Alors ces vacances? Vous prendrez bien un petit verre de Tourisme Culturel avec moi, pour un apéro-étude OCDE, que je vous promets être aussi réjouissant qu’un coucher de soleil sur le banc d’Argain, une balade dans les Alpes au petit matin avec un amoureux ou encore votre « Surtout ne rien faire! » favori d’un dimanche matin à Paris.
MON APERO EUPHORISANT : voilà, les proportions sont simples : 100% d’avis éclairés et enthousiastes sur le Tourisme Culturel et un zeste d’espoir, car si l’étude concerne surtout les USA, ou le Canada, deux pays qui ont comme d’habitude 10 ans d’avance pour évaluer un marché, peut-être que les institutionnels français se rangeront-ils un jour à ces avis, avant cent ans? :-). Voilà leur résumé : « Plus de 50 % de l’activité touristique en Europe est générée par le patrimoine culturel et le tourisme culturel devrait être la composante du secteur du tourisme à connaître la plus forte croissance », affirment L’OCDE et l’étude canadienne. L’étude analyse le « comment » et le « pourquoi? » le Tourisme Culturel est l’avenir du Tourisme. Meilleure image d’une destination, meilleure représentation d’un pays, de son identité, mais aussi de son actualité grâce à la création artistique, la culture en France peut fidéliser les visiteurs du monde entier et de les transformer en ambassadeurs de leur expérience. Un chapitre aborde aussi les pratiques et stratégies des Creative Cities. Voici des extraits de l’étude, sortistout chauds du texte intégral ( Voir le sommaire complet en fin de billet).
I – LE MARIAGE CULTURE ET TOURISME Le lien de plus en plus étroit entre culture et tourisme est renforcé par un certain nombre de facteurs . Du côté de la demande : 1 – L’intérêt croissant pour la culture, notamment en temps que source d’identité et de différentiation face à la mondialisation. 2- L’augmentation du capital culturel, renforcée par la hausse du niveau d’éducation.3 – Le vieillissement des populations dans les régions développées. 4 – Les modes de consommation postmodernes, mettant l’accent sur l’épanouissement personnel plutôt que sur le matérialisme. 5 – Une envie de vivre des formes d’expériences directes (« découvrir la vraie vie » plutôt que se contenter de visiter). 6– L’importance croissante de la culture immatérielle et le rôle de l’image et de l’atmosphère.7 – La mobilité accrue permettant d’avoir plus facilement accès à d’autres cultures.Du côté de l’offre: 1- Le développement du tourisme culturel pour renforcer emploi et revenus. 2– Le tourisme culturel a été considéré comme un marché de croissance ainsi que comme une forme de tourisme « de qualité ».3-Une offre culturelle de plus en plus fournie liée au développement régional.4– La disponibilité de plus en plus grande des informations sur la culture et le tourisme par le biais des nouvelles technologies.5– L’émergence de nouveaux pays et régions ayant à cœur de se constituer une identité distincte (voir, par exemple, l’influence des nouveaux États indépendants d’Europe centrale et orientale). 6– L’envie de projeter l’image des régions et pays à l’extérieur. 7– Les problèmes de financement des activités culturelles liés à l’accroissement de l’offre culturelle.
II – LES TOURISTES AMERICAINS GOURMANDS DE CULTURE
L’étude canadienne fait état d’une forte corrélation entre la consommation d’arts plastiques et de sites patrimoniaux. Plus de 50 % des visiteurs américains amateurs d’art ont également visité des musées et 50 % des festivals. Cette corrélation est également forte entre les touristes appréciant les arts plastiques et ceux qui sont amateurs de vin/de gastronomie. Les passionnés d’arts plastiques ont également une propension à s’intéresser aux arts vivants. Aux États-Unis, les enquêtes consacrées aux « voyageurs amateurs d’histoire/de culture » montrent que 30 % des touristes américains sont influencés, lorsqu’ils choisissent une destination, par une manifestation ou une activité artistique, culturelle ou patrimoniale précise. Le volume de voyages à caractère historique/culturel s’est accru de 13 % de 1996 à 2002, passant de 192.4 millions à 216.8 millions de personnes/voyages, soit un rythme de croissance légèrement plus rapide que celui de l’ensemble des voyages intérieurs. Le rôle important de l’art et du patrimoine culturel est également confirmé par une étude sur le marché provenant du Canada, selon laquelle près de 100 millions de voyages effectués par des résidents américains en 2003 étaient liés à la culture, ce qui représente 50 % du total :
III-LE TOURISME CULTUREL, UN PUISSANT MOTEUR ECONOMIQUE Le duo du tourisme et de la culture est donc un moteur économique extrêmement puissant. Selon Europa Nostra (2005), « plus de 50 % de l’activité touristique en Europe est générée par le patrimoine culturel et le tourisme culturel devrait être la composante du secteur du tourisme à connaître la plus forte croissance ». On peut trouver ailleurs d’autres appréciations tout aussi positives. Elles s’appuient généralement sur les estimations de l’Organisation mondiale du tourisme de l’ONU(OMT) selon lesquelles le tourisme culturel représente 40 % (tableau 2.2) du tourisme international (Richards, 2007)Par voie de conséquence, la culture est de plus en plus utilisée comme l’un des aspects du produit touristique et des stratégies visant à mettre en valeur l’image des destinations. Le tourisme a été intégré dans les stratégies de développement culturel afin de valoriser le patrimoine culturel et de soutenir la production culturelle. Cette synergie entre tourisme et culture est considérée comme l’une des principales raisons incitant à favoriser le renforcement des liens directs entre ces deux composantes. Ces liens sont d’autant plus puissants du fait de l’importance croissante du tourisme et de la culture pour les économies dans le monde entier. L’OCDE estime que le tourisme international représentait quelque 30 % des exportations mondiales de services en 2006 (OCDE 2008). De même, il est de plus en plus admis que la culture et la créativité sont des vecteurs économiques importants. Selon une étude de l’OCDE consacrée à l’importance économique de la culture dans plusieurs grandes économies, la valeur des secteurs culturels représentait de 3 % à 6 % de l’économie totale.
