture/Tourisme en Belgique  nous a révélé une surprise de taille : plutôt que de violer votre intimité ( soit vous interroger sur vos goûts personnels, que vous croyez à nuls autre pareils...), plutôt que de vous demander un « profil » – encore un? – pour y adapter une offre touristique, et plutôt que de créer ces onglets un peu rasoirs que sont les  « Offre Familles » ou « Offre Seniors », les pros du Tourisme Belge ont trouvé beaucoup mieux :  lorsque vous entrez sur le portail visitflanders.com, on vous demande simplement « D’où venez-vous? » à l’aide d’un « menu de nationalités » à cliquer. J’ai crû tout d’abord que c’était une façon maline de me faire choisir ma langue natale, pour éviter le code habituel des drapeaux . Mais, quand j’ai voulu comparer les offres touristiques, j’ai vu que celles faites aux français n’étaient pas du tout celles  qui étaient proposées des américains.  Aux premiers : du Tourisme de mémoire, ou un onglet  « Guerre et Histoire » , dont nous sommes  supposés être friands. Aux américains :  des propositions de découverte des  origines de leur immigration, avec la fameuse Red Star Line,  compagnie maritime qui a transporté  2,6 millions de passagers – pour la plupart d’Europe centrale et orientale – d’Anvers à New York et Philadelphie. J’ai rarement repéré une démonstration aussi claire, pour   « répondre aux attentes différentes  » des visiteurs, que celle-ci. Généralement le projet est bien là, mais on ne réalise que très peu ces adaptations indispensables d’un programme de visite et de séjour, même si, évidemment, ces visiteurs partageront tous ensemble la plupart des activités, des hôtels et des transports locaux.

Sans titreOffre pour les français (Ci-dessus)

Je viens des USA et CanadaOffre pour les américains

MAIS NOOOOON !!!! me disais-je, les Belges ont-ils  tout changé? Où est MA Belgique tradi, avec ses doudous? Où sont les frites par exemple? (Pardon aux belges qui me liront, vous savez comme nous sommes  bêtes, en France…). Eh bien, j’ai aussi trouvé un musée de la Frite! Youpiiii! Et la recette des frites parfaites! (Musée de la Frite, Vlamingstraat 33, Brugge 8000- Tél 050/34.01.50). La voici: 

 « Nous achetons chaque jour des frites fraîchement coupées: 

1. avantage : nous n’avons pas le problème des pelures
2. avantage : des frites coupées bien droites absorbent moins d’huile à la cuisson.
Nous cuisons nos frites en 2 fois : une première fois à 130 °C pendant 5 minutes, nous les laissons transpirer et les cuisons une deuxième fois à 170°C, pendant 2 minutes :
1. avantage : nos frites sont dorées et croustillantes
2. avantage : elles ne contiennent que 11,5 % d’huile, contre une moyenne de 20%.
Nous vous souhaitons bon appétit ! »

REMERCIEMENTS : Merci à  Marie-Laure Desmet et à William Saadé, mes amis, pour ces bons moments passés à la recherche du tourisme culturel Belge! Et merci à Pascale Kotlarsky-Schuddings , Attachée de Presse de la campagne de communication « Flanders, State of The art« , pour m’avoir envoyé de belles photos avec une célérité très professionnelle!Merci enfin à tous les opérateurs de VisitFlanders (Bruxelles) et de ses différentes antennes à l’étranger, comme celle de la France (www.visitflanders.fr et www.theplaceto.be). Plus d’informations :  Bureau de Visitflanders à Paris –  6 rue Euler – 75008 Paris .+33 1 56 89 14 42 – csaintmartin@visitflanders.fr

Ken muetKEN LE TOURISTE PARFAIT  Ken était en pleine conférence OIP ( Open Internet Project), ce jeudi 15 mai. Il faisait sa taupe, car la direction de Google aimait sa gaité et ses manières de gentil garçon d’Espion Parfait! Toute l’Europe était en train de se coaliser contre l’ami Google, et ça allait chauffer! Bien sûr que son pays, les USA,  s’en doutait et était même  étonné que cette coalition ne soit pas arrivée plus tôt, il y a des années. Notre Touriste parfait joua à merveille le « Touriste Désespéré », quasi-ruiné d’avance par les procès qui allaient pleuvoir sur les petits Google. Puis il quitta la conférence « service fait », pour s’en aller vers d’autres pays, d’autres aventures : de nouveaux avions, hôtels et voyages d’Affaire l’attendaient, après son petit crochet à L.A pour voir son ex, Barbie Chérie, et lui offrir une ravissante Tour Eiffel dorée,  Made in Taiwan! Elle allait adorer ce cadeau!

