Aéroports et Culture

Ken à l'Espace Musée, aéroport Charles de Gaulle

Culture et aéroports : le divertissement contre le stress ? Tout comme les gares, les aéroports ont bien d’autres priorités que d’accepter un site ou un événement culturel sur leur territoire.  Embarquer, transporter et accueillir des millions de passagers dans un temps imparti et leur assurer, ainsi qu’aux avions, les  infrastructures et équipements nécessaires,  la meilleure sécurité, voilà leur job. Pourtant les avantages d’une présence culturelle dans les aéroports sont bien réels, avec une nouvelle image et un nouveau service pour l’aéroport, pour ses personnels, pour ses passagers et ses visiteurs. LES DEUX ENJEUX ACTUELS, selon nous : a) d’après les études prospectives, comme celle d’AMADEUS (Reinventing the Airport Ecosystem, 2011) les aéroports passent peu à peu du modèle « arrêt de bus » à celui de villes complètes, comme si  l’avion n’était plus  qu’un prétexte (Ce qui est faux, bien sûr, mais les revenus des aéroports passeront aussi par de nouveaux services additionnels !). Quelle place aura la culture dans ces futurs aéroports/villes, sachant que la concurrence avec d’autres activités sera rude? b) Ensuite les aéroports ont beaucoup exploité le thème « identité locale », depuis 20 ans avec de l’Art local , ou l’histoire du patrimoine et celle des coutumes ou de l’histoire locales : l’aéroport étant la première porte d’entrée pour les visiteurs lointains, on devait leur  présenter un territoire convaincant. Sachant que, aujourd’hui, le monde entier est à portée de souris, d’une  part, et que les jeunes préfèrent pianoter sur leur smartphone plutôt que de visiter un site culturel classique, d’autre part, quel impact aura le numérique  dans les futurs sites « Culture et aéroports ?

I- PETIT REPERTOIRE D’EXPERIENCES ACTUELLES(1)

– SAN FRANCISCO :  LE MUSEE SFO (USA): l’ancêtre !!!Créé en 1980,  ce fut la première institution culturelle à s’installer dans un aéroport international. Il s’agissait  en fait d’une véritable  invasion de l’art dans tous les espaces de l’aéroport, avec beaucoup de programmes pour les enfants, un musée de l’aviation, une bibliothèque et une importante équipe ( à voir ici)

Schiphol Rijksmuseum

– LE RIJKSMUSEUM D’ AMSTERDAM a son antenne dans l’aéroport Schiphol depuis…2002 ! Il faut préciser que dans sa stratégie, l’aéroport annonce vouloir être « plus qu’un aéroport , une plate-forme multimodale d’échange de flux, d’économie et d’information,  de connaissance et de culture » Ouvert de 7 à 22 heures, avec deux ou trois expositions temporaires par an, le musée de l’aéroport présente régulièrement les chefs d’oeuvre hollandais, et comprend tous les services (boutique de vente, librairie) d’un « vrai musée » ! Cet aéroport fut aussi le premier à ouvrir une bibliothèque.
INCHEON (Corée du sud) : L’art et l’artisanat mais aussi la culture urbaine et les arts numériques, la musique, des performances, du théâtre… sont au programmede l’aéroport d’Incheon, en Corée. Le musée d’art est situé au 4éme étage (art royal ; patrimoine, instruments de musiques traditionnels, trésors de l’ère Chosŏn -1392-1910). Au même étage un autre site, « Culture de la rue »  présente l’architecture traditionnelle,  et enfin un troisième site est consacré aux métiers d’art traditionnels (Céramique, vêtements…). Une galerie de photos de la culture coréenne se trouve enfin dans le hall d’arrivée. Un ensemble de sept jardins réjouiront également , classés par genres botaniques, votre culture scientifique  , à voir ici.

HELSINKI (Finlande)mais aussi – TORONTO ou MONTREAL(Canada)  présentent  aussi des  programmes triés sur le volet. Montréal,  avec  l’Aérogalerie , comprend quatre volets : les arts médiatiques, les arts lumineux , des expositions de photos et des expositions sur les sciences  et œuvres permanentes.

Magic Carpet ...