IV – CE DONT VOUS VOUS PRIVEZ EN IGNORANT LE TOURISME CULTUREL Le tourisme culturel est particulièrement attractif car il peut avoir toutes sortes d’avantages pour les populations locales. Selon le National Trust for Historic Preservation aux États-Unis, il peut notamment avoir les retombées suivantes :• créer des emplois et des entreprises.• augmenter les recettes fiscales.• diversifier l’économie locale.• susciter des occasions de partenariat.• attirer des visiteurs s’intéressant à l’histoire et à la préservation du patrimoine.• augmenter les recettes engendrées par l’attrait historique.• assurer la préservation des traditions et de la culture locale.• engendrer des investissements locaux dans les ressources historiques.• susciter la fierté de la collectivité vis-à-vis de son patrimoine.• mieux faire connaître l’importance du site ou de la région.
V – UNE CONCLUSION QUE L’ON AIME : Du fait des retombées culturelles, économiques et sociales générales, les politiques publiques visant à promouvoir les liens entre culture et tourisme ou le développement plus ciblé du « tourisme culturel » se sont imposées comme une évidence à l’échelon continental, national ou régional. Ainsi, en Europe, la Commission européenne promeut le tourisme culturel afin de conforter « l’unité dans la diversité » de la population européenne. Voyager pour découvrir la culture de l’autre permet aux touristes et à leurs hôtes d’apprécier les différences culturelles ainsi que leurs liens culturels sous-jacents. L’Australie et le Canada ont relié la culture et le tourisme au développement d’opportunités économiques pour les peuples autochtones. En Afrique en Amérique latine et en Asie, le tourisme culturel est souvent considéré comme un moyen de mettre en valeur la conservation du patrimoine aussi bien que d’augmenter les revenus des populations locales (Richards, 2007).
VI – TABLE DES MATIÈRES de l’Etude OCDE RENFORCER L’ATTRACTIVITE DES DESTINATIONS GRACE AUX RESSOURCES CULTURELLES
– Rôle et influence de la culture et du tourisme sur l’attractivité Culture et tourisme : un lien qui se renforce-p. 15
– Problèmes de définition-p.20
– Culture et tourisme, facteurs d’attractivité et de compétitivité régionales-p.24
– La culture, facteur de compétitivité des destinations créatives-p.30
– Tourisme et créativité-p. 33
– Politiques et programmes internationaux en faveur de la culture et du tourisme-p. 36
– Contexte en termes d’action publique.p.36
– Objectifs en termes d’action publique-p.43
– Mise en œuvre -p.45
– Résultats et évaluation-p. 60
– Conclusions, implications pour l’action des pouvoirs publics et défis à long terme-p. 67
– Implications pour l’action des pouvoirs publics-p. 69
– Défis à long terme-p.72
POUR EN SAVOIR PLUS : LIRE TOUTE L’ETUDE EN LIGNE : OECD (2009), The Impact of Culture on Tourism– L’OCDE (en anglais OECD : Organisation for Economic Co-operation and Development ) compte 34 pays membres, regroupe plusieurs centaines d’experts dans ses centres de recherche et publie fréquemment des études économiques — analyses, prévisions et recommandations de politique économique — et des statistiques, principalement concernant ses pays membres.
- Ken en Corse, Hôtel de la Signoria, face à Calvi. (Photo volée…)
KEN LE TOURISTE PARFAIT Ken s’amusait beaucoup avec son nouvel avion privé. En bon Touriste Parfait, il sillonnait le monde, ses nations, ses continents, toujours entre deux palaces inouis et trois portables, quatre rendez-vous d’affaire par jour, au minimum, et des millions de bénéfices à la clef. Et il rêvait, parfois. Pourquoi n’était –il pas devenu peintre, sculpteur ou simplement universitaire? Barbie, son ex, lui fit un texto d’enfer : « Et si nous allions à Capri, my Dear ? ».Texto Ken: « D’ac, mais alors aussi Herculanum, Pompei et Amalfi ? »- Texto Barbie Chérie : « Yes my Love ! ». Cette fille était épatante, toujours partie pour de nouvelles aventures! Il regarda d’un air attendri sa lourde valise, la plus petite, pourtant, remplie à ras bord de dollars : enfin, pensa-t-il, un bagage en moins sous peu, et il appela le Danieli à Venise pour y faire « étape ».