DES PHOTOS EN PLUS  / LA campagne dans le métro parisien! 

?????????????????????????

Campagne metro1

LES FO 1

QUAIS

téléchargement

??????????????????????????

1238974945(Evidemment, puisque c’est une image!) Un tableau de  Magritte, peintre belge, qui date de  1929.

StromaeVanité…Vanité, la boucle est bouclée! Etre ou ne pas être… un rappeur? Merci, Maestro Stromae!

COMMUNICATION : deux pépites!

K1A – LES DEUX PÉPITES
– L’une des difficultés du tourisme culturel est bien celle de sa communication. Comment par exemple, être original, se différencier du pays voisin, de la région ou de la ville voisine, lorsque l’on a une église semblable à 1000 autres, ou lorsque le monument de Viollet le Duc fait aussi un peu tarte à la crème sur les dépliants touristiques? ( Pardon, Viollet, mais hélas, c’est vrai !). Comment, en particulier, plaire aux plus jeunes, qui, à partir de 7 ans, n’ont plus trop envie de retrouver leur programme scolaire en vacances? Comment faire enfin pour satisfaire ce nouveau désir de « faire » des visiteurs, de participer, de donner leurs avis ?
Voilà un sujet bien difficile, et nous avons trouvé cette semaine deux pépites qui ont en commun de prendre les choses à l’envers. C’est çà dire de ne pas communiquer directement les œuvres ou monuments, mais plutôt de partir des goûts et des désirs du visiteur d’aujourd’hui, auxquels l’oeuvre -ou le monument, où  l’art de vivre aujourd’hui… –  apporteront  toute leur  richesse. Et cela change tout !
1- Au Rijksmuseum d’Amsterdam, on propose à chacun de « faire sienne » chaque œuvre des 150 000 œuvres qui sont proposées en HD , libres de droit, pour les utiliser à des fins créatives ou commerciales. Pas de « droit d’auteur » (comme en impose encore aujourd’hui la RMN pour ses photos…). Nous avons déjà présenté ce Rijksstudio, qui propose de « découper » ce qui vous plait dans un tableau, et d’en faire une nouvelle utilisation (le fond de votre chambre ou le décor de votre scooter…). La Newsletter, cette semaine, proposait tout simplement, à l’issue d’un concours, une palette de maquillages créés à partir des couleurs de plusieurs tableaux!
2- Au Royaume-Uni, la campagne « …IS Great Britain » continue, proposant 64 vidéos comme autant de petits messages inattendus sur la Grande Bretagne.
Pour la stratégie, nous retrouvons dans ces vidéos une thématique classique : Paysages, Business, Sport, Tourisme Urbain, (York, Manchester, Londres, Bath, Edinburgh), ou Shopping, toutes présentées par des ambassadeurs de choc ! Par exemple Richard Branson pour le Business, loin de l’image que l’on a habituellement du « Faire des affaires » : en pleine créativité et tout souriant…. Et une autre thématique vient chambouler la communication traditionnelle et lui apporter l’énergie du présent : les Sons de la Grande Bretagne , avec le son du thé que l’on verse, du vélo qui dérape ou celui des matchs de tennis. La mode ( hommes, femmes, grunge, pop…) est filme en direct et les créateurs tous interviewés ! Le Design, les tournages de cinéma, la nourriture, tout fait feu selon un mode très ludique et surtout inattendu.
Enfin le très court format et la diffusion ultra facile font de ces petites vidéos des supports à emporter partout, à diffuser et retwitter comme il vous plaira.

Certes, je vois d’ici les doutes  des pros du Tourisme  : ces « expériences » s’adressent à des publics haut de gamme, qui aiment le « décalé », donc il s’agit d’un « public de niche ». Certes, pour les monuments célèbres ou Le Louvre, pas besoin de ces efforts. Mais pour les sites plus traditionnels, ou pour les musées un peu « raides » car ils intimident,ce type de communication serait plus  intéressant que les longs discours, non?  Et  on peut aussi ajouter que ces communications s’adressent à des  » visiteurs leaders », aux « visiteurs qui aiment la création » , aux experts qui ont le sens de l’humour ou aux visiteurs de la jeune classe,  qui vont en aimer l’aspect ludique et up to date de ces nouveaux modes de communication, très collaboratifs. Et les jeunes peuvent partager ou parler de ces campagnes! Et vous,  connaissez-vous de bons exemples de communication, pouvez-vous les partager dans les commentaires?Merci à tous les amis du blog de bien vouloir partagez leurs  expériences! 