BERLIN (Allemagne ) développe plutôt les domaines de l’Art et de l’architecture : « Air and Land est un programme qui présente six grands formats choisis par un comité qui a retenu des artistes allemands (berlin) mais aussi internationaux (Pays Bas, Japon et USA). The Magic Carpet de Pae White,(USA) est bien adapté à l’ambiance départs/arrivées de la zone d’enregistrements du terminal, avec ses 1000 m2 flottant entre passagers et plafond…  (1) Une offre culturelle intéressante, cela n’est pas trop difficile à évaluer, mais un « bon » aéroport, de quoi est-il fait ? Avant de sélectionner des  exemples, à travers le monde, de la symbiose entre Art et aéroports, nous avons donc fait un petit détour par les World Airport Awards pour sélectionner de bons aéroports, selon un critère acceptable : l’avis des passagers!


II- QUI GÈRE ET FINANCE LES PROGRAMMES CULTUREL D’ UN AÉROPORT ? La plupart des aéroports, comme nous allons le voir,  ont intégré les programmes culturels et n’ externalisent pas leurs responsabilités ; ils ont  créé une direction et formé des  équipes dédiées. Leurs process s’inspirent largement de ceux de musées ou de galeries traditionnelles : programme, comité de sélection pour les oeuvres, expositions permanentes et temporaires, catalogues, manifestations temporaires ou inventaire des collections.

Montréal -Aerogalerie

1- Montréal a une équipe complète et “mixte” dans son  Comité consultatif.Afin d’assurer la bonne gestion du Programme d’identité montréalaise, l’Aéroport de Montréal (ADM) insiste beaucoup sur la qualité de  la collaboration des membres du Comité consultatif . Présidé par Christiane Beaulieu, Vice-présidente Affaires publiques, ce comité est composé des membres culturels, de ceux de l’aéroport et du Tourisme : Danielle Sauvage, directrice générale, Conseil des arts de Montréal ; Pierre Bellerose, vice-président, Recherche et Relations publiques; Tourisme Montréal ; Johanne Brouillet, conseillère artistique ; Michel Hardy, responsable conception, Cardinal Hardy Architectes ; Marc Thompson, architecte, ADM ; Stéphanie Lepage, conseillère, communications corporatives, ADM.
2- Toronto ou Philadelphie depuis 1998 et Atlanta sont aussi dans ce cas,  avec Seattle dont  les œuvres du nouveau terminal, apr exemple,  ont été choisies  par un jury de sept membres spécialistes de l’art.(Un programme évalué à  de 5 millions de dollars).

3- San Diego (Californie)  s’est aussi doté d’un plan stratégique « Art et aéroport »dès  2007 !

4- Pour les financements, plusieurs sites annoncent des chiffres importants ( 5 à 8 M€ pour acquérir des collections) et Nashville fait appel à un double financement pour son fonctionnement , celui de l’aéroport ( MNAA, arts visuels de l’aéroport de Nashville Metropolitan Authority) et celui de la  Commission des Arts du Tennessee (TAC).La musique, très présente dans l’aéroport, fait aussi l’objet d’un budget important pour l’invitation des artistes.
5- Los Angeles à établi un partenariat entre l’aéroport et la ville de Los Angeles( Département des affaires culturelles)

6- L’espace Musées de l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle. Rappelons que l’aéroport parisien  est la seconde  plate-forme de correspondance  d’Europe, après celle  d’ Heathrow en Grande-Bretagne et le septième aéroport mondial pour le trafic passagers avec 61 millions de voyageurs en 2011. L’aéroport est le siège d’environ 700 entreprises générant 86 000 emplois. Il serait aussi,  d’après la Région,  à la source de 10 % de la richesse créée en Île-de-France.Mais voilà, cet aéroport serait aussi Le Pire Aéroport du monde…le site  CNNGo, qui agglomère les avis des passagers du monde entier ( blogs, presse, avis sur les sites comparatifs.. 😉 confirme ce cruel constat :  personnel désagréable, manque de signalisation, propreté limite,  scanners en panne et des services restreints ;   ou manque d’information aux portes d’embarquement» et  «pires bars et restaurants de Paris.les aéroports de Los Angeles (2e) et celui d’Heathrow (3e )le suivent…L’espace Musées, avec Rodin, changera-t-elle l’image de RCDG ? Espérons-le ! « Depuis son ouverture voici quelques semaines, nous estimons que 600 à 800 visiteurs sont entrés chaque jour dans cet espace. Lorsqu’il sera complètement identifié par les passagers, nous tablons sur 1500 à 2000 par jour, soit 600 000 à 800 000 par an », dit Augustin de Romanet, PDG d’Aéroport de Paris, société qui exploite l’aéroport. Chaque année, deux expositions d’œuvres prêtées par les plus grands musées parisiens et français seront organisées sur les les  250 m2 disponibles.(Interview du Parisien) Bien que l’exposition Rodin présentait d’excellentes œuvres, nous avons un peu regretté que ce musée,  pourtant tout récent,  soit un « musée de musée »  en quelque sorte, avec tous les codes habituels : tons de gris, de noir et de blanc cassé et matériaux nobles « façon Wilmotte…avec  vitrines classiques renforcées par des barrières. Il y a bien quelques écrans d’information , mais aucune interaction n’a été organisée entre ce qui est montré et les visiteurs, ou pour favoriser le dialogue et le partage des visiteurs « entre-eux ». Bilan de cette absence de convivialité  : 89 visiteurs seulement ont aimé l’espace Musée sur sa page Facebook à ce jour et  depuis son ouverture. Le musée a également « oublié » tous les visiteurs qui pourraient visiter son  site Internet ou un réseau social pour en savoir plus sur Rodin et son époque ; ou pour  préparer sa visite, recommander l’Espace Musées, émettre des avis, etc.
III- ET AÉROPORT CULTUREL, demain ?

L'arbre communautaire de Changi

1- SINGAPOUR l’avenir de la culture dans les aéroports du monde  est déjà écrit, par exemple avec l’aéroport Changi de Singapore, qui donne la priorité aux pratiques actuelles, à une culture contemporaine, interactive et numérique ou encore à des expériences multisensorielles. La culture, certes, mais en privilégiant les formes qui permettent de raconter , d’échanger ou de participer. A Changi on trouve donc l’Arbre communautaire »où vous pouvez inscrire vos expériences,  ; une galerie multisensorielle ; une banque de jeux virtuels à disposition. Mais aussi un espace connecté musique, un autre connecté « télévisions »,une salle de cinéma. Une zone interactive numérique, et une autre dart interactif ( galerie, musée virtuel années 50 et 60…)attendent le visiteur culturel! Notons que L’aéroport de Singapour est le plus récompensé au monde (420 prix depuis 1981) .Visant bientôt 82 millions de passagers et avec 25 000 employés, 120 restaurants, 330 boutiques, 550 postes Internet, 60 agents munis d’iPad pour guider les égarés, l’aéroport est bien devenu un lieu d’exception (une serre à papillons, bassin pour carpes koi géantes, piscine en plein ciel…).
2- COREE – A l’aéroport d’INCHEON (Séoul, Corée) “l’art et la culture, c’est toute l’Année !” Avec un choix de programmation plus « classique » que celui de Singapour, il  a pour ambition de  couvrir l’ensemble du champ des productions artistiques et d’assurer en permanence un service culturel= dans tous les espaces disponibles. A suivre !


2- Aux USA, enfin, les débuts d’un partenariat entre l’Indianapolis International Airport et l’ Indianapolis Museum of Art . Selon nous c’est le programme « Art, Culture  et Aéroports » le plus prometteur qui soit , car c’est Maxwell Anderson, le conservateur le plus étonnant du monde, qui s’en charge depuis janvier 2011!  M. Anderson a déclaré que le Musée d’art d’Indianapolis avait  prévu d’utiliser une partie des 100.000 $ qu’il recevrait cette année de son contrat avec l’Administration de l’aéroport pour des installations à grande échelle, comme  la Miller House, une résidence moderniste du milieu du siècle conçue par Eero Saarinen dans les environs de Columbus, dans l’Indiana, récemment acquise pour l’aéroport.

POUR EN SAVOIR PLUS! L’université du Québec à Monréal et son Globe-veilleur!

Ken dans l'avion du futur!

KEN LE TOURISTE PARFAIT Le concept de son nouvel avion conçu par Airbus plaisait bien à Ken , avec sa structure légère comme une dentelle pour réduire les coûts de carburant de l’avion. Enfin, se dit Ken, s’il restait trois gouttes de pétrole d’ici quelques années…A l’intérieur, les  ingénieurs lui avaient aussi réservé d’autres surprises, comme ces  nouvelles «zones»à la place des sièges , avec «morphing» pour s’adapter à la taille de passagers…Que voulez-vous, Ken rêvait d’épater Barbie et entre ses voyages, ses palaces et ses Affaires il avait enfin trouvé là un petit cadeau pour son ex…So chic, le cadeau !
Voir de plus près le TEDGlobal, nouvel  avion de Ken, dans l’article de la BBC de Jane Wakefield, journaliste pour les  technologies.