B- NOTRE VISITE COMMENTÉE DE CES DEUX PÉPITES

I – GREAT BRITAIN IS…
1- La seule vidéo « généraliste » disponible, avec des images flash qui réjouiront même vos bébés :
 

2) Les Sons de a Grande Bretagne

3) La petite dernière-née sur la mode, publiée le 13 mars 2014
Les années 60 , 70 et 80 jusqu’à aujourd’hui ! Une mode qui a l’air d’être née dans la rue  et qui fait le tour du monde .

Voir aussi l’interview de Christopher Bailey  et toutes les autres vidéos.

II- LE RIJKSMUSEUM ET SES SURPRISES ! 

 SUR LE SITE CRÉATIF DU RIJKSSTUDIO….

1) Toute la dynastie des « Orange », 3000 portraits, vous attend avec des gravures, des dessins, des photos, des cartes postales, mais aussi un bel arbre généalogique : ICI!

Choisissez votre portrait

2) Concours de design: faites votre propre chef-d’œuvre !
Un concours de design de Masterpiece a été créé le 1er Novembre 2013 pour célébrer le premier anniversaire du Rijksstudio. Les gens ont été invités à participer avec le choix libre (design, art autonome, arts appliqués, photographie, vidéo), du moment que leur création était inspirée par une œuvre de la collection des 150 000 œuvres du Rijksmuseum.
And the winner is…
– Une ligne de maquillage, baptisée « Rijks Muse » inspiré par les palettes de couleurs dans cinq portraits de femmes de la collection du Rijksmuseum, dont la Femme en bleu lisant une lettre (1633) deVermeer et Portrait de Alida Christina Assink (1833) par Adam Kruseman. La gamme de produits est basée sur trois techniques artistiques : sculpture, dessin (crayons de maquillage) et peinture (boîte de fard à paupières). Le dessin gagnant sera exposé au Rijksmuseum du 17 Avril to 22 Juillet 2014, avec les travaux des neuf autres finalistes.
NOTRE PHOTO :  la palette de fards et le tableau  qui a inspiré  les lauréats de « Rijks Mus »e , d’Asnate Bockis (1984) et deRogier Arents (1987), de Lettonie et Eindhoven

le Portrait et la palettela palette

VOIR LES OEUVRES DES AUTRES FINALISTES DU CONCOURS : ICI Vaisselle néerlandaise (porcelaine) des Graphistes Coen Mulder (1964) et Monique Willemse (1966) de Haarlem et Delft Blue chapeau (knitware)de Josh Moll (1962) de Maastricht

3) Choisissez votre portrait préféré ! A la Rijksshop, mais aussi en ligne sur la Newsletter, vous pouvez acheter une carte postale, une reproduction en grand format Un portrait bien en chair, de Bicker, ou un Buveur Ou encore cette Jeune fille habillée en bleu? Choisissez votre favori parmi la sélection de reproductions sur la base du célèbre Rijksmuseum.

Rijkstudio 1

unnamed (5)4) 150 000 ŒUVRES EN LIBRE ACCÈS  AU Rijksstudio
Au Rijksstudio , 150 000 oeuvres sont proposées aux internautes en haute définition. Ils peuvent les utiliser, zoomer dessus et les réinterpréter par une nouvelle création. Et ensuite les rassembler dans leur espace privé, les partager avec leurs amis, les télécharger gratuitement.
Les images du Rijksstudio sont entièrement libres de droit: vous pouvez les utiliser à des fins privées ou commerciales.
Conception et réalisation du Rijksstudio : Fabrique et Q42, en collaboration avec le Bureau de Boom Irma

Partenariat : BankGiro Loterij
Contact pour ces informations du Rijkstudio : Pressoffice +31 (0)20 6747 195- pressoffice@rijksmuseum.nl

 

 

K2KEN LE TOURISTE PARFAIT

Ken lisait d’un œil distrait « La bataille des couchettes est dans l’air », qui opposait la compagnie Etihad et Air France. Etihad l’avait invité à tester la nouvelle suite , façon vrai palace,  de ses avions long courrier! Dans son A380, il avait donc rejoint sa « Résidence » Etihad (notre photo) qui comprenait un salon avec un Love seat (fauteuil) pour travailler et une chambre à coucher avec des toilettes privées et un grand lit où il venait de jeter sa housse de portable. Pour son vol Abu Dhabi-Londres, il avait donc déboursé 18 000 € et il était tout content. Fatigué par ses réunions d’affaires autour du monde, trente deux hôtels en deux mois et cinq continents visités, notre Touriste parfait s’endormit tout net, tout habillé. (Le pôvre !!!).