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Un document très éloquent  dans  l’étude d’Amadeus sur l’évolution des aéroports :

 

LA SEMAINE PROCHAINE NOUS PARTIRONS A L’UNIVERSITÉ DE BARCELONE ! LA MEILLEURE D’ EUROPE POUR LE TOURISME CULTUREL!

Gares § Connexions Culture

Les gares SNCF viennent d’éditer leurs nouvelles aventures pour l’année 2013 : à l’occasion des 30 ans des FRAC, les fonds régionaux d’art contemporain, de nombreuses gares accueilleront leurs œuvres d’art, en se proposant d’être le relais de la vie culturelle des régions. Car le programme est vaste et ne concerne pas que les FRAC :  la musique, Marseille Provence Capitale européenne de la culture ou encore des événements qui comptent sont aussi proposés par la SNCF gratuitement. La SNCF y invite tous  les voyageurs à vivre et partager des expériences hors du commun. La semaine prochaine, nous traiterons des « Aéroports et de leur implication culturelle », mais il ne fallait  surtout pas rater ce joli train de projets touristiques et culturels.

Une appli!

LE PROGRAMME 201328/05/2013 : Gares & Connexions, la 5ème branche SNCF, en charge des gares, s’associe donc avec les FRAC. Près de 60 oeuvres d’art contemporain seront exposées dans plus de 40 gares de France. Dijon est la première gare à accueillir des oeuvres à partir du 18 mai 2013. Elle donne le coup d’envoi du partenariat inédit entre Gares & Connexions et les FRAC qui s’étendra jusqu’à la fin de l’année.
– Deux exemples : à Dijon,  jusqu’au 30 septembre :  dans la rotonde, un bâtiment en béton garni d’une verrière où l’on vend les billets de train, trois vidéos de l’artiste japonais Hiraki Sawa sont projetées en continu.En Aquitaine, Gares & Connexions s’associe pour la première fois à GAROROCK, grand festival de musique en plein air, se déroulant du 28 juin au 30 juin 2013 à Marmande. À partir du 4 juin 2013, les gares de Bordeaux Saint-Jean et Marmande accueilleront des chorales ainsi qu’une exposition de photographies sur les murs et espaces des gares. LE PROGRAMME COMPLET EST ICI!

I- LES STRATÉGIES ET LES OBJECTIFS En principe, une gare n’est pas un lieu d’exposition idéal : trop d’insécurité, de stress, de flux, et surtout d’autres missions prioritaires! Mais voilà, il y du monde, dans les gares et, comme les salles d’attentes sont plutôt moroses, la SNCF a dû  faire le pari  que, sur l’ensemble des visiteurs,  elle accueillerait au moins ces  15% de fans de culture, prêts à tout pour assouvir leur passion. Même à rater un train? Yes ! Et la SNCF, puissante entreprise, a bien raison de miser  sur une SNCF qui aura , avec ce type d’opération, une nouvelle image haut de gamme, celle d’une marque “créative” .Se rapprocher des FRAC, des artistes et de leurs visiteurs assidus (Collectionneurs; fans d’art contemporain…) est tout à fait dans l’air du temps, au niveau international. Plus qu’une tendance, cela devient presque un devoir!

1- Quand La culture participe aux stratégies de communication de la SNCF Participer, pour la Culture, c’est aussi communiquer avec des visiteurs peu habituels, exposer ailleurs que dans les lieux inédits : les professionnels culturels ont l’occasion, avec ce travail conjoint, de sortir de leur « entre-soi » (Culture/Education nationale/Secteur public/Publics de proximité…), de développer de nouveaux réseaux en plus de leurs  partenariats traditionnels. Ils ont raison, cela ne peut que leur profiter!

2- La SNCF et les acteurs culturels vont profiter ces  événements qui leur donnent:

– Une très bonne occasion, aux deux parties, de communiquer : se rapprocher des « leaders locaux » et de tous les voyageurs (Et hop ! Une conférence de presse, un  vernissage ! Des visuels pour le Dossier de presse ! Des campagnes d’affichages !

– Une très bonne occasion de créer le buzz sur Internet et en particulier sur les réseaux sociaux. Si la page Facebook des événements est bonne, les plus jeunes, en particulier, partageront leurs avis, leurs photos, leurs expériences.  Ils deviendront des ambassadeurs d’une image plus créative de la SNCF et apporteront une contribution, bénévole, qui correspond à l’air du temps. La preuve ? Auriez-vous su que cette expérience avait  lieu sans cet article de mon petit blog ? Me voilà donc ambassadrice volontaire et bénévole !

Une très bonne occasion pour évaluer ces clientèles difficiles, volatiles que sont les classes jeunes, les fans d’art contemporain ou encore les voyageurs touristes occasionnels. Cerner leurs profils, leurs attentes, leurs motivations pour mieux les satisfaire une prochaine fois , fait partie du jeu  de l’ouverture aux publics « les plus larges possibles » !

II- QUELLES RETOMBÉES MÉDIATIQUES, PÉDAGOGIQUES, ECONOMIQUES ? Est-ce la bonne question ? Oui, car on peut chiffrer ces retombées « médiatiques ». Difficile pourtant de chiffrer le degré de satisfaction, le parcours des visiteurs ou ce qu’ils auront réellement « vu et regardé ».   Avec ce type d’événement,   nous sommes très largement dans le domaine des images, des symboles, d’un nouveau mode de communication, d’un enrichissement immatériel. Si, à première vue, cette remarquable organisation doit coûter cher à la SNCF(1), il s’agit aussi d’un investissement. Nous aimons beaucoup l’idée que, plutôt que de mettre un jeune sur une affiche SNCF, on lui propose, en live ( dans la vraie vie), une réelle expression artistique, une éducation du regard, des surprises! Nous aimons beaucoup l’idée que la SNCF ait aussi choisi le local, plutôt qu’une grande opération nationale et, surtout qu’elle ait choisi la Culture et la création plutôt que des animations commerciales traditionnelles.Nous saluons aussi son courage, car faire une exposition ou demander à un pianiste de jouer dans une gare, négocier avec des FRAC ou GAROROCK n’est pas chose simple! Cela demande de bien connaître les acteurs culturels, leurs exigences ; un suivi compliqué ; une mise en scène difficile ( Flux des voyageurs…) ; une évaluation…Même si toutes ces contraintes  se « voient pas », elles sont incontournables et la réussite des événements croisés entre la SNCF et les sites ou événements culturels en dépendent. (1) NDLR :  nous avons renoncé à demandé les budgets et coûts détaillés, les profils et compétences des équipes engagées dans l’opération car chaque fois on nous répond, en France :  “C’est confidentiel!”. Et je leur réponds toujours la même chose”Les anglais ou les espagnols, les néerlandais nous donnent tout cela, qui figure aussi en ligne sur Internet, gratuitement  et en accès libre! Comment voulez-vous que les professionnels  fassent  des progrès, si le moindre ouvrage chez ATOUT France coûte 45€ et si les opérateurs font de la com’ en “oubliant” de parler de leurs  modèles économiques et des coûts? ?Bref, si la SNCF nous lit et serait d’accord pour que nous publions les budgets  de l’action culturelle et une analyse SWOT de l’opération “FRAC”, nous leur promettons aujourd’hui que leur candidature aux Ken d’Or 2013 est bien partie!:-)

– ET UN MUSÉE DANS UN CENTRE COMMERCIAL ? Merci à mon ami William Saadé  pour son envoi de cette hallucinante expérience, dans une galerie commerciale, cette fois! Expéreince courageuse, aussi, et qui nous a beaucoup plu !C’est le Rijksmuseum d’Amsterdam qui en a eut l’idée (Hollande).” Amenons le musée aux gens; espérons qu’ils viendront ensuite nous voir!”. La direction et les équipes du musée ont choisi une peinture de Rembrandt, la Ronde de nuit (1642).Puis  ils ont bâti une mise-en-scène autour des personnages de la toile et ils ont amené ces personnages dans une galerie commerciale.Vous pouvez voir le résultat , incroyable, sur le lien suivant http://www.youtube.com/embed/a6W2ZMpsxhg?feature=player_embedded

KEN LE TOURISTE PARFAIT Barcelone, sa Movida, la Crise…Ken remonta la Gran Via de les Corts Catalanes avec son ex, Barbie Chérie, pour rejoindre l’Hôtel Soho, sa piscine, sa terrasse et ses chambres design où l’on pouvait jouer toute la soirée en composant la lumière de la chambre. Mieux que la télé, avait estimé Barbie qui pianotait compulsivement ses lumières. Ils avaient « fait la totale », Gaudi/MACBA/MII-IBA, CCCB/Opera…et arpenté joyeusement  le Rival. Touriste, certes, mais Ken ne pouvait en rester là. Pour y ajouter « Parfait », il se lança donc dans une série de coup de fils : banquiers et investisseurs barcelonnais, hommes d’affaires et causes charitables. Il lui importait de participer à la relance de l’économie catalane et il acheta douze restaurants, quatre golfs en périls, un nouveau jet privé et vingt-trois abonnements culturels avant de faire confirmer leur vol pour l’Allemagne avant de repartir au Japon.

La Grande Bretagne choisit la culture !

Ken et son amie Elisabeth au temps de leur jeunesse! Swinging London!

KULTUR IST GREAT BRITAIN! Le ton est donné en Allemagne avec cette campagne pour le tourisme international  de la Grande Bretagne sur Facebook ! La Grande Bretagne serait donc  LA destination culturelle par excellence, car, sur l’affiche,  la Culture EST grande, et que la Culture, C’EST la Grande Bretagne! Comment ont fait nos voisins pour en arriver là? Quels sont les nouveaux contenus de ce partenariat entre tourisme et culture ? Sur quelles études repose cette décision de « stimuler le tourisme culturel » en Angleterre pour la période 2012-2015? Voici , dans cet article, les principales réponses à ces questions, avec une multitude de liens de référence pour en savoir plus !

I- LES PARTENARIATS TOURISME ET CULTURE 2010-2020

 

1) Art Council et Visit England : un partenariat d’avant garde!

– Présentation des deux organismes : Le Arts Council, Conseil des arts, « développe et investit dans les expériences artistiques et culturelles enrichissantes ». La convention de partenariat avec Visit England estime à 1,4 milliard de livres (1,646.17 €) les actions du Art Council sur 4 ans,  somme à ajouter au 0,85 milliard de la Loterie nationale ( 0.9996€). Visit England, agence  officielle  du Tourisme en Angleterre, établit les stratégies et les choix du secteur touristique, qu’elle coordonne. Elle conduit aussi les plans d’actions comme les démarche-qualité, la compétitivité du secteur et développement durable.

VisitEngland et Arts Council England (ACE) ont donc établi en février dernier un plan stratégique « d’avant-garde », selon leurs communiqués de presse, pour que les deux organisations puissent travailler plus étroitement ensemble à partir de 10 priorités . Une Déclaration de partenariat stratégique énonçant ces priorités conjointes au cours des trois prochaines années, a été lancée le 6 février au Forum de la gestion des Destinations touristiques (Voir le Rapport ici , la liste des partenaires ici et le communiqué de presse ici , ainsi qu’un un résumé des avis des partenaires . Alan Davey, Chief Executive de l’ Arts Council England, dit par exemple  “ This partnership with Visit England will allow us to explore new ways, at both local and national levels, in which we can continue to draw potential visitors and audiences to these shores for the benefit of the sector, local communities and critically, to help grow the economy.”

2) une plus grande collaboration au niveau national et local, en assurant le financement des deux secteurs :  les premières actions du partenariat (£ 3M) porteront sur le renforcement des capacités des partenaires à travailler conjointement . Puis une collaboration portera sur l’analyse des comportements des visiteurs ; une autre, prise en charge par le Art Council, sur un audit des potentialités de territoires ayant des atouts culturels pour une « mise en tourisme. L’apport des contenus culturels en ligne sera développé pour les destinations ; des bonnes pratiques seront recensées pour qu’elles profitent à d’autres territoires ; des séances d’information nationale et locales seront organisées sur le tourisme culturel et ses apports. Le Fonds de croissance régionale développera, en parallèle,  des volets sur la thématique “Culture” pour les destinations.

3) Enfin un « plan d’action des compétences” précise les formations attendues pour les deux secteurs Culture et Tourisme (Accueil des visiteurs ; contenus en ligne, modes de visite, etc..).

4) D’autres partenariats du Arts Council England sont aussi remarquables, comme celui avec le réseau des canaux anglais pour l’art contemporain (Théâtre, musique, danse performances…). Le National Trust a aussi décidé d’ une nouvelle collaboration avec  l’Arts Council England pour permettre aux deux organisations de « travailler ensemble » aux projets d’art contemporain de la Commission des forêts anglaises qui publie la convention de partenariat sur son site Internet.

II- ENGLISH HERITAGE ET LES ETUDES STRATEGIQUESEnglish Heritage conseille le gouvernement pour la protection et la diffusion du patrimoine et vient d’élaborer , pour cause de changement massif social, environnemental, économique et technologique une nouveau Plan national de protection du patrimoine (NHPP) pour 2013 à 2015. • English Heritage est une sorte de mix entre nos ministères de la culture et notre centre des monuments nationaux. Mais il exerce, contrairement à ces ces deux insitutions, une veille technologique et d’observation ainsi qu’un puissant rôle de diffusion de ses études et des  bonnes pratiques recensées. EH produit en effet de très nombreuses études, diffusées gratuitement en ligne (Cf.Ci-dessous le détail). Ce rôle de conseil très actif et prospectif nous fait défaut. Les chiffres de l’activité d’English Heritage, pour vous donner une idée de ce qu’il conseille, encourage ou développe : EH c’est : plus de 400 sites ouverts au public; plus de 445.000 visites éducatives gratuites par an, 10 millions de photographies, plans et relevés accessibles au public ; 24 millions de livres sterling attribués en subventions chaque année et 17.000 actions de conseil auprès de ses 750.000 membres membres à chaque année

1- LA VALEUR SOCIALE ET ECONOMIQUE ÉCONOMIQUE DU PATRIMOINE : English Heritage a entrepris un certain nombre de projets pour explorer  la valeur économique du patrimoine, partout appelé « environnement historique », dans le texte, et  qui contient notre définition large du patrimoine, en France (Matériel et immatériel ;villes historiques, simples objets ou châteaux et leurs jardins..).Voir l’étude 2005 ici. Toutes les études sont conçues pour être bénéfiques à tous les opérateurs. Elles sont gratuites et en ligne. En voici quelques -unes, que nous avons lues et qui sont réellement très intéressantes!

Une étude sur le « partage » et les formes du partage et de la création de liens produits par le patrimoine mais aussi par le sport ;  Une étude, très inédite, sur les rapport qu’entretiennent les adolescents avec le patrimoine. Une étude d’évaluation d’un programmeTownscape heritage Initiative, qui couvre et suit l’évolution de 17 villes en Angleterre, Ecosse, Pays de Galles et l’Irlande du Nord depuis 1998. Les résultats concernent des modifications apportées à la qualité du paysage urbain, à la perception des populations locales à travers une enquête auprès des ménages, ainsi qu’aux des impacts économiques liés aux nouveaux investissements réalisés ou à la de la réutilisation de sites à des fins culturelles. Une étude sur l’évaluation de la valeur économique du patrimoine (2010) et sur son impact – Les Comptes du Patrimoine sont aussi accessibles et leur analyse est également très intéressante. – Une étude de l’impact économique de la régénération du patrimoine et une étude sur l’Impact des visiteurs des sites attractifs touristiques et historiques.

III- LES PRINCIPALES CONCLUSIONS DE CES ETUDES :Le patrimoine est un facteur-clé pour le tourisme d’affaires au Royaume-Uni, avec plus de la moitié des visites effectuées par des touristes.Les chiffres de HLF, Heritage Lottery Fund , montrent qu’il s’agit d’une valeur de 7,4 milliards de livres/an pour les retombées directes vers l’économie britannique et de 195.000 emplois, dont la moitié sont créés « hors des sites culturels », dans l’économie locale Le patrimoine peut aider l’économie britannique à faire face à la récession et à croître plus rapidement.1 £ de l’investissement dans l’environnement historique génère £ 1,6 de l’activité économique supplémentaire sur une période de dix ans ;L’investissement dans l’environnement historique attire les entreprises , une entreprise sur quatre affirme que le patrimoine est un facteur important dans le choix de son installation, à égalité avec un accès facile au réseau de transports. Investir dans le patrimoine apporte davantage de visiteurs dans les zones locales et les incite à dépenser plus , les visiteurs (environ une personne sur cinq) de sites patrimoniaux rénovés y reviennent plus fréquemment qu’auparavant, et une entreprise locale sur quatre voit le nombre de ses clients augmenter. Le Patrimoine génère de la richesse locale : la moitié de tous les emplois créés par les sites patrimoniaux le sont dans les entreprises locale, comme dit plus haut.

IV- LE SITE OFFICIEL DU TOURISME ANGLAIS, Visit England : La campagne de promotion Culture is Great Britain est sans doute le résultat, au niveau national, de l’ensemble de ces décisions. Mais on peut aussi analyser rapidement le site de tourisme officiel : il semble focaliser l’offre sur la culture et les évènements culturels, comme le fait le site de Londres depuis bien longtemps.


– MON COMMENTAIRE 1) Où séjourner? Le classement est simple : on vous propose des visites par saisons, par type d’hébergement en y ajoutant une seule activité celle « Les lieux historiques à visiter ». 2) Si vous savez déjà où aller, entrez dans « Destinations » ; 3) Si vous n’avez aucune envie spéciale, par un « Inspirez-moi !» 4) Pour votre séjour, les hébergements sont classés, vous évitant l’accumulation des données qui ne feraient que vous embarrasser. Des Top 10 vous présentent les meilleurs hébergements dans leur catégorie. Mais vous sont également proposés un top ten des festivals , les dix meilleures villes pour l’art et la Culture ou encore les 10 meilleures villes historiques. Donc Dix seulement, pour ne pas TOUT vous proposer, histoire de vous mettre dans l’embarras avant même d’avoir décidé de votre destination et de votre séjour!

Campagne pour l'Australie

PRATICO-PRATIQUE : – Toutes les statistiques du Tourisme et de la fréquentation des sites culturels en Grande Bretagne, ici – Un site très pratique aussi, celui des festivals de musique de la grande Bretagne: à la fois calendrier et un agenda, les programmes de chaque festival et une réservation en ligne, avec blog et outils de partage.En France, inutile de chercher aussi innovant au niveau officiel,  cela n’existe pas. Rien au ministère de la culture, et celui du tourisme est très en retard sur la façon de comprendre les relations culture et tourisme aujourd’hui. On n’ose citer la convention Culture/tourisme, tellement elle est peu financée.  Mais les ouvrages de Claude Origet du Cluzeau, ceux de Xavier Greffe ou encore les articles de  Newsletter de Sébastien Chantelot, Charles Ambrosino ou Raphaële Bidault-Waddington et leurs amis, sur  Metropolitiques,  ou encore les études somptueuses du  FORUM d’Avignon : tout cela est juste, précis et a rejoint la recherche,  la réflexion et meilleures  stratégies internationales sur le Tourisme culturel. Et puis les élus ont pris leur envol, comme en témoigne ce petit blog : allez voir des expériences concrètes à Lyon, à Nantes, en Seine-Saint-Denis ou encore à Lille, à Mougins et La Baule ou encore, selon ce que vous cherchez, dans une bonne centaine de villes ou leurs groupements intercommunaux et vous y trouverez des merveilles!

– POUR EN SAVOIR PLUS

! 1) Le Rapport incontournable de Mai 2013 : “The contribution of the arts and culture to the national economy“- An analysis of the macroeconomic contribution of the arts and culture and of some of their indirect contributions through spillover effects felt in the wider economy- (Report for Arts Council England and the National Museums Directors’ CouncilCentre for Economics and Business Research ) . Le document est en ligne et en accès libre, ici !

2) On lira aussi les articles et le débat organisé par The  Guardian, Culture Professionals Network, auquel vous pouvez vous abonner en toute sécurité, ici . Vous y retrouver l’article d ‘ Helen Palmer sur le sujet, Why cultural tourism is not a quick fix, ainsi qu’un autre article, très intéressant, sur les festivals, ici. . L’article de Sejul Malde : Museums connecting cultural tourists: more substance over style, please !

KEN THE PERFECT TOURIST! La Culture était bien pratique ! pensait Ken en garant sa Lamborghini devant la Tate Modern, à Londres. D’une part de nombreux lieux culturels redoublaient d’efforts pour louer leurs espaces depuis ces trois dernières années, d’autre part les contre-parties qu’il demandait pour mécéner  leurs évènements  étaient toutes réalisées à merveille par les jeunes médiatrices des musées de Londres ou de Los Angeles. « Rencontrer des artistes, des réalisateurs de cinéma, des chanteurs d’opéra, dîner avec des scientifiques du patrimoine !», voilà, selon ses souhaits, ce qui l’attendait, ce soir : une promesse de bonheur ! Et puis cela lui faisait faire une petite pause, loin de ses voyages incessants, de ses Affaires, des palaces et des jets privés qui changeaient chaque soir….Barbie, son ex, était aussi aux anges, avec ses voisins artistes et conservateurs, bien que, comme elle le fit remarquer à Ken en masquant sa bouche de sa main pour ne pas être entendue  « Ils sont comme toi, ils ne parlent que d’argent ! ».